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OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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42 ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU îi JANVIER 1058'Réponse. — Aux termes <strong>de</strong> l'article 14 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 25 avril 1946,modifié par le décret du 28 mai 1951, les représentants du personnel<strong>de</strong>s sociéiés d'assurances et <strong>de</strong> capitalisation au sein duconseil national <strong>de</strong>s assurances sont désignés par les fédérationsou syndicats représentatifs, à raison d'un représentant pour lepersonnel <strong>de</strong> direction, un pour le personnel <strong>de</strong>s cadres, un pourles inspecteurs, <strong>de</strong>ux pour les employés, aucun syndicat ou fédérationne pouvant désigner plus d'un représentant. Ces dispositionsont pour objet <strong>de</strong> permettre à toutes les principales organisationssyndicales <strong>de</strong> désigner un représentant au conseil national <strong>de</strong>sassurances. La modification envisagée par l'honorable parlementaireaurait pour conséquence <strong>de</strong> rompre l'égalité numérique entreles organisation syndicales, désirée par le légis<strong>la</strong>teur, voire d'éliminerune ou plusieures <strong>de</strong> ces organisations dans <strong>la</strong> représentationdu personnel au sein du conseil national <strong>de</strong>s assurances; elleSemble donc, à cet égard, inopportune.FONCTION PUBLIQUE ET REFORME ADMINISTRATIVE9202. — M. Pascal Arrighi rappelle à M. le secrétaire d'Etat à<strong>la</strong> fonction publique et à <strong>la</strong> réiorme administrative çue les loisn"' 53-16 (art. 2) et 55-366 (art. 6) <strong>de</strong>s 3 février 1953 et 3 avril 1955ont prévu <strong>la</strong> constitution du corps d'attachés d'administrationcentrale; que le décret n» 55-1618 du 16 décembre 1955 a fixé lestatut particulier <strong>de</strong> ce corps; que les dispositions <strong>de</strong> ces textesont, <strong>de</strong>p uis plus d'un an, été appliquées dans les diverses administrationscentrales métropolitaines. 11 lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour quellesraisons, malgré les promesses faites <strong>de</strong>puis le 4 novembre 1953par ses services et les ministères <strong>de</strong> tutelle intéressés, les secrétairesd'administration qui ont accepté <strong>de</strong> servir au gouvernementgénéral <strong>de</strong> l'Alsérie et sembleraient, <strong>de</strong> ce fait, <strong>de</strong>voir être l'objetd'une sollicitu<strong>de</strong> particulière <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s pouvoirs publics sontà ce jour les seuls à n'avoir pu obtenir le bénéfice <strong>de</strong>s mêmesmesures et paraissent ainsi être l'objet d'une discrimination injustifiéeet incompatible avec les règles actuelles concernant <strong>la</strong>fonction publique en Algérie. (Question du 10 décembre 1957.)Réponse. — L'initiative du règlement <strong>de</strong> cette question appartientau ministère <strong>de</strong> l'intérieur. Un projet a été é<strong>la</strong>boré par celui-ciet a déjà reçu, pour ce qui le concerne, l'accord du secrétairid'Etat à <strong>la</strong> fonction publique et à <strong>la</strong> réforme administrative.FRANCE D'OUTRE-MER$482. — M. Roger Duveau exposé à M. le ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franced'outre-mer qu'au cours d'un match amical qui a opposé le6 octobre 1957 l'équipe <strong>de</strong> Madagascar à celle du Racing-Club <strong>de</strong>France, un iouéur malgache fut blessé si grièvement qu'il <strong>de</strong>vaitmourir trentè-six heures plus tard à l'hôpital <strong>de</strong> <strong>la</strong> Salpétrière où i<strong>la</strong>vait été aussitôt transporté; que cet acci<strong>de</strong>nt a provoqué dans iesmilieux sportifs et dans <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-lie toute entière une vive etlégitime émotion. 