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Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneFigure 6. Plan du site d’Auriac à Carcassonne (Au<strong>de</strong>) avec localisation <strong>de</strong>s secteurs fouillés et <strong>de</strong>s structures découvertes (daoJ. Vaquer, cnrs, 2011).<strong>de</strong> terre qui <strong>de</strong>vait jouxter le fossé le retranchement<strong>de</strong>vait être très imposant avec une escarpe d’environ6 m à 6,50 m <strong>de</strong> haut peut-être couronnée par unepalissa<strong>de</strong>. Ce type <strong>de</strong> défense beaucoup plus imposanteque les précé<strong>de</strong>ntes a livré un abondant mobilier <strong>de</strong>l’étape classique du Chasséen languedocien soit dansle premier quart du 4 e millénaire.Bilan pour les enceintes duNéolithique moyenLa multiplication <strong>de</strong>s sites retranchés au Néolithiquemoyen dans le Midi répond sans doute etcomme ailleurs à <strong>de</strong>s préoccupations défensives.L’exemple du rempart incendié <strong>de</strong> Château Percin estlà pour confirmer que <strong>de</strong> telles structures pouvaientêtre attaquées et détruites et qu’elles étaient ensuitereconstruites. L’économie néolithique étant avant toutfondée sur la consommation différée <strong>de</strong> stocks <strong>de</strong>ressources domestiques les enceintes répondaient àla nécessité <strong>de</strong> les protéger. Ces richesses ont dû êtreenviés et l’on peut considérer que la « razzia » a dûfaire partie <strong>de</strong>s modalités fréquentes d’acquisition <strong>de</strong>nourriture ou <strong>de</strong> domination entre les communautés(Keeley 2009). De plus, même en envisageant <strong>de</strong>srapports sociaux pacifiés par les échanges, ceux-ciimpliquaient une part croissante <strong>de</strong> surplus compensatoires(en réserves <strong>de</strong> grains ou en troupeaux) qui<strong>de</strong>vaient à leur tour être protégés.On observe cependant <strong>de</strong>s formes exacerbées <strong>de</strong>retranchements <strong>de</strong> sites <strong>de</strong> très gran<strong>de</strong> ampleur quine cadrent pas seulement avec un simple souci <strong>de</strong>défense et il faut envisager que les enceintes comme<strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-Xles monuments funéraires participaient aussi auxformes d’affirmation <strong>de</strong> la puissance dans le cadre<strong>de</strong>s rivalités entre les groupes ou leurs gouvernants.Les sites retranchés correspon<strong>de</strong>nt aussi à uneconcentration et à une stabilisation d’une partie<strong>de</strong> l’habitat qui se marque par <strong>de</strong>s établissementspouvant atteindre plusieurs dizaines d’hectares. Cesgrands sites retranchés sont souvent situés sur <strong>de</strong>semplacements stratégiques remarquables dominant unterritoire fertile ou contrôlant <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> circulation,ils participaient sans doute à une organisation pluscollective et plus hiérarchisée <strong>de</strong> certaines communautés.Dans le Toulousain, l’existence <strong>de</strong> batteries <strong>de</strong>fours à pierres chauffées <strong>de</strong>stinées à cuire <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>squantités <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> à la façon <strong>de</strong>s fours polynésienssuggèrent l’existence <strong>de</strong> grands festins périodiques.Il se peut que ces structures aient servi aussi pourtorréfier <strong>de</strong>s céréales vêtues, voire pour le touraillagedu malt et pour la saccharification du moût afin <strong>de</strong>préparer <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong> bière. Ces grandssites ceinturés ont pu jouer le rôle <strong>de</strong> premier plandans la vie cérémonielle intense qui caractérise lessociétés à richesses ostentatoires.La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> population et surtout la physionomiedu territoire semblent avoir joué un rôle importantdans les diverses options d’aménagement qui sontconstatées. Dans les plaines alluviales, la plupart <strong>de</strong>senceintes sont établies sur les rebords <strong>de</strong> terrasses.Les sites <strong>de</strong> confluence ont été mis à profit pour <strong>de</strong>sbarrages. Les jalons chronologiques disponibles suggèrentune évolution qui irait d’enceintes à palissa<strong>de</strong>sseules au Néolithique moyen 1 vers <strong>de</strong>s enceintes àfossé et palissa<strong>de</strong> au néolithique moyen 2, lesquelles241


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneTarnGaronne1234 576 19982120Au<strong>de</strong>10171218151314 162211HéraultTêt050 kmFigure 7. Carte <strong>de</strong>s enceintes attribuées au Néolithique final, au Chalcolithique et au Bronze ancien en Languedoc occi<strong>de</strong>ntal.Enceintes du Néolithique final et du Chalcolithique pré- campaniforme : 1 : La Terrasse, Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne), 2 : Terrier Capelle, Grépiac (Haute-Garonne), 3 : Rocreuse, Raissac-sur-Lampy (Au<strong>de</strong>), 4 : Saint-Antoine, Cauxet-Sauzens(Au<strong>de</strong>), 5 : Rivoire, Pennautier (Au<strong>de</strong>), 6 : Carsac, Carcassonne (Au<strong>de</strong>), 7 : Roc d’en Gabit, Carcassonne (Au<strong>de</strong>),8 : Le Mourral, Trèbes (Au<strong>de</strong>), 9 : La Serre, Laure-Minervois (Au<strong>de</strong>), 10 : La Moulinasse, Salles-d’Au<strong>de</strong> (Au<strong>de</strong>), 11 : LesMourguettes, Portiragnes (Hérault), 12 : Le Grand Bosc, Lieuran (Hérault), 13 : Le Pierras <strong>de</strong> l’Hermitage, Servian (Hérault),14 : La Gran<strong>de</strong> Prèpre, Servian (Hérault), 15 : La Croix <strong>de</strong> Fer, Espon<strong>de</strong>ilhan (Hérault), 16 : La Croix Vieille, Montblanc(Hérault), 17 : Machine <strong>de</strong> Labor<strong>de</strong>, Abeilhan (Hérault), 18 : Le Puech Haut, Paulhan (Hérault).Enceintes du Campaniforme et Epicampaniforme (Bronze ancien 1) : 19 : Roc d’en Gabit 2, Carcassonne (Au<strong>de</strong>), 20 : Médor,Ornaisons (Au<strong>de</strong>), 21 : La Carreirasse, Mailhac (Au<strong>de</strong>), 22 : Les Mourguettes 2, Portiragnes (Hérault) (dao J. Vaquer, cnrs, 2011).