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Minéralogie, porosité et diffusion des solutés dans l'argilite du ...

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THESE<br />

Pour l’obtention <strong>du</strong> grade de<br />

DOCTEUR DE L’U�IVERSITE DE POITIERS<br />

(Faculté <strong>des</strong> Sciences Fondamentales <strong>et</strong> Appliquées)<br />

(Diplôme �ational – Arrêté <strong>du</strong> 7 août 2006)<br />

Ecole doctorale : « ICBG »<br />

Secteur de Recherche : « Terre solide <strong>et</strong> enveloppe superficielle »<br />

Présentée par :<br />

Jean-Charles ROBI�ET<br />

MI�ERALOGIE, POROSITE ET DIFFUSIO� DES SOLUTES DA�S L’ARGILITE DU<br />

CALLOVO-OXFORDIE� DE BURE (MEUSE/HAUTE-MAR�E, FRA�CE) DE<br />

L’ECHELLE CE�TIMETRIQUE A MICROMETRIQUE<br />

Directeur de thèse : Paul SARDINI<br />

Soutenue le 8 décembre 2008 devant la Commission d’Examen<br />

JURY<br />

Javier SAMPER, Rapporteur<br />

Jean-François THOVERT, Rapporteur<br />

Scott ALTMANN, Examinateur<br />

Daniel BEAUFORT, Examinateur<br />

Jean-Claude PARNEIX, Examinateur<br />

Stéphane SAMMARTINO, Examinateur<br />

Maria ZAMORA, Examinateur<br />

Paul SARDINI, Directeur


REMERCIEMENTS<br />

Ces remerciements s’adressent à tous ceux qui m’ont apporté leur aide au cours de ce travail<br />

de thèse réalisé au sein laboratoire Hydrasa. Tout d’abord, je souhaiterai remercier Paul<br />

Sardini pour m’avoir fait plonger <strong>dans</strong> le monde de la recherche <strong>et</strong> pour tous les bons<br />

moments passés ensemble. De la roche cristalline à la roche argileuse, la marche n’était pas si<br />

haute… Je tiens à remercier Stéphane Sammartino <strong>et</strong> Dimitri Prêt pour leur vision éclairée de<br />

ce suj<strong>et</strong> de thèse <strong>et</strong> pour leur soutien pendant ces 3 années.<br />

Je remercie l’Agence nationale pour la gestion <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s radioactifs, pour le financement de<br />

c<strong>et</strong>te thèse. Plus particulièrement, Scott Altmann <strong>et</strong> Daniel Coelho pour la confiance <strong>et</strong><br />

l’intérêt qu’ils ont accordé à ce proj<strong>et</strong>.<br />

Le proj<strong>et</strong> européen FunMig a apporté une dynamique particulière à c<strong>et</strong>te thèse, <strong>et</strong> de ce fait je<br />

remercie vivement les membres <strong>du</strong> RTDC3 pour leurs conversations enrichissantes. FunMig a<br />

permis la mise en place d’une collaboration avec Florence Goutelard <strong>et</strong> Nathalie Diaz <strong>du</strong><br />

laboratoire L3MR <strong>du</strong> CEA. Je vous adresse à toutes les deux mes remerciements pour la<br />

qualité de c<strong>et</strong>te collaboration <strong>et</strong> pour votre bonne humeur communicative.<br />

Je tiens également à remercier l’ensemble <strong>des</strong> membres d’ERM, plus particulièrement Jean-<br />

Claude, Arnaud, Alain B <strong>et</strong> Nathalie pour leurs conseils, la qualité <strong>des</strong> travaux réalisés en<br />

collaboration <strong>et</strong> leurs amitiés.<br />

Kiitos à tous les collègues finlandais pour m’avoir fait découvrir votre pays si accueillant,<br />

particulièrement à Marja Siitari-Kauppi (<strong>et</strong> toute sa famille) <strong>et</strong> Karl-Heinz Hellmuth, les<br />

moments passés à Helsinki resteront de très bons souvenirs.<br />

Je remercie tous les membres <strong>du</strong> laboratoire Hydrasa pour leur aide <strong>et</strong> leur enthousiasme:<br />

Fabien pour les bonnes rigola<strong>des</strong> <strong>et</strong> les discussions plus « sérieuses »; Laurent, Abder <strong>et</strong> Alain<br />

pour les « p<strong>et</strong>ites » pauses café <strong>et</strong> leur amitié; un grand merci à Denis <strong>et</strong> à Serge pour la<br />

qualité de leur travail <strong>et</strong> leur sympathie; mes camara<strong>des</strong> thésards <strong>et</strong> ex-thésards <strong>et</strong> tous les<br />

autres.<br />

Je souhaite finir par une pensée pour Sophie, mes parents <strong>et</strong> Grégoire, ma famille, Brigitte <strong>et</strong><br />

Marcel.


SOMMAIRE<br />

INTRODUCTION GENERALE 8<br />

CHAPITRE 1 Acquisition de la distribution 2D <strong>et</strong> 3D de la minéralogie de l’argilite de Bure<br />

Intro<strong>du</strong>ction 15<br />

1 Métho<strong>des</strong> 17<br />

1.1 La microscopie électronique à balayage en mode électron rétrodiffusés 17<br />

1.2 La microtomographie de rayons X 18<br />

1.3 Matériels 20<br />

2 Résultats de l’acquisition <strong>des</strong> images 21<br />

2.1 Microscopie électronique à balayage en mode BSE 21<br />

2.2 Microtomographie de rayon X 23<br />

3 Partitionnement <strong>des</strong> images 24<br />

3.1 Considérations minéralogiques 24<br />

3.2 Techniques de segmentation 25<br />

3.2.1 Les métho<strong>des</strong> globales 25<br />

3.2.2 Préfiltrage par métho<strong>des</strong> locales 25<br />

3.2.3 La ligne de partage <strong>des</strong> eaux 26<br />

3.2.4 Histogramme à deux dimensions 27<br />

3.2.5 Logiciels utilisés <strong>et</strong> développés 29<br />

3.3 Outils d’analyse 29<br />

4 Résultats de la segmentation 31<br />

4.1 Segmentation par histogrammes 1D <strong>et</strong> 2D 31<br />

4.2 Segmentation par ligne de partage <strong>des</strong> eaux sur l’image de variance locale 39<br />

4.3 Microtomographie <strong>et</strong> MEB en mode BSE 42<br />

4.3.1 Construction <strong>des</strong> cartes de groupes de minéraux 42<br />

4.3.2 Résultats de l’analyse morphologique <strong>des</strong> grains 46<br />

4.3.2.1 Granulométrie 46<br />

4.3.2.2 Orientation <strong>et</strong> élongation 47


5 Discussion 50<br />

CHAPITRE 2 : Distribution de la <strong>porosité</strong> de l’échelle centimétrique à micrométrique par<br />

autoradiographie<br />

Intro<strong>du</strong>ction 53<br />

1 L’acquisition de la distribution spatiale de la <strong>porosité</strong> 55<br />

1.1 L’imprégnation par la résine de MéthylMéthAcrylate 55<br />

1.2 L’autoradiographie 56<br />

1.3 Calcul de la <strong>porosité</strong> locale 57<br />

2 �ouveaux développements 58<br />

2.1 Le temps d’exposition 58<br />

2.2 Le choix <strong>du</strong> film autoradiographique 62<br />

2.2.1 Les films étudiés 62<br />

2.2.2 Calcul <strong>des</strong> paramètres de sensibilité <strong>des</strong> films 62<br />

2.2.3 Rapport signal sur bruit 64<br />

2.2.4 Impact <strong>des</strong> caractéristiques physiques <strong>des</strong> films sur la résolution 69<br />

2.2.5 Conclusion sur le choix <strong>des</strong> films 72<br />

3 Application à l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien 73<br />

3.1 Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong> 73<br />

3.2 Résultats 74<br />

3.2.1 Comparaison carte de <strong>porosité</strong> / carte de minéraux 74<br />

3.2.2 Porosité spécifique 78<br />

4 Discussion 86<br />

CHAPITRE 3 : Diffusion <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> <strong>dans</strong> l’argilite de Bure : le rôle de la distribution <strong>des</strong><br />

minéraux de l’échelle <strong>du</strong> millimètre au micromètre<br />

Intro<strong>du</strong>ction 90<br />

1 Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong> 92<br />

1.1 Distribution spatiales de minéraux de l’argilite de Bure 92<br />

1.1.1 Acquisition de la microstructure 92<br />

1.1.2 Analyses de la microstructure 93


1.2 Modélisation <strong>du</strong> processus de <strong>diffusion</strong> 95<br />

1.2.1 La <strong>diffusion</strong> chimique en milieux poreux pour une espèce non<br />

interagissant avec le solide 95<br />

1.2.2 La méthode expérimentales de <strong>diffusion</strong> interne 96<br />

1.2.3 La méthode de modélisation Time Domain Diffusion 97<br />

1.2.4 Développements méthodologiques 100<br />

1.3 Conditions initiales <strong>des</strong> simulations d’expériences de <strong>diffusion</strong> interne 103<br />

2 Résultats 105<br />

2.1 Paramètres microstructuraux de l’argilite de Bure 105<br />

2.2 Résultats <strong>des</strong> modélisations d’expérience d’in-<strong>diffusion</strong> 106<br />

3 Le rôle de la microstructure sur la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> 108<br />

3.1 Modifications numériques de la microstructure 108<br />

3.2 Résultats <strong>des</strong> modélisations de la <strong>diffusion</strong> à partir <strong>des</strong> cartes/volumes<br />

modifiés de la microstructure 110<br />

3.3 Modélisation <strong>du</strong> comportement diffusifs en fonction <strong>des</strong> paramètres<br />

Microstructuraux 111<br />

4 Discussion 117<br />

4.1 Relation entre espace poreux <strong>et</strong> processus de <strong>diffusion</strong> 117<br />

4.2 La microstructure de l’argilite de Bure <strong>et</strong> son contrôle sur l’anisotropie de<br />

Diffusion 118<br />

4.3 Relation entre l’échelle macroscopique <strong>et</strong> mésoscopique 120<br />

CHAPITRE 4 : Modèles d’organisation minéralogie / <strong>porosité</strong> de l’échelle décimétrique à<br />

micrométrique<br />

Intro<strong>du</strong>ction 122<br />

1 Matériels <strong>et</strong> Métho<strong>des</strong> 123<br />

1.1 Matériels 123<br />

1.2 Métho<strong>des</strong> 126<br />

2 Résultats 129<br />

2.1 Etude multi-échelles <strong>des</strong> hétérogénéités microstructurales 129<br />

2.1.1 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités minéralogiques à l’échelle décimétrique 129<br />

2.1.2 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités structurales de l’échelle <strong>du</strong> décimètre


au millimètre 131<br />

2.1.3 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong> de l’échelle <strong>du</strong> décimètre<br />

au micromètre 137<br />

2.1.4 Corrélation teneur en carbonate <strong>et</strong> <strong>porosité</strong> 141<br />

2.1.5 Observations <strong>des</strong> grains de quartz <strong>du</strong> MEB 142<br />

2.2 Etude morphologiques <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates 145<br />

3 Discussion 153<br />

3.1. Bilan sur la méthodologie utilisée pour la caractérisation multi-échelle 153<br />

3..2 Modèle conceptuel d’organisation <strong>des</strong> hétérogénéités 155<br />

3.3. Modèle d’organisation <strong>des</strong> grains minéraux à l’échelle mésoscopique 156<br />

3.3.1 Validité de l’approche 2D vis-à-vis de la géométrie 3D 156<br />

3.3.2. Signification pétrographique <strong>du</strong> modèle organisationnel <strong>des</strong> minéraux 158<br />

CHAPITRE 5 : Relation entre la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> <strong>et</strong> minéralogie mise en œuvre d’une<br />

méthode expérimentale<br />

Intro<strong>du</strong>ction 161<br />

1 Métho<strong>des</strong> 163<br />

1.1 Le processus de sorption à l’échelle microscopique 163<br />

1.2 Les transferts de <strong>solutés</strong> ioniques par <strong>diffusion</strong> / sorption à l’échelle macroscopique 164<br />

1.3 Choix <strong>du</strong> traceur 165<br />

1.4 La cartographie élémentaire par la technique de micro Laser In<strong>du</strong>ced<br />

Breakdown Spectroscopy 166<br />

1.5 La cartographie élémentaire microsonde électronique 169<br />

1.6 Protocole d’expérimental de l’in-<strong>diffusion</strong> analysée par cartographie élémentaire 170<br />

2 Résultats préliminaires 172<br />

2.1 Détermination <strong>des</strong> résolutions spatiales 172<br />

2.1.1 La microLIBS 172<br />

2.1.2 La microsonde électronique 173<br />

2.2 Construction <strong>des</strong> cartes de minéraux couplée à la détection <strong>du</strong> Cu 175<br />

2.2.1 Microsonde électronique 176<br />

2.2.2 La microLIBS 181<br />

3 Résultats 187


3.1 Relation locale entre distribution <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> minéralogie 187<br />

3.2 Interprétations <strong>des</strong> profils de <strong>diffusion</strong> 193<br />

3.2.1 Equations relatives à l’in-<strong>diffusion</strong> 193<br />

3.2.2 Sensibilité <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> R 195<br />

3.2.3 La méthode Time Domain Diffusion 196<br />

3.3 Détermination <strong>des</strong> paramètres de transport 197<br />

3.3.1 Evolution de la concentration en traceur <strong>dans</strong> le réservoir 197<br />

3.3.2 Profils de Cu analysé en microLIBS 198<br />

3.3.3 Profils de Cu analysé en microsonde électronique 201<br />

3.4 Détermination <strong>des</strong> paramètres de sorption 203<br />

4 Discussion 204<br />

4.1 Bilan sur la méthodologie développée 204<br />

4.1.1 In-<strong>diffusion</strong> analysée par microLIBS 204<br />

4.1.2 In-<strong>diffusion</strong> analysée par microsonde électronique 205<br />

4.1.3 La méthode d’In-<strong>diffusion</strong> 206<br />

4.2 Phénoménologie à l’échelle mésoscopique 207<br />

CONCLUSIONS ET PERSEPECTIVES 208<br />

ANNEXES 215<br />

BIBLIOGRAPHIE 235


8 INTRODUCTION<br />

Contexte de la thèse<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

Ce travail s’inscrit <strong>dans</strong> le cadre <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> menées sur la gestion <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s radioactifs.<br />

La plupart <strong>des</strong> pays européens mènent actuellement <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> concernant la possibilité d’un<br />

enfouissement réversible ou non <strong>des</strong> déch<strong>et</strong>s radioactifs HAVL (Haute Activité Vie Longue)<br />

en couches géologiques profon<strong>des</strong> <strong>et</strong> stables. En France, l’Agence Nationale pour la Gestion<br />

<strong>des</strong> Déch<strong>et</strong>s Radioactifs (ANDRA) est en charge d’en évaluer la faisabilité <strong>et</strong> d’en démontrer<br />

la sûr<strong>et</strong>é à long terme. Les échelles temporelles liées aux demi-vies <strong>des</strong> isotopes radioactifs<br />

pro<strong>du</strong>its <strong>dans</strong> les centrales françaises sont de plusieurs dizaines de milliers d'années voire<br />

millions d'années. Le concept de stockage étudié repose sur un principe de barrières multiples<br />

comprenant (i) le colis de déch<strong>et</strong>s (ii) la barrière ouvragée <strong>et</strong> (iii) la formation géologique. Ces<br />

barrières multiples doivent s’opposer à un éventuel r<strong>et</strong>our <strong>des</strong> radionucléi<strong>des</strong> de la zone<br />

d’enfouissement vers la biosphère. Des formations argileuses de faibles perméabilités ont été<br />

sélectionnées pour les étu<strong>des</strong> réalisées par la France, la Belgique <strong>et</strong> la Suisse. En France, la<br />

formation argileuse <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien (COx) de la partie Est <strong>du</strong> Bassin Parisien fait<br />

l’obj<strong>et</strong> d’investigations comme roche hôte potentielle. Afin de mieux appréhender les<br />

propriétés intrinsèques (mécanique, thermique, de barrière,…) de la couche <strong>du</strong> Callovo-<br />

Oxfordien <strong>et</strong> d’évaluer l’architecture d’un stockage, un laboratoire souterrain localisé à Bure<br />

(Meuse/Haute Marne) a été construit.<br />

Dans l’objectif de parfaire la compréhension <strong>et</strong> la caractérisation <strong>des</strong> processus de la<br />

migration <strong>des</strong> radionucléi<strong>des</strong> au travers de la barrière géologique, le proj<strong>et</strong> FunMig<br />

(FU�damental processes of radionucli<strong>des</strong> MIGration), qui fédère plusieurs Agences <strong>et</strong><br />

instituts <strong>dans</strong> le domaine a débuté en 2005 pour une période de 4 ans. Dans ce proj<strong>et</strong>, les<br />

roches à dominante argileuse sont étudiées <strong>dans</strong> la composante RTDC 3 (Research and


9 INTRODUCTION<br />

Technology Development Components). Les travaux qui seront présentés <strong>dans</strong> ce mémoire ont<br />

pris part à l’objectif 3.2 Chimie <strong>et</strong> transport <strong>des</strong> Radionucléi<strong>des</strong> aux p<strong>et</strong>ites échelles <strong>dans</strong> les<br />

formations hôtes à dominante argileuse.<br />

Les roches sédimentaires à dominante argileuse<br />

Les roches sédimentaires détritiques terrigènes à dominante argileuse, telles que l’argilite<br />

de Bure, sont issues <strong>du</strong> dépôt de particules sédimentaires, principalement <strong>des</strong> minéraux<br />

argileux, provenant de la déstructuration <strong>des</strong> roches de la croûte continentale. La minéralogie<br />

<strong>et</strong> la granulométrie <strong>des</strong> particules sédimentaires résultent <strong>des</strong> mécanismes d’altération <strong>et</strong><br />

d’érosion <strong>des</strong> roches continentales, de leur transport vers le lieu de dépôt <strong>et</strong> <strong>des</strong> conditions<br />

hydrodynamiques existantes lors <strong>du</strong> dépôt. Pour les roches sédimentaires à dominante<br />

argileuse, les particules sédimentaires sont majoritairement <strong>des</strong> minéraux argileux <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

grains de quartz de p<strong>et</strong>ite taille (< 100µm), qui se sont déposées <strong>dans</strong> un environnement de<br />

dépôt à l’hydrodynamisme faible (vitesse de courant < 0,1 cm/s) (Hjulström, 1935).<br />

Après son dépôt initial, le sédiment est progressivement transformé en roche in<strong>du</strong>rée par <strong>des</strong><br />

processus physiques (compaction, déshydratation), chimiques (précipitation, dissolution,<br />

épigénisation) <strong>et</strong> biologiques (action bactérienne, bioturbation). Ces processus dits<br />

« diagénétiques » entraînent une modification de l’arrangement initial <strong>des</strong> particules<br />

sédimentaires (Aplin, 1995). Le terme microstructure fréquemment employé en pétrographie<br />

sédimentaire désigne l’organisation spatiale <strong>des</strong> minéraux de la roche sédimentaire. La<br />

microstructure contrôle la géométrie <strong>des</strong> pores (vi<strong>des</strong> contenant <strong>des</strong> flui<strong>des</strong>) <strong>et</strong> détermine la<br />

géométrie <strong>des</strong> circulations de flui<strong>des</strong> au sein d’une roche (Dewurst <strong>et</strong> al., 1999). Pour les<br />

roches sédimentaires à dominante argileuse, les pores sont distribués de l’échelle <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s<br />

argileux à celle de l’arrangement <strong>des</strong> grains non argileux (Dewurst <strong>et</strong> al., 1998, Sammartino <strong>et</strong><br />

al., 2003). La <strong>porosité</strong> est définie comme le volume <strong>des</strong> pores par rapport au volume total de<br />

roche. Celle-ci peut varier de 5 à 50% pour les roches à dominante argileuse (Pearson, 1999).<br />

Ces variations sont l’expression de la complexité <strong>et</strong> <strong>des</strong> hétérogénéités <strong>des</strong> processus<br />

sédimentaires <strong>et</strong> diagénétiques. Néanmoins, la précipitation de minéraux lors de la phase<br />

diagénétique est l’un de paramètres prédominant <strong>dans</strong> l’obtention de la <strong>porosité</strong> finale <strong>des</strong><br />

roches sédimentaires (Irwin <strong>et</strong> al., 1977). En outre, la <strong>porosité</strong>, la géométrie <strong>du</strong> réseau poreux,<br />

la morphologie <strong>et</strong> la distribution de taille <strong>des</strong> pores, sont les éléments perm<strong>et</strong>tant d’expliquer<br />

les propriétés macroscopiques de transferts d’un matériau (Mitchell <strong>et</strong> al., 1965; Clennell <strong>et</strong><br />

al., 1999, Sardini <strong>et</strong> al., 2007)


10 INTRODUCTION<br />

Les mécanismes de transferts <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> ioniques en milieu argileux<br />

De part la faible taille <strong>des</strong> minéraux argileux, les matériaux argileux présentent <strong>des</strong> tailles<br />

de pores de très faibles dimensions, majoritairement comprises entre 100 <strong>et</strong> 0,5 nm. De ce fait,<br />

les roches sédimentaires à dominante argileuse sont caractérisées par de faibles perméabilités<br />

(volume d’eau libre


11 INTRODUCTION<br />

Caractéristique de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien<br />

D’un point de vue géologique, la formation <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien de Bure constitue une<br />

couche de 130 m d’épaisseur comprise entre -420 <strong>et</strong> -550 m à l’aplomb <strong>du</strong> laboratoire<br />

souterrain (ANDRA, 2005a). Celle-ci est caractérisée par deux ensembles lithologiques<br />

majeurs subdivisés en 5 lithofaciès, notés C2a, C2b1, C2b2, C2c <strong>et</strong> C2d (Fig. 1) :<br />

(i) la séquence inférieure composée <strong>des</strong> litho-faciès C2a, C2b1 <strong>et</strong> C2b2 est constituée<br />

uniformément d’argilites silto-calcaire.<br />

(ii) la séquence supérieure composée <strong>des</strong> litho-faciès C2c <strong>et</strong> C2d présente une alternance<br />

d’argilite <strong>et</strong> d’argilite silto-calcaire. Ces séquences sédimentaires sont l’expression <strong>des</strong><br />

variations <strong>du</strong> niveau marin ayant affecté le Bassin Parisien au Callovo-Oxfordien.<br />

D’un point de vue minéralogique, le Callovo-Oxfordien est principalement composé de 4<br />

groupes de minéraux dont les proportions varient <strong>dans</strong> l’épaisseur de la couche<br />

stratigraphique (Gaucher <strong>et</strong> al., 2004): (i) les minéraux argileux constitués majoritairement<br />

d’un mélange d’illite <strong>et</strong> d’interstratifiés illite / smectite (20-60%), (ii) les tectosillicates,<br />

principalement quartz (10-40%) <strong>et</strong> feldspaths (0,5-2%), (iii) les carbonates, principalement de<br />

la calcite (10-75%) <strong>et</strong> de la dolomite (2-8%) <strong>et</strong> (iv) les minéraux dits « lourds »,<br />

essentiellement de la pyrite (0,5-1%) <strong>et</strong> de la sidérite (0,5-3%).<br />

Prof. (m) Lithofaciès<br />

ofondeur<br />

Fig. 1 : Organisation verticale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien à l’aplomb <strong>du</strong> site de Meuse/Haute<br />

Marne (schéma modifié, ANDRA, 2005a)<br />

Log <strong>Minéralogie</strong>


12 INTRODUCTION<br />

Les étu<strong>des</strong> précédemment menées pour l’argilite de Bure ont montré une organisation<br />

multi-échelle <strong>des</strong> assemblages minéralogiques <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> :<br />

• à l’échelle microscopique (∼µm), les minéraux argileux présentent une organisation<br />

complexe à plusieurs échelles (feuill<strong>et</strong>s, particules, grains). Les tailles <strong>des</strong> pores sont<br />

comprises entre le nanomètre <strong>et</strong> le micron <strong>et</strong> sont associées aux <strong>porosité</strong>s interfoliaires,<br />

interparticulaires <strong>et</strong> intergranulaires.<br />

• à l’échelle mésoscopique (cm - µm), les grains minéraux sont composés de quartz, issus<br />

<strong>des</strong> apports terrigènes, de minéraux carbonatées <strong>et</strong> de sulfures qui ont une origine<br />

diagénétique (Lavastre, 2002 ; Maes, 2002). A c<strong>et</strong>te échelle, les minéraux non argileux<br />

contrôlent la géométrie <strong>du</strong> domaine argileux (Sammartino <strong>et</strong> al., 2003).<br />

• à l’échelle macroscopique (cm - dm) les assemblages minéralogiques sont considérés<br />

comme homogènes. La <strong>porosité</strong> est considérée comme uniformément distribuée <strong>et</strong> est<br />

définie de manière moyenne (Rosanne, <strong>et</strong> al., 2003,Descostes <strong>et</strong> al., 2008).<br />

• à l’échelle de la formation (> dm) les variations minéralogiques sont quantitativement<br />

investiguées par <strong>des</strong> mesures diagraphiques (Lefranc, 2007) <strong>et</strong> en laboratoire à l’échelle<br />

macroscopique (Gaucher <strong>et</strong> al., 2004). A c<strong>et</strong>te échelle, les variations de teneurs en<br />

minéraux argileux <strong>et</strong> carbonates sont anti-corrélés sur toute l’épaisseur de la couche<br />

(Fig.1). Le Callovo-Oxfordien présente également une évolution minéralogique <strong>des</strong><br />

minéraux argileux avec un passage d’interstratifiés de type I/S R = 1 <strong>dans</strong> la partie basale<br />

à un type I/S R = 0 vers le partie sommitale de la couche d’origine sédimentaire. C<strong>et</strong>te<br />

évolution est liée aux variations minéralogiques <strong>des</strong> apports terrigènes (Clar<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2004).<br />

Problématique <strong>et</strong> plan de la thèse<br />

Dans un objectif de modélisation <strong>et</strong> de prédiction <strong>des</strong> transferts <strong>des</strong> radionucléi<strong>des</strong> <strong>dans</strong> la<br />

formation <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, les mécanismes de <strong>diffusion</strong> doivent être définis à toutes les<br />

échelles d’organisation structurale. Pour atteindre c<strong>et</strong> objectif, l’une <strong>des</strong> stratégies envisagées<br />

consiste tout d’abord à définir les relations existant entre la minéralogie, la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> les<br />

propriétés de <strong>diffusion</strong>. Une large partie <strong>des</strong> efforts réalisés jusqu’à présent implique l’échelle<br />

microscopique, caractérisée par les distributions spatiales <strong>des</strong> minéraux argileux. A c<strong>et</strong>te<br />

échelle, les processus de <strong>diffusion</strong> sont définis conceptuellement par rapport à la nature de<br />

l’espèce qui diffuse, la nature <strong>des</strong> interfaces solide-solution, la géométrie de l’espace poreux<br />

(fonction de la taille, la morphologie, la topologie <strong>et</strong> l’arrangement <strong>des</strong> minéraux argileux), <strong>et</strong>


13 INTRODUCTION<br />

de la chimie de la solution porale. Ceux-ci ont également été validés expérimentalement à<br />

l’échelle macroscopique. Cependant, c<strong>et</strong>te représentation <strong>des</strong> processus de transferts n’intègre<br />

pas les minéraux non argileux qui peuvent représenter en termes de teneur jusqu'à 80 % <strong>des</strong><br />

roches composant la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. L’intégration <strong>des</strong> mécanismes de<br />

<strong>diffusion</strong> liés à ces minéraux apparaît d’autant plus importante si l’on veut prendre en compte<br />

les variations minéralogiques caractérisant le Callovo-Oxfordien à l’échelle de la formation<br />

<strong>dans</strong> la modélisation <strong>des</strong> transferts à c<strong>et</strong>te échelle. Afin étudier le rôle <strong>des</strong> minéraux non<br />

argileux sur les processus de <strong>diffusion</strong>, il convient tout d’abord de les étudier à leur plus bas<br />

niveau d’organisation, c'est-à-dire à l’échelle mésoscopique. Dans c<strong>et</strong> objectif, il apparaît<br />

essentiel (i) d’acquérir la distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux non argileux <strong>et</strong> <strong>du</strong> domaine argile,<br />

(ii) de définir les relations existant entre la distribution de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> celle <strong>des</strong> minéraux<br />

argileux <strong>et</strong> non argileux <strong>et</strong> (iii) d’appréhender les mécanismes de <strong>diffusion</strong> à c<strong>et</strong>te échelle en<br />

relation avec les propriétés de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> de la minéralogie. Des liens vers les échelles<br />

inférieures <strong>et</strong> supérieures devront être proposés afin d’intégrer les travaux réalisés à l’échelle<br />

mésoscopique <strong>dans</strong> une démarche de modélisation multi-échelles de la <strong>diffusion</strong>. Les relations<br />

entre la minéralogie <strong>et</strong> la <strong>diffusion</strong> obtenues à l’échelle mésoscopique devront également être<br />

confrontés aux expériences réalisées à c<strong>et</strong>te même échelle. Dans ce but, il conviendra de<br />

m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de caractérisation <strong>des</strong> flux diffusifs à l’échelle mésoscopique.<br />

Ce mémoire de thèse se présente sous la forme de cinq chapitres qui tenteront de répondre<br />

aux questions exposées ci-<strong>des</strong>sous :<br />

• Dans le premier chapitre nous souhaitons acquérir une représentation 2D <strong>et</strong> 3D de la<br />

microstructure de l’Argilite de Bure. Il faut pour ce faire déterminer quelles sont les<br />

données qu’il est possible d’obtenir vis-à-vis <strong>des</strong> techniques à notre disposition<br />

(Microscopie Electronique à Balayage, microsonde électronique, tomographie<br />

d’absorption de rayons X). Peut-on prendre en compte tous les éléments minéraux <strong>du</strong><br />

matériau, qu’elle est la définition <strong>des</strong> images à laquelle prétendre ? L’acquisition directe<br />

de la distribution <strong>des</strong> minéraux en 3D est-elle envisageable ou faut-il m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> de simulation de milieux 3D (Adler <strong>et</strong> al., 1992) ?<br />

• L’objectif <strong>du</strong> deuxième chapitre est de déterminer les relations qui peuvent exister entre la<br />

distribution de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> minéraux à l’échelle mésoscopique. Dans ce contexte<br />

l’application de la technique d’autoradiographie, déjà utilisée pour l’étude de l’argilite


14 INTRODUCTION<br />

(Sammartino <strong>et</strong> al., 2002, 2003), peut-elle être améliorée <strong>dans</strong> le but de mieux caractériser<br />

les relations entre minéralogie <strong>et</strong> <strong>porosité</strong> ?<br />

• L’approche numérique <strong>du</strong> troisième chapitre vise à modéliser la <strong>diffusion</strong> à l’échelle<br />

mésoscopique. Son but est de montrer si les processus de <strong>diffusion</strong> décrits à c<strong>et</strong>te échelle<br />

influencent les propriétés de <strong>diffusion</strong> à l’échelle macroscopique. Les travaux de Delay <strong>et</strong><br />

al., (2002), Sardini <strong>et</strong> al., (2003, 2007) <strong>et</strong> Robin<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., (2008) ont montrés les<br />

potentialités de la méthode Time Domain Diffusion pour simuler la <strong>diffusion</strong> à partir de la<br />

géométrie réelle <strong>du</strong> réseau poreux d’une roche. C<strong>et</strong>te méthode peut-elle être utilisée pour<br />

simuler la <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> l’argilite ? Doit-on tenir compte de la géométrie 3D ? Quel est<br />

l’intérêt à utiliser la géométrie réelle de l’argilite par rapport à une approche de simulation<br />

de matériaux poreux (Coelho <strong>et</strong> al., 1996) ?<br />

• Le quatrième chapitre, à travers l’étude <strong>des</strong> hétérogénéités structurales <strong>et</strong> l’organisation<br />

minéralogique <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> au échelles macroscopiques <strong>et</strong> mésoscopiques, soulève la<br />

question de l’intégration <strong>des</strong> résultats acquis <strong>dans</strong> les chapitres précédents vers les<br />

échelles d’organisation supérieurs. Quelle est la nature <strong>des</strong> relations entre ces différentes<br />

échelles ? Celles-ci sont-elles constantes sur l’ensemble de la couche <strong>du</strong> Callovo-<br />

Oxfordien ?<br />

• Dans le dernier chapitre, la démarche entreprise vise à investiguer les relations existant<br />

entre la minéralogie <strong>et</strong> les propriétés de <strong>diffusion</strong> d’un cation par une approche<br />

expérimentale menée à l’échelle mésoscopique. Une nouvelle méthode proposée par<br />

Menut <strong>et</strong> al., (2006) perm<strong>et</strong> de quantifier la distribution spatiale d’un ion après <strong>diffusion</strong><br />

couplée à la cartographie <strong>des</strong> minéraux par une technique de microablation laser. Quelles<br />

sont les potentialités de c<strong>et</strong>te méthode en termes de cartographie minérale ? Peut-on<br />

envisager d’autres approches ? Comment interpréter les résultats de <strong>diffusion</strong> à c<strong>et</strong>te<br />

échelle ?


