Faire travailler les finances - Social Watch

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3Hongrie100Une révision de la structure de Gouvernement0La crise mondiale a entraîné la Hongrie dans la pire récession économique qu’elle ait connu depuis deux décennies.56100994670 Celle-ci a été en partie responsable de la démission du Premier ministre Ferenc 100 Gyucsany cette année. L’économie 10097dépendant des exportations a souffert du ralentissement de ses principaux partenaires commerciaux. Le systèmesocial est paralysé par la corruption, la monnaie nationale s’est effondrée et les finances publiques supportent la lourdeIEG of Central African Republic = 45,8 BCI of Chile = 99IEG of Chile = 61,9charge des retraites. Le nouveau Premier ministre projette de réduire les retraites, les bonus du secteur public et lesallocations maternité, d’hypothéquer l’énergie et les subventions pour le transport, et d’élever l’âge de la retraite.100 100 100100 100fricana = 65,21110009810004310099ATTAC HONGRIEMatyas Benyik100Jusqu’à il y a quelques années, la Hongrie avait l’un54des plus importants déficits budgétaires de l’UnionEuropéenne, supérieur à 9 % du PIB. Or les mesuresIndice des Capacités de Base (ICB)100 99ICB = 99* IEG = 70Enfants atteignantla cinquième annéed’écoled’austérité prises en 2006 l’ont réduit à l’un des plus0bas de l’UE (inférieur à 3 % du PIB). Toutefois, des0années de mauvaise gestion ont laissé l’économie97au bord de la faillite, 5410099et à partir de septembre 2008, la100 100 100100 100situation s’est progressivement aggravée. Les 99effetsAccouchements assurés par du Survivance jusqu’àde la crise financière mondiale sur l’économie réelle personnel médical spécialisél’âge de 5 ans82,4 se sont particulièrement aggravés pendant le dernierBCI of Hungría = 99,3trimestre de cette année, lorsque l’effondrement de en augmentation constante. En janvier 2009, le volumela demande intérieure et extérieure a entraîné dans sades exportations et des importations a baisséchute la production, la consommation, l’investissementrespectivement de 28 % et de 27 % par rapport àet l’emploi. En même temps, les attaques spé-janvier 2008. Les exportations de produits indus-culatives contre le florin, la monnaie hongroise, l’ont triels ont chuté de 30,4 % au cours des premiersfait baisser de 19 % par rapport 100 au dollar américain mois de 2009 ; en février, 100 elles ont baissé de 31,1 %et de 13 % par rapport à l’euro, ce qui a fait monter par rapport à février 2008. De décembre 2008 à févrierl’inflation en flèche. Pour éviter l’effondrement total,2009, le chômage est passé de 1,1 % à 9,1 %,le gouvernement a obtenu un secours financier de laissant 378 000 personnes sans emploi.25,1 milliards d’USD de l’UE et 39du Fonds MonétaireInternational (FMI) 1 .La crise politique et économique00L’ex-Premier ministre NO Gyurcsany VA ne s’est jamaisPerformance économiqueremis des troubles déclenchés pendant l’automne97 Suite à la faible croissance44de 1,1 % en 2007, l’économieboréal 2006 après avoir avoué que son adminis-hongroise a été relancée au cours du 99 premier tration avait menti à plusieurs reprises à propos de100 100 100100 100semestre 2008, et puis elle s’est vue entraînée par la l’état de l’économie afin de gagner les élections.chute de ses principaux partenaires économiques. Bien qu’il se soit maintenu au pouvoir et qu’il ait faitBCI of Moldavia = 0La croissance du PIB a atteint environ 2 % pendant baisser le déficit de 9 % du PIB en 2006 à 3,3 % enla première moitié de 2008 et 0,8 % au troisième 2008, grâce à une augmentation des impôts et unetrimestre. Au quatrième trimestre, elle a baissé de réduction des dépenses, il n’a pas reçu l’appui du2,3 %. C’est la pire performance depuis les années public pour réaliser des réformes économiques plus1990, quand la transition vers l’économie de marché importantes. Quand la crise économique a frappé,a généré un considérable remous économique. le gouvernement a renforcé encore plus son programmed’austérité, consolidant sa position de100100 99En février 2009, la production industrielle brutea baissé de 28,9 % par rapport à l’année précédente Premier ministre le plus impopulaire de l’ère de la(25,4 % si l’on tient compte des jours effectivement démocratie électorale et de l’économie de marché.45ouvrés). Dans les deux premiers mois de 2009, le En outre, les cercles financiers ne partageaient pasvolume