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Faire travailler les finances - Social Watch

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La crise du chômage met en évidence la réalitéd’un système qui ne reconnaît ou ne garantit pas<strong>les</strong> droits sociaux et économiques essentiels. Carl’accès à l’éducation, à l’alimentation, aux soins desanté et au logement sont généralement fonctionde l’accès à l’emploi, être au chômage a d’énormesrépercussions sur la capacité d’un individu ou d’unefamille pour accéder aux nécessités de base. LesÉtats-Unis sont au deuxième rang des allocationschômage <strong>les</strong> plus basses parmi <strong>les</strong> pays de l’OCDE ;presque deux tiers de ces pays offrent le double ouplus d’allocations chômage – en plus de l’assistancesociale – que <strong>les</strong> États-Unis 9 .AVIS DE RECHERCHE : le droit à la sécuritéalimentaireLes Américains ont également été durement touchéspar la crise alimentaire. Les banques alimentaires, parexemple, ont eu beaucoup de mal à satisfaire <strong>les</strong> demandesparce que <strong>les</strong> gens font moins de donations etil y a moins de stocks alimentaires disponib<strong>les</strong> 10 . Dansle Centre et le Sud du pays la crise alimentaire a étéaggravée par <strong>les</strong> inondations et <strong>les</strong> ouragans, causantune diminution des récoltes allant sur <strong>les</strong> marchésagrico<strong>les</strong> et de la distribution locale d’aliments 11 .Les statistiques du Département d’Agricultureindiquent qu’au moins 36 millions de personnes,dont plus de 4 millions d’enfants, vivent dans desfoyers en insécurité alimentaire 12 . Foodlinks Americainforme que, « davantage d’américains à faib<strong>les</strong> revenusont reçu une aide alimentaire du Programmed’Aide de Nutrition Supplémentaire (SNAP, sigle enanglais) en janvier 2009 qu’à une quelconque époquedans toute l’histoire de ce programme. Plus de 32,2millions de personnes ont dépendu du programmece mois-ci, en effaçant le record mensuel de 31,8millions. L’augmentation du nombre de cas a étéalimentée par <strong>les</strong> 11 états qui ont eu des pourcentagesd’augmentation supérieurs à 20 % entre janvier2008 et janvier 2009 : l’Utah, la Floride, le Nevada,l’Arizona, le Wisconsin, la Géorgie, le Vermont, leMaryland, le Texas et le Massachusetts 13 ».Avec cette crise alimentaire, <strong>les</strong> industries agroalimentairesaméricaines ont profité de l’étranglementqu’exercent quelques grandes corporationssur la production et la distribution, alors que <strong>les</strong> pluspetits agriculteurs luttent contre <strong>les</strong> coûts croissantsde la production et des rendements plus faib<strong>les</strong> 14 .9 Organisation de coopération et de développementéconomiques (OCDE). Society at a Glance, 2006. OECD<strong>Social</strong> Indicators. “Out of work benefits”, p. 62.10 Quizon, D. “Donations down, demand up at fooddistributors”. The State Press, 16 septembre 2008.Disponible sur : .11 Holt Gimenez, E. “The World Food Crisis: What’s Behind Itand What We Can Do About It”. Policy Brief. Food First, 16octobre 2008.12 Nord, M., Andrews, M. y Carlson, S. “Household FoodSecurity in the United States, 2007”. Economic ResearchReport, ERR-66, novembre 2008.13 Foodlinks America Newsletter, 10 avril 2009. ‘SNAP’ est leprogramme rebaptisé Bons de Repas, aidant <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et<strong>les</strong> personnes à faib<strong>les</strong> revenus à acheter des aliments sainsà prix abordab<strong>les</strong>. .14 US Working Group on the Food Crisis (2008). “Backgrounderon the Global Food Crisis”.Se réincorporer au monde : <strong>les</strong> détails comptentAu niveau international, l’Administration Obama arapidement fait preuve de leadership depuis l’électionprésidentielle. Au début du mois d’avril 2009,le Département d’État a annoncé qu’il chercherait unsiège au Conseil des Droits de l’Homme, en disantque « <strong>les</strong> Droits de l’Homme sont un élément essentielde la politique étrangère mondiale américaine ».L’Administration a également accordé un niveau deministre de cabinet à l’ambassadeur américain récemmentdésigné auprès des Nations Unies.Le président Obama s’est engagé dans le processusdu G-20, en promettant de nouveaux fonds pour pallier leralentissement économique. Toutefois, <strong>les</strong> organisationsde la société civile ont manifesté un scepticisme profondconcernant <strong>les</strong> 100 milliards d’USD de nouveaux fondspour le FMI parce qu’el<strong>les</strong> remettent en question le faitque cet organisme soit équipé pour mettre en oeuvre devéritab<strong>les</strong> packages de relance économique plutôt queses programmes d’austérité traditionnels et nuisib<strong>les</strong>.L’Administration a aussi promis de doubler l’aideaméricaine jusqu’à plus d’un milliard d’USD en 2009pour soutenir le développement agricole à long terme,et a étendu son offre à 3.500 d’USD millions d’aidespour la sécurité alimentaire sur une période de troisans. Bien que cet argent soit très nécessaire, la manièredont il sera dépensé est un sujet de grande préoccupation,et il existe de grandes différences d’opinion. Parexemple, le Congrès et l’Administration continuent àpromouvoir des solutions technologiques, y comprisdes investissements en biotechnologie et OrganismesGénétiquement Modifiés. Les activistes américains del’alimentation