évolueraient ensuite vers <strong>de</strong>s fossés plus imposantsbordés <strong>de</strong> puissantes levées ou <strong>de</strong> remparts en boiset terre mo<strong>de</strong>lée.La configuration en système à fossé interrompu quiapparaît vers la fin du cinquième millénaire pourraitcorrespondre à une influence nordique. Il en serait<strong>de</strong> même pour l’incorporation <strong>de</strong>s fossés et <strong>de</strong>s levées<strong>de</strong> terre dans le cadre <strong>de</strong>s pratiques funéraires et <strong>de</strong>srites impliquant l’utilisation <strong>de</strong>s restes <strong>de</strong>s défunts.L’aspect interrompu <strong>de</strong>s fossés et parfois <strong>de</strong>s palissa<strong>de</strong>sest une caractéristique très répandue <strong>de</strong>s enceintes <strong>de</strong>cette époque en Europe. Dans une optique vraimentdéfensive, il ne paraît pas très logique <strong>de</strong> multiplierainsi les passages. On suppose que cette configurationrésulte du mo<strong>de</strong> d’organisation <strong>de</strong>s grands chantierspar unités familiales : chacune aurait eu son tronçon<strong>de</strong> fossé à creuser et à entretenir et son passage àdisposition. Les gran<strong>de</strong>s enceintes à fossés segmentairespourraient refléter une organisation <strong>de</strong> la sociétéelle-même segmentée, avec <strong>de</strong>s maisonnées au statutrelativement égalitaire, plus ou moins autonomes,mais capables <strong>de</strong> s’associer pour <strong>de</strong> grands travauxcollectifs régis par le pouvoir mobilisateur <strong>de</strong> quelques« grands hommes ».Les enceintes à fossé du Néolithiquefinal et du Chalcolithique dans lazone nord-pyrénéenneÀ l’heure actuelle, on connaît une vingtained’enceintes fossoyées du Néolithique final ou duChalcolithique pré-campaniforme entre l’Héraultet la Garonne, elles se situent principalement enLanguedoc occi<strong>de</strong>ntal (fig. 7). Leur nombre réel estsans doute bien supérieur si l’on tient compte <strong>de</strong>strès fortes variations <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> ce type242 <strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenne2000EpicampaniformeCampaniformeCroix Vieille2500VérazienrécentVérazienclassiqueMoulinasseVilleneuve-TolosaneCroix <strong>de</strong> FerMourguettesPuech-Haut3000VérazienancienRocreuseSt-AntoineCarsacRoc d'en GabitSaint-Ponien3500MourralFigure 8. Schéma d'évolution typologique et chronologique <strong>de</strong>s enceintes fossoyées du Néolithique final et du Chalcolithiqueen Languedoc occi<strong>de</strong>ntal (dao J. Vaquer, CNRS 2011).<strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-Xqui apparaissent à l’échelle <strong>de</strong>s petits pays et qui nerévèlent finalement que <strong>de</strong>s différences d’investissementou <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recherche en archéologie. Dansla région <strong>de</strong> Carcassonne la forte <strong>de</strong>nsité observéeest liée à un programme <strong>de</strong> prospections aériennessystématique (Vaquer 2000), tandis que dans l’Héraultc’est un programme <strong>de</strong> prospections au sol sur lesparcelles <strong>de</strong> vignes défoncées qui a révélé la plupart<strong>de</strong>s enceintes connues (Vaquer 2007).Depuis l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s premières enceintes fossoyéesdu Néolithique final-Chalcolithique en Languedoc,les connaissances sur ce genre d’aménagementont progressé en quantité et en qualité. Le constatd’une diversité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> retranchement dressé ily a une trentaine d’années, à la fois pour la morphologie,la superficie, le lien avec la topographie etla physiographie reste globalement valable (Vaquer etTreinen Claustre 1989), mais il se double aujourd’huid’autres interrogations qui découlent <strong>de</strong> l’affinement<strong>de</strong>s recherches et <strong>de</strong>s corrélations multiples que l’onpeut établir à partir <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> fouilles.En tout premier lieu, il faut souligner la clarification<strong>de</strong> certains aspects ayant trait à l’attribution culturelleou à la chronologie <strong>de</strong>s sites, mais aussi et surtout àla périodisation architecturale <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers, ainsiqu’à leur propre évolution taphonomique qui peuventinfluer sensiblement sur leur morphologie, voire mêmesur la perception <strong>de</strong> leurs éléments structurants. Lesdonnées radio-chronologiques disponibles ne sont pasencore très nombreuses elles suggèrent un assez grandétalement <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s concernées par l’édificationou l’occupation <strong>de</strong>s enceintes (fig. 8). Cette longuedurée qui peut friser le millénaire d’après les données<strong>de</strong> Mourral et <strong>de</strong> Roc d’en Gabit est évi<strong>de</strong>mmentproblématique en particulier au regard <strong>de</strong>s élémentsconstitutifs <strong>de</strong>s retranchements qui étaient essentiellementen terre et en bois et donc à faible durée <strong>de</strong>vie. Dans ces <strong>de</strong>ux cas, il a pu être prouvé grâce auxfouilles que l’édification et l’utilisation effective <strong>de</strong>sfossés d’enceinte avaient été beaucoup plus limitéedans le temps et que les témoins récents trouvés ausommet <strong>de</strong>s remplissages <strong>de</strong>s fossés pouvaient résulter<strong>de</strong> réoccupations <strong>de</strong>s sites ou <strong>de</strong> piégeages <strong>de</strong> vestigessans rapport véritablement fonctionnel avec lespremiers aménagements alors ruinés ou inopérants,en tout cas non réaménagés (Vaquer 2002).Les enceintes à fossé simple et lesenceintes à fossé multiplesUn <strong>de</strong>s premiers critères <strong>de</strong> classification <strong>de</strong>s enceintes<strong>de</strong> cette époque concerne le nombre <strong>de</strong> fossés.Il apparaît en effet que plusieurs enceintes ont <strong>de</strong>sfossés concentriques <strong>de</strong> morphologie i<strong>de</strong>ntique