PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE - Thèses malgaches en ligne
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO<br />
FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE , DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE<br />
------------------------<br />
DEPARTEMENT ECONOMIE<br />
----------------------<br />
MEMOIRE DE MAITRISE EN ECONOMIE<br />
QUELLES SOLUTIONS<br />
POUR REDUIRE LA VOLATILITE<br />
DU TAUX DE CHANGE :<br />
« CAS DE MADAGASCAR »<br />
PRESENTE PAR :<br />
Mlle RAZOMANANA Holy Harilanto<br />
sous la direction de :<br />
Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean<br />
Date de sout<strong>en</strong>ance : 01 Février 2006
REMERCIEMENTS<br />
En premier lieu, Nous t<strong>en</strong>ons à r<strong>en</strong>dre grâce au Seigneur Tout-puissant pour sa<br />
bi<strong>en</strong>veillance et sa bénédiction.<br />
Le prés<strong>en</strong>t mémoire n’a pu être réalisé sans l’inestimable contribution de plusieurs<br />
personnes à qui nous adressons nos vifs remerciem<strong>en</strong>ts.<br />
Malgré leurs innombrables obligations, elles ont su r<strong>en</strong>oncer à une large partie de leur<br />
temps pour nous <strong>en</strong>cadrer et nous guider.<br />
Ainsi, nous t<strong>en</strong>ons à exprimer mes sincères reconnaissances :<br />
- à Monsieur RAVELOMANANA Mamy Raoul, Chef de Départem<strong>en</strong>t de l’Economie<br />
de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie de l’Université.<br />
- à Monsieur RAZAFINDRAVONONA Jean, notre <strong>en</strong>cadreur <strong>en</strong>seignant, qui a bi<strong>en</strong><br />
voulu approuver ce mémoire et avoir la bonne volonté de diriger notre travail et de<br />
suivre de près avec pati<strong>en</strong>ce la réalisation de ce prés<strong>en</strong>t mémoire ;<br />
Aussi, nous t<strong>en</strong>ons à adresser notre respectueuse reconnaissance et nos chaleureux<br />
remerciem<strong>en</strong>ts à tous nos professeurs qui, depuis des années d’études dans ce départem<strong>en</strong>t,<br />
n’ont pas ménagé leurs efforts pour la réussite de notre formation.<br />
Nous adressons égalem<strong>en</strong>t nos vifs remerciem<strong>en</strong>ts à notre famille qui nous a sout<strong>en</strong>ue<br />
moralem<strong>en</strong>t et financièrem<strong>en</strong>t dans la réalisation de ce mémoire.<br />
Que tous ceux qui nous ont <strong>en</strong>couragé, sout<strong>en</strong>u et aidé, de près ou de loin, dans<br />
l’élaboration de cet ouvrage, trouv<strong>en</strong>t ici nos sincères remerciem<strong>en</strong>ts et l’expression de notre<br />
profonde gratitude.<br />
Sincères remerciem<strong>en</strong>ts
LISTE DES ABREVIATIONS<br />
PPA<br />
PTI<br />
MID<br />
FMI<br />
FMG<br />
PIB<br />
BCM<br />
INSTAT<br />
DTS<br />
S i<br />
: Parité des Pouvoirs d’Achat<br />
: Parité des Taux d’Intérêt<br />
: Marché Interbancaire de Devises<br />
: Fonds Monétaire International<br />
: Franc Malgache<br />
: Produit Intérieur Brut<br />
: Banque C<strong>en</strong>trale de Madagascar<br />
: Institut National de la Statistique<br />
: Droit de Tirages Spéciaux<br />
: Semestre i<br />
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX<br />
Graphique 1 : Cours dollar-Paris<br />
Graphique 2 : Cours dollar-Paris. Mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce d’un triangle<br />
Graphique 3 : Cours dollar-Paris. Méthode de la moy<strong>en</strong>ne mobile<br />
Graphique 4 : Méthode de l’oscillateur et du mom<strong>en</strong>tum<br />
Graphique 5 : Evolution m<strong>en</strong>suelle des taux de change de 2002 à 2004<br />
Graphique 6 : Quantité de ET et GO v<strong>en</strong>due sur le marché<br />
Graphique 7 : Evolution de l’offre d’électricité fournie par la Jirama aux<br />
premiers semestres <strong>en</strong> KWH<br />
Graphique 8 : Evolution des CI<br />
Graphique 9 : Le mécanisme de transmission des taux d’intérêt aux prix<br />
Tableau 1 : Les indicateurs de prévision intégrés dans les modèles de base<br />
Tableau 2 : Cours indicatifs des principales devises : moy<strong>en</strong>ne de la période<br />
Tableau 3 : Valeur et volume des exportations de vanille et de crevettes<br />
Tableau 4 : Valeur et volume du riz importé par trimestre<br />
Tableau 5 : Evolution des prix à la consommation <strong>en</strong> 2004<br />
Tableau 6 : Engagem<strong>en</strong>ts des établissem<strong>en</strong>ts de crédit inclus dans l’assiette<br />
des réserves
INTRODUCTION<br />
Dans le contexte de la mondialisation, les relations économiques<br />
internationales sont désormais diverses : elles concern<strong>en</strong>t aussi bi<strong>en</strong> les migrations<br />
de personnes <strong>en</strong>tre pays, les échanges de bi<strong>en</strong>s et de services que les relations<br />
culturelles, techniques et financières. De ce fait, la politique de développem<strong>en</strong>t d’un<br />
pays ne peut être m<strong>en</strong>ée de façon autonome sans pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> considération ces<br />
différ<strong>en</strong>ts facteurs internationaux. Il <strong>en</strong> est de même de toute stratégie de croissance.<br />
Aussi, l’interdép<strong>en</strong>dance <strong>en</strong>tre les économies contemporaines est de plus <strong>en</strong> plus<br />
importante, et elle est marquée par l’int<strong>en</strong>sification des échanges : les pays Nord ont<br />
besoin des matières premières du Sud, les pays du Sud ont besoin de la<br />
technologie du Nord. Or, du fait de la diversification des monnaies <strong>en</strong>tre les pays, les<br />
échanges notamm<strong>en</strong>t commerciaux ne sont possibles que s’il existe un système<br />
monétaire international, c’est – à – dire un procédé de conversion d’une monnaie<br />
nationale <strong>en</strong> une autre, le change. Le régime peut être fixe, ou flexible selon le pays.<br />
Adoptant ce dernier type de régime de change, un pays doit être consci<strong>en</strong>t des prix<br />
payés pour cette flexibilité, <strong>en</strong>tre autres, la volatilité du taux de change dont les effets<br />
sont tels que l’économie est dev<strong>en</strong>ue vulnérable.<br />
Ce prés<strong>en</strong>t travail se propose alors d’approfondir cette notion de volatilité du<br />
taux de change <strong>en</strong> essayant de voir dans la première partie les <strong>en</strong>jeux <strong>en</strong>tre régime<br />
de change, volatilité et risque de change (chapitre 1) ; et les différ<strong>en</strong>tes théories de la<br />
prévision du cours de change (chapitre 2). Quant à la seconde partie, elle sera<br />
consacrée à une approche analytique mettant <strong>en</strong> relief le cas de Madagascar et<br />
comportera deux chapitres : la volatilité à Madagascar (chapitre 1) et les solutions<br />
adoptées par la Banque C<strong>en</strong>trale malgache pour réduire la volatilité du taux de<br />
change (chapitre 2).<br />
1
<strong>PARTIE</strong> I : <strong>APPROCHE</strong> <strong>THEORIQUE</strong><br />
Chapitre I : Régime de change, volatilité, et risque de change<br />
L’abandon du système de parités fixes <strong>en</strong>tre les monnaies de la plupart des<br />
pays industrialisés occid<strong>en</strong>taux expose leurs <strong>en</strong>treprises exerçant une activité<br />
internationale au risque de change. En effet, la flexibilité permise par le système de<br />
change flottant a été payée durant la déc<strong>en</strong>nie 80 au prix d’une grande volatilité des<br />
monnaies.<br />
D’une façon générale, le concept de volatilité traduit l’ampleur des fluctuations<br />
à travers le temps que peut <strong>en</strong>registrer une variable aléatoire telle que le cours d’une<br />
devise. Si l’amplitude des variations est importante, la volatilité est réputée élevée. Et<br />
c’est p<strong>en</strong>dant cette période de forte volatilité du cours des devises que le risque de<br />
change peut être très élevé et peut parfois conduire à convertir un bénéfice<br />
d’exploitation <strong>en</strong> perte financière.<br />
L’<strong>en</strong>jeu de la gestion risque de change est <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce dev<strong>en</strong>ue une<br />
grande préoccupation des pays œuvrant à l’échelle internationale ou <strong>en</strong>visageant de<br />
développer leurs activités commerciales ou financières <strong>en</strong> monnaies étrangères non<br />
reliées par un cours fixe.<br />
I - Régime de change<br />
Dans le cadre d’une économie ouverte, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s qu’un pays fait des<br />
transactions commerciales avec le reste du monde, afin de régler ses paiem<strong>en</strong>ts, ce<br />
pays peut se procurer des devises <strong>en</strong> adoptant soit un régime de change à parité fixe<br />
soit un régime de change flottant.<br />
1) SYSTÈME DE CHANGE FIXE<br />
Dans ce système, les autorités monétaires, <strong>en</strong> excell<strong>en</strong>ce la Banque C<strong>en</strong>trale,<br />
choisiss<strong>en</strong>t la parité de leur monnaie dans la monnaie étalon et agiss<strong>en</strong>t si besoin<br />
est pour ram<strong>en</strong>er sur le marché des changes le taux de change au niveau de la<br />
2
parité officielle. En fait, le plus souv<strong>en</strong>t, les banques c<strong>en</strong>trales tolèr<strong>en</strong>t des petites<br />
fluctuations autour de la parité officielle. Elles n’agiss<strong>en</strong>t que quand le cours atteint la<br />
limité inférieure : cours plancher ou le cours supérieur cours plafond.<br />
L’avantage de ce système c’est qu’il apporte une grande sécurité dans le<br />
financem<strong>en</strong>t des échanges internationaux puisque la valeur de la monnaie <strong>en</strong><br />
question par rapport à une monnaie étrangère est totalem<strong>en</strong>t stable. Par conséqu<strong>en</strong>t<br />
les opérateurs économiques œuvrant dans ce régime ne cour<strong>en</strong>t aucun risque de<br />
change.<br />
2) SYSTÈME DE CHANGE FLOTTANT :<br />
On distingue deux sortes de flottem<strong>en</strong>t dans un système flexible :<br />
a- Flottem<strong>en</strong>t pur<br />
Un régime de change <strong>en</strong> flottem<strong>en</strong>t pur est synonyme de dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de<br />
la Banque C<strong>en</strong>trale dans la détermination des taux de change. Ces derniers sont<br />
désormais liés aux comportem<strong>en</strong>ts des ag<strong>en</strong>ts privés, acteurs du marché et reliés<br />
<strong>en</strong>tre eux par l’intermédiaire de réseaux téléphoniques et de télex spécialisés. En<br />
fait, le marché des changes est régi par la loi de l’offre et de la demande émanant<br />
d’une multitude d’opérateurs commerciaux et financiers, sans localisation<br />
géographique. Il <strong>en</strong> résulte donc que quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t, des devises sont demandées<br />
sur le marché des changes afin de payer les importations, ou par souci de<br />
spéculation si on p<strong>en</strong>se que cette devise est appelée à augm<strong>en</strong>ter de valeur. La<br />
fluctuation des cours dép<strong>en</strong>d donc d’une part des anticipations faites sur chacune<br />
des monnaies qui sont traitées ; et d’autre part de la demande adressée à la<br />
monnaie : plus une monnaie est demandée, plus son taux de change libre augm<strong>en</strong>te.<br />
La force ou la faiblesse d’une monnaie devrait alors dép<strong>en</strong>dre de l’état de santé des<br />
économies.<br />
Mais l’inconvéni<strong>en</strong>t principal de ce système concerne l’incertitude et<br />
l’insécurité au niveau des signatures des contrats commerciaux internationaux pour<br />
lesquels le prix à payer ou à <strong>en</strong>caisser à l’échéance devi<strong>en</strong>t aléatoire.<br />
3
) Flottem<strong>en</strong>t impur<br />
Afin de remédier aux excès de cette incertitude et insécurité, on distingue à<br />
côté du système de flottem<strong>en</strong>t pur des monnaies tel qu’il vi<strong>en</strong>t d’être défini, le<br />
système de flottem<strong>en</strong>t impur dans lequel les Banques C<strong>en</strong>trales peuv<strong>en</strong>t t<strong>en</strong>ter de<br />
modifier le taux de change quand les fluctuations risqu<strong>en</strong>t de dépasser certaines<br />
limites. Pour ce faire, elles doiv<strong>en</strong>t ajuster d’une façon ou d’une autre l’économie<br />
intérieure ou trouver des financem<strong>en</strong>ts pour r<strong>en</strong>dre possible cette manipulation du<br />
taux de change.<br />
3) ENJEU DU RÉGIME DE CHANGE<br />
Cette approche fait référ<strong>en</strong>ce à la liaison <strong>en</strong>tre la volatilité du taux de change<br />
et le régime de change choisi par un pays :<br />
- <strong>en</strong> change fixe : la valeur d’une monnaie nationale par rapport à la<br />
monnaie étrangère reste stable. Il n’y a donc aucune fluctuation du cours<br />
et par conséqu<strong>en</strong>t ce système ne soulève pas de problème <strong>en</strong> terme de<br />
volatilité.<br />
- <strong>en</strong> change flottant : du fait que le taux de change est déterminé par le<br />
mécanisme du marché des changes, des variation des cours sont<br />
dev<strong>en</strong>ues courantes puisque la plupart des grandes devises ont subi à la<br />
fois l’influ<strong>en</strong>ce des facteurs techniques (taux de l’arg<strong>en</strong>t sur les marchés<br />
interbancaires…) et celle des facteurs psychologiques voire intuitifs<br />
(anticipation). Il est donc difficile de prévoir l’évolution des cours dev<strong>en</strong>us<br />
fluctuants ou volatiles.<br />
Bref, la flexibilité du système de change s’est accompagnée d’une volatilité du<br />
taux de change exposant les opérateurs internationaux au risque de change.<br />
4
II - Problématique du risque de change<br />
Une <strong>en</strong>treprise est <strong>en</strong> risque de change dès lors que sa richesse est soumise<br />
aux fluctuations du cours de devises. Il existe deux risques de changes différ<strong>en</strong>ts : le<br />
risque de change sur offre, et le risque de change sur opération ferme.<br />
- Risque de change sur offre<br />
Imaginons qu’une <strong>en</strong>treprise fasse une proposition commerciale à un prospect<br />
et qu’elle soit am<strong>en</strong>ée, <strong>en</strong> cours de négociation à s’<strong>en</strong>gager sur un prix de v<strong>en</strong>te <strong>en</strong><br />
devise. Avant même de savoir si le prospect acceptera ou non la proposition, elle est<br />
<strong>en</strong> risque de change. En effet, le prix <strong>en</strong> devise qu’elle a proposé ou accepté<br />
correspond à un certain objectif <strong>en</strong> monnaie locale à un certain cours appelé « cours<br />
de l’offre ». Si <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant la décision du prospect, le cours de la devise baisse,<br />
l’<strong>en</strong>treprise fera une perte de change si pour autant le prospect finit par se décider à<br />
acheter. Si par contre, le prospect ne se décide pas, aucune perte ne résultera pas<br />
de la baisse des cours. Le risque de change sur offre ne se concrétise donc pas<br />
forcém<strong>en</strong>t dans les pertes ou les gains de change. Cela dép<strong>en</strong>d de l’issue de l’offre.<br />
- Risque de change sur opération ferme<br />
Le risque de change sur opération ferme naît dès que l’<strong>en</strong>treprise est<br />
raisonnablem<strong>en</strong>t certaine qu’un flux commercial <strong>en</strong> devise aura lieu sur des prix sur<br />
lesquels elle s’est <strong>en</strong>gagée.<br />
Face au risque de change, deux attitudes sont concevables. Soit l’<strong>en</strong>treprise<br />
s’<strong>en</strong> protège <strong>en</strong> le gérant, soit elle reporte l’<strong>en</strong>semble des conséqu<strong>en</strong>ces financières<br />
de ce risque à l’époque où il se concrétise. Si le risque est géré, un coût relativem<strong>en</strong>t<br />
modeste est supporté chaque année par l’<strong>en</strong>treprise. S’il ne l’est pas, il y a toujours<br />
possibilité pour produire tôt ou tard une perte importante susceptible d’induire de<br />
graves difficultés financières.<br />
Dans le contexte d’une économie internationale caractérisée par le flottem<strong>en</strong>t<br />
des devises et des fluctuations de grande ampleur des cours des monnaies, la<br />
gestion du risque de change est une nécessité.<br />
5
