Faire travailler les finances - Social Watch

Faire travailler les finances - Social Watch Faire travailler les finances - Social Watch

socialwatch.org
from socialwatch.org More from this publisher
10.07.2015 Views

Maroc45Impact directs, réponses faibles99La forte dépendance du Maroc vis-à-vis de l’économie 92 mondiale a rendu le 37 pays vulnérable face à la100 100 68 crise. La chute 100 de la demande 100 des exportations marocaines, 100 la forte 100 diminution du montant 78 des envois 10096de fonds des migrants et un grave processus inflationniste comptent parmi les effets les plus notoires3 IEG of Hungary de la = crise. 69,8 Le faible succès des BCI politiques of India = « 68,5 anti-crise » encouragées par le IEG Gouvernement of India = 40,7 aggravela situation et augmente l’instabilité sociale. Les syndicats et la société civile formulent de nouvellespropositions pour créer les conditions favorisant un modèle économique et social plus juste.Espace Associatif 11000100Indice des Capacités de Base (ICB)047 89100Indice d’Equité de Genre (IEG)100100100ICB = 81 IEG = 45Même si l’impact de la crise systémique est évident84 Enfants atteignantEmpowermentla cinquième annéesur le plan économique, il ne faut pas négliger sond’écolecoût social et humain, lequel pourrait 52 être assez élevéquoique difficile à évaluer pour au moins deux raisons: en premier lieu, les effets négatifs de la crise210mondiale sur l’économie marocaine commencent à00peine à se faire sentir mais risquent de s’intensifier9629dans un futur proche, avec des conséquences socialesde plus en plus importantes ; en second 98 lieu, on Accouchements assurés par du Survivance jusqu’à100 100 7263100100 100100 84 100100ne dispose pas pour l’instant de données officielles personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉducationBCI of Marruecos = 81,1fiables et détaillées sur les impacts sociaux.IEG of Morocco = 44,8IEG of Moldova = 73,9Une autre voie importante de transfert de la Le troisième vecteur d’affaiblissement desL’aspect social de la crisecrise vers les foyers pauvres est constituée par les couches sociales vulnérables de la population estL’impact social va se faire sentir par plusieurs voies envois de fonds des marocains résidant à l’étranger l’inflation, dont le taux a augmenté considérablementde type macro-économiques. Selon les prévisions (MRE), qui en 2008 représentaient plus de 8 % du au cours des deux dernières années, passant d’unesur la croissance économique pour l’année 2009, PIB du Maroc. Selon certaines enquêtes, ces envois moyenne inférieure à 2 % au cours de la périodeles activités non agraires 100 vont nettement diminuer ont contribué à la réduction 100 du pourcentage de la 1996-2007 à 3,9 % en 2008. De toute façon, ce taux97100(3,9 % en 2009 contre 5 % en 2008, selon le Haut pauvreté de 4,2 points, passant de 23 % vers la fin cache l’ampleur de la hausse des produits essentielsCommissariat de Planification). En raison de la des années 1990 à 19 % à l’époque actuelle. Ceci au cours des deux dernières années (voir encadré).récession mondiale, la demande 53 internationale de dit, les envois de fonds des MRE ont diminué de L’impact de ces augmentations sera plus nocif pour42produits marocains diminuera de 1,2 % en 2009, 15 % environ, passant de 8,2 milliards de MAD (1 les couches sociales défavorisées, parmi lesquellesaprès une hausse de 2 % en 2008. Les exportations milliard d’USD environ) en janvier-février 2008 à un les denrées alimentaires de base (comme les céréales,0ont diminué de 31,8 % en janvier-février 2009, comparativement0peu plus de 7 milliards de MAD (870 millions d’USDle sucre et l’huile) représentent plus de 50 % du0à la même période de l’année précé-environ) en janvier-février 2009. Il est donc à prévoir budget familial 3 .100dente, alors que le coût des importations a diminué une réduction 99 98importante des sources de revenus et En conséquence, la perte de pouvoir d’achat 99100 100 69100100 100100 75100100de 15,7 % à cause de la chute des prix des matières 98 du pouvoir d’achat des familles de marocains émigrées,se traduira en une réduction de la qualité 97 et la quan-premières qui a eu lieu au cours des derniers mois.lesquelles appartiennent, pour la plupart, aux tité d’aliments consommés et/ou la suppressionLes rentrées duIEGtourismeof Portugalet les=investissements73,1couches les plus pauvresBCI of Rumaniade la population.