09.07.2015 Views

1oVEkjV

1oVEkjV

1oVEkjV

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Rapport sur l'homophobie 2014 • GayphobieAvec 36 cas en 2013,la gayphobieen milieu scolaire a été trèsprésente, d’autant que les plusjeunes ont toujours des difficultésà accepter de témoigner : sedéclarer victime d’homophobieimplique une acceptation préalablede son homosexualité. Laviolence,le harcèlement et la miseà l’écart subis par ces jeunes gays,ou vus comme tels, provoquentdes blessures physiques et psychologiquesqui ne peuvent êtreniées ou tolérées. L’absence desoutien à ces jeunes victimesconstitue une non-assistance à despersonnes en danger. En complémentdes politiques publiquesdéployées dans les établissementsscolaires, une prise de consciencedu personnel enseignant, desadultes et des parents est indispensablepour accompagner cesjeunes dans l’acceptation et lavalorisation d’eux-mêmes et pourgarantir leur sécurité (lire chapitreMilieu scolaire).Enfin,8 témoignages de gayphobiedans le milieu politique nous ontété transmis :injures,menaces,diffamationvisant un homme politique.Certains n’ont pas hésité àinsulter des élus de la République:accusations à peine voilées depédophilie, injures…Tout commeles autres gays, les hommes politiquesont subi l’homophobie defaçon frontale en cette année 2013(lire chapitre Politique).FocusLudovic a 18 ans, il est scolarisé dans un lycéeprivé catholique, sa famille fréquente une paroissecatholique traditionaliste dans le Sud de la France.Il se dit heureux de quitter son lycée en fin d’année,après avoir passé son baccalauréat. La sous-directricede l’établissement, également adjointe au catéchisme,avait recueilli les confidences du jeune homme qui luiavait « avoué [ses] sentiments contre-nature,sodomites ». Elle l’avait immédiatement orienté versun diacre, « homo repenti », se targuant d’avoir trouvéla « sainte rédemption » dans le service de Dieu,qui avait tenté de « soigner » son orientation sexuelle.Ludovic a hâte de quitter son lycée, sa familleet ses camarades pour aller étudier loin de sa ville.Il ne veut plus devoir sourire aux blagues de mauvaisgoût et aux surnoms qu’on lui attribue et qui fontréférence à ses manières. Il en a marre desprovocations : « Franchement, on aurait dû tousles gazer, non ? T’en penses quoi, toi ? », il ne veutplus tolérer qu’un de ses « potes » lui montredeux garçons efféminés en disant : « Putain,regarde-les ces deux-là, ils ont pas honte d’êtrenés?» Il ne veut plus répondre, acquiescer :« Dans ma tête, je me crie, je leur crie, toutela haine qui est en moi. »Il a besoin de se confier, de raconter qu’il a dûêtre complice de cette homophobie ordinaire quis’est répandue sur la France les premiers mois del’année 2013 : « J’ai défilé sous les bannières dela Manif pour tous, comme pour me faire uncertificat de bonne hétérosexualité », « J’ai applaudiaux prêches du prêtre de ma paroisse […] qui nousmontrait en quoi les gens comme moi étaient bons àbrûler. » Il veut témoigner, au nom des autres jeunesqui, dans des familles ultra-catholiques comme lasienne, sont gays et vont trop loin dans leur rejetd’eux-mêmes. Il veut dénoncer la haine portéepar ces mouvements, leurs « idées du Moyen-Age »,ce rejet des homosexuels et des étrangers, le faitqu’ils aient fait de « la pédale » leur bouc émissaire.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!