Cette gestion du risque a pour objet de minimiser, au moindre coût, les pertes<br />
susceptibles d’affecter, du fait des variations des parités ou des cours de change, le<br />
patrimoine de l’<strong>en</strong>treprise libellé <strong>en</strong> monnaies étrangères. A cet effet, elle a un<br />
double objectif :<br />
- objectif à court terme : le coût <strong>en</strong>gagé pour éviter les pertes de change doit<br />
être inférieur aux pertes probables <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de protection.<br />
- objectif à long terme : les coûts ne doiv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>ter qu’une fraction des<br />
pertes de change pot<strong>en</strong>tielles.<br />
La gestion du risque de change comporte deux volets : le premier concerne la<br />
détermination et la surveillance perman<strong>en</strong>te de la position de change constituée par<br />
le solde du sous-bilan devises.<br />
Pour cela, il est indisp<strong>en</strong>sable d’établir un tableau de la position de change de<br />
l’<strong>en</strong>treprise. son élaboration consiste à <strong>en</strong>registrer toutes les opérations <strong>en</strong> devises<br />
susceptibles d’influ<strong>en</strong>cer la position de change de l’<strong>en</strong>treprise. Par conv<strong>en</strong>tion, une<br />
dette est affectée du signe (-) et une créance est affectée du signe (+). Sont ainsi<br />
prises <strong>en</strong> compte : les commandes <strong>en</strong>registrées mais non facturées, les facturations,<br />
les autres opérations <strong>en</strong> devises, les activités de négoce. Le recueil de toutes les<br />
créances et dettes permet de déterminer la position nette de change qui fera l’objet<br />
d’une év<strong>en</strong>tuelle décision de couverture. La construction d’un tel tableau permet<br />
donc d’avoir une approche active <strong>en</strong> matière de gestion de risque de change.<br />
Le deuxième volet prés<strong>en</strong>te un caractère plus actif. Il comporte l’évaluation du<br />
degré de probabilité de la réalisation d’une perte découlant du risque de change, la<br />
détermination des coeffici<strong>en</strong>ts de risque et la mise <strong>en</strong> œuvre, quand elle paraît<br />
justifié, des techniques adéquates <strong>en</strong> vue de se protéger effectivem<strong>en</strong>t contre ce<br />
risque.<br />
III - Techniques de réduction de l’exposition au risque de change :<br />
L’ampleur du risque <strong>en</strong>couru <strong>en</strong> matière de change justifie l’exist<strong>en</strong>ce des<br />
techniques pour réduire l’exposition des <strong>en</strong>treprises à ce risque. Ces techniques sont<br />
6
<strong>en</strong>tre autre : le choix de la monnaie de facturation, le recours aux clauses<br />
monétaires, le termaillage et le netting.<br />
1) CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION :<br />
Pour se protéger contre le risque de change, cette technique s’avérerait la<br />
plus simple. Elle consiste à facturer <strong>en</strong> monnaie nationale les transactions<br />
internationales <strong>en</strong>treprises. Ainsi toute incertitude est éliminée puisque l’exportateur<br />
(l’importateur) qui a contracté dans sa devise connaît parfaitem<strong>en</strong>t la somme reçue<br />
(versée) à l’échéance du crédit qu’il accorde (dont il profite). Encore faut-il, pour<br />
éviter tout risque, qu’il n’y a pas de clause de correction de prix indexée sur une<br />
devise de référ<strong>en</strong>ce ; <strong>en</strong> effet, si les contractants prévoi<strong>en</strong>t une telle clause,<br />
l’opération, bi<strong>en</strong> que libellée <strong>en</strong> monnaie nationale, sera liée aux fluctuations de la<br />
devise de référ<strong>en</strong>ce.<br />
Néanmoins, la facturation <strong>en</strong> monnaie nationale n’est pas toujours possible<br />
puisque les intérêts de l’exportateur et de l’importateur sont différ<strong>en</strong>ts. L’importateur<br />
s’intéresse à une facturation <strong>en</strong> devise faible, susceptible de se déprécier par rapport<br />
à sa propre monnaie. L’exportateur, <strong>en</strong> revanche, est intéressé par une facturation<br />
dans une devise forte, susceptible de s’apprécier par rapport à sa propre monnaie.<br />
Par ailleurs, la dissymétrie dans les relations contractuelles, les habitudes<br />
commerciales et la nature des produits échangés supprim<strong>en</strong>t, dans certains cas,<br />
toute possibilité de choix des facturations. C’est le cas par exemple du commerce<br />
international de la quasi-totalité des matières premières qui est effectué <strong>en</strong> dollar.<br />
2) RECOURS AUX CLAUSES MONÉTAIRES :<br />
Les clauses monétaires permett<strong>en</strong>t de réviser les prix d’achat ou de v<strong>en</strong>te<br />
suivant l’évolution des cours des devises ; épargnant ainsi, au moins partiellem<strong>en</strong>t,<br />
l’importateur et l’exportateur du risque de change auquel ils sont exposés.<br />
On distingue quatre clauses monétaires :<br />
7
- la clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change,<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de laquelle, les contractants accept<strong>en</strong>t que les fluctuations du<br />
cours de la devise de facturation se répercut<strong>en</strong>t sur les prix.<br />
De ce fait, s’il y a appréciation de la monnaie de facturation, le prix de<br />
l’exportation ou de l’importation baisse. Par contre, s’il y a dépréciation, le prix<br />
augm<strong>en</strong>te.<br />
- la clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change<br />
avec franchise permet la répercussion des variations du cours de la devise<br />
de facturation sur les prix mais cela se fait uniquem<strong>en</strong>t au-delà d’une<br />
franchise librem<strong>en</strong>t déterminée par les contractants.<br />
- La clause de risque partagé par lequel l’importateur et l’exportateur<br />
s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t à supporter chacun une partie de la variation du taux de<br />
change susceptible de se produire <strong>en</strong>tre la date de facturation et la date de<br />
paiem<strong>en</strong>t. Généralem<strong>en</strong>t, le partage de risque se fait par moitié mais toute<br />
autre répartition est <strong>en</strong>visageable.<br />
- La clause d’option où l’exportateur et l’importateur peuv<strong>en</strong>t utiliser, sous<br />
certaines conditions, une devise différ<strong>en</strong>te que celle de facturation. Il<br />
importe de noter que les clauses monétaires repos<strong>en</strong>t <strong>en</strong> règle générale<br />
sur une devise mais <strong>en</strong>core serait-il possible d’opérer sur un panier de<br />
monnaies afin d’atténuer les fluctuations erratiques et de grande ampleur<br />
de certaines devises. Les paniers les plus utilisés sont l’euro et le Droit de<br />
Tirages Spéciaux (DTS).<br />
3) LE TERMAILLAGE :<br />
Le termaillage est une méthode relativem<strong>en</strong>t artisanale consistant à modifier,<br />
cas par cas, <strong>en</strong> accélérant ou <strong>en</strong> retardant, les délais de règlem<strong>en</strong>t des échanges<br />
extérieurs. L’exportateur ayant des créances <strong>en</strong> devises fortes, celles dont la valeur<br />
t<strong>en</strong>d à s’accroître par rapport à sa monnaie nationale, veut prolonger le délai de son<br />
crédit qu’il a accordé et se précipite de payer son cli<strong>en</strong>t. Par contre, un exportateur<br />
ayant des créances <strong>en</strong> devises faibles, dont le cours a t<strong>en</strong>dance à baisser cherche à<br />
8
accourcir le délai du crédit qu’il a cons<strong>en</strong>ti et à accélérer le paiem<strong>en</strong>t de ses cli<strong>en</strong>ts<br />
étrangers.<br />
Quant à l’importateur ayant des dettes <strong>en</strong> devises fortes, il a intérêt à<br />
accélérer le paiem<strong>en</strong>t de ses créanciers et à retarder l’échéance de son crédit. Alors<br />
que un importateur débiteur <strong>en</strong> devises faibles retarde le paiem<strong>en</strong>t de ses dettes et<br />
cherche à obt<strong>en</strong>ir des nouvelles échéances.<br />
L’utilisateur du termaillage doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte et comparer le gain de<br />
change anticipé et le coût par les modifications des délais de règlem<strong>en</strong>t. La<br />
réglem<strong>en</strong>tation des changes limite souv<strong>en</strong>t les possibilités de recours au termaillage<br />
<strong>en</strong> interdisant le paiem<strong>en</strong>t anticipé des importations et <strong>en</strong> imposant une date limite<br />
de paiem<strong>en</strong>t des exportations.<br />
4) LE NETTING<br />
Le principe de netting est de procéder à une comp<strong>en</strong>sation multilatérale des<br />
positions débitrices ou créditrices réciproques des différ<strong>en</strong>tes filiales d’un groupe<br />
multinational du moy<strong>en</strong> d’un c<strong>en</strong>tre de comp<strong>en</strong>sation localisé dans un pays<br />
acceptant ce type de procédure.<br />
Le système de la comp<strong>en</strong>sation évite les doubles achats et de v<strong>en</strong>tes de<br />
devises. Il réduit considérablem<strong>en</strong>t les montants et, par le fait même, l’importance<br />
des frais.<br />
Le fonctionnem<strong>en</strong>t d’un système de netting multilatéral suppose une étroite<br />
coordination <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes sociétés et le c<strong>en</strong>tre de comp<strong>en</strong>sation, que les<br />
dates de règlem<strong>en</strong>t soi<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tiques <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tes filiales interv<strong>en</strong>ant dans la<br />
procédure de comp<strong>en</strong>sation, et <strong>en</strong>fin une c<strong>en</strong>tralisation des opérations sur un petit<br />
nombre de banques internationales ayant des filiales dans tous les pays, et si<br />
possible une seule.<br />
Au même titre que le termaillage, le système de comp<strong>en</strong>sation peut être<br />
interdit ou limité par le contrôle de change.<br />
9
III – Gestion du risque de change<br />
A côté de ces techniques, il serait aussi possible pour une <strong>en</strong>treprise de gérer<br />
le risque afin de la minimiser au moindre coût.<br />
10
1) LES COUVERTURES<br />
Par couverture du risque de change, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d toute action comportant une<br />
opération de change, qui fixe définitivem<strong>en</strong>t le montant <strong>en</strong> monnaie nationale que<br />
l’<strong>en</strong>treprise payera ou recevra <strong>en</strong> échange des devises. La couverture de change<br />
met à l’abri l’<strong>en</strong>treprise contre les risques de changem<strong>en</strong>ts de cours sur les marchés.<br />
On distingue les couvertures de change à l’exportation et les couvertures de<br />
change à l’importation :<br />
- A l’exportation, plusieurs formes de couverture s’offr<strong>en</strong>t au choix des<br />
<strong>en</strong>treprises telles que le change à terme, la couverture de change avec<br />
paiem<strong>en</strong>t anticipé. La première forme désigne un accord passé avec une<br />
contrepartie d’échanger une devise contre une monnaie à un prix fixé<br />
aujourd’hui, l’échange ayant lieu à une date déterminée, dans plus de deux<br />
jours. Elle consiste à v<strong>en</strong>dre les devises à terme à une banque à la date<br />
d’échéance prévue pour le paiem<strong>en</strong>t que l’on veut couvrir. A l’échéance,<br />
les devises que l’<strong>en</strong>treprise recevra seront payées par la banque au prix<br />
conv<strong>en</strong>u. Ainsi tout élém<strong>en</strong>t d’incertitude disparaît. Quant à la deuxième<br />
forme de couverture, elle se compose de plusieurs élém<strong>en</strong>ts : le paiem<strong>en</strong>t<br />
ne sera pas reçu à la date initialem<strong>en</strong>t prévue, mais il est anticipé contre<br />
concession d’un escompte. Ensuite, ces devises sont v<strong>en</strong>dues au<br />
comptant, ce qui permet à l’<strong>en</strong>treprise de faire usage par anticipation de la<br />
monnaie.<br />
- A l’importation, quatre méthodes de couverture comparables à celles qui<br />
sont décrites ci-dessus peuv<strong>en</strong>t être utilisées pour couvrir le risque de<br />
change : l’achat à terme, le prêt <strong>en</strong> devises, le paiem<strong>en</strong>t anticipé et le<br />
paiem<strong>en</strong>t différé.<br />
De toutes ces formes de couverture, les <strong>en</strong>treprises choisiront celle qui leur<br />
convi<strong>en</strong>t le mieux, celle par exemple, dont le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t est le meilleur. Mais là n’est<br />
pas le seul critère qu’elles utiliseront pour faire leur choix. D’autres considérations,<br />
commerciales par exemple, <strong>en</strong>treront <strong>en</strong> <strong>ligne</strong> de compte qui peuv<strong>en</strong>t avoir <strong>en</strong>core<br />
plus d’importance.<br />
11
2) LA GESTION DES POSITIONS DE CHANGE<br />
Les <strong>en</strong>treprises ne couvr<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t montant pour montant tous<br />
les paiem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> devises. Elles rest<strong>en</strong>t parfois exposées au risque de change. Ce<br />
sont des positions de change.<br />
On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d par position de change, les soldes <strong>en</strong> chaque devise à payer ou à<br />
recevoir pour lesquels n’exist<strong>en</strong>t pas de couverture de change, et qui, par<br />
conséqu<strong>en</strong>t, rest<strong>en</strong>t exposés au risque de change.<br />
La gestion des positions de change des <strong>en</strong>treprises peut se faire selon deux<br />
méthodes différ<strong>en</strong>tes : la méthode « opération par opération » et la méthode<br />
« globale ».<br />
- Méthode de gestion « opération par opération »<br />
Cette méthode privilégie les moy<strong>en</strong>s de couverture qui permett<strong>en</strong>t de couvrir<br />
les paiem<strong>en</strong>ts à faire et à recevoir de l’<strong>en</strong>treprise à leur date exacte d’échéance. Elle<br />
se justifie souv<strong>en</strong>t dans les <strong>en</strong>treprises où l’on souhaite se décharger du souci du<br />
risque de change <strong>en</strong> l’éliminant de façon absolue à l’aide d’opérations simples.<br />
sont :<br />
Les instrum<strong>en</strong>ts les plus utilisés dans le cadre de cette méthode de gestion<br />
o<br />
o<br />
o<br />
o<br />
les contrats de change à terme<br />
les contrats de change au comptant<br />
les contrats de change à option de date (c’est un contrat de change à<br />
terme dont la date d’échéance, au lieu d’être précisém<strong>en</strong>t stipulée, est<br />
laissée au choix de l’<strong>en</strong>treprise à l’intérieur d’une période détérminée)<br />
les « leads » et les « lags » ou <strong>en</strong>core termaillages (paiem<strong>en</strong>ts<br />
anticipés et paiem<strong>en</strong>ts différés.<br />
Une telle méthode permet une gestion assez souple, suffisante à nombre<br />
d’<strong>en</strong>treprises pour faire face rationnellem<strong>en</strong>t à leur risque de change.<br />
- Méthode de gestion « globale »<br />
Cette méthode de gestion des positions devises des <strong>en</strong>treprises est au<br />
contraire de la précéd<strong>en</strong>te, un méthode de gestion débarrassée du souci de couvrir<br />
12
le risque de change date par date. L’abs<strong>en</strong>ce de cette obligation permet une gestion<br />
beaucoup plus avantageuse du risque de change<br />
Ce mode de gestion suppose l’exist<strong>en</strong>ce d’un service bi<strong>en</strong> organisé, un<br />
personnel spécialisé et une surveillance constante des cours.<br />
Les instrum<strong>en</strong>ts les plus utilisés sont :<br />
o<br />
o<br />
o<br />
o<br />
o<br />
les opérations de change au comptant<br />
les swaps (c’est un accord conclu avec une contrepartie d’échanger une<br />
monnaie contre une autre à la date du comptant à un cours défini, avec<br />
promesse de faire l’opération de change dans le s<strong>en</strong>s opposé à une date<br />
ultérieure, à un cours égalem<strong>en</strong>t défini. Il s’agit d’un moy<strong>en</strong> de se défaire<br />
temporairem<strong>en</strong>t d’une monnaie dont on n’a pas besoin pour acquérir la<br />
