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Dossier pédagogique - Site de l'académie de Grenoble

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HISTOIRE DE...« L’art se nourrit <strong>de</strong> l’art. »André MALRAUXL’originalL’original est étymologiquement l’origine d’autres exemplaires copiés sur lui. Historiquement cetteacceptation a évolué, l’original n’est plus seulement une source d’imitation ou <strong>de</strong> copies. Est doncoriginal ce qui est perçu comme nouveau, unique, singulier, différent parmi les objets <strong>de</strong> la mêmeespèce, <strong>de</strong> la même catégorie. L’originalité, est celle <strong>de</strong> l’intérêt ou d’un « génie spontané» paropposition à l’originalité naturelle. Étienne SOURIAU tente d’ailleurs <strong>de</strong> mettre en gar<strong>de</strong> contre cettepaupérisation <strong>de</strong> l’originalité artificielle, voulue, recherchéeOriginal naturel « archaïque »Original « artificiel »« Riche », aura W. BenjaminPaupérisation latenteLa copiePendant <strong>de</strong>s siècles la tradition picturale s’enrichissait <strong>de</strong> l’apport successif <strong>de</strong>sgrands maîtres et chaque élève apprenait en copiant et en s’exerçant sur les chefs-d’œuvre reconnus.André Chastel écrit Les premières imitations « conformes » sont <strong>de</strong>s démonstrations <strong>de</strong> virtuosité enmême temps que <strong>de</strong>s hommages au modèle. Les modèles se trouvaient donc cités et transformés par<strong>de</strong>s imitateurs (copieurs) sans susciter l’ire <strong>de</strong> qui que ce soit. Chastel ajoute que Dans les usages <strong>de</strong>la Renaissance, il importe peu qu’on ait affaire à une reprise naïvement fidèle d’un original antique, àune adaptation libre, ou encore à un pastiche constituant une variation - parfois amusante - sur lemodèle ancien ou supposé tel. La copie est donc une pratique courante et assez libre.Pour Walter BENJAMIN 1 c’est le principe <strong>de</strong> la reproductibilité <strong>de</strong> l’œuvre d’art qui prévaut. Ilest pédagogique <strong>de</strong> reproduire ce qu’un autre a créé. Cela permet à un élève en apprentissageauprès d’un maître d’apprendre par la copie. Il va produire une réplique qui sert à diffuser l’œuvre dumaître, ou encore <strong>de</strong> permettre à <strong>de</strong>s tiers <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s gains substantiels par la vente <strong>de</strong>sditesrépliques.Principe <strong>de</strong> reproductibilitéApprendrenotion pédagogiqueCopier pour …Diffuser plus <strong>de</strong>chefs d’œuvres <strong>de</strong> maitresRéaliser<strong>de</strong>s gains financiers1 Walter BENJAMIN, L’œuvre d’art à l’époque <strong>de</strong> sa reproductibilité technique, Folio plus philosophie, Éditions Gallimard,Franfurt am Main, 2000.3


Pour PLATON 2 (avatar/alias d’Aristoclès ? ) plus que la copie, le simulacre pose question.Pour lui la copie est une reproduction stricto sensu fidèle à un original, elle est basée sur laressemblance, un lien étroit originel avec une perte infime d’authenticité. Quant au simulacre, fondésur la dissemblance, il s’appuie sur une ressemblance externe, purement superficielle, il « donnecongé à la vérité » car son principe rési<strong>de</strong> dans l’écart et dans un éloignement <strong>de</strong> l’authenticité. Lacopie se vulgarise par la suite avec notamment les moines copistes qui avaient comme fonction <strong>de</strong>recopier <strong>de</strong>s livres (tant publiques que privés, ouvrages religieux, laïque, administratif, juridique), lestextes et les diverses enluminures. Ils contribuaient à une diffusion du savoir. Et ce jusqu’à l’invention<strong>de</strong> l’imprimerie par Johannes GUTENBERG vers 1450. Ensuite <strong>de</strong>s imprimeurs et <strong>de</strong>s photographesréalisent <strong>de</strong>s copies qu’ils nomment « l’épreuve ». Cette épreuve n’est ni une copie, ni un exemplairei<strong>de</strong>ntique, mais bien l’épreuve <strong>de</strong> l’original, le négatif permettant au positif <strong>de</strong> voir le jour. La pratiqueimmémoriale <strong>de</strong> la copie est gran<strong>de</strong>ment facilitée <strong>de</strong> nos jours par les outils numériques et parInternet.SimulacreCopieApparence disjointe <strong>de</strong> l’essenceApparence liée à l’essenceThéorie <strong>de</strong> la mimésis qui selon Aristote tisse certains liens entre un original et sa « copie » poétiqueCopier c’est mieux voir, mieux comprendre. De nombreux artistes afin <strong>de</strong> mieux approcherl’œuvre <strong>de</strong>s maîtres s’abîment dans une « contemplation active et réalisatrice 3 ». Il faut donc entendreégalement la copie comme un « exercice pédagogique d’école » sur la touche, la composition, laconception, pour peintre <strong>de</strong> talent confirmé, <strong>de</strong> « grand talent ». Cette pratique dépasse le simple facsimilé<strong>de</strong> l’original, ainsi que le simple savoir-faire technique pour toucher à l’esthétique. SOURIAUcite d’ailleurs à ce propos L’Enlèvement <strong>de</strong>s sabines d’Eugène DELACROIX copié par Vincent VanGOGH.De la copie…Avant 1450Moines copistesVers1450Invention <strong>de</strong> l’imprimerie Johannes GUTENBERGVers « l’épreuve »Ce n’est donc pas un « à la manière <strong>de</strong> » ni un emprunt, ni même une adaptation du copistemais une reprise littérale (style, composition, gamme <strong>de</strong> couleurs/valeurs) <strong>de</strong> l’original. Ce n’est ni uneinvention, ni une conception mais une restitution <strong>de</strong>s conditions originelles. Pour que ce ne soit ni unplagiat ni un faux le copiste doit reconnaître ouvertement la filiation. Pour SOURIAU 4 le concept <strong>de</strong>copie s’étend à l’imitation et à la transcription littérale <strong>de</strong> textes, <strong>de</strong> partitions musicales, mais aussidans le champ <strong>de</strong>s arts plastiques aux tableaux, aux <strong>de</strong>ssins et aux sculptures. L’origine <strong>de</strong> l’œuvreest unique mais la paternité duelle (auteur original et auteur copieur), cependant la lecture(interprétative) la sensibilité (composition, palette/gamme <strong>de</strong>s couleurs, <strong>de</strong>s valeurs), la gestuelle(touche) propre au second altérera, modifiera l’œuvre copiée. L’original même reproduit, copié ne serajamais exactement le même, la copie n’est donc pas (ou plus) littérale, une certaine mise à distance(technique) <strong>de</strong> “ la manière” du maître inspirateur existe immanquablement.La référence à un ou plusieurs peintres antérieurs sert essentiellement à marquer sadifférence tout en reconnaissant une inspiration, une filiation. Ce n’est pas tant l’imitation qui importe,comme c’était le cas à la Renaissance, mais plutôt la confrontation. Le Déjeuner sur l’Herbed’Édouard MANET <strong>de</strong> 1863 est une version, fortement inspirée du <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong> MarcantonioRaimondi, copiant à son tout le Jugement <strong>de</strong> Paris, œuvre perdue <strong>de</strong> Raffaelo SANZIO alias2 PLATON, Le Sophiste, 234a-236b, Livre X <strong>de</strong> La République.3 Ibid, p 496.4 Étienne SOURIAU, Vocabulaire d’esthétique, PUF, Paris, 1990.4


Enrico BAJ, The funeral of thé anarchist Pinelli, en 1974 par Randall ENOS, Guernixa, par EquipoCronica et les huit variations au cours <strong>de</strong>s années soixante, ou encore plus récemment dans unevidéo numérique 3D <strong>de</strong> 2008 <strong>de</strong> l’infographiste Lena GIESEKE (son site officiel n’ailleurs n’est plusactif suite à <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> droits d’auteur).Une autre forme <strong>de</strong> citation, la « citation libre » est une expression <strong>de</strong> Brigitte BAER qui souligne quecette pratique est caractéristique <strong>de</strong> l’époque contemporaine qui permet ainsi toutes sortesd’inventaires, relectures, mises en situation, remake, recyclages, parodies, pastiches…L’empruntL’emprunt sous-entend une restitution à terme. Toujours selon SOURIAU, l’emprunt enesthétique est ce qu’un artiste va puiser, prélever, prendre dans l’œuvre d’un œuvre afin <strong>de</strong>l’incorporer dans sa propre pratique. Si la source n’est pas citée volontairement l’emprunt se faitplagiat, si c’est involontaire cela s’apparente alors à une réminiscence. Le véritable emprunt est doncconscient et exposé comme tel, il se revendique comme un hommage à une œuvre externe,étrangère au répertoire conceptuel ou formel et ce quelque soit sa forme (plastique, musicale,littéraire, etc.). Il est donc une « marque d’admiration, d’estime, d’affection » d’un auteur à un autre.MANET s’est inspiré <strong>de</strong> nombreuses œuvres pour mieux les transformer comme en 1862 Ledéjeuner sur l’herbe qui puise son inspiration dans les œuvres <strong>de</strong> Raphaël et <strong>de</strong> Giorgione.L’Olympia, 1863 est quant à elle inspirée <strong>de</strong> La Vénus d’Urbino du Titien, Le balcon, 1868 est tirée<strong>de</strong>s Majas au balcon <strong>de</strong> Goya. Manet choisit <strong>de</strong> s’inspirer d’artistes audacieux, ce qu’il l’intéresse par<strong>de</strong>ssustout c’est la transformation <strong>de</strong>s procédés picturaux académiques, classiques. Il révise, modifie,altère la perspective, le mo<strong>de</strong>lé, le contraste du clair/obscur, pour mieux transformer <strong>de</strong>s thèmesclassiques en œuvres plus contemporaines. Il <strong>de</strong>vient alors un nouveau jalon, un nouveau repèredans l’ (histoire <strong>de</strong> l’) art.Le détournementL’embrayeur Marcel DUCHAMP 1Le détournement est une pratique inventée par les situationnistes dans les années 1950 maisqui puise sa source dans la démarche singulière <strong>de</strong> Marcel DUCHAMP. A l’instar d’un roi Midas qui ala possibilité matérielle <strong>de</strong> transmutation <strong>de</strong>s matériaux, l’artiste « iconoclaste » s’arroge le droit <strong>de</strong>changer le statut d’un objet manufacturé en objet artistique. Ces nouveaux objets appelés « readyma<strong>de</strong>» (« prêt à porter », « sur mesure » ou encore « prêt à l’emploi »), par l’artiste dans la lettre à sasœur Suzanne du 15 janvier 1916. Ces objets ont le sens <strong>de</strong> « tout fait » sans finalité romantique,impressionniste ou cubiste. La nouvelle catégorie d’objet dard apparaît avec l’érection d’une roue <strong>de</strong>bicyclette (à l’envers) sur un tabouret en 1913. Une nouvelle pratique artistique éloignée <strong>de</strong> tout diktatesthétique voit le jour, Duchamp souhaite s’éloigner <strong>de</strong> toute délectation rétinienne et modifie le statut<strong>de</strong> l’objet ainsi que la pratique artistique dans son acception classique. L’artiste ne fabrique plus <strong>de</strong>lui-même l’objet artistique : la Roue <strong>de</strong> bicyclette, 1913-1964, il se contente <strong>de</strong> le choisir (sur unprincipe d’indifférence), et <strong>de</strong> lui attribuer comme support un autre objet remplissant la fonction(nouvelle) <strong>de</strong> socle. Ce qui importe ce n’est plus tant l’objet produit que le simple choix <strong>de</strong> l’artiste,essentiel, primordial, car c’est ce choix qui confère <strong>de</strong>s qualités artistiques à <strong>de</strong>s objets manufacturés,6


