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EGLISE SAINT-MARTIN de BOVILLE (ou ... - Mairie de Balma

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<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESREMERCIEMENTSN<strong>ou</strong>s adressons nos premiers remerciements à M. Alain Fillola, maire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, qui gar<strong>de</strong>une oreille t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs attentive à la mise en valeur du patrimoine <strong>de</strong> sa ville et sans lequel ce projetn'aurait pas pu ab<strong>ou</strong>tir. En effet, l'objectif premier est la mise à disposition <strong>de</strong> ce document à t<strong>ou</strong>t<strong>Balma</strong>nais et <strong>Balma</strong>naise curieux <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> sa ville, puisqu'il fera partie <strong>de</strong>s ress<strong>ou</strong>rces auprêt proposées par la bibliothèque municipale.N<strong>ou</strong>s adressons ensuite t<strong>ou</strong>s nos remerciements aux premiers lecteurs qui ont bien acceptéle rôle <strong>de</strong> correcteurs avant la <strong>de</strong>rnière m<strong>ou</strong>ture : Mmes Ducap, Lat<strong>ou</strong>r et Portes, <strong>de</strong> l'association«Histoire Vivante <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>» ainsi que celle <strong>de</strong> Gérard Batisse, prêtre <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>.Egalement merci à Mme Gisquet qui n<strong>ou</strong>s a gentiment <strong>ou</strong>vert l'église p<strong>ou</strong>r une visite nécessaireavant cette mise en page.N<strong>ou</strong>s adressons t<strong>ou</strong>s nos remerciements à titre posthume à t<strong>ou</strong>s ceux qui n<strong>ou</strong>s ont précédédans le récit <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, notamment à Victor Allègre et Clément Martin.N<strong>ou</strong>s remercions enfin t<strong>ou</strong>s nos proches p<strong>ou</strong>r leur s<strong>ou</strong>tien et enc<strong>ou</strong>ragements chaleureuxt<strong>ou</strong>t au long <strong>de</strong> cette rédaction.Croquis <strong>de</strong> Roger Pra<strong>de</strong>lles1


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESSOMMAIREPREAMBULEA- SON NOM: <strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong>B- HISTORIQUE <strong>de</strong> l‘<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong>C- L‘ASSOCIATION «RESTAURATION <strong>de</strong> L‘<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong><strong>BOVILLE</strong>» (1964-1967) et SES TEMOINSD- L‘<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> DE <strong>BOVILLE</strong> DE NOS JOURSE- SOURCESF- TABLE <strong>de</strong>s ILLUSTRATIONSG- LISTE DES ANNEXESANNEXES2


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESPhoto <strong>de</strong> Michel Chau<strong>de</strong>t 1PREAMBULE : Un triple objectif s<strong>ou</strong>s-tend ce document : le premier principe est fondé sur le droit <strong>de</strong> savoir. A partir du moment où <strong>de</strong>s recherchesont été menées p<strong>ou</strong>r retracer l'histoire d'un monument, il est important <strong>de</strong> les rassembler et<strong>de</strong> les faire partager aux personnes intéressées. Ce document est <strong>de</strong>stiné à t<strong>ou</strong>s les<strong>Balma</strong>nais et <strong>Balma</strong>ises <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>-Lasbor<strong>de</strong>s. le second part du fait que cette église par la «beauté sobre» et les «dimensions intimes» ²qu’elle offre aux fidèles et aux visiteurs mérite une visite commentée, au moins une foisl’an, lors <strong>de</strong>s j<strong>ou</strong>rnées du patrimoine, ce qui p<strong>ou</strong>rra être réalisé à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce document. le troisième rejoint une phrase <strong>de</strong> José Cabanis, lisible sur les murs <strong>de</strong> la médiathèque <strong>de</strong>T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se qui porte son nom : «Chaque créature, unique et incomparable, aurait mérité<strong>de</strong>puis que le mon<strong>de</strong> existe <strong>de</strong> laisser son témoignage; ce serait celui d’une vie, t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rspathétique, et riche, et imprévue, même p<strong>ou</strong>r les plus humbles et les plus méconnus».N<strong>ou</strong>s avons estimé que la ville <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>-Lasbor<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vait profiter <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnierstémoignages <strong>de</strong> personnes qui ont aimé leur village et se sont investies pleinement à laconservation <strong>de</strong>s lieux et <strong>de</strong>s monuments quels qu’ils soient ainsi qu’à leurembellissement. Ce document propose un hommage à la <strong>de</strong>rnière association qui a oeuvréen faveur <strong>de</strong> la petite église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s, dont sa prési<strong>de</strong>nte, Mme B.Cabanis, veuveJosé Cabanis, a pu témoigner quelques mois avant son décès.—————————————1 Photographe <strong>Balma</strong>nais qui a exercé son art avenue C<strong>ou</strong>peau avec sérieux, générosité, talent et passion2 Mots empruntés à Victor Allègre, dans le fascicule écrit en septembre 1967 – Annexe 13


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESA- SON NOM : <strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong>D'une part, le nom <strong>de</strong> Boville (<strong>ou</strong> Beauville) est cité au XIIIème siècle où <strong>Balma</strong> estappelée «Villam <strong>Balma</strong>rii Bovilloe et <strong>de</strong> Pinu» incluant les trois localités actuelles <strong>de</strong><strong>Balma</strong>, Beauville et Pin <strong>Balma</strong>. En effet, l‘église <strong>de</strong> Saint-Martin dépendait avant laRévolution (1789) <strong>de</strong> l‘église Saint-Pierre du Pin <strong>Balma</strong>. Alors que la carte Cassinimentionne le nom <strong>de</strong> Saint-Martin <strong>de</strong> Boville, le nom <strong>de</strong> Saint-Martin <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>sapparaît sur la carte <strong>de</strong> Jaillot, dès 1706.D'autre part, le nom <strong>de</strong> Boville est à rapprocher <strong>de</strong> « bovin ». En effet, n<strong>ou</strong>s savonsque les b<strong>ou</strong>chers <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se l<strong>ou</strong>aient les terres <strong>de</strong> l‘Hers, p<strong>ou</strong>r y faire paître leursbêtes, par conséquent non loin <strong>de</strong> la colline sur laquelle est perchée l'église. Saint-Martin est le symbole <strong>de</strong> la valeur universelle du partage. Il est aussi connucomme « l’apôtre <strong>de</strong>s campagnes» 3En bref, né en 316 en Pannonie (actuelle Hongrie), il vécut à Pavie en Italie car son pèreétait au service <strong>de</strong> l‘armée romaine. Il fut enrôlé <strong>de</strong> force à l‘âge <strong>de</strong> 15 ans comme cavalier <strong>de</strong>cette même armée. En 337, en garnison à Amiens, en France, il partagea la moitié <strong>de</strong> sonmanteau p<strong>ou</strong>r la donner à un pauvre qui m<strong>ou</strong>rait <strong>de</strong> froid. Il eut alors la révélation <strong>de</strong> la foi et seconvertit au christianisme. Il a été fait évêque <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>rs, le 4 juillet 371. Il créa le monastère <strong>de</strong>Marm<strong>ou</strong>tier, près <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>rs, et fonda les premières églises rurales <strong>de</strong> la Gaule. Saint-Martinm<strong>ou</strong>rut le 8 novembre 397 à Can<strong>de</strong>s-Saint-Martin et fut enterré le 11 novembre à T<strong>ou</strong>rs. La fête<strong>de</strong> la Saint-Martin est <strong>de</strong>puis le 11 novembre.P<strong>ou</strong>r la petite histoire, savez-v<strong>ou</strong>s d‘où vient l‘expression «l‘été <strong>de</strong> la Saint-Martin»?Il existe <strong>de</strong>ux versions :Les T<strong>ou</strong>rangeaux qui désiraient conserver la dép<strong>ou</strong>ille <strong>de</strong> leur évêque, mort à Can<strong>de</strong>s-Saint-Martin, profitèrent du sommeil <strong>de</strong>s Poitevins pendant la nuit p<strong>ou</strong>r déj<strong>ou</strong>er leursurveillance. Ils <strong>de</strong>scendirent le cercueil dans un bateau et le transportèrent sur la Loirejusqu'à T<strong>ou</strong>rs. T<strong>ou</strong>t le long <strong>de</strong> son passage, les bords <strong>de</strong> la Loire se mirent à refleurir : c'estce que l'on a appelé « l'été <strong>de</strong> la Saint-Martin ».En passant à cheval aux portes d'Amiens par un j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> mauvais temps, un 11 novembre, ilvit un malheureux vêtu <strong>de</strong> haillons, battu par la pluie et le vent… Alors Martin enleva songrand manteau <strong>de</strong> cavalier et le c<strong>ou</strong>pa en <strong>de</strong>ux avec son épée p<strong>ou</strong>r en donner la moitié à cepauvre homme. Saint-Martin continua sa r<strong>ou</strong>te s<strong>ou</strong>s la pluie et le vent, qui s<strong>ou</strong>fflait si fortqu'il semblait v<strong>ou</strong>loir lui arracher ce qui lui restait <strong>de</strong> son manteau. Mais s<strong>ou</strong>dain le vents'est calmé et les nuages se sont dispersés p<strong>ou</strong>r faire place à un beau soleil qui réchauffa sibien l'atmosphère que le cavalier dut enlever son manteau… C'est le fameux ―été <strong>de</strong> laSaint-Martin‖, qui se ren<strong>ou</strong>velle à chaque automne par <strong>de</strong> belles éclaircies, en signe <strong>de</strong> cebeau geste <strong>de</strong> charité accompli par le bon Saint-Martin, immortalisé par les sculpteurs…Il existe <strong>de</strong> nos j<strong>ou</strong>rs le «chemin <strong>de</strong> l‘été <strong>de</strong> la Saint-Martin», parc<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> 114 kms qui part<strong>de</strong> Chinon p<strong>ou</strong>r rejoindre T<strong>ou</strong>rs en passant par Can<strong>de</strong>s-Saint-Martin et Langeais.—————————————3 Vie <strong>de</strong> Saint Martin - Annexe 24