de production a été inférieur de 26,1 % par les hésitations du cabinet au moment de prendrerapport à la même période 0 en 2008. En février le des mesures décisives face 0 à la crise économique.volume de production industrielle a chuté de 4,1 % Harcelé de toutes parts, Gyurcsany a annoncé sa99 par rapport au mois précédent, si l’on ne prend en démission lors de la convention du Parti Socialiste 100100 100 69100100 100compte que les jours ouvrés.96 (MSZP) en mars 2009.La crise mondiale a fait stopper la croissance Le déficit budgétaire hongrois complique la réformefiscale. Alors que beaucoup de pays injectentdes exportations industrielles qui étaient jusque làBCI of Portugal = 99,4des fonds pour relancer leur économie, la Hongrie* « Enfants atteignant … » selon la procédure “1” à la p. 209. se concentre sur la réduction des coûts. En dépit1 Ministère des Finances, 29 octobre 2009.de leurs divergences, et sous la pression du FMI,Indice d’Equité de Genre (IEG)Activité économiqueEmpowerment100 6810096ÉducationIEG of Honduras = 68,9 IEG of Hungary = 69,8la gauche bourgeoise comme les partis de droitedéfendent des politiques économiques néolibérales :la réduction des impôts sur le capital et la restrictiondu déficit budgétaire au moyen de réductions draconiennesdes dépenses sociales.Malgré le plan de 100 sauvetage du FMI, le florin aconnu son plus bas niveau historique en mars 2009.Selon les derniers chiffres d’Eurostat, le PIB hongroisa baissé de 1 % par trimestre522 . Le gouvernement prévoitune baisse de 3,5 % cette année, mais d’autresprévoient une chute de 5 à 6 %. Par ailleurs, la Hongriereste paralysée par la corruption, la dette élevée0et un marché noir qui pourrait représenter un cinquièmedu PIB. Elle ne l’assume pas politiquement.100 72100Les intellectuels nationalistes utilisent le langage 98 des100années 1930 pour tonner contre les capitaux étrangersIEG of Mexico = 60,5 et les influences « cosmopolites ». Viktor Orban,IEG of Moldova = 73,9leader du parti de droite Fidesz, se plaint du fait que100plus de 80 % du système financier soit « entre lesmains d’étrangers ». C’est son parti qui remporteaujourd’hui le plus large soutien.La chute du florin est particulièrement dévastatricepour les foyers : près de 60 % du total des prêts100ont été contractés en monnaies étrangères, principalementen francs suisses. La pression constantesur le florin augmente le danger 53 que ces prêts et hypothèquespersonnels restent impayés. L’augmentationdes impayés pourrait intensifier la pression surle système bancaire et la crise 0 du crédit.Quelles que soient ses erreurs, la Hongrie estaussi victime du système capitaliste mondial. Le 99100 69100100ralentissement en Allemagne et sur d’autres marchésrécepteurs des exportations hongroises est98beaucoup plus profond et durera probablement bienIEG of Poland = 70 IEG of Portugal = 73,11002 Voir : .045100Rapports nationaux 100 Social Watch100 10010095

plus que prévu dans un premier temps 3 . Les banqueseuropéennes font face à leur propre crise dessurprimes, car elles détiennent la plus grande partiede la dette d’Europe centrale et orientale. Dans toutel’Europe orientale et centrale, on accuse les banquesautrichiennes de la débâcle financière.Les impacts de la criseAprès la chute de l’Union Soviétique, les anciennesrépubliques socialistes ont démantelé leurs systèmesétatiques. La Hongrie a embrassé le capitalismeavec enthousiasme et a défendu la privatisation deses biens. Malgré tout, les gouvernements successifsont tâché de conserver le réseau de sécuritésociale. Les gouvernements du MSZP ont spécialementprotégé les retraités, craignant que la moindreréduction budgétaire ne cause des souffrances auxHongrois les plus âgés, qui constituent un secteur cléde l’électorat socialiste. Le nombre de bénéficiairesa augmenté au début des années 1990 lorsque lesentreprises récemment privatisées se sont défaitesdes ouvriers qui avaient figuré sur les listes de l’État.Recevoir une retraite est devenu un choix séduisantface au chômage car les retraites des travailleursayant les plus hauts revenus représentent un pourcentageplus élevé de leur salaire que dans beaucoupd’autres pays. La retraite moyenne après impôts estd’un peu plus de 350 USD par mois. Cela représentebeaucoup dans un pays où le salaire moyen aprèsimpôts s’élève à un peu plus de 500 USD par mois.Les hommes atteignent l’âge de la retraite à 62 ans,mais