03.07.2015 Views

ESB, vache folle, rapport Philips - patricklagadec.net

ESB, vache folle, rapport Philips - patricklagadec.net

ESB, vache folle, rapport Philips - patricklagadec.net

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

VII - CONDUITE DE CRISE - CONDITIONS GÉNÉRALES<br />

matériaux de faible valeur va se révéler une terrible machine à répandre le<br />

mal. Pire : si un seul gramme de ces matériaux est contaminant, la faille dans<br />

le système engendre des conséquences dramatiques. La conjugaison d’un tableau<br />

général défaillant et d’un risque nouveau impossible à diagnostiquer<br />

sur la base de la seule expérience courante conduit au fiasco. Et l’on redécouvre,<br />

trop tard, la loi selon laquelle la sécurité d’une chaîne ne vaut que ce que<br />

vaut son maillon le plus faible.<br />

2) Une sécurité en retard d’une guerre : l’impréparation au non-conventionnel<br />

Un autre piège était dans l’impréparation à un théâtre d’opérations<br />

inédit. On était habitué (mais cela n’est pas propre à ce secteur) à considérer<br />

des urgences répertoriées, claires, immédiates, spécifiques. L’<strong>ESB</strong> présentait<br />

un tableau de risques non conventionnel : une longue incubation (5 ans) ;<br />

un seul animal malade par troupeau, ce qui cadre mal avec la notion d’épidémie<br />

ou, plus exactement, de mal généralisé ; pas de diagnostic possible avant<br />

l’apparition de signes cliniques ; des signes cliniques semblables à ceux<br />

d’autres maladies ; une transmission possible à l’homme, mais avec une incubation<br />

encore plus longue. (108) Il fallut donc dix ans pour mesurer vraiment<br />

les enjeux et prendre le problème à bras le corps.<br />

On était habitué à traiter des problèmes circonscrits. De façon<br />

classique, on prend un à un les problèmes, chacun dans son compartiment,<br />

chacun à partir de logiques bien reconnues et seulement lorsque la nécessité<br />

de s’en préoccuper ne peut plus être niée. Or, ici, les problèmes sont immédiatement<br />

trans-disciplinaires, trans-administratifs, trans-frontières – et largement<br />

inconnus. La faille est évidente : les recommandations pour des<br />

approches globales ne peuvent être entendues. Ce fut ainsi le cas lorsqu’il fut<br />

demandé en 1989 (comité Tyrell 2 ), comme priorité absolue, qu’il y ait une<br />

investigation détaillée sur la destination des tissus et produits à risque, disséminés<br />

par des cheminements encore inconnus. Cette recommandation ne fut<br />

jamais mise en application (1203). Il fallut dix ans pour percevoir la nécessité<br />

d’une approche globale.<br />

On était habitué à rejeter hors du champ de la réflexion et de l’action<br />

les externalités. Or, elles ne peuvent plus être prises comme des problèmes<br />

hors territoire à considérer, des problèmes d’aval pouvant être ignorés, etc.<br />

La question des abats est la dernière à être prise en considération.<br />

- 85 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!