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Méralgie Paresthésique en 2006

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La Méralgie Paresthésique<strong>en</strong> <strong>2006</strong>SEROR P.


Rappel Anatomique• schéma


Rappel Historique• Bernhard 1878 (1ère description)• Roth 1895 (méralgia paresthetica)• Freund 1895• Kitch<strong>en</strong> C, Simpson J. 1972 (67 pati<strong>en</strong>ts)• Butler et al. 1974 (VCS)• Synek V.M. Cowan J.C. 1983 (PES)• Edelson R. Stev<strong>en</strong>s P. 1994 (30 childr<strong>en</strong>)• Lagu<strong>en</strong>y et al. 1991 (VCS vs PES)• Seror P 1999 2004 (VCS vs PES tronc/cutané)• Ribuffo et al. 2005 (Anatomie)• Seror P <strong>2006</strong> (120 cas, clinique et VCS)


La MP <strong>en</strong> <strong>2006</strong>, quoi de neuf ?• T<strong>en</strong>tative de réponse à travers une étudepersonnelle de 120 pati<strong>en</strong>ts vus <strong>en</strong>tre 1996 et 2005.• Incid<strong>en</strong>ce ?• Van Slobbe et al. 2004 = 4,3/10.000 pati<strong>en</strong>t année, maisaucun cas post-Op et étude faite par des MG.• Statistique personnelle- 1997 MP 19cas =1,2%SPE 30cas =1,8%- 2005 MP 28cas =1,6%SPE 26cas =1,4%soit le 3ème syndrome canalaire après SCC et Cubitalcoude


Etude perso. de 120 cas• Dix items cliniques ont été étudiés: sexe,âge, côté atteint, douleur, localisation del’anomalie s<strong>en</strong>sitive maximum (chaquepati<strong>en</strong>t traçait sur sa peau les limites del’hypoesthésie), ROT / Force motrice,durée des symptômes avant la réalisationde l’ENMG, diagnostic avant ENMG,cause de la lésion du nerf FCL, etamélioration sous traitem<strong>en</strong>t.


Méthode ENMG• Chaque pati<strong>en</strong>t a eu un ENMGcomplet associant• Cinq items ENMG :– 2 SPE– (2 ondes F SPI)– 2 nerfs suraux antidromique– 2 nerfs FCL orthodromique– 1 muscle par myotome de L3 à L5 (S1)


Etude orthodromique du NFCL• Le côté sain est toujours examiné <strong>en</strong> premier.• L’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t est toujours réalisé avec des électrodes aiguilles(15 mm longueur) avec une distance inter-électrode de 25 mm. Letrajet exact du NFCL est d’abord repéré par des stimulationsrépétitives au pli inguinal. Le site d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t est le site où lastimulation la plus faible (4 à 5mA) évoque <strong>en</strong>core une irradiationdans le tiers inférieur de la cuisse (face externe ou antérieure). Ilest habituellem<strong>en</strong>t localisé 4 à 6 cm au dessous de l’ EIAS.• La stimulation est faite avec une électrode bipolaire (23 mm) 12cm au dessous des électrodes d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. Il faut déplacerl’électrode latéralem<strong>en</strong>t ou médialem<strong>en</strong>t pour obt<strong>en</strong>ir la meilleureamplitude du SAP.• Aucun moy<strong>en</strong>nage pour les SAP > 15 µV; et moy<strong>en</strong>nage de 10 à100 traces quand le SAP était < 10 µV.• Chez les pati<strong>en</strong>ts obèses, il est souv<strong>en</strong>t nécessaire d’<strong>en</strong>foncerl’électrode aiguille active pour obt<strong>en</strong>ir la meilleure amplitude duSAP.


Etude orthodromique du NFCL


Etude orthodromique du NFCL• Un résultat est anormal quand :– le rapport d’amplitude D/G (maxi/mini) est > 2.3– et/ou que l’amplitude du SAP est < 3 µV.• La spécificité des 2 critères est de 98.75% ou plus(moy<strong>en</strong>ne ± 2.5 SD, et correspond aussi à l’<strong>en</strong>semble dessujets contrôles examinés). Quand le rapport d’amplitudeD/G (maxi/mini) est > ou = 2.0, la spécificité est de 97.5%(moy<strong>en</strong>ne ± 2 SD)(11).• La température de la peau était de 31°C ou plus.• L’étude statistique a utilisé les tests du chi-2 ou le t deStud<strong>en</strong>t. Un p < 0.05 était considéré comme significatif.