ils peuvent se retirer avant s’ils ont travaillé pendant40 ans, et il y a peu d’incitations financières pourcontinuer à travailler. Le Hongrois moyen part à laretraite à 58 ans et, actuellement, seulement 1 % desHongrois de 60-64 ans travaillent. L’OCDE calculeque les dépenses de retraite en Hongrie seront parmicelles qui augmenteront le plus en Europe dans lesprochaines décennies. Le pays compte déjà 3 millionsde retraités sur une population totale d’environ10 millions d’habitants.Tant les entreprises que les employés font descontributions au plan de retraites l’État, mais cellescine couvrent pas toutes les sommes versées. Legouvernement solde la différence avec le budgetcentral. Pendant des années, la Hongrie a soutenudes déficits fiscaux pour payer ses programmes sociaux; les retraites à elles seules dépassent 10 % duPIB. Pour financer ces dépenses, le gouvernement avendu des bons. En octobre 2008, les investisseursont cessé d’acheter des bons publics. Même si le FMIa fourni un plan de sauvetage d’urgence pour que laHongrie puisse solder ses comptes, de nombreuxinvestisseurs internationaux se sont retirés, ce quia fait chuter la monnaie hongroise et a assombri sesperspectives économiques.Les détracteurs signalent que le pays ne peut sepermettre le luxe d’un système de retraite qui inciteles salariés à prendre leur retraite alors qu’ils sontencore jeunes ou à abandonner le marché du travailquand ils ont des maladies relativement mineures.3 Après l’Allemagne, les plus grands consommateurs deproduits hongrois sont l’Autriche, l’Italie, la France, leRoyaume Uni, la Roumanie, la Pologne et les États-Unis.Le FMI, avec l’appui des réformateurs hongrois, faitspécialement pression pour que l’on élimine la bonificationsupplémentaire d’un mois versée à tous lesretraités et qui a été adoptée en 2003 par le prédécesseurde Gyurcsany.Après sa réélection en 2006, Gyurcsany aproposé la réforme du système de retraite, qui ainclus la suppression de cette bonification mais ilvoulait que les retraités reçoivent le même montantqu’avant, étalé sur douze mois. Il a proposéégalement d’élever l’âge de la retraite des femmesà 65 ans en 2020 et celle des hommes à 68-69 ansen 2050. Gordon Bajnai, le nouveau Premier ministre,se verra probablement obligé de proposerdes réductions plus profondes qui auront des effetsdésastreux sur les Hongrois les plus âgés. Lesretraités accusent déjà les hommes politiques dedétruire les promesses de la génération antérieure,en les laissant à la dérive.En 2003, les dépenses pour la protection socialeont représenté 21,4 % du PIB, un chiffre inférieur àla moyenne de 28 % de l’UE. Les services dérivésdes aides familiales ont représenté 2,7 % du PIB,l’équivalent seulement de 25 % de la moyenne parhabitant de l’UE. Le système social est diversifié etinclut l’assistance sociale, les allocations familiales,les sommes versées aux personnes handicapéesou malades, le système des retraites et les servicessociaux.En 2006, le système s’est standardisé, il estdevenu plus efficace et a amélioré son objectif. Lavaleur réelle des prestations sociales sous conditionde ressources a baissé jusqu’en 2004, mais lessystèmes de distribution pour l’assistance socialecommune et les allocations pour les plus âgés sesont modifiés en 2005-06. Depuis, les plus pauvresont bénéficié d’aides plus généreuses. Le systèmede base et spécialisé d’assistance sociale et à l’enfancemis en place dans les dernières décennies estcomplexe. Les programmes pour les services individuelslaissent voir des brèches importantes en ce quiconcerne la capacité et l’accès, principalement dansles collectivités les plus petites.Le taux de pauvreté infantile est environ 1,5fois supérieure à la moyenne de l’UE. Presque 20 %des enfants hongrois vivent dans des foyers dontles revenus par tête sont inférieurs de 60 % à lamoyenne. La pauvreté infantile est en générale causéepar le chômage des parents et les désavantagesgéographiques. En outre, les mécanismes de sélectiondu système d’enseignement et de formationaccroissent l’impact de l’origine sociale dans laperformance des enfants au lieu de la contrecarrer.Quand les parents ont un bas niveau d’éducation,une position médiocre sur le marché du travail etvivent isolés, ils transmettent ces handicaps à leursenfants.Le programme d’austérité de BajnaiLe Premier ministre Bajnai a pris ses fonctions dansle contexte du pire déclin économique