Adolescence et diabète te…
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<strong>Adolescence</strong> <strong>et</strong> <strong>diabète</strong><br />
<strong>te…</strong><br />
Dr Christine CANSELIET<br />
Pédopsychiatre<br />
Maison des Adolescents « Kaz’ados<br />
ados »
<strong>Adolescence</strong><br />
• S’est modifiée selon les époques <strong>et</strong> les<br />
lieu.<br />
• En France : débute vers 11-13 ans <strong>et</strong> se<br />
termine vers 21 ans<br />
• Période de passage <strong>et</strong> d’expérimentation,<br />
dans une perspective de construction<br />
identitaire.
• Notion d’adolescence fluctue en<br />
fonction des époques <strong>et</strong> des cultures<br />
Plus la société est complexe, plus<br />
l’adolescence est longue <strong>et</strong> conflictuelle.<br />
• Société contemporaine : modèle<br />
dominant est narcissique <strong>et</strong> infantile. Le<br />
“jeunisme” fait rage…les rôles sexuels sont<br />
confondus <strong>et</strong> les parents se comportent<br />
comme de grands adolescents<br />
“adultescents”…pertes des règles <strong>et</strong> des<br />
lois…société sans repères fixes.
• Dans nos sociétés contemporaines, les<br />
rites initiatiques ont disparus (subsistent<br />
certains événements apparentés : totémisation,<br />
confirmation…). Aucun événement ne vient<br />
marquer le fait que l’enfant passe dans le<br />
monde des initiés (aller-r<strong>et</strong>our possible)
Processus de séparation-<br />
individuation (central)<br />
• Deuil de l’enfance (se détacher de ses<br />
identifications parentales, abandon des liens de<br />
nature infantile) pour progressivement<br />
acquérir son indépendance<br />
psychique, son identité propre <strong>et</strong><br />
unifiée (savoir qui l’on est)<br />
• rôle des pairs
L’agir…(passage<br />
à l’acte)<br />
• C’est le mode d’expression privilégié à<br />
l’adolescence des conflits <strong>et</strong> des angoisses<br />
(manque de mot – défaut de symbolisation)<br />
• L’agir peut être un moyen indirect de faire<br />
passer un message à quelqu’un (les parents<br />
par exemple) pour les m<strong>et</strong>tre en difficulté, les<br />
tester ou attirer leur attention.<br />
• L’agir est aussi une manière de se définir, de<br />
dire qui on est ( automutilation ⇒ rite personnel).
Adolescent <strong>et</strong> <strong>diabète</strong><br />
• Maladie difficile à vivre <strong>et</strong> à penser, même<br />
si elle ne se voit pas.<br />
• Niveau d’exigence de traitement élevé.<br />
• Bouleverse l’équilibre antérieur<br />
enfant/parent/ soignants.<br />
• Travail d’acceptation de la maladie, du<br />
corps « lésé » (processus qui se<br />
superpose à l’adolescence)
Le <strong>diabète</strong> comme menace de<br />
dépendance<br />
• Enjeux de la maladie <strong>et</strong> de l’adolescence<br />
s’affrontent<br />
« conflit d’intérêt » : affirmer son<br />
autonomie pour assurer son individuation<br />
• Le <strong>diabète</strong> <strong>et</strong> son traitement renvoie à<br />
l’ado le lien de dépendance, l’image du<br />
corps malade, le besoin de contrôle, la<br />
peur des parents <strong>et</strong> des soignants du<br />
risque de complications…
Adhésion au traitement<br />
• Diminution quasi constante<br />
• « néo schéma thérapeutique » personnel,<br />
simplifié, fonction de leur représentation<br />
subjective de ce qui est le moins important.<br />
• Sous-dosage ou omission d’injection pour<br />
maigrir (filles), peur des hypo…<br />
• Injections occultes : + rare (sensation?)<br />
interroger le sens?<br />
• En moyenne, + compliant que autres maladies<br />
Xi
Le dénid<br />
ni…pour une illusion<br />
d’autonomie<br />
• Déni : agir comme si la maladie n’existait<br />
pas<br />
• Phase « normale » <strong>et</strong> obligatoire dans le<br />
processus d’acceptation de la maladie<br />
(comme perte être cher)<br />
• « facile » car signes du <strong>diabète</strong> invisibles.<br />
• Annule les eff<strong>et</strong>s de la dépendance<br />
entraînée par le <strong>diabète</strong>
Déni (suite)<br />
• Déni…perm<strong>et</strong> de faire des « trucs un peu<br />
fous »….passage à l’acte qui perm<strong>et</strong> de<br />
trouver ses propres limites, ses propres<br />
critères d’autonomie.<br />
• Pairs : nier sa différence<br />
Diabète « au service » du processus<br />
adolescentaire
Aspects relationnels<br />
• Diabète a des répercussions inévitables<br />
sur le groupe familial (parents – fratrie)<br />
• Parents : investissement important dans le<br />
traitement (savoir-faire) – lien de<br />
dépendance ++, surprotection…<br />
• Revendication d’autonomie : source<br />
d’incompréhension <strong>et</strong> de conflits<br />
• Spectre des complications → inquiétude,<br />
culpabilité,colère, impuissance….