15 CHAPITRE 1<br />

CHAPITRE 1<br />

ACQUISITIO� DE LA DISTRIBUTIO� 2D ET 3D DE LA<br />

I�TRODUCTIO�<br />

MI�ERALOGIE DE L’ARGILITE DE BURE<br />

Afin de mieux comprendre <strong>et</strong> modéliser les propriétés macroscopiques <strong>des</strong> roches<br />

sédimentaires à dominante argileuse, l’étude de leur microstructure est souvent considérée<br />

comme une étape essentielle (Hulbert, 1990). Celle-ci implique en premier lieu l’acquisition<br />

de la distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux les composant qui nécessite (i) d’identifier les<br />

différentes espèces minérales <strong>et</strong> (ii) d’acquérir la géométrie <strong>des</strong> cristaux les constituant. La<br />

quantification de la microstructure nécessite une zone d’étude suffisamment grande pour être<br />

statistiquement représentative de l’ensemble <strong>du</strong> matériau étudié. Peu d’étu<strong>des</strong> quantitatives<br />

sur la microstructure <strong>des</strong> roches sédimentaires riches en minéraux argileux ont jusqu’à présent<br />

été réalisées. La majeure partie <strong>des</strong> difficultés résident en eff<strong>et</strong> <strong>dans</strong> le manque d’efficacité <strong>du</strong><br />

couple résolution/champ de vue <strong>des</strong> techniques d’imagerie conventionnelles comparé à la<br />

granulométrie <strong>des</strong> minéraux étudiés.<br />

En deux dimensions, une large variété de techniques d’imagerie perm<strong>et</strong> de visualiser<br />

spatialement les minéraux composant une roche. Le choix d’une méthode dépend de la taille<br />

<strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s que l’on veut visualiser. Pour l’étude <strong>des</strong> roches sédimentaires à dominante<br />

argileuse les métho<strong>des</strong> de microscopie électronique sont communément utilisées (Krinsley <strong>et</strong><br />

al., 1983 ; Pye and Krinsley, 1984, Reynolds and Gorsline, 1990; Gaucher <strong>et</strong> al., 2004,<br />

Sammartino <strong>et</strong> al., 2003, Dehandschutter, 2004). En microscopie électronique, la distribution<br />

spatiale <strong>des</strong> minéraux peut être acquise par l’analyse (i) <strong>des</strong> rayons X qui perm<strong>et</strong> l’obtention<br />

de cartes de composition élémentaire ou (ii) <strong>des</strong> électrons rétrodiffusés (BSE : Back Scattered<br />

Electron) qui fournit une carte relative <strong>des</strong> numéros atomiques moyens (Golstein <strong>et</strong> al., 1992).<br />

Pour l’analyse <strong>des</strong> rayons X, les différentes cartes de composition élémentaires sont<br />

combinées afin de déterminer la nature <strong>des</strong> espèces minérales relatives à chaque pixel de la


16 CHAPITRE 1<br />

carte (Nicholls and Stout, 1986, Sutherland and Gottlied 1991, Robinson <strong>et</strong> al., 2000, Prêt,<br />

2003, Pownceby, 2007, 2008). L’attribution <strong>des</strong> points à une phase donnée est basée sur la<br />

connaissance <strong>des</strong> formules structurales théoriques <strong>des</strong> minéraux. Pour les matériaux argileux,<br />

l’obtention de nombreux points de mélanges rend cependant difficile la détection précise <strong>des</strong><br />

contours de chaque grain minéral (Prêt, 2003). De plus, afin d’obtenir <strong>des</strong> données<br />

élémentaires quantitatives, plusieurs jours d’analyse sont parfois nécessaires pour acquérir<br />

une carte de quelques mm², ce qui limite la taille <strong>et</strong> le nombre de zones d’étude.<br />

Pour l’analyse <strong>des</strong> électrons rétrodiffusés, la construction de la carte minérale s’effectue par<br />

<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de partitionnement d’images avec pour critère le niveau de gris spécifique de<br />

chaque phase fonction de son numéro atomique moyen (Hall <strong>et</strong> al., 1977, Kahn <strong>et</strong> al., 2002,<br />

Frandrich <strong>et</strong> al., 2007). Le choix de la méthode de segmentation est ensuite adapté au type de<br />

matériau investigué. Les images MEB en mode BSE acquises pour les matériaux composés<br />

d’une large variété de minéraux restent cependant difficiles à partitionner ce qui limite c<strong>et</strong>te<br />

méthode aux roches constituées de quelques phases minérales. De plus, certains minéraux ont<br />

<strong>des</strong> numéros atomiques moyens relativement proches ce qui complexifie d’autant plus leur<br />

identification. Cependant, l’analyse <strong>des</strong> BSE fournit une meilleure résolution que celle <strong>des</strong><br />

rayons X, ce qui perm<strong>et</strong> d’identifier de grains minéraux plus p<strong>et</strong>its (Eberhart, 1989).<br />

L’acquisition rapide <strong>des</strong> cartes (1 à 5 minutes pour une image de 2000 × 2000 pixels) <strong>et</strong> la<br />

construction de mosaïques d’images voisines perm<strong>et</strong>tent également d’investiguer de plus<br />

gran<strong>des</strong> zones (mm²-cm²) en conservant une même résolution. L’argilite <strong>du</strong> Callovo-<br />

Oxfordien étant composée principalement de 4 groupes de minéraux (minéraux argileux,<br />

carbonates, tectosilicates <strong>et</strong> minéraux « lourds », cf. intro<strong>du</strong>ction), l’analyse <strong>des</strong> BSE en MEB<br />

apparaît comme la méthode la plus adaptée afin d’obtenir une quantification bidimensionnel<br />

statistique <strong>des</strong> 4 groupes de minéraux. Néanmoins, il conviendra de définir une méthodologie<br />

de partitionnement de ces images <strong>dans</strong> l’obtention de cartes de minéraux.<br />

La plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> concernant le transport <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> nécessitent cependant la prise en<br />

compte de la géométrie tridimensionnelle <strong>du</strong> réseau poreux. A l’échelle mésoscopique, les<br />

techniques de tomographie d’absorption de rayons X sont les seules à réellement pouvoir<br />

fournir une information continue sur la distribution tridimensionnelle <strong>des</strong> phases minérales<br />

composant un matériau. L’identification spatiale <strong>des</strong> minéraux s’effectue par partitionnement<br />

<strong>des</strong> images composant le volume 3D. Cependant, la plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en tomographie<br />

s’intéressent uniquement aux phases ayant <strong>des</strong> propriétés de composition très contrastés vis-à-<br />

vis <strong>des</strong> autres phases (K<strong>et</strong>cham, 2005 : grenat <strong>dans</strong> <strong>des</strong> schistes; Lenoir, 2006 : pyrite <strong>dans</strong><br />

l’argilite, Pierr<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2002 : macro<strong>porosité</strong> <strong>dans</strong> les sols). L’acquisition de la géométrie


17 CHAPITRE 1<br />

tridimensionnelle réelle d’un matériau par tomographie reste assez peu utilisée <strong>et</strong> nécessite le<br />

développement de métho<strong>des</strong> adaptées de partitionnement d’images. Afin de prendre en<br />

compte, l’organisation spatiale de la microstructure tridimensionnelle d’un matériau, il existe<br />

également différentes métho<strong>des</strong> de modélisation de milieu poreux. Une de ces métho<strong>des</strong><br />

consiste à modéliser la microstructure par <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s géométriques de forme simple. Ces<br />

obj<strong>et</strong>s sont ensuite assemblés de manière à simuler la formation <strong>du</strong> matériau (Vold, 1960,<br />

Coelho <strong>et</strong> al., 1996, Coster <strong>et</strong> al., 2005). La seconde approche consiste à prendre en compte<br />

les paramètres morphologiques <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s à partir de sections 2D (Adler <strong>et</strong> al., 1990, Adler,<br />

1992, Adler and Thovert, 1998, Zhao <strong>et</strong> al., 2007, Wu <strong>et</strong> al., 2006). Ces métho<strong>des</strong> de<br />

modélisation de microstructure ont principalement été développées afin de réaliser <strong>des</strong><br />

simulations de migration de <strong>solutés</strong> <strong>et</strong> de gaz. Bien que représentant statistiquement les<br />

milieux, celles-ci peuvent parfois être différentes selon le type de microstructure considérée<br />

(Kainourgiakis <strong>et</strong> al., 2002, 2005, Zhao <strong>et</strong> al., 2007).<br />

L’objectif de ce chapitre est d’acquérir la distribution bi <strong>et</strong> tridimensionnelle <strong>des</strong> minéraux<br />

de l’argilite de Bure à l’échelle mésoscopique. Dans ce but, <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de segmentation<br />

efficaces <strong>des</strong> images MEB en mode BSE <strong>et</strong> de tomographie d’absorption de rayons X ont été<br />

développées. La microstructure de l’argilite de Bure a ensuite été quantifiée afin de tout<br />

d’abord valider la cohérence <strong>des</strong> segmentations obtenues en MEB BSE <strong>et</strong> tomographie puis<br />

de caractériser sa géométrie.<br />

1 Métho<strong>des</strong><br />

1.1 La microscopie électronique à balayage en mode électrons rétrodiffusés<br />

Le microscope électronique à balayage pro<strong>du</strong>it un faisceau d’électrons bombardant la<br />

matière étudiée. Lors de l’interaction avec celle–ci, la trajectoire <strong>des</strong> électrons est déviée.<br />

L’angle de déflection <strong>des</strong> électrons est décrit par l’équation de Rutherford :<br />

tan( γ / 2)<br />

= Z /( 1,<br />

4 pE)<br />

[1.1]<br />

où Z est le numéro atomique [-], p la distance minimum entre le noyau de la cible <strong>et</strong> l’électron<br />

[L] <strong>et</strong> E l’énergie de l’electron [M.L².T -2 ]. Les électrons rétrodiffusés (BSE : Back Scattered<br />

Electron) correspondent aux électrons déviés avec un angle supérieur à 90° qui émergent à la<br />

surface de la cible. La fraction d’électrons qui interagit de c<strong>et</strong>te façon dépend fortement <strong>du</strong>


18 CHAPITRE 1<br />

numéro atomique moyen de la cible (eq. 1.1). Celui-ci correspond en première approximation<br />

à la concentration massique en chaque élément qui par définition intègre la <strong>porosité</strong> locale.<br />

Une image de la distribution spatiale <strong>des</strong> numéros atomiques moyens est obtenue après<br />

détection <strong>des</strong> électrons rétrodiffusés par un scintillateur. Différents réglages perm<strong>et</strong>tent de<br />

contrôler la qualité <strong>des</strong> images : le temps d’exposition, l’astigmatie, le focus, le contraste <strong>et</strong> la<br />

luminosité… (Reed, 2005). Leur ajustement perm<strong>et</strong> de mieux discriminer les différents<br />

numéros atomiques locaux composant une image. L’obtention de plusieurs images voisines <strong>et</strong><br />

leur recomposition en mosaïque perm<strong>et</strong>tent de visualiser une plus grande zone d’analyse sans<br />

perte de résolution. En complément, la nature <strong>des</strong> phases minérales correspondant à une<br />

gamme de niveaux de gris peut être quantifiée localement en EDS (Energy Dispersive X-ray<br />

Spectroscopy) ou en WDS (Wavelength Dispersive X-ray Spectroscopy) selon les différents<br />

types d’appareils équipant le MEB (cf. Chapitre 3 <strong>et</strong> 5).<br />

1.2 La microtomographie d’absorption de rayons X<br />

Le principe de base de la tomographie d’absorption de rayons X est la réalisation de<br />

radiographies X d’un obj<strong>et</strong> sur une gamme angulaire de 360°. L’image radiographique,<br />

acquise par une caméra CCD placée derrière l’échantillon <strong>dans</strong> un axe [source de rayon<br />

X]/[échantillon], correspond à l’image de l’atténuation <strong>des</strong> rayons X par l’obj<strong>et</strong> traversé. Pour<br />

une source de rayons X monochromatique, la relation entre les intensités <strong>des</strong> rayons incidents<br />

<strong>et</strong> atténués, respectivement I0 <strong>et</strong> I, est fournit par la loi de Beer-Lambert :<br />

I = I<br />

e<br />

-µh<br />

0 ⋅ [1.2]<br />

avec µ le coefficient absorption linéique [L -1 ] <strong>et</strong> h l’épaisseur de l’échantillon [L]. Le<br />

coefficient d’absorption linéique dépend de la densité <strong>et</strong> <strong>du</strong> numéro atomique moyen <strong>du</strong><br />

matériau ainsi que de l’énergie <strong>du</strong> rayon incident (Van Ge<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2001), (Fig. 1.1). Après<br />

acquisition <strong>des</strong> radiographies, un algorithme de reconstruction perm<strong>et</strong> d’obtenir la distribution<br />

tridimensionnelle <strong>des</strong> coefficients d’absorption linéique (Brooks and Di Chiro, 1976; Herman,<br />

1980). Le choix <strong>du</strong> nombre de radiographies est un compromis entre le temps<br />

d’acquisition/reconstruction <strong>et</strong> la qualité <strong>des</strong> images que l’on souhaite obtenir. De manière<br />

courante, 1200 à 1800 radiographies perm<strong>et</strong>tent d’obtenir <strong>des</strong> images reconstruites de qualité<br />

satisfaisante. La tomographie de rayons X fournit ainsi une information sur la minéralogie <strong>et</strong><br />

la <strong>porosité</strong> décrite par le coefficient d’absorption linéique contenu en chaque voxel <strong>du</strong> volume<br />

3D. La distinction <strong>des</strong> différents obj<strong>et</strong>s, n’est alors possible que lorsque les coefficients


19 CHAPITRE 1<br />

d’absorption linéique sont suffisamment contrastés. Pour cela, il est nécessaire d’ajuster<br />

l’énergie <strong>du</strong> faisceau afin d’obtenir un contraste maximum <strong>des</strong> images. L’ajustement de<br />

l’énergie <strong>du</strong> faisceau peut s’effectuer visuellement (Fig. 1.2) ou par calcul théorique <strong>des</strong><br />

coefficients d’absorption linéique de chaque phases (Fig. 1.1) (base de donnée XCOM,<br />

http://physics.nist.gov/Phys-RefData/Xcom/Text/XCOM.html). Notons qu’afin investiguer la<br />

composition minérale de chaque voxel, la tomographie peut être réalisée avec deux énergies<br />

de faisceau (système Dual Energy), ce système perm<strong>et</strong> de calculer la densité <strong>et</strong> le numéro<br />

atomique moyen en chaque voxel (Van Ge<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2001). C<strong>et</strong>te méthode n’est pas d’usage<br />

courant <strong>et</strong> reste donc peu appliquée en pétrographie, citons tout de même Remeysen <strong>et</strong><br />

Swennen (2008) <strong>et</strong> Iovea, <strong>et</strong> al. (sous presse disponible en ligne www.sciencedirect.com).<br />

En complément de la tomographie d’absorption conventionnelle, la technique de tomographie<br />

de contraste de phases perm<strong>et</strong> également d’accroître les possibilités d’identification <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s<br />

en détectant leur contour. C<strong>et</strong>te technique est cependant principalement utilisée pour <strong>des</strong><br />

obj<strong>et</strong>s biologiques en domaine médicale (Jakubek <strong>et</strong> al., 2007).<br />

µ (cm -1 )<br />

Fig.1.1: Courbes <strong>des</strong> coefficients d’atténuation linéique théorique <strong>du</strong> quartz, de la calcite, <strong>et</strong><br />

de l’almandin en fonction de l’énergie <strong>des</strong> rayons X, d’après K<strong>et</strong>cham and Carlson, 2001.<br />

keV


20 CHAPITRE 1<br />

Fig. 1.2 : Influence de l’énergie de faisceau incident sur les contrastes de coefficients<br />

d’atténuations linéiques visualisée à partir de tomographiques (a) 100 keV (b) 200 keV<br />

d’après K<strong>et</strong>cham <strong>et</strong> Carlson, 2001.<br />

Après reconstruction, la qualité <strong>des</strong> images est souvent détériorée par la présence de plusieurs<br />

types d’artefacts inhérents à la méthode (ring artifact, star artifact, beam hardening,…).<br />

La microtomographie (c.-à-d. tomographie dont le champ de vue est d’ordre millimétrique)<br />

sur rayonnement synchrotron bénéficie d’un rayonnement monochromatique avec un haut<br />

flux de photon qui, comparée aux systèmes médicaux <strong>et</strong> de laboratoire (rapport 10 13 entre un<br />

tube de rayons X classique <strong>et</strong> synchrotron SOLEIL, Couprie <strong>et</strong> al., 2007), perm<strong>et</strong> l’acquisition<br />

de radiographies de meilleure qualité avec un rapport signal sur bruit plus important. Sur ce<br />

type d’appareil, l’utilisation de cameras CCD développées spécialement (FreLoN: Fast<br />

Readout Low �oise Camera) perm<strong>et</strong> d’atteindre une résolution maximum de 0,28 µm 3 pour<br />

un champ de vue de 2,7 mm 3 (Boller <strong>et</strong> al., 2006).<br />

1.3 Matériels<br />

C<strong>et</strong>te étude porte sur deux échantillons d’argilite de Bure, HTM 01147 (forage HTM102)<br />

<strong>et</strong> EST 26095 (forage DIR1001) prélevés respectivement à -439 <strong>et</strong> -507 m (côtes forage) <strong>dans</strong><br />

la couche d’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. L’échantillon HTM 01147 a précédemment été<br />

étudié par Sammartino <strong>et</strong> al. (2002) <strong>et</strong> l’échantillon EST 26095 fait partir <strong>des</strong> échantillons<br />

étudiés <strong>dans</strong> le cadre <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> FunMig. Les proportions en minéraux, simplifiés à 3<br />

composantes, ont été estimés à partir de données de diffraction de rayon X, de calcimétrie<br />

Bernard <strong>et</strong> <strong>des</strong> capacités d’échange cationique (CEC) (Bouch<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2000) (analyses<br />

réalisées par ERM) (Tab. 1.1).


21 CHAPITRE 1<br />

Afin de conserver l’argilite <strong>dans</strong> un état textural proche de celui in situ, les échantillons<br />

ont été imprégnés <strong>et</strong> polymérisés à cœur avec la résine MMA (Sammartino <strong>et</strong> al., 2002). Une<br />

fois imprégnés, les matériaux acquièrent alors une consistance solide limitant leur<br />

détérioration au cours de leur préparation pour les étu<strong>des</strong> en microscopie électronique <strong>et</strong><br />

microtomographie. La méthode d’imprégnation MMA sera exposée en détails <strong>dans</strong> le chapitre<br />

2. Des observations MEB ont été réalisées pour les deux échantillons. L’étude en<br />

microtomographie porte uniquement sur l’échantillon EST 26095.<br />

Référence<br />

Tab. 1.1: Proportions en minéraux majeurs pour les échantillons EST 26095 <strong>et</strong> HTM 01147.<br />

2 Résultats de l’acquisition <strong>des</strong> images<br />

Proportion relatives (%)<br />

Phyllosilicates Tectotsilicates Carbonates<br />

2.1 Microscopie électronique à balayage en mode BSE<br />

Carbonates par<br />

Calcimétrie<br />

EST 26095 37±9 19±7 44±9 43<br />

HTM 01147 15±5 25±5 60±5 53<br />

Les cartographies en microscopie électronique à balayage sont réalisées sur <strong>des</strong> sections<br />

polies (carbure de silicium puis diamant). Les images BSE ont été acquises avec un MEB<br />

JEOL-JSM-5600LV pour une tension d’accélération de 15 keV <strong>et</strong> un temps de pose de 133<br />

secon<strong>des</strong>. C<strong>et</strong> appareil fournit <strong>des</strong> images composées de 1280 × 960 pixels codées en 256<br />

niveaux de gris (images 8 bits). Le contraste <strong>et</strong> la brillance ont été réglés de manière à ce que<br />

le niveau de gris <strong>des</strong> minéraux « lourds » soit saturé <strong>dans</strong> les blancs (niveau 255) <strong>et</strong> celui de la<br />

macro<strong>porosité</strong> <strong>dans</strong> les noirs (niveau 0). La figure 1.3 montre une image <strong>et</strong> une mosaïque<br />

d’images obtenues respectivement pour l’échantillon HTM 01147 <strong>et</strong> EST 26095. Du plus clair<br />

au plus foncé, on distingue les minéraux lourds, les carbonates, les tectosilicates que l’on<br />

nommera « quartz » par la suite (les feldspaths représentant moins de 2%), la matrice<br />

argileuse <strong>et</strong> les macropores. Les zones noires (faibles intensités <strong>du</strong> signal BSE) présentent sur<br />

l’image peuvent parfois être <strong>des</strong> poussières de carbones déposées à la surface <strong>des</strong> échantillons<br />

lors de la métallisation. Il est à noter que l’auréole noire visible autour <strong>des</strong> quartz peut être<br />

<strong>du</strong>e à un eff<strong>et</strong> topographique (cf. chapitre 4). Les grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz sont


22 CHAPITRE 1<br />

englobés <strong>dans</strong> une matrice composée de minéraux argileux, celle-ci contient également <strong>des</strong><br />

grains de carbonates micritiques (taille inférieure à quelques microns). Les grains de quartz <strong>et</strong><br />

la matrice argileuse présentent <strong>des</strong> niveaux de gris relativement proches. L’échantillon HTM<br />

01147 présente visuellement une granulométrie <strong>des</strong> minéraux non argileux plus élevée que<br />

l’échantillon EST 26095.<br />

(b)<br />

(a)<br />

Carbonate<br />

Carbonate<br />

250 µm<br />

Quartz<br />

Minéraux lourds<br />

Fig. 1.3 : Images MEB en mode électrons rétrodiffusés acquises pour (a) HTM 01147<br />

grossissement × 100 (1 µm/pixel) <strong>et</strong> (b) EST 26095 grossissement × 350 (0,3 µm/pixel).<br />

L’image (b) est constituée de 12 images voisines assemblées sous Photoshop ® pour former<br />

une mosaïque d’images (4500 × 2400 pixels).<br />

Macropore<br />

Matrice<br />

argileuse<br />

Quartz<br />

300 µm


23 CHAPITRE 1<br />

2.2 Microtomographie de rayon X<br />

Les volumes 3D ont été acquis à partir de cylindres de 1,4 mm de diamètre micro-carottés<br />

à sec à partir de l’échantillon imprégné. Les analyses microtomographiques ont été réalisées<br />

sur la ligne ID 19 de l’European Synchrotron Facility Radiation (ESRF). Une énergie de<br />

faisceau incident de 20,5 keV <strong>et</strong> une résolution de 0,7 x 0,7 x 0,7 µm 3 /voxel ont été utilisées.<br />

Des volumes de 2048 3 voxels sont obtenus après reconstruction. Les images obtenues à<br />

l’ESRF initialement codées en 32 bits (4,2 millions niveaux de valeurs possibles) sont<br />

recadrées en 8 bits (256 niveaux) afin de ré<strong>du</strong>ire les ressources mémoires informatiques<br />

nécessaires à leur étude (images 32 bits de taille 2048 3 ⇒ 34Go ; images 8 bits ⇒ 8,5 Go)<br />

(Annexe 1, logiciel 1). La transformation s’effectue linéairement à partir <strong>des</strong> valeurs<br />

minimum <strong>et</strong> maximum obtenues en 32 bits. C<strong>et</strong>te partie de l’étude a été réalisée en<br />

collaboration avec la société Etude Recherche Matériaux (ERM) <strong>dans</strong> le cadre de FunMig.<br />

La figure 1.4 montre <strong>des</strong> coupes 2D <strong>et</strong> un bloc 3D de l’échantillon EST 26095. Le<br />

cylindre d’argilite présente une zone endommagée <strong>du</strong>e au micro-carottage (Fig. 1.4a). C<strong>et</strong>te<br />

zone a été logiquement exclue de nos analyses. Visuellement, les images sont plus bruitées<br />

que celles obtenues en microscopie électronique (Fig. 4b). Comme pour les images MEB en<br />

mode BSE, on distingue <strong>du</strong> plus clair au plus foncé, les minéraux « lourds », les carbonates,<br />

les quartz, la matrice argileuse <strong>et</strong> les macropores. Les macropores <strong>et</strong> les minéraux lourds sont<br />

clairement identifiables. Comparativement aux images MEB en mode BSE, les contours <strong>des</strong><br />

carbonates sont moins bien définis. Les quartz sont visuellement difficiles à séparer de la<br />

matrice argileuse. En eff<strong>et</strong>, hormis l’énergie <strong>du</strong> faisceau incident, la technique de<br />

microtomographie n’offre pas de fortes possibilités de réglages. Les images finalement<br />

obtnues sont ainsi faiblement contrastées (µquartz ≈ µargile). La segmentation <strong>des</strong> images de<br />

microtomographie paraît à priori plus complexe que pour celles acquises en microscopie<br />

électronique.


24 CHAPITRE 1<br />

(a)<br />

Zone endommagée<br />

Fig. 1.4 : Résultats obtenus en microtomographie synchrotron (Ligne ID 19 ESRF) pour<br />

l’échantillon EST 26095, visualisés (a) sur une coupe 2D, (b) coupe 2D d’une région d’intérêt<br />

<strong>et</strong> (c) cube d’argilite visualisé en 3D.<br />

3 Partitionnement <strong>des</strong> images<br />

3.1 Considérations minéralogiques<br />

Quartz<br />

Carbonates<br />

Zone intacte 500 µm Matrice argileuse 50 µm<br />

(b)<br />

Minéraux<br />

lourds<br />

Quartz<br />

(c)<br />

50 µm<br />

Carbonates<br />

Matrice argileuse<br />

A partir <strong>des</strong> images visualisées précédemment, nous avons r<strong>et</strong>enu 2 critères qui<br />

perm<strong>et</strong>tront la segmentation <strong>des</strong> images d’argilite acquises en MEB BSE <strong>et</strong> en<br />

microtomographie: (i) le niveau de gris <strong>des</strong> minéraux qui varie en fonction de leur<br />

composition élémentaire <strong>et</strong> (ii) leur granulométrie. En eff<strong>et</strong>, les grains de quartz <strong>et</strong> carbonates


25 CHAPITRE 1<br />

ayant une taille supérieure aux minéraux argileux, ils forment <strong>des</strong> zones homogènes de faibles<br />

variations locales de niveaux de gris.<br />

3.2 Techniques de segmentation<br />

Les métho<strong>des</strong> de partitionnement d’images utilisent <strong>des</strong> approches basées sur <strong>des</strong><br />

informations globales <strong>et</strong>/ou locales de l’image. Les métho<strong>des</strong> globales synthétisent<br />

l’information contenue <strong>dans</strong> toute l’image alors que les métho<strong>des</strong> locales utilisent les<br />

informations contenues au voisinage de chaque pixel indépendamment <strong>des</strong> autres parties de<br />

l’image.<br />

3.2.1 Les métho<strong>des</strong> globales<br />

Supposons qu’une image composée de N × M pixels, codés sur L niveaux (0, ..., L-1) est<br />

représentée par une fonction intensité f(x,y) où chaque pixel est défini par ses coordonnées<br />

spatiales x <strong>et</strong> y. L’histogramme de niveaux de gris H(L) constitue la plus simple<br />

représentation 1D de l’information fréquentielle <strong>des</strong> intensités contenues <strong>dans</strong> l’image<br />

numérique. Classiquement, son étude perm<strong>et</strong> de définir le nombre de composants représentés<br />

sur l’image, si un mode est associé à chaque composant. Dans ce cas, la détermination de<br />

bornes perm<strong>et</strong> d’obtenir une segmentation correcte de l’image. Différentes métho<strong>des</strong><br />

s'appuyant sur l'aspect morphologique de l'histogramme perm<strong>et</strong>tent une segmentation<br />

automatisée de l’image (Kapur <strong>et</strong> al., 1981; Wen-Hsiang Tsai 1985; Otsu 1979). Ces<br />

métho<strong>des</strong> s’avèrent efficaces lorsque les composantes sont relativement bien séparées, sinon<br />

elles in<strong>du</strong>isent une sur- ou sous- segmentation locale <strong>des</strong> différents ensembles. La<br />

décomposition de l’histogramme en une somme de gaussiennes perm<strong>et</strong> par exemple une<br />

quantification <strong>des</strong> teneurs de chaque ensemble.<br />

3.2.2 Préfiltrage par métho<strong>des</strong> locales<br />

Dans le but d’améliorer la qualité de la segmentation, les images peuvent être modifiées<br />

par une opération de filtrage. Les filtres modifient les valeurs de chaque pixel de l’image à<br />

partir de paramètres calculés sur son voisinage de pixels. Les fonctions moyenne, variance,<br />

médian, minima, maxima <strong>et</strong> « flou gaussien » sont usuellement utilisées pour filtrer une image.<br />

Par c<strong>et</strong>te opération, l’image f(x,y) est transformée en une nouvelle image g(x,y). Les filtres


26 CHAPITRE 1<br />

sont également définis par la taille (c.-à-d. la taille <strong>du</strong> voisinage de pixel sur lequel est<br />

appliqué l’opération) <strong>et</strong> la géométrie (carrée, circulaire…) <strong>du</strong> masque de mesure <strong>et</strong> le nombre<br />

d’itérations (c.-à-d. le nombre de fois consécutives ou l’opération est appliquée avec un<br />

masque de mesure identique). Pour un volume tridimensionnel, le masque de mesure peut être<br />

calculé en 2 ou 3 dimensions. Pour c<strong>et</strong>te étude les images filtrées seront notées : type de filtre-<br />

géométrie <strong>du</strong> masque de mesure-taille <strong>du</strong> masque de mesure (en pixels)-nombre d’itérations.<br />

La segmentation de l’image originale f(x,y) peut alors s’effectuer uniquement à partir de g(x,y)<br />

ou en combinaison avec l’image originale.<br />

3.2.3 La ligne de partage <strong>des</strong> eaux<br />

La méthode de segmentation par ligne de partage <strong>des</strong> eaux (LPE), employée pour la<br />

segmentation d’images en niveau de gris, utilise les informations locales de l’image. L'idée de<br />

c<strong>et</strong>te méthode est de considérer l’image en niveaux de gris comme un relief topographique<br />

divisé en plusieurs bassins versants (Vincent and Soille, 1991). A partir de c<strong>et</strong>te<br />

représentation, l’indentification <strong>des</strong> lignes partages <strong>des</strong> eaux s’effectue classiquement par un<br />

algorithme d’inondation (Fig. 1.5). Lorsque l’image à segmenter est bruitée, la méthode de<br />

LPE con<strong>du</strong>it à une surestimation <strong>du</strong> nombre de bassins, <strong>du</strong>e à un nombre trop important de<br />

minima. Afin de ré<strong>du</strong>ire ce nombre, un préfiltrage <strong>des</strong> images (par un filtre gaussien en<br />

générale) visant à niveler les niveaux de gris avant LPE est nécessaire. Le choix <strong>des</strong><br />

paramètres <strong>du</strong> filtre va déterminer le nombre de bassins finalement obtenus. Une fois les<br />

bassins définis, il est possible de conserver uniquement ceux correspondant à une gamme de<br />

niveaux de gris sur l’image initiale. Le nombre d’obj<strong>et</strong>s (c.-à-d. le nombre de bassins)<br />

finalement identifiés peut également être ré<strong>du</strong>it par l’utilisateur; par exemple à partir de leur<br />

taille. La segmentation par LPE implique donc un nombre important d’interventions de<br />

l’utilisateur. La combinaison finale <strong>des</strong> différents paramètres s’effectue la plupart <strong>du</strong> temps<br />

par essais-erreurs pour éviter une sur- ou sous- segmentation de l’image (Barraud, 2006).<br />

C<strong>et</strong>te approche a été éten<strong>du</strong>e aux volumes 3D, ou chaque obj<strong>et</strong> décrit une région d’influence<br />

tridimensionnelle.


27 CHAPITRE 1<br />

(a) Minima locaux<br />

(b)<br />

(c) (d)<br />

(e) (f)<br />

Fig. 1.5 Schéma d’une segmentation ligne de partage <strong>des</strong> eaux à partir de l’algorithme<br />

d’inondation (a) l’image à segmenter est considérée comme un relief topographique, les<br />

minima locaux sont ensuite identifiés (le minimum local est le point le plus bas que l’on peut<br />

atteindre sans être obligé de remonter) (b) <strong>et</strong> (c) immersion par les minima locaux (d) <strong>et</strong> (e)<br />

lorsque les eaux provenant de deux bassins se rencontrent, une digue est construite pour que<br />

celles-ci ne se mélangent pas (f) à la fin de l’immersion l’ensemble <strong>des</strong> digues constitue la<br />

ligne de partage <strong>des</strong> eaux. C<strong>et</strong> algorithme est transposable en 2D <strong>et</strong> 3D. Le choix <strong>des</strong> points<br />

d’entrée d’eaux (marqueurs) peut également être défini par l’utilisateur, on parle alors<br />

d’algorithme LPE par imposition de marqueurs.<br />

3.2.4 Histogramme à deux dimensions<br />

Lignes de partage <strong>des</strong> eaux<br />

(f)<br />

L’histogramme 2D de fréquence de niveaux de gris est un tableau de taille L × L avec<br />

pour entrée le nombre d’occurrence <strong>des</strong> paires (f(x,y) : image originale ; g(x,y) : image filtrée).<br />

Eau<br />

L’utilisation de c<strong>et</strong> histogramme perm<strong>et</strong> de séparer, les pixels qui ont les mêmes niveaux de


28 CHAPITRE 1<br />

gris mais pas le même voisinage (Abutaleb, 1985). La seconde étape de la segmentation<br />

consiste à identifier les pixels appartenant à un ensemble défini sur l’histogramme 2D. Pour<br />

cela, l’histogramme 2D est transformé en une image de taille L × L par conversion <strong>des</strong><br />

fréquences en niveaux de gris. Le codage de l’image peut s’effectuer par une fonction linéaire<br />

ou logarithme. L’image topographique en niveau de gris de l’histogramme peut ensuite être<br />

partitionnée par la méthode LPE. Les zones d’influences obtenues sont ensuite identifiées<br />

pour chaque pixel de l’image originale à partir <strong>des</strong> positions f(x,y), g(x,y) (Fig. 1.9). Le calcul<br />

d’histogramme 2D est transposable aux volumes par un calcul de la seconde dimension de<br />

l’histogramme avec un filtre utilisant un masque de mesure tridimensionnel.<br />

La moyenne locale (Li <strong>et</strong> al., 1996, Yonekura and Facon, 2003) <strong>et</strong> le gradient local (Park<br />

and Bajaj, 2007) sont les paramètres locaux les plus utilisés pour l’image filtrée constituant la<br />

deuxième dimension de l’histogramme 2D. En combinaison avec la variance, on identifie le<br />

contour <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s. La méthode s’avère cependant difficile à m<strong>et</strong>tre en œuvre pour <strong>des</strong> images<br />

ayant un nombre élevé de composantes. Bien que, classiquement utilisée pour la moyenne <strong>et</strong><br />

le gradient local, c<strong>et</strong>te approche peut être éten<strong>du</strong>e à tous types de couples image filtrée/image<br />

originale. Le choix <strong>du</strong> type de filtre, la taille <strong>du</strong> masque de mesure <strong>et</strong> le nombre d’itérations<br />

utilisés pour la seconde dimension de l’histogramme ont cependant été peu étudiés <strong>dans</strong> la<br />

littérature.<br />

De nombreux filtres plus complexes perm<strong>et</strong>tent cependant d’accroître les potentialités de<br />

la méthode. A ce titre, le filtre Nagao remplace le niveau de gris de chaque pixel par la<br />

moyenne de son voisinage le plus homogène (variance minimale) (Nagao and Matsuyama,<br />

1979) (Fig. 1.6). Ce filtre perm<strong>et</strong> un lissage de l'image en conservant le contour <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s.<br />

Pour les images couleurs RVB, l’utilisation d’histogramme d’occurrence 3D rouge, vert <strong>et</strong><br />

bleu perm<strong>et</strong> d’obtenir une segmentation <strong>des</strong> principaux obj<strong>et</strong>s de couleur composant une<br />

image (Park <strong>et</strong> al., 1998)


29 CHAPITRE 1<br />

(a) (b)<br />

Fig. 1.6. Schéma <strong>du</strong> filtre Nagao (taille de masque =5 pixels) (a) calcul de la variance sur<br />

différents voisinages <strong>du</strong> pixel central i, comparaison de toutes les variances calculées <strong>et</strong><br />

remplacement de la valeur <strong>du</strong> pixel i par la moyenne <strong>du</strong> voisinage de plus faible variance (b)<br />

répétition de procé<strong>du</strong>re au pixel j. Le filtre Nagao implique un masque de mesure carré.<br />

3.2.5 Logiciels utilisés <strong>et</strong> développés<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te étude, le calcul <strong>des</strong> histogrammes 2D à partir de deux images ainsi que<br />

l’identification <strong>des</strong> ensembles partitionnés <strong>des</strong> zones (Annexe 1, logiciel 2), le calcul <strong>du</strong> filtre<br />

Nagao en 3 dimensions (Annexe 1, logiciel 3), les calculs <strong>des</strong> variances conditionnelles 2D <strong>et</strong><br />

3D ont été implémentés en programmation C++ (Annexe 1 logiciel 4). Les autres calculs ont<br />

été réalisés à partir <strong>des</strong> logiciels Aphelion®, ImageJ <strong>et</strong> Micromorph®. Les volumes 3D sont<br />

visualisés avec le logiciel Amira®.<br />

3.3 Outils d’analyse<br />

Variance V1 <strong>du</strong><br />

masque de mesure 1<br />

Pixel i<br />

Variance V2 <strong>du</strong><br />

masque de mesure 2<br />

Pixel j<br />

La qualité <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de segmentation peut être évaluée visuellement lorsque les obj<strong>et</strong>s<br />

à identifier sont eux-mêmes distinguables de visu. Pour les images acquises en<br />

microtomographie c<strong>et</strong>te approche apparaît difficile. Afin de comparer la segmentation 3D à<br />

celle obtenue pour les images MEB en mode BSE, <strong>des</strong> outils d’analyse ont été mis en œuvre.<br />

L’utilisation de ces outils perm<strong>et</strong>tra également de quantifier morphologiquement la<br />

microstructure de l’argilite. Visuellement sur les images MEB en mode BSE <strong>et</strong> de<br />

microtomographie, les grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates apparaissent indivi<strong>du</strong>alisés, de ce fait<br />

leur géométrie pourra être étudiée indivi<strong>du</strong>ellement. C<strong>et</strong>te étude consiste <strong>dans</strong> un premier<br />

temps à analyser paramétriquement chaque grain (surface, orientation, longueur maximum <strong>et</strong><br />

minimum). A partir de ces paramètres, différents indices de forme fournissent <strong>des</strong>


30 CHAPITRE 1<br />

informations complémentaires sur la morphologie <strong>des</strong> grains (compacité, aspect ratio,<br />

convexité, élongation, …). L’indice d’anisotropie d’orientation A [-] <strong>du</strong> matériau est défini<br />

comme:<br />

�b.<br />

de grains <strong>dans</strong> la direction d 'orientation<br />

Max.<br />

A = [1.3]<br />

�b.<br />

de grains <strong>dans</strong> la direction d 'orientation<br />

Min.<br />

Les longueurs maximum <strong>et</strong> minimum de chaque grain ont été obtenues à partir de la<br />

procé<strong>du</strong>re ellipse fitting 2D <strong>du</strong> logiciel ImageJ (Rasband, 2005). Pour les volumes 3D, les<br />

images sont analysées les unes après les autres <strong>dans</strong> un plan choisi. La procé<strong>du</strong>re ellipse<br />

fitting utilise un ajustement en moindre carré <strong>des</strong> coordonnées (x,y) de chaque grain à ceux<br />

d’une ellipse. L’orientation <strong>et</strong> les longueurs minimum (l1) <strong>et</strong> maximum (l2) de l’ellipse sont<br />

déterminées par c<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re (Fig. 1.6). Le paramètre d’élongation e =l1/l2 a ensuite été<br />

calculé pour chaque grain. La figure 1.7 représente la signification visuelle <strong>du</strong> paramètre<br />

d’élongation e.<br />

Fig. 1.6 : Représentation schématique de la procé<strong>du</strong>re ellipse fitting <strong>du</strong> logiciel ImageJ.<br />

L’orientation de l’ellipse est obtenue à partir de l’intersection de l’axe de longueur maximum<br />

(l1) avec l’axe de référence (r).<br />

0,4<br />

Fig. 1.7 : Représentation visuelle <strong>du</strong> paramètre d’élongation e.<br />

0,6 0,7 1


31 CHAPITRE 1<br />

4 Résultats de la segmentation<br />

Due à la relative similitude <strong>des</strong> informations contenues <strong>dans</strong> les images obtenues au MEB<br />

en mode BSE <strong>et</strong> tomographie, l’étude concernant le choix de la méthode de segmentation <strong>des</strong><br />

images de tomographie a été effectuée en fonction <strong>des</strong> résultats obtenus pour l’image MEB en<br />

mode BSE. Celle-ci a été réalisée pour l’image de la figure 3a pour l’échantillon HTM 00147<br />

(Fig. 1.3a).<br />

4.1 Segmentation par histogrammes 1D <strong>et</strong> 2D<br />

Cinq composantes correspondant aux macropores, matrice argileuse, quartz, carbonates <strong>et</strong><br />

minéraux lourds sont à identifier sur l’histogramme de niveaux de gris (Fig. 1.8). Les gammes<br />

de niveaux de gris associées à chacune de ses composantes carbonates, quartz, matrice<br />

argileuse <strong>et</strong> macropores ne sont pas clairement dissociées. Les minéraux lourds sont eux<br />

saturés <strong>dans</strong> les blancs <strong>et</strong> les macropores <strong>dans</strong> les noirs. La segmentation par sélection de<br />

bornes sur histogramme 1D n’est possible pas pour identifier ces familles de minéraux<br />

Fig. 1.8 : Histogramme de niveaux de gris de l’image MEB en mode BSE de l’échantillon<br />

HTM 01147.<br />

Nombre de pixels<br />

Macropores<br />

14000<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

Matrice<br />

argileuse<br />

Quartz<br />

0 50 100 150 200 250<br />

niveau de gris<br />

Carbonates<br />

Minéraux<br />

lourds<br />

La procé<strong>du</strong>re de segmentation par histogrammes 2D est présentée sur la figure 1.9. Les<br />

filtres moyens <strong>et</strong> Nagao ont été utilisés pour la deuxième dimension de l’histogramme 2D.