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESB- HISTORIQUE et LES DIFFERENTES RESTAURATIONS<strong>de</strong> l’<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong>Cet historique va tenter <strong>de</strong> répondre à quelques énigmes posées par cette église, à partir d‘écritsexistants, dont le livret rédigé par Victor Allègre en 1967, <strong>de</strong>ux <strong>ou</strong>vrages sur l'histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>(Clément Martin en 1981 et Guy Eché en 2011) et <strong>de</strong>s témoignages oraux d'une association <strong>de</strong>paroissiens très active entre 1964 et 1967. 4EPOQUE MODERNE : (du Moyen-âge à la Révolution)Jusqu’au XVIème siècle Le régime paroissial semble établi part<strong>ou</strong>t en Gaule vers l‘an 500. Il fallait dix feux (9personnes p<strong>ou</strong>r 2 feux, soit un total <strong>de</strong> 45 personnes environ) p<strong>ou</strong>r établir une paroisse.Or au IVème siècle, au début <strong>de</strong> l‘implantation du christianisme dans la régiont<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>saine, la zone <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> et du Pin était très peu peuplée. Cependant, si l‘ons‘intéresse aux vocables donnés aux églises <strong>ou</strong> chapelles <strong>de</strong> notre région, n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vonsen déduire que l‘église rurale <strong>de</strong> Saint-Martin, comme la paroisse Saint-Pierre du Pin sontantérieures au Xème siècle. Au XIIIème siècle, <strong>Balma</strong> est appelée «Villam <strong>Balma</strong>rii, Bovilloe et <strong>de</strong> Pinu» (incluantles localités <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, Boville et Pin-<strong>Balma</strong>).Vers 1280, le fief épiscopal <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> était <strong>de</strong>venu baronnie épiscopale et la ville <strong>ou</strong>verteétait <strong>de</strong>venue le «castrum», château bâti à cette époque par Bertrand <strong>de</strong> l‘Isle J<strong>ou</strong>rdain, chanoine<strong>de</strong> la cathédrale Saint-Etienne. Beauville (<strong>ou</strong> Lasbor<strong>de</strong>s), fit partie <strong>de</strong> cette baronnie. C‘est ainsique jusqu‘à la Révolution, les terres <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> appartenaient soit à l‘évêché <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se, soit à<strong>de</strong>s communautés religieuses. Les terres étaient cultivées par <strong>de</strong>s métayers <strong>ou</strong> <strong>de</strong>s fermiers. Labaronnie <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> avait <strong>de</strong>ux consulats, celui du Pin et celui <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>. Les consuls étaientnommés chaque année à la T<strong>ou</strong>ssaint. A Saint-Martin <strong>de</strong> Boville, ils étaient les seuls à p<strong>ou</strong>voirs‘asseoir dans l‘église (seul bâtiment public); les autres fidèles étaient <strong>de</strong>b<strong>ou</strong>t, faute <strong>de</strong> sièges. Le manque <strong>de</strong> documents entre le XIIIème et le XVIIème siècles ne permet pas <strong>de</strong>savoir si l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s a été rebâtie vers la 2 n<strong>de</strong> moitié du XVIème. N<strong>ou</strong>s savonsque l‘église <strong>de</strong> Pin <strong>Balma</strong> en 1570 fut détruite par <strong>de</strong>s tr<strong>ou</strong>pes huguenotes, ce qui laisse àpenser que l‘église St-Martin <strong>de</strong> Beauville n‘a pas dû être épargnée.XVIIème siècleCertains documents pr<strong>ou</strong>vent que, dès le début du XVIIème siècle, on s‘occupe d‘unerestauration indispensable. L‘église <strong>de</strong> St-Martin <strong>de</strong> Boville (<strong>ou</strong> Beauville) dépendait <strong>de</strong> l‘égliseparoissiale <strong>de</strong> Saint-Pierre <strong>de</strong> Pin-<strong>Balma</strong>. Mais les registres <strong>de</strong> Catholicité (baptêmes, mariageset sépultures) étaient tenus par le vicaire <strong>de</strong> Saint-Martin <strong>de</strong> Boville s<strong>ou</strong>s la responsabilité ducuré <strong>ou</strong> recteur <strong>de</strong> la paroisse, d‘une manière très convenable <strong>de</strong> 1625 à 1792 (sauf dans lapério<strong>de</strong> allant <strong>de</strong> 1682 à 1690).Un procès-verbal <strong>de</strong> visite par Jean <strong>de</strong> Ru<strong>de</strong>lle, vicaire général, en 1615 à l‘église St-Martin précisant que le nombre <strong>de</strong> communiants à Lasbor<strong>de</strong>s était <strong>de</strong> 100 (p<strong>ou</strong>r 560 à Pin),signale qu‘il a été <strong>de</strong>mandé et prévu <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> réparations <strong>de</strong>puis plusieurs années.—————————————4 Détails paragraphe E (S<strong>ou</strong>rces)5


