Théâtre d'Alésia - Archeodunum SA

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4.4. Le Théâtre 2Durant la campagne 2006, nous nous sommes concentrés sur l’étude du mur périmétralet de ses contreforts, en relation avec leurs abords directs. Le mur diamétralM. 66 a également fait l’objet d’une observation le long de son parement oriental,complétant ainsi les observations réalisées en 2005.Le phasage5Contrairement à l’hypothèse formuléeen 2004 (RA 2004, p. 45),nous estimons désormais que cestranchées sont antiques, sur la basedu mobilier découvert à l’intérieurde la tranchée [2244].Le mur périmétral M. 19Nous avons déjà discuté l’hypothèse avancée par S. Sindonino de la reconstructiondu mur M. 19 en reprenant son argumentaire. Nos conclusions la mettaient en doute,sans que nous puissions toutefois apporter une preuve susceptible de régler définitivementcette question (RA 2004, p. 77 ; RA 2005, p. 148). Cette année, la fouille aapporté de nouveaux éléments sur le mode de construction de M. 19 et sur les tranchéesqui le longent dans plusieurs secteurs.Les observations réalisées par S. Sindonino sur les deux types d’appareillage deM. 19 ont été vérifiées à plusieurs reprises sur le pourtour du théâtre, notammentdans le sondage 12d, où la séquence est identique. À cet endroit, la partie supérieuredu mur (US [2243]) est érigée sur l’arasé régulier et horizontal de la partie inférieure(US [2242]).La comparaison des mortiers de ces deux parties est malaisée, sans détruire le parement,en raison de sa bonne tenue. Cette remarque s’applique notamment à la partie supérieuredu mur [2243] qui est recouverte d’un enduit au tuileau, et qui dissimule ainsil’intérieur de la maçonnerie. Il semble toutefois y avoir une corrélation entre les deuxtypes d’appareillage et l’usage de deux mortiers « légèrement différents » (le mortiersupérieur est plus fin et plus compact, est sa couleur tend plus vers l’orange).Deux tranchées superposées ont été mises en évidence le long de M. 19 (US [2244]et [2256]). Ces événements sont postérieurs à la construction des contreforts (cf.infra). La tranchée inférieure [2244] présente de grandes similitudes avec le creusementus 207 de S. Sindonino, interprétée comme « [une tranchée] réalisée pourreprendre le mur [M. 19] en sous-œuvre » (Sindonino 2002, p. 17). Il n’existe pasde liens stratigraphiques entre ces deux tranchées qui sont séparées par le contrefortM. 20. Leur assimilation à un seul événement repose donc sur leur grandeproximité, sur une position stratigraphique similaire 5 et sur leur comblement identique.Nous associons ainsi le creusement us 207 à un événement postérieur à lamise en place des contreforts, et non pas à une tranchée destinée à la reprise ensous-œuvre de M. 19. Cette analyse rejoint ainsi les arguments que nous avionsformulés contre l’hypothèse d’un programme de reconstruction de M. 19 (cf.RA 2004, p. 45, 72).La situation se présente différemment au nord-est du théâtre, comme le montrent lesobservations du sondage 1e. Les tranchées situées le long de M. 19 s’apparententdavantage à des creusements ponctuels que l’on ne parvient pas à associer avec leschangements de mode de construction dans la maçonnerie de M. 19. On ne peutdonc pas établir de liens directs entre ces creusements et les tranchées localisées ausud-est du monument.De même, les deux types de maçonnerie mis en évidence dans le sondage 1e diffèrentde la séquence observée dans les sondages 2f et 12d. Le mortier de la partie inférieure[2107] possède des caractéristiques que l’on ne retrouve ni dans la maçonneriede la partie supérieure [2159-2160] (voir fig. 5), ni dans les types d’appareillage[2243] et [2242] examinés au sud-est du théâtre (voir fig. 59). De plus, l’arasé de lamaçonnerie [2107], qui ne forme pas un plan horizontal, ne semble pas correspondre146

