d'Évreux - Diocèse d'Evreux

Chrétiens en forum. Choc des identités.Vers une société métisséeJe sais qu’on n’en sort jamaisindemne de ces journées deChrétiens en Forum et … c’estpourquoi j’y retourne ! Pour écouter etéchanger avec des intervenants (à latribune ou dans l’auditoire) ancrés dansla réalité du sujet. En arrivant à Ivry-sur-Seine, en venant de la campagnenormande, on recevait d’emblée ce chocdes identités : autant dans une ruesurplombant le métro, je retrouvais labanlieue parisienne pavillonnaire quej’avais connue, autant dans l’artèresituée au-dessous, tout m’était étrange.J’étais dépaysée. Dans cette rue, nousnous sentions des étrangers. Or ceForum 2009 voulait nous aider à releverce défi : comment s’offrir mutuellementl’hospitalité, à l’heure de la mondialisation.Impossible de redire la richesse deséchanges (1). Voilà quelques touches dusamedi.Hamid Salmi, chercheur ethnopsychiatre,né Kabyle, analyse son rôleactuel de médiateur pour les enfantsimmigrés incivils ou violents quiprésentent des fissures d’identité. Il aideà découvrir les codes des culturesrespectives. Il explique pourquoi uneassistante sociale voit son interventionnon légitimée pourune famille africaine.En effet, pour définirson identité, pour seprésenter, un Africainne pose jamaisla question : « Quisuis-je ? » qui renverraità l’individu,mais « A qui tuappartiens ? »,c’est-à-dire qu’ons’adresse toujours àla personne transcendéepar son groupe ethnique.L’enfant africain appartient à une famille,à un village, à une tribu toujours reliéeaux ancêtres ; c’est pourquoi les parentsafricains sont choqués qu’une personneétrangère à la famille, à leur culture,l’assistante sociale, décide qui doitprendre en charge l’enfant en difficulté.En réponse aux questions des parentsde futurs couples mixtes, (musulman /chrétien), Saïd Ali Koussay, Malgache,musulman, et Christian Delorme, prêtredu Prado, s’accordaient pour dire quedes religions différentes « vécues dansle juste milieu » comme le recommandele Coran, ne sont pas source de conflit.Par contre, l’évolution de l’un desconjoints vers un extrémisme religieuxpouvait mettre en danger le « vivreensemble ». On sentait que l’assembléeavait soif d’échanger sur le Coran et lareligion musulmane avec ces deuxhommes si proche de l’esprit d’Assise.Voilà à présent un Noir qui nous dit qu’ilsait descendre de son arbre, qu’il esthumain et qu’il est absurde de voir entout Noir un descendant d’esclave. Quelexposé plein d’humour nous donneGaston Kelman, ingénieur enurbanisme, écrivain, auteur de Je suisnoir mais je n’aime pas le manioc ! Pourlui, le commerce triangulaire, la— Église d’Évreux n o 7 – 6 avril 2009 – 25