industriels qui en sont par essence dépourvus. L’intervention <strong>de</strong> l’artiste se résume à un choix, puis àla présentation <strong>de</strong> ce choix (salon <strong>de</strong> la section d’or <strong>de</strong> Paris). Cette pratique induit la remise en causedu statut <strong>de</strong> l’objet, qui d’industriel (manufacturé, multiple, interchangeable) accè<strong>de</strong> à celui d’objetartistique (unique, choisi, signé et présenté par l’artiste). La secon<strong>de</strong> remise en cause est celle <strong>de</strong> laplus-value artistique, qu’est-ce que l’artiste réalise, crée, fabrique lui-même. Enfin la remise en causedu socle, un objet, le tabouret <strong>de</strong>vient socle, il perd sa fonction utilitaire pour en acquérir une autre, cetransfert <strong>de</strong> finalité sera reprise et questionnée plus tard par l’artiste français Bertrand LAVIER,notamment en 1984 avec Brandt/Hoffner.Après Kazimir MALEVITCH en 1914, Marcel DUCHAMP s’empare à son tour <strong>de</strong> la Jocon<strong>de</strong>en 1919 pour en faire le célèbre L.H.O.O.Q.. Toute une série d’artistes vont par la suite s’appropriercette icône et incorporer, assimiler, manipuler ce symbole <strong>de</strong> l’art dans leurs propres œuvres.La définition du détournement « s’emploie par abréviation <strong>de</strong> la formule : détournementsd’éléments esthétiques préfabriqués. » lors <strong>de</strong> l’Internationale en juin 1958. A la différence <strong>de</strong>l’appropriation, le détournement éloigne le matériau choisi <strong>de</strong> façon critique <strong>de</strong> son contexte original,<strong>de</strong> son environnement initial pour contribuer à l’ambition d’une « construction supérieure du milieu »voulue et désirée par les situationnistes.Richard PRINCE a travaillé en 1975 aux archives du magazine TIME, c’est dans ce contextequ’il débute ses premiers collages. En exposant en 1977 et il dévoile un exercice <strong>de</strong> recadrage <strong>de</strong>photographies prélevées dans les magazines et les publicités, recadrage qui stigmatise nombre <strong>de</strong>stéréotypes <strong>de</strong> l'Amérique. Sa célèbre série <strong>de</strong>s Cowboys (dans les années 1980), est un« recyclage » <strong>de</strong>s photographies <strong>de</strong> publicités <strong>de</strong> Marlboro. Marque qui axait ses réclames sur lavirilité <strong>de</strong> ses acteurs.Dans une certaine mesure, je suis intéressé par ce que nousproduisons et ce que nous consommons. Ce que nous pensionsque nous possédons et ce que nous pensions contrôler. Est-ceque nous possédons et contrôlons nos postes <strong>de</strong> télé, ce genre <strong>de</strong>choses [...]. J'ai lu quelque part que mon travail était unedéconstruction <strong>de</strong> l'image publicitaire. Eh bien, c'est une lectureextrêmement étroite du travail, si vous voulez mon avis. [...] Montravail ne porte pas sur l'illustration, l'allégorie. Je suis intéressépar ce que certaines <strong>de</strong> ces images (qui apparaissent parfois dansles sections publicités <strong>de</strong>s magazines) s'imaginent.Années 1950LE SITUATIONNISMELe détournementUn geste critiqueFictionnaliser le réel, détourner, retourner les mythologies contemporaines, travailler à proposet sur la culture <strong>de</strong> masse et ses nombreux stéréotypes, ses diverses icônes fait partie <strong>de</strong> ladémarche <strong>de</strong> Richard Prince. De nombreux artistes sont associés au mouvement <strong>de</strong>l'appropriationnisme comme PRINCE ou Sherrie LEVINE (reine <strong>de</strong> l’appropriation) et LouiseLAWLER, qui questionnement <strong>de</strong>s notions postmo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> copie libre, <strong>de</strong> reproduction, la notion <strong>de</strong>droit d’auteur et <strong>de</strong> propriété intellectuelle et la question <strong>de</strong> l’authenticité, ainsi que le statut unique <strong>de</strong>l’objet artistique. La démarche <strong>de</strong> Sherrie LEVINE se fon<strong>de</strong> sur la fin du mo<strong>de</strong>rnisme en se réclamanta posteriori <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> Jean BAUDRILLARD sur la réalité et son simulacre. Sherrie LEVINE en1981 attire l’attention <strong>de</strong>s critiques en présentant After Walker Evans, une série <strong>de</strong> clichés rephotographiésd’après ceux d’Evans. Elle réinterprète, copie certaines œuvres célèbres <strong>de</strong> l’histoire<strong>de</strong> l’art en aquarelle, avec la lithographie ou la photographie. La filiation <strong>de</strong> l’œuvre est transparente,elle cite nommément l’artiste qu’elle copie, elle exprime et paie ainsi sa <strong>de</strong>tte envers sonprédécesseur. La temporalité <strong>de</strong> cette appropriation est d’ailleurs évi<strong>de</strong>nte, puisqu’elle transparaît7


dans les titres <strong>de</strong> la série. After (Sherrie LEVINE, Urinoir after DUCHAMP, 1991) n’est pasuniquement une référence au créateur naturel, à l’auteur original dont LEVINE s’inspire. Cela induit,instaure une filiation temporelle, historique dans l’histoire <strong>de</strong> l’art puisque chaque artiste va s’inspirer,puiser dans les œuvres <strong>de</strong>s maîtres. L’histoire <strong>de</strong> l’art est donc bien une interprétation <strong>de</strong> l’art dupassé. L’intérêt pour LEVINE est d’interpeller le public face à la question <strong>de</strong> la création, <strong>de</strong> remettreen cause le petit nombre d’artistes féminins passé à la postérité dans l’histoire <strong>de</strong> l’art. SherrieLEVINE produit également <strong>de</strong>s séries à la « manière <strong>de</strong> » en récupérant un style ou un procédétechnique bien précis, sans faire citer d’artiste particulier.L’APPROPRIATION ARTLe terme <strong>de</strong> situationniste fait suite à l’exposition « Pictures » (Artists Space, New York) danslaquelle les plasticiens se réappropriaient <strong>de</strong>s œuvres existantes en <strong>de</strong>ssinant <strong>de</strong>ssus. On parle aussid’Appropriation Art à propos d’artistes comme Louise Lawler, Sherrie Levine, David Salle, RobertLongo qui utilisent l’appropriation d’éléments existants. Leur travail se rapproche <strong>de</strong>s théoriesexposées par Jean BAUDRILLARD dans « Simulacres et simulation ».Vik MUNIZ revisite, transforme, détourne, magnifie œuvres du passé ou icônes du cinéma(Série Caviar Monster, 2004, Frankenstein, Dracula, etc.) avec diverses substances (beurre <strong>de</strong>cacahuète, caviar, chocolat, confettis, confiture, diamants, ordures, poussière, etc.), et questionneainsi la matérialité <strong>de</strong> l’œuvre, sa relative pérennité, le statut du matériau (artistique, non artistique) etcelui <strong>de</strong> la photographie (comme une image illusoire, une preuve, l’objet artistique). Avec After YvesKlein, 2001 ou encore After Motherwell 2002, il cite directement et nominativement ses sourcesd’inspiration. Il va même jusqu’à emprunter pour l’une <strong>de</strong> ses expositions le titre <strong>de</strong> l’essai d’AndréMALRAUX (1947) Le musée imaginaire. MUNIZ donne à voir autrement, différemment, il référenceson propos, il met en abyme une certaine iconographie artistique pour mieux (re) visiter l’histoire <strong>de</strong>l’art.Quant à Michel HAZANAVICIUS et Dominique MÉZERETTE ils ont (re) composé à partir <strong>de</strong>multiples extraits <strong>de</strong> films réalisés entre 1952 et 1980 <strong>de</strong> Warner Bros, La classe américaine ou LeGrand Détournement (70 minutes) un film qui tourne en dérision et insuffle un second souffle narratifdélirant et jubilatoire totalement inédit à <strong>de</strong>s films connus.Un court-métrage expérimental <strong>de</strong> Virgil WIDRICH Fast film <strong>de</strong> 2003 (14 minutes) offre <strong>de</strong>façon esthétique tant sur la forme que sur le fond un panorama <strong>de</strong> l’histoire du cinéma (muet auparlant) en se réappropriant protagonistes et scènes mythiques. Le studio H5, François ALAUX,Hervé <strong>de</strong> CRECY, Ludovic HOUPLAIN, Logorama, 2009, court métrage d’animation (16 minutes) <strong>de</strong>reprise et <strong>de</strong> détournement <strong>de</strong> quelques 3 000 logos publicitaires constituant à la fois les décors et lesprotagonistes. Ce film d’animation primé est une sorte <strong>de</strong> publicité-fiction narrative et référencée. Lerécit met en scène une course-poursuite à l'américaine avec <strong>de</strong>s policiers-Bibendum (symbole <strong>de</strong> lamarque Michelin) et dans le rôle du gangster, Ronald McDonald (symbole <strong>de</strong>s restaurantsMcDonald's).L’appropriationL’embrayeur Andy WARHOL 5Avec l’appropriation les artistes désacralisent l’œuvre unique et canonisée au profit <strong>de</strong> lapoursuite d’une dialectique à travers l’histoire avec leurs auteurs. Plusieurs courants artistiques5 Anne CAUCQUELIN, L’art contemporain, PUF, Paris 2011.8


