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Zic Boom n°38 Janvier / Février 2007 - Polca

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Le Solo<br />

Festival. Comment va-t’il s’intégrer au groupe ? Vous avez déjà<br />

répété avec lui ?<br />

On va se voir l’après-midi précédant le concert, pour un filage avec lui et une<br />

dernière mise au point sur le travail effectué ensemble. A priori il jouera sur le<br />

thème « Kobu » de Christophe Sabbioni. Un morceau qui a beaucoup changé<br />

suite à notre travail avec Hasse. On a beaucoup travaillé le rythme. Nous<br />

avions tendance à jouer sur des pulsations rapides et lui à l’inverse, à caser<br />

le tempo. Les morceaux sont devenus beaucoup plus ouverts qu’ils ne<br />

l’étaient, moins denses.<br />

Est-ce que vous entendez ce travail quand vous jouez à présent?<br />

Complètement. Toute la perception du groupe a changé. Nos compositions<br />

qui étaient très écrites, sans vraiment beaucoup de surprises, avec des<br />

structures très traditionnelles (thème – chorus – etc.), ont vraiment été<br />

explosées. Notre façon de voir les choses a été modifiée, aussi bien<br />

individuellement que collectivement.<br />

Il ne s’agit pas d’un simple “brin de folie”, car tout est vraiment très travaillé.<br />

Même si lors du concert on pourra avoir l’impression qu’il y a une tonne<br />

d’improvisations qui partent un peu dans tous les sens, ce ne seront pas des<br />

choses balancées au hasard précédant la reprise du thème.<br />

Projets pour Kobu ?<br />

Suite à ce travail, un enregistrement est prévu. Mais on ne sait pas encore si<br />

il se fera avec Hasse. Il pourrait être conseiller artistique et participer à un<br />

morceau, comme pour le concert à venir. Cet enregistrement serait vraiment<br />

l’aboutissement du travail que l’on a réalisé avec lui. La première étape était<br />

d’enrichir le groupe avec son expérience et son point de vue. La deuxième<br />

étape sera le concert. L’enregistrement nous donnera une trace de cette<br />

évolution et nous servira, bien sûr, pour démarcher.<br />

Kobu Quintet<br />

Christophe Sabbioni : saxophones<br />

Sébastien Leidbundguth : guitare<br />

Cédric Cordouin : Fender Rhodes<br />

Emmanuel Bontemps : contrebasse<br />

Dominique Tassot : batterie<br />

http://christophe.sabbioni.free.fr<br />

Le solo est indubitablement associé à l’improvisation. Lorsque<br />

l’on parle de solo on imagine immédiatement un musicien<br />

improvisant sur une trame harmonique et rythmique, joué par<br />

ses compagnons du moment, et ce, même si l’improvisation<br />

collective a été pratiquée depuis les origines du jazz. A<br />

contrario le solo absolu a surtout été le fait de pianiste ou de<br />

guitariste (la fameuse série des “improvisations” de Django<br />

Reinhardt est incontournable, de même que les disques solo<br />

de Keith Jarrett), du fait des possibilités polyphoniques de ces<br />

instruments, mais ne s’est pas généralisée, le jazz reste avant<br />

tout une musique collective.<br />

La mise en valeur d’un soliste accompagné au sein d’un<br />

ensemble a surtout culminé durant la période faste des<br />

grandes formations, dans les années 30, à Kansas City en<br />

particulier. Les orchestres de Fletcher Henderson et de Count<br />

Basie allèrent jusqu’à organiser des duels ! Deux<br />

instrumentistes renommés s’affrontaient littéralement,<br />

accompagné par l’orchestre au complet et parfois même la<br />

réunion de deux formations. L’épisode de l’affrontement de<br />

Coleman Hawkins et Lester Young, deux héros du saxophone<br />

ténor est légendaire. Cette histoire nous laisse l’image de la<br />

jeune génération représentée par Lester Young « tuant le père<br />

» Coleman Hawkins, véritable soliste star de l’époque et<br />

jusque là maître incontesté de son instrument.<br />

De toute époque, certains soli enregistrés sont devenu des<br />

classiques que tout jazzfan se doit de connaître, à l’image de<br />

certaines répliques de cinéma mythiques.<br />

Pierre Villeret<br />

La solitude de l’instrumentiste<br />

Le solo est une des spécificités du jazz : il s’agit de faire<br />

entendre un seul exécutant d’un orchestre au sein d’un<br />

morceau, de proposer un passage durant lequel un musicien<br />

improvise. La plupart du temps le solo n’en est pas vraiment<br />

un, puisque le soliste est accompagné par toute ou une partie<br />

de la section rythmique : on parle alors plus facilement de «<br />

chorus ».<br />

Dans un premier temps, la durée des solos sur les<br />

enregistrements de 78 tours est brève à cause du support :<br />

l’apparition du microsillon va permettre des solos plus<br />

conformes à ce qui est joué dans les clubs.<br />

De nombreux instrumentistes se lancent dans<br />

l’enregistrement de solos absolus (Sonny Rollins ou Eric<br />

Dolphy) ou bien des disques entiers de solos : Anthony<br />

Braxton, Andrew Cyrille… utilisant parfois la technique du<br />

réenregistrement.<br />

Il en est de même sur scène : au-delà du concert de piano<br />

seul, d’autres instruments ont gagné leur place sur la scène<br />

contemporaine : le guitariste Marc Ducret se produit<br />

régulièrement en solo, le contrebassiste Charlie Haden<br />

également…<br />

Les conversations des jazzfans portent souvent sur les solos<br />

qui ont éclairé l’histoire de cette musique. L’un vous parlera<br />

du solo de Coleman Hawkins sur Body and Soul (1939), de<br />

Charlie Parker sur Koko (1945) un autre du mythique solo de<br />

Thelonious Monk sur Bags’ Groove (album de Miles Davis du<br />

même nom, 1954), Keith Jarrett avec Facing you…<br />

Ces solos ont souvent été appris par cœur, à la note près, par<br />

des jeunes musiciens qui s’en servent de base de travail, ne<br />

manquant pas de les citer lors d’une prestation scénique.<br />

Jeunes musiciens qui écriront à leur des chorus qui serviront<br />

à la génération suivante…<br />

Jean Delestrade<br />

Source : Le Dictionnaire Du Jazz, Robert Laffont, Paris, 1998.<br />

zic boom_#38_

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