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Mensuel protestant belge

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oupde projecteurPréparé par Aldo BENINI,pasteur à Dour, Hainaut occidental“L’homme qui marche”Le pèlerin est d’abord un homme quimarche. Le judaïsme nous enseignequ’il faut sortir de son pays. C’estl’injonction faite à Abraham : « sorsde chez toi », (Lèkh-lèkhâ, c’est-à-dired’Ur, en Chaldée) « vas-t’en de tonpays, de ta famille et de la maisonde ton père dans un pays que je temontrerai » (Genèse 12, 1). Le christianismeenseigne que ce n’est pas toutde sortir, il faut aussi suivre, selon lemot de Jésus : « suis-moi » (Lc 18, 22),et donc Le suivre, lui, Jésus, commePierre le comprendra : « voilà quenous, en quittant tout ce qui nousappartenait, nous t’avons suivi » (Lc18, 28) – et comme Jésus le confirme :« Amen, je vous le dis, personnen’aura abandonné maison, femme,frères, parents ou enfants, à cause durègne de Dieu qui ne reçoive beaucoupplus dans ce temps-ci, et dansle siècle à venir, la vie éternelle » (Lc18, 29). L’islam, enfin, enseigne qu’ilfaut arriver, et se tenir devant le Seigneurqui est le terme du pèlerinage :« Seigneur, me voici », Labbayka-Llâhumma labbayk. C’est la talbiyah,la réponse du pèlerin à l’injonctiondivine : « appelle les hommes au pèlerinage: ils viendront à toi, à pied ou« Celui qui ne voyagepas ne connaîtpas la valeurdes hommes. »(Proverbe maure)Juillet 2007 gMosaïquesur toute monture élancée » (CoranXXII, 27).Au long de leur marche, les pèlerinsse saluent, en grande fraternité. Ainsides foules qui se pressent aux sourcesdu Gange : « tous sont frères encette remontée. Tous communienten l’unique Source », dit Henri LESAUX. Les juifs marchent, avec leursfamilles et leurs biens, vers un pays,une « Terre Promise ». Les chrétiensmarchent, mais en ayant tout abandonnéet en suivant leur Divin maître,en direction du Royaume de Dieu.Les musulmans marchent vers laMaison Sainte qui est le centre de lacommunauté, de la Ummah, et c’esten se dépouillant provisoirement detout, en état de ihrâm qu’ils y parviennent.Enfin, les Hindous marchentvers les hauteurs des Himalayas, pourretourner à la “source”, pour rencontrerle Seigneur des Sources, et s’ils« Qui n’a pas quittéson pays est plein depréjugés. »meurent en chemin, « n’est-ce pasl’atteinte immédiate de la Source ? ».Ce faisant, ils accomplissent le rite dupèlerinage.Le pèlerin, cet homme qui marche, estun homme qui a réappris à marcher,ayant renoncé à ses “drogues” habituelles.« Les drogues, écrivait BruceChatwin, sont des véhicules pourdes gens qui ont oublié commentils marchaient ». Ainsi, le pèlerin estfondamentalement un homme quiéprouve soudain le besoin de marcher,parce que ses pensées sont àl’étroit, parce qu’il se sent “emmuré”dans sa vie sédentaire. S’il avait suivisa fantaisie, on l’aurait appelé voyageur.Mais, accomplissant un rite, ilest pèlerin.Aldo BENINIEPUB, pasteur à Dour(Extrait de “Les rites du voyage” - parJean MONCELON in Chemins … Bulletind’information Numéro 4 – Avril 2002- Association de Coopération Interrégionale- Les chemins de Saint-Jacquesde Compostelle - 4, rue Clémence IsaureF – 31000 TOULOUSE - www.chemincompostelle.com)(Carlo GOLDONI)PAGE3

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