avec<strong>de</strong>s passages concordants, ce qui peut indiquer uneconception initiale à plusieurs fossés et non un simpleagrandissement au fil du temps.Plusieurs enceintes <strong>de</strong> morphologies différentes ont<strong>de</strong>s fossés concentriques qui ne se recoupent pas. Ellesont pu <strong>de</strong> ce fait être réalisées ainsi dès le départ.Ce pourrait être le cas à Rocreuse, Raissac-sur-Lampy(Au<strong>de</strong>) qui présente une enceinte semi-circulaire à troisfossés appuyée sur le rebord d’un plateau. Ce pourraitêtre le cas aussi à Saint-Antoine, Caux-et-Sauzens(Au<strong>de</strong>), où une enceinte sub-quadrangulaire à doublefossé a été établie sur un éperon <strong>de</strong> terrasse alluviale.Le site le plus remarquable à cet égard est celui <strong>de</strong>Carsac à Carcassonne (Au<strong>de</strong>) qui présente <strong>de</strong>ux fossésannulaires concentriques avec <strong>de</strong>ux grands passagesconcordants orientés au nord-est. Toutefois dans laplupart <strong>de</strong> ces cas on ne peut pas vraiment prouver243


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneque les fossés multiples ont été contemporains, faute<strong>de</strong> fouilles <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur ou d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> liaisonsd’éléments fragmentés qui apporteraient <strong>de</strong>s preuvesirréfutables <strong>de</strong> contemporanéité entre ces fossés.Dans d’autres cas il est manifeste que les fossésmultiples correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s réaménagements. Il fautraisonnablement envisager <strong>de</strong>s reprises architecturalessur le site <strong>de</strong>s Mourguettes à Portiragnes (Hérault)où <strong>de</strong>ux fossés d’enceintes se recoupent partiellement(Grimal 1991). Il faut surtout prendre en compte cetype <strong>de</strong> phénomène dans le cas du site du PuechHaut, Paulhan (Hérault) où les fouilleurs envisagentplusieurs sta<strong>de</strong>s d’évolution du retranchement quiaurait été d’abord à tranchée <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> seule,puis à fossé doublé d’une levée <strong>de</strong> terre et enfin uneenceinte agrandie partiellement avec un fossé bordéd’un talus parementé d’un mur en pierres sèches(Carozza et al. 2003).Typochronologie <strong>de</strong>s enceintes duNéolithique final et du Chalcolithiqueen Languedoc occi<strong>de</strong>ntalEn l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances, si l’on se fon<strong>de</strong>sur la typologie <strong>de</strong>s assemblages <strong>de</strong> mobiliers onconstate <strong>de</strong>ux pôles chronologiques pour la créationd’établissements ceinturés en Languedoc (fig. 8). Lepremier correspond au Saint-Ponien récent ou auVérazien ancien (caractérisé par une industrie en silexà base <strong>de</strong> lames importées et une céramique à vasescarénés et à jarres munies <strong>de</strong> cordons multiples). Ilse place à la fin du quatrième millénaire et au toutdébut du troisième millénaire et comporte aussi bien<strong>de</strong>s enceintes appuyées sur un escarpement commeRocreuse que <strong>de</strong>s enceintes à plan refermé sur luimêmecomme Roc d’en Gabit, Mourral, Saint-Antoineou Carsac. Il convient <strong>de</strong> noter que ces enceintes,qui ont livré <strong>de</strong>s éléments mobiliers comparables,sont toutes situées dans le couloir <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong>-Fresquel.Hormis Rocreuse dont la superficie peut correspondreà l’habitat d’une communauté (3,9 ha maximum), lesautres enceintes sont toutes petites et n’abritaientque <strong>de</strong>s groupes humains réduits et farouchementprotégés, comme l’illustre le cas emblématique <strong>de</strong>Mourral (Vaquer 1998 et Vaquer 2002). C’est en effetdans ce groupe que se trouvent les fossés les plusimposants (plus <strong>de</strong> 9 m <strong>de</strong> large et près <strong>de</strong> 3 m <strong>de</strong>profon<strong>de</strong>ur à Roc d’en Gabit et à Carsac), ceux quiont probablement mobilisé le plus <strong>de</strong> main d’œuvreet qui ne livrent paradoxalement que très peu <strong>de</strong>vestiges (Vaquer, Gan<strong>de</strong>lin, Marsac 2004).Le second temps fort <strong>de</strong> création d’enceintes correspondau Vérazien classique ou récent (caractérisénotamment par <strong>de</strong>s céramiques à mamelons superposésou à décors <strong>de</strong> cannelures et d’impressions),il se place vers le milieu du troisième millénaire av.J.-C., avec une persistance <strong>de</strong>s occupations jusqu’aucampaniforme dans plusieurs cas. Il comporte <strong>de</strong>senceintes <strong>de</strong> types variés : éperon barré comme laMoulinasse ; enceintes annulaires ou ovalaires commeLa Croix <strong>de</strong> Fer, Villeneuve-Tolosane, Les Mourguettes ;enceintes sub-quadrangulaires comme La Croix Vieilleou encore à tracé sinueux avec <strong>de</strong> petits bastionscomme le Puech Haut, dont la morphologie généraleévoque fortement les enceintes à fossé ou en pierresèche <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> Fontbouïsse.Dans <strong>de</strong> nombreux cas ces fossés chalcolithiquessont nettement moins imposants que ceux <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>précé<strong>de</strong>nte. Le lien entre le fossé et la ou lespalissa<strong>de</strong>s n’est réellement documenté qu’à Villeneuve-Tolosane. Sur ce site, partiellement exploré, <strong>de</strong>uxtranchées <strong>de</strong> fondation <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> se rejoignent surl’emplacement d’une porte en retrait ; ce sont les témoinsd’un possible coffrage <strong>de</strong> rempart en terre quipourrait évoquer certains retranchements artenacienscomme celui <strong>de</strong> Camp <strong>de</strong> Challignac en Charente.Une autre nouveauté dans ce groupe pourrait êtrel’emploi <strong>de</strong> pierres rapportées qui ont pu participerà la contention d’un talus, voire à l’édification d’unvrai mur <strong>de</strong> protection comme on l’envisage pour lesite <strong>de</strong>s Mourguettes et pour la <strong>de</strong>rnière phase dusite <strong>de</strong> Puech Haut. C’est un autre caractère partagéavec la culture <strong>de</strong> Fontbouïsse qui pourrait traduire<strong>de</strong>s influences orientales, à moins d’envisager qu’il nesoit dû qu’à un déficit en bois d’œuvre dans l’environnementproche <strong>de</strong> ces enceintes à longue duréed’occupation.Le ou les statuts <strong>de</strong>s sites ceinturésdu Néolithique final dans la zonenord-pyrénéenneLes questions ayant trait à la fonction ou plutôtaux fonctions possibles <strong>de</strong> telles enceintes ne peuventêtre réellement abordées que pour les sites ayant faitl’objet <strong>de</strong> fouilles étendues et d’étu<strong>de</strong>s poussées sur lesstructures et les assemblages <strong>de</strong> vestiges. En l’absence<strong>de</strong> témoins architecturaux clairement i<strong>de</strong>ntifiables àl’intérieur <strong>de</strong> nombreuses enceintes, il a été admisqu’il s’agissait d’habitats défensifs sur la seule constatation<strong>de</strong> rejets domestiques dans le remplissage <strong>de</strong>sfossés. Ce n’est qu’avec la fouille <strong>de</strong> Mourral et plusrécemment celle <strong>de</strong> Puech Haut que l’existence <strong>de</strong>restes <strong>de</strong> bâtiments internes a été clairement démontréemais il reste difficile voire impossible <strong>de</strong> cernerplus précisément la fonction <strong>de</strong> ces constructions <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> ampleur (fig. 9 et fig. 10).L’aspect défensif est cependant indéniable à Mourraloù l’on peut affirmer que le fossé, susceptible <strong>de</strong>se remplir d’eau dans le secteur oriental était doubléd’un talus sur le côté interne, lui-même renforcé parune palissa<strong>de</strong> faite <strong>de</strong> gros rondins <strong>de</strong> 0,20 m <strong>de</strong>diamètre. Ces structures complémentaires formaientl’essentiel du retranchement, elles ont été entretenues,voire modifiées <strong>de</strong> façon à réduire la largeur dupassage occi<strong>de</strong>ntal situé quant à lui dans un terraingraveleux et sableux ne retenant pas l’eau <strong>de</strong> pluie.La gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s vestiges recueillis dans lescouches du comblement inférieur du fossé témoigne<strong>de</strong> rejets <strong>de</strong> consommation comportant <strong>de</strong> nombreuxrestes <strong>de</strong> faune. C’est l’élevage <strong>de</strong>s bovins qui domineet <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> soins ou l’aspect <strong>de</strong> la courbe <strong>de</strong>sâges d’abattage indiquent une haute maîtrise <strong>de</strong> cetteactivité. Ces caractères économiques semblent différents<strong>de</strong> ce que l’on observe habituellement sur les petitshabitats non fortifiés <strong>de</strong> cette époque où les restes <strong>de</strong>faune sont peu abondants et où l’on trouve surtout <strong>de</strong>nombreuses fosses et silos <strong>de</strong>stinés à la conservation <strong>de</strong>s244 <strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneFigure 9. Vue aérienne <strong>de</strong> l’enceinte annulaire <strong>de</strong> Mourral à Trèbes (Au<strong>de</strong>) prise au moment <strong>de</strong>s fouilles en 1998. Ondistingue le fossé d’enceinte annulaire et ses <strong>de</strong>ux interruptions à l’est et à l’ouest. Ce fossé est doublé par une tranchée <strong>de</strong>fondation <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> qui s’élargit vers l’entrée ouest où l’on a pu détecter les traces d’une reprise architecturale visant àréduire la largeur du passage et <strong>de</strong> la porte. L’intérieur du site ne présente que les traces <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux bâtiments à ossature <strong>de</strong>poteaux en bois dont subsistent les trous <strong>de</strong> poteaux (cliché J. Vaquer, cnrs, 1997).Figure 10. Restitution <strong>de</strong> l’enceinte annulaire <strong>de</strong> Mourral à Trèbes (Au<strong>de</strong>) dans son premier état vers 3000 avant notre ère.Le site établi au sommet d’une colline dominant la vallée <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong> se présente comme un petit fort circulaire (60 m <strong>de</strong>diamètre) protégé par un fossé partiellement en eau, une levée <strong>de</strong> terre et une palissa<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>ux portes. Il ne contient que<strong>de</strong>ux grands bâtiments à <strong>de</strong>ux nefs avec ossature en bois qui font figure <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce monumentale par rapport aux petitshabitats non fortifiés contemporains (<strong>de</strong>ssin digitalisé ombré au crayon noir, J. Vaquer, cnrs, 2011).<strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X245


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéennecéréales. On peut retenir pour Mourral l’interprétationd’un site fortifié qui abritait un groupe humain réduitet probablement <strong>de</strong> statut élevé comme le suggèrentla position perché du site et l’aspect monumental <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux grands bâtiments en bois. L’outillage lithiqueréalisé essentiellement en silex exogènes indique queles occupants étaient bien intégrés aux réseaux d’échanges<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur et peut-être même qu’ilsparticipaient à leur contrôle ou à leur fonctionnement.L’ensemble <strong>de</strong> ces données plai<strong>de</strong> pour considérer quele Mourral est plutôt une rési<strong>de</strong>nce fortifiée <strong>de</strong> hautrang qu’un monument cultuel à usage collectif, ce quin’implique pas évi<strong>de</strong>ment qu’aucune activité rituelle oucérémonielle n’ait eu lieu sur le site.C’est à partir d’analogies morphologiques avecles « Henges monuments » britanniques ou avec les« roun<strong>de</strong>l enclosures » d’Europe continentale quel’hypothèse <strong>de</strong> sanctuaires a été proposée pour certainsmonuments à grand fossé annulaire avec uneou <strong>de</strong>ux entrées <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> largeur. Cette hypothèse aété envisagée notamment