11 lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s'il ne serait pas opportun:i» d'ouvrir une enquête administrative, et éventuellement judiciaire,afin <strong>de</strong> déterminer les causes exactes <strong>de</strong> l'acci<strong>de</strong>nt, et <strong>de</strong>publier — quels qu'ils puissent être — les résultats <strong>de</strong> cette enquête;2° les mesures prises pour venir éventuellement en ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong>famille <strong>de</strong> <strong>la</strong> malheureuse victime. (Question du 1S octobre 1957.),Réponse. — 1° l7ne enquête administrative et judiciaire a étémenée aussitôt que le décès <strong>de</strong> Raphaël Randriambahiny, joueur<strong>de</strong> l'équipe <strong>de</strong> rugby <strong>de</strong> Madagascar, a été signalé, c'est-à-dire dèsle 8 octobre 1957, le décès étant survenu le 7 octobre, à vingt-troisheures vingt-cinq, et le dossier <strong>de</strong> cette enquête a été adressé auprocureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République. Parmi les différentes pièces du dossier<strong>de</strong> l'enquête il importe <strong>de</strong> retenir les passages suivants:«) Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> M. Marquesuzaa (Arnaud), joueur <strong>de</strong> l'équipe duRacing: « Au moment où Randriambahiny et moi nous nous sommesheurtés, je venais <strong>de</strong> recevoir le ballon et me trouvant àenviron 1,50 mètres <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne d'essai, je me suis précipité commec'était mon rôle pour déposer le ballon <strong>de</strong>rrière cette iigne. Randriambahinyétait <strong>de</strong>vant et comme c'était son rôle a voulu m'empêcher<strong>de</strong> passer en m'arrêtant dans ma course. Je ne sais pas<strong>de</strong> quelle façon il s'y est pris, je ne sais même pas s'il avait <strong>la</strong>tête baissée et s'il vou<strong>la</strong>it me p<strong>la</strong>quer; tout ce que je sais c'estque j'ai ressenti un choc violent au sommet du crâne car je fonçaistête baissée: je porte encore <strong>la</strong> trace <strong>de</strong> ce choc. Je n'ai commisaucune irrégu<strong>la</strong>rité et Randriambahiny non plus d'ailleurs »;b) Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> y. Bouvier (René), arbitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> fédération française<strong>de</strong> rugby: « L'acci<strong>de</strong>nt qui s'est produit à <strong>la</strong> vingtième minute<strong>de</strong> jeu à peu près, chaque mi-temps é<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> quarante minutes.Le joueur du Racing iMiarquesuzaa s'apprêtait à marquer un essailorsque le joueur.Randriambahiny a voulu le p<strong>la</strong>quer à un mètre<strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> but. Il y avait une forte différence <strong>de</strong> poids entre les<strong>de</strong>ux joueurs que l'on ipeut évaluer à plus d'une dizaine <strong>de</strong> kilogrammeset le joueur Marquesuzaa, le plus lourd <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, qui pèsesoixante-diï-hnit kilogrammes environ, était en pleine course; Randriambahinyl'a attaqué <strong>de</strong> front, s'apprêtant à le p<strong>la</strong>quer têtebaissée. Comme Marquesuzaa courait lui aussi lête baissée, les <strong>de</strong>uxcrânes se sont heurtés, faisant un bruit impressionnant que j'aitrès nettement entendu, quoique étant à vingt mètres. Marquesuzaaest un joueur très puissant et très décidé; il n'a commis aucunefaute ni aucun manquement aux règles <strong>de</strong> rugby. L'autre nonplus d'ailleurs n'a commis aucune faute et il n'y a eu aucjnmanquement aux règles du rugWy. Randriambahiny était étourdi}>ar le choc et le match terminé, j'ai été surpris, après avoir prisma douche et m'être rhabillé, <strong>de</strong> constater que le blessé n'étaitpas encore parti à l'hôpital; Randriambahiny étant pourtant assistépar le mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> son équipe et je me suis étonné <strong>de</strong> voir qu'ilétait encore en tenue <strong>de</strong> joueur à <strong>la</strong> fin du match ».c) Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> M. Rabesaha<strong>la</strong> (Robert), docteur en mé<strong>de</strong>cine:« Je suis allé assister en simple spectateur au match <strong>de</strong> rugbyqui opposait, dimanche <strong>de</strong>rnier 6 octobre, l'équipe <strong>de</strong> Madagascarau Racing, le match se jouant nu sta<strong>de</strong> Jean-Bouin. J'ai très" bienvu <strong>la</strong> phase du jeu au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle Randriambahiny a é.