témoignent d’une pratique courante <strong>de</strong> l’appropriation. Le Pop Art est l’abréviation du terme anglaisPopular Art désignant un art populaire, ce mouvement émerge en Angleterre dans les années 1955 ets’épanoui dans les années 1960 aux États-Unis. Le sujet (référent) <strong>de</strong> l’œuvre est en prise directeavec l’objet (cultuel) <strong>de</strong> consommation issu <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> consommation. Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’art s’ouvreau mon<strong>de</strong> contemporain, à la vie quotidienne, par le recours à <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong>s affichespublicitaires, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s-<strong>de</strong>ssinées (comics), du cinéma (icônes : Marilyn MONROE, Liz TAYLOR)<strong>de</strong>s représentations populaires (Elvis PRESLEY, Mao ZEDONG, etc.) ou <strong>de</strong>s images prélevées dansles journaux (chaise électrique, crash <strong>de</strong> voitures, d’avions, etc.). Andy WARHOL figureemblématique du Pop Art, a recours à la reproduction mécanique (sérigraphie) pour créer en masse, ilutilise couramment le multiple et puise ses références, ses images, ses objets dans la vie quotidienne<strong>de</strong>s américains pour témoigner <strong>de</strong> cette nouvelle esthétique <strong>de</strong> masse. C’est l’élévation du culte <strong>de</strong>l’objet, <strong>de</strong> la culture populaire, du vulgaire rendu sublime (par l’artiste qui s’en sert <strong>de</strong> référent, <strong>de</strong>motifs récurrents (Andy WARHOL), qui énonce la démesure (Claes OLDENBURG), qui pointe lesdétails (Roy LICHTENSTEIN).Années 1960 LE NOUVEAU REALISMEL’appropriationUn geste plastiqueRichard HAMILTON, Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing ?collage <strong>de</strong> 1956, est le précurseur le plus important du mouvement. Il se distingue par l’emploi, ledétournement d’images photographiques, publicitaires, affiches comme matériau. Ce mouvementprône un retour à la figuration, une figuration proche <strong>de</strong>s américains, <strong>de</strong> leur quotidien, <strong>de</strong> leur culturepopulaire.L’appropriation est fondée d’après l’acception anglaise du mot, ce mouvement émerge dansles années 1960 chez certains nouveaux-réalistes, ainsi que dans l’œuvre <strong>de</strong> Benjamin VAUTIERalias BEN. Cette appropriation n’est pas une adaptation, mais bien une prise <strong>de</strong> possession, unchangement, un transfert <strong>de</strong> propriété. Contrairement au détournement il n’existe pas <strong>de</strong> distanciationcritique, mais plus un but, un sens, une volonté plastique. Les Nouveaux-réalistes est un groupefondé le 27 octobre 1960 par le critique d’art Pierre RESTANY et le peintre Yves KLEIN par unedéclaration commune signée par plusieurs artistes français et suisses dont Klein lui-même et aussiFernan<strong>de</strong>z ARMAN, François DUFRENE, Raymond HAINS, Martial RAYSSE, Daniel SPOERRI,Jean TINGUELY et Jacques VILLEGLE. D’autres artistes vont rejoindre les Nouveaux-réalistes parla suite : CHRISTO, CESAR, Gérard DESCHAMPS, Mimmo ROTELLA et Nikki <strong>de</strong> SAINT-PHALLE.Le mouvement vise à se libérer du lyrisme <strong>de</strong> l’art abstrait afin d’avoir une nouvelle approche sensibleet <strong>de</strong> revenir au réel en optant pour l’appropriation et l’utilisation <strong>de</strong> déchets. Il se définit comme un «recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire ». Sous une vision commune, les artistes dumouvement pratiquent <strong>de</strong>s techniques d’expression bien différentes. On retrouve les accumulationsd’Arman, les compressions <strong>de</strong> César, les emballages <strong>de</strong> Christo, etc. Les activités du collectif sepoursuivent jusque dans les années 1970. Ce mouvement permet dans la filiation Duchampienne <strong>de</strong>poser la question du statut <strong>de</strong> l’objet dans l’œuvre d’art comme dans notre propre société. L’objet està la fois le sujet est la composante <strong>de</strong> l’œuvre, il est accumulé (Fernan<strong>de</strong>z ARMAN), compressé(CESAR), assemblé et mis en scène (Daniel SPOERRI), caché/recouvert (CHRISTO), lacéré (MimoROTELLA, Jacques Mahé <strong>de</strong> la VILLEGLE), détourné <strong>de</strong> sa fonction initiale et ré-agencé (JeanTINGUELY). Cela oblige les spectateurs, les consommateurs à porter un regard nouveau sur lasociété <strong>de</strong> consommation, sur la production <strong>de</strong> masse initiée dans les années 1950 aux ÉTATS-UNIS.L’accumulation est un geste rendu populaire par Fernan<strong>de</strong>z ARMAN, <strong>de</strong>s nouveaux réalistes, quiconsiste à réunir, récupérer, entasser <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> la vie quotidienne afin <strong>de</strong> transformer la qualité <strong>de</strong>l’objet choisi, par le nombre, par la quantité à l’instar <strong>de</strong> l’équation Matissienne, 1m 2 <strong>de</strong> bleu est plusbleu que 10cm 2 <strong>de</strong> ce même bleu. La quantité, le nombre ont donc un impact, ils produisent un effet<strong>de</strong> banalisation, <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> réalité, <strong>de</strong> mesure, <strong>de</strong> sens et d’i<strong>de</strong>ntité.Gilbert GARCIN réalise <strong>de</strong>s photomontages en noir et blanc dont il est le protagonisterécurrent et met en scène <strong>de</strong>s saynètes dans un univers poétique étrange. Il cite dans certains9


photomontages <strong>de</strong>s œuvres emblématiques qu’il questionne dans une mise en scène théâtrale. Unautre jour (d’après Edward Hopper) #311, 2006 ; Le Ying et le Yang (ou les Malevitch choisissent untapis) # 309, 2006 ou encore La décision évi<strong>de</strong>nte (d’après MC. Escher) # 392 datant <strong>de</strong> 2009. Il cite(littéralement ou physiquement) l’œuvre, le langage plastique <strong>de</strong> l’artiste pour mieux s’approprierceux-ci en les intégrant dans son propre univers paradigmatique, son macrocosme.L’appropriation est aujourd’hui à la portée <strong>de</strong> tous. Version(s) originale(s) et répliquesémergent quasi instantanément grâce aux nouveaux médias et coexistent comme dans le collage <strong>de</strong>smultiples déclinaisons humoristiques du fameux coup <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> Zidane.La prise en compte du contexteL’ART CONTEXTUELLes artistes ont un rôle, ils posent sur la société un regard incisif, critique qui nourrit leurréflexion, leur démarche et leurs pratiques. C’est ce qui est par ailleurs nommé L’art contextuel parle critique d’art Paul ARDENNE. Cela désigne l’ensemble <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s formes artistiquesinédites émergentes au XXème siècle. L’art d’intervention (BANKSY), l’art engagé à caractèreactiviste (Joshua Allen HARRIS), l’art investissant l’espace urbain (Ernest PIGNON-ERNEST) ou lepaysage (CHRISTO), certaines esthétiques particulières dans les champs <strong>de</strong> l’économie (AndyWARHOL, Thomas HIRSCHORN), <strong>de</strong>s médias (Joan FONTCUBERTA & Père FORMIGUERA) oudu spectacle. L’artiste est engagé, il est un acteur social qui s’implique, s’immisce au chœur <strong>de</strong> lasociété, il vient perturber, questionner, pointer <strong>de</strong>s dérives du système afin <strong>de</strong> les remettre enquestion. Son œuvre s’élabore donc en fonction <strong>de</strong> facteurs, d’éléments contextuels qui paramètrentet conditionne sa démarche, son processus <strong>de</strong> réflexion, <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> diffusion. Dada et lesurréalisme ten<strong>de</strong>nt à sublimer les horreurs <strong>de</strong> la guerre par le jeu, le hasard, le rêve et l’inconscient.Chaque mouvement artistique, du Pop art aux Nouveaux-réalistes est en réaction contre unmouvement précé<strong>de</strong>nt, retour au réalisme après la vague d’abstraction, l’expressionisme abstraitaméricain. Mais il est aussi en réaction avec le contexte historique, le tissu social, le mon<strong>de</strong>économique contemporain.Le remake, la réactivation, le remixPaul ARDENNE, va jusqu'à théoriser en 2006 une subtile différence entre le remake et leremix. Il se fon<strong>de</strong> pour cela sur les productions les plus récentes. Il faut donc entendre, percevoirdifféremment le remake, la réactivation <strong>de</strong> l'œuvre originale hors <strong>de</strong> son contexte temporel initial, doncrecalée dans le temps et le remix. Le remix tend à évacuer la dimension symbolique, c’est une repriseen main systématique <strong>de</strong> l'œuvre originale à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> ré-exploitation.Le remix est une nouvelle pratique musicale qui tend à se généraliser. Le remix appeléégalement mash-up (ou encore bootleg, bastard pop ou VS, versus en opposition d’une piècemusicale à une autre) est un pot-pourri. C’est un genre musical hybri<strong>de</strong> qui consiste à mélanger,associer, juxtaposer dans un même morceau, d’autres chansons ou titres préexistants. En général, ils’agit d’ajouter la partie vocale d’un morceau sur la partition musicale d’un autre. Le mashup est engénéral l’apanage <strong>de</strong>s DJs, il trouve son origine dans la volonté <strong>de</strong> certains artistes à recycler touteforme <strong>de</strong> musique du sampling, à la reprise, au medley comme par exemple Jive BUNNY et ses10


