Faire travailler les finances - Social Watch
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Liban100100Absence de dialogue sur la crise2598100730La crise économique et financière mondiale attire une attention croissante dans les discours officiels car1009662le Gouvernement est arrivé à la conclusion qu’à moins d’être traitée 100 de façon 68 responsable et sérieuse, 10094ses impacts seront très sévères. Bien que les effets directs de la crise n’aient pas été encore ressentis dansBCI of Alemania = 99,3IEG of Eritreale pays,= 47,1la nature de son économie le rend très vulnérable. Néanmoins, même IEG of si Germany un dialogue = 78,2nationals’avère nécessaire, le Gouvernement n’est entré en concertation avec aucune ONG ou aucun autreorganisme concerné.9354100 100 100100 10000100Arab NGO Network for Development (ANND)Ziad Abdel-Samad, Directeur Exécutif100Indice des Capacités de Base (ICB)ICB = 9610092Enfants atteignantIEG = 47la cinquième annéed’écoleIndice d’Equité de Genre (IEG)EmpowermentEn dépit de la crise financière mondiale, l’année 2008a été marquée par des indicateurs positifs. En fait,d’après la Banque Centrale du Liban et la CorporationFinancière Internationale, le pays 11 a bénéficié d’une0croissance de 8 %, provenant notamment des secteurs00 6,2immobilier, touristique, de la construction et8836,298 97100des services financiers (secteur bancaire). Le facteur100 100 81100100 100100 10010085d’incidence le plus important a été celui des envois de Accouchements assurés par du Survivance jusqu’à98,4fonds des travailleurs depuis l’étranger. Ceux-ci, d’un personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉducationmontant de 8 milliards IEG d’USD of Kenya environ, = 59 ont été équi-BCI of Líbano = 95,6IEG of Lebanon = 46,9valents à plus de 10 % de la totalité des dépôts dansles banques commerciales et d’investissement dupays. En outre, la relation entre dette et PIB a chutéde 180 % à 162% 1 .Parmi les raisons pour lesquelles le Liban n’asenti que lègèrement les 100 effets de la crise jusqu’ànances estime une augmentation de la dette publiquede 4 milliards d’USD.En outre, l’approfondissement de la crise globaleentraînera une chute des investissements etde l’investissement direct étranger (IDE) dans lespays arabes, ainsi qu’une 100réduction des montants deindiquant un grand déséquilibre dans la distributiongéographique de la pauvreté concentrée dans les zonesrurales et dans la périphérie des villes principales.Cela se confirme encore davantage par le coefficientde Gini libanais de 0,375. Les raisons principalesen sont les politiques 100 économiques adoptées parprésent, il y a l’envergure réduite de son économie,de son secteur financier et de ses opérations; lestaux modestes de croissance enregistrés pendantles années précédentes; la situation satisfaisante dul’aide promise lors de la conférence 88 des pays donneursà Paris au mois de janvier 2007 (Paris III) 2 .Bien que le secteur bancaire soit le moteur principalde l’économie du Liban, il peut perdre sa capacitéles gouvernements successifs – la plus significativeétant celle de la recherche de croissance en relançantl’IDE et la création d’un paradis 47 fiscal. Dans le mêmetemps, les politiques orientées vers la redistributionsecteur bancaire, qui dispose d’une solvabilité de 95 de récupération en raison de la crise de confiance équitable des dividendes issus de la croissance par le9000milliards d’USD – équivalente à 322 % du PIB – et des marchés financiers et de leurs relations avec les biais d’une structure fiscale équilibrée et de la prestationactivement réglementé par la Banque Centrale ; et banques internationales et régionales 3 .des services de base, ont été ignorées.100l’aide externe, qui contribue 47 à surmonter les défis 10098Les autorités 56 libanaises, y compris le Premier100 77 100économiques et financiers du pays.Panorama100économique et social100100 100Ministre, encouragent le système de marché 98 sansToutefois, l’économie présente de nombreux Le rapport du PNUD “La pauvreté croissante et la distributionmentionner le rôle que devrait jouer le Gouvernementdes revenus au Liban” montre que 28,5 % quant au contrôle des mécanismes du marché et à ladéséquilibres structuraux qui la rendent vulnérableface aux répercussions de la crise, y compris un de la population est en-dessous du seuil supérieur relance des investissements dans les secteurs pro-IEG of Niger = 44,4 BCI of Paraguay = 95,3IEG of Paraguay = 66,8déficit budgétaire de 30 %, un déficit de deux tiersde la balance