disposition d’une autre dont on a besoin p<strong>en</strong>dant la même période. Au lieu<br />
d’un prêt et d’un emprunt, on recourt à un swap).<br />
Les prêts et emprunts <strong>en</strong> devises ou <strong>en</strong> monnaie nationale<br />
Les leads<br />
Les lags<br />
13
Chapitre II : LA PREVISION DU COURS DE CHANGE<br />
L’accroissem<strong>en</strong>t de la volatilité des devises amplifie le risque de change<br />
auquel sont confrontés les trésoriers d’<strong>en</strong>treprises. Ce phénomène r<strong>en</strong>d d’autant plus<br />
nécessaire la couverture de ce risque et <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s constitue l’une des explications<br />
privilégiées de l’apparition de nouveaux instrum<strong>en</strong>ts de gestion de trésorerie<br />
internationale. Mais l’élévation de la volatilité des devises légitime égalem<strong>en</strong>t<br />
l’utilisation des modèles de prévision du cours, dans la mesure où ils facilit<strong>en</strong>t<br />
l’établissem<strong>en</strong>t des tarifs à l’exportation et l’appréciation du coût des importations à<br />
v<strong>en</strong>ir, deux variables auxquelles les résultats de l’<strong>en</strong>treprise internationale sont<br />
dev<strong>en</strong>us très s<strong>en</strong>sibles. Ils permett<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t de construire des plans et budgets,<br />
particip<strong>en</strong>t au choix d’une monnaie de facturation et sont l’instrum<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable<br />
d’une politique de change active.<br />
Pour la prévision du cours de change, on a utilisé deux modèles qui<br />
permett<strong>en</strong>t de mesurer l’écart <strong>en</strong>tre les prévisions des laboratoires de conjoncture les<br />
plus réputés et les cours réels.<br />
Ces modèles repos<strong>en</strong>t sur une hypothèse théorique de comportem<strong>en</strong>t des<br />
marchés. Ainsi il serait mieux d’avoir quelques idées sur ces hypothèses :<br />
- Marché effici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s faible : un marché est dit effici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s faible si<br />
le cours de change à l’instant t reflète toute l’information disponible sur les<br />
cours passés. Il est alors impossible à un opérateur de prévoir l’évolution<br />
des cours futurs à partir de l’observation d’une série statistique passée La<br />
meilleure estimation du cours comptant futur est alors le cours à terme qui<br />
varie lui-même <strong>en</strong> fonction de la diffusion d’information nouvelles.<br />
- Marché effici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s semi-fort : un marché est effici<strong>en</strong>t au semi-fort si<br />
l’information publique est immédiatem<strong>en</strong>t intégrée dans les cours<br />
- Marché effici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s fort : un marché est fortem<strong>en</strong>t effici<strong>en</strong>t si<br />
l’information privilégiée est égalem<strong>en</strong>t intégrée dans les cours.<br />
14
Sous cette hypothèse, aucune information tirée de l’analyse d’une série<br />
passée de cours, aucune donnée privilégiée ne peuv<strong>en</strong>t conduire un opérateur à<br />
avoir une espérance de gain positive. La prévision est imparfaitem<strong>en</strong>t inutile.<br />
- Marché ineffici<strong>en</strong>t : un marché est dit ineffici<strong>en</strong>t si les opérateurs peuv<strong>en</strong>t<br />
tirer parti de l’observation des cours passés.<br />
I - Techniques de prévision dans le cadre du modèle d’effici<strong>en</strong>ce faible :<br />
recours aux méthodes économiques<br />
Les modèles économiques repos<strong>en</strong>t sur la détermination des relations <strong>en</strong>tre<br />
des variables économiques et le cours de change. Ainsi plusieurs théories s’efforc<strong>en</strong>t<br />
d’expliquer le niveau des variations de taux de change considéré <strong>en</strong> tant que variable<br />
<strong>en</strong>dogène.<br />
1) LA PARITÉ DES POUVOIRS D’ACHATS (PPA)<br />
Développée à l’origine par Ricardo (1772-1823) puis révisée par Cassel<br />
p<strong>en</strong>dant l’<strong>en</strong>tre-deux-guerres, la théorie des PPA a récemm<strong>en</strong>t été remise à<br />
l’honneur par un certain nombre d’économistes, notamm<strong>en</strong>t monétaristes.<br />
Elle repose sur l’hypothèse que le cours de change à l’équilibre doit exprimer<br />
l’égalité du pouvoir d’achat des deux devises correspondantes.<br />
a- PPA absolue<br />
On dit qu’il y a PPA absolue lorsqu’une unité monétaire du pays domestique<br />
procure autant de bi<strong>en</strong>s et services dans le pays lui-même qu’à l’étranger une fois<br />
faite la conversion de ladite monnaie <strong>en</strong> monnaie étrangère.<br />
Plus généralem<strong>en</strong>t, si P est le niveau général des prix dans le pays<br />
domestique et P* dans le pays étranger, le taux de change noté r défini comme le<br />
nombre d’unités de monnaie domestique obt<strong>en</strong>ues avec une unité de monnaie<br />
étrangère est tel que r PPA où . P<br />
r PPA<br />
=<br />
P *<br />
Autrem<strong>en</strong>t dit, le taux observé sur le marché est le rapport des prix constatés.<br />
15
- Loi du prix unique<br />
Dans une économie internationale de concurr<strong>en</strong>ce pure c’est-à-dire dans<br />
laquelle les coûts des transports et les droits des douanes sont supposés nuls, et les<br />
bi<strong>en</strong>s homogènes, les consommateurs compar<strong>en</strong>t le prix domestique et le prix<br />
étranger et font des arbitrages. Autrem<strong>en</strong>t dit, ils achèt<strong>en</strong>t sur le marché où le prix<br />
est le moins élevé. Ces comportem<strong>en</strong>ts aboutiss<strong>en</strong>t à l’établissem<strong>en</strong>t d’un prix<br />
unique pour tous les bi<strong>en</strong>s consommés : appelons i le bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> question alors on à :<br />
Pi = r x P* i<br />
Comme la règle s’applique à tous les bi<strong>en</strong>s et services et comme P et P* sont<br />
des moy<strong>en</strong>nes pondérées, on aura finalem<strong>en</strong>t : P = r x P*<br />
c- Comparaison des pouvoirs d’achat globaux des monnaies<br />
Dans le pays domestique , le pouvoir d’achat d’une unité monétaire est 1/P. A<br />
l’étranger, il est de 1/P*. les ag<strong>en</strong>ts dét<strong>en</strong>teurs d’<strong>en</strong>caisse monétaire sont supposés<br />
comparer les pouvoirs d’achat 1/P et 1/rP*. Si la théorie quantitative de la monnaie<br />
est vérifiée dans les deux pays (c’est-à-dire M x V = P x T où M est la masse<br />
monétaire, P le niveau de prix, V la vitesse de circulation de la monnaie et T le<br />
volume des transactions), les niveaux de prix sont déterminés par la masse<br />
monétaire des pays. La seule variable qui puisse ajuster les pouvoirs d’achat est<br />
donc le taux de change puisque P, P* sont données.<br />
1 1<br />
Ainsi si > , la monnaie du pays est préférée puisqu’elle possède un<br />
P rP *<br />
pouvoir d’achat plus élevé et on la demande sur le marché des changes, ce qui fait<br />
1<br />
monter son cours donc fait baisser r. L’expression s’accroît donc jusqu'à<br />
1<br />
P rP *<br />
dev<strong>en</strong>ir égal à et on trouve la relation r =<br />
P<br />
P *<br />
1 1<br />
Si < , le même mécanisme joue mais <strong>en</strong> faveur de la monnaie<br />
P rP *<br />
P<br />
étrangère : r va augm<strong>en</strong>ter jusqu’à ce que l’on retrouve la relation r =<br />
P *<br />
16
d- PPA relative<br />
P<br />
La relation r PPA<br />
= suppose une comparaison parfaite et instantanée des<br />
P *<br />
pouvoirs d’achat des monnaies. Mais beaucoup de facteurs peuv<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>ir perturber<br />
cette relation <strong>en</strong> sorte qu’une liaison moins stricte peut être admise <strong>en</strong>tre le taux de<br />
change observé r et le rapport des prix P/P* = r<br />
Dans ce cas, il existe une relation <strong>en</strong>tre les taux de variation de r, P et P*<br />
appelé parité des pouvoirs d’achat relative.<br />
La variation du taux de charge est donc :<br />
logr=<br />
logP−<br />
logP*<br />
dr dP dP *<br />
Après dérivation on a : = −<br />
r P P *<br />
Cette relation signifie que pour une période de temps donnée, le taux de<br />
variation du taux de change est égal au différ<strong>en</strong>tiel des taux d’inflation.<br />
dP dP *<br />
Si < et r s’accroît à un rythme juste égal à l’écart des taux d’inflation,<br />
P P *<br />
le taux d’appréciation de la monnaie étrangère par rapport à la monnaie est égal au<br />
différ<strong>en</strong>tiel des taux d’inflation (pays domestique – pays étranger)<br />
Par ailleurs, si la théorie quantitative de la monnaie est vérifiée, le taux<br />
d’inflation est égal au taux de croissance de la masse monétaire . Dans ce cas , le<br />
taux d’appréciation de la monnaie étrangère par rapport à la monnaie nationale est<br />
égal au différ<strong>en</strong>tiel des taux de croissance de la masse monétaire.<br />
2) PARITÉ DES TAUX D’INTÉRÊT PTI<br />
Développée par Keynes <strong>en</strong> 1923, la théorie de la parité des taux d’intérêt<br />
repose sur l’hypothèse que les opérations d’arbitrage doiv<strong>en</strong>t conduire à une<br />
égalisation du taux de r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>tes devises. Le différ<strong>en</strong>tiel d’intérêt<br />
<strong>en</strong>tre deux monnaies doit être <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce comp<strong>en</strong>sé par le différ<strong>en</strong>tiel de<br />
change.<br />
17
a- PTI non couverte<br />
L’explication s’appuie sur les comportem<strong>en</strong>ts d’arbitrage <strong>en</strong>tre placem<strong>en</strong>ts<br />
financiers et ne fait plus référ<strong>en</strong>ce au marché des bi<strong>en</strong>s et services.<br />
Selon cette théorie, il existe une relation <strong>en</strong>tre les taux d’intérêt nominaux des<br />
placem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> monnaie nationale et étrangère et l’écart <strong>en</strong>tre taux de change au<br />
comptant actuel et taux de change au comptant anticipé . Cette relation est appelée<br />
relation des parités des taux d’intérêt non couverte et s’écrit :<br />
r<br />
PTIn.c<br />
=<br />
a<br />
r − r<br />
=<br />
r<br />
i −<br />
i *<br />
Où r a = taux d’appréciation de la monnaie étrangère<br />
r = taux de change<br />
i = taux d’intérêt national<br />
i* = taux d’intérêt étranger<br />
La variation du taux d’intérêt de monnaie <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre donc une modification de<br />
même s<strong>en</strong>s de la valeur de cette monnaie sur le marché des changes.<br />
b- PTI non couverte et PPA<br />
Si le taux de change pr<strong>en</strong>d la valeur anticipée, le taux de change au comptant<br />
à l’échéance noté r’ est égal à r a<br />
La relation PTI non couverte devi<strong>en</strong>t<br />
r' − r<br />
r<br />
=<br />
i −<br />
i *<br />
= variation du taux de change<br />
En supposant que taux d’intérêt réel (c’est ce que rapporte un capital physique<br />
de sa productivité) soit le même pour les deux pays et que taux d’intérêt anticipé soit<br />
égal au taux d’intérêt réalisé, on obti<strong>en</strong>t :<br />
r'− r<br />
= (taux d’intérêt réel + taux d’intérêt du pays) – (taux<br />
r<br />
d’intérêt réel de l’étranger + taux d’intérêt de l’étranger)<br />
= taux d’appréciation de la monnaie étrangère<br />
= taux d’inflation du pays – taux d’inflation de l’étranger<br />
= PPA relative<br />
18
c- PTI couverte<br />
Pour se préserver des risques liés aux incertitudes qui pès<strong>en</strong>t sur l’av<strong>en</strong>ir, les<br />
ag<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t utiliser les marchés à terme. Le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> monnaie nationale à<br />
un taux d’intérêt i ou le placem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> monnaie étrangère à un taux i* se fait alors <strong>en</strong><br />
fonction du taux de change au comptant r et du taux de change à terme r T pour<br />
l’échéance correspondante. Les arbitrages conduis<strong>en</strong>t comme dans le cas de la PTI<br />
non couverte à l’égalité suivante :<br />
1 +<br />
i =<br />
=<br />
rT<br />
(1 + i*)<br />
r<br />
r T<br />
− r<br />
(i − i*)<br />
r<br />
C’est le taux de report de la monnaie étrangère par rapport à la monnaie<br />
nationale.<br />
On obti<strong>en</strong>t ainsi la PTI couverte qui est égale au taux de report de monnaie<br />
étrangère par rapport à la monnaie nationale, égal aussi au taux d’intérêt des<br />
placem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> monnaie nationale déduit du taux d’intérêt des placem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong><br />
monnaie étrangère.<br />
3) COURS DE CHANGE ET BALANCE DES TRANSACTIONS COURANTES<br />
Cette analyse ne doit pas être déconnectée de la théorie de la parité des<br />
pouvoirs d’achat puisque l’évolution du solde commercial d’un pays étant largem<strong>en</strong>t<br />
le reflet de la modification du différ<strong>en</strong>tiel du taux d’inflation <strong>en</strong>tre les économies<br />
concernées.<br />
La balance des transactions courantes rec<strong>en</strong>se l’<strong>en</strong>semble des flux<br />
commerciaux (importation et exportation de bi<strong>en</strong>s), des opérations de services<br />
(tourisme, assurances, rev<strong>en</strong>us du travail et du capital…) et des transferts<br />
unilatéraux (dons du secteur public, transferts d’économies des travailleurs …) <strong>en</strong>tre<br />
résid<strong>en</strong>ts et non résid<strong>en</strong>ts d’un pays. Ces transactions donn<strong>en</strong>t lieu à des règlem<strong>en</strong>ts<br />
qui se traduis<strong>en</strong>t par un solde excéd<strong>en</strong>taire ou déficitaire, selon la balance des<br />
opérations courantes. Ainsi le cours de change est-il affecté par le solde d’opérations<br />
réelles. On observe alors les relations suivantes :<br />
19
- un excéd<strong>en</strong>t courant va <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer le paiem<strong>en</strong>t de l’excéd<strong>en</strong>t par l’étranger<br />
<strong>en</strong>traînant une demande de monnaie nationale contre la monnaie<br />
étrangère sur le marché des changes. En conséqu<strong>en</strong>ce, la monnaie<br />
s’apprécie<br />
- un déficit courant va <strong>en</strong>traîner le paiem<strong>en</strong>t du déficit par le pays. Il y aura<br />
donc demande de monnaie étrangère contre de la monnaie nationale sur<br />
le marché des changes et par la suite une dépréciation de la monnaie<br />
nationale<br />
Ainsi l’excéd<strong>en</strong>t <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dre l’appréciation et le déficit la dépréciation du fait des<br />
demandes de la monnaie du règlem<strong>en</strong>t du solde sur le marché. A cet effet<br />
mécanique s’ajoute un effet de comportem<strong>en</strong>t d’anticipation : l’exist<strong>en</strong>ce même d’un<br />
excéd<strong>en</strong>t est perçu par les opérateurs comme le signe d’une bonne santé<br />
économique du pays et les incite à demander sa monnaie dans l’espoir que son<br />
cours va augm<strong>en</strong>ter. Cette demande favorisera l’appréciation de la monnaie. Le<br />
phénomène inverse apparaît dans le cas de déficit.<br />
4) <strong>APPROCHE</strong> MONÉTAIRE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS<br />
Cette approche est plus globale que la précéd<strong>en</strong>te dans la mesure où elle<br />
inclue les mouvem<strong>en</strong>ts des capitaux à court et long terme. Elle emprunte <strong>en</strong><br />
conséqu<strong>en</strong>ce la théorie de la parité des taux d’intérêt, cadre explicatif de l’impact des<br />
taux d’intérêt sur les cours de change et la théorie de la parité des pouvoirs d’achat,<br />
décrivant l’articulation <strong>en</strong>te le différ<strong>en</strong>tiel d’inflation, les flux commerciaux et le cours<br />
de change.<br />
Cette analyse est fondée sur une représ<strong>en</strong>tation monétaire de l’économie et<br />
l’équilibre monétaire dans chaque pays est exprimée par l’égalité <strong>en</strong>tre la demande<br />
et l’offre de monnaie.<br />
• La demande de monnaie dép<strong>en</strong>dant de deux motifs : transaction et<br />
spéculation s’écrit :<br />