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESXVIIIème siècle Le nom <strong>de</strong> Saint-Martin <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s apparaît en 1706, «las bordas» signifiant «lesfermes». Saint-Martin j<strong>ou</strong>it du titre paroissial <strong>de</strong> juillet 1725 à décembre 1726, laps <strong>de</strong> tempspendant lequel l‘église du Pin, détruite en partie par la f<strong>ou</strong>dre, fut frappée d‘interdit parl‘autorité diocésaine. C‘est alors que <strong>de</strong>s procès verbaux <strong>de</strong> visites épiscopales donnentune idée <strong>de</strong> travaux. Celui <strong>de</strong> 1749 précise un état mo<strong>de</strong>ste mais néanmoins acceptable<strong>de</strong>s lieux, ce qui pr<strong>ou</strong>ve que l‘on avait tenu compte du procès-verbal <strong>de</strong> 1730. Ce <strong>de</strong>rnierfaisait état du mauvais état <strong>de</strong>s pavés, <strong>de</strong>s murailles, du tabernacle, <strong>de</strong> la chaire, du vieuxconfessionnal et du bénitier <strong>de</strong> pierre, <strong>de</strong> la maison presbytérale, du clocher et <strong>de</strong>scloches. S<strong>ou</strong>s la cure du prêtre Vidal (1741-1742), l‘église comptait 130 communiants. A cause <strong>de</strong> la dispersion <strong>de</strong>s habitats et du mauvais état <strong>de</strong>s chemins, l‘église étaitfréquentée par les habitants du hameau et quelques voisins immédiats. L‘un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxvicaires qui aidait le recteur <strong>ou</strong> curé <strong>de</strong> la paroisse du Pin résidait à Boville. A partir <strong>de</strong>1730, le presbytère a pu servir aussi à loger le carillonneur, lui-même p<strong>ou</strong>vant faire office<strong>de</strong> fossoyeur et gardien du cimetière. Le curé avait à sa disposition un cheval qui luipermettait d‘apporter les sec<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> la religion, et faire <strong>de</strong>s visites aux mala<strong>de</strong>s dans cettecommunauté où la population vivait dispersée. Jusqu‘en 1766, date <strong>de</strong> la démolition du château <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, un office dominical étaitcélébré dans sa chapelle p<strong>ou</strong>r les habitants <strong>de</strong> Gramont, <strong>de</strong>s Parad<strong>ou</strong>x, <strong>de</strong> Benech, <strong>de</strong> laF<strong>ou</strong>nt. Clément Martin a établi la liste <strong>de</strong> noms <strong>de</strong> vicaires <strong>de</strong> Saint-Martin d‘après le registre<strong>de</strong> catholicité <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, entre 1621 et 1792, pages 119 et 120 <strong>de</strong> son <strong>ou</strong>vrage.AU LENDEMAIN DE LA REVOLUTIONDébut XIXème siècle : quelques menus travaux En 1791, l‘abbé Cinqfrays, vicaire à Saint-Martin, refusa <strong>de</strong> prêter le «serment civique».Il fut «toléré» par les autorités en place jusqu‘en 1792. Il est vraisemblable que l‘églisefut fermée après son départ en clan<strong>de</strong>stinité. La création administrative <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> par les décrets <strong>de</strong> l‘AssembléeNationale et le Concordat <strong>de</strong> 1801 eurent p<strong>ou</strong>r résultat l‘institution <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong><strong>Balma</strong>-Lasbor<strong>de</strong>s dont le siège, l‘église, était «Saint-Martin, au doyenné <strong>de</strong>Saint-Etienne». Ainsi, en février 1803, la paroisse <strong>de</strong> Pin-<strong>Balma</strong> est amputée <strong>de</strong> sescompétences et <strong>de</strong> son territoire. «Saint-Martin <strong>de</strong> Boville, érigé <strong>de</strong> même en paroisse,étendit sa juridiction spirituelle sur la commune entière <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>». L‘abbé JeanLa<strong>de</strong>vèze est nommé curé <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s et figure sur la liste <strong>de</strong>s <strong>de</strong>sservants du cultecatholique dressée le 22 mars 1803 p<strong>ou</strong>r la Haute-Garonne. Il avait déjà exercé àLasbor<strong>de</strong>s en 1776. Un acte du 25 thermidor an XII révèle <strong>de</strong> l‘humidité et en 1807, on refait le chœur et onconstruit une sacristie. Quelques menus travaux d‘entretien à la toiture et au presbytère ont été effectués en1828 par Galan.6


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESXIXème siècleGrâce à l'histoire du château <strong>de</strong> Thégra, l'un <strong>de</strong>s plus anciens domaines <strong>de</strong> la commune, situésur les collines <strong>de</strong> Gramont, n<strong>ou</strong>s savons que son propriétaire fit construire au XIXème, avecl'accord <strong>de</strong> l'archevêque, une chapelle placée à l'entrée du château. Elle évitait aux châtelains (età leurs voisins) <strong>de</strong> se rendre aux offices qui se tenaient alors à l'église Saint-Martin, vétuste etéloignée du château.C'est au milieu <strong>de</strong> ce siècle, que l'on entreprit une sérieuse réparation. L‘instigateur en futle conseil <strong>de</strong> Fabrique 5 <strong>de</strong> l‘église St-Martin avec l‘abbé Saux, curé <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong>puis 1940. 6 En août 1843, un n<strong>ou</strong>veau maire est élu: M. Gabriel Portalez. Il se montre partisan dumaintien pur et simple <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s. Le conseil <strong>ou</strong>vre un cahier <strong>de</strong>s<strong>ou</strong>scription, bien accueilli par les habitants (au nombre <strong>de</strong> 804). Le hameau <strong>de</strong>Lasbor<strong>de</strong>s, allongé sur la r<strong>ou</strong>te menant à Castres et à Revel, possédait alors unepopulation active d’artisans et <strong>de</strong> commerçants en plus du noyau agricole. Monsieur <strong>de</strong>Préserville, s<strong>ou</strong>s intendant militaire en retraite verse par exemple, 1000 francs. La sommela plus mo<strong>de</strong>ste est <strong>de</strong> 1,30 franc. En 1852, soit 9 ans plus tard, un <strong>de</strong>vis révèle qu‘à ce moment-là, l‘église était construiteen briques au sanctuaire et à la sacristie, ainsi que le fond <strong>de</strong> l’église. Les murs <strong>de</strong> la nefétaient en terre. Il y avait un «plafond <strong>de</strong> planches» et pas <strong>de</strong> collatéral. La longueurmentionnée était <strong>de</strong> 18,59m et la largeur <strong>de</strong> 6,82m (3 mètres <strong>de</strong> moins qu’à l’heureactuelle) et seulement <strong>de</strong> 5,32m en hauteur (la moitié <strong>de</strong> la hauteur actuelle). En août1853, le conseil municipal estime que l’église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s doit être conservée tant que lan<strong>ou</strong>velle église (celle <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>) n’est pas terminée. Le conseil <strong>de</strong> fabrique <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s,t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs animé par l’abbé Saux, organise la défense <strong>de</strong> l’église Saint-Martin. Réuni endécembre 1855, il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’agrandir l’église <strong>de</strong> façon à lui permettre <strong>de</strong> rassembler 400à 500 personnes, alors que p<strong>ou</strong>r l’instant, seules 50 personnes peuvent assister à l’officedu dimanche. Il s‘agissait <strong>de</strong> reconstruire les murs latéraux <strong>de</strong>puis le clocher jusqu‘àl’entrée du sanctuaire et <strong>de</strong> les surélever <strong>de</strong> 4,30m. A l’instigation <strong>de</strong> l’abbé Saux, on veutun sanctuaire plus grand et <strong>de</strong>ux collatéraux –nord et sud) p<strong>ou</strong>r d<strong>ou</strong>bler la superficie <strong>de</strong>l’église (350 m2 au lieu <strong>de</strong> 158). En janvier 1856, la municipalité <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> se rend sur les lieux une fois les travauxengagés et constate que l’on «a démoli le sanctuaire et la sacristie bâtis en 1807 et trèssoli<strong>de</strong>s…», «qu’il n’existe plus d’église, transformée en chantier par les habitants <strong>de</strong>Lasbor<strong>de</strong>s», que t<strong>ou</strong>s ces travaux empiètent sur le cimetière déjà trop petit «Des tombesont été démolies et on creuse <strong>de</strong>s fondations n<strong>ou</strong>velles». Le dossier adressé à la préfectureindique que l’église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s est totalement démolie à l’exclusion du clocher-mur. L‘autorisation préfectorale <strong>de</strong> 1855 énumère ainsi les travaux à effectuer : démolition <strong>de</strong>smurs latéraux en terre et briques crues, reconstruction en matériaux et briques cuites <strong>de</strong>même épaisseur que celle du mur du sanctuaire; élévation <strong>de</strong>s murs à 4,30m ; démolition<strong>de</strong> la charpente et reconstruction; construction d’une voûte en briques cuites sur t<strong>ou</strong>tel’étendue <strong>de</strong> l’église. La chapelle <strong>de</strong> la vierge et les fonds baptismaux ont été construits enmême temps. Ils ornent le collatéral gauche, sachant que le collatéral droit n’a pas étéautorisé. Dans ce collatéral, sera incluse une chapelle à la mémoire <strong>de</strong> M. Lassalle-Préserville, chapelle érigée aux frais et à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux soeurs du défunt : Mmes<strong>de</strong> Saunhac et <strong>de</strong> Lalanne, nées <strong>de</strong> Préserville.—————————————5 Conseil <strong>de</strong> paroisse regr<strong>ou</strong>pant l'ensemble <strong>de</strong>s clercs et <strong>de</strong>s laïcs chargé <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s dons <strong>de</strong>s paroissiensainsi que <strong>de</strong>s dépenses effectuées p<strong>ou</strong>r la construction et l'entretien <strong>de</strong>s églises6 Abbé Saux - Annexe 37