Résultats : la clinique1- Sexe : 69 hommes et 51 femmes2- Age : 51.9 ± 14 ans (15 to 81 years)3- Côté droit 62 vs Gauche 58; Bilatéral : 11cas4- 119/120 avai<strong>en</strong>t un tr. s<strong>en</strong>sitif objectifperman<strong>en</strong>t et des plaintes s<strong>en</strong>sitivesintermitt<strong>en</strong>tes (douleurs, brûlure,picotem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>gourdissem<strong>en</strong>t, anesthésie,..).• Un cas n’avait pas de tr s<strong>en</strong>sitif objectif,mais une douleur à l’EIAS.


Résultats : la clinique5- Tr. s<strong>en</strong>sitif objectif localisé sur :– la face latérale de la cuisse dans 88 cas;– la face latérale et antérieure de la cuisse dans 20 cas,– uniquem<strong>en</strong>t à la face antérieure dans 11 cas.– Aucun pati<strong>en</strong>t n’avait de signe de radiculalgie évolutive.6- ROT / Force motrice normale aux MInfs :Aucun pati<strong>en</strong>t n’avait de signe de radiculalgie évolutive.


Résultats : la clinique5- Tr. s<strong>en</strong>sitifobjectif localisésur :


Résultats : la clinique5- Tr. s<strong>en</strong>sitifobjectif localisésur :NFCL Dt=25µV vs Gche= 0µV


Résultats : la clinique7- La durée des symptômes avant l’ENMG variait de0.5 mois à 20 ans (moy<strong>en</strong>ne, 34 ± 45 mois), la durée était :– 3 mois ou moins 16 cas (13%)– 3 à 6 mois 16 cas (13%)– 6 à 12 mois 21 cas (18%)– 12 mois à 5 ans 43 cas (36%)– > 5 ans 24 cas (20%).8- Le diagnostic initial était une :– méralgie paresthésique 47 cas (39%)– Radiculalgie L3 or L4 24 cas (20%)(2 opérés)– Sciatique L5 9 cas (7,5%)– CLEtroit 2 cas (1,7%)– Coxarthrose, gonarthrose 6 cas (5%)– Aucun diagnostic 32 cas (26%)


Résultats : la clinique8bis- le pati<strong>en</strong>t était adressé par- MG 45 cas (37%)- rhumatologue 59 cas (49%)- neurologue 9 cas (7,5%)- autre spécialiste 8 cas (6,7%)9- La cause de la MP était liées à :- greffe osseuse 4 cas (3,4%)- prothèse de hanche 4 cas- fracture du bassin 3 cas- prothèse aorto-bifémorale 2 cas (1,7%)- chirurgie, coelioscopie 4 cas- césari<strong>en</strong>ne, grossesse 2 cas- chirurgie quadriceps 1 cas (0,9%)- vêtem<strong>en</strong>ts trop serrés 26 cas (22%)- pas de cause 74 cas (61%)


Résultats : la clinique9bis- La MP était associée à une autre pathologie:- sarcoïdose x1 cas,- SIDA x1 cas,- diabète sucré x4 cas, et- obésité x30 cas (p


Résultats : l’ENMGRapport D/G > 2,3 118 cas (98.3%)Amplitude < 3µV 88 cas (73.3%)• Atteinte bilatérale 11 cas.– Rapport D/G > 2,3 9 cas– Rapport D/G > 2,0 2 cas– Amplitude < 3µV 9 cas• Atteinte unilatérale 109 cas.– Rapport D/G > 2,3 109 cas– Amplitude < 3µV 79 cas


Résultats : l’ENMG•Détection normale dans 120 cas.•Conduction du NFCL anormale dans 120 cas.NFCL ControlsN51Nerf fémoro-cutané latéralVCSO(m/s)60 ± 5.3SAPAmplitude(µV)16.1 ± 7.2SAPAmplitude< 3 µV0%SSAmplituderatio > 2.30%NFCL normauxdes MP10959 ± 5.615.6 ± 100.9%-NFCL des MP12055.5 ± 61.97 ± 2.5 *73.3% *98.3% *MP atypiques x322.5 ± 2.3 ** : p< 0.05 avec t de Stud<strong>en</strong>t's ou chi-2


Discussion CliniqueLe sexe ratio, l’age, la latéralisation de l’atteintesont conformes aux données de la littérature(Kitch<strong>en</strong> et autres ..).La localisation de atteinte s<strong>en</strong>sitive à la facelatérale est classique, elle n’atteint jamais larotule, le g<strong>en</strong>ou et ne remonte jamais jusqu’à lacrête iliaque. Par contre pour la majorité desauteurs le territoire s<strong>en</strong>sitif du NFCL ne dépassepas la ligne EIAS-Rotule; alors que 31 cas d<strong>en</strong>otre série ont une atteinte clinique antérieureassociée (20 cas) ou isolée (11 cas).


