101Demain ce sera plus durGuillaume a 17 ans et vit à Paris.Il se sait homosexuel et le débatsur le mariage pour tou-te-squi tourne à l’invective le terrifie.Son mal de vivre le pousseau suicide ; il laisse un messageà sa mère, en lui demandantpardon. Il explique qu’il« préfère mourir aujourd’hui,demain ce sera plus dur ».Sur Twitter, dans un messagepitoyable, Christine Boutinrépond : « Le suicide esttoujours épouvantable. Jeviens d’apprendre le suicided’un jeune hétérosexuel.Notre société va très mal. ».Je t’aime, moi non plusMarie a 53 ans et réside dansun village breton pour lequelelle a eu un coup de cœur il ya quelques années. Ecrivaineet conteuse pour enfants, elleexerce son activité professionnelledepuis chez elle.Les habitant-e-s du village, quisont parfaitement informé-e-sde son orientation sexuelle surlaquelle elle ne fait aucun secret,la rejettent, malgré ses tentativespour montrer qu’elle est unefemme comme les autres.Elle cherche à se faire accepterpar le village en participant àun grand nombre d’activités,mais rien n’y fait. Sa maisona été visitée plusieurs fois, etalors qu’elle présentait ses vœuxaux parents du propriétairede son logement, ces dernierslui ont clairement fait savoir qu’ilsne souhaitaient pas avoir affaireà « des gens comme [elle] ».Le sentiment de malaise esttoujours diffus et elle le vittrès mal, n'envisageantaucune solution.Repartir à zéro, mais pouraller oùDavid, 32 ans, en régionparisienne, est issu d’un milieucatholique intégriste. Depuistoujours, il a conscience de sonhomosexualité, mais pour éviterle rejet de la part de sa famille,il joue à l’hétéro, il s’est mariéet a une petite fille de 4 ans.Aujourd’hui, le mensonge àlui-même et à sa famille lui faitmal et lui devient insupportable.Il est écartelé entre la volontéde vivre sa vie et son angoissede faire mal à celle qui partagesa vie depuis plus de 10 ans.Il a pris sa décision.Après leretour des vacances d’été, ilprendra sur lui pour commencersa nouvelle vie, quel qu'ensera le prix.La France, pas si wunderbarDominique est française maisréside à Berlin pour des raisonsprofessionnelles.Employée ausein d’une société française,elle reste discrète sur sonorientation sexuelle.Son environnement quotidienest allemand, mais elle tientà conserver des sourcesfrançaises et/ou francophonespour son informationquotidienne.A ce sujet, lateneur des arguments desopposant-e-s au mariagepour tou-te-s la déstabilisentréellement et ses ami-e-sallemand-e-s se posent deréelles questions sur ce qu’estla France, pays que l’on ditdes droits de l’homme.Soins intensifsDaniel habite en banlieueparisienne.Agé de 39 ans,il est en couple avec soncompagnon de 50 ans,séropositif et atteint d’unehépatite. Daniel est épuisé parles 13 ans de soins qu’il vientde donner quotidiennementà son compagnon. Récemmenthospitalisé dans un servicede bon niveau, il craint dese voir interdire les visites àson compagnon par leurs deuxfamilles qui sont culpabilisantes,racistes, homophobes,alcooliques et violentes.Il a écrit plusieurs courriersau Défenseur des droits pourse renseigner sur leurs droitset aimerait pouvoir teniréloignées les deux famillesqui font front commun alorsqu’elles ne se connaissent pas.Une piste se dégage : se marier.La parole en guise de soinaprès une tentativede suicideAgé de 25 ans, Philippe vientde faire une tentative de suicideen Seine-Saint-Denis. Plusieursévénements ont été à l’originede son envie d’en finir.Alorsqu’il est en questionnement,les violences psychologiquesdes partisan-e-s de la Manifpour tous le poussent à nier soncaractère humain du fait deson orientation sexuelle.Menacé dans la rue par desindividus interpellés plus tard,il trouve une police passive danssa lutte contre l’homophobiequi lui confie qu’ « il y a d’autrespriorités ».Après son hospitalisation,le psychiatre qui le suit
Rapport sur l'homophobie 2014 • Mal de vivrelui déclare que « l’homophobieest normale » et que le problèmede Philippe n’est pas« d’être gay, mais d’être fou ».Aujourd’hui, Philippe souffre,mais il a décidé de parler pourremonter la pente.En être ou pasEn Bretagne, Pierre, 34 ans,n’assume pas ce qu’il ressentpour les hommes. Du coup,il considère que les proposhomophobes qui fusent au travaillui sont tous destinés. Etantmarié, il est pris dans undilemme de fidélité enverssa femme et attirances pourles hommes. Plus que de pouvoirse révéler un jour, il craint de toutperdre s’il décidait de vivreouvertement en accord avecses envies. Il apprend quela réponse n’est pas forcémentbinaire, homo ou hétéro, les bisexistent aussi mais doiventégalement parcourir un longchemin pour se découvrir.L’homophobie en plat du jourClaire habite dans la Loireet témoigne pour son fils,Antoine, commis de cuisinedans un restaurant lyonnais.Du fait de son orientationsexuelle présumée, son fils estharcelé par ses deux supérieureshiérarchiques qui ne le lâchentpas et le poussent à la faute.Pour « respirer » un peu, sonmédecin lui a prescrit 15 joursd’arrêt de travail. Il repousse,pour l’instant, l’idée de saisirla commission LGBT de sonsyndicat pour « ne pas faire devagues ».A cette souffrances’ajoute la perte de son père etde son beau-père, dans lamême année. Heureusement,il a le soutien de sa mère.Colère face à la manifestationdes opposant-e-sdu 13 janvier 2013Dans le Rhône, Lucien, 60 ans,et son compagnon filent le parfaitamour depuis 27 ans. Maisaujourd’hui, Lucien est en colèredu fait de l’homophobieambiante et des exactions de lamanifestation contre le mariagepour tou-te-s du 13 janvier 2013.La logorrhée des opposant-e-srenvoie Lucien à sa jeunesseà la fin des années 1960, oùl’homosexualité tombait encoresous le coup de la loi, à l’époqueoù il devait faire semblant derechercher la présence desfemmes.Ce climat lui faitcraindre pour sa sécurité, etl’adoption de la loi du mariagepour tou-te-s est devenue uneobsession, car il espère pouvoirse marier rapidement avecson compagnon pour le mettreà l’abri s’il venait à décéderavant lui.Acte authentiqueJulien est clerc de notaire enIlle-et-Vilaine, il a besoin d’êtreécouté et conseillé à propos duharcèlement dont il est victimeà son travail.Alors qu’il relateles faits, il pleure et en vient à laconclusion qu’il ne lui est paspossible de retourner travaillertellement sa mise à l’écart lui estpénible. De par leurs fonctions,ses collègues ont consulté sonacte d’état civil et se sont aperçusqu’il était pacsé avec un homme.Parfaitement informés du fait queleur comportement n'est pascorrect, ses collègues sontodieux en l’absence des notaires,puis adoptent une attitudenormale dès qu'ils sont deretour au bureau. Julien est leresponsable hiérarchique d’unecollaboratrice au sein de l’étude,et cette dernière n’a cessé del’insulter jusqu’à porter plaintecontre lui pour harcèlementsexuel.Ayant expliqué à la policequ’il est gay et que les faits nesont donc pas avérés, les chargescontre lui ont été abandonnéeset l’employée a été licenciée.Malgré cela, il est considérécomme un pestiféré et unepersonne à problèmes. Julienest décidé à se battre et vaconsigner quotidiennementles faits dont il est témoinet victime.
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