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Quotidien des prêtres - Diocèse d'Albi

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dossierLa vie fraternelleElle tient une place importance dans ma vie et mon ministère de prêtre. Elle s’exprime dans lequotidien par <strong>des</strong> gestes simples. Depuis mon ordination, j’ai toujours eu la joie de me retrouverplusieurs fois par semaine avec d’autres prêtres pour le repas de midi : heureux temps de partageconvivial où peuvent s’exprimer questions, difficultés et joies rencontrées, mais aussi temps dedétente, de bonne humeur, de bons jeux de mots…La vie fraternelle s’exprime aussi à travers les temps de rencontre avec les autres prêtres et les laïcsen responsabilité pour un travail commun, la mise en œuvre <strong>des</strong> orientations pastorales diocésainesou de secteur. On sait et on expérimente que l’on n’est pas seul à porter le souci et la joie de la mission.Il y a bien sûr beaucoup d’autres manières d’exprimer la fraternité entre prêtres : coup de fil, visite,service rendu… Toutes choses qui permettent de se sentir et de vivre en heureuse communion avecses frères prêtres.Père Jean-Pierre AdellDianL’Action Catholique dans ma vie de prêtreEn paroisse, il est facile d’être toujours pris par <strong>des</strong> activités multiples, mais les mouvementsd’Action Catholique m’ont aidé à privilégier l’attention aux personnes, à leurs conditions de vie et àleurs attentes.L’Action Catholique propose de regarder les événements ou les situations qui nous concernent, etde les relire à la lumière de l’évangile. Chacun partage avec d’autres ses convictions et ses questions entoute liberté, jusqu’à tenter un regard de croyant et oser rendre compte de sa foi.Cela me guide dans le travail paroissial, rencontre de catéchistes ou d’enfants, préparation aumariage, célébration <strong>des</strong> sépultures, homélies… non par souci pédagogique, mais pour que chacunpuisse faire route avec Jésus, devenir chrétien actif, responsable. La religion, dite populaire, esttoujours plus riche qu’on ne pense, ou du moins peut le devenir car Dieu nous précède ! Accueillir lespersonnes, écouter leurs deman<strong>des</strong> telles qu’elles sont et tenir compte de leur vie, cela humanise larencontre et permet de dépasser ce qui peut être mal exprimé. La rencontre avec le prêtre ne se situeplus sur un modèle enseignant et enseigné. Le dialogue devient une recherche, un accompagnement ;il invite chacun à faire un pas vers le Seigneur… C’est dans la vie ordinaire que Dieu nous rencontre etcompte sur nous pour témoigner de Lui.Père André Barrau DianInséré dans un quartier« Je suis devenu abbé en 1956, auprès de l'abbé Pierre durant deux mois. Une période formidable. »Le Père Vialard s'engage aux côtés <strong>des</strong> mineurs de Carmaux, puis du monde ouvrier, et enfin de longuesannées auprès <strong>des</strong> anciens toxicomanes ou alcooliques au foyer Schweitzer où il revient ensuitepresque une fois par semaine. « Je suis arrivé à la paroisse de Laden en 1981. » Il se préoccupebeaucoup de la communauté asiatique Hmong qu'il côtoie ; avec lui, plusieurs cheminent dans la foi etdemandent le baptême. Lorsqu'on dit du mal de son quartier, il est scandalisé : « Certes, il y a plus deprécarité qu'avant… mais je n'aime pas qu'on stigmatise mon quartier ! ».Père Maurice Vialard, mai 2009 DianDifficultés dans la vie d’un prêtreLa vie d’un prêtre comporte <strong>des</strong> joies, mais aussi <strong>des</strong> moments d’épreuves. J’en cite deux parmibien d’autres :➢ Alors que le prêtre veut être par vocation un homme de communion, il sent combien il estaujourd’hui difficile de remplir cette mission. Les chrétiens ont <strong>des</strong> options bien précises, <strong>des</strong>choix culturels différents. Ils les partagent plus difficilement qu’autrefois, même en se référant àl’Évangile.➢ Alors que nous voulons susciter au sein de la Communauté chrétienne <strong>des</strong> réponses neuves auxproblèmes que posent la société, la réflexion <strong>des</strong> différents groupes humains et l’évolution <strong>des</strong>situations, nous sommes déçus par l’inertie et le peu de participation <strong>des</strong> croyants. Mais qu’yfaire ?Père Bernard Négrier Dian6’Eglise d’Albi n o 9