éblessé, mais je ne peux dire que j'ai vu exactement les mouvements<strong>de</strong>s joueurs en présence, étant donné <strong>la</strong> rapidité du jeu.Je ne peux donner aucune précision, car mon attention était sollicitéepar l'ensemble du jeu. J'ai l'impression, toutefois, que les<strong>de</strong>ux joueurs courant tête baissée se sont heurtés tête contre lête.Lorsque je suis allé ensuite au vestiaire à <strong>la</strong> fin du match, Randriambahinyn'a pu me donner aucune confirmation <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>. Cependant,<strong>la</strong> seule chose qu'il m'ait dite c'est qu'il avait <strong>de</strong>s vertiges, etd'un geste <strong>de</strong> <strong>la</strong> main il m'a montré qu'il souffrait <strong>de</strong> <strong>la</strong> lête.Il saignait également abondamment du nez. Je n'ai pas voulu lefaire parler pour éviter <strong>de</strong> le fatiguer. Jé n'ai été appelé à assisterRandriambahiny que lorsque mon conTrère mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong> l'équipe s estéloigné du blessé pour s'inquiéter <strong>de</strong> le faire transporter à l'hôpital.Le len<strong>de</strong>main après-midi, je suis allé voir Randriambahinv à l'hôpitalCorentin-Cnriou; il était alors dans le coma absolu. J'ai vu uninterne et un externe: d'accord avec eux l'envoi en neurochirurgieà <strong>la</strong> Salpètrière <strong>de</strong> Randriambahiny a été décidé. Il estcertain que <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Randriambahiny est <strong>la</strong> conséquence d'untraumatisme crânien(?) Rapport médico-légal. — « Je soussigné Tabary (Michel), chevalier<strong>de</strong> <strong>la</strong> Lésion d'honneur, docteur en mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>la</strong> faculté <strong>de</strong>Paris, <strong>de</strong>meurant 18, boulevard Garibaldi (15°), requis par M. lecommissaire <strong>de</strong> police d'Auteuil, et serment prêté entre ses mains,me suis présenté le 10 octobre 1957 à l'hôpital <strong>de</strong> <strong>la</strong> Salpétrière, afind'examiner le corps i<strong>de</strong>ntifié par l'enquête judiciaire comme étantcelui du nommé Randriambahiny (Raphaël), 6gé -<strong>de</strong> vingt-neuf ans.J'ai constaté que le corps ne porte pas <strong>de</strong> traces <strong>de</strong> violences:1» présence d'une fracture pariéto-occipitale gauche ; 2» émiss'onsanguine par le nez et les oreilles. De mon examen, je conclus que<strong>la</strong> mort est due à une hémorragie méningée consécutive <strong>de</strong> traumatismecrânien ».Paris, le 10 octobre 1957.A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> son enquête le commissaire principal Serge Damemea établi les conclusions suivantes: «Attendu que le 6 octobre 1957dans l'après-midi, au cours d'un match <strong>de</strong> rugby qui opposait leRacing à une sélection <strong>de</strong> Madagascar, le joueur malgache Randriambahiny(Raphaël) a heurté <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête le joueur du RacingMarquesuzaa. Attendu qu'en l'état actuel <strong>de</strong> l'enquête il n'a puêtre établi qu'il y avait eu un manquement aux règles du jeu <strong>de</strong>rugby, qu'il n'a pas pu être relevé aucune faute à l'encontre <strong>de</strong>Marquesuzaa qui, par ailleurs, ne parait pas avoir heurté volontairementle nommé Randriambahiny. Attendu qu'à <strong>la</strong> suite du choc le'nommé Randriambahiny a du être hospitalisé à l'hôpital Corenlinf.eltonoù il n'a pu être entendu et d'où il a été transféré à l'hôpital<strong>de</strong> <strong>la</strong> Salpétrière où il est décédé le 7 octobre 1057 à vingt-trois heuresvingt-cinq. Attendu qu'il résulte du rapport médico-légal dudocteur Tabary que <strong>la</strong> mort est due à une hémorragie méningéeconsécutive au traumatisme crânien, transmettons en l'état àM. le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République <strong>la</strong> présente procédure ».Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République, après délivrance du permis d'inhumer,a décidé le c<strong>la</strong>ssement pur et simple <strong>de</strong> l'affaire;2° En ce qui concerne l'ai<strong>de</strong> apportée à <strong>la</strong> famille du défunt, lesmesures suivantes ont été prises: n) les frais <strong>de</strong>s obsèques du défuntcélébrées à Paris, le triple cercueil et le transport du corps par AirFrance <strong>de</strong> Paris à Arivonimamo ont été pris en charge par l'administrationdu terriloire. Les frais <strong>de</strong> transport s'élèvent à305.792 francs métropolitains. Le cercueil et les obsèques à Paris:200.000 francs métropolitains; b) <strong>la</strong> province et <strong>la</strong> municipalité <strong>de</strong>Tananarive, ainsi que <strong>la</strong> ligue <strong>de</strong> rugby et Madagascar ont pris encharge les frais <strong>de</strong>s obsèques à Tananarive. Le montant total <strong>de</strong> cesdépenses s'élève à 300.000 francs métropolitains. L'assurance couvrantle risque <strong>de</strong> mort s'élève à 800.000 francs métropolitains. Cettesomme sera versée à <strong>la</strong> veuve dès constitution du conseil <strong>de</strong> famille.Une avance <strong>de</strong> 100.000 francs métropolitains a déjà été faite par <strong>la</strong>ligue <strong>de</strong> rugby <strong>de</strong> Tananarive; c) un comité d'entr'ai<strong>de</strong> est constituédans le but <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong>stinés à <strong>la</strong> famille. Il ne nousest pas possible <strong>de</strong> chiffrer le montant <strong>de</strong>s sommes obtenues. La« Famantiana » (quête faite après décès suivant <strong>la</strong> coutume malgache)a produit 700.000 francs métropolitains déjà versés à <strong>la</strong>famille. La caisse <strong>de</strong> solidarité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération française <strong>de</strong> rugbv aproposé, par l'intermédiaire du Racing-Club <strong>de</strong> France, d'apporterune ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> veuve. Un dossier <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation exacte <strong>de</strong> <strong>la</strong> familledoit être fourni par les soins <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligue <strong>de</strong> rugby <strong>de</strong> Madagascar auRacing-Club <strong>de</strong> France. A Tananarive, en fin <strong>de</strong> saison, une manifestationsportive sera organisée au profit <strong>de</strong> Mme Randriambahiny;on peut évaluer cette ai<strong>de</strong> complémentaire à environ 100.000 francsmétropolitains. En résumé, le montant <strong>de</strong>s frais pris en charge parles organismes publics et <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités ou subsi<strong>de</strong>s qui ont étéou seront versés à <strong>la</strong> famille s'élèvent à: frais <strong>de</strong> transport, 305.792francs; frais <strong>de</strong>s obsènues à Paris, 200.000 francs; frais <strong>de</strong>s obsèquesà Tananarive, 300.000 francs, soit 805.792 francs. Assurances,800.000 francs; «Famantiana», 700.0G0 francs, soit 1.500.000 francs. Autotal, 2.305.792 francs, auxquels s'ajouteront les 400.000 francs <strong>de</strong> <strong>la</strong>manifestation sportive, l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération française <strong>de</strong> rugby etles fonds recueillis par le comité d'entr'ai<strong>de</strong>.

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