35son bras autour de la taillede Gladys. Un jeune hommeles suit puis les insulte : « Saleslesbiennes, putes, connasses,salopes. » Il frappe Agatheà la tête et aux jambes. Ellechute. Gladys tente d'interveniret est giflée. Une petite foules'approche, ce qui fait partirl'agresseur.Agathe s'aperçoitplus tard qu'elle a unedent cassée.Léa, 22 ans, et Christelle,43 ans, passent quelques joursen Normandie. Elles prennentl'apéritif face à la plage etéchangent un bisou.Un homme arrive : « Qu'est-cequ'il se passe ici ? Allez,barrez-vous ! » Il jette leurbouteille et hurle : « Vous êtesdeux grosses gouinasses,vous vous envoyez en l'airsur le banc depuis tout àl'heure, c'est indécent ! »Léa reçoit des gifles puis descoups de pied. Des témoinsinterviennent et l'homme finitpar partir. Il sera finalementidentifié. Maire d'un petit villagede la région, il prétend avoirété agressé par Léa puis êtreparti avant l'arrivée de la policecar, bouleversé, il aurait voulualler se recueillir devantle coucher de soleil.Heureusement, une dizainede témoins soutiennentChristelle et Léa (qui a reçu 11jours d’ITT).L'école de la hainePauline est lycéenne à Nevers.L’année passée, après sadéclaration d'amour à unecamarade, elle avait été frappéeet avait trouvé des insultes surson casier (« Va crever, salegouine »).Aujourd'hui, cettehistoire la rattrape.Alors qu'ellese promenait à l'extérieurde son nouveau lycée, elle acroisé un groupe de son ancienétablissement. Un garçon l'afrappée car une rumeur prétendque Pauline serait sortie avecla sœur de celui-ci. Choquée,n'osant pas parler à ses parents,Pauline se sent seule et craintde subir de nouvelles brimadeset de nouveaux coups.Manuel, en classe de secondeà Meaux, est amoureuxd'un garçon. Quand il se sentassez en confiance pour lui direqu’il est gay, toute la classe estmise au courant et se moquede lui. On l'imite avec des gestesefféminés, on lui abîme sesaffaires, on le pousse dans lescouloirs… Des propos homophobessont aussi postés surle groupe Facebook de la classe.Avant un cours de sport, ungarçon commence à l'étrangleren tirant sur sa capuche à traversune grille. Ses camarades rient.Manuel dit penser à la fugueet au suicide, sa vie lui estdevenue insupportable.Lucas est en seconde dansun lycée privé marseillais.Sa classe est au courant de sonhomosexualité, qui ne semblaitpas poser problème. Mais,dans les vestiaires après uncours de sport, pour faire rireses camarades, un garçonlui demande : « Je t'excite ? »Lucas ne répond pas et legarçon lui donne un violentcoup de poing dans le dos.Il répète : « Oh, je t'excite ? »,et, avec l'aide d'un deuxièmegarçon, colle la tête de Lucascontre son sexe. Les garçonsprésents se moquent de Lucas.Il n'ose pas en parler auxprofesseur-e-s de crainteque ses parents soient informésde son homosexualité.La brute d'à côtéLuc et Benjamin sont restaurateursà proximité de Mougins.Un homme, proche desgendarmes, laisse des motssur leur terrasse (« Sale PD »,« Suce gratuitement ») etles insulte régulièrement(« Tapettes, enculés »). Il adéjà agressé Luc, qui a eu untraumatisme crânien.Les rapports de gendarmerie,très partiaux d’après Luc,aboutissent toujours à unclassement sans suite. Un soir,ivre, l’agresseur revient chercherl'affrontement. Les gendarmessont appelés. Mais l'enquêteest à nouveau à charge contreles restaurateurs et un témoindéclare : « Les PD lyonnais, vousdevriez retourner chez vouspour qu'on soit tranquilles. »Sur les conseils de leur avocate,ils déposent plainte dansun commissariat distant.Lubaki, demandeur d'asilecongolais, rejoint unemanifestation parisienne enfaveur du mariage pour tou-te-s.Il porte un t-shirt « Gay OK ».Il est reconnu par despassant-e-s, une famille habitantle même immeuble que lui à
Rapport sur l'homophobie 2014 • Agressions physiquesPantin. Quelques jours plus tard,il est passé à tabac dans l’entréede l'immeuble par ces mêmesvoisin-e-s. Il a porté plaintemais la famille fait pression pourqu'il la retire. Dans l'attentedu procès, ses trois agresseursont été relâchés après la gardeà vue. Lubaki n'ose plus sortirde chez lui.Driss est étudiant en médecineà Paris. Il habite une résidenceétudiante où il est harcelépar un étudiant en droit.Ce locataire a commencé parl'insulter et le menacer (« T'esdans mon secteur, dégage, latarlouze », « T'iras en enfer »).Puis il a frappé Driss (7 joursd'ITT) qui a déposé plainteet recueilli des témoignages.Driss critique l’inaction desresponsables de la résidencequi lui répondent être pourle mariage pour tou-te-s(quel rapport ?) et lui proposentde déménager.Une famille d'enferKevin, 19 ans, et David, 17 ans,sont au cinéma à Nancy quandles parents de David découvrentleur relation. Ils arrivent fous derage dans le multiplexe, tiennentdes propos injurieux et sont trèsagités. David a un malaise et doitêtre pris en charge par le SAMU.Son père cherche à monter dansle véhicule d'intervention pourle frapper mais il est maîtrisé àtemps.A l'hôpital, la scènecontinue : Kevin est menacé demort s’il revoit David.Trois joursplus tard, Kevin nous contactecar il est très inquiet. David estrentré chez ses parents qui ontpris son téléphone etl'empêchent de communiquer.Kevin, terrifié, ne sait pascomment aider son ami.Elodie vit avec Adeline, dontle frère ignore l'homosexualité.A la différence du reste de lafamille, il n'a en effet pascompris que sa sœur et Elodievivent ensemble. Informé,il arrive furieux dans l'appartement.Le ton monte entre le frèreet la sœur. Elodie chercheà les séparer mais il l'injurie,attrape ses cheveux, la frappeà la tête, la met au sol et luidonne des coups de pied.Dans les rues d’Auxerre,Steeve, 25 ans, tient son copainpar la main. Une voitures'approche et il entend :« Tiens, voilà les PD.»Il reconnaît son cousin, quisort de la voiture et vient luiserrer la main. Steeve comprendqu'il est en danger. Son amiparvient à fuir mais Steeve estrattrapé et frappé violemment,ses lunettes cassées. Conduit àl'hôpital, il reçoit 8 jours d'ITT.Sois rentable et tais-toiDimitri, 35 ans, est informaticien.Un jour, un collègue l’insulte(« Sale PD, sale homo, petitepute »), puis lance une chaisedans sa direction. Sans témoin,Dimitri informe son chefde service, qui lui conseille derester cordial. Le collègue restetrès agressif et Dimitri luidemande de s'expliquer ;pour toute réponse, son collèguel’empoigne et le frappe. Dimitrivacille et son arcade sourcilièresaigne abondamment.L'agresseur le poursuit :« T’es une sale pédale, t’es unepoubelle à sperme, je vais tefinir. » Dimitri est conduità l’hôpital pour 6 points desuture (ITT de 3 jours). Il porteplainte. Sa hiérarchie refusede s'engager à ses côtés et luidemande de minimiser les faits :le collègue, considéré commeindispensable, est très apprécié.Dimitri a contacté un syndicat,mais il a peur d’être licencié.
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