= 96L’impact d’autres dépensesIEG(enofsanté,Romaniaéducation= 71,3et transport,étrangers ont diminué respectivement de 25,5 % et négatif de la réduction des envois de fonds des MRE par exemple). Les enfants, les femmes enceintes71,9 % entre janvier-février 2008 et la même période risque de se faire sentir également dans le secteur et les mères allaitantes risquent de se voir particulièrementen 2009.immobilier qui emploie des milliers des marocainstouchés. D’autre part, il est possible queL’impact au niveau de l’emploi se fait déjà sentir.dans de nombreuses régions du pays, notamment persiste le problème chronique de malnutrition dû auPar exemple, depuis quelques mois, l’industrie la région orientale 2 .manque de micronutriments, comme les vitaminestextile et de l’habillement a licencié des milliers de D’autre part, la crise se traduirait en une augmentationdu chômage pour 87certains MRE risquant environ, surtout les enfants de moins de 3 ans etet les minéraux, touchant un tiers de la population100100100travailleurs, notamment des femmes, et considérablementréduit les heures de travail. De la même manière,ainsi de tomber dans la pauvreté. En Espagne, par les femmes.plusieurs entreprises commencent 52 à considé-exemple, où la première communauté étrangère,rer la possibilité de réduire les salaires, suspendre les hormis les pays de l’UE, est la population marocaine, Crise énergétique et environnementale44promotions du personnel et les primes de formation, le taux du chômage est de plus de 21 % parmi les La crise énergétique a accentué les difficultés quotidienneset couper le budget destiné 0à la formation. D’autres MRE contre 14 % parmi 0les espagnols. Il est égalementdes couches sociales 0 les plus défavoriséesentreprises mettent fin à leurs projets d’engager duà prévoir une augmentation de la violence et et même des classes moyennes, à cause notam-99 personnel et/ou privilégient les contrats à durée déterminée.des expressions 95 de racisme et de xénophobie 98 contre ment de la hausse des tarifs de l’eau, l’électricité et 8861100 100 72100100 100100 10010097les étrangers d’origine magrébine dans plusieurs l’assainissement, ainsi que par l’augmentation du98pays européens.prix des transports publics (ceux-ci représentent66100088.11 Participent à ce rapport IEG : of associations, Usa = 73,8 syndicats, chercheursBCI of Venezuela = 94,5IEG of Venezuela = 67,7et représentants des mouvements sociaux et d’Espace 2 Bourchachen, J. “Apports des transferts des résidents à 3 HCP. Journée africaine de la statistique on “Défis deAssociatif. Said Saadi (universitaire et acteur associatif) a étéchargé de la rédaction.l’étranger à la réduction de la pauvreté : cas du Maroc”,SessionI-Pa 5c, Montreux, septembre 2000.l’augmentation des prix des denrées alimentaires”. Rabat,2009.Rapports nationaux 116 Social Watch100 100 98100

autour de 15 % du salaire minimal interprofessionnelgaranti).La crise environnementale engendrée par lapression démographique et par un modèle de développementorienté vers la croissance et l’urbanisationrisque de se traduire en un épuisement des ressourceset en la dégradation des moyens de subsistanceet des conditions d’hygiène. Un exemple frappant dececi sont les récentes inondations, les fortes pluieset les chutes de neige qui se sont produites dansplusieurs régions du pays, provoquant la mort deplus de 40 personnes et exposant des milliers depersonnes à l’indigence et à la pauvreté.En bref, l’impact de la crise multilatérale du capitalismenéolibéral met en danger la réalisation desdroits économiques et sociaux, notamment le droità l’alimentation, le travail, la santé et l’accès à l’eau,ainsi que le droit à la mobilité. D’autre part, de nouvellesfranges de la population risquent de tomber dansla pauvreté. C’est-à-dire qu’au Maroc la réalisationdes Objectifs du Millénaire peut se voire compromisesi la crise actuelle persiste et s’aggrave.TABLEAU 1. Évolution du taux du coût de la vie (en %)Période 1998 - 2007 2008 (11 mois)Produits non alimentaires + 1,7 +1,4Produits alimentaires +1,6 +1,8- blé dur - +39,5- blé tendre - +22,3- farine - +21,8- beurre industriel - +25,4- huile comestible - +41,4- sucre - +3Les mesures prises par le Gouvernementpour répondre à la crisePour faire face à la crise, le Gouvernement a pris desmesures visant à aider certains secteurs particulièrementexposés, comme l’industrie textile et duvêtement, le cuir et l’équipement automobile. Ce plananti-crise