pour les enceintes <strong>de</strong> CarsacMayrevielle et <strong>de</strong> Roc d’en Gabit à Carcassonne(Vaquer 2001). La présence récurrente d’ossementshumains sur ces <strong>de</strong>ux sites, voire d’une sépulturedisloquée au fond du fossé interne <strong>de</strong> Carsac pouvaitaccentuer la pertinence <strong>de</strong> ces rapprochements. Enréalité la poursuite <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> terrain, notammentà Roc d’en Gabit ne renforce pas cette interprétation.Sur ce site il a pu être prouvé par <strong>de</strong> nombreusescoupes que la levée <strong>de</strong> terre jouxtait le flanc internedu fossé et non le flanc externe comme dans la plupart<strong>de</strong>s sanctuaires britanniques (Wainwright 1989;Gibson 1998). La présence d’os humains sélectionnés(crânes et os long) est bien confirmée sur ce site,notamment à la base du remplissage du fossé où ilssont mêlés à d’abondants restes <strong>de</strong> faune. On trouveaussi dans les mêmes niveaux <strong>de</strong> nombreux élémentsqui témoignent d’activité culinaires et <strong>de</strong> consommation(céramiques brisés, cendres, restes d’argile cuite,graines carbonisées, nombreux outils <strong>de</strong> mouture ou<strong>de</strong> broyage, os <strong>de</strong> faune brisés ou brûlés) et même<strong>de</strong>s pièces qui témoignent d’activités <strong>de</strong> fabrication(ébauches <strong>de</strong> bracelets en calcaire, fusaïole, outillageen os et en pierre polie, outillage lithique diversifié).Il n’y a donc pas lieu <strong>de</strong> distinguer ces enceintesparfaitement annulaires <strong>de</strong>s autres, même si l’onpeut envisager pour la plupart une pluralité <strong>de</strong>s activités.Il convient <strong>de</strong> souligner que ces sites à largefossé avaient réclamé <strong>de</strong> très grands investissementsen temps et en force <strong>de</strong> travail et qu’ils ont dû <strong>de</strong>ce fait participer à <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> polarisation <strong>de</strong> lavie sociale, économique et spirituelle au moment <strong>de</strong>leur réalisation ou <strong>de</strong> leur utilisation primaire. Leurrôle principal serait <strong>de</strong> fédérer les énergies dans <strong>de</strong>ssociétés en cours <strong>de</strong> mutation à l’aube <strong>de</strong>s âges <strong>de</strong>sMétaux et sans doute pour <strong>de</strong>s objectifs multiples qu’ilserait vain <strong>de</strong> vouloir discriminer dans les contextes<strong>de</strong> cette époque.Les enceintes du Chalcolithiquerécent et <strong>de</strong> l’Age du Bronze ancienDans la zone nord pyrénéenne, les enceintes attribuablesau Chalcolithique récent et au début <strong>de</strong> l’Agedu Bronze ancien c’est-à dire au complexe campaniformeet au Bronze ancien <strong>de</strong> style épicampaniformeà céramique barbelée du style Camp <strong>de</strong> Laure(Courtin 1975) sont peu nombreuses. Si on ne tientcompte que <strong>de</strong>s sites spécifiques <strong>de</strong> cette ambianceculturelle (2400-2000 av. notre ère), on n’en compteque trois (fig. 7), toutefois si l’on prend en compteles réoccupations campaniformes <strong>de</strong>s sites antérieursleur nombre peut être augmenté. Les éléments campaniformesou bronze ancien couronnent bien souventle remplissage <strong>de</strong>s fossés chalcolithiques du Vérazienet marquent bien souvent la fin <strong>de</strong>s occupations <strong>de</strong>ces sites. À la Moulinasse et à Mourral la <strong>de</strong>rnièreoccupation du site est attribuable au campaniformedu « standard » (maritime) ; à Puech Haut c’est ducampaniforme pyrénéen qui se trouve au sommet duremplissage du fossé. Dans le fossé <strong>de</strong> la Croix Vieille<strong>de</strong>s éléments du Bronze ancien épicampaniforme clôturentl’occupation du site. Il faut souligner cependantque ces réoccupations par <strong>de</strong>s campaniformes ou par<strong>de</strong>s indigènes acculturés au contact <strong>de</strong>s campaniformesn’ont pas entrainé <strong>de</strong> modification importante<strong>de</strong>s enceintes, sauf peut-être dans le cas du site <strong>de</strong>sMourguettes où un fossé aurait été recreusé plus oumoins sur l’emplacement du précé<strong>de</strong>nt. D’autres sitespar contre marquent la création <strong>de</strong> nouveaux habitatsfortifiés à cette époque.Pour le campaniforme pyrénéen, il s’agit du site<strong>de</strong> Médor à Ornaisons (Au<strong>de</strong>) qui a fait l’objet d’unefouille <strong>de</strong> sauvetage dirigée par J. Guilaine en 1982et 1983 et d’une monographie (Guilaine, Vaquer,Coularou, Treinen-Claustre et al. 1989). Sur ce site,le fossé chalcolithique a pu être fouillé sur 70 m<strong>de</strong> long ; il était très légèrement arqué mais malconservé puisqu’il n’en subsistait que la base, surune largeur <strong>de</strong> 2 m et une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> 0,30 m.Le remplissage a tout <strong>de</strong> même livré une importantesérie <strong>de</strong> mobilier détritique qui paraît correspondreà <strong>de</strong>s rejets d’un habitat bien homogène du stylecampaniforme pyrénéen.Pour le début du Bronze ancien l’enceinte <strong>de</strong>la Carreirasse à Mailhac (Au<strong>de</strong>) est une enceinte àfossé ovalaire <strong>de</strong> 100 m sur 60 m qui a fait l’objet<strong>de</strong> quelques sondages par O. et J. Taffanel (Guilaine,Vaquer, Coularou, Treinen-Claustre 1989: 131). Ellea livré <strong>de</strong>s éléments typiques du début du Bronzeancien, céramique à décor épicampaniforme, tassemonoansée, jarres à cordons impressionnés. Par saforme et ses dimensions elle ne diffère pas <strong>de</strong>s petitsfossés chalcolithiques du Languedoc occi<strong>de</strong>ntal.Le site ceinturé le plus important <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>est celui <strong>de</strong> Roc d’en Gabit à Carcassonne où unenouvelle enceinte à fossé a été établie au Bronze ancienet se superpose à l’enceinte annulaire du Néolithiquefinal (Vaquer, Remicourt 2008). Ce fossé se compose<strong>de</strong> trois tronçons qui ont été presque intégralementfouillés (fig. 