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99Rejeté-e-s par les autresLes personnes LGBT qui nous appellent ou nous écriventpour exprimer leur mal de vivre évoquentcouramment le rejet dont ils-elles sont victimes :cela concerne 51 % d’entre elles. Le rejet se manifestele plus souvent de manière directe, par desmoqueries voire des violences, et ce à tout momentde leur vie et dans tous les contextes. Il peut aussis’exprimer de manière plus indirecte : dans notresociété hétéronormée, l’image de l’homosexualitéest généralement négative et les préjugés sur les gayset les lesbiennes restent courants. Les homosexuelle-ssont ainsi souvent témoins de propos homophobes,dans leur entourage, dans des discourspolitiques ou dans les médias, qui, même sans êtredes attaques personnelles, peuvent êtredouloureux à entendre.Plusieurs confientleur hésitation à simplement tenir la mainde leur partenaire dans la rue.Les victimes subissent ce rejet dès leur plusjeune âge. A l’école, les cas de brimadesenvers les homosexuel-le-s ne sont pasrares. 17 % des témoignages viennent demineur-e-s,et l’évocation du suicide y est fréquente.Plusieurs personnes nous ont contactés pour évoquerle rejet qu’ils subissent de la part de leursproches, famille ou amis. Ce rejet est d’autant plusdouloureux pour des adolescent-e-s qui se découvrenttout juste homosexuel-le-s et ont encore dumal à l’accepter.Les nombreux témoignages de rejetfamilial montrent que cette homophobie estprésente dans tous les milieux sociaux, ouvriers oubourgeois, privilégiés ou modestes, aussi bien enmilieu rural que dans les grandes villes.Dans 45 % des témoignages est présente la notiond’homophobie sociale, qui prend cette annéesouvent la forme de l’opposition à l’ouverture dumariage aux personnes de même sexe, pour leréserver aux couples hétérosexuels. Ce chiffre estconséquent car il s’agit bien de 45 % qui désignentles opposant-e-s au mariage pour tou-te-s commesource principale de leur mal-être.Dans 42 % des cas,les témoignages mettent en avantles discriminations dont les personnes LGBT sontl’objet comme sources de leur mal de vivre.«L’homophobieestnormale»Elles ont lieu essentiellement dans les lieux publicsou au travail,même si l’environnement familial n’estpas en reste (lire chapitres Lieux publics, Travail etFamille).Des conséquences gravesLe rejet subi et la peur qui en découle, et la difficultéà s’accepter eux-mêmes, mènent souventles personnes gays et lesbiennes à se replier surelles-mêmes. Comme chaque année, nous recevonsde nombreux appels et courriels de personnesqui souffrent de leur solitude,ne pouvant pas parlerde leur orientation sexuelle à leur entourage, parcrainte de leurs réactions.Ce repli sur soi peut aller jusqu’à unevéritable désocialisation. Sur un planprofessionnel, des personnes LGBT nousexpliquent que leur mal de vivre leur a faitperdre leur emploi et qu’elles se retrouventaujourd’hui dans des situationsparfois très précaires. Leur vie sentimentalepeut aussi être inexistante ou serésumer à des aventures sexuelles, sansamour ni tendresse. Certaines poursuivent une viede couple hétérosexuelle qu’elles savent être uneimpasse.De même,leurs relations sociales peuventêtre limitées si elles n’arrivent pas à s’ouvrir auxautres et nouer des liens d’amitié.Les personnes qui nous contactent se sentent laplupart du temps seules et expriment le besoin deparler. Nous les écoutons ou les réorientons versdes lignes d’écoute spécialisées dans le mal de vivrevoire, quand la situation l’exige, vers des médecinsou psychologues.Pour rompre leur solitude, les personnes LGBTsouhaitent aussi rencontrer d’autres homosexuel-le-s,bisexuel-le-s ou trans qui leur ressemblentet avec qui ils-elles peuvent partager plusde choses. Nous leur conseillons alors de sortirdavantage, de fréquenter des établissements deconvivialité ou de contacter des associations LGBT.La dévalorisation, le repli sur soi et la désocialisationsont généralement des signes de dépression.Les personnes qui nous contactent sont souvent

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