32 CHAPITRE 1<br />

L’image topographique de l’histogramme 2D montre une répartition logique <strong>des</strong> points autour<br />

de la droite N(x,y=x) (Fig. 1.9). Les pixels situés sur c<strong>et</strong>te droite possèdent les mêmes<br />

niveaux de gris que leur voisinage de pixels. Ainsi, chaque composante de l’image à<br />

segmenter montre une région d’influence sur l’image topographique centrée sur la droite<br />

N(x,y=x). Les points s’éloignant de c<strong>et</strong>te droite correspondent aux pixels ayant les niveaux de<br />

gris d’un ensemble donné mais contenu <strong>dans</strong> un voisinage de pixels d’un autre ensemble.<br />

Pour c<strong>et</strong>te étude, nous nous sommes intéressés au type <strong>et</strong> à la taille <strong>du</strong> masque de mesure<br />

de l’image filtrée. Le filtre moyen a été utilisé pour <strong>des</strong> tailles de masque de rayon 0,5, 1, 2 <strong>et</strong><br />

4 pixels (masque circulaire défini par le logiciel ImageJ) <strong>et</strong> le filtre Nagao pour <strong>des</strong> tailles de<br />

masques de 3 <strong>et</strong> 5 avec 1 <strong>et</strong> 2 itérations. Afin d’obtenir une meilleure représentation <strong>des</strong><br />

histogrammes 2D, ceux-ci ont été convertis en images couleur à partir d’une conversion <strong>des</strong><br />

valeurs par une échelle logarithmique utilisant les ban<strong>des</strong> rouges, vertes <strong>et</strong> bleues (Bright,<br />

1995) (Fig. 1.10).


33 CHAPITRE 1<br />

Image originale<br />

Image filtrée<br />

(4)<br />

Matrice<br />

argileuse<br />

Carbonate<br />

s<br />

Macropores<br />

Quartz<br />

Minéraux<br />

lourds<br />

Image originale<br />

Fig. 1.9 : Procé<strong>du</strong>re de partitionnement d’une image par la méthode d’histogramme 2D. La<br />

méthode se divise en plusieurs étapes : (1) construction de l’histogramme 2D de niveaux de<br />

gris à partir de l’image originale <strong>et</strong> de l’image filtrée (ici Nagao de taille 5 avec 2 itérations)<br />

(2), construction de l’image en niveaux de gris de l’histogramme 2D, (3) segmentation de<br />

l’image par la méthode <strong>des</strong> bassins versant (rouge : ligne de partage <strong>des</strong> eaux ; bleu :<br />

marqueurs initiaux), (4) attribution <strong>des</strong> phases minérales pour chaque bassin <strong>et</strong> (5)<br />

identification <strong>des</strong> phases sur l’image originale.<br />

0<br />

(1)<br />

0<br />

Image filtrée<br />

(5)<br />

(3)<br />

255<br />

0<br />

255<br />

255<br />

0<br />

Image filtrée g(x,y)<br />

(2)<br />

Nombre de pixels<br />

255<br />

Image<br />

originale<br />

f(x,y)


34 CHAPITRE 1<br />

Pour le filtre moyen, l’accroissement de la taille <strong>du</strong> filtre s’accompagne d’un resserrement de<br />

<strong>des</strong> valeurs sur l’axe Y de l’histogramme g(x,y). Ceci améliore la dissociation de la<br />

composante carbonates, cependant quartz <strong>et</strong> matrice argileuse ne sont toujours pas<br />

dissociables visuellement. Avec le filtre �agao-5-2, la composante quartz se dissocie de la<br />

composante matrice argileuse. La région <strong>des</strong> carbonates est elle clairement différentiée. Les<br />

d’histogramme 2D convertis en images niveaux de gris ont été segmentés par la méthode LPE.<br />

Ceux-ci ont été partitionné en 5 régions : macropores, matrice argileuse, quartz, calcite,<br />

minéraux lourds.<br />

g(x,y)<br />

f(x,y)<br />

Moyen-circulaire-0,5-1<br />

Moyen-circulaire-4-1<br />

Moyen-circulaire-1-1 Moyen-circulaire-2-1<br />

�agao-3-1<br />

�agao-3-2<br />

Max Nombre de pixels<br />

�agao-5-1 �agao-5-2<br />

Fig. 1.10: Influence <strong>du</strong> type de filtre, de la taille <strong>du</strong> masque de mesure <strong>et</strong> <strong>du</strong> nombre<br />

d’itérations pour la deuxième composante g(x,y) de l’histogramme 2D. Les bassins versants<br />

calculés pour chaque histogramme 2D sont présentés en rouge.<br />

Min


35 CHAPITRE 1<br />

Après identification sur l’image originale, les teneurs en chaque phase ont ensuite été<br />

quantifiées. Celles-ci ont été comparées aux résultats obtenus par un seuillage de<br />

l’histogramme 1D (i) par bornes (macropores 0, matrice argileuse 1 à 68 quartz : 69 à 103<br />

carbonates : 104 à 254 : minéraux lourds 255) <strong>et</strong> (ii) par la méthode de décomposition en<br />

somme de gaussiennes (Tab. 1.2). Le filtre moyen in<strong>du</strong>it une segmentation plus importante<br />

<strong>des</strong> quartz que <strong>des</strong> carbonates, inversement à l’eff<strong>et</strong> pro<strong>du</strong>it par le filtre Nagao.<br />

L’augmentation de la taille <strong>du</strong> filtre pour le filtre moyen a pour conséquence de ré<strong>du</strong>ire la<br />

teneur en quartz. Pour le filtre Nagao, l’augmentation <strong>du</strong> nombre d’itérations <strong>et</strong> de la taille <strong>du</strong><br />

filtre s’accompagne d’une diminution de la teneur en quartz avec une augmentation de la<br />

teneur en carbonates.<br />

Méthode de segmentation Quartz Carbonates<br />

1D 34,72 32,24<br />

Gaussien 30,5 31,5<br />

2D: Moyenne 0,5 41,73 30,92<br />

2D: Moyenne 1 35,64 30,84<br />

2D: Moyenne 2 31,66 30,16<br />

2D: Moyenne 4 30,18 30,24<br />

2D: Nagao 3-1 34,08 34,82<br />

2D: Nagao 3-2 31,56 34,84<br />

2D: Nagao 5-1 30,30 35,88<br />

2D: Nagao 5-2 28,91 36,88<br />

LPE sur l’image variance 15,7 -<br />

Tab. 1.2: Teneurs en quartz <strong>et</strong> carbonates obtenues par les différentes métho<strong>des</strong> de<br />

segmentation.<br />

Les distributions de niveaux de gris obtenues pour les carbonates, quartz <strong>et</strong> matrices<br />

argileuses avec les filtres moyen-circulaire-4-1 <strong>et</strong> �agao-5-2 sont présentées sur la figure 1.11.<br />

Celles-ci sont comparées à une décomposition en somme de gaussiennes de l’histogramme<br />

1D pour les composantes matrice argileuse, quartz <strong>et</strong> carbonates (cf. Fig. 8). L’utilisation


Nombre de pixels [-]<br />

Nombre de pixels<br />

36 CHAPITRE 1<br />

d’histogrammes 2D montre qu’il est possible de repro<strong>du</strong>ire <strong>et</strong> d’obtenir une distribution<br />

unimodale de chaque composante. Pour le filtre �agao-5-2, les distributions en quartz <strong>et</strong><br />

carbonates présentent un comportement asymétrique. Ceci montre qu’il est possible de<br />

segmenter <strong>des</strong> pixels comme étant <strong>des</strong> carbonates ou <strong>des</strong> quartz bien que leurs niveaux de gris<br />

soient relativement éloignés <strong>du</strong> niveau de gris modal <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz. Pour ces<br />

pixels, c’est la distribution <strong>des</strong> niveaux de gris de leur voisinage quantifié par la moyenne <strong>et</strong> la<br />

variance qui conditionne leur segmentation.<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

0<br />

0 50 100 150 200 0 50 100 150 200<br />

niveau de gris<br />

niveau de gris<br />

Niveau de gris [-]<br />

MATRICE<br />

ARGILEUSE<br />

Nombre Nombre de de pixels pixels [-]<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

0<br />

histogramme 2D:Moyenne 4<br />

histogramme 2D: Nagao 5:2<br />

Décomposition<br />

0 50 100 150 200<br />

niveau de gris<br />

Fig. 1.11 : Histogrammes de niveaux de gris <strong>des</strong> pixels appartenant (a) à la matrice argileuse,<br />

(b) aux quartz <strong>et</strong> (c) aux carbonates après segmentation par la technique d’histogramme 2D.<br />

Les histogrammes sont comparés à ceux d’une décomposition par somme de gaussiennes de<br />

l’histogramme 1D de la figure 1.8.<br />

Nombre de pixels [-]<br />

Nombre de pixels<br />

14000<br />

12000<br />

10000<br />

8000<br />

6000<br />

4000<br />

2000<br />

1D<br />

CARBONATES<br />

Niveau de gris [-]<br />

Niveau de gris [-]<br />

QUARTZ


37 CHAPITRE 1<br />

La figure 1.12 présente les cartes simplifiées de groupes de minéraux (5 composantes)<br />

obtenues par les différentes métho<strong>des</strong> de segmentation <strong>et</strong> visualisées pour une région d’intérêt.<br />

Premièrement, par rapport à la segmentation par bornes à partir de l’histogramme 1D, la<br />

segmentation par histogramme 2D montre une ré<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> zones isolées à l’intérieur de<br />

chaque phase minérale. Naturellement, celles-ci diminuent avec l’augmentation de la taille <strong>du</strong><br />

masque utilisé pour l’image filtrée.<br />

Pour le filtre moyen, la présence de phase « quartz » autour <strong>des</strong> carbonates est<br />

systématiquement observée. La matrice argileuse possédant un niveau de gris légèrement plus<br />

faible que celui <strong>du</strong> quartz, le filtre moyen con<strong>du</strong>it à un niveau de gris intermédiaire équivalent<br />

à celui <strong>des</strong> quartz à l’interface matrice argileuse-carbonates. C<strong>et</strong>te zone est ensuite attribuée<br />

au quartz, lors <strong>du</strong> partitionnement de l’image de l’histogramme 2D augmentant ainsi la teneur<br />

mesurée (Tab 1.2).<br />

Le filtre Nagao calcule quant à lui la moyenne pour la région de plus faible variance, ce qui<br />

perm<strong>et</strong> d’éliminer l’artefact observé pour le filtre moyen. L’utilisation <strong>du</strong> filtre Nagao pour la<br />

construction de l’histogramme 2D pro<strong>du</strong>it donc une meilleure segmentation de l’image où<br />

l’intérieur <strong>et</strong> le contour <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> quartz sont bien définis. On note cependant une<br />

légère sur-segmentation <strong>du</strong> contour <strong>des</strong> carbonates pour un masque de mesure de grande taille<br />

(Fig. 1.12 <strong>et</strong> Tab. 2.2). Il convient donc d’ajuster la taille <strong>du</strong> masque de mesure à celle <strong>des</strong><br />

obj<strong>et</strong>s que l’on désire partitionner.<br />

Cependant, en examinant les images segmentées, il est clair qu’il existe un nombre important<br />

de p<strong>et</strong>its grains de quartz à l’intérieur de la matrice argileuse dont l’existence réelle paraît<br />

incertaine car les teneurs en quartz obtenues par quantification sur roche totale avec la<br />

méthode qui utilise les données croisées de diffraction <strong>des</strong> rayons X, CEC <strong>et</strong> calcimétrie<br />

Bernard (Tab. 1.1) sont significativement inférieures à celles obtenues par segmentation<br />

d’images (Tab. 1.2). De plus, bien que visuellement satisfaisantes, les teneurs en carbonates<br />

sont inférieures à celles acquises par quantification sur roche totale. Mais ceci peut<br />

s’expliquer par la présence de grains de micrite (carbonates de p<strong>et</strong>ites tailles) <strong>dans</strong> la matrice<br />

argileuse non différentiables à c<strong>et</strong>te résolution. C<strong>et</strong> échantillon montre également <strong>des</strong><br />

hétérogénéités locales de teneur en carbonates pouvant expliquer c<strong>et</strong>te différence<br />

(Sammartino <strong>et</strong> al., 2002).


38 CHAPITRE 1<br />

(a) image à segmenter (b) segmentation 1D<br />

(c) moyen-circulaire-0,5-1 (d) moyen-circulaire-4-1<br />

(e) �agao-5-1 (f) �agao-5-2<br />

Carbonates<br />

Matrice argileuse<br />

Fig. 1.12 : Cartes simplifiées de groupes de minéraux (5 composantes) réalisées à partir de<br />

l’image acquise au MEB en mode BSE (a) pour différents histogrammes 2D (c, d, e <strong>et</strong> f) <strong>et</strong><br />

histogramme 1D par bornes (b).<br />

Quartz<br />

Minéraux lourds<br />

Macro<strong>porosité</strong>


39 CHAPITRE 1<br />

4.2 Segmentation par ligne de partage <strong>des</strong> eaux sur l’image de variance locale<br />

Afin de discriminer plus précisément les grains de quartz de la matrice argileuse, une<br />

seconde approche a été mise en œuvre. Le filtre de variance locale perm<strong>et</strong> de quantifier<br />

l’hétérogénéité de la distribution locale de niveaux de gris d’une image. De ce fait, à partir de<br />

l’image de la variance locale, les zones homogènes peuvent être visualisées. Les profils de<br />

niveaux de gris calculés sur les images variance locale <strong>et</strong> MEB BSE initiale montrent qu’il est<br />

possible de distinguer les zones homogènes associées aux quartz (Fig.1.13). La procé<strong>du</strong>re de<br />

segmentation <strong>des</strong> quartz a ensuite été exécutée par la méthode LPE à partir de l’image de<br />

variance locale (Fig. 1.14). L’utilisation de la méthode LPE perm<strong>et</strong> de mieux identifier les<br />

contours <strong>des</strong> grains qu’une simple segmentation par bornes sur l’image variance locale.<br />

Premièrement, afin de ne pas tenir compte <strong>des</strong> niveaux de gris liés aux carbonates,<br />

macropores <strong>et</strong> minéraux « lourds » (préalablement identifiées par une segmentation utilisant<br />

l’histogramme 2D combiné au filtre �agao-5-2), la variance locale est calculée uniquement<br />

sur les niveaux de gris <strong>des</strong> zones quartz + matrice argileuse. On nommera par la suite c<strong>et</strong>te<br />

opération calcul de la variance locale conditionnelle. La LPE est calculée sur l’image de la<br />

variance locale conditionnelle. Par c<strong>et</strong>te approche, le nombre de bassins obtenu est supérieur<br />

au nombre de grains à segmenter. Cependant chaque bassin détermine une partie <strong>du</strong> contour<br />

<strong>des</strong> grains. Pour identifier les grains de quartz, seuls les bassins correspondant aux niveaux de<br />

gris les plus faibles sur l’image de la variance locale (c.-à-d. les zones les plus homogènes)<br />

sont conservés puis identifiés comme phase quartz.<br />

Niveau de gris [-]<br />

Niveau de gris<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Image originale<br />

Image variance<br />

image originale<br />

image variance<br />

0 20 40 60 80<br />

Fig. 1.13 : Profils de niveau de gris traversant un quartz puis la matrice argileuse obtenue à<br />

partir de l’image MEB BSE (Fig. 1.14) <strong>et</strong> de son image de la variance locale (Fig. 1.14) la<br />

position <strong>du</strong> profil est présentée sur la figure 1.14.<br />

Distance en nombre de pixels<br />

Distance en nombre de pixels [-]


40 CHAPITRE 1<br />

(a) Image originale (b) Image variance conditionnelle de a<br />

(c) Préfiltrage gaussien de b (d) LPE de l’image c<br />

(d) Segmentation par borne de c identification (e) Identification <strong>des</strong> bassins correspondant<br />

<strong>des</strong> zones les plus homogène aux quartz à partir <strong>des</strong> marqueurs définis en d<br />

(e) Carte de groupes de minéraux


41 CHAPITRE 1<br />

Fig. 1.14 : Segmentation <strong>des</strong> quartz à partir de la méthode LPE sur l’image de variance locale<br />

conditionnelle pour une image MEB BSE (a). La procé<strong>du</strong>re se décompose en 6 étapes : (b)<br />

calcul de l’image de la variance locale conditionnelle (uniquement sur les zones<br />

quartz+matrice argileuse qui sont pré seuillées par histogramme 2D); (c) préfiltrage de<br />

l’image b; (d) LPE sur l’image c de variance locale conditionnelle; (e) segmentation par borne<br />

de l’image c de variance locale conditionnelle; (f) identification <strong>des</strong> bassins versants<br />

contenant les marqueurs définis en e par reconstruction, ce sont les quartz ; (g) suppression<br />

<strong>des</strong> LPE contenues <strong>dans</strong> les quartz <strong>et</strong> visualisation de la distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux. Le<br />

trait rouge sur la figure a correspond au profil de niveau de gris présenté sur la figure 1.13.<br />

Différents paramètres influencent l’identification <strong>des</strong> quartz. Le premier est la taille <strong>du</strong><br />

masque utilisé pour le préfiltrage de l’image, puisque c’est lui qui nivelle les hétérogénéités<br />

de niveaux de gris <strong>et</strong> contrôle ainsi le nombre de bassins versants obtenus à partir de l’image<br />

de la variance locale conditionnelle (Fig. 1.15). Lorsque la taille <strong>du</strong> masque de mesure est trop<br />

grande, la qualité <strong>des</strong> contours <strong>des</strong> quartz s’avère détériorée. Le second paramètre est le choix<br />

de la borne sélectionnant les bassins attribués au quartz. Celui-ci va explicitement déterminer<br />

une sélection granulométrique <strong>des</strong> grains (Fig. 1.16). Le choix de c<strong>et</strong>te borne s’effectue par un<br />

contrôle visuel sur l’image MEB en mode BSE <strong>des</strong> bassins attribués au quartz. La teneur<br />

finale en quartz va donc dépendre <strong>des</strong> choix fait par l’utilisateur. Celui-ci a donc le choix<br />

entre (i) une segmentation objective <strong>des</strong> grains limitée à une taille granulométrique grossière<br />

<strong>et</strong> (ii) une segmentation avec une certaine subjectivité pour une gamme de grains de taille plus<br />

importante. En conservant uniquement les grains que l’on identifie clairement sur l’image<br />

MEB en mode BSE, la teneur en quartz est plus faible que celles obtenues par les autres<br />

métho<strong>des</strong> de segmentation, mais plus proche de celle obtenue par une quantification minérale<br />

sur roche totale (Tab. 2.2). C<strong>et</strong>te méthode qui est uniquement dépendante <strong>des</strong> informations de<br />

texture de l’image semble donc adaptée aux images MEB en mode BSE pour discriminer <strong>des</strong><br />

grains de quartz englobés <strong>dans</strong> la matrice argileuse.


42 CHAPITRE 1<br />

(a) (b)<br />

Fig. 1.15 : Influence <strong>du</strong> préfiltrage sur la segmentation <strong>des</strong> quartz pour différents paramètres<br />

(visualisation à partir de l’image <strong>des</strong> bassins versants reconstruits) : (a) avec un préfiltrage<br />

gaussien-1-1, (b) avec un préfiltrage gaussien-3-1. Une taille de masque trop importante<br />

in<strong>du</strong>it une détérioration de la position <strong>des</strong> contours <strong>des</strong> quartz.<br />

(a) (b)<br />

Fig. 1.16 : Influence de la borne de niveaux de gris sur l’image variance conditionnelle<br />

sectionnant les bassins attribués au quartz (visualisation à partir de l’image <strong>des</strong> bassins<br />

versants reconstruits) : (a) une borne à 58 sur l’image variance, (b) une borne 62 sur l’image<br />

variance. Une borne plus élevée aboutit à un nombre de grains de quartz plus important.<br />

4.3 Microtomographie <strong>et</strong> MEB en mode BSE<br />

4.3.1 Construction <strong>des</strong> cartes de groupes de minéraux<br />

Les images MEB en mode BSE <strong>et</strong> de microtomographie ont été obtenues pour<br />

l’échantillon EST 26095. La mosaïque d’images MEB en mode BSE (Fig. 1.3b) a été acquise<br />

à quelques millimètres de la zone de prélèvement <strong>du</strong> cylindre analysé en microtomographie.<br />

Un bloc de 256² × 236 pixels a été sélectionné <strong>dans</strong> le cylindre 3D afin de discriminer<br />

spatialement les différentes familles minérales. L’histogramme de l’image MEB en mode<br />

BSE de l’échantillon EST 26095 (Fig. 1.17) présente une forme quasiment similaire à celle<br />

obtenue pour l’échantillon HTM 01147 (cf. Fig. 1.8), mais les composantes matrice argileuse<br />

<strong>et</strong> quartz sont plus resserrées. Pour la microtomographie, l’histogramme de niveaux de gris<br />

montre une gamme de niveaux de gris plus restreinte que pour le MEB, mais sa forme


43 CHAPITRE 1<br />

demeure similaire. Les composantes quartz <strong>et</strong> matrice argileuse sont indissociables <strong>et</strong> forment<br />

un mode unique.<br />

Nombre de pixels [-]<br />

N ombre de pixels<br />

180000<br />

160000<br />

140000<br />

120000<br />

100000<br />

80000<br />

60000<br />

40000<br />

20000<br />

MP<br />

0<br />

Fig. 1.17 : Histogrammes de niveaux de gris obtenus pour l’échantillon EST 26095 (a)<br />

mosaïque d’images MEB en mode BSE (Fig. 1.3b) <strong>et</strong> (b) images de microtomographie de<br />

rayon X sur rayonnement synchrotron (Fig. 1.4). Les positions <strong>des</strong> phases macropores (MP),<br />

matrice argileuse + quartz (MA + Q), carbonates (C) <strong>et</strong> minéraux lourds ont été replacées sur<br />

les deux histogrammes.<br />

Les histogrammes 2D (image originale / image filtrée Nagao) ont ensuite été calculés pour les<br />

deux types d’images (Fig. 1.18). L’histogramme 2D <strong>du</strong> bloc tomographique a été réalisé pour<br />

l’ensemble <strong>du</strong> volume à l’aide d’un masque tridimensionnel (octaèdre). Pour les deux types<br />

d’images, l’histogramme 2D présente une zone continue formée par les composantes quartz <strong>et</strong><br />

matrice argileuse. Les carbonates, macropores <strong>et</strong> les minéraux lourds décrivent eux <strong>des</strong> zones<br />

significativement dissociées. Ainsi, le partitionnement par l’histogramme 2D perm<strong>et</strong><br />

d’identifier la géométrie <strong>des</strong> ensembles suivants: (i) macropores (ii) matrice argileuse + quartz<br />

(iii) carbonates <strong>et</strong> (iv) minéraux lourds. La séparation <strong>des</strong> quartz de la matrice argileuse a elle<br />

été réalisée à partir de la méthode LPE sur l’image de la variance locale conditionnelle (cf.<br />

§4.2) (sans les carbonates, la macro<strong>porosité</strong> <strong>et</strong> les minéraux lourds). Pour les images de<br />

microtomographie, le calcul de l’image variance locale conditionnelle a été réalisé à partir<br />

d’un masque de mesure tridimensionnelle ce qui perm<strong>et</strong> une bien meilleure discrimination <strong>des</strong><br />

contours <strong>des</strong> quartz par rapport à un traitement utilisant un masque de mesure 2D (Fig. 1.19).<br />

La segmentation finale <strong>des</strong> images MEB en mode BSE <strong>et</strong> de microtomographie est visualisée<br />

sur la figure 1.20.<br />

MA +Q<br />

0 50 100 150 200 250<br />

niveau de gris<br />

C<br />

Nombre de pixel s<br />

500000<br />

450000<br />

400000<br />

350000<br />

300000<br />

250000<br />

200000<br />

150000<br />

100000<br />

50000<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250<br />

niveau de gris<br />

(a)<br />

Niveau de gris [-]<br />

(b)<br />

Niveau de gris [-]<br />

ML<br />

MP<br />

MA +Q<br />

C<br />

ML


44 CHAPITRE 1<br />

MP<br />

MA + Q<br />

C<br />

(a) ML (b)<br />

Fig. 1.18 : Histogrammes 2D (image original/image filtre Nagao 5-2) obtenus à partir de (a)<br />

la mosaïque d’images MEB en mode BSE <strong>et</strong> (b) <strong>du</strong> volume 3D pour l’échantillon EST 26095.<br />

Les bassins versants attribués à chaque groupe de minéraux sont représentés en rouge (MP :<br />

macropores, MA : matrice argileuse, Q : quartz, C : carbonates <strong>et</strong> ML : minéraux lourds).<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 1.19 : Influence de la géométrie <strong>du</strong> masque de mesure de la variance locale visualisée<br />

pour une région d’intérêt au niveau d’un quartz de l’image microtomographie de l’échantillon<br />

EST 26095 (Fig. 1.4b) : (a) image de microtomographie (50 × 50 pixels ; 0,7 µm/pixel),<br />

variance locale conditionnelle calculée avec un masque de mesure 3D (b) <strong>et</strong> 2D (c).<br />

Les teneurs calculées pour les quartz <strong>et</strong> les carbonates sont présentées <strong>dans</strong> le tableau 1.3.<br />

Pour les carbonates, les deux métho<strong>des</strong> montrent <strong>des</strong> résultats comparables, les teneurs sont<br />

inférieures à celles obtenues par calcimétrie Bernard. Pour les quartz on observe une plus<br />

grande différence entre les deux métho<strong>des</strong>. En eff<strong>et</strong> la microtomographie ne perm<strong>et</strong> pas<br />

d’avoir un contrôle visuel important sur la géométrie <strong>des</strong> grains de quartz sur l’image initiale.<br />

Il est donc difficile de déterminer objectivement leur existence réelle, mais le résultat reste<br />

néanmoins satisfaisant.<br />

MP<br />

C<br />

MA+Q<br />

ML


45 CHAPITRE 1<br />

(a)<br />

(b) (c) (d)<br />

(e) (f)<br />

Fig. 1.20 : Distributions spatiales de groupes de minéraux de l’échantillon EST 26095 en (a)<br />

2D à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode BSE (cf. Fig. 1.3b) <strong>et</strong> en (d, f) 3D à partir<br />

d’un volume tomographique (cf. Fig. 1.4) (b). L’image (c) représente la variance locale en 3D<br />

qui perm<strong>et</strong> de mieux localiser la position <strong>des</strong> quartz. Les images (e) <strong>et</strong> (f) correspondent à <strong>des</strong><br />

coupes 2D respectivement sélectionnées <strong>dans</strong> les volumes 3D (b) <strong>et</strong> (d).<br />

Carbonates<br />

Matrice argileuse<br />

Quartz<br />

Minéraux lourds<br />

Macro<strong>porosité</strong>


46 CHAPITRE 1<br />

Métho<strong>des</strong> d’acquisition Quartz (%) Carbonates (%)<br />

MEB en BSE 6,8 25,7<br />

Microtomographie 11,5 26,8<br />

Métho<strong>des</strong> DRX, CEC <strong>et</strong> calcimétrie 19±7 44±9<br />

Tab. 1.3 : Comparaison <strong>des</strong> teneurs en quartz <strong>et</strong> carbonates obtenues par la segmentation <strong>des</strong><br />

images MEB en mode BSE <strong>et</strong> microtomographiques <strong>et</strong> par la méthode couplée DRX, CEC <strong>et</strong><br />

calcimétrie pour l’échantillon EST 26095.<br />

4.3.2 Résultats de l’analyse morphologique <strong>des</strong> grains<br />

4.3.2.1 Granulométrie<br />

Afin de comparer les résultats obtenus au MEB en mode BSE <strong>et</strong> microtomographie, les<br />

distributions fréquentielles <strong>des</strong> surfaces <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> carbonates ont été déterminées<br />

pour une surface de mesure équivalente (surface microtomographie (154466496 pixels avec<br />

0,49 µm²/pixel) = 7,8 × surface MEB en mode BSE (10800000 pixels avec 0,09 µm²/pixel))<br />

(Fig. 1.20). Les carbonates montrent une évolution décroissante de leur nombre de grains en<br />

fonction de leur surface. Les distributions obtenues en MEB BSE <strong>et</strong> microtomographie sont<br />

relativement comparables au <strong>des</strong>sus d’une surface de 32 µm². La résolution de l’image MEB<br />

en mode BSE étant supérieure à celle de la microtomographie (1 pixel en microtomographie<br />

= 5,4 pixels en images MEB en mode BSE), le nombre de p<strong>et</strong>its grains qui sont segmentés<br />

sur l’image MEB en mode BSE est donc plus important qu’en microtomographie.<br />

Pour les quartz, les deux distributions sont relativement comparables au <strong>des</strong>sus de 56<br />

µm². Au <strong>des</strong>sous de 32 µm², aucun grain n’a été segmenté sur la carte MEB. La détection <strong>des</strong><br />

quartz sur la carte MEB en mode BSE s’effectue par un contrôle visuel de leur existence sur<br />

l’image originale ce qui limite leur sur-segmentation. Pour la segmentation de l’image MEB<br />

en mode BSE, tous les pixels attribués au quartz sont certains de leur appartenir ce qui n’est<br />

pas nécessairement vrai pour les plus p<strong>et</strong>its grains de quartz identifiés en microtomographie.<br />

En microtomographie, le nombre de grains segmenté pour les p<strong>et</strong>ites tailles est donc plus<br />

important.