s’articule autour de trois axes :• axe social : l’État prend en charge la totalité descotisations patronales à la Caisse Nationale deSécurité Sociale ; en échange, les sociétés exportatricesbénéficiaires s’engagent à garderleur personnel ;• axe financier : la Caisse centrale de Garantiesadopte un mécanisme de garanties en faveurdes sociétés exportatrices, d’accès au créditd’exploitation et d’ajournement des échéancesde 2009 pour les crédits d’investissement ;• axe commercial : l’État prend en charge 80 %des dépenses des missions commerciales oude diversification des marchés.Au niveau social et pour limiter l’impact négatif dela hausse mondiale des prix des denrées de basesur la population, le Gouvernement a pris les mesuressuivantes : augmentation de la dotation dela Caisse de Compensation destinée aux produitssubventionnés, suspension provisoire des impôtssur les importations de blé et légère augmentationdu salaire minimum.La dimension sociale du plan contre la crisea favorisé les exportateurs du secteur textile et duvêtement, sans que cela évite des réductions des salairesdes travailleurs ou de leurs horaires de travail.Par contre, les mesures financières et commercialesn’ont pas eu un grand retentissement en raison dela réticence des banques et du manque de dynamismedes entreprises exportatrices. D’ailleurs, leslicenciements et les restrictions des conditions detravail concernent plusieurs secteurs qui sont à peineconcernés par ce plan (par exemple, le tourisme,le secteur agricole orienté vers l’exportation, et lebâtiment). Les mesures censées avoir un caractèresocial ont à peine empêché la hausse des prix desdenrées de base, dont la plupart sont libéralisés,alors que l’augmentation du salaire minimum a difficilementcompensé l’augmentation du coût de la vie.C’est pourquoi des milliers de travailleurs et de travailleusesont vu leur pouvoir d’achat se réduire. Onpourrait en conclure que le Gouvernement continue àêtre plus enclin à protéger le capital qu’à défendre lesdroits économiques et sociaux des couches socialesles plus défavorisées.Réactions de la société civileDans ces conditions, il n’est pas surprenant de voirune recrudescence des luttes syndicales et sociales.Ces dernières sont conduites par les syndicats, parcertaines associations de la société civile et par descoalitions des deux groupes, auxquelles s’ajoutentdes membres de partis politiques de la gauche, etc.La combativité renouvelée des syndicats s’expliquepar la détérioration des droits économiques et sociauxet par l’échec du dialogue social à partir durefus du Gouvernement de satisfaire les revendicationssyndicales de revalorisation des salaires et desallocations familiales, des promotions des fonctionnairespublics et de respect des libertés syndicalesainsi que du droit de grève, de développement et deprotection sociale.Jusqu’à présent, diverses actions collectivesont été entamées, notamment des grèves sectorielles(éducation, santé, collectivités locales, etc.), ainsiqu’une grève générale. Parmi d’autres mouvementssociaux particulièrement dynamiques, il faut mentionnerles diverses luttes promues par les « Associationscoordonnées contre l’augmentation du coûtde la vie », ainsi que par les « Associations nationalesde professionnels au chômage ». Plusieurs stratégiesd’action collective ont été déployées : grèves debras croisés, manifestations populaires spontanées,Source : ACP (statistiques 2009).journées de mobilisation nationale contre la pauvreté,etc. Les revendications concernent le blocage del’augmentation des prix, le maintien de la Caisse desCompensations, la mise en place de l’échelle mobiledes salaires, la rénovation des services publics et lafin des privatisations des contrôles de distributiond’eau et d’électricité, le droit à travailler dans le secteurpublic. Le Gouvernement a réprimé violemmentcertaines manifestations, par exemple dans les villesde Sefrou et Sidi Ifni. Cependant, ces mouvementscommencent à manifester de l’épuisement, et manifestentdes désaccords internes, ils poursuivent peud’actions de proximité face aux populations vulnérableset ils manquent de perspectives politiques.Ceci ne signifie pas qu’il n’existe pas de nouvellespropositions pour faire face à la crise et promouvoirles droits économiques et sociaux des classessociales les plus défavorisées. Suivant le principeselon lequel il appartient à l’État de garantir les droitséconomiques et sociaux, les mouvements