des paiements, la relation dette/PIBmentionnée ci-dessus (162 %), et un taux d’inflationsupérieur à 10 %. L’année prochaine, les envois dede pauvreté, et 8,1 % en dessous du seuil inférieur 4 ,2 Paris III est la troisième des « Conférences des Amis duLiban pour l’Investissement et le Financement », qui ontductifs ou générateurs d’emploi 5 . Les investisseursse sont concentrés dans la construction, les biensimmobiliers et les finances, en négligeant l’industrieet l’agriculture.fonds depuis l’étranger pourraient diminuer et -en eu lieu à Paris en février 2001, en novembre 2002 et enOn devrait mentionner que M. Pierre El Gemayel, l’ancien Ministre de l’Industrie décédé, avait100janvier 2007. La dernière 100 a eu lieu 100quelques mois après la100même temps- la migration inverse se traduirait parguerre d’Israël contre le Liban en 2006; son programme aune plus grande demande d’emploi. 74 La crise mondialeété établi autour de trois objectifs principaux: (1) répondre fait parvenir au Cabinet des 74 Ministres en 2006 unea déjà commencé à affecter les pays du Golfe,notamment les Émirats Arabes Unis.aux résultats de la guerre israélienne en ce qui concerne laréhabilitation et la reconstruction, (2) répondre à la criseproposition dénominée « Industrie pour la Jeunesse2010 ». Ce plan de 10 ans avait été créé dans le butéconomique et financière à laquelle le Liban faisait face, (3)Compte tenu de ce contexte, les prédictions lesde relancer et de renforcer le secteur, mettant l’accentadopter le Plan d’Action Social présenté par le Gouvernementplus optimistes (du Fonds Monétaire 0 International et0libanais. ANND a analysé le document de Paris III dans le sur son rôle clé pour la promotion 0 de la croissancedu Ministère des Finances) prévoient une croissance rapport national compris dans Social Watch 2007. économique et de la création d’emploi 7 ; il soulignait6 pour l’année 200958ne dépassant pas 5 %. En outre, 3 Hamdan, 99 K. (2008). “Primary Reading in the Implications 100 of58100 100 100la relation dette/PIB devrait augmenter en raison du the Financial 100 and Economic Crisis”. Al-Safir, N° 11146, 100 le 10100 10098déficit budgétaire et du besoin d’obtenir de nouveaux novembre.5 Plus récemment, lors de son discours d’ouverture 98au 17 èmeForum Économique Arabe qui a eu lieu à Beyrouth du 2 auprêts pour couvrir les dépenses. Le Ministère des Fi- 4 Laithy, H., Abu-Ismail, K. et Hamdan, K. (2008). Poverty3 avril 2009, le Premier Ministre Fouad Siniora a remarquéIEG of Spain = 76,9Growth and Income BCI Distribution of España in Lebanon. = 99,6IPC CountryIEG of Spain = 76,9l’absence d’alternatives pour l’économie de marché.Study N° 13. Brasilia : International Poverty Centre (IPC)1 Ministère des Finances. Debt And Debt Markets, 7,Quatrième trimestre, 2008.et Programme des Nations Unies pour le Développement(PNUD).6 Gemayel a été assassiné à Beyrouth en novembre 2006.7 Voir : .1001001007100Rapports nationaux 110 Social Watch100100
la nécessité d’un engagement national face au développementde l’industrie et dénonçait le manquede cohérence des politiques nationales. Cependant,ce plan n’a pas été mis en œuvre par le Gouvernement.L’économie s’est donc orientée de plus en plusvers les services financiers et bancaires, et vers uneéconomie de rentes, tandis que les investissementsdans les secteurs productifs du pays brillaient parleur absence.Le plan du GouvernementPlusieurs mois après le début de la crise financière–et compte tenu des avertissements sur sesconséquences au niveau national, régional et mondial–le Gouvernement a enfin compris l’enverguredu problème et a présenté un plan de préventionde deux ans dans le but d’atténuer ses effets surl’économie nationale. Le plan s’articule autour detrois points principaux : (1) injecter des liquiditéssur les marchés moyennant une augmentation dessalaires publics et privés, et commencer des projetsde construction et d’infrastructure avec l’aide duConseil de Développement et de Reconstruction(CDR) 8 et d’autres agences gouvernementales ; (2)relancer les projets nécessaires pour obtenir lesfonds promis lors de la conférence Paris III ; et (3)encourager les investissements et favoriser le secteurprivé en abaissant les impôts et les tarifs et enétablissant trois zones franches dans différentesrégions du pays.Néanmoins, cet ensemble de mesures n’a pasréussi à conformer un plan national intégral, ainsique l’exige un défi de cette envergure. Les projets duGouvernement visant à injecter des liquidités dansl’économie s’élèvent