Jules DUVAL - Proverbes patois - IEO París - Free

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( 652 ) parlait également bien le latin, l'idiome francisque elle vulgaire. Anle lamen Bruno, Francorum regia proies... Usus Fràncisca, vulgari, et voce lalina. Instiluil populos eloquio triplici. En France, au huitième siècle , au-delà même de la Loire , la Langue vulgaire qui n'était antre que la Langue Romane rustique était en usage. Paschal Ralberl dit que les paroles de Saiut-Adhalard , abbé de Corbie, ne vers 750, coulaient avec douceur quand il se servait de la langue vulgaire. — Gé" rard de Corbie, dans sa biographie du même saint, dit : a S'il parlait la Langue vulgaire, c'est-à-dire la Langue Romane , on eût dit qu'il ne savait que celle-là... » Qui si yulgari, id est, Romanâ liuguâ , toqneretur, o^nnium aliaram putaretur inscias... Le concile de Tours, tenu en 813, ordonne à chaque èvêque d'avoir des homélies pour l'instruction des fidèles, et il exige, pour que chacun puisse comprendre ces homélies, que chaque èvêque les traduise en Langue Rustique Romane ou en Thèolisque ; Et ut easdem homitias quisque apertè transferre studeat in Rasticara Romanaoi linguam, aut Theotiscam, quo façilius cuncti possint intelligere quoe ' dicuntur. Si cette langue, qui remplaçait le latin, subsistait avec quelque éclat dans le centre et le nord de la France , on doit croire qu'elle était bien plus florissante dans le midi du Royaume , et nous ne savons si l'idiome Romain des Français du serment prononcé à Strasbourg en 842 par Louis le Germanique et par les Français soumis à Charies-le-Chauve , n'a pas reçu, dans sa transcription par Nilhard , un peu de la rudesse de la langue Thèolisque qui était celle des coiiquerans Germaniques. Voici d'abord le texte du serment de Louis : « Pro deo àmur, et pro Christan poblo et nostro coraun salvament, d'ist di in avant, in quant dcus savii: et podir me dunat, si salvarei-eo cist meon fradre Karlo, et in ajudha et in caduna cosa , si cutn om, per dreit , son fradra salvar disl; in o quid il mi altressi fa-zel : el ab Ludher nul plaid

( 653 ) nunquam prindrai, qui meon vol, cisl men fradre Karle in damno sit (1). » Le texte du serment des seigneurs de l'armée de Charles est ainsi conçu : « Si Lodnwhigs sagrament que son fradre Karlo jurât, conservai , et Earlus meos sendra , de sub part non los lanit : si jo relurnar Tint pois ; ne jo , ne neuls cui co returnar int pois, in nulla ajudha conlra Ludhuwig noun li iver'(2). » Ce qu'il y a surtout de remarquable dans ce serment , c'est qu'il n'offre pas l'emploi de l'article, . Quarante-quatre ans plus lard , la Langue Romane du midi s'elait perfectionnée. Oh a remarqué avec raison que le poème d'Abbon sur le siège de Paris, par les Normands, en 885 et 886 , félicite l'Aquitaine, c'est-à-dire le pays de l'autre côté de la Loire, sur la purelè et la finesse de la langue qu'on y parle : Calliditate venis acieque Aquitania, linguoe. La Langue Romane était déjà la langue de la diplomatie. Le traité de l'an 860 entre Louis le Germanique et Charles-le- Chauve fut publié en langue Thèolisque ou Francisque et en Langue Romane.— A la fin de ce traité on lit: « Hoec eodem domnus Karolus Romàna tingua adnunciavit et eâ maximâ parle lingua Theodisca recapitulavit. — Post haec, domnus Hludovicus ad domnum Karolum fralrera suum linguâ Romand dixit : a nunc si vobis place!, vestrum verbum habere volo de illis hominibus qui ad meam fidem venerunt. » — Et domnus Karolus excelsâ voce, linguâ Romand , (1) Pour l'amour de Dieu, et pour le commun salut du peuple chrétien et de nous, de ce jour en avant (ou à compter de ce jour), en tant que Dieu m'en donne savoir et pouvoir, je défendrai Charles, ce frère à moi, cl l'aiderai en toute chose, comme un homme doit selon l'équité sauver son frère, et pourvu qu'ilen fasse amant à mon égard ; et je ne prendrai jamais avec Loihaire aucun arrangement qui, par ma volonté, puisse nuire à mon frère Charles. (2) « Si Louis tient le serment que son frère Charles a prononcé, et que de son côté Charles, mon seigneur, ne le tienne pas, si je ne puis le ramener , ni moi, ni aucun de ceux que je pourrai y ramener, no» ne lui serons point en aide contre Louis. »

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nunquam prindrai, qui meon vol, cisl men fradre Karle in<br />

damno sit (1). »<br />

Le texte du serment des seigneurs de l'armée de Charles<br />

est ainsi conçu :<br />

« Si Lodnwhigs sagrament que son fradre Karlo jurât, conservai<br />

, et Earlus meos sendra , de sub part non los lanit : si<br />

jo relurnar Tint pois ; ne jo , ne neuls cui co returnar int<br />

pois, in nulla ajudha conlra Ludhuwig noun li iver'(2). »<br />

Ce qu'il y a surtout de remarquable dans ce serment , c'est<br />

qu'il n'offre pas l'emploi de l'article, .<br />

Quarante-quatre ans plus lard , la Langue Romane du midi<br />

s'elait perfectionnée. Oh a remarqué avec raison que le poème<br />

d'Abbon sur le siège de Paris, par les Normands, en 885<br />

et 886 , félicite l'Aquitaine, c'est-à-dire le pays de l'autre<br />

côté de la Loire, sur la purelè et la finesse de la langue qu'on<br />

y parle :<br />

Calliditate venis acieque Aquitania, linguoe.<br />

La Langue Romane était déjà la langue de la diplomatie. Le<br />

traité de l'an 860 entre Louis le Germanique et Charles-le-<br />

Chauve fut publié en langue Thèolisque ou Francisque et en<br />

Langue Romane.— A la fin de ce traité on lit:<br />

« Hoec eodem domnus Karolus Romàna tingua adnunciavit<br />

et eâ maximâ parle lingua Theodisca recapitulavit. — Post<br />

haec, domnus Hludovicus ad domnum Karolum fralrera suum<br />

linguâ Romand dixit : a nunc si vobis place!, vestrum verbum<br />

habere volo de illis hominibus qui ad meam fidem venerunt.<br />

» — Et domnus Karolus excelsâ voce, linguâ Romand ,<br />

(1) Pour l'amour de Dieu, et pour le commun salut du peuple chrétien<br />

et de nous, de ce jour en avant (ou à compter de ce jour), en<br />

tant que Dieu m'en donne savoir et pouvoir, je défendrai Charles, ce<br />

frère à moi, cl l'aiderai en toute chose, comme un homme doit selon<br />

l'équité sauver son frère, et pourvu qu'ilen fasse amant à mon égard ;<br />

et je ne prendrai jamais avec Loihaire aucun arrangement qui, par<br />

ma volonté, puisse nuire à mon frère Charles.<br />

(2) « Si Louis tient le serment que son frère Charles a prononcé, et<br />

que de son côté Charles, mon seigneur, ne le tienne pas, si je ne puis<br />

le ramener , ni moi, ni aucun de ceux que je pourrai y ramener, no»<br />

ne lui serons point en aide contre Louis. »

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