159direct-e-s de la victime (45 %). La majorité destémoignages font état de relations entre collègues,au départ qualifiées de cordiales, évoluant demanière négative lorsque l’homosexualité d’unmembre de l’équipe est révélée.Commencent alorsles insultes, le rejet, la diffamation, voire l’outing.Un changement de supérieur-e hiérarchique est aussila cause d’une crainte que le nouveau ou la nouvelleresponsable soit homophobe,ouvertement ou non.De nombreux témoignages signalent des refus depromotion,des rapports négatifs infondés,voire despropos insultants tenus sans témoins. Les insultesquotidiennes finissent par devenir épuisantes, aupoint que certaines victimes finissent par démissionnerou demander une mutation. De même, unstagiaire a préféré mettre fin à son stage, à force desubir insultes et réflexions dégradantes. Il ne fautalors pas s’étonner si 32 % des victimes mettent enavant que les situations vécues sont sources d’arrêtde travail, de dépression, voire d’hospitalisationsuite à une tentative de suicide.De manière générale, les témoignagesmontrent une libération évidente, aucours de la période de débats sur lemariage pour tou-te-s,de la parole homophobedans le monde professionnel, avecdes discours récurrents, sur le lieu de travail,contrel’évolution de la loi.Le mondedu travail est ainsi devenu, cette année,un lieu privilégié pour les appels à manifestercontre l’ouverture du mariage auxcouples de personnes de même sexe.Circulent alorsdans les entreprises pétitions,courriels et tracts syndicauxcontenant des propos clairement homophobes.Notonsà ce sujet que 6 % des actes signalésémanent de délégué-e-s du personnel.« Ouvrir ladiscussionet fairecesserles proposhomophobes»le meilleur des cas, l’agresseur-e reçoit un simpleavertissement. Ainsi, un proviseur n’a pas estiménécessaire de sanctionner un élève qui a insulté unprofesseur. Cette absence de prise en compte estfréquemment évoquée, lorsque le supérieur hiérarchiquen’est pas lui-même l’agresseur.Au sein de petites structures (restaurants, parexemple), il est difficile de trouver une quelconqueforme de soutien : absence de délégué-e-s dupersonnel, collègues craignant de perdre leur place.A l’inverse, il est heureux de voir que les manifestationsde soutien peuvent exister dans d’autres structureset sont en augmentation (44 % destémoignages, contre 36 % en 2012) : un médecindu travail, qui rappelle à l’employeur l’importancedes faits ; un DRH, qui accompagne une victime aucommissariat pour le dépôt de plainte ;une autre victime,menacée de poursuites après avoirsouligné le caractère homophobe depropos tenus par son directeur, a reçu lesoutien immédiat de ses collègues.Les appels sur la ligne d’écoute de l’associationpermettent parfois aux victimesde mieux définir,de comprendre le caractèreLGBTphobe des situations vécues autravail. La démarche du dépôt de plainteest alors facilitée.L’acte ou la parole homophobe,biphobe ettransphobe dans un contexte professionnel demeuredifficile à prouver. Soit les propos sont tenus volontairementen l’absence de témoins,soit les collèguesprésent-e-s ne souhaitent pas témoigner,par craintede perdre leur place ou d’être mal vu-e-s.Face à cette situation, nous relevons des appels,notamment d’hétérosexuel-le-s, agacé-e-s par lespropos homophobes de leurs collègues,demandantdes conseils pour mieux ouvrir la discussion et fairecesser ces propos.Il arrive encore que, suite à une agression physiqueet des insultes, les supérieur-e-s hiérarchiquestentent ou conseillent de minimiser les faits. DansPar ailleurs, dès l’évocation de l’homosexualité duou de la salarié-e, des pressions peuvent apparaîtrepour accélérer son départ. De même, certain-e-ssupérieur-e-s hiérarchiques se moquent ouvertementdes règles du Code du travail en n’hésitantpas à évoquer oralement l’homosexualité commemotif d'une procédure de licenciement.