à 10 % du PIB, en accord avecles mesures adoptées par les pays industrialiséspour faire face à la crise 9 , mais le déficit budgétaireaccumulé limite sa capacité de dépense. Par conséquent,il devra avoir recours au prêt, et augmenterapar conséquent la dette publique et le service dela dette.En outre, bien que les plans du Gouvernementcomprennent une augmentation des salaires etl’abandon des charges de la sécurité sociale pourencourager de nouveaux investissements, ces mesuresne montrent pas sa volonté de jouer un rôledans la relance de l’économie. L’augmentation nefait qu’éliminer le gel des salaires qui a duré plusd’une décennie. Le plan compte aussi sur une baissedes prix du pétrole, ce qui entraînerait une réductiondes coûts dans la production d’électricité et dans letransport public. En outre, l’abandon des chargesde la sécurité sociale se fait au détriment des droitsdes travailleurs à la protection sociale, notammentparce que le déficit budgétaire du Fonds National dela Sécurité Sociale menace sa capacité de satisfaireaux besoins des bénéficiaires. L’injection des liquidités,l’augmentation de la dette publique ainsi quela diminution des envois de fonds depuis l’étranger8 Le CDR est une structure autonome responsable de laplanification et de la mise en œuvre des grands projetsd’infrastructure dans tout le pays. Le Premier Ministresupervise directement son fonctionnement.9 Iskandar, M. “Mr. Prime Minister, Your Plan 2009–2010 isNot Convincing”. Al-Nahar, N° 23612, le 15 février 2009.entraîneront une pression plus forte sur l’économieet sur les finances publiques 10 .En plus, bien que le Gouvernement fasseconfiance au calendrier de Paris III en tant que basede son plan de travail, cela a d’abord été conçu commeun ensemble de mesures pour réduire, d’unepart, la dette en freinant les dépenses et l’augmentationdes revenus, et d’autre part, le service de la detteen privatisant les secteurs des télécommunicationset de l’énergie. Dans le but d’accroître les recettes,le plan cherche à augmenter la TVA et les impôtssur d’autres produits de consommation. En ce quiconcerne les services de base, Paris III a été la premièreconférence des « Amis du Liban » qui a traitéles sujets sociaux ; cependant les solutions proposéesse bornent à quelques programmes fondés surdes réseaux de protection sociale et non pas sur unestratégie nationale pour le développement social. Ilconvient de souligner que Paris III a mentionné lebesoin d’introduire des réformes administratives ausein de l’administration publique et des ministères.Aussi bien le Premier Ministre que le Ministredes Finances ont reconnu les conséquences négativesattendues de la crise mondiale, ainsi quela nécessité de protéger l’économie nationale 11 .Néanmoins, à titre de réponse, ils répètent leur engagementde respecter le calendrier de Paris III sansréaliser aucune révision ni reconsidérer les mesuresétablies. Bien qu’en théorie le calendrier ait été conçupour assumer les défis financiers et économiquesdu Liban, dans la pratique il accélère les procéduresnécessaires pour que ce pays s’affilie à l’OrganisationMondiale du Commerce (OMC), notammentlorsque ce calendrier arrivera aux étapes finales dela table-ronde bilatérale et multilatérale de négociationssur les services et les produits agricoles etnon agricoles.Le Gouvernement devra réévaluer le calendrierde Paris III, y compris la portée des mesures dedérèglementation des entreprises et les exigencesconcernant l’OMC. Il devrait réviser et élargir lesconsidérations sociales de son plan et les mécanismespour relancer l’économie, en investissant dansles secteurs productifs et en traitant le sujet de lamonopolisation du marché national, qui rend difficilel’apparition de nouveaux entrepreneurs et de petiteset moyennes entreprises 12 .Le rôle de la société civileLe Forum de Haut Niveau III sur l’Efficacité de l’Aide,qui a eu lieu à Accra en 2008, a souligné le principede « l’appropriation démocratique ». Cela devrait serefléter dans des processus de concertation au niveaunational, y compris parmi les représentants de10 Le Ministère des Finances estime que le coût de cettepolitique entraînera une augmentation de la dette publique de4.000 milliards d’USD.11 Le premier ministre actuel a été ministre des Financespendant la période 1992-1998 et 2000-2004. Le ministredes Finances actuel a travaillé au FMI avant de devenir leconseiller principal du Premier Ministre en 2005; il a assuméses fonctions au mois de juin 2008.12 Hamdan, K. “Primary Reading in the Implications of theFinancial and Economic Crisis”. Al-Safir, N° 11146, le 10novembre 2008.la société civile, afin de pouvoir formuler des stratégiesnationales et définir les priorités pour faire faceaux défis économiques et financiers et aux besoinssociaux du pays.