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES En 1858, une querelle existante entre l‘administration municipale (et préfectorale) et leconseil <strong>de</strong> fabrique rebondit au moment du paiement du sol<strong>de</strong> ainsi qu‘en 1862, lorsquele conseil <strong>de</strong> fabrique <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au Préfet <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>veaux crédits p<strong>ou</strong>r la réparation dupresbytère, et, avec le clocher, l‘achèvement <strong>de</strong>s travaux à l‘église St-Martin.Le conseil obtient gain <strong>de</strong> cause en 1865 p<strong>ou</strong>r réaliser le n<strong>ou</strong>veau clocher. Depuis 1877, date <strong>de</strong> la restauration du presbytère, il a été question <strong>de</strong> dépensesmoindres p<strong>ou</strong>r travaux d’entretien, conclut Victor Allègre. En avril 1881, le conseil municipal vote la primauté <strong>de</strong> l‘église paroissiale du R<strong>ou</strong>quet,mais l‘archevêché <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se accor<strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> succursale à cette église, aussi bienqu‘il la reconnaît à l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s.XXème SIECLE Au niveau du culte: le <strong>de</strong>rnier abbé, Edmond Deneysses, s’installe à la cure <strong>de</strong> Saint-Martin <strong>de</strong> septembre 1913 à juillet 1937. Après son départ, ce sont les curés <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> Saint-Joseph qui assurent le service religieux à Lasbor<strong>de</strong>s.Au niveau <strong>de</strong> l’édifice:Dans «Histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, jusqu‘à l‘urbanisation», Guy Eché mentionne ce que prévoitle conseil municipal en 1930 «une 2ème tranche <strong>de</strong> travaux (toiture <strong>de</strong> l‘église <strong>de</strong>Lasbor<strong>de</strong>s, clocher <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, etc) à faire exécuter par <strong>de</strong>ux entreprises locales. En1938, «on reparle bien <strong>de</strong>s constructions scolaires, <strong>de</strong> l’extension du cimetière, <strong>de</strong>sréparations à effectuer aux églises, aux sacristies, mais aucune réalisation n‘estengagée». C‘est en 1939 que 3000 francs sont débloqués p<strong>ou</strong>r la sacristie <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s,parmi d‘autres travaux à réaliser en 1940. Mais la plupart <strong>de</strong>s projets seront aj<strong>ou</strong>rnéspar les circonstances du moment, soit la secon<strong>de</strong> guerre mondiale.M. Eché note qu‘en 1946, l‘ancien presbytère <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s a servi <strong>de</strong> logement à uncantonnier, M. Bor<strong>de</strong>s, en complément <strong>de</strong> son salaire.Il précise qu‘en 1948, l‘inflation <strong>de</strong>s années d‘après-guerre paralyse les velléitésd‘investissement. Aussi on se contente <strong>de</strong> dresser la liste d‘interventions urgentes maist<strong>ou</strong>tes <strong>de</strong> peu <strong>de</strong> coût, comme ‗la peinture <strong>de</strong>s portes d‘entrée <strong>de</strong>s églises‘.Entre 1964 et 1967, d‘importants travaux <strong>de</strong> remise en état <strong>de</strong> l‘intérieur <strong>de</strong> l‘églisesont pris en main par une association <strong>de</strong> paroissiens <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s.*Par la suite, d‘autres travaux <strong>de</strong> rénovation et d‘entretien <strong>de</strong> l‘église sont p<strong>ou</strong>rsuivis parla mairie:- fin <strong>de</strong>s années 1960 : traitement <strong>de</strong> l'humidité <strong>de</strong> la base <strong>de</strong>s murs Nord et Est par uneventilation permanente d'air <strong>de</strong> 20cm <strong>de</strong> large et plus d'1 mètre <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur par rapportau sol naturel extérieur (côté cimetière) 7 avec notamment le ravalement <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s, laremise en état <strong>de</strong>s canalisations, et la pose d’un chauffage.- fin <strong>de</strong>s années 1970 : remaniement <strong>de</strong> la toiture, ravalement extérieur et modification dupresbytère 8 . Le manque <strong>de</strong> finances n'a pas permis certains travaux.—————————————7 Photos grilles d'aération – Annexe 48 Procès verbal – Réception <strong>de</strong> travaux – Annexe 58


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESEn effet, les murs <strong>de</strong> l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s étaient entièrement en briques àl‘extérieur. Il fallait les rejointer comme à l'intérieur. Cela fut refusé parce qu'ilétait impossible d'en faire autant à <strong>Balma</strong>. Les murs étaient constitués à la fois <strong>de</strong>briques, caill<strong>ou</strong>x et blocs <strong>de</strong> calcaire. Vu la dépense, il aurait été déraisonnable <strong>de</strong>rapporter un parement <strong>de</strong> briques. Seuls les blocs <strong>de</strong> calcaire <strong>de</strong>s partiessupérieures <strong>de</strong>s ailes du clocher furent remplacées.- Le presbytère et salles <strong>de</strong> réunion sont reconstruits en 1989 après l’incendie <strong>de</strong> 1987. 9On prévoit un porche j<strong>ou</strong>xtant la porte d'entrée <strong>de</strong> l'église p<strong>ou</strong>r permettre la mise àl'abri <strong>de</strong>s fidèles en attendant le début d'un office. On aj<strong>ou</strong>te un système <strong>de</strong> chauffagedans l'église.Croquis <strong>de</strong> Roger Pra<strong>de</strong>llesEn 2000, le réseau électrique est entièrement refait et les anciens vitraux sontremplacés. 10*Clément Martin, page 125 <strong>de</strong> son <strong>ou</strong>vrage, cite un constat <strong>de</strong> la commission municipaledu 17 janvier 1856: «… il n‘existe plus d‘église, transformée en chantier par les habitants <strong>de</strong>Lasbor<strong>de</strong>s». Un siècle plus tard, n<strong>ou</strong>s retr<strong>ou</strong>vons cette même volonté far<strong>ou</strong>che <strong>de</strong> préserver unpatrimoine <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>scendants et <strong>de</strong> n<strong>ou</strong>veaux paroissiens. En effet, p<strong>ou</strong>r compléterles écrits <strong>de</strong> Victor Allègre, <strong>de</strong> Clément Martin, et les notes complémentaires <strong>de</strong> Guy Echéaut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s, il est nécessaire <strong>de</strong> faire mention d‘un remarquableinvestissement d‘une équipe s<strong>ou</strong>dée en un comité paroissial. D‘où le paragraphe qui lui estconsacré.—————————————9 Extrait registre <strong>de</strong>s délibérations du conseil municipal – 5 janvier 1989 – Annexe 6 et photo suite à l'incendie –Annexe 710 Détails au chapitre D – <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l'intérieur <strong>de</strong> l'église actuelle9


