Jules DUVAL - Proverbes patois - IEO ParÃs - Free
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( 446 ) recueillir sans trop -nous éloigner de l'objet de notre mémoire", nos tableaux comprendront à peu près: toutes les variations de l'idiome rouergas dans les cinq arrondissemens. Et comme le passage aux dialectes voisins se fait par des transitions de détail très-minimes et non par différences tranchées, l'on pourra s'en aider avec succès pour les départemens limitrophes. Ces modifications s'appliquent à la prononciation-, au vocabulaire et à la syntaxe. Nous rattacherons à la prononciation le système de l'orthographe. - 'i' .' - I. Prononciation. Considérée dans ses traits généraux, la prononciation du patois présente des variations sensibles de rapidité ou de lenteur , de monotonie ou de modulation, propres à tous les habitans d'une contrée , à part la nuance personnelle qui vient de l'individu. Il est telle commune où le système de prononciation est si particulier qu'il dévient un moyen de réCôn1- naissance : on désigne et on raille rieffc qu'en Timfctant. Même à son ton le plus uni, le patois a beaucoup d'accent, c'est-à-dire de cette intonation qui donne du mordant aux sons, et dont jouissent à pett près toutes les langues , sauf le français qui s'est fait un mérite de n'avoir pas d'accent, c'est-à-dire d'être monotone. Aussi notre idiome, et ceci est commun à tous les dialectes de la langue romane, est-il beaucoup pluspropre que son rival à nous donner une idée du caractère chantant des belles langues anciennes, dû grec particulièrement si varié dans son rhythme que la conversation paraissait de la musique. Ce tort ou ce privilège d'un accent très-sensible, qui décèle partout les méridionaux dans les salons de Paris, n'est pas sans compensation. Il leur rend beaucoup plus facile qu'aux Français du nord, l'étude dés,
( 4.W ) langues vivantes, de l'italien , de l'anglais, de l'espagnol , etc., parce qu'il les préserve de ces intonations si merveilleusement comiques dont les Parisiens nous donnent le récréatif amusement quand ils veulent lire ou parler le patois. Dans les classes populaires la prononciation n'a point de netteté. La voix est sourde , les sons confus , les articulations peu distinctes. Il faut de l'attention et souvent des efforts pour suivre la succession des mots et des syllabes et saisir le sens du discours. Comme la clarté de la parole mesure la clarté des idées qui mesure elle-même les progrès de l'intelligence, il n'est pas de signe plus certain de l'ignorance générale de nos populations que ce défaut de netteté dans l'élocution et de timbre dans la voix. Je dis le timbre, car ce n'est pas le volume qui manque. Les Rouergas, grâce à Dieu et à l'air vif de leur pays, ne sont rien moins que poitrinaires ou asthmatiques : leurs poumons chassent vingt fois plus d'air qu'il n'en faudraitpourla facile intelligence de leurs phrases. Il n'est pas rare de les entendre causer avec aisance d'une colline à l'autre à demi-lieue de distance: au lutrin ils sont effrayans d'énergie et de témérité dans leur coups de voix ; et jamais sauvages en décour vrant la piste de l'ennemi ne poussèrent des cris pa7 reils à ceux de nos montagnards, quand ils haûkent (i ) (l)flaufcer, verbe imilatif que je traduis du patois hauka pourdésigner ces hurlemens amicaux ou cris de rappel que s'envoient les bergers, principalement dans les montagnes d'Aubrac, pour se souhaiter le bonjour ou le bon soir, pour s'aviser de l'heure de la mulsion, se reconnaître dans les brouillards ou les ténèbres.... C'est un de leur passe-temps favori , et des plus récréatifs pour les auditeurs, grâce à l'émulation qui s'établit bientôt par l'échange des saints. Le thème est toujours le même : ou, ou, ou, ou.... ( C'est delà que les Romains appelèrent lès haakeniens ululât us , prononcez : ouloulatous. ) Sur ce théine si simple', ils établissent d'infinies variations suivant leurs talens et leur force pulmonaire, qui est une condition de succès dans les conversations de montagne a montagne , souvent à une lieue d'éloignement.
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langues vivantes, de l'italien , de l'anglais, de l'espagnol<br />
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si merveilleusement comiques dont les Parisiens nous<br />
donnent le récréatif amusement quand ils veulent lire<br />
ou parler le <strong>patois</strong>.<br />
Dans les classes populaires la prononciation n'a<br />
point de netteté. La voix est sourde , les sons confus ,<br />
les articulations peu distinctes. Il faut de l'attention<br />
et souvent des efforts pour suivre la succession des<br />
mots et des syllabes et saisir le sens du discours.<br />
Comme la clarté de la parole mesure la clarté des<br />
idées qui mesure elle-même les progrès de l'intelligence,<br />
il n'est pas de signe plus certain de l'ignorance<br />
générale de nos populations que ce défaut de<br />
netteté dans l'élocution et de timbre dans la voix.<br />
Je dis le timbre, car ce n'est pas le volume qui manque.<br />
Les Rouergas, grâce à Dieu et à l'air vif de leur<br />
pays, ne sont rien moins que poitrinaires ou asthmatiques<br />
: leurs poumons chassent vingt fois plus d'air<br />
qu'il n'en faudraitpourla facile intelligence de leurs<br />
phrases. Il n'est pas rare de les entendre causer avec<br />
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au lutrin ils sont effrayans d'énergie et de témérité<br />
dans leur coups de voix ; et jamais sauvages en décour<br />
vrant la piste de l'ennemi ne poussèrent des cris pa7<br />
reils à ceux de nos montagnards, quand ils haûkent (i )<br />
(l)flaufcer, verbe imilatif que je traduis du <strong>patois</strong> hauka pourdésigner<br />
ces hurlemens amicaux ou cris de rappel que s'envoient les bergers,<br />
principalement dans les montagnes d'Aubrac, pour se souhaiter le bonjour<br />
ou le bon soir, pour s'aviser de l'heure de la mulsion, se reconnaître<br />
dans les brouillards ou les ténèbres.... C'est un de leur passe-temps favori<br />
, et des plus récréatifs pour les auditeurs, grâce à l'émulation qui s'établit<br />
bientôt par l'échange des saints. Le thème est toujours le même :<br />
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ululât us , prononcez : ouloulatous. ) Sur ce théine si simple', ils<br />
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a montagne , souvent à une lieue d'éloignement.