11).Le tronçon 24 au nord-ouest est attesté sur 31 m<strong>de</strong> long, avec une orientation nord-sud, il était tronquépar l’érosion vers le sud et se dirige vers la falaise quidomine la rive <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong> au nord. Il a une section enU et mesure 4 m <strong>de</strong> large, sa profon<strong>de</strong>ur maximaleconservée est <strong>de</strong> 1,30 m, mais à aucun endroit il apu être raccordé un sol <strong>de</strong> circulation. Ce tronçonest nettement en pente vers le nord.246 <strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneFigure 11. Roc d’en Gabit, Carcassonne (Au<strong>de</strong>). Plan <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> l’Age du Bronze ancien. F 18, F 24, F 43correspon<strong>de</strong>nt aux tronçons conservés du fossé d’enceinte dont le tracé restitué est proposé en hachuré. Les structures St 35et St 29 correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> silos et la structure St 48 à une fosse d’extraction (Relevé J. Vaquer cnrs, dao H.Vergély et M. Remicourt 2004).Le tronçon 18 dans la parcelle 49 était pratiquementrectiligne et orienté est-ouest, il se développaitsur 39 m, il était tronqué par l’érosion vers l’ouest etpar un emprunt <strong>de</strong> terre vers l’est. Dans ce secteur,seule la base du fossé est conservée, elle avait unesection en U avec <strong>de</strong>s parois verticales et formaitparfois <strong>de</strong>s sortes <strong>de</strong> compartiments séparés par <strong>de</strong>spaliers. Il mesurait au mieux 3,80 m <strong>de</strong> large et 0,70 m<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.Le <strong>de</strong>rnier tronçon F43 se trouvait dans le prolongementdu tronçon F18, il a pu être dégagé sur 16 m<strong>de</strong> long. Il était nettement incurvé et légèrement élargiau niveau du recoupement avec le fossé néolithique ets’interrompait brutalement sur le point le plus élevé<strong>de</strong> son développement à l’ouest. L’ensemble formaitune sorte d’antenne près d’une interruption probablementsituée dans l’angle sud-ouest <strong>de</strong> l’enceinte. Lefossé <strong>de</strong>vait se prolonger ensuite vers le nord pourrejoindre le tronçon 24. Il s’agissait évi<strong>de</strong>mment d’unestructure très arasée qui était conservée sur 0,75 à0,55 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. Comme dans le secteur F18,la section était trapézoïdale ou en U, avec un fondplat ou légèrement concave <strong>de</strong> 3 à 4 m <strong>de</strong> large etavec <strong>de</strong>s parois droites ou fortement inclinées, voiresub-verticales.Tout au long <strong>de</strong> son développement, ce fossé areçu les mêmes types <strong>de</strong> dépôts <strong>de</strong> comblement. Àla base, le remplissage ne révèle aucune asymétrie<strong>de</strong>s apports qui pourraient indiquer l’existence d’untalus ayant bordé le fossé. Les coupes transversalesmontrent trois épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comblement qui semblent<strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-Xobéir à une dynamique privilégiant les apports latérauxau début, puis <strong>de</strong>s rejets anthropiques dansun second temps, et enfin une dynamique <strong>de</strong> transitlongitudinal <strong>de</strong> sédiments issus <strong>de</strong> l’érosion.L’épiso<strong>de</strong> 1 est surtout représenté par <strong>de</strong>s apportslocalisés sur les côtés qui correspon<strong>de</strong>nt probablementà l’effondrement ou à l’érosion <strong>de</strong>s parois du fossé.Il s’agit <strong>de</strong> lœss remanié lorsque le fossé est creusédans le lœss ou <strong>de</strong> limon brun dans le secteur durecoupement avec le fossé néolithique, ce qui indiqueque ces dépôts ont été rapi<strong>de</strong>s et peu déplacés.L’épiso<strong>de</strong> 2 est marqué par <strong>de</strong>s apports <strong>de</strong> limonbrun mêlés à <strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> combustion, <strong>de</strong>s pierreschauffées et du mobilier relativement abondant quicorrespond assurément à la phase <strong>de</strong> fréquentation<strong>de</strong> l’enceinte. Localement <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> feu in situont été mises en évi<strong>de</strong>nce dans les trois tronçons(zones <strong>de</strong> terre rubéfiée).L’épiso<strong>de</strong> 3 est représenté par <strong>de</strong>s apports limoneuxbruns, moins chargés en détritus et contenant<strong>de</strong> nombreux restes <strong>de</strong> gastéropo<strong>de</strong>s, il correspondsurtout à <strong>de</strong>s apports liés au ruissellement et à l’érosiondu paléosol brun qui <strong>de</strong>vait exister sur le siteà cette époque.Il semble acquis malgré les lacunes dues à l’érosionque ce fossé se développait sur le site en adoptant soitune morphologie en L. et, dans ce cas, en prenantappui sur <strong>de</strong>ux talus naturels au nord et à l’est, soitplutôt une forme en U accolée à la falaise qui dominel’Au<strong>de</strong>, en effet le talus actuel à l’est qui sépareles parcelles 50 et 53 est essentiellement artificiel il247


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneest probable que le fossé <strong>de</strong>vait revenir vers le nordau <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce talus où il a été complètement détruitpar <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> nivellement récents. Quoi qu’ilen soit ce fossé formait un barrage qui délimite unespace quadrangulaire bordé par l’escarpement <strong>de</strong> laterrasse sur le côté nord et qui domine l’Au<strong>de</strong> d’unequinzaine <strong>de</strong> mètres. Compte tenu <strong>de</strong> l’érosion et <strong>de</strong>s<strong>de</strong>structions récentes liées à <strong>de</strong>s carrières, il est impossible<strong>de</strong> savoir si ce fossé était continu ou segmenté,toutefois le cou<strong>de</strong> amorcé et l’interruption brutalevisible au niveau du tronçon 43 suggère l’existenced’un passage à ce niveau. Les trois tronçons fouillésont un pendage conforme à la topographie généraledu site, et même plus accentué que la pente naturelledu terrain, ils ont