sociauxproposent la création d’une caisse d’assurancecontre le chômage, la défense et la démocratisationdu service public, la lutte contre les monopoles etles rentes économiques pures, la mise en place d’unrevenu minimal garanti, la création de cellules de surveillancede l’impact social de la crise dont la fonctionserait de fournir de l’information et des données à lasociété civile afin de sensibiliser l’opinion publiqueet de mobiliser les populations vulnérables. A longterme, il s’agit de récupérer le rôle central de l’État démocratiqueau niveau de la promotion des droits économiqueset sociaux à travers l’établissement d’unerelation de forces citoyennes en faveur d’un nouveaumodèle économique et social fondé sur la justicesociale, la priorité étant donnée à la satisfaction desbesoins premiers, la souveraineté alimentaire, l’économiesociale, la protection de l’environnement et ladiversité culturelle. nSocial Watch 117 Maroc

autour de 15 % du salaire minimal interprofessionnelgaranti).La crise environnementale engendrée par lapression démographique et par un modèle de développementorienté vers la croissance et l’urbanisationrisque de se traduire en un épuisement des ressourceset en la dégradation des moyens de subsistanceet des conditions d’hygiène. Un exemple frappant dececi sont <strong>les</strong> récentes inondations, <strong>les</strong> fortes pluieset <strong>les</strong> chutes de neige qui se sont produites dansplusieurs régions du pays, provoquant la mort deplus de 40 personnes et exposant des milliers depersonnes à l’indigence et à la pauvreté.En bref, l’impact de la crise multilatérale du capitalismenéolibéral met en danger la réalisation desdroits économiques et sociaux, notamment le droità l’alimentation, le travail, la santé et l’accès à l’eau,ainsi que le droit à la mobilité. D’autre part, de nouvel<strong>les</strong>franges de la population risquent de tomber dansla pauvreté. C’est-à-dire qu’au Maroc la réalisationdes Objectifs du Millénaire peut se voire compromisesi la crise actuelle persiste et s’aggrave.TABLEAU 1. Évolution du taux du coût de la vie (en %)Période 1998 - 2007 2008 (11 mois)Produits non alimentaires + 1,7 +1,4Produits alimentaires +1,6 +1,8- blé dur - +39,5- blé tendre - +22,3- farine - +21,8- beurre industriel - +25,4- huile comestible - +41,4- sucre - +3Les mesures prises par le Gouvernementpour répondre à la crisePour faire face à la crise, le Gouvernement a pris desmesures visant à aider certains secteurs particulièrementexposés, comme l’industrie textile et duvêtement, le cuir et l’équipement automobile. Ce plananti-crise s’articule autour de trois axes :• axe social : l’État prend en charge la totalité descotisations patrona<strong>les</strong> à la Caisse Nationale deSécurité <strong>Social</strong>e ; en échange, <strong>les</strong> sociétés exportatricesbénéficiaires s’engagent à garderleur personnel ;• axe financier : la Caisse centrale de Garantiesadopte un mécanisme de garanties en faveurdes sociétés exportatrices, d’accès au créditd’exploitation et d’ajournement des échéancesde 2009 pour <strong>les</strong> crédits d’investissement ;• axe commercial : l’État prend en charge 80 %des dépenses des missions commercia<strong>les</strong> oude diversification des marchés.Au niveau social et pour limiter l’impact négatif dela hausse mondiale des prix des denrées de basesur la population, le Gouvernement a pris <strong>les</strong> mesuressuivantes : augmentation de la dotation dela Caisse de Compensation destinée aux produitssubventionnés, suspension provisoire des impôtssur <strong>les</strong> importations de blé et légère augmentationdu salaire minimum.La dimension sociale du plan contre la crisea favorisé <strong>les</strong> exportateurs du secteur textile et duvêtement, sans que cela évite des réductions des salairesdes travailleurs ou de leurs horaires de travail.Par contre, <strong>les</strong> mesures financières et commercia<strong>les</strong>n’ont pas eu un grand retentissement en raison dela réticence des banques et du manque de dynamismedes entreprises exportatrices. D’ailleurs, <strong>les</strong>licenciements et <strong>les</strong> restrictions des conditions detravail concernent plusieurs secteurs qui sont à peineconcernés par ce plan (par exemple, le tourisme,le secteur agricole orienté vers l’exportation, et lebâtiment). Les mesures censées avoir un caractèresocial ont à peine empêché la hausse