connu parle pays en presque deux décennies. Pour sauver lebudget, respecter les exigences du FMI et rendrela confiance aux investisseurs, il projette d’opérerdes coupes dans les retraites, les bonifications dusecteur public, les allocations maternité, les subventionspour les hypothèques et les subventions pourl’énergie et le transport public.La caractéristique la plus remarquable duprogramme initial de Bajnai – appelé « Manifestepolitique » – est son insistance sur le fait que l’urgencede la situation exige une « action immédiateet décidée ». Il prévient qu’il présentera en juilletdes « mesures inévitables et douloureuses ». Sonobjectif principal est de sauver le plus grand nombred’emplois afin d’éviter le malaise social et le clivageultérieur de la société hongroise en puissants et démunis.Il veut également parvenir à une stabilitérelative du florin, réduire le déficit et entrer dans lazone euro le plus vite possible. Pour atteindre cesobjectifs, il souligne que « l’on doit réviser la totalitéde la structure gouvernementale afin de dépensermoins dans l’administration ». Ceci est censé gelerles salaires des fonctionnaires pendant deux anset éliminer les bonifications supplémentaires desemployés publics à partir de 2010. Il couperait égalementles contributions nationales aux gouvernementslocaux.Les autres points de son programme sont :• Augmenter l’âge de la retraite : actuellement, ilest de 62 ans mais la moyenne réelle se situeautour de 58 ans. Bajnai commencerait les réformesen 2010, en incluant l’élimination de labonification.• Réduction des allocations maladies : désormais,si un médecin certifie qu’une personne ne peutpas travailler à cause d’une maladie, celle-cireçoit 70 % de son salaire pendant six mois. Lamoitié est payée par son entreprise.• Gel des aides à l’enfance : elles ont connu unecroissance pendant des années. Bajnai projettede réduire le soutien aux enfants à l’âge de troisans et les allocations familiales jusqu’à deuxenfants.• Coupe dans les subventions : Bajnai dit vouloirsuspendre temporairement l’aide financière auxjeunes couples avec enfants qui achètent leurpremière maison et baisser les subventionspour la consommation de gaz et de chauffage.Toutes les subventions seraient suspenduesaprès 2010. Il pense réduire également lesallocations pour le transport public, spécialementpour le transport ferroviaire, la radioet la télévision publiques. L’aide de l’État auxagriculteurs se rétrécira également de manièreconsidérable.Pendant qu’il réduit les dépenses du gouvernement,Bajnai veut donner les « premiers secours aux petiteset moyennes entreprises hongroises qui fournissentles deux tiers des emplois du pays » en limitant lacharge fiscale qui pèse sur les entreprises et les employés.Enfin, il projette un ensemble de relanceséconomiques financé par des subventions de l’UEpour aider le pays à calmer les effets de la crise etfinalement à la surmonter. nSocial Watch 101 Hongrie

plus que prévu dans un premier temps 3 . Les banqueseuropéennes font face à leur propre crise dessurprimes, car el<strong>les</strong> détiennent la plus grande partiede la dette d’Europe centrale et orientale. Dans toutel’Europe orientale et centrale, on accuse <strong>les</strong> banquesautrichiennes de la débâcle financière.Les impacts de la criseAprès la chute de l’Union Soviétique, <strong>les</strong> anciennesrépubliques socialistes ont démantelé leurs systèmesétatiques. La Hongrie a embrassé le capitalismeavec enthousiasme et a défendu la privatisation deses biens. Malgré tout, <strong>les</strong> gouvernements successifsont tâché de conserver le réseau de sécuritésociale. Les gouvernements du MSZP ont spécialementprotégé <strong>les</strong> retraités, craignant que la moindreréduction budgétaire ne cause des souffrances auxHongrois <strong>les</strong> plus âgés, qui constituent un secteur cléde l’électorat socialiste. Le nombre de bénéficiairesa augmenté au début des années 1990 lorsque <strong>les</strong>entreprises récemment privatisées se sont défaitesdes ouvriers qui avaient figuré sur <strong>les</strong> listes de l’État.Recevoir une retraite est devenu un choix séduisantface au chômage car <strong>les</strong> retraites des travailleursayant <strong>les</strong> plus hauts revenus représentent un pourcentageplus élevé de leur salaire que dans beaucoupd’autres pays. La retraite moyenne après impôts estd’un peu plus de 350 