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Faire travailler les finances - Social Watch

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la période 2007-2008 (d’avril à février) au taux escomptéde 2,8 % pour la même période en 2008-2009. Le secteur fondamental de l’infrastructure aprogressé à un rythme de 3 % pendant la période2008-2009 (d’avril à février), contre 5,8 % pendantla même période en 2007-2008 11 .De plus, <strong>les</strong> banques sont en train de réduire <strong>les</strong>crédits qu’el<strong>les</strong> accordent. Entre février 2008 et février2009, le taux de croissance a chuté de façon considérable,passant de 12 % à 7,5 % pour le logement, de13,2 % à 8,5 % pour <strong>les</strong> prêts personnels et de 5,9 % à-14,5 % pour <strong>les</strong> biens d’équipement des ménages 12 .Interventions pour freiner la chuteSuite au sommet du G-20 de novembre 2008 le premierministre a désigné un groupe, placé sous sapropre présidence, chargé d’élaborer un plan détaillépour une intervention de l’État appropriée et opportune.Les autres membres de ce groupe étaient leministre des Finances, le ministre de l’Industrie etdu Commerce, le vice-président de la Commissionde Planification et le directeur de la Banque de la Réservede l’Inde (RBI). Les mesures furent regroupéesen « séries de programmes de relance » ; la premièrefut annoncée en décembre 2008 et la seconde en janvier2009 13 . Parmi <strong>les</strong> mesures annoncées figuraientdes déboursements de 20 milliards d’INR (4,15 milliardsd’USD) pour mener à bien des plans essentielsà l’infrastructure rurale et la Sécurité <strong>Social</strong>e, unediminution globale de 4 % de la taxe sur la valeurajoutée centrale (CENVAT en anglais), des mesuresspécifiques visant <strong>les</strong> tarifs douaniers pour des secteurstels que l’acier et le ciment, ainsi que des exonérationsd’impôts et des augmentations des taxes deremboursement d’impôts pour <strong>les</strong> exportations.Certaines mesures supplémentaires ont égalementété adoptées, comme la subvention des tauxd’intérêt et des crédits pré et post embarquementpour <strong>les</strong> exportations employant beaucoup de maind’oeuvre ; des facilités pour le refinancement de 40milliards d’INR (831 millions d’USD), quant au secteurdu logement, pour la Banque Nationale du Logementet de 70 milliards d’INR (1,5 milliard d’USD)pour la Banque de Développement de la Petite Industriede l’Inde quant aux micros, petites et moyennesentreprises, et l’agrément nécessaire pour que l’IndiaInfrastructure Finance Company Limited (une compagniefinancière pour l’infrastructure) puisse percevoir100 milliards d’INR (2,1 milliards d’USD) sousforme de bons exonérés d’impôts 14 . Le RBI a adopté11 “Inde : la gestion de l’impact de la crise financière mondiale”.12 Ibid.13 Voir Gouvernement de l’Inde. “Mesures gouvernementa<strong>les</strong>supplémentaires pour relancer l’économie.” Communiquéde presse, 2 janvier 2009; et “Exonérations supplémentairesannoncées pour l’Impôt Central des Douanes et Services.”Communiqué de presse, 24 février 2009.14 Ibid.aussi quelques mesures monétaires tel<strong>les</strong> que l’abattementdu taux d’intérêt de la prise en pension livrée(taux auquel le RBI prête des roupies aux banques del’Inde) de 9 % en août 2008 à 5 % en janvier 2009, laréduction de la cession temporaire et la réduction ducoefficient de trésorerie obligatoire de 9 % en août2008 à 5 % depuis janvier 2009 15 .Cependant, il existe certains problèmes de baseen ce qui concerne la nature, la direction y <strong>les</strong> effetsescomptés de ces séries de programmes. Entreautres, il s’avère que <strong>les</strong> engagements de prêts sonttotalement insuffisants si l’on tient compte du faitque la subvention totale de la relance de 311 milliardsINR (6,5 milliards d’USD) constitue à peine 0,8 % duPIB. Qui plus est, il existe une certaine ambiguïté sur<strong>les</strong> secteurs qui bénéficieront d’un déboursementde prêt supplémentaire de 200 milliards INR (4,2milliards d’USD). Un retard de presque huit moiss’est déjà produit dans <strong>les</strong> déboursements effectués.L’ajout de fonds supplémentaires à un tel arriéré rend<strong>les</strong> déboursements difficilement opportuns 16 .Las allocations budgétaires centra<strong>les</strong> pour ledéveloppement ont chuté de 7,5 % pendant la période2002-2003 à 6,0 % pendant la période 2007-2008en application des normes de la Loi de ResponsabilitéFiscale et de Gestion du Budget. L’allocationbudgétaire pour le développement pour 