des prix desdenrées de base, dont la plupart sont libéralisés,alors que l’augmentation du salaire minimum a difficilementcompensé l’augmentation du coût de la vie.C’est pourquoi des milliers de travailleurs et de travailleusesont vu leur pouvoir d’achat se réduire. Onpourrait en conclure que le Gouvernement continue àêtre plus enclin à protéger le capital qu’à défendre <strong>les</strong>droits économiques et sociaux des couches socia<strong>les</strong><strong>les</strong> plus défavorisées.Réactions de la société civileDans ces conditions, il n’est pas surprenant de voirune recrudescence des luttes syndica<strong>les</strong> et socia<strong>les</strong>.Ces dernières sont conduites par <strong>les</strong> syndicats, parcertaines associations de la société civile et par descoalitions des deux groupes, auxquel<strong>les</strong> s’ajoutentdes membres de partis politiques de la gauche, etc.La combativité renouvelée des syndicats s’expliquepar la détérioration des droits économiques et sociauxet par l’échec du dialogue social à partir durefus du Gouvernement de satisfaire <strong>les</strong> revendicationssyndica<strong>les</strong> de revalorisation des salaires et desallocations familia<strong>les</strong>, des promotions des fonctionnairespublics et de respect des libertés syndica<strong>les</strong>ainsi que du droit de grève, de développement et deprotection sociale.Jusqu’à présent, diverses actions collectivesont été entamées, notamment des grèves sectoriel<strong>les</strong>(éducation, santé, collectivités loca<strong>les</strong>, etc.), ainsiqu’une grève générale. Parmi d’autres mouvementssociaux particulièrement dynamiques, il faut mentionner<strong>les</strong> diverses luttes promues par <strong>les</strong> « Associationscoordonnées contre l’augmentation du coûtde la vie », ainsi que par <strong>les</strong> « Associations nationa<strong>les</strong>de professionnels au chômage ». Plusieurs stratégiesd’action collective ont été déployées : grèves debras croisés, manifestations populaires spontanées,Source : ACP (statistiques 2009).journées de mobilisation nationale contre la pauvreté,etc. Les revendications concernent le blocage del’augmentation des prix, le maintien de la Caisse desCompensations, la mise en place de l’échelle mobiledes salaires, la rénovation des services publics et lafin des privatisations des contrô<strong>les</strong> de distributiond’eau et d’électricité, le droit à <strong>travailler</strong> dans le secteurpublic. Le Gouvernement a réprimé violemmentcertaines manifestations, par exemple dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>de Sefrou et Sidi Ifni. Cependant, ces mouvementscommencent à manifester de l’épuisement, et manifestentdes désaccords internes, ils poursuivent peud’actions de proximité face aux populations vulnérab<strong>les</strong>et ils manquent de perspectives politiques.Ceci ne signifie pas qu’il n’existe pas de nouvel<strong>les</strong>propositions pour faire face à la crise et promouvoir<strong>les</strong> droits économiques et sociaux des classessocia<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus défavorisées. Suivant le principeselon lequel il appartient à l’État de garantir <strong>les</strong> droitséconomiques et sociaux, <strong>les</strong> mouvements sociauxproposent la création d’une caisse d’assurancecontre le chômage, la défense et la démocratisationdu service public, la lutte contre <strong>les</strong> monopo<strong>les</strong> et<strong>les</strong> rentes économiques pures, la mise en place d’unrevenu minimal garanti, la création de cellu<strong>les</strong> de surveillancede l’impact social de la crise dont la fonctionserait de fournir de l’information et des données à lasociété civile afin de sensibiliser l’opinion publiqueet de mobiliser <strong>les</strong> populations vulnérab<strong>les</strong>. A longterme, il s’agit de récupérer le rôle central de l’État démocratiqueau niveau de la promotion des droits économiqueset sociaux à travers l’établissement d’unerelation de forces citoyennes en faveur d’un nouveaumodèle économique et social fondé sur la justicesociale, la priorité étant donnée à la satisfaction desbesoins premiers, la souveraineté alimentaire, l’économiesociale, la protection de l’environnement et ladiversité culturelle. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 117 Maroc

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!