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESC- L’ASSOCIATION «RESTAURATION <strong>de</strong> L’<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong>»(1964-1967) et SES TEMOINSP<strong>ou</strong>r satisfaire un n<strong>ou</strong>veau besoin <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> St-Martin, cette association a oeuvré<strong>de</strong> 1964 à 1967. Les travaux réalisés alors ont donné l‘aspect intérieur accueillant queprésente l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nos j<strong>ou</strong>rs, ceci dans le respect du cadre <strong>de</strong>s changementsamenés par la n<strong>ou</strong>velle liturgie issue du Concile «Vatican II» (1962-1965). P<strong>ou</strong>r ne pastr<strong>ou</strong>bler le recueillement <strong>de</strong>s fidèles, étaient préconisés l‘assainissement <strong>de</strong> l‘intérieur <strong>de</strong>séglises allant vers le dép<strong>ou</strong>illement, soit l'enlèvement <strong>de</strong> statues, <strong>de</strong> tableaux et suppression<strong>de</strong>s peintures anciennes. Voilà p<strong>ou</strong>rquoi l'association a sollicité les compétences et conseils<strong>de</strong> M. Mesuret, Conservateur du musée Paul Dupuy.Date: environ 1964.1- Création <strong>de</strong> l'associationEpoque <strong>de</strong>s prêtres : Père Palacios et Père Tabone, et du maire, Georges Pra<strong>de</strong>l (1947-1971).Personnes à l‘initiative : Mmes Cabanis, Barat, Thomas, Papays, Welsch, Rocher, De Sauhnac etRivière.Besoins: nécessité <strong>de</strong> mettre sur la table une somme personnelle par chaque membre afin <strong>de</strong>démarrer les travaux.2- Ses membres actifs et leur rôle respectifPrési<strong>de</strong>nte : Mme Cabanis, ép<strong>ou</strong>se <strong>de</strong> José Cabanis académicien.Secrétaire et organisatrice <strong>de</strong>s tombolas (<strong>ou</strong> loteries) : Mme Barat (secondée ces j<strong>ou</strong>rs là parM. Sad<strong>ou</strong>rny, administrateur France Outremer).Trésorière : Mme Thomas (dont le mari était directeur du Crédit Foncier).Maître maçon : M. Paul Pra<strong>de</strong>lles (accompagné <strong>de</strong> son fils Roger).Autres membres actifs : Mmes Welsch, Rocher, Munich, Papays.Les témoins tiennent à s<strong>ou</strong>ligner que, dans cette association, chacun <strong>de</strong>s membres a sutenir son rôle. A titre d'exemple, la rédaction d‘un bilan était envoyé aux 10 membres du comité,dossier remis à chaque famille afin <strong>de</strong> rendre <strong>de</strong>s comptes clairs. Mme Barat, proche <strong>de</strong>scitoyens <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s, a été à l‘initiative <strong>de</strong> cette décision intuitive et <strong>de</strong> bon sens et l‘apleinement assumée.Au bureau et membres actifs s‘aj<strong>ou</strong>tent <strong>de</strong>s personnes que n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>rrions appeler«mécènes», dont:Un antiquaire : M. Bonnemaison qui s‘est occupé <strong>de</strong> la rénovation du Christ et <strong>de</strong> sa miseen place sur croix.Le directeur commercial <strong>de</strong> l‘entreprise En.py.co (Entreprise Pyrénéenne <strong>de</strong>constructions) : M. Laclau, qui a pris en charge gratuitement la rénovation <strong>de</strong> trois portesen mauvais état.Les châtelains, M. et Mme <strong>de</strong> Saunhac qui cédaient le parc <strong>de</strong> leur propriété p<strong>ou</strong>r lesfêtes champêtres.La voisine <strong>de</strong> Mme Barat : Mme Rivière (née Laperche).L‘épicière : Mme Jam.10


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES M. Bac<strong>ou</strong> : ai<strong>de</strong> efficace p<strong>ou</strong>r la mise en place <strong>de</strong> stands lors <strong>de</strong>s fêtes champêtres, etdépôt <strong>de</strong> billets <strong>de</strong> tombolas chez Mme Bac<strong>ou</strong>Sont remerciés t<strong>ou</strong>s les gens <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s car cette rénovation a suscité une très gran<strong>de</strong>solidarité jusqu'aux familles les plus mo<strong>de</strong>stes. Plusieurs préparaient la fête champêtre t<strong>ou</strong>t au long<strong>de</strong> l'année et confectionnaient <strong>de</strong>s objets à vendre, s<strong>ou</strong>vent <strong>de</strong> véritables chefs d'œuvre.Les témoins s‘excusent s‘ils ont <strong>ou</strong>blié <strong>de</strong> nommer certaines personnes en particulier.3- Objectif et étapes <strong>de</strong> la rénovationObjectif premier : assurer la rénovation <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> l’église, à charge du clergé,donc <strong>de</strong> la paroisse et <strong>de</strong>s paroissiens, l‘extérieur étant à charge <strong>de</strong> la municipalité.Comme n<strong>ou</strong>s l'avons vu, <strong>de</strong>puis les années 1850, l'église n'avait fait l'objet que <strong>de</strong> menustravaux d'entretien. En 1960, l'église était en mauvais état et nécessitait unrajeunissement. Une humidité importante s'attaquait à la base <strong>de</strong>s murs, du mur frontaldu choeur en particulier. Les s<strong>ou</strong>bassements intérieurs en bois étaient p<strong>ou</strong>rris. Avaientégalement s<strong>ou</strong>ffert les revêtements, peintures intérieures, voûtes et croisées d'ogives.EtapesPremière tranche <strong>de</strong> travaux Le choeur <strong>de</strong> l'église : après enlèvement <strong>de</strong> l'autel et démolition <strong>de</strong>s crépis, le mur <strong>de</strong>rrièrele maître autel s'avéra en très mauvais état. Au lieu <strong>de</strong> placer un ri<strong>de</strong>au comme prévu aupréalable, il a été décidé <strong>de</strong> maintenir le mur en briques en les restaurant. On procéda à <strong>de</strong>srenformis, soit le remplacement <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes les parties endommagées par le salpêtre sur plus<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> l'épaisseur du mur par <strong>de</strong>s briques saines. L'idée finale était <strong>de</strong> laisser lesbriques apparentes. Ces travaux ont <strong>de</strong>mandé la recherche <strong>de</strong> briques <strong>de</strong> la dimension <strong>de</strong>sbriques existantes. D‘après M. Pra<strong>de</strong>lles fils, elles ont été récupérées sur un chantier <strong>de</strong>démolition <strong>de</strong> Montaudran. Mme Barat se s<strong>ou</strong>vient avoir récupéré <strong>de</strong> son côté <strong>de</strong>s briques àSte Foy <strong>de</strong> Peyrollières (près <strong>de</strong> St Lys). La nef: p<strong>ou</strong>r donner plus d'élégance à l'ensemble, les chapiteaux massifs situés à la base<strong>de</strong>s croisées d'ogives et <strong>de</strong>s arcs <strong>de</strong> voûtes furent supprimés. A l'ai<strong>de</strong> d'un échafaudagespécial, le revêtement <strong>de</strong>s voûtes fut refait dans leur quasi-totalité et repeints d'un vertparticulier, fruit d'un mélange <strong>de</strong> teintes réalisé par le maître maçon, Paul Pra<strong>de</strong>lles. Lerésultat est une harmonie réelle entre ce vert, le r<strong>ou</strong>ge <strong>de</strong>s briques et le ton pierre <strong>de</strong>scroisées d'ogives.Deuxième tranche <strong>de</strong> travaux Le clocher-mur: après enlèvement <strong>de</strong> la chaire latérale, <strong>de</strong> la tribune vétuste et dangereusequi occupait le fond <strong>de</strong> l'église et <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>s les lambris qui marquaient l'humidité <strong>de</strong> la base<strong>de</strong>s murs, <strong>de</strong>s travaux i<strong>de</strong>ntiques à ceux du choeur furent entrepris. C'est à ce moment làque l'on déc<strong>ou</strong>vrit les traces d'une toiture moins haute que la toiture actuelle, les tracesd'une porte et <strong>de</strong> rainures, probablement laissées par <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinées à sonner lescloches. Les chapelles: p<strong>ou</strong>r augmenter la capacité <strong>de</strong> la nef à accueillirplus <strong>de</strong> fidèles, l‘idée a été <strong>de</strong> relier entre elles les trois chapelles (5ans <strong>de</strong> travaux). Ainsi sont distinctes la première chapelle à gauche,chapelle <strong>de</strong> M.<strong>de</strong> Saunhac (ex- Lassalle <strong>de</strong> Préserville), la chapelle<strong>de</strong> la vierge <strong>ou</strong> du confessionnal au centre...11