Discussion CliniqueLa localisation de atteinte s<strong>en</strong>sitive. Cette atypie semblepouvoir s’expliquer par les anastomoses ou lerecouvrem<strong>en</strong>t du NFCL avec les nerfs perforateurssupérieur et moy<strong>en</strong> issu du nerf fémoral (crural) et l<strong>en</strong>erf fémoral postérieur (petit sciatique). Le territoir<strong>en</strong>ormal du NFCL compr<strong>en</strong>d la face antérieure etlatérale de la cuisse mais:- L’abs<strong>en</strong>ce d’anastomose ou de recouvrem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>traînerait un déficit plus large et antérieur (20 cas).- la prés<strong>en</strong>ce d’anastomoses ou d’un recouvrem<strong>en</strong>tplus importants pourrait limiter le déficit à unterritoire latéral ou antérieur (11 cas) très atypique etde petite taille voir abs<strong>en</strong>t (1 cas).


Ribuffo D, Cigna E, Gargano F, Spalvieri C, Scuderi N. The innervatedanterolateral thigh flap: anatomical study and clinical implications. PlastReconstr Surg. 2005 ;115:464-70.photos


Ribuffo D, Cigna E,Gargano F, SpalvieriC, Scuderi N.The innervatedanterolateral thigh flap:anatomical study andclinical implications.Etudes par blocanesthésique in vivo(16 sujets) desdiffér<strong>en</strong>ts nerfs avecles résultats suivantsqui permett<strong>en</strong>t deproposer le mécanismede comp<strong>en</strong>sation,évoquéprécédemm<strong>en</strong>t…Chaque anastomose estabs<strong>en</strong>te chez 20% dessujets.photos


Discussion CliniqueLa localisation de atteinte s<strong>en</strong>sitive. Cette atypie semblepouvoir s’expliquer par les anastomoses du NFCLavec les nerfs perforateurs supérieur et moy<strong>en</strong> issudu nerf fémoral (crural). Le territoire normal du NFCLcompr<strong>en</strong>d la face antérieure et latérale de la cuissemais <strong>en</strong> cas de lésion du NFCL la prés<strong>en</strong>ce de cesanastomoses limite le déficit au territoire latéral.- L’abs<strong>en</strong>ce d’anastomose <strong>en</strong>traînerait un déficit pluslarge et antérieur.- la prés<strong>en</strong>ce d’anastomoses plus importantespourrait limiter le déficit à un territoire latéral ouantérieur très atypique et de petite taille.


Discussion CliniqueLes causes de la lésion du nerf FCL sontclassiques pour la plupart.- la coelioscopie est une cause nouvelle (2 cas)- le diabète ne semble pas être une causefavorisante (3.1% population générale, vs 3.3%prés<strong>en</strong>te étude).- l’ obésité (BMI > 30) semble une cause possible safréqu<strong>en</strong>ce (24%) est plus élevée que dans lapopulation générale (11% <strong>en</strong> France)(Chi2 test;p


Discussion CliniqueLa durée des symptômes avant la réalisation del’ENMG, les données conformes à celles deKitch<strong>en</strong>.Le diagnostic avant ENMG fait ressortir laméconnaissance de la MP chez les médecinsgénéralistes (Dg+ 9%) vs rhumato-neuro (Dg+60%) et la fait pr<strong>en</strong>dre pour une radiculalgieL3L4 par les spécialistes quand elle estantérieure (100% des cas)..


Discussion ENMGLes valeurs limites ont été établies à partir de76 sujets contrôles pour le ssRatio et à partirde 124 sujets contrôles pour l’amplitude duSAP. (Lagu<strong>en</strong>y Muscle Nerve 1991; Laroy J Clin Neurophysiol1999; Seror Am J Phys Med Rehabil 1999; Seror Muscle Nerve2004).Ces valeurs fourniss<strong>en</strong>t une spécificité de98.75%. Aucune autre technique étudiée etpubliée ne fourni cette fiabilité, <strong>en</strong> particulierpas les PES tronculaires ou cutanés.


