Jules DUVAL - Proverbes patois - IEO ParÃs - Free
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( 444 ) de l'occupation patoise et le progrès de la conquête française. Ceux-là même en qui leur éducation ou leurs fonctions ont Mt prédominer l'habitude du français ; parlent aisément le patois et se servent des deux langues avec une égale facilité. Maïs elles déteignent l'une sur l'autre. La pureté du patois s'altère par de nombreux gallicismes, comme la correction du français par des locutions patoises qui trahissent le terroirs Et ce qui le trahit davantage c'est un accent très-sensible que les provinciaux, ne pouvant s'en débarrasse», ont pris le parti de justifier comme donnant à la prononciation un grain non déplaisant de saveur locale. L'Aveyronnais, quelque grand homme qu'il devien'- né, aime et honore son idiome par dessus toutes choses ; il le lit, même dans lés dialectes circonvoisins, et le parle avec plaisir dans ses momens de bonne humeur et d'amicale familiarité. Dans les rencontres imprévues ôû les grandes émotions on s'embrasse'leh patois. Àhll Jonou, sïos oici! Bo'uhjodr. — Adiou, MiqUel.{ï) Quand les courans du monde ont entraîné mes compatriotes loin du pays natal, le patois devient pour eux un précieux souvenir des jours de TerifanCè et des montagnes paternelles : lien commun des émigrés, il est la langue des dîners au restaurant et dès toast dans les banquets. Tel est enfin son charmé que les plus hauts personnages se plaisent à l'employer pour leurs conversations intimes , et on en a vu solliciter des porteurs d'eau des entretiens en patois, a titre de douce réminiscence du pays. § 3. Variétés 'An patois Houergas. Le .dialecte aveyrohnais est à la fois , comme tous (1) Pcyrot.
( 44.6 ) les dialectes , un et multiple, Un,, parce qu'il a dans toute l'étendue de son ressort le même fonds de vocabulaire et le même système: grammatical , parce que tous ceux qui le parlent se reconnaissent pour frères de patrie, et croient bien se servir du même idiome. En effet, d'une extrémité: à l'autre du Rouergue , on s'entend sans aucune difficulté et sans éprouver cette impression d'étrangeté qui distingue à nos oreilles les dialectes voisins, même quand nous les comprenons. Multiple, parce qu'il a; d'innombrables variétés , résultant des différences de prononciation ou de particularités locales que chacun, sent vaguement et qu'il est possible d'analyser et d e décrire. C'est ce que nous allons tenter. Mais qu 'on n'attende pas de nous le tableau, commune par commune, ni même suivant des bases locales plus larges de ces infinies variations, La langue, populaire n'ayant été fixée ni par l'autorité des corps; savants, ni par lesi exemples d'écrivains nombreux et en crédit, n'a pas les, formes arrêtées des langues littéraires. De commune à commune, et quelquefois de village à village, on remarque des nuances. Ce n'est pas dans, des livres, mais sur place, de la bouche des paysans, qu'il faut les suivre. Qr, une étude pareille demande un séjour prolongé dans chaque localité, et ne peut être l'oeuvre d'un seul homme. A généraliser trop vite d'après quelques observations passagères, suivant la méthode des voyageurs, on court risque d'étendre à toute une région des traits qui ne sont qu'accidentels , ou d'en omettre de caractéristiques , si le hasard des circonstances ne les a pas présentées. Ainsi les détails que nous allons donner n'auront de caractère local qu'exceptionnellement. Ce sera à chacun de les appliquer aux lieux qu'il habite, et pour ce travail d'application , le nôtre ne lui sera pas inutile ; car, à l'exception des modifications des verbes que nous ne pouvions .
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de l'occupation <strong>patois</strong>e et le progrès de la conquête<br />
française.<br />
Ceux-là même en qui leur éducation ou leurs fonctions<br />
ont Mt prédominer l'habitude du français ; parlent<br />
aisément le <strong>patois</strong> et se servent des deux langues<br />
avec une égale facilité. Maïs elles déteignent l'une<br />
sur l'autre. La pureté du <strong>patois</strong> s'altère par de nombreux<br />
gallicismes, comme la correction du français<br />
par des locutions <strong>patois</strong>es qui trahissent le terroirs Et<br />
ce qui le trahit davantage c'est un accent très-sensible<br />
que les provinciaux, ne pouvant s'en débarrasse», ont<br />
pris le parti de justifier comme donnant à la prononciation<br />
un grain non déplaisant de saveur locale.<br />
L'Aveyronnais, quelque grand homme qu'il devien'-<br />
né, aime et honore son idiome par dessus toutes choses<br />
; il le lit, même dans lés dialectes circonvoisins,<br />
et le parle avec plaisir dans ses momens de bonne humeur<br />
et d'amicale familiarité. Dans les rencontres imprévues<br />
ôû les grandes émotions on s'embrasse'leh<br />
<strong>patois</strong>.<br />
Àhll Jonou, sïos oici! Bo'uhjodr.<br />
— Adiou, MiqUel.{ï)<br />
Quand les courans du monde ont entraîné mes<br />
compatriotes loin du pays natal, le <strong>patois</strong> devient<br />
pour eux un précieux souvenir des jours de TerifanCè<br />
et des montagnes paternelles : lien commun des émigrés,<br />
il est la langue des dîners au restaurant et dès<br />
toast dans les banquets. Tel est enfin son charmé que<br />
les plus hauts personnages se plaisent à l'employer<br />
pour leurs conversations intimes , et on en a vu solliciter<br />
des porteurs d'eau des entretiens en <strong>patois</strong>, a<br />
titre de douce réminiscence du pays.<br />
§ 3. Variétés 'An <strong>patois</strong> Houergas.<br />
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