USD par mois. Cela représentebeaucoup dans un pays où le salaire moyen aprèsimpôts s’élève à un peu plus de 500 USD par mois.Les hommes atteignent l’âge de la retraite à 62 ans,mais ils peuvent se retirer avant s’ils ont travaillé pendant40 ans, et il y a peu d’incitations financières pourcontinuer à <strong>travailler</strong>. Le Hongrois moyen part à laretraite à 58 ans et, actuellement, seulement 1 % desHongrois de 60-64 ans travaillent. L’OCDE calculeque <strong>les</strong> dépenses de retraite en Hongrie seront parmicel<strong>les</strong> qui augmenteront le plus en Europe dans <strong>les</strong>prochaines décennies. Le pays compte déjà 3 millionsde retraités sur une population totale d’environ10 millions d’habitants.Tant <strong>les</strong> entreprises que <strong>les</strong> employés font descontributions au plan de retraites l’État, mais cel<strong>les</strong>cine couvrent pas toutes <strong>les</strong> sommes versées. Legouvernement solde la différence avec le budgetcentral. Pendant des années, la Hongrie a soutenudes déficits fiscaux pour payer ses programmes sociaux; <strong>les</strong> retraites à el<strong>les</strong> seu<strong>les</strong> dépassent 10 % duPIB. Pour financer ces dépenses, le gouvernement avendu des bons. En octobre 2008, <strong>les</strong> investisseursont cessé d’acheter des bons publics. Même si le FMIa fourni un plan de sauvetage d’urgence pour que laHongrie puisse solder ses comptes, de nombreuxinvestisseurs internationaux se sont retirés, ce quia fait chuter la monnaie hongroise et a assombri sesperspectives économiques.Les détracteurs signalent que le pays ne peut sepermettre le luxe d’un système de retraite qui incite<strong>les</strong> salariés à prendre leur retraite alors qu’ils sontencore jeunes ou à abandonner le marché du travailquand ils ont des maladies relativement mineures.3 Après l’Allemagne, <strong>les</strong> plus grands consommateurs deproduits hongrois sont l’Autriche, l’Italie, la France, leRoyaume Uni, la Roumanie, la Pologne et <strong>les</strong> États-Unis.Le FMI, avec l’appui des réformateurs hongrois, faitspécialement pression pour que l’on élimine la bonificationsupplémentaire d’un mois versée à tous <strong>les</strong>retraités et qui a été adoptée en 2003 par le prédécesseurde Gyurcsany.Après sa réélection en 2006, Gyurcsany aproposé la réforme du système de retraite, qui ainclus la suppression de cette bonification mais ilvoulait que <strong>les</strong> retraités reçoivent le même montantqu’avant, étalé sur douze mois. Il a proposéégalement d’élever l’âge de la retraite des femmesà 65 ans en 2020 et celle des hommes à 68-69 ansen 2050. Gordon Bajnai, le nouveau Premier ministre,se verra probablement obligé de proposerdes réductions plus profondes qui auront des effetsdésastreux sur <strong>les</strong> Hongrois <strong>les</strong> plus âgés. Lesretraités accusent déjà <strong>les</strong> hommes politiques dedétruire <strong>les</strong> promesses de la génération antérieure,en <strong>les</strong> laissant à la dérive.En 2003, <strong>les</strong> dépenses pour la protection socialeont représenté 21,4 % du PIB, un chiffre inférieur àla moyenne de 28 % de l’UE. Les services dérivésdes aides familia<strong>les</strong> ont représenté 2,7 % du PIB,l’équivalent seulement de 25 % de la moyenne parhabitant de l’UE. Le système social est diversifié etinclut l’assistance sociale, <strong>les</strong> allocations familia<strong>les</strong>,<strong>les</strong> sommes versées aux personnes handicapéesou malades, le système des retraites et <strong>les</strong> servicessociaux.En 2006, le système s’est standardisé, il estdevenu plus efficace et a amélioré son objectif. Lavaleur réelle des prestations socia<strong>les</strong> sous conditionde ressources a baissé jusqu’en 2004, mais <strong>les</strong>systèmes de distribution pour l’assistance socialecommune et <strong>les</strong> allocations pour <strong>les</strong> plus âgés sesont modifiés en 2005-06. Depuis, <strong>les</strong> plus pauvresont bénéficié d’aides plus généreuses. Le systèmede base et spécialisé d’assistance sociale et à l’enfancemis en place dans <strong>les</strong> dernières décennies estcomplexe. Les programmes pour <strong>les</strong> services individuelslaissent voir des brèches importantes en ce quiconcerne la capacité et l’accès, principalement dans<strong>les</strong> collectivités <strong>les</strong> plus petites.Le taux de pauvreté infantile est environ 1,5fois supérieure à la moyenne de l’UE. Presque 20 %des enfants hongrois vivent dans des foyers dont<strong>les</strong> revenus par tête sont inférieurs de 60 % à lamoyenne. La pauvreté infantile est en générale causéepar le chômage des parents et <strong>les</strong> désavantagesgéographiques. En outre, <strong>les</strong> mécanismes de sélectiondu système d’enseignement et de formationaccroissent l’impact de l’origine sociale dans laperformance des enfants au lieu de la contrecarrer.Quand <strong>les</strong> parents ont un bas niveau d’éducation,une position médiocre sur le marché du travail etvivent isolés, ils transmettent ces handicaps à leursenfants.Le programme d’austérité de BajnaiLe Premier ministre Bajnai a pris ses fonctions dansle contexte du pire déclin économique connu parle pays en presque deux décennies. Pour sauver lebudget, respecter <strong>les</strong> exigences du FMI et rendrela confiance aux investisseurs, il projette d’opérerdes coupes dans <strong>les</strong> retraites, <strong>les</strong> bonifications dusecteur public, <strong>les</strong> allocations maternité, <strong>les</strong> subventionspour <strong>les</strong> hypothèques et <strong>les</strong> subventions pourl’énergie et le transport public.La caractéristique la plus remarquable duprogramme initial de Bajnai – appelé « Manifestepolitique » – est son insistance sur le fait que l’urgencede la situation exige une « action immédiateet décidée ». Il prévient qu’il présentera en juilletdes « mesures inévitab<strong>les</strong> et douloureuses ». Sonobjectif principal est de sauver le plus grand nombred’emplois afin d’éviter le malaise social et le clivageultérieur de la société hongroise en puissants et démunis.Il veut également parvenir à une stabilitérelative du florin, réduire le déficit et entrer dans lazone euro le plus vite possible. Pour atteindre cesobjectifs, il souligne que « l’on doit réviser la totalitéde la structure gouvernementale afin de dépensermoins dans l’administration ». Ceci est censé geler<strong>les</strong> salaires des fonctionnaires pendant deux anset éliminer <strong>les</strong> bonifications supplémentaires desemployés publics à partir de 2010. Il couperait également<strong>les</strong> contributions nationa<strong>les</strong> aux gouvernementslocaux.Les autres points de son programme sont :• Augmenter l’âge de la retraite : actuellement, i<strong>les</strong>t de 62 ans mais la moyenne réelle se situeautour de 58 ans. Bajnai commencerait <strong>les</strong> réformesen 2010, en incluant l’élimination de labonification.• Réduction des allocations maladies : désormais,si un médecin certifie qu’une personne ne peutpas <strong>travailler</strong> à cause d’une maladie, celle-cireçoit 70 % de son salaire pendant six mois. Lamoitié est payée par son entreprise.• Gel des aides à l’enfance : el<strong>les</strong> ont connu unecroissance pendant des années. Bajnai projettede réduire le soutien aux enfants à l’âge de troisans et <strong>les</strong> allocations familia<strong>les</strong> jusqu’à deuxenfants.• Coupe dans <strong>les</strong> subventions : Bajnai dit vouloirsuspendre temporairement l’aide financière auxjeunes coup<strong>les</strong> avec enfants qui achètent leurpremière maison et baisser <strong>les</strong> subventionspour la consommation de gaz et de chauffage.Toutes <strong>les</strong> subventions seraient suspenduesaprès 2010. Il pense réduire également <strong>les</strong>allocations pour le transport public, spécialementpour le transport ferroviaire, la radioet la télévision publiques. L’aide de l’État auxagriculteurs se rétrécira également de manièreconsidérable.Pendant qu’il réduit <strong>les</strong> dépenses du gouvernement,Bajnai veut donner <strong>les</strong> « premiers secours aux petiteset moyennes entreprises hongroises qui fournissent<strong>les</strong> deux tiers des emplois du pays » en limitant lacharge fiscale qui pèse sur <strong>les</strong> entreprises et <strong>les</strong> employés.Enfin, il projette un ensemble de relanceséconomiques financé par des subventions de l’UEpour aider le pays à calmer <strong>les</strong> effets de la crise etfinalement à la surmonter. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 101 Hongrie

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