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Magma en 1977 - Free

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pas systématiquem<strong>en</strong>t dans la musique, et c'est là la différ<strong>en</strong>ce. La musique ne sera jamais<br />

comme une machine. C'est le cœur qui contrôle la musique. La machine est sourde, pas<br />

l'homme. L'homme doit se conc<strong>en</strong>trer et ce n'est pas facile pour un groupe de musici<strong>en</strong>s de se<br />

conc<strong>en</strong>trer <strong>en</strong>semble. Nous jouons avec le cœur, et pourtant nous ne p<strong>en</strong>sons pas, mais nous<br />

nous conc<strong>en</strong>trons et c'est <strong>en</strong> ça qu'il y a une différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre une machine et <strong>Magma</strong>.<br />

Vander : Les musici<strong>en</strong>s "professionnels" p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t à d'autres choses que la musique. Ils se<br />

demand<strong>en</strong>t s'ils sont assez bi<strong>en</strong> payés, s'ils ont du succès, mais ils ne p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t pas à la<br />

musique. Ils se demand<strong>en</strong>t s'ils sont bi<strong>en</strong> habillés, ils s'interrog<strong>en</strong>t sur leur futur, etc.... Nous,<br />

on s'habille <strong>en</strong> noir, c'est mystique, soit mais <strong>en</strong> même temps, c'est discret. nous chantons<br />

dans une langue phonétique, c'est mystique mais le cont<strong>en</strong>u ne peut pas être trop éloigné du<br />

son dans sa globalité.<br />

Blasquiz : On joue toujours les mêmes pièces. On utilise les mêmes mots mais cep<strong>en</strong>dant, à<br />

chaque fois, l'expéri<strong>en</strong>ce est nouvelle. On aura jamais une relation "professionnelle" <strong>en</strong>vers<br />

<strong>Magma</strong>.<br />

Vander : C'est ess<strong>en</strong>tiel ! Si on pr<strong>en</strong>d Mekanïk Kommandöh par exemple... (Vander pr<strong>en</strong>d<br />

deux baguettes et joue le rythme sur la table). Toujours le même rythme, c'est ce qui est à<br />

l'intérieur qui change. Je ne considérerai jamais cette pièce comme une ligne de rythme mais<br />

comme quelque chose plus proche d'une pulsation. Quand on a joué cette pièce, une fois, <strong>en</strong><br />

plein milieu d'un concert, je me suis trouvé comme le plaignant dans une salle d'audi<strong>en</strong>ce,<br />

avec des témoins, le grand jeu. A ce mom<strong>en</strong>t, la batterie est le vrai instrum<strong>en</strong>t, c'est le but. Et<br />

soudainem<strong>en</strong>t, la musique voulait dire quelque chose pour moi : j'étais la musique. Le son de<br />

la batterie a complètem<strong>en</strong>t disparu de mon paysage sonore. c'était une expéri<strong>en</strong>ce<br />

extraordinaire, qui se répète parfois. A chaque fois de nouvelles expéri<strong>en</strong>ces, à chaque fois<br />

un nouveau rôle pour la charleston, à chaque fois un nouveau son pour les cymbales. C'est ça<br />

la musique. Et c'est ça qu'on vise avec <strong>Magma</strong>. Le groupe ne devrait pas être une série<br />

d'individualités, mais une seule : <strong>Magma</strong> !<br />

Les improvisations sont guidées<br />

Peut-on ôter aux musici<strong>en</strong>s leur désir de jouer ?<br />

Vander : Non, ce n'est pas possible, mais on peut le contrôler et le guider. Je vais <strong>en</strong>core<br />

faire référ<strong>en</strong>ce à John Coltrane. Il avait compris comm<strong>en</strong>t faire pour guider ses<br />

improvisations, il n'a jamais cédé à la t<strong>en</strong>tation de simplem<strong>en</strong>t jouer comme il <strong>en</strong> avait <strong>en</strong>vie<br />

ou bi<strong>en</strong> de se détourner de ce qu'il voulait faire. Il contrôlait parfaitem<strong>en</strong>t sa musique et<br />

pourtant il parv<strong>en</strong>ait à improviser. Il ne jouait jamais une note a hasard. Parfois, il se laissait<br />

aller, et ça nous arrive à nous aussi, mais il avait la capacité de toujours se contrôler.<br />

Vous n'improvisez jamais dans vos chorus de batterie ?<br />

Vander : Je sais toujours où je suis. Je ne p<strong>en</strong>se jamais à ce que je vais faire après, ni au<br />

mom<strong>en</strong>t où je devrais utiliser les cymbales. Je sais toujours à l'avance comm<strong>en</strong>t je vais jouer.<br />

Si je ne vais pas me servir des cymbales je le sais à l'avance, je peux le s<strong>en</strong>tir.<br />

Blasquiz : Je vais appeler ça une p<strong>en</strong>sée globale. Parfois <strong>en</strong> arrivant sur scène, je pr<strong>en</strong>d<br />

soudainem<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce de comm<strong>en</strong>t tout va se dérouler. Du début à la fin. Il est déjà arrivé<br />

que je me trompe mais c'est très rare et souv<strong>en</strong>t dû aux conditions extérieures.<br />

Vander : Hier, dans la salle de concert, il faisait très chaud. Tellem<strong>en</strong>t chaud que mes mains<br />

étai<strong>en</strong>t très moites. J'avais du mal à t<strong>en</strong>ir les baguettes et j'ai fait des erreurs <strong>en</strong> jouant. Il y<br />

avait des choses qui aurai<strong>en</strong>t dues être jouées très fort et je ne pouvais pas le faire. J'ai dû<br />

sauter des passages et dans certains cas jouer de façon différ<strong>en</strong>te.

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