Discussion ENMGLa vitesse de conduction s<strong>en</strong>sitive est peu altérée carl’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t et la stimulation sont faits à prioridistalem<strong>en</strong>t par rapport au site de la compressionclassique (arcade crurale latérale). Le diagnostic ENMGrepose donc, exceptionnellem<strong>en</strong>t pour une neuropathiecompressive, sur la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce de la perteaxonale et non sur le ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>t focal de la VCS.La perte axonale moy<strong>en</strong>ne est de 88% vs 60% pour le SCCau mom<strong>en</strong>t du diagnostique ENMG. Ceci signifie que lediagnostic est tardif car la MP est souv<strong>en</strong>t paucisymptomatiqueet souv<strong>en</strong>t non diagnostiquée mêmequand elle est symptomatique.


Discussion ENMGLa s<strong>en</strong>sibilité est difficile à déterminer car seuls les MP àENMG anormal ont été ret<strong>en</strong>us dans cette étude.Cep<strong>en</strong>dant de mémoire les cas de MP unilatéralestypiques à ENMG normal sont exceptionnelles.Par ailleurs, dans les formes bilatérales rares las<strong>en</strong>sibilité est de 81% pour le ssRatio et de 91% pourle ssRatio et l’amplitude du SAP.On peut donc imaginer que la s<strong>en</strong>sibilité est <strong>en</strong>coremeilleure dans les formes unilatérales.


Discussion ThérapeutiqueUN cas opéré sur 120 cas. Traitem<strong>en</strong>t médical très souv<strong>en</strong>t efficace.Kitch<strong>en</strong> 1972 - 67 cas 24 OP (9%).Williams 1991 - 277 cas 24 OP (9%).Importance des modifications vestim<strong>en</strong>taires : àtoujours mettre <strong>en</strong> place p<strong>en</strong>dant 6 moisavant de juger de l’inefficacité.Anti-épileptiques > antalgiques.Infiltration Corticoïde / Xylocaïne


Discussion ChirurgicaleVan Eert<strong>en</strong> 1995 - 21 cas section n=11 plusefficace que neurolyse n=10Ivins 2000 - 14 Sections si pati<strong>en</strong>t : adulte; plaintespersistantes récidivantes > 1an. (80% des cas!)Siu 2005 - 45 Neurolyses <strong>en</strong> 5 ans 93%satisfaits. Pas de li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre résultat et durée desplaintes avant OP. Obésité retarde résultat.Bordeaux - 167 cas opérés <strong>en</strong> 16 ans (10/an).153 cas neurolyse et 14 cas section.130 (78%) cas satisfaits ou guéris.- 81% satisfaits/guéris neurolyse vs 35% avec section- 61% guéris si durée < 1an vs 54% > 1an.- neurolyse réalisée sous Anest Locale


Au TotalCette étude montre que la Méralgie Paresthésique est la1ère ou la 2ème « <strong>en</strong>trapm<strong>en</strong>t neuropathy » dumembre inférieur. 35 MP diagnostiquée <strong>en</strong> 2005 vs 18SPE au col du péroné.Elle montre aussi que l’étude orthodromique de la VCSdu NFCL est une technique parfaitem<strong>en</strong>t codifiée etfiable, à condition de pr<strong>en</strong>dre le temps de bi<strong>en</strong> repérerle trajet du NFCL avant tout <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t. La VCSOest le seul test diagnostique ENMG à avoir fait lapreuve d’une spécificité et d’une s<strong>en</strong>sibilitésatisfaisante.


Au TotalCette étude met <strong>en</strong> exergue le rôle c<strong>en</strong>tral que devraitjouer le neurophysiologiste dans le diagnostic de laMéralgie Paresthésique, grâce à la mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>cede la lésion du nerf fémoro-cutané latéral.En effet, les formes atypiques qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 27% d<strong>en</strong>os cas sont tous non ou mal diagnostiqué par lesclinici<strong>en</strong>s spécialistes (rhumato ou neurologue) quipeuv<strong>en</strong>t être am<strong>en</strong>és à les voir dans un premiertemps.Aussi si l’ENMGiste ne p<strong>en</strong>se pas à tester le NFCL chezun pati<strong>en</strong>t ayant un tr s<strong>en</strong>sitif ou une douleur de laface antérieure de cuisse (et bi<strong>en</strong> sûr latérale) quireste sans cause et sans diagnostic de certitude, laMP ne sera jamais diagnostiquée.


Je vous remercie de votre att<strong>en</strong>tionet je suis prêt à répondre à vos questions…

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