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article - Revista d'Arqueologia de Ponent

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Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneque les fossés multiples ont été contemporains, faute<strong>de</strong> fouilles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur ou d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> liaisonsd’éléments fragmentés qui apporteraient <strong>de</strong>s preuvesirréfutables <strong>de</strong> contemporanéité entre ces fossés.Dans d’autres cas il est manifeste que les fossésmultiples correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s réaménagements. Il fautraisonnablement envisager <strong>de</strong>s reprises architecturalessur le site <strong>de</strong>s Mourguettes à Portiragnes (Hérault)où <strong>de</strong>ux fossés d’enceintes se recoupent partiellement(Grimal 1991). Il faut surtout prendre en compte cetype <strong>de</strong> phénomène dans le cas du site du PuechHaut, Paulhan (Hérault) où les fouilleurs envisagentplusieurs sta<strong>de</strong>s d’évolution du retranchement quiaurait été d’abord à tranchée <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> seule,puis à fossé doublé d’une levée <strong>de</strong> terre et enfin uneenceinte agrandie partiellement avec un fossé bordéd’un talus parementé d’un mur en pierres sèches(Carozza et al. 2003).Typochronologie <strong>de</strong>s enceintes duNéolithique final et du Chalcolithiqueen Languedoc occi<strong>de</strong>ntalEn l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances, si l’on se fon<strong>de</strong>sur la typologie <strong>de</strong>s assemblages <strong>de</strong> mobiliers onconstate <strong>de</strong>ux pôles chronologiques pour la créationd’établissements ceinturés en Languedoc (fig. 8). Lepremier correspond au Saint-Ponien récent ou auVérazien ancien (caractérisé par une industrie en silexà base <strong>de</strong> lames importées et une céramique à vasescarénés et à jarres munies <strong>de</strong> cordons multiples). Ilse place à la fin du quatrième millénaire et au toutdébut du troisième millénaire et comporte aussi bien<strong>de</strong>s enceintes appuyées sur un escarpement commeRocreuse que <strong>de</strong>s enceintes à plan refermé sur luimêmecomme Roc d’en Gabit, Mourral, Saint-Antoineou Carsac. Il convient <strong>de</strong> noter que ces enceintes,qui ont livré <strong>de</strong>s éléments mobiliers comparables,sont toutes situées dans le couloir <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong>-Fresquel.Hormis Rocreuse dont la superficie peut correspondreà l’habitat d’une communauté (3,9 ha maximum), lesautres enceintes sont toutes petites et n’abritaientque <strong>de</strong>s groupes humains réduits et farouchementprotégés, comme l’illustre le cas emblématique <strong>de</strong>Mourral (Vaquer 1998 et Vaquer 2002). C’est en effetdans ce groupe que se trouvent les fossés les plusimposants (plus <strong>de</strong> 9 m <strong>de</strong> large et près <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong>profon<strong>de</strong>ur à Roc d’en Gabit et à Carsac), ceux quiont probablement mobilisé le plus <strong>de</strong> main d’œuvreet qui ne livrent paradoxalement que très peu <strong>de</strong>vestiges (Vaquer, Gan<strong>de</strong>lin, Marsac 2004).Le second temps fort <strong>de</strong> création d’enceintes correspondau Vérazien classique ou récent (caractérisénotamment par <strong>de</strong>s céramiques à mamelons superposésou à décors <strong>de</strong> cannelures et d’impressions),il se place vers le milieu du troisième millénaire av.J.