2008-2009représente environ 6,8 % du PIB ; si un contrecoupgénéral se faisait sentir, cette allocation devra êtreaugmentée au moins jusqu’à un seuil minimal de7,5 %, ce qui veut dire que « <strong>les</strong> déboursements supplémentairesdoivent atteindre environ 400 milliardsINR (8,3 milliards d’USD) au lieu de 200 milliardsINR (4,1 milliards d’USD) » 17 .Cette baisse de 4 % du CENVAT ne pourra doncêtre appliquée que sur <strong>les</strong> produits dont <strong>les</strong> taxesdouanières dépassent 4 %, ce qui implique un encouragementde la demande de la consommationde biens d’équipement des ménages et des biens deluxe, surtout. On a signalé notamment que cela « neprovoquera d’impact sur le soutien porté à l’activitééconomique que si <strong>les</strong> producteurs répondent parune baisse des prix et si ces réductions génèrentdes réponses à la demande » 18 . Cela ne semble pasfonctionner ainsi. Par exemple dans l’industrie del’aviation la diminution des prix de combustiblene s’est pas traduite par la réduction des prix à laconsommation escomptée.On a insisté maintes fois sur la nécessité demettre en place un programme d’investissement15 Ibid.16 Fondation pour la Recherche EPW. Stimulus PackagesFacing Institutional Constraints [Des séries de programmesde relance confrontées aux restrictions institutionnel<strong>les</strong>].Economic and Political Weekly 44(04), 24 janvier 2009.17 Ibid.18 Ghosh, J. Weak Stimulus [Stimulation faible]. Frontline, 22janvier 2009.public en masse destiné à l’infrastructure socialeet économique, favorisant la création d’emplois etrelançant la demande interne.La disparition d’emplois et le défi pour laSécurité sociale.La disparition d’emplois dans de nombreux secteursclésuppose un défi important pour une politique desécurité sociale qui n’était déjà guère ambitieuse. Unsondage sur un échantillon d’industries liées à l’exportationeffectué par le Département du Commerce révèlela perte de 109.513 emplois pendant la période allantd’août 2008 à janvier de 2009. Le Ministère du Travaila effectué un sondage similaire parmi des secteursimportants tel que celui des industries automobile, manufacturière,minière, textile, métallurgique et celui despierres précieuses et de la bijouterie, qui conjointementcontribuent pour plus de 60 % au PIB en 2007-2008. Lesondage a révélé que 500.000 travailleurs environ ontperdu leur emploi entre octobre et décembre 2008.Cette situation constitue un défi important pour lasécurité sociale étant donné que sur <strong>les</strong> 457,5 millionsde travailleurs formant l’effectif total, 422,6 millionsentrent dans la catégorie des non organisés ou nonprotégés. Parmi ceux-ci, 393,5 millions font partie dusecteur non structuré et à peine 29,2 millions appartiennentau secteur structuré. Environ 38 % de l’effectifdes travailleurs non protégés sont des femmes 19 .ConclusionsLes habitants de l’Inde ont démontré leur confianceen votant pour un deuxième mandat de l’AllianceUnie pour le Progrès. Cependant, le défi pour le Gouvernementactuel est de réussir à trouver un équilibreprudent entre l’accomplissement de ses projets deréforme économique en cours et le besoin impérieuxd’offrir une aide sociale et économique aux 250 millionsd’habitants qui, d’après <strong>les</strong> statistiques de laBanque Mondiale, vivent encore dans une pauvretéextrême 20 . La crise actuelle pose une nouvelle sériede problèmes à ce pays qui souffrait déjà d’inégalitésénormes et des ravages causés par la faim et lamalnutrition 21 . n19 Gouvernement de l’Inde. Unorganized ManufacturingSector in India: Input, Output and Value Added [Secteurmanufacturier non structuré de l’Inde : intrants, extrantset valeur ajoutée] Rapport sur le sondage national paréchantillons 526. Ministère de la Statistique et de Mise enoeuvre de Programmes, 2009.20 Chen, S. et Ravallion, M. “Le monde en développementest plus pauvre que l’on ne pensait mais sa lutte contre lapauvreté n’en remporte pas moins de succès”, in Documentde Travail de Recherche sur <strong>les</strong> Politiques 4703. Washington,D.C.: Banque Mondiale.21 Selon l’IFPRI (Institut International de Recherche sur <strong>les</strong>Politiques Alimentaires) (2008), l’Inde abrite la plus grandepopulation du monde en situation d’insécurité alimentaire,avec plus de 200 millions de personnes souffrant de la faim.Le rapport démontre que la forte croissance économique nes’est pas traduite par une baisse des niveaux de la faim.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 103 Inde

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