D = L (Y ;i) où Y : rev<strong>en</strong>u réel<br />
i : taux d’intérêt domestique.<br />
20
En effet, D est liée :<br />
- positivem<strong>en</strong>t à Y puisque plus le rev<strong>en</strong>u réel est élevé, plus le volume de<br />
transaction est grand et plus la demande de transaction est important.<br />
- négativem<strong>en</strong>t à i : lorsque le taux d’intérêt est bas, le prix des actifs<br />
financiers est élevé. Anticipant une baisse de cours de titres, les<br />
opérateurs préfèr<strong>en</strong>t dét<strong>en</strong>ir de la monnaie. Inversem<strong>en</strong>t, un taux<br />
d’intérêt élevé se traduit par un prix bas des actifs financiers. L’anticipation<br />
de hausse conduit les opérateurs à arbitrer titres contre monnaie.<br />
• L’offre de monnaie M est déterminée par les autorités monétaires<br />
D’où l’équilibre monétaire :<br />
P<br />
L( y,<br />
i)<br />
M = )<br />
Où P est le niveau général des prix dans l’économie<br />
En dérivant, on obti<strong>en</strong>t<br />
Soit :<br />
dP<br />
P<br />
=<br />
Le taux d’inflation apparaît ici déterminé par :<br />
- le taux de progression de la masse monétaire<br />
- le taux de variation de la demande monétaire correspondant à l’évolution<br />
du rev<strong>en</strong>u réel d’une part, et à la modification du taux d’intérêt domestique<br />
d’autre part<br />
log<br />
M<br />
P<br />
dM<br />
M<br />
−<br />
= log L(<br />
y,<br />
i)<br />
⇔<br />
dLy<br />
L<br />
dM<br />
M<br />
−<br />
−<br />
dLi<br />
L<br />
dP<br />
P<br />
(1)<br />
log M −<br />
=<br />
log P =<br />
dLy(<br />
y,<br />
i)<br />
+<br />
L(<br />
y,<br />
i)<br />
log L(<br />
y,<br />
i<br />
dLi(<br />
y,<br />
i)<br />
L(<br />
y,<br />
i)<br />
Or dans la parité des pouvoirs d’achat relative, on a eu la relation suivante :<br />
dr<br />
r<br />
=<br />
dP<br />
P<br />
−<br />
dP *<br />
(2)<br />
P *<br />
En admettant que l’équation (1) est valable, tant dans le pays domestique que<br />
dans le pays étranger, et <strong>en</strong> intégrant (1) et (2), on obti<strong>en</strong>t :<br />
dr<br />
r<br />
=<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
dM<br />
M<br />
−<br />
dM * ⎞<br />
⎟ +<br />
M * ⎠<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
dL * y *<br />
−<br />
L *<br />
dLy<br />
L<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
+<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
dL * i *<br />
−<br />
L *<br />
dLi ⎞<br />
⎟ (3)<br />
L ⎠<br />
21
PPA<br />
=<br />
P<br />
P *<br />
r =<br />
P<br />
P *<br />
On peut directem<strong>en</strong>t observer dans l’équation (3) que le cours de change<br />
d’une devise contre monnaie nationale s’élève lorsque le taux, de la croissance<br />
dM *<br />
monétaire du pays étranger est inférieur à celui de la monnaie national ou<br />
M *<br />
une diminution sélective du taux de marché monétaire interne augm<strong>en</strong>te le prix de la<br />
monnaie nationale.<br />
En résumé, le cours de change d’une devise contre monnaie nationale est<br />
déterminé dans la théorie monétaire par l’écart comparé <strong>en</strong>tre la croissance de la<br />
masse monétaire et celle de la demande de monnaie. C’est la raison pour laquelle<br />
et taux de croissance de la masse monétaire est un indicateur très suivi par les<br />
opérateurs du marché des changes.<br />
Tableau 1 : Tableau des indicateurs de prévision intégrés dans les modèles de base<br />
Théories explicatives<br />
du cours de change<br />
Indicateur<br />
Taux d’inflation domestique<br />
Taux d’inflation étranger<br />
Taux d’intérêt nominal<br />
domestique<br />
Taux d’intérêt nominal<br />
Taux de croissance de la<br />
masse monétaire<br />
domestique<br />
Taux de croissance de la<br />
masse monétaire étrangère<br />
Taux de croissance du PIB<br />
domestique<br />
Taux de croissance du PIB<br />
étranger<br />
Parité des taux<br />
d’intérêt<br />
Parité des<br />
pouvoirs<br />
d’achat<br />
Balance des<br />
transactions<br />
courantes<br />
I = i R + P a<br />
a<br />
a (1 + P )<br />
r = r<br />
S a = f(P a , P* a )<br />
ra<br />
1 + P )<br />
I* N = i* R + P* a<br />
r<br />
a<br />
(1 + iN<br />
)<br />
= r<br />
(1 + i * )<br />
N<br />
⎛<br />
S = g⎜<br />
⎝<br />
dY<br />
Y<br />
dY * ⎞<br />
, ⎟ Y * ⎠<br />
dr ⎛ dM dM * ⎞<br />
= ⎜ −<br />
⎟ +<br />
r ⎝ M M * ⎠<br />
⎛ dL *<br />
i<br />
dLi<br />
⎞<br />
+ ⎜<br />
− ⎟<br />
⎝ L*<br />
L ⎠<br />
Approche<br />
monétaire des<br />
balances des<br />
paiem<strong>en</strong>ts<br />
⎛<br />
⎜<br />
⎝<br />
dL*<br />
Y<br />
L*<br />
−<br />
dL<br />
L<br />
Y<br />
⎞<br />
⎟<br />
⎠<br />
22
P a : Taux d’inflation domestique anticipé<br />
P* a : taux d’inflation étranger anticipé<br />
dM/ M : taux de croissance de la masse monétaire domestique<br />
dM*/ M* : taux de croissance de la masse monétaire étrangère<br />
dY/Y : taux de croissance du PIB domestique<br />
dY*/Y* : taux de croissance du PIB étranger<br />
dLy/L : taux de croissance de la demande de monnaie domestique liée à la<br />
variation du PIB<br />
dL*y/L : taux de croissance de la demande de monnaie étrangère liée à la<br />
variation du PIB<br />
dLi/L : taux de croissance de la demande de monnaie nationale liée à la<br />
variation du taux d’intérêt<br />
dL*i/L : taux de croissance de la demande de monnaie étrangère liée à la<br />
variation du taux d’intérêt<br />
r a : cours de change anticipé devise contre monnaie nationale<br />
i N : taux d’intérêt national<br />
i R : taux d’intérêt réel<br />
II- Technique de prévision dans la cadre d’un marché ineffici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s<br />
faible : les méthodes d’analyse technique :<br />
L’analyse technique repose sur l’hypothèse que les cours prés<strong>en</strong>ts ne reflèt<strong>en</strong>t<br />
pas toute l’information disponible sur les cours passés. Il est alors possible de<br />
repérer sur une série de cours passés des configurations qui se reproduis<strong>en</strong>t à<br />
l’id<strong>en</strong>tique et de repr<strong>en</strong>dre des positions qui paraiss<strong>en</strong>t systématiquem<strong>en</strong>t<br />
gagnantes.<br />
La performance de l’analyse technique a été relativisée dès 1965 par un<br />
économiste américain, Eugène Fama, pour qui l’analyse technique ne peut conduire<br />
à une espérance de gain positive que si la majorité des opérateurs ne suit pas<br />
l’évolution des cours passés. Sinon il y a mise <strong>en</strong> position id<strong>en</strong>tique sur le marché et<br />
donc un ajustem<strong>en</strong>t immédiat des cours ne permett<strong>en</strong>t plus la réalisation d’un profit<br />
23
1) LES MÉTHODES CHARTISTES<br />
Elles consist<strong>en</strong>t à repérer dans un graphe représ<strong>en</strong>tatif d’une série de cours<br />
passés des configurations qui représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un caractère stable.<br />
A cet effet, plusieurs configurations peuv<strong>en</strong>t être interprétées<br />
a) Les tunnels :<br />
Le tunnel est défini à la baisse par une <strong>ligne</strong> de souti<strong>en</strong> et à la hausse par une<br />
<strong>ligne</strong> de résistance. L’aire située <strong>en</strong>tre ces deux <strong>ligne</strong>s est appelée « zone de<br />
transaction ». On peut observer sur certaines devises que les cotations s’effectu<strong>en</strong>t<br />
à l’intérieur du tunnel. C’est le cas par exemple du cours US dollar contre franc<br />
français représ<strong>en</strong>té dans le graphique 1.<br />
Graphique 1 : Cours dollar-Paris<br />
24
L’exist<strong>en</strong>ce d’un tunnel s’explique de la manière suivante : les acheteurs d’une<br />
devise <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t sur le marché aux niveaux de cours les moins élevés et v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t leur<br />
devise lorsqu’on s’approche de la <strong>ligne</strong> de résistance.<br />
Ainsi, le cours d’équilibre est-il situé dans un couloir déterminé. Il ne faut pas<br />
cep<strong>en</strong>dant <strong>en</strong> conclure ce cours d’équilibre restera <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre la <strong>ligne</strong> de<br />
souti<strong>en</strong> et la <strong>ligne</strong> de résistance, celle–ci devi<strong>en</strong>t <strong>ligne</strong> de support. Dans cette<br />
hypothèse <strong>en</strong> effet, les opérations <strong>en</strong> position longue ont <strong>en</strong>trevu une opportunité de<br />
profil et vont refuser de v<strong>en</strong>dre au-dessus des niveaux indiqués par l’anci<strong>en</strong>ne <strong>ligne</strong><br />
de résistance.<br />
De plus, les opérateurs sont t<strong>en</strong>tés de r<strong>en</strong>forcer leur position à la hausse,<br />
achetant aux niveaux indiqués par l’anci<strong>en</strong>ne <strong>ligne</strong> de résistance. Le dépassem<strong>en</strong>t<br />
de la <strong>ligne</strong> de résistance se traduit donc par un accroissem<strong>en</strong>t de la demande et une<br />
réduction de l’offre, et un ajustem<strong>en</strong>t des cours à la hausse.<br />
Inversem<strong>en</strong>t, si les cours cass<strong>en</strong>t la <strong>ligne</strong> de souti<strong>en</strong>, celle-ci devi<strong>en</strong>dra la<br />
<strong>ligne</strong> de résistance, les opérateurs anticipant une baisse stable des cours.<br />
b) les triangles :<br />
Les variations des cours peuv<strong>en</strong>t aussi être limitées par les bornes d’un<br />
triangle comme le montre le graphique 2, indiquant l’évolution m<strong>en</strong>suelles du dollar.<br />
Paris, ces variations s’amortiss<strong>en</strong>t progressivem<strong>en</strong>t. A la fin du mouvem<strong>en</strong>t, la <strong>ligne</strong><br />
de souti<strong>en</strong> ou la <strong>ligne</strong> de résistance est brisée annonçant une baisse ou une hausse<br />
s<strong>en</strong>sible du cours.<br />
25
Graphique 2 : Cours dollar-Paris. Mise <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce d’un triangle<br />
On distingue trois catégories de triangles :<br />
- les triangles symétriques (les angles formés par la <strong>ligne</strong> de souti<strong>en</strong> ou la<br />
<strong>ligne</strong> de résistance et l’axe horizontal sont id<strong>en</strong>tiques) qui n’indiqu<strong>en</strong>t<br />
aucune t<strong>en</strong>dance.<br />
- Les triangles asc<strong>en</strong>dants : dont la <strong>ligne</strong> du haut est aplatie et indiquant une<br />
t<strong>en</strong>dance à la hausse.<br />
- Les triangles desc<strong>en</strong>dants : dont la <strong>ligne</strong> du bas est aplatie et indiqu<strong>en</strong>t<br />
une t<strong>en</strong>dance à la baisse.<br />
Lorsque le marché a traversé le triangle, les variations de cours ultérieures<br />
devrai<strong>en</strong>t avoir une amplitude égale au côté court du triangle.<br />
2) LES MÉTHODES NUMÉRIQUES<br />
Les variables numériques généralem<strong>en</strong>t utilisés sont la moy<strong>en</strong>ne mobile,<br />
l’oscillateur et le taux de variation (mom<strong>en</strong>tum)<br />
a- Les moy<strong>en</strong>nes mobiles<br />
La moy<strong>en</strong>ne mobile arithmétique d’un cours calculé sur n périodes est la<br />
moy<strong>en</strong>ne des n derniers cours, ajustée à l’arrivé de chaque nouvelle cotation.<br />
Elle s’exprime mathématiquem<strong>en</strong>t :<br />
26
Mn, t= 1 /n (Ct+ Ct-1 + ……..+Ct-n+1)<br />
Le croisem<strong>en</strong>t de courbes de moy<strong>en</strong>nes mobiles calculées sur un nombre de<br />
périodes différ<strong>en</strong>tes, ou une courbe de moy<strong>en</strong>ne mobile et une courbe de cours spot,<br />
est le signal d’une décision<br />
Une intersection à la hausse de la courbe longue par la courbe courte donne<br />
un signal d’achat, les cours les plus réc<strong>en</strong>ts s’élevant au-delà de la moy<strong>en</strong>ne des<br />
cours plus anci<strong>en</strong>s et exprimant une t<strong>en</strong>dance à la hausse.<br />
Inversem<strong>en</strong>t, une intersection à la baisse de la courbe longue par la courbe<br />
courte donne un signal de v<strong>en</strong>te.<br />
Dans ce g<strong>en</strong>re de stratégie, les niveaux d’achat et de v<strong>en</strong>te ne sont cep<strong>en</strong>dant<br />
pas connus à l’avance.<br />
Le graphique 3 de la page suivante dessinant les moy<strong>en</strong>nes mobiles et les<br />
cours comptant du dollar-Paris met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce par exemple trois stratégies :<br />
- une stratégie d’achat de dollars au début de Février puisque la courbe des<br />
cours comptant traverse à la hausse celle de la moy<strong>en</strong>ne mobile, qui ellemême<br />
coupe dans le même s<strong>en</strong>s celle de la moy<strong>en</strong>ne mobile à 20 jours .<br />
- une stratégie de r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de la longue position vers la mi-février<br />
- un stratégie de v<strong>en</strong>te de dollars vers la mi-mars puisque la mobile à 5<br />
jours, qui elle-même coupe dans le même s<strong>en</strong>s celle de la moy<strong>en</strong>ne<br />
mobile à 20 jours<br />
Il est donc clair que la durée des moy<strong>en</strong>nes mobiles ret<strong>en</strong>ues n’est pas neutre<br />
sur la détermination des stratégies ; leur utilisation, comme plus généralem<strong>en</strong>t celle<br />
de l’<strong>en</strong>semble ,des chartes, exige donc une analyse historique plus approfondie et un<br />
suivi perman<strong>en</strong>t.<br />
27
Graphe 3 : Cours dollar-Paris. Méthode de la moy<strong>en</strong>ne mobile<br />
28
) Les oscillateurs et les mom<strong>en</strong>tums :<br />
La technique de l’oscillateur repose sur l’observation de l’évolution de la<br />
différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre deux cours décalés dans le temps d’un nombre de jours donnés.<br />
Dans une formulation simplifiée, l’oscillateur s’écrit :<br />
O n,t = P t – P t-n<br />
Lorsque l’on rapporte la différ<strong>en</strong>ce des prix au prix initial, soit<br />
obti<strong>en</strong>t le mom<strong>en</strong>tum, variable que les chartistes suiv<strong>en</strong>t avec att<strong>en</strong>tion.<br />
P<br />
t,<br />
n<br />
P<br />
−<br />
t − n<br />
P<br />
t<br />
, on<br />
La méthode de l’oscillateur et du mom<strong>en</strong>tum est représ<strong>en</strong>tée dans le<br />
graphique 4<br />
On observe <strong>en</strong> effet que les maxima et les minima de la courbe des<br />
mom<strong>en</strong>tums révèl<strong>en</strong>t des marchés surachetés ou surv<strong>en</strong>dus.<br />
Graphique 4 : Méthode de l’oscillateur et du mom<strong>en</strong>tum<br />
29
Partie 2 : <strong>APPROCHE</strong> PRATIQUE : CAS DE MADAGASCAR<br />
Chapitre 1 : La volatilité à Madagascar<br />
Pour appuyer la relance économique et afin de préserver sa compétitivité, le<br />
gouvernem<strong>en</strong>t malgache a maint<strong>en</strong>u la politique de taux de change flexible depuis<br />
1994. La Banque C<strong>en</strong>trale n’intervi<strong>en</strong>t sur le marché des changes que pour atténuer<br />
l’effet des chocs temporaires et atteindre l’objectif visé <strong>en</strong> matière de réserves<br />
internationales. Cette flexibilité a été payée au prix d’une grande volatilité de la<br />
valeur du FMG par rapport aux devises.<br />
I – Prés<strong>en</strong>tation des données<br />
Généralem<strong>en</strong>t, on peut représ<strong>en</strong>ter l’évolution du cours du FMG par rapport<br />
aux différ<strong>en</strong>tes devises dans le tableau 2 ci-dessous.<br />
La lecture de ce tableau montre que, le taux de change des devises par<br />
rapport à notre monnaie nationale connaît des fluctuations c’est-à-dire des baisses<br />
(appréciation) et des hausses (dépréciation) mais on peut dire que les hausses du<br />
taux de change se réalis<strong>en</strong>t avec une amplitude plus élevée que celle des baisses<br />
surtout <strong>en</strong> 2004. Cela dit, la volatilité du FMG par rapport aux autres devises est<br />
surtout marquée par sa dépréciation.<br />
30
Tableau 2 : cours indicatifs des principales devises : Moy<strong>en</strong>ne de la période<br />
(<strong>en</strong> FMG)<br />
PERIODES. USD 100YENS GBP CHF EURO DTS<br />
_________________________________________________________________________<br />
2001Decembre 6531,4 5140,8 9404,8 3952,1 5832,9 8257,6<br />
2002 Janvier 6622,7 5000,1 9531,9 3992,8 5888,8 8322,3<br />
Février 7012,7 5293,0 10023,0 4121,1 6114,0 8691,8<br />