medleys Rock.Certains artistes explorent la technique du found footage (littéralement métrage trouvé), quiconsiste en la réhabilitation, le remix, la récupération <strong>de</strong> pellicules impressionnées afin d’enregistreravec celles-ci un autre film.Martin ARNOLD (Pièce touchée, 1989 ; Passage à l’acte, 1993 ; Alone. Life Wastes AndyHardy, 1998) est un <strong>de</strong>s parangons du genre, il met en boucle, coupe, ré-agence, remonte <strong>de</strong>s(extraits <strong>de</strong>) scènes <strong>de</strong> films. Il procè<strong>de</strong> par glissement, flashback, flashforward, renversement,étirement, ralenti ou accéléré, effet kaléidoscopique ou stroboscopique (flicker film) pour mieux rendrel’image hypnotique. Il joue également sur le son pour renforcer la perception tronquée <strong>de</strong>s scènesremontées.Ainsi Walt Disney semble recycler à l’infini certaines <strong>de</strong> ses séquences animées, certainessont montrées par Oliver LARIC comme celles tirées du Livre <strong>de</strong> la jungle et <strong>de</strong> Winnie l’ourson. Ellessont <strong>de</strong>s copies conformes, les seules exceptions concernent les décors, l’apparence et les costumes<strong>de</strong>s personnages.Un autre artiste, Christian MARCLAY) superpose, remixe, hybri<strong>de</strong> les sons <strong>de</strong> Blow out <strong>de</strong>Brian DE PALMA, 1981 avec les images <strong>de</strong> Blow up <strong>de</strong> Michelangelo ANTONIONI, 1966 dans Upand Out, 1998 (107 minutes).Les artistes à travers <strong>de</strong> nombreux mouvements (<strong>de</strong>s avant-gar<strong>de</strong>s-manifestes auxmouvements établis) vont questionner et malmener certains héritages classiques.La notion d’original est remise en cause par la copie, par le multiple, par la dématérialisation <strong>de</strong> l’art àl’ère du numérique. Le statut, le rôle et la position <strong>de</strong> l’artiste au cœur <strong>de</strong> la société, au cœur <strong>de</strong>l’Histoire <strong>de</strong> l’Art, vont évoluer sans cesse afin <strong>de</strong> s’adapter aux nouvelles technologies, aux nouveauxdiktats <strong>de</strong> pensées, aux nouveaux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie dans une société <strong>de</strong> consommation, une société duspectacle.POUR ALLER PLUS LOINEn 1967, Guy DEBORD dans La société du spectacle propose une critique littéraire quidénonce (les travers <strong>de</strong>) la société. La société est une représentation permanente, un tissu <strong>de</strong>mensonge, un renversement du vivant, une tendance à l’objectivisation, une société où le vrai estperverti…Une adaptation filmique (<strong>de</strong> 75 minutes) du livre est réalisée en 1973. DEBORD y traite 221thèses du livre et complète son commentaire d’analyses actuelles. Le film est un spectacle total etirrévérencieux, iconoclaste.Le philosophe et sociologue français Jean BAUDRILLARD est considéré comme l’un <strong>de</strong>sthéoriciens <strong>de</strong> la postmo<strong>de</strong>rnité. Il publie son premier ouvrage théorique, Le Système <strong>de</strong>s objets en1968 et s’est notamment distingué par sa critique <strong>de</strong>s médias et d’une société du paraître où tout n’estqu’apparences. Il signe plusieurs œuvres controversées dont La Société <strong>de</strong> consommation (1970),Simulacres et simulation (1981) ou Amérique (1997).11


PAROLES D’ARTISTESC’est le spectateur qui déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’authenticité. Plus une image est vue et plus elle a<strong>de</strong> chances d’apparaître en tête <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> recherche. Une image vue assezsouvent <strong>de</strong>vient partie <strong>de</strong> la mémoire collective.Valerio ADAMI : Le tableau est une proposition complexe dans laquelle les expériences visuellesantérieures forment <strong>de</strong>s combinaisons imprévisibles, l’imagination créant sans cesse <strong>de</strong> nouvellesassociations : une image s’agrandit en une autre, mais sa forme originelle est en continuelletransformation.Georg BASELITZ L'artiste n'a <strong>de</strong> responsabilité envers personne. Son rôle social est asocial. Saseule responsabilité rési<strong>de</strong> dans sa position face au travail qu'il accomplit.Joseph BEUYS : Nous avons besoin <strong>de</strong> ce sol sur lequel tout homme se ressent et se reconnaîtcomme créature créatrice, agissant sur le mon<strong>de</strong>. La formule "tout homme est un artiste", qui asuscitée beaucoup <strong>de</strong> colère et que l'on continue à mal comprendre, se réfère à la transformation ducorps social. Tout homme peut, et même doit, prendre part à cette transformation pour que nouspuissions la mener à bien aussi vite que possible.John CAGE : L'art a estompé la différence entre l'art et la vie. Laissons maintenant la vie estomper ladifférence entre la vie et l'art.Jean CLAIR : Quoi que je peigne ou mette en scène, objet, figure, configuration abstraite, quelquechose est toujours déjà là qui parle avant moi. Loin d’être innocent, premier, originel, docile à quelqueobscure spontanéité, mon langage se voit immédiatement piégé par tout un répertoire, un trésor, uncorpus - qu’on appelle mémoire ou musée imaginaire - <strong>de</strong> formes et <strong>de</strong> significations, avant mêmemon premier geste.Jean COCTEAU : Un artiste original ne peut pas copier. Il n'a donc qu'à copier pour être original.Nick CURRIE alias MOMUS : Chaque mensonge crée un mon<strong>de</strong> parallèle. Un mon<strong>de</strong> dans lequel ilest vrai.Marcel DUCHAMP : Je crois que l'art est la seule forme d'activité par laquelle l'homme en tant que telse manifeste comme véritable individu. Par elle seule, il peut dépasser le sta<strong>de</strong> animal, parce que l'artest un débouché sur <strong>de</strong>s régions où ne domine ni le temps, ni l'espace.L’art est un jeu entre tous les hommes <strong>de</strong> toutes les époques.Le grand ennemi <strong>de</strong> l'art, c'est le bon goût.Jean FAUTRIER : Aucune forme d'art ne peut donner d'émotion s'il ne s'y mêle pas une part <strong>de</strong> réel.Si infime qu'elle soit, si impalpable, cette allusion, cette parcelle irréductible est comme la clef <strong>de</strong>l'œuvre. Elle la rend lisible, elle en éclaire le sens, elle ouvre sa réalité profon<strong>de</strong>, essentielle, à lasensibilité qui est l'intelligence véritable.Gustave FLAUBERT : L'art est la recherche <strong>de</strong> l'inutile ; il est dans la spéculation ce qu'est l'héroïsmedans la morale.Jean Luc GODARD : Ce qu’on appelle citations désigne en fait <strong>de</strong>s objets, ou <strong>de</strong>s sujets, qui sontdans le mon<strong>de</strong> comme toutes les autres choses, et que le cinéma s’approprie comme telles.Edmond JALOUX : L'œuvre d'art a une mission mystique qui est <strong>de</strong> racheter le réel.Vassily KANDINSKY : Chaque époque d'une civilisation crée un art qui lui est propre et qu'on neverra jamais renaître. Tenter <strong>de</strong> revivifier les principes d'art <strong>de</strong>s siècles écoulés ne peut que conduireà la production d'œuvres mort-nées.Toute œuvre d'art est enfant <strong>de</strong> son temps et, bien sur, la mère <strong>de</strong> nos sentiments.12


Paul KLEE : L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible.Oliver LARIC : Il n’y a pas <strong>de</strong> vérité unique, pas d’original, pas <strong>de</strong> dérivés, juste <strong>de</strong>s versions.René MAGRITTE : La valeur réelle <strong>de</strong> l'art est fonction <strong>de</strong> son pouvoir <strong>de</strong> révélation libératrice.On me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> souvent ce que cache ma peinture. Rien ! Je peins <strong>de</strong>s images visibles qui évoquentquelque chose d'incompréhensible.Aristi<strong>de</strong> MAILLOL : Il ne suffit pas d'avoir un modèle et <strong>de</strong> le copier. Sans doute la nature est la basedu travail, mais l'art ne consiste pas à copier la nature.André MALRAUX : L’art se nourrit <strong>de</strong> l’art.Édouard MANET : La vérité est que l'art doit être l'écriture <strong>de</strong> la vie.Georges MATHIEU : Le philosophe a régné sur le mon<strong>de</strong> antique. Le savant règne provisoirementsur le mon<strong>de</strong> d’aujourd’hui. Tout laisse à penser que c'est l'artiste qui régnera sur le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>de</strong>main.Piet MONDRIAN : Pour approcher le spirituel en art, on fera usage aussi peu que possible <strong>de</strong> laréalité, parce que la réalité est opposée au spirituel.Friedrich NIETZSCHE : Ce n'est pas l'histoire, mais l'art qui exprime la vraie vie.Robert RAUSCHENBERG : Je ne fais ni <strong>de</strong> l'Art pour l'Art, ni <strong>de</strong> l'Art contre l'Art. Je suis pour l'Art,mais pour l'art qui n'a rien à voir avec l'Art, car l'art a tout à voir avec la vie.Pierre RESTANY : Le geste d’appropriation est l’agent absolu <strong>de</strong> la métamorphose, le catalyseur <strong>de</strong>la révolution du regard.Alain ROBBE-GRILLET : La fonction <strong>de</strong> l'art n'est jamais d'illustrer une vérité, ou même uneinterrogation. Elle est <strong>de</strong> mettre au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interrogations, qui ne se connaissent pas encore ellesmêmes.Auguste RODIN : L'art, c'est la plus sublime mission <strong>de</strong> l'homme, puisque c'est l'exercice <strong>de</strong> lapensée qui cherche à comprendre le mon<strong>de</strong> et à le faire comprendre.Pierre SOULAGES : Les intentions d'un artiste, comme les explications du spectateur sont toujours<strong>de</strong> fausses clés. Elles n'abor<strong>de</strong>nt qu'un côté d'une œuvre, elles n'entament pas l'énigme qu'elle est.Sur une peinture comme sur toute œuvre vient se faire et se défaire le sens qu'on lui prête.Andy WARHOL : L'art <strong>de</strong>s affaires est l'étape qui succè<strong>de</strong> à l'art. J'ai commencé comme artistecommercial, et je veux finir comme artiste d'affaires. Après avoir fait ce qu'on appelle <strong>de</strong> "l'art", ou cequ'on veut, je me suis mis à l'art <strong>de</strong>s affaires.Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n’avez qu’à regar<strong>de</strong>r la surface <strong>de</strong> mes peintures,<strong>de</strong> mes films, <strong>de</strong> moi. Me voilà. Il n’y a rien <strong>de</strong>ssous.Le mauvais goût fait passer le temps plus vite.Quand on y songe, les grands magasins sont un peu comme <strong>de</strong>s musées.Tout est plus ou moins artificiel. Je ne sais pas où s’arrête l’artificiel et où commence le réel.J’aime les choses barbantes. J’aime que les choses soient exactement pareilles encore et encore.Un jour, chacun pensera exactement ce qu’il a envie <strong>de</strong> penser, et alors tout le mon<strong>de</strong> auraprobablement les mêmes opinions.Plus on regar<strong>de</strong> exactement la même chose, plus elle perd tout son sens, et plus on se sent bien,avec la tête vi<strong>de</strong>.Avant les médias, il y avait une limite physique à l’espace qu’une personne pouvait occuper touteseule.L’Amérique a inauguré une tradition où les plus riches consommateurs achètent en fait les mêmeschoses que les plus pauvres.L’art c’est déjà <strong>de</strong> la publicité. La Jocon<strong>de</strong> aurait pu servir <strong>de</strong> support à une marque <strong>de</strong> chocolat, àCoca-Cola ou à tout autre chose.13