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES… et la chapelle <strong>de</strong> Sainte Germaine <strong>de</strong> Pibrac (patronne <strong>de</strong>s faibles,<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s déshérités et <strong>de</strong>s bergers 11 . Cette <strong>de</strong>rnière chapellesert <strong>de</strong> passage vers la sacristie. Le sol : les briques utilisées auparavant étaient fabriquées dans <strong>de</strong> l'argile blanche p<strong>ou</strong>rêtre soli<strong>de</strong>s (peut-être en provenance <strong>de</strong> St L<strong>ou</strong>p Cammas). Comme elles se sont avéréesintr<strong>ou</strong>vables, il a été effectué un achat <strong>de</strong> briques neuves, plus c<strong>ou</strong>rantes. Des sièges soli<strong>de</strong>s : les bancs, en provenance <strong>de</strong> la Montagne Noire, <strong>de</strong>Labruguières précisément, <strong>de</strong> la marque Stella ont été financés en partiepar M. <strong>de</strong> Saunhac à condition qu‘une place avec plaque lui soitréservée.Les trois portes : celle d‘entrée, une menant à la sacristie, une autre entrès mauvais état menant au clocher dont la rénovation a été menée à bienpar M. Laclau 12 .4- Le système «débr<strong>ou</strong>ille» mis en place par les membres <strong>de</strong> l’associationP<strong>ou</strong>r remb<strong>ou</strong>rser les emprunts, diverses actions ont <strong>de</strong>mandé beauc<strong>ou</strong>p d‘investissementpersonnel <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> chaque membre actif, dont: L‘organisation <strong>de</strong> fêtes champêtres dans le parc privé que M. <strong>de</strong> Saunhac prêtait p<strong>ou</strong>rl‘occasion. Ces fêtes étaient un lieu où les familles achetaient les tr<strong>ou</strong>sseaux <strong>de</strong> leursfilles. Un grossiste en linge <strong>de</strong> maison proposait <strong>de</strong>s prix attractifs à l‘association, qui sechargeait <strong>de</strong> les revendre lors <strong>de</strong> la fête champêtre (<strong>de</strong>rnière fête: participation gratuite<strong>de</strong>s majorettes <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>). L‘organisation d'une tombola annuelle dont le tirage avait lieu le j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> la fêtechampêtre (1er lot offert par la Caisse d‘Epargne).La vente <strong>de</strong> pâtisseries le j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s Rameaux, à la sortie <strong>de</strong> l'église.P<strong>ou</strong>r anecdote, une année, le prêtre a gagné le gros lot, soit un cyclomoteur; il a dû accepter àcontre cœur <strong>de</strong> ne pas récupérer son lot p<strong>ou</strong>r le remettre au tirage <strong>de</strong> la tombola!Parfois, cela passait aussi par quelques prises <strong>de</strong> risque...… par exemple, l’<strong>ou</strong>bli du paiement <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> la Sacem (Société <strong>de</strong>s Auteurs,Compositeurs et Editeurs <strong>de</strong> Musique) la première année, ce qui constitua <strong>de</strong> fait une enfreinteà la loi. Les membres actifs agissaient avant t<strong>ou</strong>t p<strong>ou</strong>r la défense d‘une cause communeet oeuvraient sans penser au préjudice possible. Réparation a été faite par la suite<strong>de</strong> cette erreur <strong>de</strong> gestion.—————————————11 Sainte Germaine - Annexe 812 Voir page 1112


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong> <strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES5-Anecdotes rapportées par les témoins-membres <strong>de</strong> l’associationLe fils du maçon a aidé occasionnellement son pèreet suivait les travaux au quotidien à la maison. Parmiles détails techniques, il se s<strong>ou</strong>vient <strong>de</strong>s joints encreux effectués par son père. Ces joints s‘appellaient« à la pointe <strong>de</strong> la truelle » (coûteux en temps). Ils ontété réalisés à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et à la gran<strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong>M. Mesuret. Ce type <strong>de</strong> joint avait un d<strong>ou</strong>bleobjectif. D‘une part, il présentait un objectif technique car il permettait <strong>de</strong> cacherl‘irrégularité <strong>de</strong> la brique et à l‘eau <strong>de</strong> s‘éc<strong>ou</strong>ler. D‘autre part, il offrait un objectifesthétique car, s<strong>ou</strong>s l‘effet <strong>de</strong> la lumière, le joint restait dans l‘ombre et la briqueétait ainsi mise en valeur.P<strong>ou</strong>r les raccords, il fallait fabriquer <strong>de</strong> la p<strong>ou</strong>dre <strong>de</strong> briques, appelée du« chanfre » (obtenue en ponçant la brique) p<strong>ou</strong>r « peindre à la fraîche » (briques humi<strong>de</strong>s)t<strong>ou</strong>t en respectant la teinte <strong>de</strong>s briques en place. P<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>s ces travaux, t<strong>ou</strong>stémoignent <strong>de</strong> l‘adresse, <strong>de</strong> l‘honnêteté professionnelle, voire <strong>de</strong> désintéressement <strong>de</strong>Paul Pra<strong>de</strong>lles qui a su transmettre sa passion à son fils. Son fils tient à rendrehommage à un <strong>ou</strong>vrier qui a fait équipe avec son père, Paul Mascard.La prési<strong>de</strong>nte, qui s‘occupait <strong>de</strong> visiter les travaux, a ainsi participé à la recherche<strong>de</strong> la teinte <strong>de</strong>s briques, technique expliquée au-<strong>de</strong>ssus. Il lui arrivait <strong>de</strong> prendre quelquescolères, notamment lorsque les portes ont été peintes avec un vernis brillant,ce qui, sur un plan esthétique, enlevait t<strong>ou</strong>t le côté « ancien ».La secrétaire s'adressant au chef <strong>de</strong> la préfecture p<strong>ou</strong>r obtenir l‘autorisation <strong>de</strong>stombolas, reçut la réponse suivante: «Madame, ne me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z rien». Ce quisignifiait qu‘il préférait ne rien entendre, <strong>ou</strong> fermer les yeux car l'autorisation p<strong>ou</strong>rcollecte sur voie publique était seulement donnée à la Croix R<strong>ou</strong>ge.T<strong>ou</strong>s se s<strong>ou</strong>viennent du contexte politique et <strong>de</strong>s tensions qui existaient au sein même<strong>de</strong> la municipalité et <strong>de</strong>s conseillers municipaux. Clément Martin et Guy Echéfont état <strong>de</strong> la rivalité entre <strong>Balma</strong> et Lasbor<strong>de</strong>s déjà au milieu du XIXème siècle. AuXXème siècle, a été maintenu p<strong>ou</strong>r Lasbor<strong>de</strong>s, le poste <strong>de</strong> l‘adjoint au maire. Mais lesconseillers <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s étaient en minorité à <strong>Balma</strong>, ce qui p<strong>ou</strong>vait paraître injustep<strong>ou</strong>r le habitants <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s. En effet, les taxes d‘habitation dépendaient <strong>de</strong> la taille<strong>de</strong>s propriétés. Ainsi les impôts <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s étaient plus élevés qu‘à <strong>Balma</strong> car lesterres étaient <strong>de</strong> meilleure qualité, mais ces impôts ont aussi profité à <strong>Balma</strong> jusqu'audébut <strong>de</strong>s années 1950. T<strong>ou</strong>te personne s‘acquittait par ailleurs <strong>de</strong> prestations, soient<strong>de</strong> travaux d‘intérêt général (fossés, chemins communaux…).Les membres <strong>de</strong> cette association gar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> très bons s<strong>ou</strong>venirs <strong>de</strong> leurs moments <strong>de</strong>peine et <strong>de</strong> réussite, dont l'inauguration <strong>de</strong> cette rénovation 13 . Leur projet commun aété s<strong>ou</strong>s-tendu par une réelle amitié, une profon<strong>de</strong> complicité et une inégalableconfiance les uns envers les autres.—————————————13 Lettre du curé aux paroissiens – Novembre 1967 - Annexe 913