dossierLa prière personnelleVoici ce que je voudrais vivre chaque jour… mais il reste parfois <strong>des</strong> trous. Avant de m’endormir, je lisl’évangile du lendemain, souvent avec un commentaire simple, par exemple, ceux de la collection duCenturion. Le lendemain matin, je prends un temps de prière sur le texte. Chaque jour également, j’essaiede prier quinze minutes environ devant Jésus Eucharistie, souvent avant la messe du soir. Ma prièrepersonnelle, ce sont aussi les appels que je lance au Seigneur au fil <strong>des</strong> rencontres pastorales, tout àl’heure par exemple avant une visite à un malade hospitalisé dont la vie a été trouble. En passant dans tellerue, en apercevant tel visage, je prie un Je vous salue Marie ou un appel plus précis. Ma prière personnelleest ainsi tissée avec la vie en paroisse, mais je sais que j’ai à progresser avec <strong>des</strong> “prends pitié !” et <strong>des</strong>“mercis” pleins de joie devant -par exemple- la foi d’une personne accueillie pour le sacrement du pardonou bien si courageuse dans ses engagements.Père Claude CugnasseDianEt le repos?Formation…Y a-t-il une journée type, une semaine type dans l’emploi du temps d’un prêtre diocésain ? Ilme semble qu’il est possible de relever <strong>des</strong> moments importants, fixes, qui servent de repères : lacélébration quotidienne de la liturgie <strong>des</strong> heures, de l’eucharistie, le temps personnel de prière.Régulièrement aussi se trouvent les rencontres de diverses équipes et groupes liés à la vie de laparoisse. À Labruguière, ces rencontres régulières (Équipe d’Animation Pastorale, réunionsprêtres diacre, Conseil pastoral, préparations au baptême) ont lieu le lundi, matin ou soir. Je croisque cela permet une plus grande disponibilité les autres jours de la semaine pour l’accueil etconstitue aussi un bon repère pour les paroissiens.Je veille à ne pas avoir trop de réunions le soir, même si certaines pério<strong>des</strong> sont plus difficilesà gérer dans ce domaine, d’autant que je suis absent les mercredi et jeudi pour me former àl’Institut supérieur de Liturgie à Paris. J’ai la chance d’être bien aidé par les pères Barrau etCugnasse qui ont tous deux, diversement, une belle expérience pastorale. Je tiens aussi, autantque possible, à garder pour moi le dimanche après-midi (en famille) et une partie du lundi, enfonction <strong>des</strong> réunions évoquées précédemment ; cela me laisse le lundi matin ou après-midi pourlire ou travailler personnellement. Cet été, je prévois aussi un temps de repos, hors du diocèse,pour la détente et le ressourcement.Père Jean-Claude Ferret DianJe suis abonné à <strong>des</strong> mensuels qui abordent <strong>des</strong> questions de société, mais aussi aux Cahiers Évangilequi renouvellent mon approche de la Parole de Dieu, à la Documentation Catholique…Le Lien, édité tous les 15 jours, répond souvent à <strong>des</strong> questions de formation posées par <strong>des</strong>paroissiens.J’interviens, comme philosophe, dans un groupe interrégional, le CAPCO, composé de prêtres,religieux et laïcs : Violences et fraternité est le dernier thème choisi par les participants. Partant <strong>des</strong>ituations concrètes de violences, nous expérimentons une approche interdisciplinaire (philosophie,sociologie, théologie, Bible).Pour proposer la foi dans le monde et accompagner les hommes de ce temps, la “formationpermanente” me paraît à la fois indispensable et passionnante.Père Louis GauDianQui sont ma famille? Qui sont mes amis?Ma famille humaine a su s’agrandir de toutes les rencontres faites à travers les animations portéesautour du monde avec mon frère Jean, du Canada à la Russie, en passant par la Méditerranée et lespetits villages de France. Famille chaleureuse <strong>des</strong> chanteurs et comédiens en Église.La famille humaine s’est agrandie à Taizé, chez les scouts et gui<strong>des</strong> de France, à Partage etRencontre, à Lour<strong>des</strong> Cancer Espérance, à l’aumônerie et autres lieux d’Église.Aujourd’hui, les neveux et nièces et leurs enfants sont bien contents d’avoir <strong>des</strong> tontons qu’ilsmaintiennent toujours jeunes, grâce aux rencontres fréquentes ou virtuelles sur facebook et autrestextos.Et puis, la famille du Niger a apporté d’autres regards et d’autres sourires.Au fond, plus qu’une fratrie, c’est une fraternité… universelle ! Père Pierre Pradelles DianEglise ’ d’Albi n o 97