47 CHAPITRE 1<br />

(a)<br />

(b)<br />

Nombre de de grains grains [-]<br />

Nombre de de grains [-]<br />

10000<br />

7500<br />

5000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

0<br />

Tomographie<br />

MEB BSE<br />

10 18 32 56 100 178 316 562 1000 1778<br />

surface (µm²)<br />

10 18 32 56 100 178 316 562 1000 1778<br />

surface (µm²)<br />

Tomographie<br />

MEB BSE<br />

Fig. 1.20 : Distribution <strong>du</strong> nombre de grains en fonction de leur surface pour les grains de (a)<br />

carbonates <strong>et</strong> (b) quartz. Les résultats obtenus pour les cartes de minéraux acquises au MEB<br />

en mode BSE <strong>et</strong> en microtomographie sont comparés pour une surface d’analyse totale<br />

équivalente (7,5mm²).<br />

4.3.2.2 Orientation <strong>et</strong> élongation<br />

Surface [µm²]<br />

Surface [µm²]<br />

CARBONATES<br />

QUARTZ<br />

Les mesures d’orientations <strong>et</strong> d’élongation <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates ont été<br />

réalisées uniquement sur les grains dont la surface est supérieure à 20 pixels, en <strong>des</strong>sous de<br />

c<strong>et</strong>te taille le contour <strong>des</strong> grains n’est pas suffisamment défini pour ce type d’analyse. Pour la<br />

microtomographie, les orientations ont été calculées <strong>dans</strong> les plans perpendiculaires <strong>et</strong><br />

parallèles au plan de sédimentation. Dans le plan parallèle à la sédimentation les carottes<br />

n’ont pas été orientées cardinalement, les angles mesurés ne sont donc pas représentatifs d’un<br />

azimut. Dans ce plan, les mesures donnent seulement une idée de l’anisotropie de l’orientation


48 CHAPITRE 1<br />

<strong>des</strong> grains. Les orientations <strong>des</strong> grains sont présentées sous la forme de rosaces d’orientation<br />

(Fig. 1.21 <strong>et</strong> 1.22). Dans le plan perpendiculaire au plan de sédimentation, les rosaces<br />

présentent une forme ellipsoïdale orientée <strong>dans</strong> la direction <strong>du</strong> plan de sédimentation (Fig.<br />

1.21). Des résultats relativement identiques sont obtenus pour les cartes MEB en mode BSE <strong>et</strong><br />

microtomographie. Pour les carbonates, l’ellipse présente une forme plus allongée que pour le<br />

quartz, avec <strong>des</strong> indices d’anisotropie respectivement de 3,6 (carbonates BSE) <strong>et</strong> 3,8<br />

(carbonates microtomographie) <strong>et</strong> 1,8 (quartz BSE) <strong>et</strong> 2 (quartz microtomographie) (Fig.<br />

1.21). Dans le plan parallèle au plan de sédimentation, les rosaces obtenues pour les grains de<br />

carbonates <strong>et</strong> quartz présentent une forme légèrement ellipsoïdale indiquant une faible<br />

orientation préférentielle <strong>des</strong> minéraux avec A = 1,5 <strong>et</strong> A = 1,4 pour les carbonates <strong>et</strong> les<br />

quartz.<br />

290<br />

280<br />

270<br />

260<br />

250<br />

300<br />

0<br />

350<br />

340<br />

0,1<br />

330<br />

320<br />

0,075<br />

310<br />

0,05<br />

0,025<br />

0<br />

10<br />

20<br />

30<br />

240<br />

120<br />

240<br />

230<br />

220 ⊥ 210<br />

200<br />

190 170<br />

160<br />

130<br />

140<br />

150<br />

230<br />

220<br />

210 ⊥<br />

200<br />

190<br />

180<br />

(a) (b)<br />

280<br />

260<br />

300<br />

240<br />

320<br />

340<br />

0<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

220<br />

140<br />

200<br />

160 ⊥ 180 ⊥<br />

(c) (d)<br />

20<br />

40<br />

40<br />

50<br />

60<br />

60<br />

70<br />

120<br />

80<br />

90<br />

100<br />

110<br />

80<br />

100<br />

280<br />

270<br />

290<br />

260<br />

250<br />

300<br />

310<br />

0<br />

340<br />

0,125<br />

330<br />

320<br />

0,1<br />

350<br />

0,075<br />

0,05<br />

0,025<br />

0<br />

180<br />

0<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

140<br />

150<br />

160<br />

170<br />

Fig. 1.21 : Rosaces d’orientation <strong>des</strong> grains de carbonates (a <strong>et</strong> b) <strong>et</strong> de quartz (c <strong>et</strong> d)<br />

obtenues à partir de cartes minérales acquises au MEB en mode BSE (a <strong>et</strong> c) <strong>et</strong> en<br />

microtomographie (b <strong>et</strong> d) orientées perpendiculairement au plan de sédimentation. L’angle<br />

de 90° représente la direction <strong>du</strong> plan de sédimentation.<br />

280<br />

260<br />

300<br />

240<br />

320<br />

220<br />

340<br />

200<br />

180<br />

20<br />

160<br />

50<br />

130<br />

40<br />

140<br />

60<br />

70<br />

120<br />

80<br />

90<br />

100<br />

110<br />

60<br />

120<br />

80<br />

100


49 CHAPITRE 1<br />

290<br />

280<br />

270<br />

260<br />

250<br />

300<br />

240<br />

0<br />

340 0,08<br />

330<br />

320<br />

0,06<br />

310<br />

350<br />

230<br />

220<br />

210<br />

0,04<br />

0,02<br />

0<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

140<br />

150<br />

160<br />

170<br />

200<br />

190<br />

180 // //<br />

(a) (b)<br />

50<br />

130<br />

60<br />

70<br />

120<br />

80<br />

90<br />

100<br />

110<br />

Fig. 1.22 : Rosaces d’orientation <strong>des</strong> grains de carbonates (a) <strong>et</strong> quartz (b) obtenues en<br />

microtomographie <strong>dans</strong> le plan parallèle au plan de sédimentation. Les angles mesurés ne sont<br />

pas significatifs d’un azimut.<br />

Les histogrammes de fréquences <strong>du</strong> nombre de grains en fonction de leur élongation sont<br />

présentés sur la figure 1.23. Dans le plan perpendiculaire au plan de sédimentation, les<br />

carbonates présentent une distribution quasi gaussienne centrée sur 0,6 <strong>et</strong> les quartz une<br />

distribution légèrement dissymétrique vers les faibles valeurs d’élongations avec pour classe<br />

modale 0,7. Les grains de carbonates présentent donc une forme plus allongée que les grains<br />

de quartz. Dans le plan parallèle au plan de sédimentation, les carbonates présentent une<br />

forme moins allongée avec une distribution centrée sur 0,7. Les quartz montrent eux une<br />

distribution identique à celle observée pour le plan perpendiculaire. On note une bonne<br />

280<br />

260<br />

300<br />

240<br />

320<br />

220<br />

340<br />

200<br />

0<br />

0,16<br />

corrélation <strong>des</strong> résultats obtenus en microtomographie <strong>et</strong> MEB en mode BSE.<br />

0,12<br />

0,08<br />

0,04<br />

0<br />

180<br />

20<br />

160<br />

40<br />

140<br />

60<br />

120<br />

80<br />

100


50 CHAPITRE 1<br />

(a)<br />

(b)<br />

frequence<br />

frequence<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

0,3<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

Tomographie perpendiculaire<br />

Tomographie parallèle<br />

MEB BSE perpendiculaire<br />

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0<br />

élongation<br />

Tomographie perpendiculaire<br />

Tomographie parallèle<br />

MEB BSE perpendiculaire<br />

0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0<br />

élongation<br />

Fig. 1.23 : Distributions fréquentielles <strong>des</strong> élongations (a) <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> (b) de<br />

quartz obtenues à partir de cartes minérales acquises au MEB en mode BSE <strong>et</strong> en<br />

microtomographie.<br />

5 Discussion<br />

Fréquence [-]<br />

Fréquence [-]<br />

Elongation [µm²]<br />

Elongation [µm²]<br />

CARBONATES<br />

QUARTZ<br />

Au cours de c<strong>et</strong>te étude, une méthodologie originale de segmentation de groupes de<br />

minéraux a été développée pour <strong>des</strong> images 2D acquises en microscopie électronique à<br />

balayage en mode BSE <strong>et</strong> <strong>des</strong> volumes 3D obtenus en microtomographie d’absorption de<br />

rayons X sur synchrotron. C<strong>et</strong>te méthodologie est basée sur deux approches de segmentation<br />

d’images : (i) par l’histogramme 2D <strong>et</strong> (ii) par LPE sur l’image variance conditionnelle.<br />

La méthode par histogramme 2D, perm<strong>et</strong> de prendre en compte les éléments locaux de<br />

texture par la seconde dimension de l’histogramme. L’utilisation inédite d’images filtrées par


51 CHAPITRE 1<br />

le filtre Nagao pour la seconde dimension de l’histogramme, perm<strong>et</strong> d’accroître les<br />

possibilités de segmentation par rapport à un filtre moyen. C<strong>et</strong>te méthode est d’autant plus<br />

intéressante car elle perm<strong>et</strong> d’obtenir un partitionnement de l’image avec un minimum<br />

d’actions utilisateurs ce qui augmente la repro<strong>du</strong>ctibilité de la méthode entre les différents<br />

utilisateurs. Celle-ci montre toutefois ces limites lorsque les gammes de niveaux de gris<br />

appartenant à deux phases sont trop proches. L’information locale devient alors prépondérante<br />

sur l’information globale. De ce fait, pour l’argilite, elle ne perm<strong>et</strong> pas de séparer<br />

objectivement les quartz inclus <strong>dans</strong> la matrice argileuse. Pour les volumes 3D, le calcul <strong>du</strong><br />

filtre Nagao avec un masque de mesure tridimensionnelle représente une façon simple de tenir<br />

compte <strong>des</strong> informations 3D lors de la segmentation. La méthode de segmentation par<br />

histogramme 2D a donc été r<strong>et</strong>enue pour l’identification <strong>des</strong> carbonates, macropores <strong>et</strong><br />

minéraux lourds. Au-delà de son utilisation pour l’argilite de Bure, la combinaison image<br />

originale/image filtre Nagao pour l’histogramme 2D pourrait également être éten<strong>du</strong>e à un<br />

champ d’application plus large (géoscience, médical, mécanique).<br />

La méthode de LPE sur l’image de la variance, développée au cours de ce travail, reste limitée<br />

aux images nécessitant une segmentation par élément de texture. En choisissant <strong>des</strong><br />

paramètres adaptés, elle perm<strong>et</strong> de discriminer les quartz de la matrice argileuse. Pour c<strong>et</strong>te<br />

méthode, le contrôle utilisateur, plus important, perm<strong>et</strong> de définir les paramètres<br />

correspondant à une segmentation objective <strong>des</strong> grains de quartz. L’utilisation de filtres 3D<br />

pour la segmentation d’images acquises en microtomographie perm<strong>et</strong> d’accroître les<br />

possibilités de c<strong>et</strong>te méthode. Toutefois, en microtomographie, la qualité de la segmentation<br />

<strong>des</strong> quartz reste inférieure à celle obtenue au MEB en mode BSE. De ce fait, les distributions<br />

spatiales <strong>des</strong> minéraux acquises avec les mosaïques d’images MEB en mode BSE montrent<br />

une meilleure définition <strong>des</strong> contours <strong>des</strong> grains minéraux. La méthode d’acquisition<br />

d’images MEB en mode BSE couplée au partitionnement <strong>des</strong> quartz par LPE sur l’image<br />

variance <strong>et</strong> <strong>des</strong> carbonates, minéraux lourds <strong>et</strong> macropores par histogramme 2D sera utilisée<br />

pour l’obtention de données statistiques sur la morphologie de la microstructure de l’argilite<br />

de Bure (cf. Chapitre 4). Les simulations <strong>des</strong> processus de <strong>diffusion</strong> qui s’avèrent moins<br />

représentatives en 2D qu’en 3D pourront être réalisées à partir <strong>des</strong> volumes tridimensionnels<br />

de la microstructure même si la géométrie <strong>des</strong> grains reste moins précise en 3D qu’en 2D (Cf.<br />

Chapitre 3).<br />

A ce stade de l’étude, la segmentation <strong>des</strong> images acquises au MEB en mode BSE <strong>et</strong> en<br />

microtomographie synchrotron a permis de m<strong>et</strong>tre en évidence une anisotropie de la


52 CHAPITRE 1<br />

microstructure de l’argilite <strong>du</strong>e à l’orientation préférentielle <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de<br />

carbonates pour l’échantillon EST 26095. La quantification <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de c<strong>et</strong>te anisotropie de<br />

microstructure observée à l’échelle mésoscopique sur le comportement macroscopique de<br />

l’échantillon constitue entre outre la suite de notre étude. Par ailleurs, la quantification de la<br />

variabilité spatiale de l’anisotropie de la microstructure perm<strong>et</strong>tra de mieux appréhender les<br />

relations existant entre la microstructure <strong>et</strong> les processus de transferts au sein de la couche <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien.


53 CHAPITRE 2<br />

CHAPITRE 2<br />

DISTRIBUTIO� DE LA POROSITE DE L’ECHELLE<br />

I�TRODUCTIO�<br />

CE�TIMETRIQUE A MICROMETRIQUE PAR<br />

AUTORADIOGRAPHIE<br />

Actuellement, la technique d’autoradiographie est largement utilisée en sciences<br />

techniques <strong>et</strong> médicales. Par opposition à radiographie, le terme autoradiographie est employé<br />

quand l'échantillon lui-même est source de rayonnement. Dans le domaine <strong>des</strong> matériaux, la<br />

technique d’autoradiographie a permis de quantifier la distribution spatiale de <strong>porosité</strong> de<br />

divers matériaux avec la méthode d’imprégnation par la résine de MéthylMéthAcrylate dopée<br />

au Tritium ( 3 H) ou au Carbone 14 ( 14 C) (Hellmuth <strong>et</strong> al., 1993, Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al., 1998 ;<br />

Siitari-Kauppi, 2002, Sammartino <strong>et</strong> al., 2002, 2003, Prêt 2003, Prêt <strong>et</strong> al., 2004, Cassiaux,<br />

2004, Sardini <strong>et</strong> al.,2006, Kelokaski, 2006). L’autoradiographie de la surface d’un matériau<br />

imprégné par la résine 3 H/ 14 C-MMA perm<strong>et</strong> d’obtenir une image latente de la distribution<br />

spatiale de l’activité <strong>du</strong> traceur. En couplant son étude densitométrique à celle de sources de<br />

calibrations, celle-ci est convertie en une carte numérique de la distribution spatiale de la<br />

<strong>porosité</strong> connectée vue par c<strong>et</strong>te molécule sonde (Hellmuth <strong>et</strong> al., 1993). En combinant la<br />

technique d’autoradiographie à <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de cartographies minérales, il est possible de<br />

déterminer la <strong>porosité</strong> connectée spécifique de chaque espèce minérale composant un<br />

matériau rocheux (Oila <strong>et</strong> al., 2005, Sardini <strong>et</strong> al., 2006, Kelokaski <strong>et</strong> al., 2006) <strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en<br />

lumière les chemins préférentiels <strong>et</strong> les minéraux comportant <strong>des</strong> sites d'échanges potentiels<br />

<strong>dans</strong> le cas de roches hétérogènes. La détermination <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s connectées spécifiques de<br />

chaque espèce minérale est particulièrement bien adaptée aux roches cristallines car<br />

l’autoradiographie possède une résolution spatiale (∼20µm) n<strong>et</strong>tement inférieure à celle de la<br />

taille <strong>des</strong> minéraux étudiés (>100µm). En revanche pour les matériaux finement divisés tels<br />

que les roches sédimentaires à dominante argileuse, la résolution spatiale est <strong>du</strong> même ordre


54 CHAPITRE 2<br />

de grandeur que la taille <strong>des</strong> grains minéraux (∼1-100µm), l’autoradiographie perm<strong>et</strong> donc<br />

uniquement de quantifier la <strong>porosité</strong> d’assemblages de minéraux. Les variations de <strong>porosité</strong><br />

sont <strong>dans</strong> ce cas associées aux variations <strong>des</strong> teneurs en phases minérales caractérisées par<br />

leur <strong>porosité</strong> spécifique. Pour l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, à l’échelle mésoscopique,<br />

Sammartino <strong>et</strong> al., (2002 <strong>et</strong> 2003) identifient deux types d’hétérogénéités de <strong>porosité</strong><br />

associées à deux assemblages minéralogiques différents : (i) les zones de teneur plus élevée<br />

en minéraux argileux qui ont une plus forte <strong>porosité</strong> (zones Cla) <strong>et</strong> (ii) les zones de teneur<br />

élevée en minéraux carbonatés de plus faible <strong>porosité</strong> (zones Cca).<br />

Dans l’objectif de quantifier plus précisément la <strong>porosité</strong> <strong>des</strong> roches à dominante argileuse,<br />

l’amélioration de la résolution spatiale de l’autoradiographie apparaît comme l’un <strong>des</strong><br />

paramètres déterminants. Celle-ci a néanmoins déjà été abordée par différentes étu<strong>des</strong><br />

(Hellmuth <strong>et</strong> al., 1993, Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al., 1998, Siitari-Kauppi, 2002, Lanier <strong>et</strong> al., 2006).<br />

Ainsi, l’utilisation <strong>du</strong> 3 H-MMA plutôt que <strong>du</strong> 14 C-MMA perm<strong>et</strong> d’accroître la résolution.<br />

L’énergie <strong>des</strong> particules β - émises par le 3 H (18,6 keV) étant plus faible que celle <strong>du</strong> 14 C (156<br />

keV), la portée <strong>des</strong> rayonnements β - est donc n<strong>et</strong>tement plus faible pour le 3 H <strong>dans</strong> la plupart<br />

<strong>des</strong> matériaux (Tab. 2.1). Le 3 H possède ainsi une meilleure résolution théorique que le 14 C.<br />

Phase<br />

3 H, µm<br />

14 C, µm<br />

MMA a 8 300<br />

Quartz a 3 110<br />

Film autoradiographie b 1,2 11<br />

Tab 2.1 : Portée <strong>des</strong> rayonnements β - <strong>du</strong> 3 H <strong>et</strong> <strong>du</strong> 14 C pour différents matériaux [ a Prêt, 2003 ;<br />

b Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al., 1998].<br />

Toutefois, le 3 H-MMA demeure peu utilisé en raison de son surcoût financier <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

risques radiologiques plus importants que comporte sa manipulation. Les propriétés physiques<br />

<strong>des</strong> films autoradiographiques contrôlent également la résolution atteinte. Les films KODAK<br />

Biomax MR (BMR) ont été majoritairement utilisés pour l’étude <strong>des</strong> distributions spatiales de<br />

<strong>porosité</strong>. Ceux-ci perm<strong>et</strong>tent de distinguer <strong>des</strong> hétérogénéités supérieures à 20 µm (Siitari-<br />

Kauppi <strong>et</strong> al., 1998). Cependant, Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al. (1998) montrent que l’utilisation de<br />

films spécialement conçus pour la détection <strong>du</strong> 3 H perm<strong>et</strong> d’atteindre une résolution spatiale


55 CHAPITRE 2<br />

d’environ 10 µm. Plus récemment, afin d’améliorer la détection <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong>,<br />

Prêt (2003) étudie l’influence <strong>du</strong> temps d’exposition de l’échantillon sur le film<br />

autoradiographique. Avec un temps d’exposition adapté, il montre qu’il est possible d’obtenir<br />

une meilleure discrimination <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong>. L’utilisation de l’imprégnation<br />

<strong>des</strong> matériaux argileux au 3 H-MMA couplée aux films spécifiques à la détection <strong>du</strong> 3 H reste<br />

actuellement inédite <strong>et</strong> apparaît plus prom<strong>et</strong>teuse <strong>dans</strong> l’intention de caractériser finement la<br />

<strong>porosité</strong> <strong>des</strong> roches sédimentaires à dominante argileuse.<br />

Dans l’objectif de quantifier finement la distribution spatiale de la <strong>porosité</strong> <strong>des</strong> roches<br />

sédimentaires à dominante argileuse, les paramètres optimum (choix <strong>du</strong> film, <strong>du</strong> temps<br />

d’exposition,…) liés à la technique d’autoradiographie seront déterminés. La méthodologie<br />

choisie sera ensuite appliquée à l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien <strong>dans</strong> le but d’obtenir <strong>des</strong><br />

cartes de <strong>porosité</strong> à l’échelle mésoscopique. Des corrélations entre cartes de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> cartes<br />

de minéraux perm<strong>et</strong>tront de mieux appréhender les relations <strong>porosité</strong> / minéralogie présentes<br />

<strong>dans</strong> l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien à l’échelle mésoscopique.<br />

1 L’acquisition de la distribution spatiale de la <strong>porosité</strong><br />

1.1 L’imprégnation par la résine de MéthylMéthAcrylate<br />

La méthode d’imprégnation par la résine MMA consiste à saturer la <strong>porosité</strong> <strong>du</strong> matériau<br />

étudié avec le monomère de MMA (C5H8O2) labélisé au 3 H ou 14 C. Celui-ci a été choisi pour<br />

ces propriétés physico-chimiques proches de celle de l’eau: (i) sa faible viscosité dynamique<br />

(0,584 10 -3 Pa.s à 20°C contre 1.005 10 -3 Pa.s pour l’eau), (ii) sa p<strong>et</strong>ite taille<br />

comparativement aux autres molécules organiques (0,19 nm 3 ) <strong>et</strong> (iii) son moment dipolaire<br />

comparable à celui de l’eau. De ce fait, le gonflement interfoliaire <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s argileux<br />

saturés au MMA est proche de celui à l’état d’hydraté (2 couches de molécules d’eau en<br />

interfoliaire pour une smectite de type montmorillonite) (Blumstein, 1961). La première phase<br />

de l’imprégnation MMA consiste à saturer l’échantillon sous vide (10 Pa, pendant quelques<br />

minutes) afin de faciliter la pénétration <strong>du</strong> MMA <strong>dans</strong> les pores les plus fins; l’imprégnation<br />

se poursuit ensuite à pression ambiante afin d’atteindre la saturation complète de l’échantillon.<br />

Le temps d’imprégnation est fonction de la taille <strong>et</strong> <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> de<br />

l’échantillon étudié. Le MMA est ensuite polymérisé en PolyMéthylMéthAcrylate (PMMA)<br />

par irradiation γ ( 60 Co). La dose requise pour une polymérisation complète est de 60 kGy.


56 CHAPITRE 2<br />

Après polymérisation, l’échantillon est préservé <strong>dans</strong> un état textural proche de la<br />

saturation en eau (Blumstein, 1961). Il possède alors une structure solide imperméable à l’eau<br />

<strong>et</strong> pourra être préparé <strong>dans</strong> <strong>des</strong> conditions standards (découpe à l’eau, polissage au carbure de<br />

silicium <strong>et</strong> diamanté) <strong>dans</strong> l’objectif d’obtenir une surface la plus plane possible afin d’être<br />

exposé sur le film autoradiographique. Il est à noter que la présence de rugosités sur la surface<br />

exposée de l’échantillon détériore la résolution spatiale (Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al., 1998). La<br />

préservation de la microstructure <strong>des</strong> matériaux argileux a donné lieu à de nombreux travaux<br />

sur l’utilisation de techniques d’imprégnation (Tessier, 1984, parmi d’autres). Néanmoins, ces<br />

métho<strong>des</strong> n’offrent pas de propriétés comparables à celles de l’imprégnation MMA<br />

notamment en termes de similitu<strong>des</strong> texturales avec l’état hydraté. La méthode<br />

d’imprégnation MMA est actuellement réalisée en Finlande à l’Université d’Helsinki<br />

(laboratoire de radiochimie) en collaboration avec Marja Siitari-Kauppi.<br />

1.2 L’autoradiographie<br />

Après exposition de la surface <strong>du</strong> matériau imprégné sur un film autoradiographique<br />

(photo-émulsion contenant <strong>des</strong> cristaux de bromure d’argent) pendant un temps d’exposition<br />

(te) [T], le film est développé <strong>dans</strong> un bain de développeur puis de fixateur. Celui-ci est<br />

ensuite numérisé en mode transparence afin d’être converti en une image en niveaux de gris<br />

(8 bits). La densité optique (D) [-], visuellement le noircissement, de l’image numérisée est<br />

obtenue à partir <strong>des</strong> niveaux de gris de la zone étudiée NG [-] <strong>et</strong> <strong>du</strong> fond continu NG0 [-] (c.-<br />

à-d.. zone non exposée <strong>du</strong> film) :<br />

⎛ �G ⎞<br />

D = − log ⎜<br />

⎟ [2.1]<br />

⎝ �G0<br />

⎠<br />

La densité optique <strong>du</strong> film est fonction de l’activité A [L -3 .T -1 ] (l’activité est exprimée en Ci,<br />

1 Ci = 3,7×10 10 Bq) exposée à la surface <strong>du</strong> film. Une fonction de calibration est nécessaire<br />

pour convertir pixel par pixel, les densités optiques en activités (Hellmuth <strong>et</strong> al., 1990) :<br />

1 ⎛ D ⎞<br />

i − D0<br />

A = − ⋅ln<br />

⎜<br />

⎜1<br />

− ⎟<br />

i [2.2]<br />

k ⎝ Dmax<br />

⎠<br />

avec Ai l’activité <strong>du</strong> pixel i, Di la densité optique <strong>du</strong> pixel i, k le facteur de correction [L 3 .T],<br />

Dmax la densité optique maximum atteinte qui correspond physiquement à la densité<br />

maximum de grains d’argent présents sur le film [-] <strong>et</strong> D0 la densité optique minimum qui elle<br />

correspond à la densité de grains présents sans exposition [-]. La forme de la courbe obtenue


57 CHAPITRE 2<br />

est de type S en échelle logarithmique bornée par D0 <strong>et</strong> Dmax (Fig. 2.1). Les paramètres k, D0<br />

<strong>et</strong> Dmax de la fonction de calibration sont déterminés à chaque exposition à partir d’une série<br />

de standards d’activité connue, exposée simultanément avec l’échantillon.<br />

Dmax<br />

Densité optique<br />

D0<br />

Fig. 2.1 : Schéma de l’évolution théorique de la densité optique <strong>du</strong> film autoradiographique<br />

en fonction <strong>du</strong> logarithme de l’activité exposée pour un temps d’exposition te.<br />

1.3 Calcul de la <strong>porosité</strong> locale<br />

La <strong>porosité</strong> locale <strong>du</strong> matériau Φi [-] est définie par le volume de vide sur le volume local<br />

considéré. Pour un matériau poreux imprégné, le volume de vide est comblé par le MMA<br />

radioactif, l’activité de sa surface dépend alors de sa <strong>porosité</strong> locale <strong>et</strong> de l’activité initiale (A0)<br />

<strong>du</strong> MMA intro<strong>du</strong>it. La <strong>porosité</strong> locale liée à chaque pixel est ensuite exprimée en fonction de<br />

l’absorbance <strong>du</strong> traceur par le matériau (Hellmuth <strong>et</strong> al., 1993) :<br />

A<br />

Φ i = β × [2.3]<br />

A<br />

Le terme correctif β [-] prend en compte les rapports de densités <strong>et</strong> <strong>des</strong> coefficients<br />

d’absorption massique de l’échantillon imprégné µr <strong>et</strong> <strong>du</strong> PMMA µPMMA [L².M -1 ] :<br />

µ ρ<br />

β ⋅<br />

µ ρ<br />

0<br />

r<br />

r<br />

= [2.4]<br />

PMMA<br />

avec ρPMMA la densité <strong>du</strong> PMMA (1,19g/cm 3 ) [M.L -3 ], ρr la densité locale de l’échantillon<br />

imprégné (c.-à-d. PMMA + minéraux) [M.L -3 ]. La densité ρr s’exprime en fonction de la<br />

<strong>porosité</strong>, ρMMA <strong>et</strong> la densité <strong>des</strong> minéraux ρm:<br />

r<br />

i<br />

PMMA<br />

Log Activité<br />

PMMA<br />

( − Φi<br />

) ρ m<br />

ρ = Φ × ρ + 1 × [2.5]


58 CHAPITRE 2<br />

Le terme (µr/ µPMMA) étant communément pris égal à 1, l’équation perm<strong>et</strong>tant de convertir<br />

l’activité locale en <strong>porosité</strong> est obtenue en combinant les expressions 2.3, 2.4 <strong>et</strong> 2.5<br />

(Sammartino <strong>et</strong> al., 2002) :<br />

Φ<br />

i<br />

=<br />

1−<br />

A<br />

A<br />

0<br />

ρ<br />

ρ<br />

m<br />

PMMA<br />

⎛ ρ m<br />

⋅ ⎜<br />

⎝ ρ<br />

PMMA<br />

⋅<br />

⎞<br />

−1<br />

⎟<br />

⎠<br />

A<br />

A<br />

0<br />

[2.6]<br />

A partir <strong>des</strong> équations 2.1, 2.2, 2.3 <strong>et</strong> 2.6, Sammartino <strong>et</strong> al., (2002) fournissent l’expression<br />

de la sensibilité <strong>du</strong> calcul de <strong>porosité</strong> aux paramètres k, D0, Dmax, A0, ρr <strong>et</strong> NG0. Pour <strong>des</strong><br />

<strong>porosité</strong>s supérieures à 10 %, les paramètres d’ajustements k, D0 <strong>et</strong> Dmax influencent fortement<br />

le calcul de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> pour <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s inférieures à 10%, le paramètre influant est NG0.<br />

2 �ouveaux développements<br />

La capacité à distinguer <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong> sur le film autoradiographique<br />

dépend principalement de la résolution spatiale atteinte par celui-ci. Néanmoins, d’autres<br />

paramètres doivent être considérés tels que le temps d’exposition, la dynamique <strong>des</strong> densités<br />

optiques <strong>et</strong> le rapport signal sur bruit.<br />

2.1 Le temps d’exposition<br />

Le temps d’exposition est l’un <strong>des</strong> seuls paramètres contrôlés par l’utilisateur. Le premier<br />

eff<strong>et</strong> de l’augmentation <strong>du</strong> temps d’exposition se tra<strong>du</strong>it par un accroissement <strong>des</strong> valeurs de<br />

densités optiques pour une activité donnée. D’abord étudié par Hellmuth <strong>et</strong> al. (1993), c<strong>et</strong><br />

accroissement in<strong>du</strong>it explicitement une évolution de la forme <strong>et</strong> <strong>des</strong> paramètres de la courbe<br />

de calibration. Siitari-Kauppi (2002) montre que l’ajustement <strong>des</strong> paramètres de calibrations<br />

est meilleur pour une gamme de densités optiques éloignées de D0 <strong>et</strong> Dmax, ré<strong>du</strong>isant ainsi<br />

l’incertitude sur le calcul <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s locales (eq. 2.2). Le temps d’exposition est alors ajusté<br />

afin que les densités optiques <strong>des</strong> calibrations <strong>et</strong> de l’échantillon soient éloignées de D0 <strong>et</strong><br />

Dmax. Cependant, le choix initial <strong>du</strong> temps d’exposition reste empirique <strong>et</strong> déterminé par<br />

essais-erreurs. Afin d’optimiser le temps d’exposition, Prêt (2003) étudie l’évolution <strong>des</strong><br />

contrastes <strong>du</strong> film autoradiographique (=∂D/∂A) en fonction <strong>du</strong> temps d’exposition. Un<br />

contraste plus élevé perm<strong>et</strong> une meilleure discrimination <strong>des</strong> activités <strong>et</strong> par conséquent <strong>des</strong>


59 CHAPITRE 2<br />

hétérogénéités de <strong>porosité</strong>. L’auteur montre une augmentation <strong>des</strong> contrastes de densité<br />

optique avec le temps d’exposition. Cependant pour <strong>des</strong> gammes de densités optiques proches<br />

de la saturation, le contraste diminue <strong>et</strong> la tendance s’inverse. Le choix <strong>du</strong> temps d’exposition<br />

optimum est alors déterminé rétroactivement après une série d’essais à différents temps<br />

d’exposition.<br />

Hors <strong>du</strong> cadre d’étude <strong>des</strong> distributions de <strong>porosité</strong>s, Nageldinger <strong>et</strong> al. (1998) étudient<br />

l’évolution de la densité optique <strong>du</strong> film en fonction de la dose de radioactivité reçue par<br />

celui-ci. Les résultats obtenus montrent une augmentation exponentielle <strong>des</strong> densités optiques<br />

en fonction de la quantité de particules β - reçue par le film. Ces auteurs montrent également<br />

une influence <strong>du</strong> type d’ém<strong>et</strong>teur sur la dynamique de noircissement <strong>du</strong> film. Cependant, la<br />

relation mathématique proposée n’intègre pas les notions de densités optiques minimum <strong>et</strong><br />

maximum intro<strong>du</strong>ites par Hellmuth <strong>et</strong> al. (1993) (eq. 2.2).<br />

Le nombre de particules β - reçues par le film autoradiographique dépend de l’activité de la<br />

source ém<strong>et</strong>trice intégrée sur un temps d’exposition te, nous proposons de modifier la relation<br />

d’Hellmuth <strong>et</strong> al. (1993) afin d’inclure les observations de Nageldinger <strong>et</strong> al., (1998) :<br />

1 ⎛ D − D ⎞ 0 '<br />

A⋅t e = − ⋅ ln ⎜<br />

⎜1<br />

− ⎟ [2.7]<br />

k'<br />

⎝ Dmax<br />

' ⎠<br />

avec k’, D’0 <strong>et</strong> D’max les paramètres de calibration.<br />

Pour vérifier c<strong>et</strong>te relation, les densités optiques obtenues par Prêt (2003) pour <strong>des</strong> sources de<br />

calibrations 14 C (15 standards) exposées sur les films KODAK BMR à différents temps<br />

d’exposition, sont représentées en fonction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it A × te (Fig. 2.2). Le positionnent <strong>des</strong><br />

points forme une courbe continue cohérente avec l’équation 2.7. L’ajustement <strong>des</strong> points<br />

expérimentaux par l’équation 2.7 perm<strong>et</strong> de quantifier les paramètres k’, D’0 <strong>et</strong> D’max. Les<br />

valeurs de ces paramètres sont ainsi indépendantes <strong>du</strong> temps d’exposition <strong>et</strong> caractéristiques<br />

<strong>des</strong> films <strong>et</strong> de l’ém<strong>et</strong>teur β - utilisés. La comparaison <strong>des</strong> paramètres ajustés indivi<strong>du</strong>ellement<br />

(équation 2.2) pour les différents temps d’exposition <strong>et</strong> ceux obtenus par l’équation 2.7 est<br />

présentée <strong>dans</strong> le tableau 2.2. La justesse <strong>des</strong> paramètres k, D0 <strong>et</strong> Dmax (eq. 2.2) dépend de la<br />

position <strong>des</strong> points de calibration sur la courbe d’évolution D=f(A×te). Les ajustements<br />

indivi<strong>du</strong>els (eq. 2.2) montrent ainsi de légères différences avec l’ajustement global (eq. 2.7),<br />

notamment pour le paramètre k. Les paramètres k’, D’0 <strong>et</strong> D’max étant en théorie fixes pour un<br />

même film <strong>et</strong> type de traceur, leur détermination contribueraient à augmenter la justesse <strong>des</strong><br />

calculs de <strong>porosité</strong>. Ainsi, le paramètre Dmax, généralement le plus mal ajusté par un<br />

ajustement indivi<strong>du</strong>el, puisqu’il nécessite <strong>des</strong> temps d’exposition relativement long, pourrait


60 CHAPITRE 2<br />

être calculé de manière plus juste. Cependant, nous avons observé que les densités optiques<br />

pour un même A × te évoluent légèrement entre deux expositions, en raison de conditions<br />

expérimentales différentes (température, utilisateur, vieillissement <strong>du</strong> film, <strong>du</strong> développeur <strong>et</strong><br />

<strong>du</strong> fixateur). De ce fait, l’utilisation d’une unique courbe de calibration par film <strong>et</strong> par traceur<br />

reste inapplicable. Néanmoins, la détermination <strong>des</strong> paramètres k’, D’0 <strong>et</strong> D’max perm<strong>et</strong> de<br />

modéliser l’évolution générale de la densité optique en fonction <strong>du</strong> temps d’exposition pour<br />

une activité donnée.<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

0,5 jour<br />

1 jour<br />

2 jours<br />

3 jours<br />

4 jours<br />

5 jours<br />

6 jours<br />

ajustement eq. 2.7<br />

0,01 0,1 1 10 100<br />

Activité A (µCi/ml) (µCi/mL) x t (j) × te (j)<br />

Fig. 2.2 : Evolution de la densité optique en fonction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it activité <strong>du</strong> traceur × temps<br />

d’exposition pour <strong>des</strong> sources 14 C-MMA exposées sur un film KODAK BMR (données Prêt,<br />

2003).<br />

Densité Densité optique [-]<br />

t (j) k (L/mCi/j) D’0 D’max k/t (L/mCi)=k’<br />

0,5 0,135 0,003 1,115 0,269<br />

1 0,236 0,004 1,195 0,236<br />

2 0,397 0,006 1,434 0,199<br />

3 0,583 0,011 1,443 0,194<br />

4 0,772 0,021 1,452 0,193<br />

5 0,953 -0,004 1,546 0,191<br />

6 1,073 0,018 1,522 0,179<br />

Fit eq. 2.7 0,184 0,007 1,524 -<br />

Tab. 2.2 : Comparaison <strong>des</strong> paramètres k, D0 <strong>et</strong> Dmax obtenus pour différents temps<br />

d’exposition (eq. 2.2) <strong>et</strong> par ajustement global (eq 2.7).