À son tour, la Conférence sur le Financementdu Développement qui a eu lieu à Doha au mois denovembre 2008 a souligné la nécessité des apportsde la société civile en ce qui concerne la formulationet l’adoption de politiques nationales pour le développementéconomique et social. L’importance desliens entre la démocratie, le développement social etla participation active de la société civile, a été soulignéeégalement. En outre, la conférence a égalementconclu que les pays en voie de développement seraientspécialement vulnérables à la crise mondiale àmoins que les politiques actuelles ne soient revues,que des objectifs ne soient établis et que des actionscollectives et responsables ne soient développéespour les atteindre.Les organisations de la société civile (OSC)jouent un rôle important dans l’élaboration de stratégiesde développement sensées répondant auxpriorités et aux droits des communautés locales. Letravail des activistes apporte une valeur ajoutée auprocessus d’adoption de politiques économiques,financières et sociales adéquates et au contrôle deses conséquences. Les OSC agissent en faveur deslois qui protègent les droits économiques, sociauxet culturels de la citoyenneté. Sa lutte permanentepour contrôler, par exemple, la mise en place de laConvention pour l’Élimination de Toutes les Formesde Discrimination contre les Femmes et la Conventionsur les Droits de l’Enfant, a remporté un énormesuccès. De plus, et parmi d’autres exemples remarquables,les OSC ont réalisé d’importantes contributionsà la réforme des lois électorales parlementaireset municipales, ainsi qu’à l’élaboration de plusieurslois contre la corruption.Au Liban, les mécanismes de concertation visantà l’élaboration de politiques entre le Gouvernementet les OSC ne sont pas efficaces. Toutefois,les OSC sont de bons partenaires pour la prestationdes services sociaux, soit à titre particulier en offrantdes services avec des centres répandus dans tout lepays, ou bien en association avec des institutionsappartenant au secteur public. En revanche, en cequi concerne les activités de lobby pour obtenir desréformes économiques et financières, les OSC nesont pas très actives, notamment en raison de leurmanque d’expérience dans ce domaine. Vu que ceprocessus devient chaque fois plus important, lesOSC doivent s’impliquer davantage et développerdes stratégies et des objectifs clairs dans le but d’unsoutien réussi.Dans une conjoncture où atteindre les défis demandeune convergence d’efforts pour former desalliances nationales et régionales, certaines OSC ontessayé d’établir un dialogue à propos de la crise, deses causes et ses conséquences, et sur les différentesmanières de l’aborder. Malgré cela, le Gouvernementpersiste à ignorer ces efforts et à prendre desdécisions sans concertation efficace avec les partiesconcernées. nSocial Watch 111 Liban
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la nécessité d’un engagement national face au développementde l’industrie et dénonçait le manquede cohérence des politiques nationa<strong>les</strong>. Cependant,ce plan n’a pas été mis en œuvre par le Gouvernement.L’économie s’est donc orientée de plus en plusvers <strong>les</strong> services financiers et bancaires, et vers uneéconomie de rentes, tandis que <strong>les</strong> investissementsdans <strong>les</strong> secteurs productifs du pays brillaient parleur absence.Le plan du GouvernementPlusieurs mois après le début de la crise financière–et compte tenu des avertissements sur sesconséquences au niveau national, régional et mondial–le Gouvernement a enfin compris l’enverguredu problème et a présenté un plan de préventionde deux ans dans le but d’atténuer ses effets surl’économie nationale. Le plan s’articule autour detrois points principaux : (1) injecter des liquiditéssur <strong>les</strong> marchés moyennant une augmentation dessalaires publics et privés, et commencer des projetsde construction et d’infrastructure avec l’aide duConseil de Développement et de Reconstruction(CDR) 8 et d’autres agences gouvernementa<strong>les</strong> ; (2)relancer <strong>les</strong> projets nécessaires pour obtenir <strong>les</strong>fonds promis lors de la conférence Paris III ; et (3)encourager <strong>les</strong> investissements et favoriser