• Ado supporte mal les reproches<br />
permanents.<br />
• Impression d’être « réduits » à leur<br />
maladie<br />
• Importance du soutien aux parents pour<br />
les aider à trouver leur juste place<br />
(tout ou rien) exp jeune homme de 17 ans
Relationnels avec les soignants<br />
• Problématique proche (parents)<br />
• « perte du pouvoir » des soignants.<br />
• Eviter d’entraver le processus de<br />
maturation, d’autonomisation tout en<br />
restant garant de la santé. Jusqu’où<br />
lâcher du lest ? Comment garder le<br />
contact? Ne pas être « complice » de la<br />
négligence?
• Soignants doit rester le garant de la santé<br />
<strong>et</strong> apporter les limites <strong>et</strong> le cadre<br />
nécessaire.<br />
• Doivent aborder « sereinement » à chaque<br />
consultation la question de l’adhésion au<br />
traitement, au même titre que le contrôle<br />
glycémique.<br />
• Repérer le découragement lié à la<br />
situation d’insulino-résistance.<br />
• Repérer les signes de dépression éventuel
Complications…en parler?<br />
• Jouer sur le spectre des complications<br />
avec un ado peu observant risque de<br />
l’insécuriser encore plus ou d’accroître son<br />
déni.<br />
• Les interroger sur leur représentation du<br />
<strong>diabète</strong>? Leurs peurs? Ce qu’ils veulent<br />
en savoir? (primum non nocere)
Le maître mot : NégocierN<br />
• Les objectifs thérapeutiques méritent<br />
d’être adapté <strong>et</strong> réajusté en fonction d’une<br />
évaluation à la fois médicale <strong>et</strong><br />
psychologique.<br />
• En fonction du moment, voir ce qui est<br />
possible pour le patient <strong>et</strong> ce qui l’est<br />
moins, en négociant des objectifs gradués<br />
<strong>et</strong> en acceptant les phases d’aller-r<strong>et</strong>our<br />
(étapes d’un processus dynamique).
• Travail avec les parents ….50% du soin!!<br />
(groupe, individuel…)<br />
• Soignant : être attentif à ses propres<br />
sentiments de frustration, de déception, de<br />
colère…(en parler si besoin)<br />
• Psy : privilégier la qualité plutôt que la<br />
quantité!
Passage à la médecin m<br />
adulte<br />
• Passage anticipé, prévu à l’avance,<br />
préparé (ne doit pas être vécu comme un<br />
abandon).<br />
• Plus lié au stade de maturation du patient<br />
qu’à son âge réel.<br />
• Pas quand l’ado va mal.<br />
• Peut avoir un eff<strong>et</strong> « émancipatoire »
Conclusion<br />
• Diabète vient interférer avec la dynamique<br />
propre au processus de l’adolescence.<br />
• Ce n’est pas la maladie qui change mais la<br />
personne qui en est atteinte. Chaque ado va<br />
vivre <strong>et</strong> assumer de manière personnelle c<strong>et</strong>te<br />
période en fonction de ses ressources <strong>et</strong> de son<br />
environnement (besoin de soutien).<br />
• Importance d’une communication empathique :<br />
écouter, observer, sans prendre parti, sans<br />
jugement.