61 CHAPITRE 2<br />

Le temps d’exposition perm<strong>et</strong>tant d’obtenir le plus fort contraste peut ainsi être défini. A<br />

titre d’exemple, la figure 2.3 montre l’évolution <strong>des</strong> densités optiques pour deux activités de<br />

14 C-MMA en fonction <strong>du</strong> temps d’exposition pour le film KODAK BMR. Le temps<br />

d’exposition, correspondant à un écart de densité optique maximum, peut ainsi être visualisé<br />

<strong>et</strong> quantifié (∼7,5 jours). L’expression mathématique de ce temps est obtenue à partir de<br />

l’équation 2.7 :<br />

ln(<br />

A1<br />

A2<br />

)<br />

T ( ∂ D maximum) =<br />

[2.8]<br />

( A − A ) ⋅ k'<br />

Cependant, c<strong>et</strong>te relation n’est applicable que lorsque les activités de 2 obj<strong>et</strong>s sont<br />

connues, ce qui n’est pas le cas lors d’une autoradiographie de matériaux imprégnés.<br />

Toutefois connaissant l’activité initiale <strong>du</strong> traceur A0 <strong>et</strong> la gamme de <strong>porosité</strong> atten<strong>du</strong>e, en<br />

choisissant <strong>des</strong> bornes minimum <strong>et</strong> maximum d’activités, il est possible de calculer le temps<br />

d’exposition optimum afin d’obtenir une plus grande gamme de densité optique. De plus, la<br />

gamme de <strong>porosité</strong> atten<strong>du</strong>e peut être facilement obtenue par une autoradiographie effectuée<br />

avec un temps d’exposition de quelques jours. La modélisation <strong>des</strong> densités optiques en<br />

fonction <strong>du</strong> temps d’exposition perm<strong>et</strong>tra alors de définir le temps d’exposition optimum pour<br />

obtenir ensuite une autoradiographie de la meilleure qualité possible. Pour une utilisation plus<br />

courante, elle perm<strong>et</strong>tra de calculer le temps d’exposition nécessaire afin de ne pas saturer le<br />

film <strong>et</strong> de placer la gamme de densité optique obtenue pour l’échantillon <strong>dans</strong> la partie<br />

linéaire (en échelle log) de la courbe de calibration.<br />

Densité Densité optique [-]<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Temps d'exposition d’exposition (jours) te (j)<br />

1<br />

2<br />

D2(A=0,5 µCi/ml)<br />

D1(A=1 µCi/ml)<br />

D(A=1 µCi/ml) - D(A=0,5 µCi/ml)<br />

Fig. 2.3 : Evolution de la densité optique en fonction <strong>du</strong> temps d’exposition pour deux<br />

activités de traceur (0,5 <strong>et</strong> 1 µCi/ml). Le calcul <strong>du</strong> temps d’exposition optimum est obtenu<br />

lorsque l’écart de densité optique est maximum (∼7,5 jours), celui-ci est représenté par une<br />

flèche sur la figure.<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0<br />

D1-D2


62 CHAPITRE 2<br />

2.2 Le choix <strong>du</strong> film autoradiographique<br />

2.2.1 Les films étudiés<br />

Dans le paragraphe précédemment, nous avons vu qu’au travers <strong>des</strong> paramètres k’, D’0 <strong>et</strong><br />

D’max que la sensibilité optique <strong>des</strong> films pouvait être quantifiée. De ce fait, pour optimiser la<br />

technique d’autoradiographie, il convient de déterminer ces paramètres pour différents films<br />

exposés au 14 C <strong>et</strong> 3 H. Dans c<strong>et</strong> objectif, la résolution <strong>et</strong> le rapport signal sur bruit ont<br />

également été pris en considération. Pour cela, 3 types de films commerciaux ont été<br />

sélectionnés: les films KODAK® Biomax MR, Hyperfilm MP Amersham®, <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm<br />

Amersham®. Ceux-ci ont été choisis pour leurs propriétés physiques différentes:<br />

- les films KODAK BMR ont été jusqu’à présent majoritairement utilisés pour la<br />

quantification de la <strong>porosité</strong> par autoradiographie (Sardini, 2006 ; Sammartino, 2002, 2003 ;<br />

Prêt, 2003 parmi d’autres). Leur résolution spatiale est définie à 20 µm par Siitari-Kauppi <strong>et</strong><br />

al., (1998) <strong>et</strong> 40-50 µm par Lanier <strong>et</strong> al., (2006).<br />

- les films Hyperfilm MP (ancien Hyperfilm β max) ont récemment changé de formulation <strong>et</strong><br />

prétendent à une meilleure sensibilité que les films KODAK BMR avec une résolution<br />

comparable (site intern<strong>et</strong> www.gelifescience.com). Ces films n’ont, à ce jour, jamais été<br />

utilisés pour la quantification de la <strong>porosité</strong>. Les films Hyperfilm MP possèdent une couche<br />

de protection anti-éraflure à la surface de l’émulsion d’argent, absente <strong>des</strong> autres films.<br />

- les films 3 H-Hyperfilm sont spécialement conçus pour la détection <strong>du</strong> 3 H. Ils ont cependant<br />

été peu utilisés pour la quantification de la <strong>porosité</strong>, hormis les tests effectués par Siitari-<br />

Kauppi <strong>et</strong> al., (1998) pour <strong>des</strong> roches cristallines, essentiellement à cause de leur<br />

indisponibilité sur le marché. Les auteurs rapportent une résolution théorique de 8 µm. Ces<br />

films ne possèdent pas de couche protectrice <strong>et</strong> les échantillons sont directement en contact de<br />

l’émulsion.<br />

2.2.2 Calcul <strong>des</strong> paramètres de sensibilité <strong>des</strong> films<br />

Des autoradiographies ont été réalisées pour les 3 types de films exposés au 14 C-PMMA<br />

(15 standards de 0,13 à 2,54 µCi/ml) <strong>et</strong> 3 H-PMMA (8 standards de 0,12 à 4 mCi/ml) pour<br />

différents temps d’exposition. Les figures 2.4a <strong>et</strong> 2.4b présentent l’évolution <strong>des</strong> densités


63 CHAPITRE 2<br />

optiques en fonction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it A×te respectivement pour le 3 H <strong>et</strong> le 14 C. Les paramètres k’,<br />

D’max <strong>et</strong> D’0 ont été obtenus pour chacun <strong>des</strong> films à partir de l’équation 2.7 (Tab 2.2). Pour le<br />

3 H <strong>et</strong> le 14 C, les films KODAK BMR montrent la meilleure sensibilité (évolution rapide <strong>des</strong><br />

densités optiques en fonction de la quantité de rayonnement reçue) qui se tra<strong>du</strong>it par <strong>des</strong><br />

valeurs de k’ plus élevées. Les films Hyperfilm MP présentent la plus faible sensibilité. Pour<br />

obtenir <strong>des</strong> densités optiques équivalentes pour une même activité de traceur, ceux-ci<br />

nécessiteront un temps d’exposition largement plus long que celui utilisé pour les films<br />

KODAK BMR. Pour ces 3 types de films, la sensibilité au 3 H est plus faible que celle au 14 C,<br />

ce qui in<strong>du</strong>it l’utilisation d’activités plus fortes pour avoir <strong>des</strong> temps d’exposition compatibles<br />

avec une étude en laboratoire. De plus, un D’0 plus fort est obtenu systématiquement pour le<br />

3 H, ce qui est probablement lié à une quantité plus forte de rayonnement β - nécessaire afin<br />

d’impressionner le film. Les faibles valeurs de k’ obtenues pour le 14 C avec le film 3 H-<br />

Hyperfilm confirment son utilisation spécifique au 3 H. Il est à noter que la saturation <strong>des</strong> films<br />

est difficile à atteindre, même après plusieurs mois d’exposition, ce qui complique la<br />

détermination <strong>du</strong> paramètre D’max.<br />

Em<strong>et</strong>teur Film k’ (L.Ci -1 .j -1 ) D’0 D’max<br />

3 H<br />

14 C<br />

KODAK BMR 0,055 0,057 1,06<br />

Hyperfilm MP 0,016 0,011 1,54<br />

3 H-Hyperfilm 0,04 0,013 1,32<br />

KODAK BMR 184 0,007 1,524<br />

Hyperfilm MP 26,4 0 1,48<br />

3 H-Hyperfilm 18,8 0,0039 1,39<br />

Tab. 2.2 : Paramètres de sensibilité k’, D’max <strong>et</strong> D’0 obtenus pour les films KODAK BMR,<br />

Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm pour les ém<strong>et</strong>teurs 14 C <strong>et</strong> 3 H.


64 CHAPITRE 2<br />

(a)<br />

(b)<br />

Densité densité optique optique[-]<br />

Densité Densité optique optique [-]<br />

1,5<br />

0,5<br />

Fig. 2.4 : Evolution de la densité optique en fonction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it activité <strong>du</strong> traceur × temps<br />

d’exposition pour <strong>des</strong> sources (a) 3 H-MMA <strong>et</strong> (b) 14 C-MMA exposées sur un film KODAK<br />

BMR, Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm.<br />

2.2.3 Rapport signal sur bruit<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

1,5<br />

1<br />

0<br />

KODAK BMR<br />

Hyperfilm MP<br />

3H-Hyperfilm<br />

0,1 1 10 100 1000<br />

KODAK BMR<br />

Hyperfilm MP<br />

3H-Hyperfilm<br />

A (mCi/mL) x t (j)<br />

Activité (mCi/mL) × te (j)<br />

0,01 0,1 1 10 100 1000<br />

A (µCi/ml) x t (j)<br />

Activité (µCi/mL) × te (j)<br />

3 H-MMA<br />

14 C-MMA<br />

La qualité d’un signal émis est fonction de sa capacité à se distinguer <strong>du</strong> bruit de fond<br />

(Russ, 1992). Pour un film autoradiographique, le rapport signal sur bruit est défini comme le<br />

rapport entre le niveau de gris moyen (le signal) <strong>et</strong> l’écart type associé aux variations de<br />

niveaux de gris (le bruit) (Lanier <strong>et</strong> al., 2006). Mathématiquement, la diminution de l’écart<br />

type pour un ensemble de pixels en niveaux de gris se tra<strong>du</strong>it par un amincissement de<br />

l’histogramme de niveaux de gris (Fig. 2.5). L’écart type varie également avec la résolution


65 CHAPITRE 2<br />

de numérisation <strong>des</strong> films (Fig. 2.6). Une faible résolution moyenne le signal obtenu sur une<br />

plus grande surface ré<strong>du</strong>isant ainsi son écart type.<br />

Nombre de pixels [-]<br />

�ombre de pixels<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Ecart type<br />

0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200<br />

Niveau �iveau de de gris gris[-]<br />

Fig. 2.5: Relation entre gamme de niveaux de gris <strong>et</strong> l’écart type.<br />

Ecart type [-]<br />

Ecart type<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2,9<br />

6,6<br />

8,8<br />

9,2<br />

0 1000 2000 3000 4000 5000<br />

Résolution en (dpi)<br />

dpi<br />

Fig. 2.6 : Evolution de l’écart type en fonction la résolution de numérisation 3H sur les films<br />

3 H-Hyperfilm.<br />

A partir de sources de calibration, l’activité peut être considérée comme homogène sur<br />

toute la surface d’analyse, ce de fait les variations de niveaux de gris pour ces surfaces sont en<br />

théorie uniquement liées au bruit. La figure 2.7 représente l’évolution de l’écart type en<br />

fonction <strong>du</strong> niveau de gris moyen pour les 3 types de films calculée pour différentes zones<br />

d’analyse (sources de calibration). On note une différence entre le type de traceurs utilisés<br />

notamment pour les films KODAK BMR. Quelque soit le niveau de gris, les films KODAK<br />

BMR présentent <strong>des</strong> écarts types plus élevés que les films 3 H-Hyperfilm <strong>et</strong> Hyperfilm MP. La<br />

dispersion <strong>des</strong> valeurs d’écart type est également plus forte pour les films KODAK BMR,


66 CHAPITRE 2<br />

notamment pour les niveaux de gris les plus élevés. Les films Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm<br />

montrent ainsi une meilleure repro<strong>du</strong>ctibilité de leur rapport signal/bruit.<br />

Ecart type [-]<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250<br />

Niveau de gris [-]<br />

3H: KODAK Biomax MR<br />

3H: Hyperfilm MP<br />

3H: 3H-Hyperfilm<br />

14C: KODAK Biomax MR<br />

14C: Hyperfilm MP<br />

"14CH: 3H-Hyperfilm"<br />

Fig. 2.7 : Evolution de l’écart type en fonction <strong>du</strong> niveau de gris pour les films KODAK BMR,<br />

Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm.<br />

Les variations <strong>du</strong> rapport écart type de la surface d’analyse / écart type <strong>du</strong> fond continu en<br />

fonction <strong>du</strong> niveau de gris moyen de la zone d’analyse présentent la même évolution pour les<br />

3 types de films (Fig. 2.8). Ceci montre une cohérence <strong>des</strong> propriétés physiques <strong>des</strong> films <strong>et</strong><br />

l’importance <strong>du</strong> fond continu. L’ajustement <strong>des</strong> points expérimentaux par une fonction<br />

analytique perm<strong>et</strong> de modéliser l’évolution de l’écart type en fonction <strong>du</strong> niveau de gris <strong>du</strong><br />

film. Les meilleurs résultats ont été obtenus par l’ajustement d’une fonction polynomiale <strong>du</strong><br />

type f(x)= ax 3 +bx²+cx+d avec a= 8,02.10 -8 ; b= -5,17.10 -5 ; c= 1,19.10 -2 <strong>et</strong> d= 2,03.10 -2 ,<br />

R²=0,92. La variabilité spatiale <strong>du</strong> fond continu est caractéristique de la taille <strong>des</strong> grains<br />

d’argent (Lanier <strong>et</strong> al., 2006). L’observation au microscope optique de zones non exposées <strong>du</strong><br />

film perm<strong>et</strong> de visualiser la densité <strong>et</strong> la taille <strong>des</strong> grains d’argent (Fig. 2.9). Les films BMR<br />

possèdent une taille de grains supérieure aux films Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm, ce qui<br />

explique les fortes valeurs d’écart type obtenues pour ce film. Le film 3 H-Hyperfilm présente<br />

une densité plus importante de grains fins que le film MP, ce qui pourrait expliquer son<br />

meilleur rapport signal/bruit.


67 CHAPITRE 2<br />

écart Ecart type/écart type/ Ecart type type <strong>du</strong> background fond continu<br />

1<br />

0,75<br />

0,5<br />

0,25<br />

0<br />

0 50 100 150 200 250<br />

Niveau de gris<br />

KODAK Biomax MR<br />

Hyperfilm MP<br />

3H-Hyperfilm<br />

ajustement analytique<br />

Fig. 2.8 : Evolution <strong>du</strong> rapport écart type/écart type <strong>du</strong> fond continu en fonction <strong>du</strong> niveau de<br />

gris moyen <strong>des</strong> différentes zones d’étu<strong>des</strong> pour les films KODAK BMR, Hyperfilm MP <strong>et</strong> 3 H-<br />

Hyperfilm. L’ajustement analytique a été effectué par une fonction polynomiale f(x)= 8,02.10 -<br />

8 x 3 +-5,17.10 -5 x²+1,19.10 -2 x+2,03.10 -2 .<br />

500 µm<br />

(a) KODAK BMR (b) Hyperfilm MP (c) 3 H-Hyperfilm<br />

Fig. 2.9 : Observations en microscopie optique de zones non exposées de films<br />

autoradiographique (a) KODAK BMR (b) Hyperfilm MP <strong>et</strong> (c) 3 H-Hyperfilm (grossissement<br />

× 20). Les points noirs représentent les grains d’argent.<br />

L’ajustement analytique de l’évolution de la densité optique en fonction <strong>du</strong> temps<br />

d’exposition (eq. 2.7) ainsi que celle de l’évolution <strong>du</strong> rapport signal/bruit en fonction <strong>des</strong><br />

niveaux de gris (cf. Fig. 2.8) perm<strong>et</strong>tent de décrire entièrement le comportement <strong>des</strong> films en


Niveau de gris [-]<br />

68 CHAPITRE 2<br />

fonction <strong>du</strong> temps d’exposition. La figure 2.10 montre l’évolution <strong>des</strong> gammes de niveaux de<br />

gris pour deux activités en fonction <strong>du</strong> temps d’exposition. Sur ces représentations, la<br />

nécessité d’un temps d’exposition long pour les films KODAK BMR est clairement<br />

démontrée. Le film 3 H-Hyperfilm qui présente une évolution plus lente de ces niveaux de gris<br />

associée à un meilleur rapport signal sur bruit perm<strong>et</strong> de discriminer les hétérogénéités de<br />

<strong>porosité</strong> pour un temps d’exposition court. Le contrôle <strong>du</strong> temps d’exposition apparaît moins<br />

important pour ce film. De ce fait, le choix <strong>du</strong> temps d’exposition est moins crucial que pour<br />

les films KODAK BMR.<br />

Niveaux de gris<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

KODAK BMR<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

Temps temps d’exposition d'exposition (j) (j)<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

A1=0,7mCi/mL<br />

A2=0,2mCi/mL<br />

3H-Hyperfilm<br />

Niveaux de gris<br />

(a) (b)<br />

Niveau de gris [-]<br />

Niveaux de gris<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

50<br />

0<br />

Hypefilm MP<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

temps d'exposition (j)<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

(c) Temps temps d’exposition d'exposition (j)<br />

A1=0,7mCi/mL<br />

A2=0,2mCi/mL<br />

A1=0,7mCi/mL<br />

A2=0,2mCi/mL<br />

Temps d’exposition (j)<br />

Fig. 2.10 : Evolutions <strong>des</strong> gammes de niveaux de gris pour deux activités de 3 H-MMA en<br />

fonction <strong>du</strong> temps d’exposition pour les (a) KODAK BMR (b) Hyperfilm MP (c) 3 H-<br />

Hyperfilm .Le film 3 H-Hyperfilm montre <strong>des</strong> capacités de discrimination <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s dés les<br />

temps d’exposition courts contrairement au film KODAK BMR <strong>et</strong> Hyperfilm MP.


69 CHAPITRE 2<br />

2.2.4 Impact <strong>des</strong> caractéristiques physiques <strong>des</strong> films sur la résolution<br />

La dernière étape de c<strong>et</strong>te étude consiste à déterminer la résolution finale atteinte par les<br />

différents films. Dans c<strong>et</strong> objectif, différents matériaux imprégnés au 3 H-MMA ont été<br />

exposés sur les 3 types de films afin d’investiguer leur résolution. Ces matériaux font partir <strong>du</strong><br />

système d’imprégnation <strong>des</strong> échantillons argileux utilisé pour c<strong>et</strong>te étude (cf. § 3.2). Le temps<br />

d’exposition choisi a été calculé afin d’obtenir <strong>des</strong> densités optiques proches pour les 3 films<br />

(BMR 8 jours, MP 19 jours, 3 H-Hyperfilm 17 jours). La figure 2.11 présente les<br />

autoradiographies obtenues pour les 3 types de films. De manière cohérente avec les résultats<br />

obtenus ci-<strong>des</strong>sus (c.-à-d. rapport signal/bruit), l’autoradiographie réalisée pour le film<br />

KODAK BMR apparaît plus bruitée que celles <strong>des</strong> films MP <strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm. Le film<br />

Hyperfilm MP présente localement <strong>des</strong> niveaux de gris incohérents avec ceux <strong>des</strong> films BMR<br />

<strong>et</strong> 3 H-Hyperfilm. Après plusieurs tests, il est apparu que le film MP fait apparaître <strong>des</strong><br />

hétérogénéités de <strong>porosité</strong> localisées en profondeur (à plusieurs 100 de µm de la surface).<br />

C<strong>et</strong>te propriété est probablement <strong>du</strong>e à la présence d’une couche protectrice à la surface <strong>du</strong><br />

film car c’est le seul paramètre géométrique le différenciant <strong>des</strong> films 3 H-Hyperfilm. C<strong>et</strong>te<br />

spécificité ne perm<strong>et</strong> pas d’utiliser le film MP pour la réalisation d’autoradiographie <strong>dans</strong><br />

l’intention d’une quantification de la <strong>porosité</strong> de la surface d’un matériau.


70 CHAPITRE 2<br />

Papier filtre<br />

(a)<br />

1 cm<br />

(b) (c)<br />

Fig. 2.11 : Autoradiographies obtenues pour un composite de matériaux (poreux en silice,<br />

billes de verre <strong>et</strong> papier filtre) pour les 3 types de film autoradiographique (a) 3 H-Hyperfilm<br />

(b) KODAK BMR <strong>et</strong> (c) Hyperfilm MP. Sur le film Hyperfilm MP on observe la présence<br />

d’hétérogénéités de niveaux de gris non visibles pour les films KODAK BMR <strong>et</strong> 3 H-<br />

Hyperfilm (notamment au niveau de papier filtre).<br />

Poreux en silice<br />

Résine 3 H-MMA<br />

Billes de verre<br />

La figure 2.12 montre une comparaison entre les autoradiographies <strong>et</strong> une photographie prise<br />

en microscopie optique pour une région d’intérêt située au niveau d’un poreux en silice (Fig.<br />

2.11). Le film Kodak BMR ne perm<strong>et</strong> pas de distinguer les grains plus p<strong>et</strong>its que 40-50 µm,<br />

contrairement aux films 3 H-Hyperfilm <strong>et</strong> MP. Pour les films KODAK BMR, les résultats<br />

obtenus sont significativement différents de ceux de Siitari-Kauppi <strong>et</strong> al., (1998) (∼20µm)<br />

mais cohérents avec ceux de Lanier <strong>et</strong> al., (2006). Pour le film 3 H-Hyperfilm,


71 CHAPITRE 2<br />

l’autoradiographie de fibres de cellulose illustre clairement les possibilités de celui-ci, avec<br />

l’identification de fibres de 8-10 µm (Fig. 2.12).<br />

Fig. 2.12 : Comparaison <strong>des</strong> autoradiographies (a) 3 H-Hyperfilm (b) Hyperfilm MP (c)<br />

KODAK BMR d’un poreux silice (cf. Fig. 2.11). (d) La position <strong>des</strong> grains de silice est<br />

visualisée en microscopie optique (en lumière réfléchie). L’observation <strong>du</strong> poreux montre <strong>des</strong><br />

grains de silice englobés <strong>dans</strong> la résine 3 H-MMA. Le cercle désigne un grain de silice<br />

d’environ 50 µm de diamètre.<br />

3H-HYPERFILM<br />

(a) (b)<br />

KODAK BMR<br />

(c) (d)<br />

HYPERFILM MP<br />

500 µm


72 CHAPITRE 2<br />

Fig. 2.13 : Comparaison de (a) l’autoradiographie 3 H-Hyperfilm <strong>et</strong> (b) d’un photographie<br />

acquises en microscopie optique (en lumière réfléchie) pour <strong>des</strong> fibres de cellulose (cf. Fig.<br />

2.11).<br />

2.2.5 Conclusion sur le choix <strong>des</strong> films<br />

L’ensemble <strong>des</strong> différentes analyses réalisées pour chacun <strong>des</strong> 3 types de films, nous a<br />

permis de déterminer leur potentialité en terme de résolution, rapport signal/bruit <strong>et</strong> de<br />

sensibilité <strong>dans</strong> l’objectif d’une cartographie fine de la <strong>porosité</strong> d’un matériau argileux<br />

finement divisé.<br />

3H-HYPERFILM<br />

(a) (b)<br />

100 µm<br />

Bien que majoritairement utilisé pour la quantification de la distribution de <strong>porosité</strong> par<br />

autoradiographie, le film KODAK BMR possède une résolution spatiale inférieure aux autres<br />

films testés. Ce point limite son utilisation uniquement aux matériaux possédant <strong>des</strong><br />

hétérogénéités de l’ordre de la centaine de microns tels que les roches cristallines. En<br />

revanche, pour les matériaux finement divisés le film KODAK BMR apparaît insuffisant. De<br />

plus, il doit être utilisé avec <strong>des</strong> temps d’exposition plus long pour augmenter la qualité <strong>des</strong><br />

autoradiographies, temps qui perm<strong>et</strong>tra de mieux déterminer les hétérogénéités de <strong>porosité</strong>.<br />

Bien que possédant <strong>des</strong> excellentes qualités en termes de résolution, le film MP ne peut être<br />

utilisé pour l’obtention de la distribution spatiale de la <strong>porosité</strong> <strong>du</strong> fait de la détection <strong>des</strong><br />

émissions β - venant de la profondeur de l’échantillon. Le film 3 H-Hyperfilm est le plus adapté<br />

pour l’étude de la <strong>porosité</strong> <strong>des</strong> matériaux argileux <strong>du</strong> fait de son excellente résolution autour<br />

<strong>des</strong> 8 µm malgré son prix d’achat plus élevé (× 10) <strong>et</strong> une sensibilité plus faible. Ces films<br />

possèdent un excellent rapport signal/bruit ce qui perm<strong>et</strong> leur utilisation pour <strong>des</strong> temps<br />

d’exposition plus courts. Pour ce film, le temps d’exposition apparaît ainsi comme un<br />

paramètre secondaire. Pour le 14 C, <strong>des</strong> tests supplémentaires devront être réalisés pour savoir


73 CHAPITRE 2<br />

si la résolution atteinte avec ce film est meilleure que celle <strong>des</strong> KODAK BMR. Il conviendrait<br />

également d’étudier d’autres films présents sur le marché pour un usage routinier avec le 14 C-<br />

MMA. Les films 3 H-Hyperfilm seront donc utilisés pour l’ensemble <strong>des</strong> autoradiographies<br />

réalisées pour c<strong>et</strong>te étude.<br />

3 Application à l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien<br />

3.1 Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong><br />

L’échantillon EST 26095 a été choisi pour c<strong>et</strong>te étude (cf. chapitre 1 <strong>et</strong> 4). Ces proportions<br />

en phases minérales sont présentées <strong>dans</strong> le tableau 1.1 (cf. Chapitre 1). Hors <strong>des</strong> conditions<br />

de pression in situ, l’argilite possède une fragilité mécanique importante <strong>et</strong> montre une<br />

fissuration provoquant un phénomène de délitage. Afin de conserver l’intégrité de<br />

l’échantillon étudié, celui-ci a été enrobé avec une résine époxyde de type Araldite® ayant<br />

une viscosité ne lui perm<strong>et</strong>tant pas d’entrer <strong>dans</strong> la <strong>porosité</strong> <strong>du</strong> matériau. Après enrobage, les<br />

échantillons sont découpés à sec en parallélépipè<strong>des</strong> (6 × 6 × 2 cm 3 ) perpendiculairement au<br />

plan de sédimentation. Afin d’éviter la désagrégation de l’échantillon lors de l’imprégnation,<br />

l’échantillon est maintenu par un système de maintien mécanique décrit sur la figure 2.14.<br />

La quantification de la <strong>porosité</strong> par la méthode MMA nécessite la suppression de l’eau porale<br />

<strong>et</strong> interfoliaire, celle-ci devant être remplacée par le MMA. Pour c<strong>et</strong>te étude les échantillons<br />

ont été séchés à l’étuve à 80°C pendant 15 jours. Le séchage à l’étuve peut occasionner une<br />

fissuration de l’échantillon que l’on pourra néanmoins identifier ensuite. L’échantillon a été<br />

imprégné au 3 H-MMA (A0=2,05 mC/ml) pendant 1 mois puis polymérisé pendant 15 jours<br />

(>60 kGy). Un temps d’imprégnation d’un mois a été choisi pour s’assurer d’une saturation<br />

complète de l’échantillon par le MMA. Une surface parallèle (2 × 3 cm²) au plan de<br />

sédimentation a été dressée <strong>et</strong> ensuite polie diamantée avec <strong>des</strong> grains de 6, puis 1 µm<br />

(protocole classique). L’exposition de l’échantillon sur le film 3 H-Hyperfilm a <strong>du</strong>ré 31 jours<br />

(cf. § 2.2.5). Après développement, le film a été numérisé en 256 niveaux de gris avec une<br />

résolution de 4800 dpi (5,3 µm/pixel). La numérisation a été effectuée à partir <strong>du</strong> scanner<br />

Microtek® ARTISCAN F1 qui perm<strong>et</strong> l’obtention d’une résolution maximum de 4800 dpi<br />

sans extrapolation <strong>des</strong> niveaux de gris (les scanners commerciaux possèdent une résolution<br />

maximum de 3200 dpi = 7,93 µm/pixel). La carte de <strong>porosité</strong> a été construite à partir de<br />

sources de calibration <strong>et</strong> de l’équation 2.2 implémentée <strong>dans</strong> le logiciel Autoradio (Prêt, 2003).


74 CHAPITRE 2<br />

Des mosaïques d’images MEB en mode BSE ont ensuite été réalisées afin de visualiser la<br />

microstructure <strong>du</strong> matériau, puis de construire <strong>des</strong> cartes de minéraux simplifiées à 4 groupes<br />

de minéraux (matrice argileuse, carbonates, quartz, minéraux lourds) par la méthode<br />

développée <strong>dans</strong> le chapitre 1.<br />

Fig. 2.14 : Schéma de la préparation <strong>des</strong> échantillons argileux pour l’imprégnation MMA à<br />

partir d’une carotte d’argilite (1) : enrobage avec une résine Araldite ® (2) découpage à sec<br />

avec une scie à ruban (3) maintien latéral <strong>des</strong> échantillons par une bague en acier (4) maintien<br />

<strong>des</strong> faces par <strong>des</strong> plaques acier inox, poreux en silice <strong>et</strong> filtre de cellulose (5) imprégnation<br />

MMA, <strong>des</strong> billes viennent combler l’espace vide autour <strong>des</strong> échantillons afin de ré<strong>du</strong>ire la<br />

quantité de MMA radioactif utilisée.<br />

3.2 Résultats<br />

1 2<br />

3.2.1 Comparaison carte de <strong>porosité</strong> / carte de minéraux<br />

La <strong>porosité</strong> moyenne obtenue pour la zone d’étude est de 13,7% (calibration k=1,472,<br />

D0=0,1905, Dmax=1,532). La figure 2.15 montre la carte de <strong>porosité</strong> pour une gamme de<br />

<strong>porosité</strong> comprise entre 0 <strong>et</strong> 50% (échelle couleur). Pour c<strong>et</strong>te étude, différentes régions<br />

d’intérêt (A, B <strong>et</strong> C) ont été déterminées sur la carte de <strong>porosité</strong>. La zone notée C a ensuite été<br />

observée avec un grossissement croissant (zones E <strong>et</strong> F).<br />

D’un point de vue macroscopique, l’échantillon présente une région de plus forte <strong>porosité</strong><br />

(27,5%) prés de la surface. Celle-ci provient probablement d’une déstructuration lors de la<br />

découpe <strong>des</strong> échantillons (ante imprégnation).<br />

Pour c<strong>et</strong> échantillon, <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong> sont présentes à différentes échelles<br />

d’observations (Fig. 2.15, 2.16, 2.17, 2.18 <strong>et</strong> 2.19) :<br />

5<br />

4<br />

3


75 CHAPITRE 2<br />

(i) A l’échelle <strong>du</strong> centimètre-millimètre, on distingue plusieurs gran<strong>des</strong> zones (> mm²)<br />

relativement uniformes caractérisées par de plus faibles <strong>porosité</strong>s (zone A, (Φ = 10,3%)<br />

<strong>et</strong> zone B1 (Φ = 9,2%) <strong>et</strong> <strong>des</strong> zones mixtes composées de sous zones de quelques mm²<br />

de faibles <strong>et</strong> fortes <strong>porosité</strong>s (zone D). Les observations MEB en mode BSE de plusieurs<br />

zones montrent que les moins poreuses sont systématiquement associées à une forte<br />

teneur en minéraux carbonatés.<br />

(ii) A l’échelle ∼100 µm, de forts contrastes de <strong>porosité</strong> sont observables (4 à 27% pour la<br />

zone C). La comparaison avec la carte de groupes de minéraux montre que les zones de<br />

plus faibles <strong>porosité</strong>s sont directement associées à la présence de grains de carbonates <strong>et</strong><br />

de quartz de grande taille (50-200 µm) (Fig. 2.18). Les minéraux de pyrite qui sont<br />

regroupés en agrégats (zone B, C,) présentent une <strong>porosité</strong> plus forte que l’argilite<br />

environnante (27,4 % zone B). Néanmoins, certaines p<strong>et</strong>ites zones constituées de pyrite<br />

sont à l’opposé moins poreuses (zone A1 <strong>et</strong> E1).<br />

Porosité (%)<br />

A<br />

fissure<br />

B<br />

Fig. 2.15 : Carte de <strong>porosité</strong> de l’échantillon EST 26095 avec la position <strong>des</strong> différentes<br />

régions d’intérêt A, B, C <strong>et</strong> D.<br />

Zone endommagée<br />

50<br />

D<br />

5 mm<br />

C


76 CHAPITRE 2<br />

2<br />

(a) (b)<br />

Fig. 2.16 : Zone A : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> (b) l’image MEB en mode<br />

BSE. La <strong>porosité</strong> moyenne de c<strong>et</strong>te zone est de 10,3%. Les ellipses montrent les<br />

correspondances entre les deux cartes. Les zones de faible <strong>porosité</strong> correspondent à la<br />

présence de carbonates (gris clair) <strong>et</strong> de pyrite (blanc). Les zones (1) <strong>et</strong> (2) possèdent<br />

respectivement une <strong>porosité</strong> moyenne de 4,3% <strong>et</strong> 12,4%.<br />

3<br />

(a) (b)<br />

Fig. 2.17 : Zone B : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> (b) l’image MEB en mode<br />

BSE. La <strong>porosité</strong> moyenne de c<strong>et</strong>te zone est de 11,8%. Les ellipses montrent les<br />

correspondances entre les deux cartes. Les zones de faible <strong>porosité</strong> (1) <strong>et</strong> (3) correspondent à<br />

la présence de carbonates (gris clair). La zone la plus poreuse (2) correspond à la présence de<br />

pyrite. Les zones (1), (2) <strong>et</strong> (3) possèdent respectivement une <strong>porosité</strong> moyenne de 9,2%,<br />

27,4% <strong>et</strong> 1%.<br />

2<br />

1 1<br />

1<br />

500 µm<br />

500 µm<br />

3<br />

2<br />

2<br />

1


77 CHAPITRE 2<br />

3<br />

1<br />

250 µm<br />

(a) (b)<br />

(c)<br />

3<br />

1<br />

Fig. 2.18 : Zone C : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong>, (b) la mosaïque d’images<br />

MEB en mode BSE (grossissement × 350) <strong>et</strong> (c) la carte minérale construite à partir de<br />

l’image MEB. La <strong>porosité</strong> moyenne de c<strong>et</strong>te zone est de 15,2%. A c<strong>et</strong>te échelle, les zones de<br />

faible <strong>porosité</strong> sont systématiquement associées aux quartz (zone 1) <strong>et</strong> aux carbonates (zone 2)<br />

(9,5%) de grande taille (∼20 µm). La zone 3 qui la plus poreuse (22,7%) correspond à la<br />

présence de framboï<strong>des</strong> de pyrite.<br />

1<br />

2 2<br />

1 1<br />

2<br />

3<br />

1<br />

Carbonates<br />

Matrice argileuse<br />

Quartz<br />

Minéraux lourds


78 CHAPITRE 2<br />

1,5 mm<br />

(a) (b)<br />

Fig. 2.19 : Zone D : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> (b) la mosaïque d’images<br />

MEB en mode BSE. La <strong>porosité</strong> moyenne de c<strong>et</strong>te zone est de 14,1%. Les lignes en pointillés<br />

représentent la séparation entre les zones riches en carbonates (Cca) <strong>et</strong> les zones riches en<br />

minéraux argileux (Cla). Les zones riches en carbonates <strong>et</strong> minéraux argileux possèdent<br />

respectivement une <strong>porosité</strong> de 13,7% <strong>et</strong> 15,5%. Le rectangle blanc correspond à la zone<br />

d’étude E.<br />

3.2.2 Porosité spécifique<br />

L’image MEB en mode BSE de la zone D, obtenue pour un faible grossissement (× 35),<br />

montre <strong>des</strong> zones de quelques mm² associées à de fortes <strong>et</strong> faibles <strong>porosité</strong>s (Fig. 2.19). A<br />

partir de c<strong>et</strong>te image, une carte simplifiée de la distribution <strong>des</strong> zones riches en carbonates <strong>et</strong><br />

riches en argile a été créée, puis par superposition avec la carte de <strong>porosité</strong>, les <strong>porosité</strong>s<br />

spécifiques de chacune <strong>des</strong> zones ont été identifiées (Fig. 2.19). Les zones riches en<br />

carbonates présentent une <strong>porosité</strong> moyenne de 13,6 % <strong>et</strong> les zones riches en minéraux<br />

argileux de 15,5 %.<br />

Sammartino <strong>et</strong> al., (2002) identifient également ce type d’assemblage pour l’argilite de Bure.<br />

Afin de déterminer leur <strong>porosité</strong> spécifique, les auteurs utilisent une décomposition de<br />

l’histogramme fréquentiel <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s par une somme de gaussiennes. Des <strong>porosité</strong>s de<br />

Cla<br />

Cca<br />

Cla<br />

Cca<br />

Cca


79 CHAPITRE 2<br />

13,4% <strong>et</strong> 18% sont respectivement obtenues pour les zones Cca (riches en carbonates) <strong>et</strong> Cla<br />

(riches en minéraux argileux). Les résultats obtenus par ces deux approches diffèrent<br />

légèrement, cependant la comparaison s’avère difficile puisque les assemblages ne sont pas<br />

quantifiés minéralogiquement. Ces deux types d’approche ne perm<strong>et</strong>tent pas de corréler les<br />

<strong>porosité</strong>s mesurées aux teneurs locales en carbonates, matrice argileuse <strong>et</strong> quartz.<br />

Dans le but de relier les variations de <strong>porosité</strong> à la composition minéralogiques, une étude<br />