Mars 7012,7 5293,0 10023,0 4121,1 6114,0 8691,8<br />
Avril 7012,7 5293,0 10023,0 4121,1 6114,0 8691,8<br />
Mai 7012,7 5293,0 10023,0 4121,1 6114,0 8691,8<br />
Juin 7012,7 5293,0 10023,0 4121,1 6114,0 8691,8<br />
Juillet 6846,7 5801,7 10651,4 4648,7 6800,0 9111,8<br />
Août 6780,0 5691,7 10434,7 4532,2 6631,7 8962,3<br />
Septembre 6744,0 5589,5 10491,5 4514,9 6615,0 8917,3<br />
Octobre 6740,4 5438,7 10500,9 4515,7 6614,7 8875,4<br />
Novembre 6607,9 5439,4 10387,1 4512,1 6620,3 8810,1<br />
Décembre 6578,4 5377,3 10420,8 4554,5 6686,9 8828,2<br />
2003Janvier 6385,3 5376,4 10322,2 4641,1 6781,7 8727,1<br />
Février 6319,1 5291,6 10184,1 4641,1 6807,9 8659,5<br />
Mars 6370,9 5375,4 10092,6 4687,7 6883,9 8731,2<br />
Avril 6440,6 5374,7 10136,8 4674,1 6985,1 8825,7<br />
Mai 6109,7 5212,7 9898,6 4656,9 7051,7 8609,2<br />
Juin 5992,7 5065,3 9947,6 4553,4 7009,2 8490,7<br />
Juillet 6116,8 5154,2 9940,1 4496,2 6957,3 8554,1<br />
Août 6182,1 5205,8 9850,4 4470,8 6885,3 8557,3<br />
Septembre 6117,5 5314,1 9848,8 4436,9 6865,8 8555,9<br />
Octobre 6060,3 5531,5 10155,9 4582,7 7093,1 8684,1<br />
Novembre 6184,1 5661,9 10447,6 4641,8 7238,0 8878,9<br />
Décembre 6021,3 5581,1 10520,8 4748,8 7379,9 8830,6<br />
2004 Janvier 6461,3 6062,5 11745,1 5194,5 8131,3 9611,1<br />
Février 6858,4 6437,8 12809,0 5511,6 8670,5 10259,7<br />
Mars 7468,1 6874,1 13659,8 5852,0 9168,8 11005,4<br />
Avril 9022,3 8397,1 16286,2 6958,6 10818,4 3177,5<br />
Mai 10015,5 8939,1 17887,0 7800,2 12020,9 4551,7<br />
Juin 11437,6 10436,4 20924,7 9142,3 13884,0 16755,6<br />
Juillet 10801,7 9882,5 19909,6 8687,6 13260,7 15908,6<br />
Août 10199,7 9234,9 18558,8 8076 ,0 12557,0 14950,7<br />
Septembre 10318,8 9375,6 18505,7 8171,2 12561,9 15115,7<br />
Octobre 10330,5 9490,3 18674,9 8367,9 12870,3 5275,9<br />
Novembre 9868,7 9424,6 18364,0 8433,4 12838,1 4924,7<br />
Décembre 9358,9 9010,5 18056,4 8162,6 12636,7 14402,8<br />
Source : Banque C<strong>en</strong>trale<br />
31
Etant donné que la quasi-totalité des échanges extérieurs faits par<br />
Madagascar se fait <strong>en</strong> Euro, dollar US et DTS, il serait mieux d’analyser l’évolution<br />
du FMG par rapport à ces trois devises. Pour cela, le graphe 14 indique l’évolution<br />
m<strong>en</strong>suelle des taux de change de 2002 à 2004.<br />
Graphique 5 :. Evolution m<strong>en</strong>suelle des taux de change de 2002 à 2004.<br />
D’après ce graphique, on peut constater que la t<strong>en</strong>dance pour les trois<br />
devises est plus ou moins similaire. Il sera donc possible d’analyser la place qu’a<br />
notre monnaie nationale par aux autres devises étrangères <strong>en</strong> évaluant la t<strong>en</strong>dance<br />
du cours de l’Euro par rapport au FMG.<br />
Evolution 2002<br />
L’année 2002 est marquée par une quasi-stabilité du cours de change. On<br />
n’<strong>en</strong>registre qu’une faible dépréciation de l’ordre de 3 % <strong>en</strong> mois de Février. Le taux<br />
s’est passé de 5 888 FMG à 6 114 FMG du janvier <strong>en</strong> février. Puis il s’est stabilisé à<br />
cette valeur jusqu’au mois de Juin.<br />
P<strong>en</strong>dant le deuxième trimestre, après avoir connu une dépréciation de l’ordre<br />
de 10 % <strong>en</strong> Juillet, le FMG a conservé sa valeur <strong>en</strong> s’échangeant contre l’Euro<br />
autour de 6 600 FMG jusqu’<strong>en</strong> Décembre .<br />
32
Evolution 2003<br />
Le premier trimestre de l’année 2003 est aussi marquée par une stabilité. Le<br />
cours de change évolue à un rythme de 0 ,5 % par mois et ce <strong>en</strong> faveur de l’Euro.<br />
P<strong>en</strong>dant le second trimestre, le cours s’est évolué <strong>en</strong> faveur du FMG jusqu’au<br />
mois de septembre avec une amplitude de 1 %. En effet, si un Euro s’échange<br />
contre 6 957 FMG <strong>en</strong> Juillet, il est de 6 865 FMG <strong>en</strong> septembre. Puis le FMG a perdu<br />
de valeur <strong>en</strong> octobre jusqu’à la fin de l’année. Le cours est de 7 093 FMG <strong>en</strong> octobre<br />
jusqu’à la fin de l’année. Le cours est de 7 093 FMG <strong>en</strong> octobre pour remonter à 7<br />
379 FMG <strong>en</strong> Décembre.<br />
Evolution 2004<br />
Au début de l’année 2004 jusqu’au mois de Juin, le FMG a perdu presque<br />
73% de sa valeur. En effet, si <strong>en</strong> Janvier, un Euro s’échangeait à 8 131,3 FMG, au<br />
mois de Juin, l’échange frôlait les 13 884 FMG. La dépréciation du FMG a surtout<br />
persisté durant ce premier semestre avec un taux de dépréciation de l’ordre de 11, 3<br />
% <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne par mois. A partir du second semestre, le cours de la monnaie<br />
nationale s’est plus ou moins stabilisé au Juin et Août, mais cela sans jamais<br />
redesc<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> dessous de 12 500 FMG pour un Euro pour <strong>en</strong>suite à partir du mois<br />
se stabiliser autour de 12 500 FMG. Cela se confirme par le fait que durant le second<br />
semestre, la dépréciation du FMG était seulem<strong>en</strong>t de l’ordre de 1,6 % <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />
par mois.<br />
II – Facteurs explicatifs de cette volatilité<br />
1) ÉVOLUTION DÉFAVORABLE DES PRIX INTERNATIONAUX<br />
La croissance économique mondiale a été, <strong>en</strong> 2004, la plus vigoureuse depuis<br />
ces 30 dernières années, soit 5 % <strong>en</strong> termes réels. Sout<strong>en</strong>ue principalem<strong>en</strong>t par les<br />
Etats – Unis et la Chine, cette croissance a été accompagnée par une forte<br />
progression du volume des échanges internationaux. Le dynamisme de la demande<br />
mondiale, caractérisée par l’émerg<strong>en</strong>ce de la demande chinoise sur les marchés des<br />
produits de base, a influ<strong>en</strong>cé favorablem<strong>en</strong>t les exportation des pays <strong>en</strong><br />
développem<strong>en</strong>t et a stimulé dans l’<strong>en</strong>semble, la croissance économique,<br />
particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Afrique Subsahari<strong>en</strong>ne. Toutefois, dans le cas de Madagascar,<br />
c’est plutôt le meilleur accès aux marchés des pays industrialisés et l’allègem<strong>en</strong>t du<br />
33
fardeau de la dette qui ont, du point de vue des relations extérieures, favorisé la<br />
croissance.<br />
En effet, les facilités commerciales vers les Etats-Unis dans le cadre de<br />
l’AGOA, dont le pays bénéficiait depuis quelques années, ont été prolongées<br />
jusqu’<strong>en</strong> 2015. De plus, une dérogation aux règles d’origine (comme l’exig<strong>en</strong>ce de<br />
matières premières locales pour les exportation textiles) a été accordée pour trois<br />
ans.<br />
Malgré ces avantages, l’évolution des prix internationaux n’a pas été favorable<br />
à l’économie malgache. En effet, la croissance de la demande mondiale a poussé les<br />
prix des produits de base à la hausse tels que le pétrole tandis que les cours des<br />
d<strong>en</strong>rées alim<strong>en</strong>taires tels que la vanille, les crevettes constituant les principaux<br />
produits exportés par Madagascar, se sont souscrits à la baisse. On assiste alors à<br />
une détérioration du terme de l’échange.<br />
En dépit de cette hausse importante des prix de pétrole, la consommation<br />
dans le pays n’a pas eu de grands changem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> 2004. En effet, la consommation<br />
annuelle du gas-oil (GO) a connu une hausse de 15 % par rapport à celle de 2003 et<br />
reste supérieure aux niveaux des années précéd<strong>en</strong>tes. C’est sur l’ess<strong>en</strong>ce tourisme<br />
(ET) que la consommation a connu une baisse de 3 % par rapport à l’année<br />
précéd<strong>en</strong>te. Ce qui fait augm<strong>en</strong>ter l’importation de Madagascar.<br />
Graphique 6 : Quantité de ET et GO v<strong>en</strong>due sur le marché.<br />
A cette augm<strong>en</strong>tation des importations <strong>en</strong> valeur s’ajoute une diminution des<br />
exportations <strong>en</strong> valeur de la vanille et des crevettes comme le montre le tableau 3.<br />
34
Tableau 3 : Valeur et volume des exportations de vanille et de crevettes<br />
Vanille exportation<br />
Valeur (<strong>en</strong> millions de DTS)<br />
Volume (<strong>en</strong> milliers de tonnes)<br />
Prix unitaire (DTS / kg)<br />
Produits 2004 Total<br />
S1<br />
87,2<br />
0,3<br />
S2<br />
7,6<br />
0,4<br />
2004<br />
94,8<br />
0,8<br />
126,3<br />
Crevette exportation<br />
Valeur (<strong>en</strong> millions de DTS)<br />
Volume (<strong>en</strong> milliers de tonnes)<br />
Prix unitaire (DTS / kg)<br />
14,2<br />
2,9<br />
16,0<br />
3,4<br />
30,2<br />
6,2<br />
4,17<br />
Source : Banque c<strong>en</strong>trale de Madagascar / calcul de l’INSTAT<br />
Ces deux situations ont été particulièrem<strong>en</strong>t préjudiciables à la balance de<br />
transactions courantes de Madagascar qui est dev<strong>en</strong>ue déficitaire. De ce fait, on a<br />
<strong>en</strong>registré une augm<strong>en</strong>tation de la demande de devises fortes (Euro, DTS, Dollar<br />
US) sur le marché des changes, ce qui fait monter leur cours par rapport au FMG.<br />
2) GONFLEMENT DE LA DEMANDE INTÉRIEURE<br />
Au niveau local, Madagascar a subi au cours des premiers mois de 2004, des<br />
chocs exogènes et exceptionnels qui ont eu des répercussions négatives sur ses<br />
objectifs économiques. En effet, le passage de deux cyclones particulièrem<strong>en</strong>t<br />
viol<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong> janvier puis <strong>en</strong> mars a causé des pertes importantes des vies humaines<br />
et a détruit des infrastructures, affectant la production agricole (notamm<strong>en</strong>t le riz des<br />
zones touchées). Face à cette situation, Madagascar était contraint d’importer des<br />
quantités importantes du riz, base alim<strong>en</strong>taire des <strong>malgaches</strong>. Cette importation<br />
accapare une bonne partie des réserves extérieures du pays étant donné que ses<br />
cours mondiaux se sont revus à la hausse <strong>en</strong> raison de faibles disponibilités<br />
exportables et l’augm<strong>en</strong>tation de la demande du moy<strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> Afrique de<br />
l’ouest<br />
35
Tableau 4 : Valeur et volume du riz importé par trimestre.<br />
S1<br />
2004<br />
S2<br />
Total<br />
Importation de riz<br />
Valeur (<strong>en</strong> millions de DTS)<br />
Volume (<strong>en</strong> milliers de tonnes)<br />
Prix unitaire (DTS / kg)<br />
10,7<br />
74,5<br />
14,6<br />
76,9<br />
25,2<br />
151,4<br />
0,16<br />
Source : BCM / Calcul de l’INSTAT<br />
D’autre part, la détaxation de certains bi<strong>en</strong>s durables et bi<strong>en</strong>s de<br />
consommation, pr<strong>en</strong>ant effet à compter du mois de septembre 2003, a dopé<br />
l’importation de ces bi<strong>en</strong>s.<br />
Tous ces facteurs ont fait gonfler de manière inhabituelle la demande<br />
d’importation, dont la valeur totale sur les quatre premiers mois a déjà atteint celle de<br />
l’année précéd<strong>en</strong>te, de telle sorte que le rythme des exportations ne suit pas celui<br />
des importations. Ce qui a <strong>en</strong>traîné nécessairem<strong>en</strong>t une hausse de la demande des<br />
devises fortes.<br />
3) SPÉCULATION<br />
A ces explications purem<strong>en</strong>t économiques s’ajoute un facteur psychologique,<br />
l’anticipation <strong>en</strong>traînant un comportem<strong>en</strong>t spéculatif au niveau des acteurs sur le<br />
marché des changes. En effet, perçue par les opérateurs, la variation du taux les<br />
incite à demander plus de monnaie <strong>en</strong> position forte et à se débarrasser de celle <strong>en</strong><br />
position faible. Ainsi, si on considère le cas de la dépréciation du FMG, celui-ci se<br />
trouve très abondant sur le marché par rapport aux autres devises. Cette abondance<br />
va être nécessairem<strong>en</strong>t suivie d’une baisse de prix d’après la loi de l’offre et de la<br />
demande. Et cela va <strong>en</strong>core r<strong>en</strong>forcer la perte de valeur <strong>en</strong>registré antérieurem<strong>en</strong>t.<br />
36
Chapitre 2 : Conséqu<strong>en</strong>ces de la volatilité du taux de change<br />
Vu que Madagascar est un pays ouvert au reste du monde et adopte un<br />
système de change flexible, elle n’est pas à l’abri de la problématique de la volatilité<br />
du taux de change dont les effets sont tels que l’économie nationale est dev<strong>en</strong>ue<br />
fragile et vulnérable face aux chocs extérieurs.<br />
Par ailleurs, puisque dans la prés<strong>en</strong>tation des données indiquant la volatilité,<br />
on a pu remarquer que la dépréciation de la monnaie nationale par rapport aux<br />
devises étrangères est prépondérante. Ainsi ne serait-il pas plus intéressant<br />
d’analyser les conséqu<strong>en</strong>ces de cette dépréciation.<br />
I – Inflation élevée<br />
Suite à la forte dévaluation du FMG p<strong>en</strong>dant le premier semestre 2004,<br />
Madagascar a connu une inflation importante. En effet, les principaux produits,<br />
importés par le pays sont surtout des produits stratégiques, tels que le pétrole<br />
indisp<strong>en</strong>sables au fonctionnem<strong>en</strong>t de l’économie toute <strong>en</strong>tière. Or afin de payer leurs<br />
achats effectués au marché étranger, les importateurs devrai<strong>en</strong>t se procurer des<br />
devises à prix élevé sur le marché des changes. Ceci ne manque pas d’avoir des<br />
répercussions sur le prix local des produits importés. Les pressions inflationnistes se<br />
sont par la suite accrues, notamm<strong>en</strong>t sur les produits de première nécessité.<br />
En général, les prix à la consommation ont été fortem<strong>en</strong>t marqués par le<br />
r<strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>t continu des prix du riz et du carburant. Depuis le mois d’Août, le<br />
prix du riz n’a cessé de croître <strong>en</strong> particulier avec une variation respective de 25,8 %.<br />
Il <strong>en</strong> est de même pour les prix du carburant avec une variation trimestrielle de 13,6<br />
% (<strong>en</strong>tre août et novembre 2004).<br />
P<strong>en</strong>dant les trois derniers mois, une augm<strong>en</strong>tation de 7 % des prix à la<br />
consommation est constatée. C’est toujours le groupe de produits alim<strong>en</strong>taires qui<br />
détermine cette hausse avec une variation de 10,8% et a contribué de 73,7% <strong>en</strong><br />
général. Ensuite, une hausse de 12,2% <strong>en</strong>registrée dans le groupe des produits<br />
importés.<br />
37
En glissem<strong>en</strong>t annuel, depuis le mois d’août 2004, la variation générale des<br />
prix à la consommation est passée de 19,9 % à 27 % <strong>en</strong> décembre 2004. C’est le<br />
groupe des produits alim<strong>en</strong>taires qui a <strong>en</strong>registré la plus forte hausse avec un<br />
pourc<strong>en</strong>tage de 37,3 et contribue à 65,3 %. L’augm<strong>en</strong>tation des prix du riz (81,3%) et<br />
du carburant (9,9 %) est liée à la dépréciation du FMG <strong>en</strong> début de l’année.<br />
Tableau 5 : Evolution des prix à la consommation <strong>en</strong> 2004<br />
Mois<br />
Variation<br />
m<strong>en</strong>suelle<br />
Glissem<strong>en</strong>t<br />
annuel<br />
Depuis le début<br />
de l’année<br />
Variation du<br />
trimestre<br />
Août 2004<br />
Septembre 2004<br />
Octobre 2004<br />
Novembre 2004<br />
Décembre 2004<br />
1,8<br />
2,2<br />
1,8<br />
2,8<br />
2,0<br />
19,9<br />
22,1<br />
24,0<br />
26,0<br />
27,0<br />
16,3<br />
18,9<br />
21,0<br />
24,4<br />
26,8<br />
7,5<br />
7,3<br />
5,9<br />
7,0<br />
6,7<br />
Source : INSTAT / DSM<br />
Ce contexte inflationniste doit avoir pour effet de comprimer la demande finale<br />
intérieure. En effet, possédant d’un même niveau de rev<strong>en</strong>u, les consommateurs<br />
sont contraints de diminuer leur demande de bi<strong>en</strong>s pour ne pas dép<strong>en</strong>ser au-dessus<br />
de leurs moy<strong>en</strong>s.<br />
II – Baisse de la croissance économique<br />
Mesurée par le taux de croissance du PIB, la croissance économique<br />
malgache s’est la revue à la baisse. Cette baisse est surtout constatée dans la<br />