Un artiste est une personne qui crée <strong>de</strong>s choses dont les gens n’ont pas besoin mais, pour une raisonquelconque, il pense que ce serait une bonne idée <strong>de</strong> leur apporter.Tous les tableaux <strong>de</strong>vraient être <strong>de</strong> la même taille et <strong>de</strong> la même couleur <strong>de</strong> sorte qu’ils seraientinterchangeables et que personne n’aurait le sentiment d’en avoir un bon ou un mauvais.Oscar WILDE : La vie imite l'art, bien plus que l'art n'imite la vie.14


L’ABECEDAIREAbécédaire général_ Abstrait : qui ne fait pas référence à une réalité extérieure à l'œuvre. L'abstraction géométriqueutilise <strong>de</strong>s formes d'apparence géométrique (Josef ALBERS, Martin BARRE). L’abstraction lyriqueprivilégie le geste spontané et la tache (Hans HARTUNG, Georges MATHIEU, Jackson POLLOCK)._ Abstrait : se dit d’une œuvre qui ne représente rien du réel perceptible par les sens <strong>de</strong> la vue et dutoucher ou qui ne fait référence à aucune réalité extérieure. L’artiste peintre Vassily KANDINSKY(Sans titre, 1910-1913, aquarelle) est considéré comme l’inventeur <strong>de</strong> l’art abstrait, qui apparaît vers1910._ Altération : opération qui consiste en une légère modification d'une <strong>de</strong>s caractéristiques plastiquesd'une partie ou <strong>de</strong> la totalité d'une œuvre, par exemple <strong>de</strong> la surface (matière), <strong>de</strong> la forme ou <strong>de</strong> lacouleur. En arts plastiques, ce terme n'a pas nécessairement la connotation négative que le senscommun lui accor<strong>de</strong>._ Appropriation : procédé qui consiste à utiliser une œuvre existante, un objet, une démarche, etc.voire à les citer._ Art vidéo : technique utilisée par les artistes vidéastes, avec divers procédés possibles. Àl’origine, technique qui permet l'enregistrement <strong>de</strong>s images et <strong>de</strong>s sons au moyen d'un caméscope oud'un magnétoscope (sur vidéo cassettes ou disquettes) et leur restitution sur un écran <strong>de</strong> téléviseur.La source <strong>de</strong>s enregistrements peut être la réalité elle-même ou <strong>de</strong>s documents audiovisuelsretransmis par la télévision ou par un autre magnétoscope. Actuellement, la vidéo numérique permetla création d’images et <strong>de</strong> sons avec un caméscope numérique, un appareil photographique, voire untéléphone portable, ou encore un ordinateur et <strong>de</strong>s logiciels infographiques. Les vidéos peuvent alorsêtre diffusées sur l’écran, vidéo projetées ou mises en ligne sur l’internet._ Banque d’images (Getty image) : ensemble <strong>de</strong> fichiers numériques (images, textes, vidéos)constituant un fonds documentaire, iconique._ Bas-relief : sculpture dont les formes se détachent légèrement du support._ Buste : partie supérieure du corps humain (tête, cou, torse) représentée picturalement,graphiquement ou tridimensionnellement._ Citation : pratique d’un artiste qui consiste à se tourner vers l’œuvre d’un autre artiste pour nourrirsa réflexion, sa démarche et sa pratique._ Clipart : élément graphique (parfois symbolique) à caractère illustratif, fixe ou animé existant sousdifférents types et formats (JPG, GIF, etc.)._ Contrefaçon : considérée comme une reproduction, une imitation, une copie illicite, frauduleused’un objet ou d’une image.15


_ Copie : imitation, reproduction en un ou plusieurs exemplaires d’une image, d’un objet. La copiepeut avoir un côté négatif dans le mon<strong>de</strong> artistique._ Décoratif : se dit d'éléments qui n'ont d'autre fonction que l'agrément et l'embellissement. Avec uneconnotation péjorative : gratuit, dépourvu <strong>de</strong> sens, sans réelle importance, sans intérêt._ Défigurer : action d’ôter toute forme i<strong>de</strong>ntifiable, tout élément permettant d’i<strong>de</strong>ntifier une image d’uncorps saint, vénéré, idolâtré. Cet acte <strong>de</strong> défiguration est initié par les iconoclastes (VIII ème& XVI èmesiècle) qui condamnaient toute représentation divine._ Démarche : ensemble <strong>de</strong>s choix et <strong>de</strong>s décisions d’un artiste pour mener à bien son projet, <strong>de</strong>l’idée à la réalisation, <strong>de</strong> la cosa mentale à la concrétisation finale, <strong>de</strong> l’intention à la diffusion que cesoit pour une œuvre matérielle ou immatérielle. La démarche est le cheminement créatif, le parcours,l’itinéraire d’élaboration emprunté par l’artiste._ Design : touchant à l'esthétique industrielle, l'architecture intérieure, etc. , le <strong>de</strong>sign vise unesymbiose entre l'homme et son environnement fabriqué et construit, une harmonie entre la forme et lafonction <strong>de</strong>s créations utilitaires. Le <strong>de</strong>signer conçoit <strong>de</strong>s projets d'objets réalisés industriellement ensérie ou au contraire uniques pour un lieu donné (le café Coste <strong>de</strong> Philipe STARK à Paris),abolissant alors la frontière entre l’art et le <strong>de</strong>sign comme art appliqué._ Dessin animé : genre cinématographique ou film. Traditionnellement suites <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins, enregistréspar la caméra (Walt Disney) ou <strong>de</strong>ssinés image par image sur la pellicule (Norman Mac LAREN), quise succè<strong>de</strong>nt sur l'écran, créant l'illusion <strong>de</strong> mouvement. Aujourd’hui souvent totalement oupartiellement numérique._ Détournement : procédé artistique qui consiste à s'approprier une œuvre ou un objet et à l'utiliserpour un usage ou une représentation différents <strong>de</strong> l'usage ou la représentation d'origine._ Diffusion : mise à disposition, par la mise en on<strong>de</strong> ou en ligne, d’informations et d’œuvres sonores,télévisuelles ou numériques. Les œuvres numériques disponibles sur le web relèvent du net art._ Diptyque : œuvre constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux volets matériellement solidaires ou non (polyptique à <strong>de</strong>uxpanneaux)._ Dispositif : ensemble <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> toutes natures (temporelle, spatiale, instrumentale, etc.)choisies dans un <strong>de</strong>ssein particulier._ Épreuve : est considéré comme une épreuve chacun <strong>de</strong>s tirages d'une estampe, d'unephotographie, d'un bronze, etc. L'épreuve d'artiste est réalisée par ses soins et généralement annotée"EA" avec un numéro (ordre <strong>de</strong> fabrication) près <strong>de</strong> sa signature._ Figurer : action <strong>de</strong> représenter une forme i<strong>de</strong>ntifiable, autonome, qui peut ressembler à un corps ouà un objet. En peinture, la figure s’oppose au fond quand elle est un motif isolé. L’idée <strong>de</strong> figure n’estpas à limiter à la seule représentation <strong>de</strong> la réalité : on parle aussi <strong>de</strong> figure géométrique._ Figuratif : Ce qui représente une réalité perceptible par les sens, notamment la vue, le sujet esti<strong>de</strong>ntifiable, reconnaissable. Le contraire est non-figuratif._ GIF: format d’image fixe ou animée et muette dédié à la toile (internet).16