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESD- L’<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> TELLE QU’ELLE EST DE NOS JOURSExtérieurDans la brochure «De clocher en clocher» <strong>de</strong> l‘association «Histoire vivante <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> »,n<strong>ou</strong>s p<strong>ou</strong>vons relever que «le clocher-mur <strong>de</strong> « maçon » nécessite peu <strong>de</strong> moyens, maisuniquement le savoir-faire d‘un maçon», ce qui pr<strong>ou</strong>ve le manque <strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> la paroisse.N<strong>ou</strong>s apprenons que «cet édifice se situe sur l'un <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> Saint Jacques <strong>de</strong> Compostelle».Clément Martin donne la <strong>de</strong>scription suivante : le clocher-mur en briques pleines et cuites,est sommé d‘une pointe centrale assez massive, encadrée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux clochetons quadrangulaires seterminant par une pyrami<strong>de</strong>. Il possè<strong>de</strong> trois cloches : Une petite placée dans l‘embrasure sommitale, très difficile d‘accès. Elle mesure 44 cm<strong>de</strong> diamètre et donne le «la» <strong>de</strong> l‘octave 4. Une cloche, qui paraît plus ancienne, aux bri<strong>de</strong>s <strong>de</strong> suspension cassées, remplacées par<strong>de</strong>s b<strong>ou</strong>lons. Elle mesure 64 cm <strong>de</strong> diamètre et pèse 200kgs. Elle peut donner le «ré» <strong>de</strong>l‘octave 4. Elle porte une inscription dont on ne peut lire qu‘une partie : «Saint Christ». Une cloche mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> 71cm <strong>de</strong> diamètre, pesant 250kgs, p<strong>ou</strong>vant donner le «do» <strong>de</strong>l‘octave 4. Celle-ci porte l‘inscription «M. Desprez, archevêque <strong>de</strong>T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se. Saux curé.1866. Parrain Bernard Lombard. Marraine Jeanne Marie Lombard née Azman. Saint-Martin. L<strong>ou</strong>ison fon<strong>de</strong>ur».14


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESSur la petite esplana<strong>de</strong> située à gauche <strong>de</strong> l‘église, près duvieux puits aux formes simples, on voit une croix en fer forgédotée d'attributs évoquant le chemin <strong>de</strong> croix du Christ. Ellecomporte <strong>de</strong>ux éléments <strong>de</strong> la Passion: la lance à la pointe enforme <strong>de</strong> fleur <strong>de</strong> lys qui rappelle celle qui a percé le flanc duChrist et l‘éponge au b<strong>ou</strong>t <strong>de</strong> son support, le roseau. Le cœurcentral est ent<strong>ou</strong>ré d'une c<strong>ou</strong>ronne d'épines, symbole <strong>de</strong> celle quicoiffa le Christ. On peut supposer que les quatre tiges sinueuses évoquent le serpent àl'origine du péché originel. On peut dater ce monument <strong>de</strong>s débuts <strong>de</strong> la Restauration. Il aété forgé par un artisan local, peut-être <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Sesquières.IntérieurEdifice <strong>de</strong> briques, sur un rectangle <strong>de</strong> 19 mètres sur 11, sur un axe Nord-Est (le chœur)Sud-Ouest (le clocher mur). L‘architecture est sobre. Le chœur présente un fond plat. La nef aété agrandie par un collatéral au Nord, comme dit précé<strong>de</strong>mment.Les voûtes actuelles sont à 10 mètres <strong>de</strong> hauteur. Les croisées d‘ogives présentent <strong>de</strong>s arcs chanfreinés sur culs <strong>de</strong> lampenus <strong>ou</strong> feuillagés. Les clés <strong>de</strong> voûtes sont feuillagées à l‘exception <strong>de</strong> celle du choeurqui présente l‘évêque Saint-Martin. L‘évêque figure une secon<strong>de</strong> foisdans cette église, s<strong>ou</strong>s forme d‘une statue polychrome datée duXVIIème siècle. Les murs latéraux sont formés <strong>de</strong> chaque côté par quatre arca<strong>de</strong>s néogothiques.Celles qui sont sur le mur Nord-Est sont obturées en forme<strong>de</strong> remplage assez élaboré. Les arca<strong>de</strong>s au Nord-Ouest s‘<strong>ou</strong>vrent sur lecollatéral; elles s‘appuient les unes sur les autres sur <strong>de</strong>s piliers à basecruciforme.15


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES Les murs sont aveugles, mais l‘éclairage parvient <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong> lanef ainsi que du collatéral par <strong>de</strong>s baies en arc brisé. Les vitraux sont trèsrécents puisque réalisés par les frères Bataill<strong>ou</strong> à T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se et inaugurés ledimanche 17 décembre 2000 14 . Le décalage du motif vers l’est selon l’évolution du soleil semble suivre le déclin du j<strong>ou</strong>r.Le mur du collatéral présente <strong>de</strong>s traces d‘arca<strong>de</strong>s. On remarque sur le mur occi<strong>de</strong>ntal <strong>ou</strong>clocher-mur une porte en arc brisé obturée. Au<strong>de</strong>ssus, se distinguent <strong>de</strong>ux baies en plein cintre,elles aussi sont obturées. La plaque au mur portant mention <strong>de</strong> Paul Pra<strong>de</strong>lles, maîtremaçon auquel on doit les travaux <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> 1964 à 1967.Outre les traces laissées par son passé, l‘état intérieur actuel <strong>de</strong> l‘édifice est bien le fruit <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong>s années 1964-1967, <strong>de</strong> même que le mobilier.Le mobilier <strong>de</strong> l‘église Saint Martin <strong>de</strong> Boville <strong>de</strong>puis 1967 Le Christ en croix: daté du 18ème siècle,«d‘après M. Mesuret, ce Christ était coincé dans lesfonts baptismaux au fond <strong>de</strong> l‘église, s<strong>ou</strong>s la tribune.Il n‘était pas à sa place. M. Mesuret a supposé qu‘ilavait dû être déposé au sol pendant la Révolution,comme celui <strong>de</strong> l‘église <strong>de</strong> Montaudran. Les piedst<strong>ou</strong>chant terre ont été abîmés et par la suite réparés.Cette réparation a été dissimulée par une c<strong>ou</strong>che <strong>de</strong>peinture multicolore qui p<strong>ou</strong>vait faire penser à unChrist polychrome, mais qui n‘était en réalité qu‘uncam<strong>ou</strong>flage*. C‘est la raison p<strong>ou</strong>r laquelle M.Bonnemaison, un antiquaire que connaissait M. Mesuret, l‘a décapé et placé sur la croixque l‘on peut voir actuellement. Les proportions <strong>de</strong> cette croix, qui s'élève face à l'assemblée <strong>de</strong>s fidèles, rappellent celles <strong>de</strong> la vraie croix.(*Dans les années 60, il n‘étaitpas préconisé <strong>de</strong> conserver les peintures d‘origine, comme c‘est fait <strong>de</strong> nos j<strong>ou</strong>rs).—————————————14 Article <strong>de</strong> presse – Annexe 1016