prévisions du taux de croissance du PIB pour l’année 2005 où les impacts de la<br />
hausse du prix de pétrole conjuguée par la dépréciation du FMG par rapport aux<br />
devises ne cess<strong>en</strong>t de s’accumuler. En effet, selon l’estimation du Fonds Monétaire<br />
International, du 21 Septembre 2005, le taux de croissance <strong>en</strong> 2005 est prévu à 5,1<br />
%, inférieur à celui de 2004 qui était de 5,3 %. Cep<strong>en</strong>dant, dans le cadre de la<br />
réduction de la pauvreté, le gouvernem<strong>en</strong>t malgache a <strong>en</strong>trepris bon nombre de<br />
projets afin d’atteindre un taux de croissance supérieur à celui de 2004.<br />
Par ailleurs, la décomposition de cette prévision de croissance du PIB par<br />
secteur est la suivante : 3,9 % pour le primaire ; 6 % pour le secondaire et 7,2 %<br />
pour le tertiaire. Ceci dit, une grande partie du PIB est contribuée par les secteurs<br />
secondaire et tertiaire où la consommation <strong>en</strong> énergie est la plus importante<br />
38
puisqu’ils utilis<strong>en</strong>t des machines comme moy<strong>en</strong>s de production. Or la société<br />
JIRAMA, grande distributrice d’énergie électrique, se trouve dans une situation<br />
inconfortable depuis plusieurs années, surtout depuis le mois de Juin où l’offre <strong>en</strong><br />
électricité de ladite société n’arrive plus à satisfaire les besoins <strong>en</strong> électricité de ses<br />
cli<strong>en</strong>ts.<br />
Des coupures fréqu<strong>en</strong>tes de courants ont été donc <strong>en</strong>treprises pour pallier ce<br />
déséquilibre, <strong>en</strong>traînant des défaillances au niveau des activités économiques<br />
locales (à cause de la hausse continuelle des carburants liée à la dépréciation de<br />
notre monnaie nationale).<br />
Graphique 7 : Evolution de l’offre d’électricité fournie par la JIRAMA aux<br />
premiers semestres <strong>en</strong> KWH<br />
Cette saturation de la capacité de production d’électricité ne manque pas<br />
d’avoir des répercussions sur le niveau de la production puisque à Madagascar,<br />
l’électricité reste l’énergie la plus utilisée de tous les secteurs de l’économie,<br />
notamm<strong>en</strong>t secondaire et tertiaire. En conséqu<strong>en</strong>ce, on assiste aux ral<strong>en</strong>tissem<strong>en</strong>ts<br />
des activités, les <strong>en</strong>treprises ne peuv<strong>en</strong>t pas produire au dessus du niveau d’énergie<br />
disponible. Ce qui <strong>en</strong>traîne cette révision à la baisse du taux de croissance du PIB.<br />
III – Augm<strong>en</strong>tation de la compétitivité<br />
En tant que petit pays, <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le degré d’ouverture reste <strong>en</strong>core<br />
faible, la volatilité du taux de change perçue à Madagascar (t<strong>en</strong>due vers une<br />
39
dépréciation) favorisera plutôt sa compétitivité internationale que son exposition au<br />
risque de change. De ce fait, les exportateurs sont moins confrontés à ce risque que<br />
les importateurs.<br />
En effet, après une dévaluation, la monnaie a un taux de change inférieur visà-vis<br />
de toutes les autres monnaies. Les produits nationaux sont donc dev<strong>en</strong>us<br />
moins chers pour les étrangères. Ce qui les r<strong>en</strong>d plus compétitifs du point de vue du<br />
prix et, par la suite les exportations se voi<strong>en</strong>t augm<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> volume et <strong>en</strong> valeur.<br />
Par contre, les importations diminu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quantité car elles sont dev<strong>en</strong>ues plus<br />
chères.<br />
Pour Madagascar, cette dévaluation n’est pas profitable à l’économie, puisque<br />
les conditions de réussite ne sont pas réunies :<br />
- Les produits nationaux destinés au marché étranger sont constitués<br />
<strong>en</strong> grande majorité par des produits de base tels que le café, la<br />
vanille. Or ces produits prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t une faible élasticité par rapport aux<br />
prix, c’est-à-dire leur consommation ne peut plus augm<strong>en</strong>ter au-delà<br />
du seuil de satisfaction et cela malgré une baisse de prix. Dans ce<br />
cas, les effets volumes att<strong>en</strong>dus lors d’une dépréciation risqu<strong>en</strong>t de<br />
ne pas être atteints.<br />
- Les importations nationales ne sont pas compressibles, c’est-à-dire<br />
qu’on ne peut pas les diminuer suffisamm<strong>en</strong>t pour réduire l’effet de<br />
leur augm<strong>en</strong>tation de coût. Cela est d’autant plus difficile pour un pays<br />
comme Madagascar du fait qu’il est dép<strong>en</strong>dant du reste du monde,<br />
notamm<strong>en</strong>t pour ses approvisionnem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> matières premières et <strong>en</strong><br />
énergie.<br />
- Les structures productives nationales ne sont pas <strong>en</strong> mesure<br />
d’accroître la production pour répondre à la hausse de la demande<br />
prov<strong>en</strong>ant de l’extérieur, et pour substituer les importations. Les<br />
projets d’investissem<strong>en</strong>t ne sont pas suffisants vu que<br />
l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t économique reste peu incitatif.<br />
Avec de telles conditions, un pays qui dévalue n’augm<strong>en</strong>tera pas ses<br />
exportations alors que ses importations, lui coûtant plus cher, aggraveront le<br />
déséquilibre initial de la balance commerciale.<br />
40
Chapitre 3 : Solutions adoptées par la Banque C<strong>en</strong>trale<br />
malgache pour réduire la volatilité du taux de change<br />
Pour la Banque C<strong>en</strong>trale de Madagascar, selon les termes de ses statuts,<br />
l’objectif ultime est la stabilité interne et externe de la monnaie. La priorité est ainsi<br />
accordée à la déf<strong>en</strong>se de la valeur de la monnaie, et la politique monétaire doit être<br />
résolum<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>tée vers la lutte contre l’inflation. En effet, l’expéri<strong>en</strong>ce a montré que<br />
la politique monétaire est beaucoup plus efficace <strong>en</strong> matière de lutte contre l’inflation,<br />
ce qui n’est pas toujours le cas <strong>en</strong> matière de croissance économique. La stabilité<br />
macro-économique, particulièrem<strong>en</strong>t la maîtrise de l’inflation, constitue plutôt une<br />
condition préalable pour une croissance économique.<br />
A court terme, la Banque C<strong>en</strong>trale malgache veille à ce que la politique<br />
monétaire ne constitue pas un frein à la croissance <strong>en</strong> mettant à la disposition de<br />
l’économie la quantité de monnaie requise pour son fonctionnem<strong>en</strong>t normal. La<br />
croissance de la masse monétaire doit alors rester <strong>en</strong> harmonie avec celle de la<br />
production.<br />
La stabilité externe de la monnaie est généralem<strong>en</strong>t considérée comme un<br />
corollaire de sa stabilité interne. Cet argum<strong>en</strong>t est lié à la théorie de la parité relative<br />
des pouvoirs d’achat qui stipule que l’écart <strong>en</strong>tre l’inflation intérieure et l’inflation<br />
extérieure affecte le taux de change à long terme.<br />
Ainsi afin de réduire la volatilité du taux de change, les autorités ne peuv<strong>en</strong>t<br />
que mettre <strong>en</strong> œuvre une politique monétaire restrictive r<strong>en</strong>forcée par des mesures<br />
réglem<strong>en</strong>taires relatives aux normes prud<strong>en</strong>tielles des banques. Elles ont <strong>en</strong>fin<br />
amélioré le fonctionnem<strong>en</strong>t du marché interbancaire des devises et révisé le<br />
règlem<strong>en</strong>t sur les virem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre comptes <strong>en</strong> devises dans le but de limiter les<br />
spéculations.<br />
I – L’adoption d’une politique monétaire restrictive : le relèvem<strong>en</strong>t du<br />
taux directeur et du taux des réserves obligatoires<br />
Si l’objectif final de la politique monétaire est la maîtrise de l’inflation, la<br />
réalisation de cet objectif repose sur la maîtrise de l’expansion monétaire laquelle est<br />
empiriquem<strong>en</strong>t liée à la t<strong>en</strong>dance des prix. L’agrégation qui fait l’objet d’un suivi dans<br />
41
ce cadre est la masse monétaire au s<strong>en</strong>s large M 1 3 , laquelle constitue la cible<br />
intermédiaire. Mais comme l’augm<strong>en</strong>tation totale de la monnaie dép<strong>en</strong>d à la fois du<br />
comportem<strong>en</strong>t des banques, des ag<strong>en</strong>ts non bancaires et de la Banque C<strong>en</strong>trale, il<br />
est plus pratique pour les autorités monétaires de cibler un agrégat sur lequel elles<br />
peuv<strong>en</strong>t avoir une emprise directe : c’est la « base monétaire » qui constitue la cible<br />
opérationnelle dans la mise <strong>en</strong> œuvre de la politique monétaire. Les autorités<br />
monétaires contrôl<strong>en</strong>t alors l’évolution de cette cible à travers les instrum<strong>en</strong>ts<br />
monétaires dont elles dispos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre autre la manipulation du taux directeur et du<br />
taux des réserves obligatoires.<br />
1) AUGMENTATION DU TAUX DIRECTEUR<br />
Le taux directeur est le taux de référ<strong>en</strong>ce dans la détermination des taux<br />
pratiqués par la Banque C<strong>en</strong>trale, dont les principaux sont : les taux des appels<br />
d’offre positifs (instrum<strong>en</strong>ts d’injection de liquidité dans l’économie), les taux de<br />
p<strong>en</strong>sion, les taux des avances statutaires du Trésor.<br />
La Banque C<strong>en</strong>trale ajuste son taux directeur <strong>en</strong> fonction de ses objectifs<br />
monétaires. Ainsi dans le cadre de la dépréciation du FMG par rapport à l’EURO, elle<br />
a décidé dès le premier trimestre de l’année 2004 de procéder à une révision à la<br />
hausse du taux directeur. Cette hausse s’est faite <strong>en</strong> trois étapes :<br />
- La première étape s’est faite le 21 avril 2004 quand ce taux a<br />
augm<strong>en</strong>té de 2.5%, allant de 7% à 9,5%.<br />
- La deuxième étape a été observée le 02 juin 2004 quand ce taux est<br />
passé de 9,5% à 12%, soit <strong>en</strong>core une augm<strong>en</strong>tation de 2,5%.<br />
- A la troisième étape, le 16 septembre 2004, le taux directeur atteint<br />
les 16%.<br />
Ces mesures sont supposées modérer les financem<strong>en</strong>ts bancaires, et par<br />
conséqu<strong>en</strong>t atténuer le taux d’inflation, et donc améliorer la valeur de notre monnaie<br />
nationale par rapport à l’EURO.<br />
1<br />
La masse monétaire au s<strong>en</strong>s large M3 est composée : des disponibilités monétaires incluant<br />
la circulation fiduciaire et les dépôts à vue, de la quasi-monnaie compr<strong>en</strong>ant les comptes d’épargne et<br />
les dépôts à terme, des dépôts <strong>en</strong> devises des résid<strong>en</strong>ts et des obligations.<br />
42
En effet, ces augm<strong>en</strong>tations des taux directeurs <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t la hausse des<br />
taux d’intérêts des banques de dépôts, limitant ainsi les crédits octroyés à l’Etat et à<br />
l’économie. Ainsi les crédits intérieurs (CI) ont régressé de 17% <strong>en</strong>tre juillet et août<br />
2004, pour se stabiliser à un niveau de 1200 milliards Ariary <strong>en</strong> septembre. Cette<br />
diminution est la plus perceptible au niveau des crédits nets à l’Etat durant la même<br />
période où une baisse de 33% a été id<strong>en</strong>tifiée, de même pour les crédits à<br />
l’économie avec une régression de 3%.<br />
Le graphique 8 indique cette évolution des crédits intérieurs p<strong>en</strong>dant quatre<br />
années consécutives.<br />
Graphique 8 : Evolution des CI (<strong>en</strong> millions d’Ariary)<br />
Toutefois, afin de mieux compr<strong>en</strong>dre les incid<strong>en</strong>ces des taux directeurs sur le<br />
taux de change, il importe de préciser le mécanisme de transmission. Ce mécanisme<br />
se fait à deux niveaux :<br />
- premier niveau : transmission des taux d’intérêt au prix<br />
- deuxième niveau : influ<strong>en</strong>ce du prix domestique sur le taux de<br />
change : la théorie de la parité des pouvoirs d’achat.<br />
⎣ Le mécanisme de transmission des taux d’intérêt aux prix<br />
Le système bancaire réclame la fourniture de monnaie émise par la Banque<br />
C<strong>en</strong>trale (base monétaire) pour répondre à la demande de monnaie <strong>en</strong> circulation,<br />
pour comp<strong>en</strong>ser les soldes interbancaires et pour satisfaire à la constitution des<br />
43
éserves obligatoires. Etant donné son monopole sur la création de la base<br />
monétaire, la Banque C<strong>en</strong>trale est <strong>en</strong> mesure d’exercer une influ<strong>en</strong>ce déterminante<br />
sur la situation du marché monétaire <strong>en</strong> variant le taux directeur, qui à son tour,<br />
influe sur d’autres taux d’intérêt de marché.<br />
L’annonce et la mise <strong>en</strong> œuvre des décisions de politique monétaire peuv<strong>en</strong>t<br />
influer sur les anticipations relatives à l’ori<strong>en</strong>tation future de la politique monétaire.<br />
Celles-ci exerc<strong>en</strong>t une incid<strong>en</strong>ce sur les taux d’intérêt à long terme, les anticipations<br />
d’inflation et la formation des salaires et des prix, de même que sur le prix des actifs<br />
et le taux de change.<br />
En effet, <strong>en</strong> se basant sur le principe de la neutralité de la monnaie, qui stipule<br />
que le niveau de la production à long terme est indép<strong>en</strong>dant de la masse monétaire,<br />
une croissance monétaire excessive conduit à l’inflation. Par ailleurs, l’évolution du<br />
crédit dictée par la variation du taux d’intérêt bancaire peut jouer un rôle important<br />
dans le processus de transmission dans la mesure où c’est un élém<strong>en</strong>t déterminant<br />
dans les décisions d’investissem<strong>en</strong>t des <strong>en</strong>treprises et de dép<strong>en</strong>ses des<br />
consommateurs, et partant de la demande globale. En conséqu<strong>en</strong>ce, s’il y a<br />
insuffisance du crédit, les <strong>en</strong>treprises doiv<strong>en</strong>t recourir au financem<strong>en</strong>t interne qui est<br />
souv<strong>en</strong>t insuffisant pour financer de grands projets.<br />
Les anticipations de modifications futures de politique monétaire influ<strong>en</strong>t sur<br />
les prix des actifs financiers et les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts. Ceux-ci exerc<strong>en</strong>t, à leur tour, une<br />
influ<strong>en</strong>ce sur les décisions d’épargne, de dép<strong>en</strong>se et d’investissem<strong>en</strong>t des ménages<br />
et des <strong>en</strong>treprises, et finalem<strong>en</strong>t, sur la demande de bi<strong>en</strong>s et de services dans<br />
l’économie. Ainsi, une baisse des taux d’intérêt incite généralem<strong>en</strong>t les ménages à<br />
dép<strong>en</strong>ser leur rev<strong>en</strong>u actuel plutôt que de l’épargner car les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts att<strong>en</strong>dus de<br />
l’épargne sont plus faibles. Ce qui conduit à un excès de la demande par rapport à<br />
l’offre si toutes choses gales par ailleurs, et donc des t<strong>en</strong>sions inflationnistes<br />
apparaiss<strong>en</strong>t.<br />
En outre, la politique monétaire exerce égalem<strong>en</strong>t une incid<strong>en</strong>ce sur le niveau<br />
des prix par le biais de ses effets sur la fixation des salaires et des prix des bi<strong>en</strong>s<br />
intermédiaires qui constitu<strong>en</strong>t des intrants dans la production. Or le coût de ces<br />
intrants influ<strong>en</strong>ce aussi les évolutions des prix.<br />
44
Et <strong>en</strong>fin, les modifications de taux d’intérêt induites par les décisions de<br />
politique monétaire peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t influer sur le taux de change par le biais des<br />
flux de capitaux internationaux. Cette incid<strong>en</strong>ce s’exerce de trois façons.<br />
Tout d’abord, les mouvem<strong>en</strong>ts de taux de change peuv<strong>en</strong>t affecter<br />