_ Haut relief : les formes sont presque indépendantes du support, presque en ron<strong>de</strong>-bosse comme lasculpture._ Hologramme : image photographique réalisée avec un laser qui donne la parfaite illusion <strong>de</strong>s troisdimensions, le spectateur se déplaçant <strong>de</strong>vant l'image._ Hybri<strong>de</strong> : élément (image ou objet) constitué, composé d’éléments disparates, hétéroclites, <strong>de</strong>diverses natures. Un hybri<strong>de</strong> est issu <strong>de</strong> croisements, <strong>de</strong> métissages. Par exmele, ThomasGRÜNFELD hybri<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong>s années 1990 <strong>de</strong>s Misfits, <strong>de</strong>s chimères, <strong>de</strong>s animaux impossibles etimprobables constitués <strong>de</strong> différentes parties d’animaux à l’instar <strong>de</strong>s cabinets <strong>de</strong> curiosité <strong>de</strong> laRenaissance._ Icône : peinture religieuse sur bois dans les églises orthodoxes et orientales d'influence byzantine.Hiératique, elle représente le Christ (Pantocrator), la Vierge ou les saints. Image ressemblante(Véronique = Vera icona : image vraie, ressemblante, originelle). En informatique, symbole graphiqueassocié à une application (l'icône d'un logiciel)._ Iconoclaste : les Chrétiens <strong>de</strong> Constantinople condamnaient comme idolâtres la représentation etl’adoration d’images saintes, ils ont détruit les images saintes au VIIIème siècle. D’autres réformateursdu XVIème siècle sont considérés comme <strong>de</strong>s iconoclastes._ Idole : représentation d’une divinité faisant l’objet d’un culte particulier, tout comme la divinité ellemême.Personne adulée (chanteur, acteur, sportif) par les fans, leur servant <strong>de</strong> modèle, <strong>de</strong> repèregénérationnel, rarement extra-générationnel (contre-exemple = Marylin Monroe)._ Iconographie : ensemble <strong>de</strong>s illustrations, <strong>de</strong>s images d’œuvres, <strong>de</strong>s représentations artistiques <strong>de</strong>différents medium ou non (Photographie, peinture, sculpture, architecture, installation, etc.)._ Image : représentation d’un réel ou d’un imaginaire. Il existe <strong>de</strong>s images fixes (photographies,peintures) et <strong>de</strong>s images animées (films, vidéo) ; <strong>de</strong>s images matérielles (qui ont une réalité concrète)et <strong>de</strong>s images immatérielles, dites parfois virtuelles (qui n’existent que par une projection lumineuseou un effet optique par exemple). Il importe également <strong>de</strong> distinguer le statut <strong>de</strong>s images : lesimages artistiques, documentaires ou <strong>de</strong> communication visuelle par exemple ; ou encore leur mo<strong>de</strong><strong>de</strong> fabrication : les images photographiques, peintes ou numériques._ Imitation : action <strong>de</strong> reproduire volontairement ou <strong>de</strong> chercher à reproduire une apparence, ungeste, un objet, un acte ou une personne. Opération qui consiste à répéter un motif sur un support(tissu, papier, etc.)._ Impression numérique : prise <strong>de</strong> vue réalisée avec un appareil photo numérique qui peut êtreretraitée informatiquement avec <strong>de</strong>s logiciels, puis imprimé ou non._ Incrustation : en infographie, procédé qui permet d'intégrer un fragment d'image à une autre image._ Infographie : art <strong>de</strong> la création et du traitement <strong>de</strong>s images fixes ou animées au moyen <strong>de</strong> logicielssur un ordinateur._ In situ/En situation : expression latine qui indique qu’une œuvre est réalisée uniquement pour lelieu, l’endroit, le site qu’elle occupe. Il existe donc une interaction entre l’œuvre et l’espace qu’elleoccupe. Les œuvres in situ sont généralement éphémères. La notion apparaît en regard <strong>de</strong>s premierstravaux <strong>de</strong> Daniel BUREN. Se dit d'une œuvre réalisée en fonction d’un lieu auquel elle est <strong>de</strong>stinée17


et sur lequel elle réagit, expression "en situation" proposée par Daniel BUREN (Deux plateaux, 1986,jardin du Palais royal, Paris). Depuis les années 1960, les artistes <strong>de</strong> l’Art Minimal, du Land Art, <strong>de</strong>l’art Néo conceptuel, les vidéastes, les installateurs, etc. ont particulièrement développé la création insitu (exposition Monumenta 2008 <strong>de</strong> Richard SERRA au Grand Palais)._ Figuratif : ce qui représente une réalité perceptible par les sens, notamment la vue, le sujet esti<strong>de</strong>ntifiable, reconnaissable. Le contraire est non-figuratif._ Film d’animation : film réalisé image par image avec une caméra ou bien avec les outilsnumériques (logiciels), sans que soient enregistrées <strong>de</strong>s scènes en continu. Peut être réalisé avec<strong>de</strong>s personnages réels (Les voisins <strong>de</strong> Norman Mac LAREN, 1952) ou fabriqués (L’étrange Noël <strong>de</strong>Monsieur Jack <strong>de</strong> Tim BURTON, 1993) ou sans personnages. Si les images sont <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins,uniques ou superposés (transparents) : le film est un <strong>de</strong>ssin animé. Si ce sont <strong>de</strong>s imagesenregistrées par une caméra filmant <strong>de</strong>s matériaux (sable) ou <strong>de</strong>s objets déplacés ou déformés (enpeluche, en pâte à sel, en pâte à mo<strong>de</strong>ler comme dans Chicken run, <strong>de</strong> Nick PARK et <strong>de</strong> PeterLORD, 2000), on parle parfois <strong>de</strong> "pixillation" (mot anglais) qui consiste en <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> vue imagepar image._ Logiciel : outil utilisé en informatique pour traiter <strong>de</strong>s informations numériques avec l'ordinateur._ Matériau : ce qui constitue ou est <strong>de</strong>stiné à constituer une œuvre. Les matériaux nobles, classiques(Bronze, marbre, pastels, peinture à l’huile, etc.) sont <strong>de</strong>puis la mo<strong>de</strong>rnité remplacés par <strong>de</strong>s objets,<strong>de</strong>s éléments, <strong>de</strong>s matériaux issus du quotidien (Cubisme, Dada, Pop Art, Nouveau Réalisme, etc.)._ Médium : est le pluriel <strong>de</strong> média, qui désigne un support unique, un moyen, un milieu, unintermédiaire, un vecteur pour les créations artistiques (Photographie, peinture, sculpture, vidéo, etc.)._ Mimesis : terme issu du grec, Mimêsis, qui signifie imitation, tiré <strong>de</strong> la poétique d'Aristote et quidéfinit l'œuvre d'art comme une imitation du mon<strong>de</strong> tout en obéissant à <strong>de</strong>s conventions (Larousse)._ Modèle : objet, œuvre, image, attitu<strong>de</strong>, démarche, personnage etc. réels ou imaginaires,susceptibles d’inspirer ou d’être reproduits, imités, photographiés, filmés ou interprétés._ Motif : modèle, thème plastique d’une œuvre ou d’une structure graphique ornementale ou picturalerépétitive. Expression <strong>de</strong>s impressionnistes "peindre sur le motif" par opposition à la peinture enatelier d’un paysage recomposé ou reconstitué._ Objet : produit <strong>de</strong> l'activité humaine, créé et fabriqué dans un certain but fonctionnel ouesthétique. Introduit dans la peinture par les cubistes (Georges BRAQUE, Pablo PICASSO),détourné par Marcel DUCHAMP dans ses ready-ma<strong>de</strong>, mis en scène dans les installations et lesenvironnements, l'objet occupe une place majeure dans l’art <strong>de</strong>puis le début du XX ème siècle._ Original : surprenant, inattendu, caractérisé par une rupture ou une transgression <strong>de</strong>s normeshabituelles (contraire : banal, académique, classique). Œuvre originale : œuvre unique (contraire :multiple). L’original est le point <strong>de</strong> départ d’une reproduction ou d’une fabrication en série._ Papier : matériau fabriqué dans le commerce à partir <strong>de</strong> matières végétales broyées telles quecellulose, bois, fibres, chiffons ou papier (papier recyclé). Il se présente sous forme <strong>de</strong> feuilles plus oumoins épaisses, le grammage indiquant sa masse au m², par exemple 240 g/ m². Il existe <strong>de</strong>s formatsstandardisés comme A5, A2, raisin ou grand-aigle. Le papier peut être fabriqué manuellement pour18


les besoins d'une œuvre comme dans la série <strong>de</strong>s Piscines <strong>de</strong> David HOCKNEY ou encore servir <strong>de</strong>support comme dans la Production Stack, sculpture pile (<strong>de</strong> production) <strong>de</strong> 7500 feuilles <strong>de</strong> papierA4 à jet d’encre, 2010, d’Aleksandra DOMANOVIC._ Paysage : genre artistique, représentation d’un site ou d'un espace réel ou imaginaire, figuratif ounon figuratif, par la peinture, le <strong>de</strong>ssin, la photographie, etc._ Pièce : œuvre d’art contemporain. Termes voisins : travail, production, œuvre ou réalisation. Enarchitecture, unité spatiale qu’il est possible <strong>de</strong> fermer ou non, liée à une fonction. _ Pop Art : initié en Gran<strong>de</strong> Bretagne avec Hamilton la décennie précé<strong>de</strong>nte, mouvement artistiqueanglo-saxon <strong>de</strong>s années 1960 fondé sur l’attention portée au quotidien, au banal et à laconsommation, utilisés comme référents et constituants <strong>de</strong>s œuvres : Andy WARHOL, JamesROSENQUIST, Roy LICHTENSTEIN (USA). L’équivalent français serait le Nouveau réalisme._ Présentation : manière <strong>de</strong> donner à voir une œuvre, qui implique <strong>de</strong>s choix techniques lors <strong>de</strong> laréalisation et <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> mise en espace ou mise en scène pour l’exposition ou la diffusion.Question <strong>de</strong>venue fondamentale dans l’art <strong>de</strong>s XX et XXI° siècles._ Projeter : action <strong>de</strong> montrer à l'écran ou sur un plan <strong>de</strong>s ombres, <strong>de</strong>s images fixes (diapositives…)ou animées (cinéma)._ Ready-ma<strong>de</strong> : catégorie d’œuvres inventée par Marcel DUCHAMP qui relèvent <strong>de</strong> la seuleappropriation d’un objet <strong>de</strong> l’environnement quotidien par l’artiste et non pas <strong>de</strong> sa fabrication._ Référent : objet, sujet, élément réel ou imaginaire auquel renvoie une représentation._ Relief : œuvre comportant <strong>de</strong>s éléments qui se détachent plus ou moins d’une surface (bas-reliefégyptien sculpté sur une colonne). Le relief caractérise la présence d’une troisième dimension dansun objet globalement plan. Il est intermédiaire entre le plan (<strong>de</strong>ux dimensions) et la ron<strong>de</strong>-bosse <strong>de</strong> lasculpture (trois dimensions). Ainsi est-il plus prononcé dans le haut-relief que dans le bas-relief._ Répétition : réitération d'une même action, d’une motif, d’une image, etc._ Réplique : reproduction, copie, double d’un objet -généralement artistique ou esthétique- exécutéepar l’artiste. Réponse, réaction (au théâtre phrase <strong>de</strong> l’acteur qui répond à un autre acteur)._ Représentation : la représentation consiste à faire apparaître l'image d'un objet, d’un personnage,d’un paysage, d’un concept, etc._ Reproduction : copie à l'i<strong>de</strong>ntique ou ressemblante d'un "original" (peinture, image, sculpture, etc.)en un ou plusieurs exemplaires par un procédé technique particulier comme la photographie, laphotocopie, la sérigraphie, le moulage, le copier coller en informatique, etc._ Scénographie : vient du Grec Skene (scène) et graphein (écrire), désigne l’art d’organiser l’espace<strong>de</strong> la scène._ Sculpture : œuvre tridimensionnelle (tria<strong>de</strong> bas-relief, haut-relief, ron<strong>de</strong>-bosse) obtenue par additionou par soustraction, soit par mo<strong>de</strong>lage (terre, pâte à mo<strong>de</strong>ler par exemple), soit par taille directe19