Théâtre d’Alésia – Rapport d’activité 2006à un lit d’attente. Cette irrégularité évoque davantage le résultat d’une destruction.Ces observations nous conduisent à proposer l’hypothèse d’une reconstruction.La singularité de la maçonnerie [2107] (voir fig. 5), pose toutefois la question desa nature. S’agit-il d’un premier état du mur périmétral ou d’une construction antérieureau théâtre 2 ? Le caractère ponctuel de ce phénomène nous incite à favoriserla seconde hypothèse.Les contrefortsLe programme de construction des contreforts constitue un événement chronologique àpartir duquel ont été définies les deux phases principales du théâtre, que l’on peut résumerpar « avant » et « après » les contreforts. Cette référence à un programme, impliquantla contemporanéité de tous les contreforts, se fonde avant tout sur des similitudesformelles et des arguments logiques. La détermination de la chronologie des contreforts,tant absolue que relative, demeure encore trop lacunaire pour en fournir la preuve. Lapoursuite de l’étude de leur insertion stratigraphique apporte cependant des éléments deréflexion. La construction des contreforts M. 24 et M. 25 intervient à partir du 2 e siècleap. J.-C (voir § 2.6). Aucune donnée chronologique précise n’est disponible pour lecontrefort M. 53 (voir § 2.1). Il n’existe pas de relation formelle entre M. 24 et M. 25,et à plus forte raison avec M. 53, mais leur position stratigraphique est comparable. Ladisparition ou la mauvaise identification des niveaux de construction constitue toujoursun problème pour la compréhension de cette importante phase de construction.Les aditusEn 2005, la fouille a révélé l’existence d’importantes transformations dans l’aditussud, que l’on aimerait faire coïncider avec les remaniements observés par A. Oliveret E. Rabeisen dans l’aditus nord. Il n’existe malheureusement pas de relations stratigraphiquesentre ces deux secteurs et les perturbations qu’ils ont subies ont détruitles couches susceptibles de fournir des éléments de chronologie absolue. L’identificationd’un « programme » de transformations affectant les deux aditus, comparabledans sa définition à la construction des contreforts, repose donc sur le mêmes typed’arguments. L’examen du parement oriental de M. 66 confirme ainsi les observationsréalisées sur son parement occidental, qui nous ont amenés à définir deux étatsde construction, mais il n’apporte pas d’éléments de datation supplémentaires.Les abords du théâtreLe nord-est (sondage 1e)La zone au contact avec le monument est bouleversée par de multiples creusements.Entre ces phénomènes et le trottoir St. 120 situé plus à l’est, aucun niveau de ruen’a été mis en évidence. Le secteur 6, exploré en 2005, présente une situation analogueplus au nord (RA 2005, p. 47ss). Le trottoir St. 120, installé au plus tôt après laconstruction du théâtre 2, constitue donc la limite occidentale de la voirie. La zonesituée entre ce trottoir et le théâtre était peut-être aménagée en aire herbeuse, commele suggère le caractère organique des remblais limoneux déposés à cet endroit.Le sud-est (secteur 12)Le développement de la voirie au sud-est du théâtre est bien illustré par l’importanteépaisseur des niveaux de rues conservés à cet endroit. Les abords directs du147

4.4. Le Théâtre 2Durant la campagne 2006, nous nous sommes concentrés sur l’étude du mur périmétralet de ses contreforts, en relation avec leurs abords directs. Le mur diamétralM. 66 a également fait l’objet d’une observation le long de son parement oriental,complétant ainsi les observations réalisées en 2005.Le phasage5Contrairement à l’hypothèse formuléeen 2004 (RA 2004, p. 45),nous estimons désormais que cestranchées sont antiques, sur la basedu mobilier découvert à l’intérieurde la tranchée [2244].Le mur périmétral M. 19Nous avons déjà discuté l’hypothèse avancée par S. Sindonino de la reconstructiondu mur M. 19 en reprenant son argumentaire. Nos conclusions la mettaient en doute,sans que nous puissions toutefois apporter une preuve susceptible de régler définitivementcette question (RA 2004, p. 77 ; RA 2005, p. 148). Cette année, la fouille aapporté de nouveaux éléments sur le mode de construction de M. 19 et sur les tranchéesqui le longent dans plusieurs secteurs.Les observations réalisées par S. Sindonino sur les deux types d’appareillage deM. 19 ont été vérifiées à plusieurs reprises sur le pourtour du théâtre, notammentdans le sondage 12d, où la séquence est identique. À cet endroit, la partie supérieuredu mur (US [2243]) est érigée sur l’arasé régulier et horizontal de la partie inférieure(US [2242]).La comparaison des mortiers de ces deux parties est malaisée, sans détruire le parement,en raison de sa bonne tenue. Cette remarque s’applique notamment à la partie supérieuredu mur [2243] qui est recouverte d’un enduit au tuileau, et qui dissimule ainsil’intérieur de la maçonnerie. Il semble toutefois y avoir une corrélation entre les deuxtypes d’appareillage et l’usage de deux mortiers « légèrement différents » (le mortiersupérieur est plus fin et plus compact, est sa couleur tend plus vers l’orange).Deux tranchées superposées ont été mises en évidence le long de M. 19 (US [2244]et [2256]). Ces événements sont postérieurs à la construction des contreforts (cf.infra). La tranchée inférieure [2244] présente de grandes similitudes avec le creusementus 207 de S. Sindonino, interprétée comme « [une tranchée] réalisée pourreprendre le mur [M. 19] en sous-œuvre » (Sindonino 2002, p. 17). Il n’existe pasde liens stratigraphiques entre ces deux tranchées qui sont séparées par le contrefortM. 20. Leur assimilation à un seul événement repose donc sur leur grandeproximité, sur une position stratigraphique similaire 5 et sur leur comblement identique.Nous associons ainsi le creusement us 207 à un événement postérieur à lamise en place des contreforts, et non pas à une tranchée destinée à la reprise ensous-œuvre de M. 19. Cette analyse rejoint ainsi les arguments que nous avionsformulés contre l’hypothèse d’un programme de reconstruction de M. 19 (cf.RA 2004, p. 45, 72).La situation se présente différemment au nord-est du théâtre, comme le montrent lesobservations du sondage 1e. Les tranchées situées le long de M. 19 s’apparententdavantage à des creusements ponctuels que l’on ne parvient pas à associer avec leschangements de mode de construction dans la maçonnerie de M. 19. On ne peutdonc pas établir de liens directs entre ces creusements et les tranchées localisées ausud-est du monument.De même, les deux types de maçonnerie mis en évidence dans le sondage 1e diffèrentde la séquence observée dans les sondages 2f et 12d. Le mortier de la partie inférieure[2107] possède des caractéristiques que l’on ne retrouve ni dans la maçonneriede la partie supérieure [2159-2160] (voir fig. 5), ni dans les types d’appareillage[2243] et [2242] examinés au sud-est du théâtre (voir fig. 59). De plus, l’arasé de lamaçonnerie [2107], qui ne forme pas un plan horizontal, ne semble pas correspondre146

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