directem<strong>en</strong>t le prix intérieur des produits importés. Si le taux de change s’apprécie, le<br />
prix des produits importés a t<strong>en</strong>dance à diminuer, contribuant à une réduction de<br />
l’inflation, dans la mesure où ces produits pass<strong>en</strong>t directem<strong>en</strong>t à la consommation.<br />
Deuxièmem<strong>en</strong>t, si ces importations sont utilisées comme des intrants dans le<br />
processus de production, la baisse des prix de ces derniers pourrait, à terme, se<br />
traduire par une baisse des produits finis.<br />
Troisièmem<strong>en</strong>t, les variations du taux de change peuv<strong>en</strong>t remettre <strong>en</strong> cause la<br />
compétitivité d’un produit au niveau international. Si cette appréciation du taux de<br />
change r<strong>en</strong>d ces produits moins compétitifs <strong>en</strong> termes de prix sur les marchés<br />
internationaux, cela a t<strong>en</strong>dance à limiter la demande extérieure, et donc, à réduire<br />
les pressions de la demande globale dans l’économie. Cette évolution a t<strong>en</strong>dance à<br />
atténuer les t<strong>en</strong>sions inflationnistes.<br />
Le mécanisme de transmission des taux d’intérêt aux prix peut être illustré<br />
sous une forme schématique comme dans le graphique 9.<br />
45
Graphique 9 : Le mécanisme de transmission des taux d’intérêt aux prix<br />
Taux<br />
directeurs<br />
Anticipations<br />
Taux d’intérêt<br />
bancaires et de marché<br />
Monnaie, crédit Prix des actifs Taux de change<br />
Processus de<br />
formation des<br />
salaires et des prix<br />
Offre et demande sur les marchés<br />
de bi<strong>en</strong>s et du travail<br />
Prix intérieurs<br />
Prix à l’importation<br />
Evolution de prix<br />
⎣ L’influ<strong>en</strong>ce du prix domestique sur le taux de change<br />
L’incid<strong>en</strong>ce du niveau des prix sur le taux de change est décrit par la théorie<br />
de la parité des pouvoirs d’achat 2 .<br />
2) LE RELÈVEMENT DU TAUX DES RÉSERVES OBLIGATOIRES<br />
la Banque C<strong>en</strong>trale impose aux établissem<strong>en</strong>ts de crédit l’obligation de<br />
constituer des dépôts sur des comptes ouverts sur les livres des banques : ces<br />
dépôts sont appelés réserves obligatoires. Le montant des réserves obligatoires à<br />
constituer par chaque établissem<strong>en</strong>t est déterminé <strong>en</strong> fonction de son assiette de<br />
réserves. Celle-ci est définie <strong>en</strong> fonction des élém<strong>en</strong>ts de son bilan. Le tableau 6<br />
prés<strong>en</strong>te par exemple les principaux élém<strong>en</strong>ts de passif inclus dans l’assiette des<br />
réserves.<br />
2<br />
cf . Partie Théorique, p. 14.<br />
46
Tableau 6 : Engagem<strong>en</strong>ts des établissem<strong>en</strong>ts de crédit inclus dans l’assiette des réserves<br />
(A) Engagem<strong>en</strong>ts auxquels s’applique un taux de réserves positifs<br />
Dépôts (y compris les dépôts à vue, les dépôts à terme d’une durée inférieure ou<br />
égale à 2 ans et les dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou égal à 2 ans)<br />
Titres de créance d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans<br />
Instrum<strong>en</strong>ts du marché monétaire<br />
TOTAL (A)<br />
(B) Engagem<strong>en</strong>ts auxquels s’applique un taux zéro<br />
Dépôts (y compris les dépôts à terme d’une durée supérieure à 2 ans et les dépôts<br />
remboursables avec un préavis supérieur à 2 ans)<br />
Titres de créances d’une durée initiale supérieure à deux ans<br />
Titres <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion<br />
TOTAL (B)<br />
Assiette des réserves totales (A) + (B)<br />
D’après ce tableau, on peut constater que la plupart des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à court<br />
terme figurant dans les bilans des établissem<strong>en</strong>ts de crédit sont soumis à un taux de<br />
réserve positif, alors que les <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à long terme et les titres <strong>en</strong> p<strong>en</strong>sion ne<br />
sont pas soumis à ce taux.<br />
En ce qui concerne le montant des réserves obligatoires à constituer pour un<br />
établissem<strong>en</strong>t, il est calculé <strong>en</strong> appliquant les taux de réserves à l’assiette des<br />
réserves, c’est-à-dire :<br />
Réserves obligatoires = Assiette des réserves x Taux des réserves<br />
Pour constituer leurs réserves obligatoires, les établissem<strong>en</strong>ts de crédit<br />
doiv<strong>en</strong>t dét<strong>en</strong>ir des avoirs sur leurs comptes courants, ce qui permet la constitution<br />
des réserves <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. En effet, l’obligation des réserves est évalué sur la base<br />
de la moy<strong>en</strong>ne des soldes journaliers des comptes de réserves des contreparties sur<br />
une période de constitution déterminée.<br />
De ce fait, le système de réserves obligatoires a ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t deux<br />
fonctions : la première est la stabilisation des taux d’intérêt du marché monétaire,<br />
fonction assurée par le système de constitution <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne. Ce mécanisme permet<br />
aux contreparties de lisser les effets des variations journalières de liquidité, les<br />
déséquilibres transitoires des réserves pouvant être comp<strong>en</strong>sés par des<br />
déséquilibres de s<strong>en</strong>s opposé au cours de la même période de constitution. Grâce<br />
47
au mécanisme de constitution <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne, les établissem<strong>en</strong>ts de crédit peuv<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t tirer profit de prêts accordés sur le marché et afficher un déficit de<br />
réserves chaque fois que les taux du marché monétaire sur les échéances les plus<br />
courtes sont supérieurs à ceux att<strong>en</strong>dus par le reste de la période de constitution.<br />
Dans le cas inverse, ils peuv<strong>en</strong>t emprunter sur le marché et avoir un excéd<strong>en</strong>t de<br />
réserves. En théorie, cet arbitrage intermédiaire devrait garantir l’égalité <strong>en</strong>tre le<br />
niveau effectif et le niveau att<strong>en</strong>du des taux du marché monétaire. C’est pour cette<br />
raison que ce mécanisme stabilise le taux d’intérêt au jour le jour p<strong>en</strong>dant la période<br />
de constitution des réserves et r<strong>en</strong>d ainsi inutiles les interv<strong>en</strong>tions fréqu<strong>en</strong>tes de la<br />
Banque C<strong>en</strong>trale sur le marché monétaire.<br />
La seconde fonction importante assignée au système de réserves obligatoires<br />
consiste à acc<strong>en</strong>tuer le déficit structurel de liquidité du système bancaire. La<br />
nécessité pour les banques de constituer des réserves auprès de la Banque C<strong>en</strong>trale<br />
contribue à accroître la demande de refinancem<strong>en</strong>t auprès de celle-ci, ce qui facilite<br />
le pilotage des taux d’intérêt du marché monétaire par le biais des opérations<br />
normales d’apport de liquidité.<br />
La manipulation du taux des réserves obligatoires constitue donc un important<br />
instrum<strong>en</strong>t de gestion monétaire surtout dans les pays africains, compte t<strong>en</strong>u du<br />
faible développem<strong>en</strong>t du système financier et du marché monétaire dans ces pays.<br />
A cet effet, le système des réserves obligatoires est pratiqué à Madagascar<br />
depuis le mois de mars 1987. jusqu’<strong>en</strong> 1990, l’assiette est constituée par les crédits<br />
octroyés et les dépôts des banques à la Banque C<strong>en</strong>trale.<br />
Le système a subi des modifications successives, concernant l’assiette, le<br />
taux de réserve, et le mode de constitution pour l’adapter à la gestion monétaire<br />
indirecte.<br />
L’assiette est désormais constituée par les dépôts à vue, les dépôts à terme,<br />
les bons de caisse et les autres sommes dues à la cli<strong>en</strong>tèle. Depuis 1994, les dépôts<br />
compr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les dépôts <strong>en</strong> FMG et les dépôts <strong>en</strong> devises des résid<strong>en</strong>ts et des non<br />
résid<strong>en</strong>ts.<br />
Jusqu’<strong>en</strong> 1995, les taux de réserves appliqués aux dépôts <strong>en</strong> devises sont<br />
inférieurs aux taux appliqués aux dépôts <strong>en</strong> FMG mais par la suite, ces taux ont été<br />
unifiés.<br />
48
Dans la <strong>ligne</strong> du resserrem<strong>en</strong>t de la politique monétaire, la Banque C<strong>en</strong>trale a<br />
décidé dès le premier trimestre de relever le taux des réserves obligatoires : le taux<br />
des réserves assises sur les dépôts à vue et assimilés a été augm<strong>en</strong>té de 12% à<br />
15% le 21 avril, et l’assiette des réserves a été <strong>en</strong>suite ét<strong>en</strong>due à tous les types de<br />
dépôts le 21 juillet pour un taux uniforme de 15%. Cette mesure sert à corriger la<br />
surliquidité structurelle des banques. Elle limite la marge de manœuvre de ces<br />
dernières <strong>en</strong> termes d’octroi de crédits. En effet, les réserves obligatoires sont un<br />
moy<strong>en</strong> de pression sur la liquidité bancaire, c’est-à-dire, <strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tant les taux de<br />
réserves, la Banque C<strong>en</strong>trale réduit la liquidité bancaire, et vise, de ce fait, à mettre<br />
les banques <strong>en</strong> situation de besoins de liquidité. La manipulation du taux de réserves<br />
obligatoires constitue donc un instrum<strong>en</strong>t complém<strong>en</strong>taire de la manipulation des<br />
taux directeurs.<br />
II – Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des normes prud<strong>en</strong>tielles<br />
Pour accompagner ces mesures monétaires (relèvem<strong>en</strong>t des taux directeurs<br />
et des taux des réserves obligatoires), des règles prud<strong>en</strong>tielles ont été égalem<strong>en</strong>t<br />
prises.<br />
1) Le plafond de la position de change des banques a été, dès le mois de<br />
février 2004, réduit de 20% à 10% de leurs fonds propres disponibles, afin de réduire<br />
les possibilités de spéculation pouvant acc<strong>en</strong>tuer le déséquilibre des marchés des<br />
changes. A cette fin, ce contrôle a deux objectifs :<br />
- Assurer la fluidité du marché <strong>en</strong> interdisant aux intermédiaires de<br />
peser indûm<strong>en</strong>t sur la libre confrontation de l’offre et de la demande.<br />
- Prév<strong>en</strong>ir les risques <strong>en</strong>courus par les intermédiaires et leurs<br />
créanciers, les déposants, qui pourrai<strong>en</strong>t être mis <strong>en</strong> péril par des<br />
prises de position de change disproportionnées au regard de leurs<br />
fonds propres.<br />
2) Le ratio de conc<strong>en</strong>tration des risques des banques a été ram<strong>en</strong>é de 30% à<br />
25% de leurs fonds propres disponibles, l’objectif étant ici de plafonner le crédit<br />
octroyé à certains cli<strong>en</strong>ts et de se conformer aux pratiques internationales.<br />
3) La Banque C<strong>en</strong>trale a relevé la pondération des crédits <strong>en</strong> devises et des<br />
découverts dans l’évaluation des risques qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans le calcul des ratios<br />
49
prud<strong>en</strong>tiels, l’objectif étant de pénaliser les crédits <strong>en</strong> devises et les découverts,<br />
puisque ces derniers ont largem<strong>en</strong>t contribué à la déstabilisation du MID <strong>en</strong> 2004.<br />
III – Les restrictions sur le fonctionnem<strong>en</strong>t des comptes <strong>en</strong> devises<br />
Le décret n°2004-694 du 06 juillet 2004 portant sur la réglem<strong>en</strong>tation des<br />
comptes <strong>en</strong> devises interdit les virem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>tre comptes locaux <strong>en</strong> devises sauf<br />
<strong>en</strong>tre non-résid<strong>en</strong>ts. Cette mesure évite les rét<strong>en</strong>tions de devises et les spéculations<br />
sur le MID.<br />
Des cas limitatifs sont toutefois précisés dans le décret n°2004-813 du 24 août<br />
2004 qui autorise le virem<strong>en</strong>t de compte <strong>en</strong> compte pour :<br />
- tout paiem<strong>en</strong>t effectué par les <strong>en</strong>treprises de zone franche ou par une<br />
<strong>en</strong>treprise franche au profit d’une autre <strong>en</strong>treprise de zone franche ou<br />
d’une autre <strong>en</strong>treprise franche ;<br />
- le paiem<strong>en</strong>t des achats ou des prestations de services que les<br />
<strong>en</strong>treprises franches effectu<strong>en</strong>t sur le territoire national ;<br />
- le paiem<strong>en</strong>t que les organismes internationaux ou ambassades<br />
effectu<strong>en</strong>t au profit des consultants internationaux ou ambassades<br />
effectu<strong>en</strong>t au profit des consultants internationaux étrangers ayant le<br />
statut de résid<strong>en</strong>t ;<br />
- des opérations dont les modalités de règlem<strong>en</strong>t sont régies par des<br />
conv<strong>en</strong>tions particulières de l’Etat.<br />
IV – La mise <strong>en</strong> place d’un marché des changes <strong>en</strong> continu<br />
Compte t<strong>en</strong>u de l’évolution du volume des ordres de la cli<strong>en</strong>tèle, la croissance<br />
des exportations et l’amélioration s<strong>en</strong>sible de la liquidité <strong>en</strong> devises, il convi<strong>en</strong>t<br />
d’évaluer l’opportunité de faire évoluer le marché des changes d’une cotation à la<br />
criée à une cotation <strong>en</strong> continu sur écran, sachant que l’<strong>en</strong>semble des banques<br />
consultées sembl<strong>en</strong>t être disposés au passage à un marché à cotation <strong>en</strong> continu.<br />
50
1) L’ORGANISATION D’UN MARCHÉ À COTATION CONTINUE<br />
Dans le cadre d’un marché à cotation continue, la cotation de la parité de la<br />
monnaie nationale contre devises étrangères s’effectue librem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les banques<br />
commerciales locales ayant le statut d’intermédiaire agréé, chargées d’introduire aux<br />
fins de traitem<strong>en</strong>t les ordres de la cli<strong>en</strong>tèle sur le marché. Néanmoins, ce marché ne<br />
draine pas uniquem<strong>en</strong>t les besoins de la cli<strong>en</strong>tèle, mais permet égalem<strong>en</strong>t aux<br />
banque d’échanger leurs disponibilités selon les positions dét<strong>en</strong>ues. Les arbitrages<br />
devise / devise pourront être réalisés <strong>en</strong>tre les banques locales participantes, ou<br />
<strong>en</strong>tre les banques locales et les banques à l’étranger, pour répondre aux besoins de<br />
liquidité <strong>en</strong> devises de la cli<strong>en</strong>tèle et de l’activité <strong>en</strong> général.<br />
Une conv<strong>en</strong>tion de place, ayant la même finalité que celle instituée <strong>en</strong> 1994<br />
devrait être établie. Elle r<strong>en</strong>ferme notamm<strong>en</strong>t les règles relatives :<br />
i) au principe de la cotation : affichage <strong>en</strong> continu sur écrans<br />
électroniques (Reuters, Telerate) des cours achat-v<strong>en</strong>te du FMG<br />
contre les principales devises, notamm<strong>en</strong>t l’EURO, le dollar US et le<br />
y<strong>en</strong> japonais ;<br />
ii) le type de transactions éligibles (les opérations courantes) ;<br />
iii)<br />
iv)<br />
les terminologies usuelles utilisées par les dealers qui doiv<strong>en</strong>t être<br />
id<strong>en</strong>tiques à celles du marché international ;<br />
les caractéristiques que doit comporter un contrat de change<br />
(montant, date de la transaction, date de valeur, s<strong>en</strong>s de la<br />
transaction pour chacune des parties, le cours agréé, la désignation<br />
de la banque correspondante pour chaque partie pour le<br />
dénouem<strong>en</strong>t) ;<br />
v) la qualité des personnes pouvant interv<strong>en</strong>ir au nom des banques sur<br />
le marché interbancaire ;<br />
vi) le montant minimum et maximum de chaque transaction ;<br />
vii) l’interdiction faite aux dealers d’interv<strong>en</strong>ir pour leur propre compte ;<br />
51
viii)<br />