(marbre, bois, pierre, ivoire), ou par moulage (bronze, matériaux synthétiques) ou encore parassemblage (matériaux rendus solidaires). La sculpture contemporaine intègre <strong>de</strong>s formes nouvellescomme <strong>de</strong>s performances (Sculptures vivantes Gilbert et Georges) ou <strong>de</strong>s installations._ Série : ensemble ou suite d'éléments <strong>de</strong> même nature ou possédant <strong>de</strong>s points communs (portraits,images, objets, etc.). C'est une suite hiérarchisée ou non, par opposition à la suite ordonnée quiconstitue une séquence._ Simulacre : image, idole. Apparence sensible qui se donne pour une réalité, un fantôme, uneillusion, un semblant <strong>de</strong> quelque chose. « Ce combat n’est plus que comme un simulacre <strong>de</strong> bataille »André GIDE, le simulacre peut être perçu comme une parodie, le sens touche au grotesque. Objet quien imite un autre (Petit Robert)._ Socle : support d’une sculpture. Il existe <strong>de</strong>s sculptures sans socle (et <strong>de</strong> rares socles sanssculpture : Le socle du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Piero MANZONI, 1961)._ Statue/statuaire : sculpture figurative représentant un ou plusieurs personnages (ou <strong>de</strong>s animaux)avec ou sans accessoire : en pierre, ivoire, marbre, bronze, etc. Si toute statue est une sculpture, unesculpture n’est pas nécessairement une statue !_ Style : qualité <strong>de</strong> ce qui a un caractère singulier, le style personnel d’un artiste, parfois confonduavec la touche, par exemple le style Van GOGH est associé à sa touche particulière. BertrandLAVIER utilise d’ailleurs cette touche Van GOGH pour certaines pièces, il recouvre littéralement <strong>de</strong>peinture un objet pour le peindre, Pacific blue Picasso, 2005 ; Appareil photo Canon, 1981.C’est ce qui correspond à <strong>de</strong>s normes esthétiques précises et repérables dans l'histoire. Par exempleun style <strong>de</strong> meubles (sièges, bibliothèques, miroirs, lits, chan<strong>de</strong>liers, grilles <strong>de</strong> cheminées) comme lestyle (hybri<strong>de</strong>) CHIPPENDALE 1754-1765, qui s’inspire <strong>de</strong> trois tendances :- un style rococo inspiré <strong>de</strong> l’art français,- un style chinois imitant <strong>de</strong>s treillages <strong>de</strong> bambous et <strong>de</strong> toits en pago<strong>de</strong> et <strong>de</strong> personnagesorientaux,- et un style néo-gothique._ Sujet : prétexte à peindre, ce qui est présenté ou représenté dans une œuvre, son thème. Au XX èmesiècle, la peinture <strong>de</strong>vient sujet <strong>de</strong> la peinture._ Support : surface ou matière qui reçoit la trace d'un outil ou sur lequel sont déposés <strong>de</strong>s matériauxcomme une couche <strong>de</strong> peinture, d’encre ou <strong>de</strong> pigments, ou encore <strong>de</strong>s éléments tridimensionnels.Dans le langage technique, on parle <strong>de</strong> subjectile. Un support peut être passif (neutre, il se faitoublier), actif (il modifie la trace <strong>de</strong> l'outil ou le matériau) ou encore productif (il produit lui-même latrace, par exemple lors d’un pliage). En sculpture, le support est un socle._ Traits : ligne tracé sur un support quelconque, façon d’exprimer, <strong>de</strong> dépeindre, <strong>de</strong> décrire quelquechose ou quelqu’un. Élément i<strong>de</strong>ntifiable, caractéristique, reconnaissable (généralement du visage)d’une personne ou d’un objet._ Tridimensionnel : ce qui se développe dans les trois dimensions <strong>de</strong> l’espace. Un objettridimensionnel possè<strong>de</strong> une largeur, une profon<strong>de</strong>ur et une hauteur._ 3D printing : cette technique (révolutionnaire) permet à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> créer, <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>s pièces(*P.A.O, C.A.O, D.A.O) par un processus manufacturier additif « additive manufacturing » se20


distinguant du « subtractive manufacturing process » qui pour fabriquer <strong>de</strong>s pièces, coupe, perce,enlève <strong>de</strong>s éléments. L’imprimante 3D dépose un matériel/matériau (plastique, nylon, acier, etc.) enfines couches successives jusqu’à l’obtention <strong>de</strong> la pièce conçue sur l’ordinateur*._ Variation: procédé qui consiste à utiliser un même motif en le transformant <strong>de</strong> diverses manières,<strong>de</strong> façon qu'il <strong>de</strong>meure toutefois i<strong>de</strong>ntifiable (séries <strong>de</strong> Marilyn par Warhol).VerbesLes verbes retenus peuvent désigner <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> travail théorique mais, également,<strong>de</strong>s opérations plastiques. Ils décrivent <strong>de</strong>s actions mises en œuvre dans l’organisation formelle,matérielle, spatiale… <strong>de</strong> chaque pièce et extrapolent à <strong>de</strong>s domaines parfois transversaux._ Copier : à l’ère du numérique, <strong>de</strong> l’informatique et d’internet, les bootlegs copient, remixent laproduction culturelle originale. Chaque image cultuelle ou culturelle peut être copiée, dupliquée,réappropriée, photoshopée…_ Citer : action d’utiliser, <strong>de</strong> nommer, <strong>de</strong> mentionner, d’assigner une paternité, <strong>de</strong> créer uneoccurrence ou une dialectique entre sa pratique et celle d’un autre artiste._ Contextualiser : mettre dans un environnement particulier, tenir compte <strong>de</strong>s facteurs, <strong>de</strong>sparamètres externes et les intégrer dans son œuvre, dans sa pratique, dans sa démarche. OliverLARIC propose une pièce en écho avec le contexte d’Annemasse en rappelant la violence <strong>de</strong>s luttesentre les <strong>de</strong>ux religions. Des sculptures <strong>de</strong> Saints Catholiques détruits par les iconoclastes provenant<strong>de</strong> Genève et du Temple <strong>de</strong> Saint-Gervais qui possè<strong>de</strong> une sculpture (<strong>de</strong> Saint François d’Assiseprobablement) défigurée._ Couper : terme utilisé au cinéma, c’est l’action <strong>de</strong> choisir et <strong>de</strong> ne retenir que certains plans d'unfilm sur un banc <strong>de</strong> montage. Le final cut est le montage définitif d’un film (appelé parfois la version duréalisateur). Le raccord cut est un raccord direct sans aucun effet entre <strong>de</strong>ux plans, c’est unetransition couramment employée entre <strong>de</strong>ux plans d’une même séquence, une image/scène estcoupée et une autre apparaît à la place._ Décliner : énoncer, énumérer, exposer, donner à voir, présenter les multiples formes, déclinaisons,versions d’une image ou d’un objet._ Exposer : présenter, donner à voir, rendre visible, révéler à un public <strong>de</strong> manière à attirer l'attentionet le regard sur <strong>de</strong>s objets artistiques, dans un lieu spécifiquement dédié, institutionnel (muséal) ounon (Exemple d’un espace public : Allotopie, <strong>de</strong> Roberto MARTINEZ)._ Illustrer : accompagner, orner d’images (d’Épinal fin du XVIII ème siècle), <strong>de</strong> gravures, d’illustrationsun texte, un document, un livre ou un journal._ Installer : disposer, déposer, mettre en situation dans un environnement, un lieu, un espace <strong>de</strong>stinéou non à accueillir une « pièce », une œuvre, une installation._ Juxtaposer : poser, mettre à côté <strong>de</strong>, collusion <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux éléments sur un même espace, un mêmesupport.21