-C., avec une persistance <strong>de</strong>s occupations jusqu’aucampaniforme dans plusieurs cas. Il comporte <strong>de</strong>senceintes <strong>de</strong> types variés : éperon barré comme laMoulinasse ; enceintes annulaires ou ovalaires commeLa Croix <strong>de</strong> Fer, Villeneuve-Tolosane, Les Mourguettes ;enceintes sub-quadrangulaires comme La Croix Vieilleou encore à tracé sinueux avec <strong>de</strong> petits bastionscomme le Puech Haut, dont la morphologie généraleévoque fortement les enceintes à fossé ou en pierresèche <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> Fontbouïsse.Dans <strong>de</strong> nombreux cas ces fossés chalcolithiquessont nettement moins imposants que ceux <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>précé<strong>de</strong>nte. Le lien entre le fossé et la ou lespalissa<strong>de</strong>s n’est réellement documenté qu’à Villeneuve-Tolosane. Sur ce site, partiellement exploré, <strong>de</strong>uxtranchées <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> se rejoignent surl’emplacement d’une porte en retrait ; ce sont les témoinsd’un possible coffrage <strong>de</strong> rempart en terre quipourrait évoquer certains retranchements artenacienscomme celui <strong>de</strong> Camp <strong>de</strong> Challignac en Charente.Une autre nouveauté dans ce groupe pourrait êtrel’emploi <strong>de</strong> pierres rapportées qui ont pu participerà la contention d’un talus, voire à l’édification d’unvrai mur <strong>de</strong> protection comme on l’envisage pour lesite <strong>de</strong>s Mourguettes et pour la <strong>de</strong>rnière phase dusite <strong>de</strong> Puech Haut. C’est un autre caractère partagéavec la culture <strong>de</strong> Fontbouïsse qui pourrait traduire<strong>de</strong>s influences orientales, à moins d’envisager qu’il nesoit dû qu’à un déficit en bois d’œuvre dans l’environnementproche <strong>de</strong> ces enceintes à longue duréed’occupation.Le ou les statuts <strong>de</strong>s sites ceinturésdu Néolithique final dans la zonenord-pyrénéenneLes questions ayant trait à la fonction ou plutôtaux fonctions possibles <strong>de</strong> telles enceintes ne peuventêtre réellement abordées que pour les sites ayant faitl’objet <strong>de</strong> fouilles étendues et d’étu<strong>de</strong>s poussées sur lesstructures et les assemblages <strong>de</strong> vestiges. En l’absence<strong>de</strong> témoins architecturaux clairement i<strong>de</strong>ntifiables àl’intérieur <strong>de</strong> nombreuses enceintes, il a été admisqu’il s’agissait d’habitats défensifs sur la seule constatation<strong>de</strong> rejets domestiques dans le remplissage <strong>de</strong>sfossés. Ce n’est qu’avec la fouille <strong>de</strong> Mourral et plusrécemment celle <strong>de</strong> Puech Haut que l’existence <strong>de</strong>restes <strong>de</strong> bâtiments internes a été clairement démontréemais il reste difficile voire impossible <strong>de</strong> cernerplus précisément la fonction <strong>de</strong> ces constructions <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> ampleur (fig. 9 et fig. 10).L’aspect défensif est cependant indéniable à Mourraloù l’on peut affirmer que le fossé, susceptible <strong>de</strong>se remplir d’eau dans le secteur oriental était doubléd’un talus sur le côté interne, lui-même renforcé parune palissa<strong>de</strong> faite <strong>de</strong> gros rondins <strong>de</strong> 0,20 m <strong>de</strong>diamètre. Ces structures complémentaires formaientl’essentiel du retranchement, elles ont été entretenues,voire modifiées <strong>de</strong> façon à réduire la largeur dupassage occi<strong>de</strong>ntal situé quant à lui dans un terraingraveleux et sableux ne retenant pas l’eau <strong>de</strong> pluie.La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s vestiges recueillis dans lescouches du comblement inférieur du fossé témoigne<strong>de</strong> rejets <strong>de</strong> consommation comportant <strong>de</strong> nombreuxrestes <strong>de</strong> faune. C’est l’élevage <strong>de</strong>s bovins qui domineet <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> soins ou l’aspect <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong>sâges d’abattage indiquent une haute maîtrise <strong>de</strong> cetteactivité. Ces caractères économiques semblent différents<strong>de</strong> ce que l’on observe habituellement sur les petitshabitats non fortifiés <strong>de</strong> cette époque où les restes <strong>de</strong>faune sont peu abondants et où l’on trouve surtout <strong>de</strong>nombreuses fosses et silos <strong>de</strong>stinés à la conservation <strong>de</strong>s244 <strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X

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