Rapport sur l'homophobie 2014 • TravailLes échanges avec les victimes, par courriel ousur la ligne d’écoute, permettent de solliciter lespartenaires internes (RH, médecine du travail…),ou de mettre en place les actions nécessaires(dépôt de plainte, recherche d’avocat…).Par ailleurs, les interventions et formations pouradultes (IFPA) en milieu professionnel, menées parl’association, ont pour objet de sensibiliser auxdiscriminations LGBTphobes. En effet, les témoignagesreçus montrent qu’il est encore nécessairede rappeler l’obligation de sécurité de l’employeur-euse(article L4121-1 du Code du travail) :« L'employeur prend les mesures nécessaires pourassurer la sécurité et protéger la santé physique etmentale des travailleurs. »De même, l’article L1132-1 du Code du travailmet en avant le fait qu’« aucune personne ne peutêtre écartée d'une procédure de recrutement ou del'accès à un stage ou à une période de formation enentreprise, aucun salarié ne peut être sanctionné,licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire,[…] en raison de son origine, de son sexe, deses mœurs, de son orientation ou identité sexuelle,de son âge, de sa situation de famille […] ».de ses collègues (« Tu peux temettre un gode dans le cul »).Ces insultes ne s’arrêtent paslà et se poursuivent à propos desclients de l’agence (« J'aimeraisbien savoir qui est la femme »).Il vit très mal cette situation,d'autant plus qu'il n'a jamaisévoqué son homosexualité autravail.Après une périoded’arrêt de travail, il finira parporter plainte, sur les conseilsde sa DRH.Contenu de l’intranet d’une entreprisesignalé à SOS homophobieSi l’homophobie recrutait…Laurent, 39 ans, employé debanque à Courbevoie, viten couple avec un garçon maispréfère dire, sur son lieu detravail, qu’il est célibataire.La une d'un journal évoquantle premier mariage pour tou-te-sa été placardée sur la porte deson bureau. L'affiche est enlevéeà sa demande, mais recolléequelques heures plus tard.Depuis, il affronte quotidiennementdes insultes de la partJean, 51 ans, travaille à Paris.Il répond habituellement avecflegme aux remarques homophobesde ses collègues.Mais celles-ci deviennent deplus en plus pressantes etle scandalisent : « Maintenantils vont pouvoir se marier, onaura tout vu. » Il commenceà se sentir mal à l'aise, d'autantplus que certaines réflexionsémanent directement de sonsyndicat. Il se sent de plusen plus isolé : « Je suis misà l'écart, ça parle pas maldans mon dos. »Thomas, 37 ans, est conseillerà Pôle emploi en Ile-de-France.
- Page 3:
Rapport sur l'homophobie 2014SOS ho
- Page 6:
5SommaireÉditorial . . . . . . . .
- Page 9 and 10:
Rapport sur l'homophobie 2014ensang
- Page 11 and 12:
Rapport sur l'homophobie 2014dans l
- Page 13 and 14:
Rapport sur l'homophobie 2014Elles
- Page 15:
Rapport sur l'homophobie 2014 • S
- Page 19 and 20:
Rapport sur l'homophobie 2014 • S
- Page 21:
Rapport sur l'homophobie 2014Mariag
- Page 24 and 25:
23devant le Congrès des maires de
- Page 26 and 27:
25les témoignages reçus. Un déba
- Page 28 and 29:
27Courrier International, 25 avril
- Page 31:
Rapport sur l'homophobie 2014 • M
- Page 34 and 35:
33Ce climat terrifiant est en grand
- Page 36 and 37:
35son bras autour de la taillede Gl
- Page 38 and 39:
37La parole à…Wilfredet OlivierP
- Page 41 and 42:
Rapport sur l'homophobie 2014Lesbop
- Page 43 and 44:
Rapport sur l'homophobie 2014 • L
- Page 45 and 46:
Rapport sur l'homophobie 2014 • L
- Page 47 and 48:
Rapport sur l'homophobie 2014Gaypho
- Page 49 and 50:
Rapport sur l'homophobie 2014 • G