le secteurprivé en abaissant <strong>les</strong> impôts et <strong>les</strong> tarifs et enétablissant trois zones franches dans différentesrégions du pays.Néanmoins, cet ensemble de mesures n’a pasréussi à conformer un plan national intégral, ainsique l’exige un défi de cette envergure. Les projets duGouvernement visant à injecter des liquidités dansl’économie s’élèvent à 10 % du PIB, en accord avec<strong>les</strong> mesures adoptées par <strong>les</strong> pays industrialiséspour faire face à la crise 9 , mais le déficit budgétaireaccumulé limite sa capacité de dépense. Par conséquent,il devra avoir recours au prêt, et augmenterapar conséquent la dette publique et le service dela dette.En outre, bien que <strong>les</strong> plans du Gouvernementcomprennent une augmentation des salaires etl’abandon des charges de la sécurité sociale pourencourager de nouveaux investissements, ces mesuresne montrent pas sa volonté de jouer un rôledans la relance de l’économie. L’augmentation nefait qu’éliminer le gel des salaires qui a duré plusd’une décennie. Le plan compte aussi sur une baissedes prix du pétrole, ce qui entraînerait une réductiondes coûts dans la production d’électricité et dans letransport public. En outre, l’abandon des chargesde la sécurité sociale se fait au détriment des droitsdes travailleurs à la protection sociale, notammentparce que le déficit budgétaire du Fonds National dela Sécurité <strong>Social</strong>e menace sa capacité de satisfaireaux besoins des bénéficiaires. L’injection des liquidités,l’augmentation de la dette publique ainsi quela diminution des envois de fonds depuis l’étranger8 Le CDR est une structure autonome responsable de laplanification et de la mise en œuvre des grands projetsd’infrastructure dans tout le pays. Le Premier Ministresupervise directement son fonctionnement.9 Iskandar, M. “Mr. Prime Minister, Your Plan 2009–2010 isNot Convincing”. Al-Nahar, N° 23612, le 15 février 2009.entraîneront une pression plus forte sur l’économieet sur <strong>les</strong> <strong>finances</strong> publiques 10 .En plus, bien que le Gouvernement fasseconfiance au calendrier de Paris III en tant que basede son plan de travail, cela a d’abord été conçu commeun ensemble de mesures pour réduire, d’unepart, la dette en freinant <strong>les</strong> dépenses et l’augmentationdes revenus, et d’autre part, le service de la detteen privatisant <strong>les</strong> secteurs des télécommunicationset de l’énergie. Dans le but d’accroître <strong>les</strong> recettes,le plan cherche à augmenter la TVA et <strong>les</strong> impôtssur d’autres produits de consommation. En ce quiconcerne <strong>les</strong> services de base, Paris III a été la premièreconférence des « Amis du Liban » qui a traité<strong>les</strong> sujets sociaux ; cependant <strong>les</strong> solutions proposéesse bornent à quelques programmes fondés surdes réseaux de protection sociale et non pas sur unestratégie nationale pour le développement social. Ilconvient de souligner que Paris III a mentionné lebesoin d’introduire des réformes administratives ausein de l’administration publique et des ministères.Aussi bien le Premier Ministre que le Ministredes Finances ont reconnu <strong>les</strong> conséquences négativesattendues de la crise mondiale, ainsi quela nécessité de protéger l’économie nationale 11 .Néanmoins, à titre de réponse, ils répètent leur engagementde respecter le calendrier de Paris III sansréaliser aucune révision ni reconsidérer <strong>les</strong> mesuresétablies. Bien qu’en théorie le calendrier ait été conçupour assumer <strong>les</strong> défis financiers et économiquesdu Liban, dans la pratique il accélère <strong>les</strong> procéduresnécessaires pour que ce pays s’affilie à l’OrganisationMondiale du Commerce (OMC), notammentlorsque ce calendrier arrivera aux étapes fina<strong>les</strong> dela table-ronde bilatérale et multilatérale de négociationssur <strong>les</strong> services et <strong>les</strong> produits agrico<strong>les</strong> etnon agrico<strong>les</strong>.Le Gouvernement devra réévaluer le calendrierde Paris III, y compris la portée des mesures dedérèglementation des entreprises et <strong>les</strong> exigencesconcernant l’OMC. Il devrait réviser et élargir <strong>les</strong>considérations socia<strong>les</strong> de son plan et <strong>les</strong> mécanismespour relancer l’économie, en investissant dans<strong>les</strong> secteurs productifs et en traitant le sujet de lamonopolisation du marché