à une résolution plus fine est nécessaire. Pour cela, deux cartes de groupes de minéraux, ont<br />

tout d’abord, été réalisées à partir de mosaïques d’images avec un grossissement × 110 (pixel<br />

de 0,93 µm de coté) (Fig. 2.20) <strong>et</strong> × 300 (pixel de 0,34 µm de coté) (Fig. 2.21) respectivement<br />

pour les régions d’intérêt E <strong>et</strong> F. Ensuite, celles-ci ont été superposées aux cartes de <strong>porosité</strong><br />

correspondant à ces deux zones d’étu<strong>des</strong>. Les cartes de <strong>porosité</strong> de ces zones ayant une<br />

résolution plus grande (5,3 µm/pixel), celles-ci comportent moins de pixels que les cartes de<br />

minéraux. Pour pouvoir comparer cartes de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> cartes de minéraux, celles-ci doivent<br />

avoir la même taille. De ce fait, les cartes de <strong>porosité</strong> ont été agrandies de façon à avoir une<br />

taille identique à celles <strong>des</strong> cartes de minéraux. Les nouvelles valeurs de <strong>porosité</strong> sont<br />

calculées par une interpolation bicubique (Photoshop®). Notons que lors d’un agrandissement,<br />

c<strong>et</strong>te opération in<strong>du</strong>it peu de variations <strong>des</strong> valeurs de <strong>porosité</strong>, ce qui n’est pas le cas lors<br />

d’une ré<strong>du</strong>ction de taille. L’ajustement carte de <strong>porosité</strong> / carte minérale a été réalisée<br />

manuellement par transparence avec le logiciel Photoshop®.<br />

Cependant, le calcul <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s spécifiques en fonction <strong>du</strong> type de phase minérale n’est<br />

pas possible directement. La plupart <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates présentent une taille<br />

inférieure à la résolution de l’autoradiographie, ce qui modifie les <strong>porosité</strong>s pour chaque<br />

phase <strong>et</strong> plus particulièrement à l’interface entre les phases (Fig. 2.22). En considérant la<br />

portée <strong>des</strong> émissions β - <strong>du</strong> 3 H identique <strong>dans</strong> chacune <strong>des</strong> phases n (Fig. 2.22), la <strong>porosité</strong><br />

moyenne Φmoyen d’une région caractérisée par une surface A dépend de la <strong>porosité</strong> spécifique<br />

<strong>des</strong> agrégats minéraux Φn [-] <strong>et</strong> de leur fraction surfacique γn (= teneur locale) [-] (Fig. 2.23):<br />

Φ<br />

= ∑ Φ n × γ n<br />

moyen [2.9]<br />

n


80 CHAPITRE 2<br />

500µm<br />

(a) (b)<br />

(c) (d)<br />

Fig. 2.20 : Zone E : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong>, (b) la mosaïque d’images MEB<br />

en mode BSE (avec un grossissement × 110) <strong>et</strong> (c) la carte de minéraux associées. Les zones<br />

de faibles <strong>porosité</strong>s sont associées à la présence de minéraux carbonatés <strong>et</strong> de pyrite. La zone<br />

de plus forte <strong>porosité</strong> (2) 15,4 % est associée à la présence l’absence de minéraux carbonatés<br />

<strong>et</strong> de quartz. (d) Carte de minéraux présentant le quadrillage de masques de mesure utilisé<br />

pour le couplage <strong>porosité</strong> / minéralogie.<br />

1 1<br />

2 2<br />

2<br />

1


81 CHAPITRE 2<br />

(a) (b)<br />

(c) (d)<br />

Fig. 2.21 : Zone F : comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong>, (b) la mosaïque d’images MEB<br />

en mode BSE (un grossissement × 300) <strong>et</strong> (c) la carte de minéraux. Les zones de faibles<br />

<strong>porosité</strong> sont associées à la présence de minéraux carbonatés <strong>et</strong> de quartz. (d) carte de<br />

minéraux avec présentant le quadrillage de masque de mesure utilisé pour le couplage<br />

<strong>porosité</strong> minéralogie. La ligne noire sur l’image (c) correspond au profil de niveaux de gris<br />

tracés sur la figure 2.22.<br />

250µm


82 CHAPITRE 2<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

0 50 100 150 200<br />

Distance distance (µm) (µm)<br />

Fig. 2.22 : Zone F : profil de <strong>porosité</strong> mesuré au contact d’un grain de carbonate <strong>et</strong> de la<br />

matrice argileuse. Le trait en gris représente l’interface entre le grain de carbonate <strong>et</strong> la<br />

matrice argileuse. Le profil symétrique de part en part de l’interface carbonates/matrice<br />

argileuse indique une portée <strong>des</strong> émissions β - <strong>du</strong> 3 H relativement identique pour la matrice<br />

argileuse <strong>et</strong> les carbonates.<br />

(a) (b)<br />

Fig. 2.23 : Schéma <strong>du</strong> couplage minéralogie /<strong>porosité</strong> par une approche de mélange (a) la<br />

carte de <strong>porosité</strong> constituée de pixels i définis par leur <strong>porosité</strong> Φi (b) carte de minéraux de la<br />

surface A définie par la fraction surfacique en chacun <strong>des</strong> minéraux n, chaque agrégat minéral<br />

étant définit par sa <strong>porosité</strong> spécifique. La <strong>porosité</strong> moyenne pour la surface A est défini par :<br />

Φ = Φ × γ + Φ × γ + Φ × γ . Pour quantifier Φ1, Φ2 <strong>et</strong> Φ3, l’analyse de plusieurs<br />

moyen<br />

Φ i<br />

1<br />

Porosité (%)<br />

1<br />

2<br />

sous région de la carte de <strong>porosité</strong> est nécessaire.<br />

2<br />

CARBONATES MATRICE ARGILEUSE<br />

A<br />

3<br />

3<br />

Φ 1<br />

Φ 3<br />

Φ 2<br />

Φ 3<br />

Φ 1<br />

Φ 2<br />

Carte de <strong>porosité</strong> Carte de minéraux<br />

Φ 2<br />

Φ 3<br />

Phase 1<br />

Phase 2<br />

Phase 3


83 CHAPITRE 2<br />

Afin de déterminer les <strong>porosité</strong>s spécifiques de chaque agrégat minéral, l’équation 2.9<br />

nécessite une série de points de mesure pour différents masques de mesures <strong>porosité</strong> locale /<br />

teneur locale en chacune <strong>des</strong> phases minérales. Pour cela, la <strong>porosité</strong> locale moyenne<br />

(autoradiographie) couplée aux teneurs minérales locales (carte de minéraux) a été calculée<br />

pour <strong>des</strong> masques de mesures formant un quadrillage régulier sur la carte superposée<br />

minéralogie / <strong>porosité</strong> (Annexe 1 logiciel 5) (Fig. 2.20 <strong>et</strong> 2.21). Des masques de mesure de 93<br />

× 93 µm² (100 × 100 pixels sur la carte minérale) <strong>et</strong> 68 × 68 µm² (200 × 200 pixels sur la carte<br />

minérales) ont respectivement été utilisées pour les zones E <strong>et</strong> F (Fig. 2.20 <strong>et</strong> 2.21). C<strong>et</strong>te<br />

étude ne prend pas en compte les minéraux lourds puisque leur teneur n’est pas assez<br />

significative, les teneurs en quartz carbonates <strong>et</strong> matrice argileuse sont été renormalisées pour<br />

100%. La figure 2.24 montre l’évolution de la <strong>porosité</strong> locale en fonction <strong>des</strong> teneurs en<br />

carbonates, quartz <strong>et</strong> matrice argileuse.


84 CHAPITRE 2<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

Fraction matrice argileuse [-]<br />

fraction matrice argileuse<br />

Fraction carbonates [-]<br />

fraction carbonates<br />

Fraction quartz [-]<br />

fraction quartz<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0<br />

MATRICE<br />

ARGILEUSE<br />

0 5 10 15 20 25<br />

CARBONATES<br />

Porosité <strong>porosité</strong> (%) (%)<br />

mosaique x110<br />

mosaique x 300<br />

fit (a) mosaique x 110<br />

fit (a) mosaique x 300<br />

fit (b) mosaique x 110<br />

fit (b) mosaique x 300<br />

0 5 10 15 20 25<br />

<strong>porosité</strong> Porosité (%) (%)<br />

mosaique x110<br />

mosaique x 300<br />

fit (a) mosaique x 110<br />

fit (a) mosaique x 300<br />

fit (b) mosaique x 110<br />

fit (b) mosaique x 300<br />

porosimétrie mercure forage DIR<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Porosité <strong>porosité</strong> (%) (%)<br />

mosaique x110<br />

mosaique x 300<br />

Fig. 2.24 : Evolution de la <strong>porosité</strong> en fonction <strong>des</strong> teneurs en (a) matrice argileuse, (b)<br />

carbonates <strong>et</strong> (c) quartz pour les zones E <strong>et</strong> F.<br />

QUARTZ


85 CHAPITRE 2<br />

La <strong>porosité</strong> évolue globalement linéairement en fonction de la teneur en carbonates <strong>et</strong><br />

matrice argileuse. C<strong>et</strong>te évolution correspond au modèle de mélange décrit par l’équation 2.9.<br />

Pour les zones riches en quartz, les <strong>porosité</strong>s ne se répartissent pas sur une droite de mélange.<br />

Leur proportion étant majoritairement inférieure à 10%, la <strong>porosité</strong> moyenne n’est<br />

significativement pas influencée par leur présence. Les paramètres d’ajustement <strong>des</strong> droites de<br />

régression linéaire sont présentés <strong>dans</strong> le tableau 2.3. Pour la matrice argileuse, la <strong>porosité</strong><br />

obtenue pour une fraction nulle est inférieure à 0%, ce qui n’est pas cohérent avec l’approche<br />

par mélange. De plus, la droite de régression n’ajuste pas bien les points ayant une fraction<br />

argileuse inférieure à 50%. La majorité <strong>des</strong> points étant contenus entre 0,5 <strong>et</strong> 0,9, la droite de<br />

régression est peu sensible aux points ayant une fraction argileuse inférieure à 0,5. En<br />

considérant, une <strong>porosité</strong> de 0% pour une fraction argileuse nulle, la droite de corrélation<br />

linéaire ajuste mieux les points inférieurs à 50% de matrice argileuse sans détériorer<br />

significativement le coefficient de corrélation globale (Tab. 2.3). Pour les carbonates,<br />

l’ajustement obtenu indique une <strong>porosité</strong> négative pour une teneur de 100% de carbonates,<br />

comme pour la matrice argileuse, la droite de régression ajuste difficilement les points<br />

supérieurs à 50% de carbonates. En considérant que les carbonates présentent une <strong>porosité</strong><br />

spécifique nulle, on obtient une droite d’ajustement ayant un coefficient de corrélation correct,<br />

les points supérieurs 50% sont alors mieux ajustés.<br />

Phases considérées/<br />

grossissement<br />

a b R²<br />

Carbonates × 110 -0,044 0,854 0,51<br />

Carbonates × 300 -0,039 0,798 0,51<br />

Matrice argileuse × 110 0,047 0,072 0,60<br />

Matrice argileuse × 300 0,038 0,112 0,63<br />

Carbonates × 110 -0,055 1 0,48<br />

Carbonates × 300 -0,053 1 0,44<br />

Matrice argileuse × 110 0,052 0 0,60<br />

Matrice argileuse × 300 0,046 0 0,60<br />

Tab. 2.3 : Paramètres a <strong>et</strong> b <strong>des</strong> droites de régression (γn = a×Φmoyenne +b) ajustées pour les<br />

carbonates <strong>et</strong> la matrice argileuse aux deux grossissements. Les coefficients de corrélation R²<br />

ont été calculés pour chacune <strong>des</strong> droites de régression linéaire.


86 CHAPITRE 2<br />

Entre les deux grossissements (× 110 <strong>et</strong> × 300), il existe une différence <strong>des</strong> pentes <strong>des</strong><br />

droites de régression, notamment pour la matrice argileuse. Une meilleure résolution de la<br />

carte minérale perm<strong>et</strong> d’identifier plus de grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz contenus <strong>dans</strong> la<br />

matrice argileuse, ce qui diminue la teneur locale en matrice argileuse (les teneurs moyennes<br />

en carbonates sont respectivement de 20 <strong>et</strong> 27% sur la même zone pour les grossissements ×<br />

110 <strong>et</strong> × 300). La <strong>porosité</strong> locale moyenne étant la même pour une fraction de matrice<br />

argileuse plus forte, sa <strong>porosité</strong> spécifique apparaît plus importante lorsque la carte minérale<br />

est mieux définie. Les corrélations <strong>porosité</strong> / teneurs en minéraux perm<strong>et</strong>tent de définir la<br />

<strong>porosité</strong> spécifique de chacune <strong>des</strong> phases : (i) les carbonates <strong>et</strong> quartz présentent une <strong>porosité</strong><br />

proche de 0%, (ii) pour la matrice argileuse la valeur de <strong>porosité</strong> spécifique dépend <strong>du</strong><br />

grossissement <strong>et</strong> de la quantité de p<strong>et</strong>its grains de carbonates (micrite) <strong>et</strong> quartz que l’on<br />

identifie. Des <strong>porosité</strong>s spécifiques de 18% <strong>et</strong> 22% sont obtenues pour la matrice argileuse<br />

avec <strong>des</strong> grossissements respectifs de × 110 <strong>et</strong> × 300.<br />

4 Discussion<br />

L’acquisition d’autoradiographies avec une résolution plus fine grâce à l’utilisation <strong>du</strong><br />

tritium (ém<strong>et</strong>teur β - de plus faible énergie que le C 14 ) pour la résine d'imprégnation 3 H-MMA,<br />

de films 3 H-Hyperfilm <strong>et</strong> d’un scanner ayant une résolution réelle de 4800 dpi, perm<strong>et</strong> de<br />

visualiser plus précisément les variations de <strong>porosité</strong> de l’argilite de Bure à l’échelle<br />

mésoscopique, tout en conservant une visualisation à l’échelle macroscopique.<br />

L’autoradiographie perm<strong>et</strong> ainsi un balayage multi-échelles (cm - µm) <strong>des</strong> variations de<br />

<strong>porosité</strong> au sein d’un matériau. A haute résolution, il est possible de distinguer les contours<br />

<strong>des</strong> plus gros grains de carbonates <strong>et</strong> quartz (>10 µm), mais il reste cependant impossible de<br />

distinguer l’ensemble <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz contrairement au MEB en mode<br />

BSE.<br />

En superposant la carte de <strong>porosité</strong> à la carte de groupes de minéraux partitionnée à partir de<br />

mosaïques d’images MEB en mode BSE, les <strong>porosité</strong>s spécifiques de la matrice argileuse, <strong>des</strong><br />

carbonates <strong>et</strong> quartz ont pu être déterminées par une approche de mélange. La <strong>porosité</strong> interne<br />

<strong>des</strong> carbonates (<strong>et</strong> agrégats de carbonates) <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz étant proche de 0%, la <strong>porosité</strong> de<br />

l’argilite varie donc proportionnellement avec la teneur en matrice argileuse. Cependant, c<strong>et</strong>te<br />

approche suppose que les <strong>porosité</strong>s spécifiques de la matrice argileuse restent constantes


87 CHAPITRE 2<br />

quelle qu’en soit leur teneur. L’ajustement de l’évolution de la <strong>porosité</strong> en fonction de la<br />

teneur en fraction argileuse par deux droites de régression, une pour les points supérieurs à<br />

50% de matrice argileuse <strong>et</strong> l’autre pour les points inférieurs à 50%, signifie probablement<br />

une évolution de sa <strong>porosité</strong> spécifique avec sa teneur. A partir de ces deux droites, deux<br />

valeurs de <strong>porosité</strong> de 23,1 <strong>et</strong> 21,7% sont respectivement obtenues pour les fortes <strong>et</strong> faibles<br />

teneurs en matrice argileuse (grossissement × 300). Ces observations restent cohérentes avec<br />

la formation de l’argilite qui suggère une croissance <strong>des</strong> carbonates plus tardive que le dépôt<br />

<strong>des</strong> minéraux argileux (Gaucher <strong>et</strong> al., 2004), de ce fait lors de la croissance <strong>des</strong> carbonates, il<br />

est donc envisageable d’avoir une compaction locale de la matrice argileuse ré<strong>du</strong>isant ainsi sa<br />

<strong>porosité</strong> pour les fortes teneurs en carbonates.<br />

En intégrant, l’ensemble <strong>des</strong> relations entre la <strong>porosité</strong> locale, la <strong>porosité</strong> spécifique de la<br />

matrice argileuse <strong>et</strong> la teneur en matrice argileuse, il est possible de construire une carte de<br />

teneur en matrice argileuse à partir de la carte de <strong>porosité</strong> (Fig. 2.25). Ceci suppose cependant<br />

la conservation <strong>des</strong> relations <strong>porosité</strong> / teneur en matrice argileuse sur l’ensemble de la zone<br />

d’étude.<br />

Le pourcentage de matrice argileuse obtenu pour c<strong>et</strong>te zone est de 58%, c<strong>et</strong>te valeur est<br />

supérieure à la mesure obtenue par la méthode couplée DRX, Calcimétrie Bernard <strong>et</strong> CEC<br />

(Tab 1.1). Cependant, il reste difficile de comparer ces deux métho<strong>des</strong> car l’approche roche<br />

totale suppose un large volume de matériau, hors l’échantillon montre ici de fortes<br />

hétérogénéités de teneur en carbonates qui ne sont peut être pas représentatives à une échelle<br />

supérieure. De plus, la cartographie minérale à partir d’images MEB en mode BSE ne rend<br />

pas totalement compte de la teneur en carbonates car il existe un nombre important de grains<br />

inférieurs au micron (Fig. 2.26). La calcimétrie Bernard perm<strong>et</strong> alors de tenir compte de ces<br />

grains <strong>dans</strong> la teneur en carbonates. La matrice argileuse intègre donc une certaine quantité de<br />

p<strong>et</strong>its grains de carbonates <strong>et</strong> sa définition est donc fonction de l’échelle à laquelle elle est<br />

décrite. Par une approche « roche totale », les teneurs en carbonates <strong>et</strong> <strong>porosité</strong> peuvent être<br />

respectivement quantifiées par calcimétrie Bernard <strong>et</strong> porosimétrie mercure. Afin de valider<br />

notre approche, nous avons reporté les résultats couplés obtenus par calcimétrie <strong>et</strong><br />

porosimétrie mercure pour une série d’échantillon provenant <strong>du</strong> même forage à l’évolution<br />

<strong>des</strong> teneurs en carbonates avec la <strong>porosité</strong> MMA (ANDRA, 2006a) (Fig. 2.24a). Les résultats<br />

obtenus montrent une tendance similaire avec un positionnement <strong>des</strong> points à proximité <strong>des</strong><br />

droites de régression, les valeurs de <strong>porosité</strong> étant légèrement plus faibles que celles mesurées<br />

en porosimétrie MMA car la porosimétrie mercure ne teint pas compte de la <strong>porosité</strong><br />

interfoliaire.


88 CHAPITRE 2<br />

Fraction de matrice argileuse (%)<br />

Fig. 2.25 : Carte de la fraction de matrice argileuse calculée par à partir de la carte de <strong>porosité</strong><br />

γi =0,046×Φi.<br />

20 µm<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Carbonates<br />

Fig. 2.26 : Image MEB BSE acquise pour un grossissement × 3000. Les grains de carbonates<br />

inférieurs au micron sont présents à l’intérieur de la matrice argileuse.<br />

5 mm<br />

L’échantillon EST 26095 présente ainsi <strong>des</strong> hétérogénéités spatiales <strong>des</strong> échelles<br />

centimétriques à millimétriques en relation avec le rapport <strong>des</strong> teneurs minéraux carbonatés <strong>et</strong><br />

argileux. Ce rapport évolue également à l’échelle de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien (Lefranc,<br />

2007; Gaucher <strong>et</strong> al., 2004), de ce fait il convient à présent de savoir si les hétérogénéités de<br />

<strong>porosité</strong> décrites pour l’échantillon EST 26095 sont ubiquistes <strong>dans</strong> la couche <strong>du</strong> Callovo-


89 CHAPITRE 2<br />

Oxfordien observables <strong>et</strong> si elles sont dépendantes <strong>du</strong> rapport teneur en minéraux carbonatés /<br />

minéraux argileux.<br />

Du point de vue de la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> (espèces ioniques chargées, non chargées,<br />

complexe ...), la matrice argileuse constitue donc le principal domaine poreux où les <strong>solutés</strong><br />

pourront se déplacer <strong>dans</strong> la phase fluide. Les prochaines étapes de ce travail consisteront à<br />

déterminer l’influence <strong>des</strong> teneurs en fraction non poreuse sur la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. Celle-<br />

ci devra être mise en relation avec son anisotropie d’orientation <strong>et</strong> de forme quantifiée <strong>dans</strong> le<br />

chapitre précédent. Lors de la migration d’espèces ioniques réactives, les surfaces <strong>des</strong><br />

minéraux jouent un rôle crucial <strong>dans</strong> la compréhension de la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à travers<br />

l’argilite. Il conviendra ainsi de déterminer s’il existe <strong>des</strong> réactions de sorption aux surfaces<br />

<strong>des</strong> quartz <strong>et</strong> surtout <strong>des</strong> carbonates en plus de celles aux surfaces <strong>des</strong> minéraux argileux. Pour<br />

les zones constituées de pyrite qui peuvent être fortement ou faiblement poreuses, une étude<br />

statistique de leur <strong>porosité</strong> en relation avec leur texture devra être envisagée afin de mieux<br />

appréhender leur rôle <strong>dans</strong> le transfert <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. Les échantillons n’ayant pas été conservés<br />

en atmosphère anoxique, il est également possible qu’il y ait un phénomène de déstabilisation<br />

de la pyrite qui pourrait augmenter sa <strong>porosité</strong>.


90 CHAPITRE 3<br />

CHAPITRE 3<br />

DIFFUSIO� DES SOLUTES DA�S L’AGILITE DE BURE :<br />

RÔLE DE LA DISTRIBUTIO� SPATIALE DES MI�ERAUX<br />

DE L’ECHELLE DU MICROMETRE AU MILLIMETRE<br />

I�TRODUCTIO�<br />

Les roches sédimentaires à dominante argileuse possèdent une faible con<strong>du</strong>ctivité<br />

hydraulique (10 -12 - 10 -14 m.s -1 ). De ce fait, la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à travers ces roches est<br />

principalement contrôlée par <strong>des</strong> phénomènes de <strong>diffusion</strong> (nombre de Pecl<strong>et</strong> Pe [-]


91 CHAPITRE 3<br />

Aertsens <strong>et</strong> al., 2004). La microstructure d’un sédiment est définie par l’organisation spatiale<br />

conjointe de ses minéraux <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s dont la géométrie gouverne le transport <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>.<br />

Dans les sédiments riches en minéraux argileux, de l’échelle nanométrique à millimétrique, il<br />

existe 2 niveaux d’organisation de l’espace poreux : (i) le plus bas correspond à celui de la<br />

matrice argileuse composée principalement de minéraux argileux <strong>et</strong> constituée par de la<br />

<strong>porosité</strong> interne aux particules (c.-à-d. la <strong>porosité</strong> interfoliaire, sachant que l'accès à c<strong>et</strong>te<br />

<strong>porosité</strong> est régi par <strong>des</strong> processus particuliers) <strong>et</strong> inter particulaire ; (ii) le plus haut niveau est<br />

défini par l’arrangement de la matrice argileuse <strong>et</strong> <strong>des</strong> grains minéraux non argileux <strong>et</strong> non<br />

poreux (c.-à-d. calcite, quartz, dolomite…). Il est donc admis que la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> a<br />

lieu principalement à l’intérieur de la matrice argileuse <strong>et</strong> <strong>dans</strong> la macro<strong>porosité</strong>. De ce fait, il<br />

apparaît implicite pour certains auteurs que les anisotropies de <strong>diffusion</strong> observées<br />

expérimentalement <strong>dans</strong> ces matériaux sont classiquement interprétées par l’orientation<br />

préférentielle <strong>des</strong> particules argileuses (Van Loon <strong>et</strong> al., 2004, Motellier <strong>et</strong> al., 2007, Descotes<br />

<strong>et</strong> al., 2007). C<strong>et</strong>te orientation <strong>des</strong> particules d’argile <strong>dans</strong> le plan sédimentaire augmente avec<br />

la compaction lors de la diagenèse (Von Engelhardt and Gaida, 1963, Meade, 1964).<br />

Cependant, <strong>dans</strong> l’argilite Callovo-Oxfordienne de Bure, les observations faites à l’échelle<br />

mésoscopique montrent que les grains de carbonate <strong>et</strong> de quartz déterminent également <strong>des</strong><br />

hétérogénéités microstructurales, c'est le second niveau d'organisation rappelé ci-<strong>des</strong>sus <strong>et</strong><br />

décrit aux chapitres 1 <strong>et</strong> 2. Nous allons voir comment ce niveau d'organisation supplémentaire<br />

influence les chemins de <strong>diffusion</strong>.<br />

En raison <strong>des</strong> difficultés analytiques à acquérir la microstructure réelle <strong>des</strong> matériaux, peu<br />

d’étu<strong>des</strong> relient expérimentalement microstructure <strong>et</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> notamment pour<br />

les roches sédimentaires à dominante argileuse. Par contre, diverses étu<strong>des</strong> numériques ont<br />

été menées afin de relier les propriétés de <strong>diffusion</strong> à celle de l’espace poreux. Les processus<br />

de transports sont modélisés à partir (i) d’obstacles dispersés présentant <strong>des</strong> formes simples<br />

2D <strong>et</strong> 3D (carrés: Koponen 1997; sphères, ellipsoï<strong>des</strong>, cylindres and parallélépipè<strong>des</strong>:<br />

Coelho <strong>et</strong> al., 1997, parallélépipè<strong>des</strong>: Ohkubo 2008) <strong>et</strong> (ii) de milieux poreux reconstruits<br />

(Adler <strong>et</strong> al., 1992, Sallès <strong>et</strong> al., 1993); la plupart de ces étu<strong>des</strong> ne sont donc pas directement<br />

reliées à la microstructure réelle <strong>des</strong> matériaux étudiés. De plus, ces modélisations sont<br />

réalisées en deux <strong>et</strong> trois dimensions <strong>et</strong> le lien entre ces deux dimensions n’est pas toujours<br />

évident d’une étude à une autre.<br />

L’objectif de ce chapitre est de m<strong>et</strong>tre en place une nouvelle méthodologie afin de mieux<br />

appréhender le rôle <strong>des</strong> hétérogénéités de microstructure <strong>dans</strong> la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à travers


92 CHAPITRE 3<br />

les roches sédimentaires à dominante argileuse <strong>et</strong> présentant <strong>des</strong> phases secondaires en<br />

teneurs non négligeables. Afin de mieux comprendre les relations entre minéralogie <strong>et</strong><br />

<strong>diffusion</strong>, nous considérons ici uniquement <strong>des</strong> espèces non réactives ou neutres pour le solide<br />

telles que modélisées par l’eau tritiée (HTO) ou l’anion chlorure. Ce chapitre est construit en<br />

5 parties: (i) la distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux est acquise en 2D par la technique de<br />

microsonde électronique (cf. chapitre 5) <strong>et</strong> en 3D par microtomographie d’absorption de<br />

rayons X (cf. chapitre 1); (ii) ces données sont analysées quantitativement pour déterminer la<br />

distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux ; (iii) <strong>des</strong> modélisations d’expériences d’in-<strong>diffusion</strong>,<br />

utilisant une méthode de suivi de particules, sont effectuées à l’échelle mésoscopique à partir<br />

<strong>des</strong> distributions de minéraux acquises en 2D <strong>et</strong> 3D; (iv) le rôle de la microstructure à c<strong>et</strong>te<br />

échelle est également abordé en modifiant sa géométrie <strong>et</strong> simulant le processus de <strong>diffusion</strong><br />

<strong>dans</strong> ces nouvelles structures <strong>et</strong> (v) <strong>des</strong> corrélations avec <strong>des</strong> expériences de <strong>diffusion</strong><br />

acquises en laboratoire à l’échelle macroscopique sont finalement réalisées.<br />

1 Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong><br />

1.1 Distributions spatiales de minéraux de l’argilite de Bure<br />

C<strong>et</strong>te étude a été réalisée à partir <strong>des</strong> échantillons EST 26095 (-507m, forage DIR, cf.<br />

chapitre 1, 2 <strong>et</strong> 4) <strong>et</strong> EST 07092 (-495 m, forage EST 205, préalablement étudié par Jorand<br />

(2007)). Afin de préserver leur microstructure, ils ont été imprégnés avec la résine MMA.<br />

1.1.1 Acquisition de la microstructure<br />

Les analyses en microson<strong>des</strong> électroniques ont été réalisées pour l’échantillon EST 07092<br />

avec une microsonde Cameca SX 100 équipée de 4 détecteurs WDS. La méthode d’analyse<br />

élémentaire en microsonde électronique sera détaillée <strong>dans</strong> le chapitre 5. Les analyses ont été<br />

acquises sur une section polie <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire au plan de sédimentation. Celles-ci<br />

fournissent <strong>des</strong> cartes de fluorescence X de 14 éléments chimiques (Al, Na, K, Ca, Si, Mg, Ti,<br />

Fe, S, Ba, Zr, P, Zn, Sr,) sur une zone de 3 × 0,5 mm² avec une résolution spatiale de 2<br />

µm/pixel. Une tension de 15 keV <strong>et</strong> un courant de 20 nA ont été utilisés comme conditions de<br />

faisceau lors de l’analyse. L’ensemble <strong>des</strong> analyses a été réalisé au centre de microanalyse<br />

Camparis de l’Université de Pierre <strong>et</strong> Marie Curie.


93 CHAPITRE 3<br />

A partir de ces données, une carte de minéraux a été construite par D. Prêt en utilisant le<br />

logiciel µphaseMAP (Prêt, 2003) pour la thèse de R. Jorand (2006) (Fig. 3.1a 3.1b). Les<br />

détails de c<strong>et</strong>te méthode seront présentés <strong>dans</strong> le Chapitre 5. µphaseMAP perm<strong>et</strong> d’identifier<br />

la nature <strong>des</strong> phases pour chaque pixel à partir de projections <strong>des</strong> points d’analyses <strong>dans</strong> <strong>des</strong><br />

diagrammes ternaires de composition minérale. A c<strong>et</strong>te résolution, une partie importante <strong>des</strong><br />

pixels appartient à une phase pure mais de nombreux pixels représentent également un<br />

mélange d’espèces minérales. Les pixels de mélange sont attribués à la phase qui représente<br />

plus de la moitié <strong>du</strong> mélange. Les phases principalement identifiées pour c<strong>et</strong> échantillon sont<br />

la matrice argileuse constituée d’illite <strong>et</strong> d'interstratifiés illite/smectite à 48,1%, de calcite à<br />

24,7%, de quartz à 13,5%, dolomite à 3,5% <strong>et</strong> de minéraux accessoires à 7,6%. La matrice<br />

argileuse montre une forte teneur en calcium indiquant la présence de p<strong>et</strong>its grains de<br />

carbonates inférieurs à 2 microns. Ces observations sont en accord avec les résultats acquis<br />

<strong>dans</strong> les chapitres précédents. La <strong>porosité</strong> moyenne de c<strong>et</strong> échantillon obtenue par<br />

autoradiographie ( 14 C-MMA) est de 13%.<br />

Pour l’échantillon EST 26095, la distribution <strong>des</strong> minéraux a été obtenue en 3D à partir<br />

d’analyses en microtomographie de rayon X au synchrotron. La discrimination <strong>des</strong> minéraux<br />

a été réalisée à partir de la méthode de segmentation développée <strong>dans</strong> le chapitre 1. Trois<br />

sous volumes (notés A, B <strong>et</strong> C) de 256 × 256 × 236 pixels (0,7 µm/pixel) ont été segmentés<br />

afin de pro<strong>du</strong>ire 3 volumes de la distribution spatiale de la matrice argileuse, <strong>des</strong> quartz, <strong>des</strong><br />

carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> minéraux lourds (sélectionnés <strong>dans</strong> la partie intacte de l’échantillon EST<br />

26095 (Fig. 1.4a)). Les teneurs en chacune <strong>des</strong> phases sont relativement proches de celles<br />

obtenues en microsonde électronique pour l’échantillon EST 07092. La <strong>porosité</strong> de c<strong>et</strong><br />

échantillon est de 13,7% ( 3 H-MMA).<br />

1.1.2 Analyses de la microstructure<br />

L’autoradiographie <strong>et</strong> les observations au MEB en mode BSE ont montré que les grains de<br />

quartz <strong>et</strong> de carbonates étaient non poreux (cf. Chapitre 2). Nous avons également montré que<br />

la <strong>porosité</strong> de la matrice argileuse Φm incluant une certaine proportion de grains micritiques<br />

est proche de 23% (cf. Chapitre 2). La <strong>porosité</strong> totale Φ est reliée à la <strong>porosité</strong> de la matrice<br />

argileuse par la fraction en matrice argileuse f :<br />

Φ = f ⋅ Φ = ( 1 − f ) ⋅ Φ [3.1]<br />

m<br />

g<br />

m


94 CHAPITRE 3<br />

ou fg est la fraction de grains non poreux. Un autre paramètre caractérisant l’espace poreux est<br />

la morphologie <strong>des</strong> grains minéraux. Toutes les analyses morphologiques supposent que<br />

chacun <strong>des</strong> grains soit indivi<strong>du</strong>alisé. Toutefois, la résolution <strong>des</strong> cartes microson<strong>des</strong> n’est pas<br />

suffisante pour avoir c<strong>et</strong>te séparation pour l’argilite, mais <strong>des</strong> observations complémentaires<br />

au MEB en mode BSE à plus haute résolution montrent la présence de matrice argileuse entre<br />

chaque grain de carbonates <strong>et</strong> de quartz (cf. chapitre 1 <strong>et</strong> 2). C<strong>et</strong> artefact de discrétisation peut<br />

être partiellement corrigé par la méthode de bassins versants qui perm<strong>et</strong> de séparer <strong>des</strong><br />

agrégats d’obj<strong>et</strong>s de formes convexes tels que les grains minéraux (Russ, 1992; Barraud,<br />

2006). Les pixels créés entre deux grains sont attribués à la matrice argileuse. Il est à noter<br />

que c<strong>et</strong>te opération in<strong>du</strong>it une légère variation de la teneur en matrice argileuse (< 3%) <strong>et</strong><br />

augmente la connectivité <strong>du</strong> milieu (Fig. 3.1c). C<strong>et</strong>te étude étant principalement orientée sur<br />

l’anisotropie de la microstructure, l’analyse morphologique <strong>des</strong> grains a été réalisée avec le<br />

logiciel ImageJ utilisant la même procé<strong>du</strong>re que celle utilisée <strong>dans</strong> le chapitre 1. Celle-<br />

ci inclut: (i) le calcul d’indice d’anisotropie d’orientation A <strong>et</strong> (ii) <strong>du</strong> paramètre d’élongation<br />

moyen e pour les grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates ; les autres espèces minérales n’étant pas<br />

significativement représentatives de la microstructure celles-ci n’ont pas été analysées.<br />

Expérimentalement, l’anisotropie d’orientation <strong>des</strong> grains minéraux peut être quantifiée par<br />

diffraction de rayon X sur synchrotron (Wenk <strong>et</strong> al., 2008). C<strong>et</strong>te technique perm<strong>et</strong> de<br />

quantifier l’orientation <strong>des</strong> plans cristallins. Ainsi, pour les minéraux en feuill<strong>et</strong>s comme les<br />

minéraux argileux il existe une relation directe entre orientation <strong>des</strong> plans cristallins <strong>et</strong> celle<br />

<strong>des</strong> particules argileuses. Pour les autres types de minéraux, l’orientation <strong>des</strong> plans cristallins<br />

indique une direction de croissance.