dossierCe qui nourrit la vie d’un prêtreLe présent de ma vie de prêtre retraité se nourrit de la vie d’autrui. Les visites, les contacts sontmoins nombreux mais plus appréciés : que de “petites gens” qui rendent l’évangile sympathique etvous élèvent sans le savoir ! Dévouement silencieux, courage, visages apaisés, leur existence rayonne.L’œuvre de Dieu s’accomplit, qui réchauffe le cœur et ouvre l’action de grâce. Les responsabilitéspastorales ont changé de main, les vanités apostoliques ont fait long feu. L’aujourd’hui ramène àl’humilité et à la confiance dans une Église vulnérable qui cherche une place vraie, humaine etattentive.Par autrui, par la vie de l’Église, par la méditation de la Parole, la vie du prêtre peut s’élever et êtrenourrie, bien plus qu’il ne nourrit lui-même.Père Jean Palaysi DianLaisser sa charge à un autreL’Église est sage qui demande aux évêques de quitter leur ministère épiscopal à 75 ans. Pour lesprêtres, c’est diversement vécu, selon les circonstances, leur état de santé… Personnellement j’airessenti le besoin de démissionner de ma charge de prêtre responsable de secteur lorsque, ayantatteint 80 ans, j’ai compris que le moment était venu de laisser la place à un plus jeune. En outre, ayantréussi à mettre sur pied une Équipe d’animation pastorale, je savais que notre secteur allait êtrerattaché à un secteur plus grand. Cela s’est fait sans problème d’autant plus qu’à la demande deMgr Carré, je restais sur place pour assurer le service quotidien. Nommé prêtre auxiliaire, je continue àrendre service et à rester à l’écoute <strong>des</strong> gens qui me connaissent depuis 25 ans ! La joie de servir encorene m’empêche pas de ressentir une certaine lassitude compensée par la confiance que nous nousdonnons les uns aux autres dans la prise en charge de ce grand secteur. Je rends grâce à Dieu pour cettebelle aventure heureuse qu’est la vie du prêtre, au milieu du Peuple de Dieu : vie offerte et donnée, vieofferte et partagée ! L’heure de la moisson n’est pas encore venue… Notre jugement personnel necompte pas. Heureusement que c’est Dieu qui moissonne ! Et puis, qui sait, il y a encore quelquespetites récoltes qui nous attendent… Un ami viticulteur me disait ces jours-ci qu’il y a <strong>des</strong> vendangestardives qui produisent d’excellents vins !Père Maurice Madaule DianVieillesse et handicapPrêtre retiré! RetraitéJe remplis ces deux cases : 87 printemps et une marche difficile avec deux cannes !Le positif de la vieillesse, c’est de pouvoir prendre de la distance avec les événements dela vie ordinaire. Les années permettent de ne pas s’emballer : on a vu <strong>des</strong> situations difficiless’améliorer et <strong>des</strong> situations pleines d’espoir se détériorer. Alors, avec les années : « wait andsee » (attendre et voir), comme disent les Anglais. La vieillesse permet de relativiser et <strong>des</strong>ourire intérieurement devant l’emballement de plus jeunes. Nous, les vieux, nous n’avonspas à éteindre leur enthousiasme, à casser leur élan.Le handicap est un rappel permanent de mes limites : une marche dans le chœur d’uneéglise, le transport d’un livre ou d’une revue, avec la main déjà occupée par une canne…Reculer en ouvrant une portière d’auto… sans perdre l’équilibre, ramasser la cannetombée… tout devient problème mais le temps permet de trouver une solution, sans perdrede vue que l’on est -que je suis- sur une route <strong>des</strong>cendante ! Père Hervé Holmière DianUn retrait du monde ? Non : une retraite spirituelle “humanisante” !…➢ À presque 89 ans, avec sclérose <strong>des</strong> articulations et quasi-surdité proverbiale… je nem’ennuie pas !➢ Service pastoral réduit sur un vaste secteur urbano-rural : eucharisties, homélies avecconfrères jeunes et patients… et au carmel. Visite hebdomadaire de paroissiaux âgés, MCR(= Vie Montante), messes à l’Oratoire les mercredi et vendredi.➢ Découvertes quotidiennes avec la Parole de Dieu : textes de liturgie et bréviaire, psaumes etlectures du sanctoral sans oublier le journal La Croix. Revues de culture historique,théologique, artistique… Divinisation et humanisation “à volonté” ! Un livre phare : Dieu etses images, une histoire de l’Éternel dans l’art par François Boespflug (Bayard 2007, 148 €).Prêtre retiré, en retrait ? Non ! Présent dans l’Aujourd’hui de Dieu, dans le monde et en Église…Je crois, j’espère en la Vie éternelle, dans la communion <strong>des</strong> Saints en la Maison du Père.Père Gaston CavaillèsDian8 Eglise d’Albi n o 9’

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