ix)<br />
l’interdiction de traiter à des taux <strong>en</strong> dehors du marché pouvant<br />
affecter la transpar<strong>en</strong>ce et la compétitivité ;<br />
l’obligation faite aux intermédiaires agréés d’établir un manuel de<br />
procédures interne relatif à l’activité des changes fixant les plafonds<br />
par dealer, le contrôle des opérations quotidi<strong>en</strong>nes ;<br />
x) le traitem<strong>en</strong>t des opérations <strong>en</strong> dehors de l’intervalle de temps officiel<br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t du marché ;<br />
xi)<br />
xii)<br />
xiii)<br />
un reporting quotidi<strong>en</strong> des banques à la Banque C<strong>en</strong>trale repr<strong>en</strong>ant<br />
le volume des transaction et leur s<strong>en</strong>s (achat-v<strong>en</strong>te), les cours par<br />
transaction pour déterminer les cours moy<strong>en</strong>s pondérés par devise et<br />
les publier, les position de change constituées ;<br />
l’obligation faite aux banques de dénouer chaque transaction par un<br />
mouvem<strong>en</strong>t de fonds et de ne pas pratiquer de comp<strong>en</strong>sation avec<br />
une contrepartie ;<br />
et <strong>en</strong>fin, les limites des positions de change doiv<strong>en</strong>t être observées<br />
de manière perman<strong>en</strong>te afin d’éviter les risques de pertes résultant<br />
de décalages des cours p<strong>en</strong>dant une journée.<br />
2) LES CARACTERISTIQUES DU MARCHÉ A COTATION CONTINUE<br />
Les différ<strong>en</strong>ces <strong>en</strong>tre le système à la criée et le nouveau système <strong>en</strong> continu<br />
sont les suivantes. La cotation du FMG ne s’effectue plus sur une plage horaire (10<br />
heures – 12 heures), mais tout au long de la journée et fluctue selon l’évolution du<br />
marché international et des devises contreparties. Les banques ne se déplac<strong>en</strong>t plus<br />
physiquem<strong>en</strong>t pour s’échanger les ordres et fixer les cours du FMG par rapport à la<br />
devise – pivot. Elles communiqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre elles, soit par téléphone, soit par un<br />
système électronique ( Reuters, Dealing) et se sollicit<strong>en</strong>t des cotations <strong>en</strong>tre le FMG<br />
et les devises souhaitées (EURO, dollar US, YEN japonais, etc.). Les banques<br />
peuv<strong>en</strong>t, pour répondre aux besoins de la cli<strong>en</strong>tèle, procéder, à des arbitrages<br />
devises contre devises <strong>en</strong>tre elles ou sur le marché international. Ce nouveau mode<br />
de cotation s’accompagne de la suppression de l’obligation domiciliation par<br />
traitem<strong>en</strong>t.<br />
52
En effet, le cli<strong>en</strong>t ayant son dossier domicilié auprès d’une banque, doit<br />
pouvoir contacter d’autres banques et conclure sa transaction avec celle ayant<br />
produit la cotation la plus compétitive. Obligation sera donnée à la banque<br />
contrepartie d’acheminer l’ordre d’achat ou de v<strong>en</strong>te avec toutes les caractéristiques<br />
du contrat à la banque domiciliataire pour réaliser et apurer la transaction du cli<strong>en</strong>t.<br />
Un tel aménagem<strong>en</strong>t permet d’améliorer la circulation et l’équilibre de la<br />
liquidité au niveau du système bancaire, d’affiner la cotation de la devise nationale<br />
contre les monnaies étrangères <strong>en</strong> exacerbant la compétitivité interbancaire. Il<br />
demeure <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que l’accès direct de la cli<strong>en</strong>tèle aux banques est réservé à celle<br />
ayant des ordres d’achat et de v<strong>en</strong>te importants. Un seuil minimum sera fixé d’un<br />
commun accord avec les autorités sur la base du niveau moy<strong>en</strong> des ordres et les<br />
banques sont autorisés, pour l’<strong>en</strong>semble des ordres parv<strong>en</strong>us au niveau de leur<br />
trésorerie, à procéder à des comp<strong>en</strong>sations intra-devises et de porter sur le marché<br />
le solde débiteur ou créditeur constaté.<br />
Dans ce nouvel <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, les banques locales, intermédiaires agréés,<br />
sont libres de coter à l’achat et à la v<strong>en</strong>te la monnaie nationale contre devises<br />
étrangères. Toutefois, il peut être demandé aux banques de coter obligatoirem<strong>en</strong>t les<br />
trois devises principales généralem<strong>en</strong>t traitées : EURO, DOLLAR, YEN japonais.<br />
Cette cotation s’effectue par affichage continu sur écran. Il demeure <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du que la<br />
banque peut confirmer la cotation ou la modifier compte t<strong>en</strong>u de la taille de<br />
l’opération et de l’évolution du marché lors du traitem<strong>en</strong>t d’une transaction. La taille<br />
du spread <strong>en</strong>tre les cours achat et v<strong>en</strong>te dans la cotation d’une devise par une<br />
banque permet de déceler sa position dans une devise donnée.<br />
La cotation des banques à l’ouverture du marché s’effectue sur la base de leur<br />
cours de clôture de la veille qui peut être révisé sur la base de l’évolution du marché<br />
international. On peut, dans un premier temps, compte t<strong>en</strong>u du volume exigu du<br />
marché, conv<strong>en</strong>ir de modifier le cours d’ouverture à partir d’une variation de la parité<br />
de la devise de 0,5%. Une telle règle permet d’éviter les risques de volatilité du<br />
marché. Néanmoins, considérant le décalage horaire <strong>en</strong>tre Madagascar et sa<br />
principale devise de référ<strong>en</strong>ce l’EURO, il serait préférable d’att<strong>en</strong>dre l’ouverture du<br />
marché europé<strong>en</strong>, soit 10 heures (heure locale) pour <strong>en</strong>tamer la négociation et la<br />
cotation des principaux ordres qui reflèt<strong>en</strong>t mieux alors la réalité du marché<br />
53
international, sachant par ailleurs que l’ouverture de New York intervi<strong>en</strong>t à l’approche<br />
de la fermeture du marché local.<br />
En outre, le marché malgache comporte comme tout autre, des particularités :<br />
taille réduite, situation structurelle déficitaire <strong>en</strong> devises, mouvem<strong>en</strong>ts saisonniers<br />
des demandes de devises pour le financem<strong>en</strong>t des campagnes agricoles, règlem<strong>en</strong>t<br />
de la dette extérieure, importation de matières premières (énergie notamm<strong>en</strong>t). A cet<br />
effet, il est indiqué pour assurer une plus grande transpar<strong>en</strong>ce une meilleure<br />
anticipation des volumes à traiter, une moindre volatilité ou t<strong>en</strong>sion sur le taux de<br />
change, que les autorités puiss<strong>en</strong>t fournir sur une base périodique et régulière des<br />
statistiques, à même d’aider les banques à établir des prévisions des besoins de<br />
liquidité <strong>en</strong> devises du marché.<br />
La fiabilité et la crédibilité du fonctionnem<strong>en</strong>t d’un tel système passe<br />
égalem<strong>en</strong>t par l’exist<strong>en</strong>ce de moy<strong>en</strong>s et de procédures de dénouem<strong>en</strong>t et de<br />
comp<strong>en</strong>sation effici<strong>en</strong>ts et sécurisants. A cet effet, la confirmation des ordres au<br />
niveau local doit s’effectuer à partir du back office de chaque banque à travers le<br />
système SWIFT. De même, les dénouem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> devises sont acheminés dans les<br />
délais contractuels auprès de correspondants à travers ce système.<br />
54
CONCLUSION<br />
Pour conclure, la volatilité traduite par l’ampleur des fluctuation à travers le<br />
temps que peut <strong>en</strong>registrer une variable aléatoire est inhér<strong>en</strong>te au système de<br />
change flottant. Devant cette situation, les industriels oeuvrant dans le domaine<br />
international sont confrontés au risque de change pouvant affecter directem<strong>en</strong>t leur<br />
richesse. D’où la nécessité de la gérer afin de minimiser, au moindre coût, les pertes<br />
générées lors des variations des parités ou des cours de change. Par ailleurs<br />
l’ampleur du risque de change de plus <strong>en</strong> plus accru justifie égalem<strong>en</strong>t l’exist<strong>en</strong>ce<br />
des techniques, pour réduire l’exposition des <strong>en</strong>treprises à ce risque, telles que le<br />
choix de la monnaie de facturation, le recours aux clauses monétaires, le termaillage<br />
et le netting.<br />
En outre, cette élévation de la volatilité des devises légitimes aussi l’utilisation<br />
des modèles de prévision du cours, dans la mesure où ils facilit<strong>en</strong>t l’établissem<strong>en</strong>t<br />
des tarifs à l’exportation et l’appréciation du coût des importations à v<strong>en</strong>ir, deux<br />
variables auxquelles les résultats d’une <strong>en</strong>treprise internationale sont dev<strong>en</strong>us très<br />
s<strong>en</strong>sibles. Pour cette prévision, on a utilisé deux techniques : recours aux méthodes<br />
économiques reposant sur un modèle d’effici<strong>en</strong>ce faible et méthodes d’analyse<br />
technique dans le cadre d’un marché ineffici<strong>en</strong>t.<br />
Comme tout autre pays, Madagascar n’est pas à l’abri de ce problème de<br />
volatilité du taux de change. En effet, les données ont permis de dire que la quasitotalité<br />
de la parité des devises par rapport au FMG a connu une variation<br />
notamm<strong>en</strong>t la parité <strong>en</strong>tre le FMG et l’Euro dont la variation a atteint 73 % <strong>en</strong> Juin<br />
2004. Cette situation est préjudiciable pou l’économie malgache puisqu’elle a été à<br />
l’origine d’une inflation élevée constatée dans toutes les provinces mais aussi d’une<br />
baisse de la croissance économique .<br />
Afin de rétablir l’équilibre macro-économique et de réduire cette volatilité du<br />
taux de change, le gouvernem<strong>en</strong>t malgache, par l’intermédiaire des Autorités<br />
compét<strong>en</strong>tes, a mis <strong>en</strong> œuvre des mesures correctives telles qu’une politique<br />
monétaire restrictive r<strong>en</strong>forcée par des mesures réglem<strong>en</strong>taires relatives aux normes<br />
prud<strong>en</strong>tielles des banques. Il y a aussi l’amélioration du fonctionnem<strong>en</strong>t du marché<br />
interbancaire des devises ainsi qu’une révision du règlem<strong>en</strong>t sur les virem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>te<br />
comptes <strong>en</strong> devises dans le but de limiter les spéculations.<br />
Afin de garantir la stabilité de cette politique monétaire, l’accord de<br />
coopération avec le FMI s’avèrerait alors nécessaire.<br />
55
BIBLIOGRAPHIE<br />
- MARTORY B. : « Economie Générale ». Editions Nathan, 1987.<br />
- D’ARVISENET Philippe & PETIT Jean-Pierre : « Economie<br />
Internationale : la place des banques ».<br />
- BUCHERT Xavier, TANG Dahlia & MARTEAU Didier : « Le Marché<br />
des Changes et la Zone Franc ». Editions Aupelf-Uref, 1995.<br />
- WOPLER Nicolas : « Les Changes : Cambisme, trésorerie, devises ».<br />
Editions Dalloz, 1988. 3 ème édition.<br />
- Evaluation MID par le FMI.<br />
- La politique monétaire de la Banque C<strong>en</strong>trale europé<strong>en</strong>ne (BCE)<br />
- Rapport économique et financier. MEFB 2003-2004.<br />
- Conjoncture économique 2004, INSTAT.<br />
- Conjoncture économique 2005, INSTAT.<br />
- Bulletin d’information de la Banque C<strong>en</strong>trale, supplém<strong>en</strong>t 2004.<br />
- Dictionnaire d’évaluation d’instrum<strong>en</strong>ts financiers.<br />
- Rapport annuel 2004 de la banque C<strong>en</strong>trale.
TABLE DES MATIERES<br />
REMERCIEMENTS .................................................................................1<br />
LISTE DES ABREVIATIONS ...................................................................1<br />
LISTE DES GRAPHIQUES ET TABLEAUX ............................................1<br />
INTRODUCTION ......................................................................................1<br />
<strong>PARTIE</strong> I : <strong>APPROCHE</strong> <strong>THEORIQUE</strong> ....................................................2<br />
Chapitre I : Régime de change, volatilité, et risque de change ........... 2<br />
I - Régime de change .......................................................................2<br />
II - Problématique du risque de change ........................................... 5<br />
III - Techniques de réduction de l’exposition au risque de change : 6<br />
III – Gestion du risque de change ...................................................10<br />
Chapitre II : LA PREVISION DU COURS DE CHANGE ....................14<br />
I - Techniques de prévision dans le cadre du modèle d’effici<strong>en</strong>ce faible :<br />
recours aux méthodes économiques ........................................................15<br />
II- Technique de prévision dans la cadre d’un marché ineffici<strong>en</strong>t au s<strong>en</strong>s<br />
faible : les méthodes d’analyse technique : ............................................. 23<br />
Partie 2 : <strong>APPROCHE</strong> PRATIQUE : CAS DE MADAGASCAR ............ 30<br />
Chapitre 1 : La volatilité à Madagascar ..............................................30<br />
I – Prés<strong>en</strong>tation des données .........................................................30<br />
II – Facteurs explicatifs de cette volatilité .......................................33<br />
Chapitre 2 : Conséqu<strong>en</strong>ces de la volatilité du taux de change ..........37<br />
I – Inflation élevée ..............................................................................37
II – Baisse de la croissance économique ...........................................38<br />
III – Augm<strong>en</strong>tation de la compétitivité ................................................39<br />
Chapitre 3 : Solutions adoptées par la Banque C<strong>en</strong>trale malgache pour<br />
réduire la volatilité du taux de change ..........................................................41<br />
I – L’adoption d’une politique monétaire restrictive : le relèvem<strong>en</strong>t du taux<br />
directeur et du taux des réserves obligatoires .......................................... 41<br />
II – Le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t des normes prud<strong>en</strong>tielles ..............................49<br />
III – Les restrictions sur le fonctionnem<strong>en</strong>t des comptes <strong>en</strong> devises50<br />
IV – La mise <strong>en</strong> place d’un marché des changes <strong>en</strong> continu .........50<br />
CONCLUSION .......................................................................................55<br />
BIBLIOGRAPHIE .....................................................................................1<br />
2
Nom et Prénoms............................................. : RAZOMANANA Holy Harilanto<br />
Titre<br />
: Quelles solutions pour réduire la volatilité du taux de<br />
change : Cas de Madagascar<br />
Pagination : 64<br />
Tableaux : 06<br />
Graphiques : 09<br />
Résumé<br />
: Les échanges internationaux de plus <strong>en</strong> plus<br />
int<strong>en</strong>sifiés ne peuv<strong>en</strong>t pas se réaliser que par l’exist<strong>en</strong>ce d’un système de<br />
change, une opération permettant la conversion d’une monnaie <strong>en</strong> une autre.<br />
Choisissant la flexibilité comme régime de change, un pays doit s’att<strong>en</strong>dre à<br />
une volatilité du taux, source de son exposition au risque de change dont les<br />
impacts sont d’une grande ampleur qu’il faut essayer de le réduire. Raison<br />
pour laquelle, toute stratégie ou politique de développem<strong>en</strong>t ne doit être<br />
élaborée qu’<strong>en</strong> considérant les facteurs internationaux comme le taux de<br />
change. Madagascar n’est pas épargné par ce problème de volatilité du cours<br />
de change. Ce qui l’a conduit à m<strong>en</strong>er une politique monétaire restrictive<br />
r<strong>en</strong>forcée par des normes prud<strong>en</strong>tielles afin d’y faire face.<br />
Mots-Clés<br />
Encadreur<br />
: volatilité, taux de change, monnaie, devises, risque de<br />
change,<br />
: RAZAFINDRAVONONA Jean<br />
Adresse de l’auteur : lot II O 58 Anjanahary Tana 101