national, qui rend difficilel’apparition de nouveaux entrepreneurs et de petiteset moyennes entreprises 12 .Le rôle de la société civileLe Forum de Haut Niveau III sur l’Efficacité de l’Aide,qui a eu lieu à Accra en 2008, a souligné le principede « l’appropriation démocratique ». Cela devrait serefléter dans des processus de concertation au niveaunational, y compris parmi <strong>les</strong> représentants de10 Le Ministère des Finances estime que le coût de cettepolitique entraînera une augmentation de la dette publique de4.000 milliards d’USD.11 Le premier ministre actuel a été ministre des Financespendant la période 1992-1998 et 2000-2004. Le ministredes Finances actuel a travaillé au FMI avant de devenir leconseiller principal du Premier Ministre en 2005; il a assuméses fonctions au mois de juin 2008.12 Hamdan, K. “Primary Reading in the Implications of theFinancial and Economic Crisis”. Al-Safir, N° 11146, le 10novembre 2008.la société civile, afin de pouvoir formuler des stratégiesnationa<strong>les</strong> et définir <strong>les</strong> priorités pour faire faceaux défis économiques et financiers et aux besoinssociaux du pays.À son tour, la Conférence sur le Financementdu Développement qui a eu lieu à Doha au mois denovembre 2008 a souligné la nécessité des apportsde la société civile en ce qui concerne la formulationet l’adoption de politiques nationa<strong>les</strong> pour le développementéconomique et social. L’importance desliens entre la démocratie, le développement social etla participation active de la société civile, a été soulignéeégalement. En outre, la conférence a égalementconclu que <strong>les</strong> pays en voie de développement seraientspécialement vulnérab<strong>les</strong> à la crise mondiale àmoins que <strong>les</strong> politiques actuel<strong>les</strong> ne soient revues,que des objectifs ne soient établis et que des actionscollectives et responsab<strong>les</strong> ne soient développéespour <strong>les</strong> atteindre.Les organisations de la société civile (OSC)jouent un rôle important dans l’élaboration de stratégiesde développement sensées répondant auxpriorités et aux droits des communautés loca<strong>les</strong>. Letravail des activistes apporte une valeur ajoutée auprocessus d’adoption de politiques économiques,financières et socia<strong>les</strong> adéquates et au contrôle deses conséquences. Les OSC agissent en faveur deslois qui protègent <strong>les</strong> droits économiques, sociauxet culturels de la citoyenneté. Sa lutte permanentepour contrôler, par exemple, la mise en place de laConvention pour l’Élimination de Toutes <strong>les</strong> Formesde Discrimination contre <strong>les</strong> Femmes et la Conventionsur <strong>les</strong> Droits de l’Enfant, a remporté un énormesuccès. De plus, et parmi d’autres exemp<strong>les</strong> remarquab<strong>les</strong>,<strong>les</strong> OSC ont réalisé d’importantes contributionsà la réforme des lois électora<strong>les</strong> parlementaireset municipa<strong>les</strong>, ainsi qu’à l’élaboration de plusieurslois contre la corruption.Au Liban, <strong>les</strong> mécanismes de concertation visantà l’élaboration de politiques entre le Gouvernementet <strong>les</strong> OSC ne sont pas efficaces. Toutefois,<strong>les</strong> OSC sont de bons partenaires pour la prestationdes services sociaux, soit à titre particulier en offrantdes services avec des centres répandus dans tout lepays, ou bien en association avec des institutionsappartenant au secteur public. En revanche, en cequi concerne <strong>les</strong> activités de lobby pour obtenir desréformes économiques et financières, <strong>les</strong> OSC nesont pas très actives, notamment en raison de leurmanque d’expérience dans ce domaine. Vu que ceprocessus devient chaque fois plus important, <strong>les</strong>OSC doivent s’impliquer davantage et développerdes stratégies et des objectifs clairs dans le but d’unsoutien réussi.Dans une conjoncture où atteindre <strong>les</strong> défis demandeune convergence d’efforts pour former desalliances nationa<strong>les</strong> et régiona<strong>les</strong>, certaines OSC ontessayé d’établir un dialogue à propos de la crise, deses causes et ses conséquences, et sur <strong>les</strong> différentesmanières de l’aborder. Malgré cela, le Gouvernementpersiste à ignorer ces efforts et à prendre desdécisions sans concertation efficace avec <strong>les</strong> partiesconcernées. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 111 Liban