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Faire travailler les finances - Social Watch

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Mauvaise mise en œuvredes budgets annuelsLes experts ont présenté un tableau économiquesombre pour <strong>les</strong> Nigérians lors d’une table rondesur la perspective commerciale et économique pourl’année fiscale 2009 et pour la révision du budget2009. La table ronde fut organisée par le Bureaud’information commerciale à Lagos en janvier 2009.Les participants ont été le directeur général d’AssociésÉconomiques, le Dr Ayo Tériba ; le directeurde recherches du Comité national de l’intelligenceéconomique, M Wénéso Orogoun ; et le célèbreéconomiste et doyen de la Faculté académique del’Ecole de commerce de Lagos, le Dr Doyin Salami.Outre la crise économique mondiale, <strong>les</strong> participantsont ajouté la mauvaise mise en œuvre des budgetsannuels comme élément ayant favorisé le ralentissementde la croissance de l’économie pendant cesdernières décennies. Selon <strong>les</strong> experts, la questionn’est pas tellement de savoir quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> difficultéséconomiques croissantes et la mauvaise qualitéde vie du nigérian moyen, mais combien de tempscette situation pourra durer.Orogoun a qualifié de scandaleux le fait que l’utilisationde projets de capital vers le troisième trimestre2008 soit à peine de 33 %. Il s’est demandé pourquoi,compte tenu de la situation déplorable du transport,surtout sur <strong>les</strong> routes, le Ministère du transportn’avait utilisé que 42,3 % de son allocation budgétaireen 2008, et n’en remboursant qu’environ 420 millionsde dollars au Trésor. En effet, en septembre 2008,seulement dix ministères avaient utilisé plus de 50 %de leurs répartitions budgétaire. Orogoun a attribuécette situation au manque de capacité technique pourmettre en œuvre le budget, à l’inefficacité du contrôledu budget et à la corruption.Tériba, qui était l’orateur invité, a dit que l’effondrementmondial ne signifierait pas seulement unechute de la demande mondiale des biens et services,mais aussi une baisse soudaine des prix des matièrespremières mondia<strong>les</strong>, comme cela est le cas, parexemple, avec la réduction radicale du prix du brut. Ila également dit qu’il y aurait pénurie de crédits et unemajoration des taux d’intérêts qui entraîneraient <strong>les</strong>effets multiplicateurs correspondants. Il a présentéun cadre dans lequel il serait très difficile que <strong>les</strong>banques loca<strong>les</strong> puissent accorder des crédits, et siel<strong>les</strong> le faisaient, le taux d’intérêt en serait très élevé.Ceci s’ajouterait aux coûts déjà élevés des affairesdans le pays, en aggravant encore la pénible situationdu secteur industriel et de tous <strong>les</strong> commerçants engénéral. L’expert a également dit que <strong>les</strong> industries etautres entreprises subiraient également une baisseimportante de la demande de leurs biens et servicesen raison de la réduction du pouvoir d’achat de lapopulation. Cette situation se traduirait sans aucundoute en perte de richesse, diminution de l’emploi etautres problèmes socio-économiques.Tériba a mis l’accent sur le fait que <strong>les</strong> problèmeséconomiques qui vont apparaître ne serésoudraient pas aussi vite qu’il le faudrait, parcequ’il semble n’y avoir aucune capacité pour gérerla situation, bien qu’il croie que le Gouvernementpourrait tout de même alléger <strong>les</strong> effets de la crisemondiale en réalisant de plus grands efforts pourrestaurer la confiance en l’économie. Il a suggéré quela décision de baser le budget 2009 sur 45 dollars parbaril de pétrole projette un pessimisme qui envoie demauvais signaux aux acteurs impliqués. Selon lui,puisque le gouvernement a basé le budget 2008 sur59 dollars par baril de pétrole, alors que le prix étaità 100 dollars, il pourrait baser le budget 2009 sur unprix bien plus élevé et utiliser <strong>les</strong> profits de 2008 pouren compenser le décalage.Salami a manifesté que <strong>les</strong> Nigérians doivents’attendre à des temps diffici<strong>les</strong> en raison des mesuresqui seront prises par le gouvernement prendrapour lutter contre la crise mondiale. Il a critiqué ladépendance du pays du brut, et il a remarqué qu’ons’attend à ce que la demande mondiale diminue de85,84 millions de barils par jour (mbj) en 2008, à85,66 mbj en 2009, alors que <strong>les</strong> pays pétroliersn’appartenant pas à l’Organisation des pays exportateursde pétrole (OPEP) se préparent à augmenter laproduction de 50,57 mbj en 2008 à 51,15 en 2009.Cela implique que, <strong>les</strong> revenus du pétrole chutant, legouvernement s’efforcera davantage pour obtenirune meilleure collecte d’impôts, et réduira ainsi <strong>les</strong>revenus disponib<strong>les</strong> et <strong>les</strong> épargnes des citoyens.Salami a souligné que des années diffici<strong>les</strong> sont àprévoir pour ceux qui dépendent uniquement ducommerce, et a suggéré qu’une solution consisteraità identifier <strong>les</strong> actifs sous-évalués de l’économie et àpersuader <strong>les</strong> gens d’investir.Devant cette situation, on ne peut prévoir qu’unavenir sombre. La crise économique mondiale s’ajouteaux conditions de vie déjà déplorab<strong>les</strong> des pauvresdu Nigéria. Ceci constitue un très mauvais panoramaqui ne peut malheureusement qu’empirer. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 127 Nigéria

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