probablement permis un drainage<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> pluies à la fois vers le nord et vers l’est.Le développement total <strong>de</strong> cette structure peut êtreestimé au minimum à 270 m, elle délimitait unesuperficie <strong>de</strong> 1,5 hectare, ce qui la place au mêmerang que l’enceinte du Camp <strong>de</strong> Laure au Rove dansles Bouches-du-Rhône (Courtin 1975).Les structures ponctuelles du Bronze ancien quipeuvent être contemporaines <strong>de</strong> l’enceinte se trouventtoutes à l’intérieur <strong>de</strong> celle ci. Il s’agit <strong>de</strong> bases <strong>de</strong>grands silos pour les structures St 35 et St 29 et d’unefosse d’extraction pour la structure 48. Il faut noterque les fosses 35 et 29 ne sont pas éloignées du fossé(3,30 m pour la 35 et sans doute la même chose pourla 29), ce qui laisse peu <strong>de</strong> place pour une simplelevée <strong>de</strong> terre interne. La structure en élévation qui<strong>de</strong>vait doubler le fossé était donc peut-être beaucoupplus élaborée qu’une simple levée <strong>de</strong> terre et elle étaitsans doute impliquée dans l’architecture <strong>de</strong>s habitats(cases adossées à une muraille en briques crues ?).Des fragments <strong>de</strong> grosses pièces en bois carboniséesqui ont été trouvées dans plusieurs secteurs du fossé(F24 et F43) suggèrent l’existence probable d’armaturesen bois au sein <strong>de</strong> cette structure. Comme dans laplupart <strong>de</strong>s fossés d’enceinte <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntesle fossé du Bronze ancien <strong>de</strong> Roc d’en Gabit a livré<strong>de</strong>s restes humains pour la plupart concentrés près<strong>de</strong> l’entrée. Il s’agit <strong>de</strong> fragments <strong>de</strong> crânes et d’oslong <strong>de</strong>s membres mais aussi d’une portion <strong>de</strong> cagethoracique et <strong>de</strong> colonne vertébrale en connexionqui révèle que <strong>de</strong>s portions <strong>de</strong> cadavres encore enconnexion ont été rejetés dans le fossé mêlés à <strong>de</strong>srestes <strong>de</strong> faune et à <strong>de</strong>s détritus divers.ConclusionLes fossés creusés pour délimiter <strong>de</strong>s habitatssont les structures archéologiques les plus évi<strong>de</strong>ntespour i<strong>de</strong>ntifier les sites préhistoriques fortifiés. Ils neconstituent que rarement une défense en eux-mêmesmais font partie <strong>de</strong> dispositifs à la fois en creux eten relief qui comportaient outre le fossé, une ou<strong>de</strong>ux palissa<strong>de</strong>s en rondins et <strong>de</strong>s levées <strong>de</strong> terre,voire <strong>de</strong>s murailles en briques crue ou <strong>de</strong>s rempartsen matériaux labiles (terre et bois). Dans le midi <strong>de</strong>la France le recours à la pierre sèche pour l’édification<strong>de</strong> muraille ou <strong>de</strong> rempart n’apparaît pas avantle Chalcolithique et est resté cantonné à certainesrégions calcaires (garrigues du Gard et <strong>de</strong> l’Hérault,Provence occi<strong>de</strong>ntale).Les fossés tout comme les tranchées <strong>de</strong> fondation<strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> sont généralement les seules structures quiont pu se conserver jusqu’à nous et qui nous permettentd’i<strong>de</strong>ntifier les sites retranchés par rapports auxautres sites que l’on considère comme ouverts. Dansla trame chronologique et géographique telle qu’elleest actuellement établie, le phénomène <strong>de</strong> l’apparition<strong>de</strong>s sites retranchés peut être situé à la charnière duNéolithique ancien et moyen soit vers le milieu ducinquième millénaire et il n’est clairement documentéque dans la vallée <strong>de</strong> la Garonne à cette époque. Cessites <strong>de</strong>s étapes formatives et anciennes du Chasséengaronnais ont été d’abord enclos par <strong>de</strong>s palissa<strong>de</strong>s,puis par <strong>de</strong>s fossés doublés <strong>de</strong> levées <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong>palissa<strong>de</strong>s vers la fin du cinquième millénaire. À lamême époque en Languedoc méditerranéen, les habitatsconnus sont le plus souvent <strong>de</strong>s agglomérationsmarquées par <strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> silos et aucuned’elles n’a révélé <strong>de</strong> fortification. Les premiers sitesretranchés du Chasséen garonnais correspondraientdonc à un contexte socio-économique particulier quicorrespond à une « situation néo-pionnière » selonla conception d’A. Gallay (1991), à savoir un front<strong>de</strong> colonisation <strong>de</strong> territoires jusque là peu touchéspar la néolithisation dans lesquels <strong>de</strong>s conflits ont puvoir le jour soit avec les populations indigènes soitavec d’autres groupes <strong>de</strong> colons <strong>de</strong> même origine oud’origine différente. Les données sur le Néolithiqueancien et les débuts du Néolithique moyen dans leSud-Ouest ne sont pas assez consistantes pour définirl’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s cultures anté-chasséennes (Néolithiqueancien basco-béarnais, Roucadourien, étape ancienne dugroupe <strong>de</strong> Roquefort ?), mais il ne fait guère <strong>de</strong> douteque le Chasséen ancien garonnais est une émanation<strong>de</strong>s groupes méditerranéens du Languedoc (Chasséendu style <strong>de</strong>s Plots) et <strong>de</strong>s Pyrénées (Montbolo) quiont conquis <strong>de</strong> nouvelles terres au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la ligne<strong>de</strong> partage <strong>de</strong>s eaux méditerranéennes et océaniques.Les ressemblances constatées entre les enceintes àfossé segmenté du Chasséen ancien du Toulousainet celles <strong>de</strong> plusieurs contextes <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> Loireet du nord <strong>de</strong> la France ne sont probablement pasfortuites. Elles sont toutefois difficiles à argumenterfaute <strong>de</strong> données suffisamment représentatives sur leNéolithique moyen 1 dans les régions qui séparent leChasséen ancien