95 CHAPITRE 3<br />

Fig. 3.1 : (a) Carte minérale de l’argilite de Bure obtenue à partir d’analyses en microsonde<br />

électronique (3×0,5 mm²) <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel µphaseMAP (Prêt, 2003). La carte a été acquise <strong>dans</strong><br />

la direction perpendiculaire à la surface de sédimentation. Des cartes de 0,5×0,5 mm², notées<br />

de A à E, ont été utilisées pour les modélisations de <strong>diffusion</strong>. La carte E est visualisée (b)<br />

avant <strong>et</strong> (c) après application de la procé<strong>du</strong>re de séparation de grains.<br />

1.2 Modélisation <strong>du</strong> processus de <strong>diffusion</strong><br />

1.2.1 La <strong>diffusion</strong> chimique en milieux poreux pour une espèce non interagissant avec le<br />

solide<br />

La <strong>diffusion</strong> chimique <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> <strong>dans</strong> les milieux poreux homogènes <strong>et</strong> isotropes est<br />

décrite par la première <strong>et</strong> deuxième loi de Fick. La première loi exprime le flux de l’espèce<br />

chimique i, Ji [M.L -2 .T -1 ] par rapport au gradient de sa concentration <strong>dans</strong> le milieu poreux<br />

considéré:


96 CHAPITRE 3<br />

J −D<br />

∇C<br />

i<br />

= [3.2]<br />

e<br />

avec De le coefficient de <strong>diffusion</strong> effectif de l’espèce i [L 2 .T −1 ] <strong>et</strong> Ci la concentration en<br />

l’espèce i <strong>dans</strong> l’eau porale [M.L −3 ]. Le transport d’espèces non intéragissant avec la phase<br />

solide <strong>dans</strong> un milieu de <strong>porosité</strong> Φ est exprimé par la seconde loi de Fick :<br />

∂C<br />

i φ = −∇ ⋅ J i [3.3]<br />

∂t<br />

A partir <strong>des</strong> expressions 3.2 <strong>et</strong> 3.3, nous obtenons:<br />

∂C<br />

i φ [3.4]<br />

∂t<br />

= ∇ ⋅(<br />

De<br />

∇Ci<br />

)<br />

En milieu poreux homogène <strong>et</strong> isotrope, l’expression 3.4 peut s’écrire sous la forme suivante :<br />

∂<br />

Ci 2<br />

= Da∇<br />

∂t<br />

i<br />

C<br />

i<br />

[3.5]<br />

avec Da le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent [L 2 .T −1 ] où Da=De/Φ. Dans le cas d’une espèce<br />

non-interagissante, <strong>et</strong> <strong>dans</strong> le cas d’un milieu isotrope, le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent Da<br />

[L 2 .T −1 ] est lié aux propriétés géométriques de l’espace poreux par la relation :<br />

D a<br />

= D0<br />

⋅G<br />

[3.6]<br />

avec D0 le coefficient de <strong>diffusion</strong> de l’espèce i <strong>dans</strong> l’eau libre [L².T -1 ] <strong>et</strong> G le facteur de<br />

géométrie <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> [-] (G 1) (Carman, 1937; Bear, 1972).<br />

1.2.2 La méthode expérimentale de <strong>diffusion</strong> interne<br />

Expérimentalement, la méthode de <strong>diffusion</strong> interne (in-<strong>diffusion</strong>) combinée à l’analyse<br />

<strong>du</strong> profil de traceur perm<strong>et</strong> une rapide détermination <strong>du</strong> coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent d’un<br />

matériau pour une espèce considérée <strong>et</strong> <strong>dans</strong> une direction de <strong>diffusion</strong> donnée (Bourke <strong>et</strong> al.,<br />

1993, Van Loon <strong>et</strong> al., 2005). C<strong>et</strong>te méthode caractérise la phase transitoire <strong>du</strong> processus de


97 CHAPITRE 3<br />

<strong>diffusion</strong> à travers un matériau. Les conditions expérimentales nécessitent que l’un ou les<br />

deux cotés d’un échantillon, protégé <strong>et</strong> maintenu latéralement, soit mis au contact avec un<br />

large volume de solution contenant un ou <strong>des</strong> traceurs. La concentration <strong>du</strong> traceur en contact<br />

avec l’échantillon peut être (i) fixe pendant l’expérience ou (ii) décroître jusqu’à l’arrêt de<br />

celle-ci. En considérant une concentration de traceur maintenue constante <strong>du</strong>rant la <strong>du</strong>rée de<br />

l’expérience, les conditions initiales <strong>et</strong> aux limites sont exprimées de la façon suivante:<br />

Condition initiale Conditions limites<br />

Ci (x > 0, t = 0) = 0 Ci (x = ∞, t ≥ 0) = 0 [3.8]<br />

Ci (x = 0, t ≥ 0) = C0<br />

ou Ci(x, t) est la concentration en traceur <strong>dans</strong> l’eau porale à l’abscisse x <strong>et</strong> au temps t, <strong>et</strong> C0<br />

est la concentration <strong>dans</strong> le réservoir. Après un temps de contact tf, l’expérience est arrêtée <strong>et</strong><br />

le profil de traceur à l’intérieur de l’échantillon analysé. Considérant l’échantillon comme un<br />

milieu semi-infini, l’expression <strong>du</strong> profil de traceur avec la profondeur x est donnée par<br />

l’équation suivante (Crank, 1975):<br />

C<br />

⎛<br />

i ( x,<br />

t f )<br />

= erfc⎜<br />

C ⎜<br />

0 ⎝<br />

2<br />

D<br />

x<br />

a<br />

⋅ t<br />

f<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎟<br />

⎠<br />

[3.9]<br />

A l’instant tf, le rapport entre la concentration en espèce i <strong>dans</strong> le milieu poreux<br />

x <strong>et</strong> x = 0 (l’interface échantillon-réservoir) est (Cormenzana <strong>et</strong> al., 2003):<br />

P<br />

C<br />

⎛ ⎞<br />

i ( x,<br />

t f )<br />

= ⎜ x<br />

erfc ⎟ [3.10]<br />

P<br />

C = ⎜ ⎟<br />

i ( x 0,<br />

t f )<br />

⎝<br />

2 Da<br />

⋅ t f ⎠<br />

1.2.3 La méthode de modélisation Time Domain Diffusion<br />

P<br />

C i [M.L -3 ] à<br />

En milieu poreux hétérogène, le transport <strong>des</strong> espèces chimiques est décrit par la<br />

l’expression:<br />

∂(<br />

φC<br />

i )<br />

= ∇ ⋅(<br />

φ Da<br />

∇C<br />

∂t<br />

i<br />

)<br />

[3.11]<br />

avec a D le tenseur de coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent. Différentes métho<strong>des</strong> numériques<br />

perm<strong>et</strong>tent de résoudre les équations de <strong>diffusion</strong> non stationnaires en milieux poreux


98 CHAPITRE 3<br />

hétérogènes (Borisova and Adler 2006, Ackerer <strong>et</strong> Mosé 2000, parmi d’autres). Toutefois, les<br />

métho<strong>des</strong> de suivi de particules par marche aléatoire (random walk particle tracking m<strong>et</strong>hod)<br />

sont les plus adaptées pour modéliser le transport <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à partir d’images numérisées 2D<br />

<strong>et</strong> 3D (Delay <strong>et</strong> al., 2002). Ces métho<strong>des</strong> résolvent les équations de <strong>diffusion</strong> non stationnaires<br />

en considérant que la masse de soluté est représentée par un grand nombre de particules dont<br />

le déplacement est régi par ces équations. Les pixels <strong>des</strong> images forment un pavage dont<br />

chaque cellule (pixel) possède <strong>des</strong> propriétés spécifiques (<strong>porosité</strong>, coefficient de <strong>diffusion</strong>…).<br />

Les particules se déplacent ainsi sur ce maillage afin de modéliser le processus de <strong>diffusion</strong><br />

<strong>dans</strong> les milieux hétérogènes.<br />

Pour c<strong>et</strong>te étude, le transport <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> a été modélisé par la méthode Time Domain<br />

Diffusion (TDD) (Delay <strong>et</strong> al. 2002, Sardini <strong>et</strong> al. 2003, 2007). L’algorithme TDD définit les<br />

règles de déplacement <strong>des</strong> particules sur un maillage où chaque pixel est caractérisé par sa<br />

<strong>porosité</strong> <strong>et</strong> son coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent (le tenseur de <strong>diffusion</strong> est considéré comme<br />

isotrope). La spécificité de c<strong>et</strong> algorithme est de déplacer les particules de centre de pixel à<br />

centre de pixel. L’algorithme calcule ensuite le temps de <strong>diffusion</strong> nécessaire pour qu’une<br />

particule passe d’un pixel i à un pixel adjacent j (configuration 4 voisins). Ce temps de<br />

transition est fonction <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> pixels i <strong>et</strong> j :<br />

t<br />

ij<br />

Φ iVi<br />

= − log ( u 01)<br />

[3.12]<br />

b<br />

∑<br />

j<br />

ij<br />

avec u01 un nombre aléatoire obtenu à partir d’une distribution uniforme comprise entre 0 <strong>et</strong> 1<br />

<strong>et</strong> bij = Sij(ФDa)ij/Lij [L 3 .T -1 ] où Sij est la surface de l’interface entre les pixels i <strong>et</strong> j [L 2 ], <strong>et</strong><br />

(ФDa)ij la moyenne harmonique <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it ФDa entre les pixels i <strong>et</strong> j. La probabilité de<br />

transition pour un saut d’un pixel i vers un pixel j est calculée par:<br />

ij<br />

P ij =<br />

b<br />

[3.13]<br />

bij<br />

∑<br />

C<strong>et</strong> algorithme a récemment permis de modéliser la <strong>diffusion</strong> à partir <strong>du</strong> réseau poreux de<br />

roches cristallines (Sardini <strong>et</strong> al., 2003, 2007, Robin<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2008). Il est à noter qu’à partir de<br />

la méthode TDD, les propriétés de rétention pour les espèces interagissant sont implicitement<br />

incluses <strong>dans</strong> le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent, imposant une isotherme d’absorption linaire<br />

avec un équilibre local.<br />

j<br />

Initialement implémenté pour une géométrie 2D, l’algorithme TDD a été adapté au cours<br />

de c<strong>et</strong>te étude afin de modéliser la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> pour les milieux hétérogènes


99 CHAPITRE 3<br />

tridimensionnels. En 2D, les équations constitutives <strong>du</strong> TDD autorisent les transitions de<br />

particules vers les 4 pixels voisins <strong>du</strong> pixel i. En 3D, celle-ci implique <strong>des</strong> transitions vers les<br />

6 voxels j voisins <strong>du</strong> voxel i (Fig. 3.2). L’algorithme a d’abord été modifié afin de calculer les<br />

probabilités <strong>et</strong> temps de transition <strong>du</strong> voxel i vers les 6 voxels j. Après validation, c<strong>et</strong>te<br />

adaptation a tout d’abord permis de simuler <strong>des</strong> expériences de <strong>diffusion</strong> externe (Out-<br />

<strong>diffusion</strong>) <strong>dans</strong> <strong>des</strong> milieux synthétiques tridimensionnels représentant <strong>des</strong> matériaux<br />

cristallins (Sardini <strong>et</strong> al., 2007).<br />

(a) (b)<br />

Fig. 3.2 : Configuration <strong>des</strong> pixels / voxels utilisée par l’algorithme Time Domain Diffusion<br />

en (a) 2D <strong>et</strong> (b) 3D. Les particules se déplacent <strong>du</strong> centre <strong>du</strong> pixel / voxel i (en gris) vers le<br />

centre d’un <strong>des</strong> pixels / voxels voisins j (en blanc).<br />

Pour c<strong>et</strong>te étude, la méthode TDD a été adaptée afin de modéliser <strong>des</strong> expériences de<br />

<strong>diffusion</strong> interne à partir de la distribution 2D <strong>et</strong> 3D de la microstructure. A c<strong>et</strong> égard, les<br />

conditions suivantes ont été considérées (Fig. 3.3): (i) la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> le coefficient de <strong>diffusion</strong><br />

sont imposés <strong>dans</strong> chaque pixel / voxel selon le minéral considéré, (ii) une concentration en<br />

particules est maintenue constante <strong>du</strong>rant la <strong>du</strong>rée de la simulation <strong>dans</strong> le réservoir, qui est<br />

situé sur l’un <strong>des</strong> cotés de la carte, les autres cotés étant considérés comme imperméables, (iii)<br />

les particules diffusent <strong>dans</strong> la carte / volume selon les règles <strong>du</strong> TDD, (iv) après un temps tf<br />

de <strong>diffusion</strong>, les particules sont stoppées, (v) le domaine échantillon est divisé en s tranches<br />

de volume identique orientées perpendiculairement à la direction de <strong>diffusion</strong>, (vi) le profil de<br />

concentration<br />

P<br />

C i (x, tf) est construit à partir <strong>du</strong> nombre de particules contenues <strong>dans</strong> chaque<br />

tranche <strong>et</strong> (vi) le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent Da est ensuite calculé par ajustement <strong>du</strong><br />

profil de concentration<br />

P<br />

C i (x, tf) en particules à partir de l’équation 3.10.


100 CHAPITRE 3<br />

1.2.4 Développements méthodologiques<br />

La réalisation d’expériences numériques de <strong>diffusion</strong> interne a nécessité certains<br />

développements méthodologiques. Une <strong>des</strong> conditions limites liées à la simulation<br />

d’expérience de <strong>diffusion</strong> interne impose une concentration constante <strong>dans</strong> le réservoir de<br />

traceur (le nombre de particules doit rester fixe <strong>dans</strong> le réservoir). C<strong>et</strong>te condition impose un<br />

demi-flux (<strong>dans</strong> le sens réservoir-échantillon) de particules impactant la surface de<br />

l’échantillon constant. Pour tenir compte de c<strong>et</strong>te condition, en première approche, il est<br />

possible de considérer une taille de réservoir largement supérieure à celle de l’échantillon,<br />

afin que la concentration initiale en particules placées <strong>dans</strong> le réservoir reste<br />

approximativement la même <strong>du</strong>rant la <strong>du</strong>rée de l’expérience (nb. de particules <strong>dans</strong><br />

l’échantillon


101 CHAPITRE 3<br />

réservoir. La probabilité pour qu’une particule entre <strong>dans</strong> le domaine échantillon au temps<br />

tentrée est proportionnelle à la <strong>du</strong>rée de l’expérience tf via un nombre aléatoire u01 :<br />

t ⋅<br />

entrée = u01<br />

t f [3.14]<br />

avec u01 un nombre aléatoire obtenu à partir d’une distribution uniforme comprise entre 0 <strong>et</strong> 1.<br />

C<strong>et</strong>te méthode est dérivée de la méthode « acceptance-rejectance » qui perm<strong>et</strong> de repro<strong>du</strong>ire<br />

une fonction continue à partir de sa fonction de densité de probabilité cumulée discrétisée <strong>et</strong><br />

<strong>du</strong> nombre aléatoire U01 (Lantuéjoul, 2002). Après avoir tiré un temps tentrée, chaque particule<br />

entrant <strong>dans</strong> l’échantillon est placée aléatoirement sur la première ligne de pixels <strong>du</strong> domaine<br />

échantillon (sur la surface en 3D). Une ligne de pixel (ou une surface en 3D) représentant le<br />

réservoir est conservée afin que particules puissent avoir la possibilité de sortir de<br />

l’échantillon. C<strong>et</strong>te configuration numérique est dérivée de celle développée par Robin<strong>et</strong> <strong>et</strong> al.,<br />

(2008) afin de modéliser une injection instantanée de traceur à la surface <strong>du</strong> domaine<br />

échantillon. Lorsque la particule sort de l’échantillon, elle est réinjectée <strong>dans</strong> la première ligne<br />

<strong>du</strong> domaine échantillon avec un nouveau temps tentrée. (Fig. 3.4). A partir de c<strong>et</strong>te méthode, le<br />

demi-flux de particules à la surface de l’échantillon reste constant <strong>et</strong> le temps de calcul est de<br />

ce fait principalement consacré à la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> particules <strong>dans</strong> le domaine échantillon (Fig.<br />

3.5).<br />

Fig. 3.4: Schéma de la vue générale de la simulation d’in-<strong>diffusion</strong> en 2D avec les conditions<br />

limites <strong>et</strong> la vue spécifique de la grille 2D : (•) position initiale <strong>des</strong> particules avec un temps<br />

tentrée <strong>et</strong> les mouvements autorisés sont donnés par (↔). La particule est stoppée (×) <strong>et</strong> son<br />

temps effacé. La particule est ensuite réinjectée <strong>dans</strong> la zone d’injection avec un nouveau<br />

temps tentrée.


102 CHAPITRE 3<br />

Afin de valider la méthode, <strong>des</strong> tests préliminaires ont été réalisés pour <strong>des</strong> milieux<br />

homogènes. Les profils de concentrations obtenus en 2D <strong>et</strong> 3D ont été comparés avec succès à<br />

la solution analytique de la <strong>diffusion</strong> interne fournie par l’équation 3.5 pour différents<br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> Da (Fig. 3.10). Des tests ont également été menés avec succès pour<br />

<strong>des</strong> milieux hétérogènes simples (litage parallèle <strong>et</strong> perpendiculaire). Il est à noter que c<strong>et</strong>te<br />

méthode perm<strong>et</strong> également de réaliser <strong>des</strong> expériences de <strong>diffusion</strong> transverse (c.-à-d.<br />

méthode caractérisant l’état stationnaire en <strong>diffusion</strong> impliquant une traversée complète de<br />

l’échantillon par le traceur).<br />

Flux flux de p. de / p./ Flux flux max max.de de p. p.<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

méthode d'injection en surface <strong>du</strong> domaine échantillon<br />

réservoir Diffusion de 1250 libre <strong>dans</strong> pixels le réservoir (1250 p ixels)<br />

0 100000 200000 300000 400000 500000 600000<br />

Temps temps (s) (s)<br />

Fig. 3.5 : Comparaison <strong>du</strong> flux de particules à l’entrée <strong>du</strong> domaine pour la méthode de<br />

réservoir (1250 pixels ∼50 minutes) <strong>et</strong> d’injection de particules en surface <strong>du</strong> domaine<br />

échantillon avec un temps d’entrée obtenu par l’équation 3.14 (∼5minutes).<br />

C/C0<br />

1<br />

0,75<br />

0,5<br />

0,25<br />

0<br />

0 0,001 0,002 0,003 0,004 0,005<br />

x (m)<br />

D=1x10-10m²/s<br />

D=2,5x10-11m²/s<br />

D=5x10-12 D=5×10<br />

solution analytique équation 5<br />

-12 D=2,5×10<br />

m²/s<br />

-12 D=1×10<br />

m²/s<br />

-12 m²/s<br />

Solution analytique eq. 3.5<br />

Fig. 3.6: Profils d’in-<strong>diffusion</strong> obtenus numériquement par TDD pour différents de<br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> apparents Da=1, 2,5, 5 × 10 -12 m²/s <strong>et</strong> comparaison (sans ajustement)<br />

avec la solution analytique (eq. 3.10) pour Da=1, 2,5, 5 × 10 -12 m²/s.


103 CHAPITRE 3<br />

1.3 Conditions initiales <strong>des</strong> simulations d’expériences de <strong>diffusion</strong> interne<br />

Les modélisations d’expérience de <strong>diffusion</strong> interne ont été effectuées à partir <strong>des</strong><br />

conditions suivantes : (i) en 2D, les simulations ont été réalisées pour 5 cartes de 500×500<br />

µm² sélectionnées sur la carte minérale avec grains séparés (A-E, Fig. 3.1) <strong>et</strong> en 3D sur 3<br />

volumes de 180×180×165 µm 3 , (ii) la matrice argileuse est considérée comme la seule phase<br />

poreuse, les autres minéraux sont eux considérés comme non poreux (Chapitre 2), (iii) la<br />

<strong>porosité</strong> de la matrice argileuse est imposée à 22% (cf. chapitre 2); (iv) le coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong> apparent de la matrice argileuse Dm a été imposé à : 1×10 -10 m²/s, 5×10 -11 m²/s,<br />

1×10 -11 m²/s <strong>et</strong> 5×10 -12 m²/s, la <strong>diffusion</strong> est considérée comme isotrope <strong>dans</strong> la matrice<br />

argileuse ; (v) 200000 particules ont été utilisées. Ce nombre a été choisi en calculant l’erreur<br />

relative absolue moyenne E pour chaque point<br />

P<br />

C n , w <strong>du</strong> profil de <strong>diffusion</strong> en fonction <strong>du</strong><br />

nombre de particules utilisées (Fig. 3.7) à partir de 10 repro<strong>du</strong>ctions de modélisations pour<br />

une même carte (2D : carte E) :<br />

1 1<br />

E = ⋅<br />

s t<br />

s<br />

t<br />

∑∑<br />

w=<br />

1 n=<br />

1<br />

C<br />

P<br />

n,<br />

w<br />

C<br />

− C<br />

P<br />

n,<br />

w<br />

P<br />

n , w<br />

[3.15]<br />

Avec s le nombre de points par profil <strong>et</strong> v le nombre de profils réalisés pour un même<br />

nombre de particules. La configuration utilisée avec 200000 particules perm<strong>et</strong> de réaliser <strong>des</strong><br />

simulations avec un temps de calcul raisonnable (environ 15 minutes par carte) <strong>et</strong> une bonne<br />

précision en 2D; (vi) deux directions de <strong>diffusion</strong> ont été considérées pour chaque carte (1<br />

perpendiculaire <strong>et</strong> 1 parallèle au plan de sédimentation) <strong>et</strong> en 3D six directions ont été<br />

investiguées (2 perpendiculaires <strong>et</strong> 4 parallèles au plan de sédimentation). L’analyse <strong>des</strong><br />

profils de concentrations de particules par l’équation 3.10 a ensuite permis de calculer les<br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> perpendiculaire (Da ┴ ) <strong>et</strong> parallèle (Da // ) au plan de sédimentation afin<br />

de quantifier l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> par le rapport Da ┴ / Da // <strong>et</strong> (vii) le temps total de<br />

<strong>diffusion</strong> a été ajusté afin d’éviter la traversée complète de la carte (ou <strong>du</strong> volume) par les<br />

particules. La figure 3.8 montre le résultat d’une simulation calculée pour la carte E (Fig. 3.8).


104 CHAPITRE 3<br />

Erreur standard (%)<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000<br />

Nombre de particules particule (-) [-]<br />

Fig. 3.7: Relation entre le nombre de particules <strong>et</strong> l’erreur relative absolue moyenne E pour<br />

chaque point<br />

P<br />

C n , w<br />

<strong>du</strong> profil de <strong>diffusion</strong>. E a été calculé pour 10 repro<strong>du</strong>ctions de<br />

modélisations. La configuration choisie est une <strong>des</strong> cartes 2D (carte E Fig. 3.1) de taille 250 ×<br />

250 pixels (2 µm/pixel), Dm=1×10 -10 m²/s. Dans c<strong>et</strong>te configuration, 200000 particules sont<br />

nécessaires afin d’avoir une erreur sur chaque point <strong>du</strong> profil inférieure à 2% entre chaque<br />

profil.<br />

E [-]<br />

Fig. 3.8: Simulation numérique d’une expérience d’in-<strong>diffusion</strong> réalisée à partir de la<br />

distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux de l’argilite de Bure (Carte E). Le profil de <strong>diffusion</strong> est<br />

ensuite ajusté par eq. 3.10.<br />

C p (x)/C p (x=0)<br />

Ci / Ci max.<br />

Simulation<br />

Ajustement analytique<br />

Distance <strong>du</strong> haut de la carte (mm)


105 CHAPITRE 3<br />

2 Résultats<br />

2.1 Paramètres microstructuraux de l’argilite de Bure<br />

Les résultats de l’analyse morphologique <strong>des</strong> grains sont présentés <strong>dans</strong> le tableau 3.1 qui<br />

prend en considération le nombre de grains analysés, les valeurs moyennes <strong>du</strong> paramètre<br />

d’élongation e, l’indice d’anisotropie d’orientation A <strong>des</strong> grains, <strong>et</strong> la teneur en quartz <strong>et</strong><br />

carbonates pour les deux échantillons (cf. Chapitre 1 § 3.3). Pour les carbonates, les résultats<br />

sont cohérents pour les deux échantillons. Pour les grains de quartz, on note une orientation<br />

plus forte <strong>dans</strong> la direction parallèle au plan de sédimentation pour l’échantillon EST 07092;<br />

toutefois le nombre de grains analysés étant largement plus faible que pour EST 26095, c<strong>et</strong>te<br />

analyse manque probablement de représentativité statistique. Le degré d’orientation plus fort<br />

<strong>dans</strong> le plan perpendiculaire au plan de sédimentation confirme l’existence d’une anisotropie<br />

de la microstructure de l’argilite de Bure <strong>dans</strong> la direction <strong>du</strong> plan de sédimentation <strong>du</strong>e à<br />

l’orientation préférentielle <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz de forme allongée.<br />

Ref. échantillon Plan Minéraux e A �b. grains Teneur [-]<br />

2D EST 07092 ⊥ carbonates 0,56 3,56 873 0,25<br />

2D EST 07092 ⊥ quartz 0,57 3,28 604 0,13<br />

3D EST 26095 ⊥ carbonates 0,56 (±0,04) 3,27 (±0,33) 56256 0,24 (±0,5)<br />

3D EST 26095 ⊥ quartz 0,66 (±0,03) 1,92 (±0,08) 30576 0,14 (±0,2)<br />

3D EST 26095 // carbonates 0,62 (±0,06) 1,46 (±0,08) 44760 0,24 (±0,5)<br />

3D EST 26095 // quartz 0,66 (±0,02) 1,32(±0,08) 23598 0,14 (±0,2)<br />

Tab. 3.1 : Etude morphologique <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates réalisée à partir de la<br />

carte minérale 2D de l’échantillon EST 07092 <strong>et</strong> <strong>des</strong> volumes 3D (valeurs moyennes pour les<br />

3 volumes) de l’échantillon EST 26095. Pour l’échantillon EST 26095, c<strong>et</strong>te étude a été<br />

réalisée pour 3 sous volumes <strong>dans</strong> les directions perpendiculaires <strong>et</strong> parallèles au plan de<br />

sédimentation.


106 CHAPITRE 3<br />

2.2 Résultats <strong>des</strong> modélisations d’expérience d’in-<strong>diffusion</strong><br />

Le premier résultat obtenu montre que pour une même géométrie de grains <strong>et</strong> une même<br />

direction de <strong>diffusion</strong>, le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent de l’argilite Da varie linéairement<br />

avec le coefficient de <strong>diffusion</strong> de la matrice argileuse Dm (Fig. 3.9). Par analogie avec<br />

l’équation 3.6 (G = Da/D0), le rapport Da / Dm peut être interpréter comme le facteur de<br />

géométrie Gm <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong>s uniquement au contournement <strong>des</strong> grains non<br />

poreux par la matrice argileuse :<br />

D D ⋅G<br />

a<br />

= [3.16]<br />

m<br />

Le calcul <strong>du</strong> paramètre Gm pour chaque carte <strong>et</strong> pour les deux directions de <strong>diffusion</strong><br />

considérées va perm<strong>et</strong>tre de quantifier l’influence de la distribution spatiale <strong>des</strong> grains non<br />

poreux sur la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. A partir de l’équation 3.16, considérant un Dm isotrope <strong>et</strong><br />

identique <strong>dans</strong> les directions de <strong>diffusion</strong> perpendiculaire <strong>et</strong> parallèle au plan de sédimentation,<br />

l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> obtenue par le rapport Da / Da peut s’écrire sous la forme suivante :<br />

┴ //<br />

a // m //<br />

m<br />

Da G ⊥ m ⊥<br />

= [3.17]<br />

D G<br />

avec Gm <strong>et</strong> Gm les facteurs de géométrie de <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> la direction de perpendiculaire <strong>et</strong><br />

┴ //<br />

parallèle au plan de sédimentation liés au contournement <strong>des</strong> grains. Le calcul <strong>du</strong> rapport Gm ┴<br />

/ Gm //<br />

par la relation 3.17 va perm<strong>et</strong>tre de quantifier le rôle de la géométrie de la<br />

microstructure sur de l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>.<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> apparent Da (m²/s)<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> macroscopique D<br />

3,5E-11<br />

3E-11<br />

2,5E-11<br />

2E-11<br />

1,5E-11<br />

1E-11<br />

5E-12<br />

D = 0,30.Dm<br />

R 2<br />

= 1<br />

perpendiculaire<br />

paralléle<br />

D = 0,24.Dm<br />

R 2<br />

= 1<br />

0<br />

0 2,5E-11 5E-11 7,5E-11 1E-10<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> de la matrice argileuse Dm<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> apparent de la matrice argileuse Dm (m²/s)<br />

Fig. 3.9 : Evolution <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> apparent de l’argilite Da// <strong>et</strong> Da⊥ (obtenu par<br />

l’équation 3.6) en fonction de Dm pour la carte 2D E.


107 CHAPITRE 3<br />

Pour chaque carte 2D <strong>et</strong> chaque volume 3D, Gm ┴ , Gm // <strong>et</strong> le rapport Gm ┴ / Gm //<br />

ont été<br />

calculés à partir (i) <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> Da⊥ <strong>et</strong> Da// (obtenus par ajustement<br />

analytique), (ii) de Dm (paramètre d’entrée de la simulation) <strong>et</strong> de la relation 3.16 (Tab. 3.2).<br />

Pour les facteurs de géométrie, Gm ┴ <strong>et</strong> Gm//, <strong>des</strong> valeurs respectivement 2,34 <strong>et</strong> 2,04 fois plus<br />

faibles sont obtenues en 2D par rapport au 3D. Les modélisations effectuées à partir de cartes<br />

2D ne sont donc pas géométriquement représentatives <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong>, car en 2D les<br />

possibilités de contournement <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s sont ré<strong>du</strong>ites par rapport au 3D, in<strong>du</strong>isant <strong>des</strong><br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> plus faibles.<br />

Les rapports Gm / Gm (c.-à-d. l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>) sont compris entre 1,24 <strong>et</strong> 1,5,<br />

┴ //<br />

<strong>et</strong> 1,26 <strong>et</strong> 1,11 en moyenne respectivement pour les simulations 2D <strong>et</strong> 3D. En 3D, <strong>des</strong> écarts<br />

minimum <strong>et</strong> maximum de 1,1 <strong>et</strong> 1,4 sont mesurés entre les 6 directions de <strong>diffusion</strong>. En 2D,<br />

les résultats montrent peu de différences entre chaque simulation pour une même direction.<br />

C<strong>et</strong>te observation est à m<strong>et</strong>tre en relation avec la relative homogénéité de l’argilite à l’échelle<br />

millimétrique. Les variations de teneur en matrice argileuse, carbonates <strong>et</strong> quartz sont<br />

inférieures à 4 % entre chaque carte. En 3D, les variations sont plus fortes mais les teneurs en<br />

minéraux non poreux présentent une variation maximum de 7% entre les 3 volumes (Tab 3.1).<br />

Bien qu’ayant une relative homogénéité <strong>des</strong> résultats en 2D <strong>et</strong> 3D, les plus faibles<br />

anisotropies restent liées aux cartes <strong>et</strong> volumes ayant <strong>des</strong> teneurs en fraction non poreuse les<br />

plus faibles. La teneur en fraction non poreuse semble donc influencer l’anisotropie de<br />

<strong>diffusion</strong>. De ce fait, bien que l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> mesurée en 3D soit légèrement plus<br />

faible qu’en 2D, à ce stade de l’étude nous ne pouvons conclure sur la validité de l’approche<br />

2D <strong>dans</strong> l’objectif d’une quantification de l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>.


108 CHAPITRE 3<br />

Ref. échantillon Ref. carte Gm // Gm ┴ Gm ┴ / Gm // fg<br />

2D<br />

EST 07092<br />

3D<br />

EST 26095<br />

A 0,26 0,32 1,24 0,48<br />

B 0,24 0,36 1,50 0,47<br />

C 0,25 0,32 1,31 0,46<br />

D 0,24 0,34 1,41 0,47<br />

E 0,24 0,31 1,26 0,44<br />

A 0,53 0,67 1,26 0,41<br />

B 0,52 0,62 1,19 0,42<br />

C<br />

moy<br />

0,66 0,73 1,11 0,33<br />

A 0,48 0,70 1,42 0,41<br />

B 0,52 0,64 1,21 0,42<br />

C<br />

max<br />

0,63 0,74 1,16 0,33<br />

Tab. 3.2 : Résultats <strong>des</strong> modélisations numériques d’in-<strong>diffusion</strong>. Gm⊥ <strong>et</strong> Gm// ont été calculés<br />

à partir <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> Da <strong>et</strong> Dm <strong>et</strong> de la relation 3.10.<br />

3 Le rôle de la microstructure sur la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong><br />

3.1 Modifications numériques de la microstructure<br />

Les résultats présentés ci-<strong>des</strong>sus ont montré qu’une morphologie spécifique <strong>des</strong> grains,<br />

orientée <strong>et</strong> allongée, in<strong>du</strong>it un comportement diffusif macroscopique particulier, <strong>dans</strong> ce cas il<br />

s’agit d’une anisotropie. Néanmoins, la géométrie de l’espace poreux est influencée par<br />

d’autres paramètres tels que la fraction en grains fg. Afin d’améliorer la compréhension <strong>du</strong><br />

rôle de la microstructure sur la <strong>diffusion</strong>, ces paramètres doivent être analysés vis-à-vis de la<br />

<strong>diffusion</strong>. Dans c<strong>et</strong> objectif, l’approche précédemment développée s’avère insuffisante, ceci<br />

étant dû à la relative homogénéité de la distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux <strong>dans</strong> l’argilite de<br />

Bure.<br />

Une solution serait de repro<strong>du</strong>ire la même approche à différents niveaux de la couche <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien en exploitant les variations de minéralogie à travers celle-ci. Cependant,<br />

l’acquisition <strong>des</strong> cartes de distribution de minéraux en 2D <strong>et</strong> 3D reste une tache longue <strong>et</strong> non<br />

routinière. Ainsi, une démarche est de modifier numériquement les cartes <strong>et</strong> volumes acquis<br />

précédemment <strong>dans</strong> le but de créer <strong>des</strong> variations de leur géométrie. Par exemple, la<br />

modification géométrique de la fraction de grains peut être réalisée afin de r<strong>et</strong>ranscrire <strong>des</strong><br />

variations de teneur en minéraux ou de granulométrie. Deux modèles numériques de


109 CHAPITRE 3<br />

modification de la fraction en grains ont été utilisés pour évaluer leurs eff<strong>et</strong>s sur le<br />

comportement diffusif <strong>des</strong> cartes / volumes :<br />

(i) Dans le modèle 1, la fraction volumétrique en grains est modifiée par <strong>des</strong> opérations<br />

de morphologie mathématique d’érosion <strong>et</strong> de dilation (Matheron, 1967) (Fig. 3.10a).<br />

A partir de ce modèle, la fraction volumétrique <strong>et</strong> la taille <strong>des</strong> grains varient<br />

conjointement. Ce modèle a été appliqué sur la carte 2D E <strong>et</strong> sur le volume 3D A.<br />

(ii) Dans le modèle 2, la fraction volumétrique de grains est ré<strong>du</strong>ite en supprimant<br />

aléatoirement <strong>des</strong> grains. C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re diminue le nombre de grains en conservant<br />

leur distribution granulométrique. Chaque série de suppression aléatoire créée de<br />

nouvelles cartes. Afin de quantifier l’eff<strong>et</strong> de la position <strong>des</strong> grains à granulométrie <strong>et</strong><br />

fraction volumétrique constante. Ce modèle a été appliqué deux fois sur la carte 2D E.<br />

(Fig. 3.10b), mais pas aux volumes 3D.<br />

La figure 3.10 montre que ces deux modèles modifient différemment la fraction en grains fg,<br />

la morphologie (granulométrie <strong>et</strong> élongation) <strong>et</strong> la distribution spatiale <strong>des</strong> grains. En plus de<br />

ces modèles, <strong>des</strong> modélisations d’in-<strong>diffusion</strong> ont été réalisées sur les cartes minérales 2D<br />

avant la séparation <strong>des</strong> grains (cf. § 1.1.2).<br />

Fig. 3.10: Séries de cartes 2D de la microstructure (matrice argileuse : blanc, fraction non<br />

poreuse : gris) obtenues à partir <strong>des</strong> deux modèles de ré<strong>du</strong>ction de la fraction volumétrique :<br />

(a) par une opération d’érosion <strong>et</strong> (b) par suppression aléatoire <strong>des</strong> grains. La carte 2D E<br />

(fg=0,45) est prise comme point de départ.