font pression sur <strong>les</strong> moyens qui donnentla priorité à des systèmes alimentaires locaux et despratiques agrico<strong>les</strong> ne nuisant pas au climat.Quant au climat, l’Administration s’est engagéedans le processus des pourparlers de décembre pourun nouveau traité climatique mondial, mais ses positionsne sont encore pas claires. Par exemple, il fautencore ratifier le Protocole de Kyoto et définir ses engagementsmondiaux de réduction d’émissions, à unmoment où des actions urgentes sont nécessaires.De brillantes idées et des mesures dans labonne directionL’Administration du président Barack Obama a essayéde répondre à la crise des fonds supplémentaires et desinitiatives politiques se sont focalisées sur la stabilisationdes marchés financiers, la création d’emplois au niveauinterne (y compris des emplois écologiques), des allocationsplus étendues pour <strong>les</strong> chômeurs récents et desinitiatives destinées aux propriétaires ayant récemmentperdu leurs logements ou qui risquent de <strong>les</strong> perdre.Les élus subissent une plus grande pression pourrépondre à une population chaque fois plus conscienteque <strong>les</strong> marchés doivent aussi servir à des objectifs sociaux,économiques et environnementaux plus larges.Les réponses politiques proposées comme la réductionobligatoire des taux d’intérêt, la restructuration de la loide protection contre la faillite et <strong>les</strong> mesures pour freinerla spéculation financière nationale et internationaleexcessive, entre autres propositions, traversent aussile processus législatif.L’Administration a instauré des nouvel<strong>les</strong> restrictionsconçues pour en finir avec la porte giratoireentre <strong>les</strong> entreprises et le gouvernement qui contribueraitprofondément à des politiques mal orientéesdans des secteurs clé comme le logement, <strong>les</strong> <strong>finances</strong>,le commerce, la santé et l’agriculture. Elle a aussimanifesté son soutien à la production organique, àdes mesures de concurrence plus fortes pour régulerl’activité des entreprises et à une plus grande supervisionde la sécurité alimentaire. Il a aussi promisd’augmenter le financement pour soutenir l’énergierenouvelable et <strong>les</strong> standards de carburants propres.La Farm Bill de 2008 a aussi inclus 100 d’USD millionssupplémentaires pour soutenir <strong>les</strong> systèmes alimentaireslocaux, augmenter l’accès aux aliments sains etle soutien aux agriculteurs organiques naissants ouappartenant à des minorités. Bien que ces mesuressoient insuffisantes pour satisfaire <strong>les</strong> demandes, cesont des étapes importantes et encourageantes.Regardant vers l’avenirL’intervention du Gouvernement est un élémentcrucial pour assurer la reprise économique et unenouvelle direction du développement économiquenational. Assurer une surveillance citoyenne et deresponsabilité reste encore le chaînon manquant. Parexemple, des initiatives comme mettent en évidence l’utilisation sans précédents etinnovatrice de la technologie faite par l’Administrationpour maintenir la population informée. L’information,toutefois, ne remplace pas le modèle d’engagementet de responsabilité qui doit être au coeur d’un véritablechangement et d’un redressement national.Les mouvements nationaux pour <strong>les</strong> Droits del’Homme, <strong>les</strong> emplois écologiques, le commerce équitable,<strong>les</strong> soins de santé et le logement présentent despropositions innovatrices en intensifiant leurs demandespour un réel changement structurel. Par exemple, lemouvement qui lutte pour que <strong>les</strong> États-Unis se responsabilisenten ce qui concerne <strong>les</strong> standards internationauxdes Droits de l’Homme prend force, à travers l’organisationet l’éducation sur la nature interdépendantedes droits civils, politiques, sociaux, économiques etculturels 15 . Une Enquête d’Opinion Publique Mondialede 2008 a montré que la grande majorité des américainsse déclare en faveur de la pratique de tous <strong>les</strong> droits etprincipes de la Déclaration Universelle des Droits del’Homme, y compris l’égalité, <strong>les</strong> droits de la femme, lajustice raciale, <strong>les</strong> droits à l’alimentation, l’éducation et<strong>les</strong> soins de santé et ils croient fermement que leur gouvernementa la responsabilité de <strong>les</strong> protéger 16 . Traduirele changement d’attitudes vers une volonté publiquesoutenue et de nouvel<strong>les</strong> politiques reste encore un défimajeur. Des actions et des solutions courageuses sontnécessaires. Les États-Unis ne peuvent pas se permettrede gaspiller cette opportunité. n15 Bien qu’il soit le signataire du Pacte International Relatifaux Droits Civils et Politiques (PIDCP) et de la ConventionInternationale sur l’Élimination de Toutes <strong>les</strong> formes deDiscrimination Raciale, <strong>les</strong> États-Unis n’ont pas encore ratifiél’Accord International des Droits Économiques, Sociaux etCulturels (PIDESC) et la Convention sur l’Élimination de Toutes<strong>les</strong> formes de Discrimination à l’égard des Femmes (CEDAW).16 “60th Anniversary: New poll shows vast support forUniversal Declaration of Human Rights princip<strong>les</strong>.” TheOpportunity Agenda. Voir : .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>91États-Unis d’Amérique

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