du Toulousain et les horizons Cernyet Chambon <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la Loire moyenne. Un effet<strong>de</strong> « feed back » rendant compte <strong>de</strong> quelques caractèresligériens dans le Chasséen garonnais pourraiten rendre compte (haches <strong>de</strong> typologie carnacéennes,vases-supports cubiques ou à décors pointillés).Au cours du Chasséen classique et récent, soitentre 4000 et 3500 avant notre ère, le nombre <strong>de</strong>sites retranchés a augmenté dans la vallée <strong>de</strong> laGaronne et <strong>de</strong> nouveaux sites sont apparus en Languedocméditerranéen. La trait marquant <strong>de</strong> cettepério<strong>de</strong> est la gran<strong>de</strong> extension <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong> cessites fortifiés qui ont <strong>de</strong>s enceintes à fossé segmentédoublées <strong>de</strong> palissa<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> levées <strong>de</strong> terre, voire <strong>de</strong>remparts mixtes (bois et terre) au Chasséen récent.Ces gran<strong>de</strong>s enceintes ne contiennent que peu <strong>de</strong>silos à grain et les restes fauniques retrouvés dansles fossés <strong>de</strong> cette époque révèlent une orientation<strong>de</strong> l’élevage, tournée sur l’exploitation <strong>de</strong>s bovins. Il248 <strong>Revista</strong> d’Arqueologia <strong>de</strong> <strong>Ponent</strong> 21, 2011, 233-252, ISSN: 1131-883-X


Jean Vaquer, Les enceintes à fossés du Néolithique, du Chalcolithique et du Bronze ancien dans la zone nord pyrénéenneest possible que les gran<strong>de</strong>s enceintes aient été <strong>de</strong>scentres <strong>de</strong> rassemblements périodiques <strong>de</strong> ces groupesd’éleveurs avec leurs troupeaux pour <strong>de</strong>s manifestationscérémonielles liées aux échanges et au renforcement<strong>de</strong>s liens sociaux. Dans la vallée <strong>de</strong> la Garonne lesgran<strong>de</strong>s concentrations <strong>de</strong> fours à galets chauffés quiont pu être utilisées pour <strong>de</strong>s cuissons massives <strong>de</strong>vian<strong>de</strong> ou pour le touraillage <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s quantités <strong>de</strong>céréales <strong>de</strong>stinées à la fabrication <strong>de</strong> bière sont lestraces tangibles <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s festivités collectives.Les sépultures primaires ou secondaires retrouvées surces sites révèlent aussi que les fossés et les rempartsservaient pour les hommages rendus aux défunts.Au Néolithique final / Chalcolithique la conception<strong>de</strong>s sites retranchés paraît subir <strong>de</strong>s changements. Ilexiste encore quelques sites retranchés à fossés multiplesd’ampleur moyenne comme celui <strong>de</strong> Rocreusequi ont pu enserrer <strong>de</strong>s habitats communautaires maisla plupart sont très petits et à fossé continu, simpleou double. Une série <strong>de</strong> sites du couloir <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong>datés du Chalcolithique ancien (fin du quatrième oudébut du troisième millénaire), présentent une formeannulaire avec un ou <strong>de</strong>ux passages concordants.Ils évoquent par leur formes et leurs dimensions les« Henges » ou « roun<strong>de</strong>l enclosures » considéréscomme <strong>de</strong>s sanctuaires (observatoires <strong>de</strong> cycles solairesou lunaires) d’autres contextes culturels duNéolithique européen et britannique. Cependant lesfouilles réalisées notamment sur celui du Mourralrévèlent qu’il s’agit plutôt <strong>de</strong> petits habitats fortifiés quicomportaient outre le fossé, une levée <strong>de</strong> terre, unepalissa<strong>de</strong> et les traces <strong>de</strong> grands bâtiments en bois.Il s’agirait plutôt dans ce cas d’une rési<strong>de</strong>nce fortifiéed’une famille puissante <strong>de</strong> l’époque contrôlant un petitterritoire et gérant les échanges <strong>de</strong> produits locauxet exogènes. Plusieurs <strong>de</strong> ces sites ont un caractèremonumental indéniable et ont sans douté mobiliséune main d’œuvre beaucoup plus importante que celle<strong>de</strong>s quelques rési<strong>de</strong>nts qui en ont profité. Le parallèlepeut être établi avec les monuments mégalithiquescontemporains qui signent dans la région l’apparition<strong>de</strong> sociétés hiérarchisées, probablement basées surl’organisation lignagère (Gallay 2006; Testart 2005).Cette structuration qui comporte à la fois <strong>de</strong>s habitatsgroupés ouverts et fortifiés et <strong>de</strong>s « concessions »elles mêmes ouvertes et fermées a persisté au Chalcolithiqueet à l’Age du Bronze ancien en ayant recoursà <strong>de</strong>s formes moins monumentales. On peut mettreen parallèle ces sites avec ceux construits en pierressèches <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong> Fontbouïsse dans laquelle onconnaît aussi <strong>de</strong>s « concessions » ouvertes <strong>de</strong> casesagglutinées comme à Cambous et <strong>de</strong>s « concessions »ceinturées d’un mur comme à Boussargues. D’unecertaine façon ces sites à structures <strong>de</strong> pierres sèchesenfouies sous leurs propres éboulis nous donnent <strong>de</strong>simages en relief <strong>de</strong>s habitats ceinturés néolithiquesque les sites à fossés toujours beaucoup plus érodésne peuvent nous transmettre.Jean VaquerDirecteur <strong>de</strong> Recherche du CNRSUMR 5608 TRACESUniversité <strong>de</strong> Toulouse Le MirailMaison <strong>de</strong> la recherche5 allées Antonio MachadoF. 31058 Toulouse ce<strong>de</strong>x 9Jean-Sebastien.vaquer@orange.frBibliographieAn<strong>de</strong>rsen, N. H. (1997). The Sarup Enclosures. TheFunnel Beaker Culture of the Sarup Site Including TwoCausewayed Camps Compared to the ContemporarySettlements in the Area and Other European Enclosures.Arhus. Jutland Archæological Society publications.XXXIII, I, 404 p.Beyneix, A. et Humbert, M. (1999). La station chasséenne<strong>de</strong> Saint-Genès, Castelferrus (Tarn-et-Garonne). 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