- Page 51 and 52:
Rapport sur l'homophobie 2014 • G
- Page 54 and 55:
53peintres en bâtiment travaillant
- Page 56 and 57:
55victimes qui font appel à SOS ho
- Page 58 and 59:
57La bisexualité à laradio, tout
- Page 60 and 61:
59Ce sujet est devenu l'un des nouv
- Page 62 and 63:
61Garance sort d'un bar LGBTde la c
- Page 64 and 65:
63La parole à...BambiL’homophobi
- Page 66 and 67:
65gnages reçus concernent les inju
- Page 68 and 69:
67confronté à tant de violence à
- Page 70 and 71:
69Notre associationégalement prise
- Page 73 and 74:
Rapport sur l'homophobie 2014Famill
- Page 75 and 76:
Rapport sur l'homophobie 2014 • F
- Page 77 and 78:
Rapport sur l'homophobie 2014 • F
- Page 79 and 80:
Rapport sur l'homophobie 2014 • F
- Page 81 and 82:
Rapport sur l'homophobie 2014Intern
- Page 83 and 84:
Rapport sur l'homophobie 2014 • I
- Page 85 and 86:
Rapport sur l'homophobie 2014 • I
- Page 87 and 88:
Rapport sur l'homophobie 2014Justic
- Page 89 and 90:
Rapport sur l'homophobie 2014 • J
- Page 91:
Rapport sur l'homophobie 2014 • J
- Page 94 and 95:
93que les faits relatés s'installe
- Page 96 and 97:
95Marc et Alexandre sont abasourdis
- Page 98 and 99:
97de lui et lui fait un croche-pied
- Page 100 and 101:
99Rejeté-e-s par les autresLes per
- Page 102 and 103:
101Demain ce sera plus durGuillaume
- Page 104 and 105:
103Vieillir LGBTSOS homophobie a re
- Page 106 and 107:
105jours auparavant. Principale cha
- Page 108 and 109:
107Lors de la rediffusion de cette
- Page 110 and 111: 109La parole à...L’Associationde
- Page 112 and 113: 111prononcées à l'égard de la vi
- Page 114 and 115: 113
- Page 116 and 117: 115Frères par la nature,étrangers
- Page 118 and 119: 117et sarcasmes. Le professeurn'y p
- Page 120 and 121: de refus d’enregistrement.Une ver
- Page 122 and 123: 121
- Page 124 and 125: 123Une année explosiveLes chiffres
- Page 126 and 127: 125tou-te-s : courrielset lettres m
- Page 128 and 129: FocusEn direct du Parlement :SOS ho
- Page 130 and 131: 129« Merci, Mme Taubira, de porter
- Page 132 and 133: 131La parole à…Sylvain CréponSu
- Page 134 and 135: 133Le Figaro, 27 mai 2013dénonce l
- Page 136 and 137: 135en valeur le témoignage d’une
- Page 138 and 139: 137plusieurs éditoriaux manifesten
- Page 140 and 141: 139homosexuel-le-s dans ce pays a
- Page 142 and 143: 141a publié en mai 2013 une étude
- Page 144 and 145: 143pas d’unions de couples de mê
- Page 146 and 147: 145sur la Manif pour tous version p
- Page 148 and 149: FocusCertain-e-s médecins prétend
- Page 150 and 151: 149
- Page 152 and 153: 151dans la pratique sportive doit
- Page 154 and 155: 153rugby. Mais au-delà du côté t
- Page 156 and 157: 155La parole à…S. Héas, M. Kér
- Page 158 and 159: 157
- Page 162 and 163: 161Pendant une session derecrutemen
- Page 164 and 165: 163La parole à…La CGTengagée da
- Page 166 and 167: 165Pas-de-Calais, un couple de lesb
- Page 168 and 169: 167Photo reçue d'une victimesering
- Page 170 and 171: 169d’entrée et sur leur pelouse.
- Page 172 and 173: 171Souvent des appels à l’aide d
- Page 174 and 175: 173J’ai réussi à m’enfuir de
- Page 176 and 177: 175La parole à…Karima Delli,Cath
- Page 178 and 179: 177Annexes
- Page 180 and 181: 179l’identité sexuelle est punie
- Page 182 and 183: 181salue une loi « qui restera com
- Page 184 and 185: 18312 septembre 2013 — Justice -
- Page 186 and 187: 185Le 29 mars 2013Pour François Ho
- Page 188 and 189: 187Le 03 septembre 2013Rentrée sco
- Page 190 and 191: 189
- Page 192 and 193: Notes191
- Page 194: 2014Le 11 avril 2014, SOS homophobi