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDES La statue Saint-Martin : statue polychrome du XVIIème siècle, restauréeentre 1960-1963:«étant donné l‘âge avancée <strong>de</strong> cette statue, elle a étépru<strong>de</strong>mment scellée en l‘état sur son socle par M. Paul Pra<strong>de</strong>lles», à lasatisfaction <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l‘association car ainsi préservée <strong>de</strong> volséventuels. Saint-Martin est représenté avec ses attributs: la mitre et lacrosse. tabernacle: plus exactement la porte du tabernacle, achetée par JoséCabanis à 'L'inquet' 15 , marché aux puces <strong>de</strong> Saint-Sernin, p<strong>ou</strong>r la sauver <strong>de</strong> laprofanation car elle était vendue p<strong>ou</strong>r servir <strong>de</strong> porte <strong>de</strong> bar <strong>ou</strong> <strong>de</strong> porte <strong>de</strong>téléphone ! Comme il n‘y avait que la porte, M. <strong>de</strong> Saunhac fils a monté t<strong>ou</strong>tela caisse et a conçu <strong>de</strong>s montants en fer. Statue <strong>de</strong> la vierge (peut-être du XIXème) : achetée chezun antiquaire et offerte par José Cabanis à l‘église Saint -Martin <strong>de</strong> Boville. Chemin <strong>de</strong> croix actuel : très récent, car le précé<strong>de</strong>nt, en plâtre, n’était pas en bon état.Les petites croix en place figuraient sur l'ancien chemin <strong>de</strong> croix et ont été restaurées parla fille <strong>de</strong> Mme Cabanis.Remarque sur l'ac<strong>ou</strong>stique particulière <strong>de</strong> cette égliseDepuis quelques années, l'association «Génération culture» organise régulièrement <strong>de</strong>sconcerts, notamment <strong>de</strong> l‘orchestre symphonique <strong>de</strong> T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se donnés une à <strong>de</strong>ux fois paran au sein <strong>de</strong> l‘église Saint-Martin <strong>de</strong> Boville. L'ac<strong>ou</strong>stique du lieu semble satisfaire lesmusiciens.—————————————15 Mot occitan désignant un hameçon; les marchands ambulants suspendaient les objets à <strong>de</strong>s crochets, d'où le nomdu marché; 'vendre à l'inquet' signifiait aussi 'vendre en vrac'.17


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong>-<strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESE-SOURCESBibliographieVictor Allègre, docteur <strong>de</strong> l‘Université, trésorier <strong>de</strong> la Société Archéologique du Midi :Eglise Saint-Martin <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s, T<strong>ou</strong>l<strong>ou</strong>se septembre 1967, fascicule diffusé lors <strong>de</strong>l‘inauguration <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière rénovation <strong>de</strong> l‘église le 19 novembre 1967. Secon<strong>de</strong>version mise à j<strong>ou</strong>r et réimprimée à l‘occasion <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong>s vitraux actuels par lamairie <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>, soit en décembre 2000.Clément Martin Histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> Editeur Eché, Octobre 1981 (chap 4, pages 123 à130 : «Les églises <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>»).Association «Histoire vivante <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>» De clocher en clocher , novembre 2006.Guy Eché Histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong> jusqu’à l’urbanisation Editions Universitaires du Sud,octobre 2011.Le patrimoine <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> la Haute-Garonne Editions Lohic, Paris, septembre2000.Témoignages orauxMembres <strong>de</strong> l‘association «Restauration <strong>de</strong> l‘église Saint-Martin <strong>de</strong> Boville» (1964-1967): témoignages recueillis en septembre 2010 auprès <strong>de</strong> Mmes Cabanis et Barat,respectivement ex-prési<strong>de</strong>nte et ex-secrétaire <strong>de</strong> l‘association en présence <strong>de</strong> M. RogerPra<strong>de</strong>lles, fils <strong>de</strong> M. Paul Pra<strong>de</strong>lles, maître maçon <strong>de</strong>s travaux (réalisés s<strong>ou</strong>s c<strong>ou</strong>vert <strong>de</strong>M. Mesuret, conservateur du Musée Paul-Dupuy).Fort heureusement, un heureux conc<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> circonstances a permis <strong>de</strong> recueillir letémoignage <strong>de</strong> Mme Cabanis avant son décès le 3 mars 2012. Jusqu'au b<strong>ou</strong>t, elle aura agien faveur <strong>de</strong> son église. Que la mise en forme <strong>de</strong> ce projet ait valeur <strong>de</strong> remerciementposthume !Archives Municipales <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>Dossier relatif aux travaux <strong>de</strong> rénovation <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>s, années 1978-79 :ravalement <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s et modification du presbytère.Travaux après incendie <strong>de</strong> 1987 : années 1988-89.18


<strong>EGLISE</strong> <strong>SAINT</strong> <strong>MARTIN</strong> <strong>de</strong> <strong>BOVILLE</strong> (<strong>ou</strong> BEAUVILLE) à LASBORDESF- TABLE <strong>de</strong>s ILLUSTRATIONSPage Illustration S<strong>ou</strong>rcec<strong>ou</strong>verturePhoto <strong>de</strong> nuit J.Pramil - octobre 20112 Croquis R.Pra<strong>de</strong>lles4 Photo faça<strong>de</strong> SudOuestJ.Pramil - octobre 201110 Croquis R.Pra<strong>de</strong>lles13 Photos intérieur J.Pramil - octobre 201114 Photos intérieur J.Pramil - octobre 201115 Photo croix + clochermur16, 17, 18 Photos intérieur, extérieurJ.Pramil - octobre 2011J.Pramil - octobre 2011G- LISTE <strong>de</strong>s ANNEXESAnnexe Thème S<strong>ou</strong>rce1 FasciculeEglise Saint MartinLasbor<strong>de</strong>sVictor Allègre, 19 novembre 19672 Vie <strong>de</strong> Saint Martin http://www.saintmartin<strong>de</strong>t<strong>ou</strong>rs.eu3 L'abbé Saux Extrait <strong>de</strong> «Histoire <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>» Clément Martin –page 1294 Photos grilles aération Vues intérieur – extérieur <strong>de</strong> l'église J.Pramil5 Procès verbal travaux Archives Municipales - 19786 Extrait délibérationsconseil municipal7 Photo <strong>de</strong> l'église aprèsl'incendie <strong>de</strong> 1987Archives Municipales - 1988Presse locale - Prêt <strong>de</strong> l'association «HistoireVivante <strong>de</strong> <strong>Balma</strong>»8 Sainte Germaine http://fr.wikipedia.org/wiki/Germaine_<strong>de</strong>_Pibrac9 Lettre du curé aux paroissiens<strong>de</strong> Novembre196710 Article <strong>de</strong> presse survitrauxPrêt <strong>de</strong> M. BaratObjet: invitation à l‘inauguration <strong>de</strong> la restauration<strong>de</strong> l‘église <strong>de</strong> Lasbor<strong>de</strong>sPrêt <strong>de</strong> M. BaratLa dépêche du midi – 29/09/200019

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