_ Métisser : hybri<strong>de</strong>r, mixer, mélanger, associer, greffer, croiser, manipuler <strong>de</strong>s éléments, objets,images, techniques ou matériaux._ Monter : terme utilisé au cinéma, c’est l’action <strong>de</strong> choisir et d'assembler les plans d'un film sur unbanc <strong>de</strong> montage. Actuellement, le montage est souvent numérique. À l’époque du muet,l'importance du rôle du montage est particulièrement montrée et démontrée par (l’effet expérimenté en1922 <strong>de</strong>) Kouletchov, tandis que son contemporain Eisenstein, dans ses ouvrages Film form et Filmsens, élabore une théorie du montage qui influencera <strong>de</strong> nombreux cinéastes._ Multiplier : proliférer, répéter à l’envi, reproduire en grand nombre un ou <strong>de</strong>s motifs, <strong>de</strong>s formes,<strong>de</strong>s éléments._ Reproduire : refaire, créer <strong>de</strong> nouveau, s’approprier un élément en le copiant, en le citant._ Varier : créer <strong>de</strong>s variations permet <strong>de</strong> manipuler à loisir <strong>de</strong>s images, <strong>de</strong>s éléments, <strong>de</strong>s objets.En regard <strong>de</strong>s démarches exposées :_ Bootlegs : terme issu <strong>de</strong> l’anglais, littéralement « Jambe <strong>de</strong> botte ». Historiquement ce terme puisesa source dans la prohibition <strong>de</strong>s années 1920 aux Etats-Unis lorsqu’un individu cachait <strong>de</strong> l’alcooldans la partie montante <strong>de</strong> sa botte. En s’appuyant sur l’usage précé<strong>de</strong>nt, le terme désigne tout acteillégal, prohibé et concerne également les trafics d’enregistrement « pirate » audio et vidéo. Lepremier bootleg <strong>de</strong> rock est l’enregistrement <strong>de</strong>s Rolling Stones Live’r than You’ll Ever Be en 1969.Par extension ce terme peut désigner à la fois un personnage <strong>de</strong> comics fictif, un jouet faux etcontrefait, un jeu vidéo piraté, ou encore <strong>de</strong>s albums <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> divers groupes._ Cut up : technique aléatoire (à l’origine) <strong>de</strong> collage littéraire inventée par l’auteur et artiste BrionGYSIN puis expérimentée par William Seward BURROUGH (inventeurs <strong>de</strong> la Dream machine, seulobjet artistique à regar<strong>de</strong>r les yeux fermés). Cela consiste à copier puis à coller, juxtaposer, combiner<strong>de</strong>s fragments au hasard puis <strong>de</strong> les juxtaposer, un sens nouveau émerge alors. Le cut up estétroitement lié au contexte <strong>de</strong> l’époque, <strong>de</strong> la beat generation, <strong>de</strong>s diverses expérimentations tentant<strong>de</strong> reproduire <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> produits hallucinogènes. Aujourd’hui cette technique est employée dans<strong>de</strong>s montages cinématographiques et vidéographiques._ Digital natives : un natif numérique est une personne qui est née et qui a toujours connu unenvironnement technologique et numérique. Cette personne est (re)liée à l’informatique et à internet(connaît le Web, le GSM, le PC, etc.)._ Image taillée : L’image taillée est la représentation d’un personnage divin en sculpture. Dansl’Exo<strong>de</strong> 20:1-4, texte d’Ésaïe (environ 900 ans AV.J.-C.) il est écrit : Tu ne te feras point d’imagetaillée, ni <strong>de</strong> représentation quelconque <strong>de</strong>s choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bassur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre._ Installation : l’installation est une technique ou une œuvre. C’est la disposition <strong>de</strong> matériaux etd’éléments divers dans un espace donné. Le terme a été inventé afin <strong>de</strong> désigner <strong>de</strong>s productionsartistiques ne relevant plus <strong>de</strong> la sculpture, tout en étant en trois dimensions. C’est un mo<strong>de</strong>d'expression artistique apparue dans les années 1960. Qui désigne un dispositif qui se déploie dansle lieu d’exposition et en exploite -ou non- les spécificités. L’installation englobe toutes les formes <strong>de</strong>production et <strong>de</strong> reproduction possibles, <strong>de</strong>s objets, <strong>de</strong>s moniteurs et/ou écrans vidéo… assurant unprincipe <strong>de</strong> cohésion à l’ensemble.22


_ Mashup ou mash-up : pot-pourri également appelé bootleg, bastard pop ou VS (versus enopposition d’une pièce musicale à une autre) est un genre musical hybri<strong>de</strong> qui consiste à mélanger,associer, juxtaposer dans un même morceau, d’autres chansons ou titres préexistants. En général ils’agit d’ajouter la partie vocale d’un morceau sur la partition musicale d’un autre. Le mashup est engénéral l’apanage <strong>de</strong>s DJs, il trouve son origine dans la volonté <strong>de</strong> certains artistes à recycler touteforme <strong>de</strong> musique du sampling, à la reprise, au medley (par exemple Jive BUNNY et ses medleysRock)._ Plateforme collaborative : est un espace dédié au travail virtuel. Le site a vocation à rassemblertous les éléments, les outils liés à la conduite d’un projet et le met à disposition <strong>de</strong>s différentespersonnes, <strong>de</strong>s contribuables (digital natives). L’objectif étant d’optimiser, <strong>de</strong> réaliser une synergieentre les différents acteurs <strong>de</strong> faciliter tout flux d’échange, toute communication._ Référence : qui se rapporte à, qui est en lien ou en filiation avec quelque chose. La référence est unmodèle, un repère, un critère permettant <strong>de</strong> réaliser, <strong>de</strong> concrétiser une idée ou une forme._ Symbole : figure impliquant un lien <strong>de</strong> ressemblance entre signifiant et signifié. Signe <strong>de</strong>reconnaissance dans un référent historique, social et culturel. Exemple : le building symbolisel'architecture contemporaine._ Stéréotype : est une image, une représentation mentale ou une opinion toute faite, banale, appeléeaussi cliché. À l’origine, le stéréotype est d’ailleurs le cliché typographique utilisé pour <strong>de</strong>s tiragesmultiples en imprimerie._ Version : façon <strong>de</strong> présenter, d’exposer, <strong>de</strong> montrer quelque chose. C’est une interprétation, unevariante, une adaptation, une certaine traduction, une exécution qui varie par rapport au modèleoriginal, à la référence initiale.Abécédaire spécifiqueRegroupe <strong>de</strong>s notions inhérentes à chaque démarche. Ces <strong>de</strong>rnières sont in<strong>de</strong>xées à une dimensionplus sensible et plus visuelle que les notions générales et proposent les schémas qui prési<strong>de</strong>nt à lacréation plastique.1/ à la démarche d’Oliver LARIC- Essai vidéo- Critique <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la société (mass médias) <strong>de</strong> loisirs et <strong>de</strong> consommation ainsi que <strong>de</strong>la nouvelle culture contemporaine (gaming, internet, vidéo, cinéma, etc.)- Hybridation florale : orchidées « Aung San Suu Kyi »)- Limite <strong>de</strong> l’art, <strong>de</strong> l’objet d’art (objet dard) carte postale, pen<strong>de</strong>ntif- Prise en compte du contexte historique (iconoclastes <strong>de</strong> la réforme protestante)- Promotion virale- Question <strong>de</strong> l’image, <strong>de</strong> l’original (authenticité, aura unique, qualité selon Walter BENJAMINattribuée, intrinsèque, inhérente à toute œuvre d’art unique) à la reproduction <strong>de</strong> copies- Recyclage- Travail sériel, répétition.23


2/ à la démarche d’Aleksandra DOMANOVIC- Accumulations, empilements d’images-objet- Antiquisation/Antiquomania, processus et tendance actuelle <strong>de</strong> l’art public et <strong>de</strong> l’architecture<strong>de</strong> certains pays <strong>de</strong> l’Est consistant à les re-glorifier, à leur donner une secon<strong>de</strong> vie(« résurrection »), Historicisme- Culture Turbo, référence à Turbofolk, style <strong>de</strong> musique populaire <strong>de</strong>s Balkans,Turbosculpture- Kitsch- Morphing féminisé (Marilyn-Mao, Philippe HALZMAN, 1952 (Photographie)-1981(Impression) <strong>de</strong> 250 exemplaires, http://29.media.tumblr.com/tumblr_l48hplocPj1qzpmaio1_500.jpg)- Place <strong>de</strong> la sculpture publique en ex-Yougoslavie- Ta<strong>de</strong>lakt (fait partie <strong>de</strong>s stucs), technique traditionnelle d’enduit <strong>de</strong> chaux (<strong>de</strong> Marrakech) àl’eau, brillante et imperméable.3/ à leur démarches- (2 ème ou 3 ème ) Vague <strong>de</strong> travaux entamés sur internet, intérêt pour les nouveaux mass média- Question du statut <strong>de</strong>s images (typologie, archive/documentaire, artistique, fictionnelle...)- Question du statut, le rôle, la position <strong>de</strong> l’artiste- Question autour <strong>de</strong> la notion d’original, <strong>de</strong> la copie, <strong>de</strong> la version- Économie <strong>de</strong> moyens plastiques- Prise en compte du contexte politique, économique (société <strong>de</strong> consommation), culturel- Évolution <strong>de</strong> la culture, plus culture horizontale que verticale (culture savante)- Art comme terrain et espace d’expérimentations, <strong>de</strong> questionnements- Relations directes avec le public.24


<strong>Site</strong> officiel d’Aleksandra DOMANOVICwww.aleksandradomanovic.comSITOGRAPHIE<strong>Site</strong> officiel d’Oliver LARIChttp://oliverlaric.com/Article Internet on amasse les copies, concernant le travail et la démarche d’Oliver LARIChttp://www.ecrans.fr/Internet-on-amasse-les-copies,12124.html<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> la villa du parchttp://www.villaduparc.com/in<strong>de</strong>x.html<strong>Dossier</strong> <strong>de</strong> Pressehttp://www.villaduparc.com/programmation-<strong>de</strong>-la-villa-du-parc/archives-<strong>de</strong>-la-villa-duparc/criticalpop/dp_domanovic_laric.pdf----------------------------------------------------------------------------------------------------------Banque d’image Getty Imagehttp://www.gettyimages.com/http://www.gettyimages.fr/?esource=google+FRA_<strong>Site</strong>_Links_Getty_Image_Exact&kw=FR+getty+image+Exact&lid=ssfqW5lwz&pcrid=8546642086&property=GI<strong>Site</strong> <strong>de</strong> Ophir KUTIEL alias KUTIMAN proposant <strong>de</strong>s remixes visuels et sonores provenant <strong>de</strong> Youtube, permettant <strong>de</strong>s rencontres improbables d’artistes disséminés sur la toile du web.http://thru-you.com/#/intro/<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> Jive BUNNYhttp://www.jivebunny.com/<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> Brian BURTON alias Danger Mousehttp://www.dangermousesite.com/<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> James ROSENQUISThttp://www.jimrosenquist-artist.com/<strong>Site</strong> (spécialisé dans le brassage/mixage) permettant à tout un chacun <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s juxtapositionsentre sons et imageshttp://tubedubber.com/25


<strong>Site</strong> d’imagerie d’Épinalhttp://www.imagerie-epinal.com/in<strong>de</strong>x/Page du centre Pompidou consacrée à Marcel DUCHAMPhttp://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ens-duchamp/ens-duchamp.htmLe déjeuner sur l’herbe PICASSO-MANEThttp://www.musee-orsay.fr/fr/evenements/expositions/au-musee-dorsay/presentation-<strong>de</strong>taillee/article/picasso-manet-le-<strong>de</strong>jeuner-sur-lherbe-20437.html?S=1&tx_ttnews[backPid]=649&cHash=5199be3d01&print=1&no_cache=1&<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> Gilbert GARCINhttp://www.gilbert-garcin.com/<strong>Site</strong> officiel <strong>de</strong> LENA GIESEKEhttp://www.lena-gieseke.com/guernica/Diverses plateformes collaborativeshttp://www.loshadka.org/http://nastynets.com/http://www.spiritsurfers.net/http://www.vvork.com/26

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