110 CHAPITRE 3<br />

3.2 Résultats <strong>des</strong> modélisations de la <strong>diffusion</strong> à partir <strong>des</strong> cartes / volumes modifiés de la<br />

microstructure<br />

A partir <strong>des</strong> différentes cartes / volumes modifiée, <strong>des</strong> modélisations de <strong>diffusion</strong> ont été<br />

réalisées avec <strong>des</strong> conditions identiques à celles décrites précédemment (cf. §1.4). Gm étant<br />

indépendant <strong>du</strong> choix <strong>du</strong> coefficient de <strong>diffusion</strong> de la matrice argileuse, Dm est pris égal à<br />

1.10 -10 m²/s. L’ensemble <strong>des</strong> facteurs géométriques Gm ┴ , Gm// obtenus au cours de c<strong>et</strong>te étude<br />

sont présentés en fonction de fg (Fig. 3.11). La figure 3.12 présente l’évolution <strong>du</strong> rapport Gm ┴<br />

/ Gm // en fonction de fg. A partir de ces deux représentations, les différents comportements<br />

reliant la microstructure au phénomène de <strong>diffusion</strong> peuvent être discutés:<br />

(i) Les facteurs Gm ┴ <strong>et</strong> Gm// diminuent de façon quasi linéaire avec l’augmentation de la<br />

teneur en grains. Les simulations 2D <strong>et</strong> 3D montrent une évolution différente, avec<br />

une décroissance plus forte en 2D qu’en 3D. La décroissance est également plus forte<br />

<strong>dans</strong> la direction perpendiculaire au plan de sédimentation. Pour une même direction<br />

de <strong>diffusion</strong>, les cartes 2D modifiées avec les modèles 1 ou 2 montrent un facteur de<br />

géométrie, relativement proche pour une teneur en grains approximativement similaire.<br />

(ii) En 2D, l’évolution de Gm avec fg montre une rupture de pente pour une teneur en<br />

grains proche de 0,5. Ce comportement in<strong>du</strong>it une forte variabilité de Gm pour une<br />

faible variation de teneur en grains (eff<strong>et</strong> de seuil). En 3D, ce comportement n’est pas<br />

observé.<br />

(iii) L’anisotropie de <strong>diffusion</strong> (Gm ┴ / Gm//) tend à augmenter linéairement avec fg (Fig.<br />

3.12). Les simulations 2D <strong>et</strong> 3D évoluent de la même façon. En eff<strong>et</strong>, l’anisotropie de<br />

<strong>diffusion</strong> étant directement reliée à l’orientation <strong>et</strong> à l’élongation <strong>des</strong> grains,<br />

l’anisotropie totale peut être considérée comme une fonction cumulée <strong>des</strong> anisotropies<br />

locales. Lorsque le nombre de grains diminue c<strong>et</strong>te somme diminue, ré<strong>du</strong>isant<br />

l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>. Ainsi, les différences d’anisotropie entre 2D <strong>et</strong> 3D semblent<br />

uniquement liées à la teneur en fraction non poreuse. Ce résultat validerait la méthode<br />

de modélisation à partir de carte 2D de la microstructure <strong>dans</strong> l’objectif d’une mesure<br />

d’anisotropie de <strong>diffusion</strong>. Les cartes construites avec le modèle 2 montrent une<br />

variabilité légèrement plus forte que celles réalisées avec le modèle 1.


111 CHAPITRE 3<br />

Facteur facteur de géomtrique géométrie Gm=D/Dm Gm= Da/Dm<br />

1<br />

0,75<br />

0,5<br />

0,25<br />

0<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

fraction de grains f g<br />

2D carte initiale<br />

3D volume initial<br />

3D modèle 1<br />

2D modèle 1: carte E<br />

2D modèle 1: carte D<br />

2D modèle 2-a: carte E<br />

2D modèle 2-b: carte E<br />

2D carte avec les grains non séparés<br />

Fig. 3.11: Evolution <strong>du</strong> facteur géométrique Gm en fonction de la fraction en grains fg. Les<br />

figures pleines <strong>et</strong> vi<strong>des</strong> représentent respectivement les directions de <strong>diffusion</strong> parallèles <strong>et</strong><br />

perpendiculaires au plan de sédimentation.<br />

Anisotropie Da /Da//<br />

Anisotropie D ⊥<br />

/D//<br />

1,75<br />

1,5<br />

1,25<br />

1<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8<br />

fraction de grains f g<br />

2D carte initiale<br />

3D volume initial<br />

3D modèle 1<br />

2D modèle 1: carte E<br />

2D modèle 1: carte D<br />

2D modèle 2-a: carte E<br />

2D modèle 2-b: carte E<br />

Fig. 3.12 : Evolution de l’anisotropie avec la fraction volumétrique en grains non poreux.<br />

3.3 Modélisation <strong>du</strong> comportement diffusif en fonction <strong>des</strong> paramètres microstructuraux.<br />

Notre objectif à présent est d’exprimer les observations faites précédemment <strong>dans</strong> un<br />

modèle reliant les paramètres microstructuraux au comportement diffusif d’une espèce.<br />

Plusieurs relations analytiques perm<strong>et</strong>tent de relier microstructure <strong>et</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong>.


112 CHAPITRE 3<br />

L’équation d’Archie (1942), qui est la plus connue, perm<strong>et</strong> d’exprimer le facteur de géométrie<br />

G (= Da/D0 pour <strong>des</strong> espèces non intéragissantes) (eq. 3.6) d’un matériau en fonction de la<br />

<strong>porosité</strong> Φ:<br />

m<br />

G = b ⋅ Φ [3.18]<br />

avec b <strong>et</strong> m deux paramètres empiriques [-]. Pour les milieux naturels, le paramètre m est<br />

interprété comme étant lié à la cimentation d’un matériau (facteur de cimentation, Jacquin,<br />

1964). L’équation d’Archie est ici adaptée pour exprimer le facteur de géométrie Gm lié au<br />

contournement <strong>des</strong> grains minéraux non poreux en fonction de la <strong>porosité</strong>:<br />

G Φ<br />

n<br />

m = c⋅<br />

[3.19]<br />

avec c <strong>et</strong> n deux paramètres empiriques [-]. Pour c<strong>et</strong>te étude, la <strong>porosité</strong> de la matrice<br />

argileuse Φm étant fixe pour l’ensemble <strong>des</strong> simulations numériques, l’équation d’Archie peut<br />

être exprimée en fonction de la fraction en matrice argileuse f :<br />

G = c ⋅ ) ⋅<br />

m<br />

n n<br />

( f ⋅Φ<br />

m = l f [3.20]<br />

avec l = c × (Φm) n . L’équation 3.20 a été ajustée séparément pour les directions de <strong>diffusion</strong><br />

perpendiculaires <strong>et</strong> parallèles en 2D <strong>et</strong> 3D (Fig. 3.13). Les paramètres d’ajustement l <strong>et</strong> n sont<br />

présentés <strong>dans</strong> le tableau 3.3. Les résultats obtenus montrent que la direction de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> la<br />

dimension <strong>des</strong> simulations (2D ou 3D) influencent principalement le paramètre n alors que l<br />

reste proche de 1. Concernant le paramètre l, lorsque la gamme de <strong>porosité</strong> est entièrement<br />

couverte (par exemple pour les milieux binaires de type phase poreuse (100%) contenant <strong>des</strong><br />

obj<strong>et</strong>s non poreux dont la teneur varie entre 0 <strong>et</strong> 100%), Coelho <strong>et</strong> al., 1997 montre que l<br />

équivaut à 1 ce qui est vérifié pour c<strong>et</strong>te étude. En 3D, le paramètre n est compris entre 0,98 <strong>et</strong><br />

1,28, pour comparaison Coelho <strong>et</strong> al. (1997) obtiennent <strong>des</strong> valeurs relativement similaires<br />

(n=0,915) pour <strong>des</strong> milieux binaires composées d’obstacles de formes géométriques simples<br />

construites suivant un processus aléatoire de sédimentation (Gm= Φ 0,915 ). En 2D, <strong>des</strong> valeurs<br />

plus élevées de n, 1,99 <strong>et</strong> 2,33 respectivement perpendiculairement <strong>et</strong> parallèlement, sont<br />

vraisemblablement <strong>du</strong>es à une moins bonne connectivité de la matrice argileuse. Bien que<br />

fondée sur un concept empirique, l’équation d’Archie perm<strong>et</strong> de correctement représenter<br />

l’évolution <strong>du</strong> facteur de géométrie en fonction de la teneur en grains, cependant celle-ci ne<br />

perm<strong>et</strong> pas de représenter le comportement divergeant observé en 2D (fg=0,5). En 3D, les<br />

fortes teneurs en grains ne sont pas correctement ajustées notamment <strong>dans</strong> la direction<br />

parallèle à la direction de sédimentation.


113 CHAPITRE 3<br />

Tab. 3.3 : Paramètres d’ajustement l <strong>et</strong> n de la relation d’Archie (eq. 3.21).<br />

(a)<br />

(b)<br />

Facteur de géomtrique géométrie Gm Gm<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

fraction de grains f g<br />

3D parallèle<br />

3D perpendiculaire<br />

3D: Archie parallèle<br />

3D: Archie perpendiculaire<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

fraction de grains f g<br />

2D parallèle<br />

2D perpendiculaire<br />

2D: Archie parallèle<br />

2D: Archie perpendiculaire<br />

Fig. 3.13 : Ajustement analytique de l’évolution <strong>du</strong> facteur de géométrie Gm en fonction de la<br />

teneur en grains par la relation d’Archie (eq. 3.21) pour (a) les simulations 3D <strong>et</strong> (b) les<br />

simulations 2D.<br />

Ref. échantillon Dir. de <strong>diffusion</strong> l n R²<br />

3D EST 26095<br />

2D EST 07092<br />

Facteur géomtrique de géométrie Gm<br />

Gm<br />

⊥ 1,072 0,98 0,97<br />

// 1 1,28 0,96<br />

⊥ 1,058 1,99 0,94<br />

// 0,98 2,33 0,95


114 CHAPITRE 3<br />

Une seconde relation proposée par Koponen <strong>et</strong> al., (1997) perm<strong>et</strong> de relier la tortuosité, la<br />

fraction de vide (matrice argileuse) <strong>et</strong> le seuil de percolation par deux paramètres empiriques<br />

a <strong>et</strong> r:<br />

( 1−<br />

f )<br />

= 1+<br />

a<br />

( f − f )<br />

τ [3.21]<br />

avec fp la fraction de matrice argileuse pour atteindre le seuil de percolation [-] <strong>et</strong> a <strong>et</strong> r, deux<br />

paramètres empiriques [-]. A titre d’essai, le facteur Gm est converti en termes de tortuosité<br />

<strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong>e au contournement <strong>des</strong> grains non poreux τm:<br />

−2<br />

m = m<br />

G τ [3.22]<br />

L’évolution de τm en fonction de la teneur en grains est présentée sur la figure 3.14. Sur c<strong>et</strong>te<br />

représentation, en 2D, la tortuosité montre un comportement divergeant pour une teneur en<br />

grains proche de 0,5. Ce comportement est associé à une perte brutale de connectivité 2D de<br />

la matrice argileuse. En 3D ce seuil est proche 0,8-0,9.<br />

Tortuosité τm<br />

4<br />

3,5<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

fraction de grains f g<br />

p<br />

r<br />

2D carte initiale<br />

3D volume initial<br />

3D modèle 1<br />

Fig. 3.14: Evolution de la tortuosité τm avec la teneur en grains fg (fg =1-f).<br />

2D modèle 1: carte E<br />

2D modèle 1: carte D<br />

2D modèle 2-a: carte E<br />

2D modèle 2-b: carte E<br />

2D carte avec les grains non<br />

séparés<br />

La relation de Koponen est appliquée séparément pour les directions de <strong>diffusion</strong><br />

perpendiculaires <strong>et</strong> parallèles au plan de sédimentation (Fig. 3.15). Les paramètres<br />

d’ajustement de l’équation de Koponen sont présentés <strong>dans</strong> le tableau 3.4. La relation de<br />

Koponen perm<strong>et</strong> de mieux ajuster les valeurs obtenues pour les simulations en 3D que la<br />

relation d’Archie. De plus, le comportement divergeant de l’équation perm<strong>et</strong> de mieux ajuster


115 CHAPITRE 3<br />

les fortes variations de tortuosité observées pour les modélisations 2D, notamment pour la<br />

carte de grains non séparés (point ii, cf. §3.2).<br />

(a)<br />

(b)<br />

Tortuosité τm<br />

Tortuosité τm<br />

4<br />

3,5<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

4<br />

3,5<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

1<br />

3D parallèle<br />

3D perpendiculaire<br />

3D: Koponen parallèle<br />

3D: Koponen perpendiculaire<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

fraction de grains f g<br />

2D parallèle<br />

2D perpendiculaire<br />

2D: Koponen parallèle<br />

2D: Koponen perpendiculaire<br />

0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6<br />

fraction de grains f g<br />

Fig. 3.15 : Ajustement analytique de l’évolution de la tortuosité τm en fonction de la teneur en<br />

grains fg par la relation de Koponen <strong>et</strong> al. (1997) (eq. 3.16) pour (a) les simulations 2D <strong>et</strong> (b)<br />

les simulations 3D.


116 CHAPITRE 3<br />

Ref. échantillon Dir. de <strong>diffusion</strong> a r fp R²<br />

2D<br />

EST 07092<br />

3D<br />

EST 26095<br />

⊥ 0,575 0,421 0,472 0,85<br />

// 0,636 0,520 0,461 0,88<br />

⊥ 0,3184 0,926 0,064 1<br />

// 0,584 1,00 0 0,99<br />

Tab. 3.4: Paramètres d’ajustement a <strong>et</strong> r de l’équation de Koponen (eq. 3.21).<br />

Pour l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>, la modélisation de son évolution en fonction de fg peut<br />

s’effectuer à partir <strong>du</strong> rapport <strong>des</strong> ajustements Archie(⊥) / Archie(//) <strong>et</strong> Koponen(⊥) /<br />

Koponen(//) (Fig. 3.16). Les courbes obtenues en 2D <strong>et</strong> 3D sont relativement proches pour les<br />

deux relations. L’ajustement par la relation de Koponen perm<strong>et</strong> de mieux représenter<br />

l’évolution de l’anisotropie en fonction de la teneur en grains, passant notamment par le point<br />

Da⊥/Da// = 0 pour fg = 0.<br />

Anisotropie D a⊥ Da<br />

/D//<br />

⊥<br />

/Da//<br />

1,75<br />

1,5<br />

1,25<br />

1<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8<br />

fraction de grains f g<br />

2D carte initiale<br />

3D volume initial<br />

3D modèle 1<br />

2D modèle 1: carte E<br />

2D modèle 1: carte D<br />

2D modèle 2-a: carte E<br />

2D modèle 2-b: carte E<br />

Archie 3D R²=0,39<br />

Archie 2D R²=0,50<br />

Koponen 3D R²=0,64<br />

Koponen 2D R²=0,60<br />

Fig. 3.16 : Tentative d’ajustement analytique de l’évolution de l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> en<br />

fonction de la teneur en grains par les relations de Koponen <strong>et</strong> d’Archie.


117 CHAPITRE 3<br />

4 Discussion<br />

4.1 Relations entre espace poreux <strong>et</strong> processus de <strong>diffusion</strong><br />

La distribution de grains de quartz <strong>et</strong> de carbonate contrôle la microstructure de l’argilite<br />

<strong>du</strong> Callovo-Oxfordien de Bure. Les variations en teneur minérales entraînent ainsi <strong>des</strong><br />

modifications de la géométrie de l’espace poreux qui influencent le comportement diffusif<br />

d’une espèce. La tortuosité <strong>et</strong> le facteur de géométrie de la <strong>diffusion</strong> définis comme <strong>des</strong><br />

paramètres caractéristiques <strong>du</strong> comportement diffusif évoluent en fonction <strong>des</strong><br />

caractéristiques géométriques de l’espace poreux (fraction de grains, orientation, élongation <strong>et</strong><br />

la distribution <strong>des</strong> grains). Dans un objectif de modélisation, les relations de Koponen <strong>et</strong><br />

d’Archie fournissent un lien entre microstructure <strong>et</strong> <strong>diffusion</strong> applicable aux milieux poreux<br />

naturels. La relation de Koponen perm<strong>et</strong> une meilleure représentation de la microstructure<br />

avec un paramètre supplémentaire, le seuil de percolation. Ohkubo (2008) utilise avec succès<br />

la relation de Koponen pour relier la tortuosité de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong> pour <strong>des</strong> milieux<br />

synthétiques simples. Néanmoins c<strong>et</strong>te relation est peu connue <strong>et</strong> est à notre connaissance peu<br />

appliqué aux milieux naturels.<br />

En comparaison avec la teneur en grains, la morphologie <strong>et</strong> la distribution spatiale <strong>des</strong> grains<br />

apparaissent comme <strong>des</strong> paramètres secondaires <strong>dans</strong> le contrôle de la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>.<br />

Ces résultats sont concordants avec ceux de Coelho <strong>et</strong> al., (1997) qui montrent que la<br />

migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> est majoritairement influencée par la <strong>porosité</strong>, la morphologie de<br />

l’espace poreux ne jouant qu’un rôle secondaire. La morphologie <strong>et</strong> la distribution spatiale <strong>des</strong><br />

grains sont pris en compte <strong>dans</strong> les relations d’Archie <strong>et</strong> de Koponen par <strong>des</strong> paramètres<br />

empiriques. Cependant, ces deux relations ne perm<strong>et</strong>tent pas de dissocier le rôle de chaque<br />

paramètre définissant la géométrie de l’espace poreux <strong>et</strong> représentent le plus bas niveau de<br />

modélisation <strong>des</strong> relations entre le comportement diffusif macroscopique <strong>et</strong> la microstructure.<br />

Comiti and Renaud (1989) déterminent une relation expérimentale entre le paramètre<br />

d’élongation, la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> la tortuosité pour un milieu composé d’obstacles<br />

parallélépipédiques espacés régulièrement <strong>et</strong> de taille unique. Toutefois, O hkubo (2008) décrit<br />

<strong>des</strong> déviations de ce modèle lorsque ces obstacles sont espacés irrégulièrement confirmant<br />

que ces relations sont spécifiques à une géométrie bien particulière <strong>et</strong> restent donc<br />

difficilement applicables pour les milieux naturels où la taille, la forme <strong>et</strong> l’arrangement <strong>des</strong><br />

grains ne sont pas unique. L’établissement d’une relation unissant tous les paramètres<br />

géométriques de l’espace poreux au processus de migration reste donc un problème ouvert. La


118 CHAPITRE 3<br />

calibration de loi d’Archie pour différentes valeurs de <strong>porosité</strong> ou teneur en grains <strong>et</strong> la<br />

quantification de sa variabilité restent pour le moment incontournables pour la modélisation<br />

<strong>du</strong> comportement diffusif d’une série sédimentaire à minéralogie monotone présentant <strong>des</strong><br />

variations de teneur en minéraux.<br />

4.2 La microstructure de l’argilite de Bure <strong>et</strong> son contrôle sur l’anisotropie de <strong>diffusion</strong><br />

Les modélisations d’expériences d’in-<strong>diffusion</strong> par la méthode TDD qui utilisent la<br />

géométrie exacte de l’espace poreux à l’échelle mésoscopique prouvent clairement les eff<strong>et</strong>s<br />

de la microstructure sur la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. La forme allongée <strong>et</strong> l’orientation<br />

préférentielle <strong>des</strong> grains non poreux <strong>dans</strong> le plan de sédimentation in<strong>du</strong>isent une anisotropie<br />

de <strong>diffusion</strong> à l’échelle macroscopique. Du millimètre au nanomètre, l’argilite montre deux<br />

niveaux d’organisation. L’anisotropie de <strong>diffusion</strong> observée expérimentalement <strong>dans</strong> les<br />

roches sédimentaires à dominante argileuse, peut avoir deux origines: (i) à l’échelle de<br />

l’arrangement <strong>des</strong> grains minéraux (carbonates <strong>et</strong> quartz) <strong>et</strong> de la matrice argileuse <strong>et</strong> (ii) à<br />

l’échelle de l’arrangement <strong>des</strong> minéraux argileux <strong>dans</strong> la matrice argileuse. Le coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong> macroscopique de la roche D pour une espèce non interagissant, est ainsi lié à ces<br />

deux échelles d’hétérogénéités par: (i) le coefficient de <strong>diffusion</strong> de la matrice argileuse Dm <strong>et</strong><br />

le facteur de géométrie Gm spécifique à la géométrie de la matrice argileuse qui inclut les<br />

eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz (c<strong>et</strong>te étude) <strong>et</strong> (ii) le coefficient de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> soluté D0<br />

<strong>et</strong> le facteur de géométrie Gp relatif à l’arrangement <strong>des</strong> particules d’argiles, à une l’échelle <strong>du</strong><br />

MET. Cependant, la relation entre ces deux échelles n’est pas directe <strong>et</strong> <strong>des</strong> considérations<br />

physiques doivent être prises en compte. Premièrement, la condition de séparation d’échelle<br />

doit être vérifiée. Celle-ci requière que les longueurs caractéristiques <strong>des</strong> volumes<br />

élémentaires représentatifs (VER) <strong>des</strong> deux échelles d’hétérogénéités soient significativement<br />

très différentes (Q uintard and Whitaker, 1996). Dans les roches sédimentaires à dominante<br />

argileuse, la séparation <strong>des</strong> échelles est effective si la longueur caractéristique <strong>des</strong> particules<br />

d’argile est beaucoup plus p<strong>et</strong>ite que celle <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates. La<br />

granulométrie <strong>des</strong> minéraux argileux étant inférieure au micromètre <strong>et</strong> celle <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong><br />

quartz majoritairement supérieure à 10µm, c<strong>et</strong>te condition semble être vérifiée. De plus, pour<br />

les roches sédimentaires à dominante argileuse différentes étu<strong>des</strong> appliquent la séparation<br />

d’échelle (Giraud <strong>et</strong> al., 2007a, 2007b). Deuxièmement, l’hétérogénéité spatiale de chaque<br />

échelle doit être évaluée. Comme nous l’avons vu précédemment, les variations de teneur en<br />

minéraux in<strong>du</strong>isent <strong>des</strong> modifications <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong>. A l’échelle millimétrique,


119 CHAPITRE 3<br />

<strong>des</strong> variations locales de minéralogie sont présentes <strong>et</strong> peuvent modifier la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>solutés</strong>. De la même manière, l’organisation <strong>des</strong> particules d’argiles à l’intérieur de la matrice<br />

argileuse peuvent influencer la <strong>diffusion</strong>. Par exemple, une forte teneur locale en grains peut<br />

con<strong>du</strong>ire à une modification locale de l’arrangement <strong>des</strong> particules d’argiles in<strong>du</strong>isant une<br />

diminution de la <strong>porosité</strong> de la matrice argileuse (C hapitre 2). Afin d’intégrer ces<br />

hétérogénéités locales <strong>dans</strong> <strong>des</strong> modélisations à l’échelle macroscopique, ces variations<br />

doivent être quantifiées <strong>et</strong> <strong>des</strong> techniques d’homogénéisation mises en œuvre (volume<br />

averaging, Whitaker, 1977). Néanmoins, gardant en mémoire ces considérations <strong>et</strong> adm<strong>et</strong>tant<br />

la séparation d’échelle effective, une expression <strong>du</strong> coefficient de <strong>diffusion</strong> macroscopique<br />

peut être écrite en première approximation selon:<br />

Da m m m p<br />

= D ⋅ G = G ⋅G<br />

⋅ D [3.23]<br />

L’anisotropie de <strong>diffusion</strong> étudiée à l’échelle <strong>du</strong> laboratoire est classiquement interprétée par<br />

le rapport <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> obtenus <strong>dans</strong> les directions perpendiculaires <strong>et</strong><br />

parallèles au litage. Pour l’argilite de Bure, un rapport de 1,5-2 est obtenu expérimentalement<br />

pour l’eau tritiée (HTO) (Pocachard <strong>et</strong> al., 1997; Descotes <strong>et</strong> al., 2007). A l’échelle<br />

mésoscopique, l’anisotropie calculée à partir de la microstructure de l’argilite étant comprise<br />

entre 1,1 <strong>et</strong> 1,4 (3D), <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong> pas d’expliquer entièrement l’anisotropie observée<br />

expérimentalement à l’échelle macroscopique. L’anisotropie mesurée expérimentalement à<br />

l’échelle macroscopique provient de l’orientation préférentielle <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz<br />

ainsi que <strong>des</strong> minéraux argileux à l’intérieur de la matrice argileuse. Pour comparaison, la<br />

formation sédimentaire riche en minéraux argileux Opalinus Clay (Suisse) possède une<br />

anisotropie de <strong>diffusion</strong> pour l’HTO comprise entre 3,3–4,2 <strong>et</strong> 4,8–6,5 respectivement au<br />

Mont Terri <strong>et</strong> au site de Benken (Van Loon <strong>et</strong> al., 2004). Pour c<strong>et</strong>te formation sédimentaire, la<br />

morphologie <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> carbonates ne pourrait représenter qu’une faible partie de<br />

leur anisotropie con<strong>du</strong>isant à un probable fort degré d’orientation <strong>des</strong> particules d’argiles.<br />

C<strong>et</strong>te interprétation est cohérente avec les mesures d’anisotropie par diffraction de rayon X<br />

sur synchrotron acquises par Wenk <strong>et</strong> al., (2008) qui montrent une plus forte orientation <strong>des</strong><br />

minéraux argileux pour l’Opalinus C lay que pour l’argilite de Bure. La méthodologie<br />

développée <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te étude pourrait être appliquée à l’Opalinus C lay afin de quantifier<br />

l’anisotropie liée à la morphologie <strong>des</strong> grains minéraux (quartz <strong>et</strong> carbonates).<br />

A partir <strong>des</strong> données expérimentales d’anisotropie pour l’Opalinus C lay <strong>et</strong> l’argilite de<br />

Bure, il convient à présent de savoir quels pourraient être les facteurs diagénétiques contrôlant<br />

l’intensité d’orientation <strong>des</strong> particules d’argiles. Pour les milieux naturels, l’alignement <strong>des</strong><br />

0


120 CHAPITRE 3<br />

particules d’argile est le résultat d’une orientation mécanique se pro<strong>du</strong>isant <strong>dans</strong> les premiers<br />

mètres de l’enfouissement (Benn<strong>et</strong> and Hulbert, 1986). A ce stade, la précipitation de phases<br />

minérales à partir de la solution (c.-à-d. carbonates, matière organique, hydroxy<strong>des</strong>) entre les<br />

particules d’argile empêche leur alignement (C lennel <strong>et</strong> al., 1999). La teneur en carbonates<br />

plus élevée pour l’argilite de Bure <strong>et</strong> la présence de grains micritiques à l’intérieur de celle-ci<br />

semblent cohérentes avec une hypothèse de précipitation <strong>des</strong> carbonates en diagenèse précoce<br />

empêchant le réalignement <strong>des</strong> particules d’argileuses. L’Opalinus C lay qui possède une<br />

teneur en carbonates plus faible (environ 10%, Thury <strong>et</strong> al., 2002) favoriserait un stade<br />

diagénétique avec un plus fort degré d’alignement <strong>des</strong> particules d’argiles, con<strong>du</strong>isant à une<br />

plus forte anisotropie de <strong>diffusion</strong>.<br />

Comme suggéré <strong>dans</strong> la section 4.1, les résultats expérimentaux d’anisotropie doivent<br />

également tenir compte que l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> liée à l’arrangement <strong>des</strong> grains<br />

minéraux décroît avec la fraction en grains non poreux.<br />

4.3 Relation entre l’échelle macroscopique <strong>et</strong> l’échelle mésoscopique<br />

De même que pour l’anisotropie, le facteur de géométrie macroscopique G peut être<br />

comparé à ceux obtenus expérimentalement. Melkior <strong>et</strong> al., (2007) fournissent une série de<br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> effectifs pour l’argilite de Bure pour divers traceurs. En considérant<br />

<strong>des</strong> espèces non intéragissantes, ces coefficients de <strong>diffusion</strong> effectifs peuvent être convertis<br />

en facteur de géométrie G :<br />

D<br />

G =<br />

D<br />

a<br />

0<br />

De<br />

=<br />

φ ⋅ D<br />

0<br />

[3.24]<br />

Pour l’HTO, un facteur G de 0,072 est ainsi obtenu avec De = 2,5×10 -11 m²/s, D0 = 2,33×10 -9<br />

m²/s <strong>et</strong> Φ= 15%. En considérant, la séparation d’échelle effective, le facteur géométrique<br />

macroscopique s’écrit :<br />

G G ⋅<br />

= [3.25]<br />

m p G<br />

Pour un facteur Gm moyen de la matrice argileuse de 0,62 obtenu numériquement au cours de<br />

c<strong>et</strong>te étude (moyenne de la <strong>diffusion</strong> perpendiculaire <strong>et</strong> parallèle en 3D), on obtient un facteur<br />

Gp dû à la géométrie <strong>des</strong> particules d’argile de 0,12 pour l’HTO. C<strong>et</strong>te approche est donnée à<br />

titre d’exemple <strong>et</strong> devrait s’effectuer en théorie sur un même échantillon, mais elle perm<strong>et</strong><br />

d’illustrer les possibilités pour de futures investigations. Ce facteur de géométrie est environ 5<br />

fois plus faible que celui lié au contournement <strong>des</strong> quartz <strong>et</strong> <strong>des</strong> carbonates. A l’échelle <strong>des</strong>


121 CHAPITRE 3<br />

particules d’argiles, la distribution spatiale <strong>des</strong> particules d’argile présente une organisation<br />

plus dense que celle <strong>des</strong> grains non poreux, in<strong>du</strong>isant donc un facteur de géométrie plus faible<br />

(c.-à-d. <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> plus longs).<br />

Afin de compléter la courbe d’évolution <strong>des</strong> facteurs géométriques Gm en fonction <strong>des</strong> teneur<br />

en fraction argileuse pour l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> comparables à celles<br />

développées <strong>dans</strong> ce travail pourront être réalisées sur <strong>des</strong> échantillons présentant diverses<br />

teneurs en quartz <strong>et</strong> carbonates. Dans le but d’évaluer la variation de Gp en fonction de la<br />

teneur en grains minéraux, celles-ci devront être comparées à la série de facteurs de géométrie<br />

macroscopique (convertis à partir <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong>) obtenus pour l’argilite par<br />

Melkior <strong>et</strong> al., (2007) <strong>et</strong> Descotes <strong>et</strong> al., (2008). La couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien possédant<br />

également <strong>des</strong> variations minéralogiques de composition de la matrice argileuse à travers la<br />

couche stratigraphique (C lar<strong>et</strong> <strong>et</strong> al., 2004), il serait également intéressant de quantifier leur<br />

influence sur les facteurs de géométrie Gm <strong>et</strong> Gp, <strong>et</strong> sur l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>.


122 CHAPITRE 4<br />

CHAPITRE 4<br />

MODELES D’ORGA�ISATIO� MI�ERALOGIE / POROSITE<br />

DE L’ECHELLE DECIMETRIQUE A MICROMETRIQUE<br />

I�TRODUCTIO�<br />

Les formations sédimentaires à dominante argileuse telles que le Callovo-Oxfordien<br />

présentent <strong>des</strong> hétérogénéités structurales de l'échelle nanométrique à l'échelle de la<br />

formation. La modélisation <strong>des</strong> transferts diffusifs au sein de ces roches nécessite un pré-<br />

requis sur l’organisation <strong>et</strong> la variabilité structurale de chaque échelle d’hétérogénéité. A<br />

l’échelle de la formation, la composition <strong>et</strong> la distribution spatiale <strong>des</strong> hétérogénéités sont<br />

caractérisées à partir de mesures diagraphiques <strong>et</strong> pétrographiques perm<strong>et</strong>tant de définir un<br />

modèle organisationnel statistique <strong>des</strong> hétérogénéités à c<strong>et</strong>te échelle (Lefranc, 2007). Aux<br />

échelles macroscopiques <strong>et</strong> mésoscopiques, l’organisation statistique <strong>des</strong> hétérogénéités est<br />

plus difficile à mesurer. Celle–ci requière en eff<strong>et</strong> <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de cartographies minérales <strong>et</strong><br />

de la <strong>porosité</strong> difficilement applicables sur un nombre important d’échantillons.<br />

Dans un objectif de modélisation <strong>des</strong> transferts de <strong>solutés</strong> ioniques, Sammartino <strong>et</strong> al.,<br />

(2003) proposent un modèle conceptuel d’organisation de la minéralogie <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> de<br />

l’argilite de Bure de l’échelle mésoscopique. Ce modèle a été établi à partir de cartographies<br />

de minéraux <strong>et</strong> de <strong>porosité</strong> couplées à <strong>des</strong> mesures pétrophysiques réalisées sur <strong>des</strong><br />

échantillons prélevés à différents niveaux de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. A présent,<br />

l’élaboration d’un modèle plus compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> quantitatif de l’organisation de la minéralogie <strong>et</strong> de<br />

la <strong>porosité</strong> à c<strong>et</strong>te échelle apparaît comme la seconde étape vers un processus de modélisation<br />

<strong>des</strong> transferts <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. Celui-ci devra tenir compte de différents paramètres perm<strong>et</strong>tant de<br />

caractériser la microstructure d’un matériau sédimentaire (distribution de taille <strong>des</strong> grains<br />

minéraux, morphologie, orientation…) <strong>et</strong> d’évaluer leur variabilité au sein de la formation.<br />

Dans les chapitres précédents, <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> couplées de cartographies minérales <strong>et</strong> de la<br />

<strong>porosité</strong> ont été mises en œuvre afin de décrire la distribution <strong>des</strong> minéraux à l’échelle


123 CHAPITRE 4<br />

mésoscopique (C hapitre 1). A c<strong>et</strong>te échelle, nous avons vu que la teneur en carbonates<br />

contrôle l’organisation de la <strong>porosité</strong> (C hapitre 2) <strong>et</strong> influence les chemins de <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong><br />

<strong>solutés</strong> (C hapitre 3). La distribution spatiale <strong>des</strong> minéraux carbonatés in<strong>du</strong>it également la<br />

présence d’hétérogénéités structurales de taille pluri- micrométriques à millimétrique (zones<br />

plus ou moins riches en carbonates). Les relations minéralogie, <strong>porosité</strong>, <strong>et</strong> <strong>diffusion</strong> établies à<br />

l’échelle mésoscopique sont-elles généralisables à l’échelle de la formation ? Le modèle<br />

quantitatif de la microstructure que l’on veut établir à l’échelle mésoscopique sera-t- il valide<br />

pour l’ensemble de la formation ? Pour répondre à ces questions, les relations existant entre<br />

minéralogie, <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> <strong>diffusion</strong> doivent être confrontées à la variabilité minéralogique <strong>et</strong><br />

structurale caractérisant le Callovo-Oxfordien à l’échelle de la formation. Les liens existant<br />

entre les hétérogénéités structurales, de minéralogie <strong>et</strong> de <strong>porosité</strong> doivent tous d’abord être<br />

investigués à l’échelle intermédiaire, c'est-à-dire de l’échelle décimétrique à micrométrique.<br />

Dans ce but, une étude couplée de la minéralogie <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> portant sur 4<br />

échantillons prélevés à différentes profondeurs de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien a été<br />

réalisée de l’échelle décimétrique à micrométrique. Celle-ci inclue un éventail de techniques<br />

analytiques associant la microtomographie X de laboratoire, la microscopie optique <strong>et</strong><br />

électronique, l’autoradiographie sur <strong>des</strong> échantillons imprégnés 3 H-MMA <strong>et</strong> <strong>des</strong> mesures<br />

pétrophysiques. Dans une seconde partie, l’organisation spatiale <strong>et</strong> la morphologie <strong>des</strong> grains<br />

de carbonates <strong>et</strong> de quartz ont été quantifiées à partir de plusieurs cartes de minéraux acquises<br />

à l’échelle mésoscopique <strong>dans</strong> un objectif d’établir un modèle quantitatif de la microstructure<br />

<strong>du</strong> Callovo-Oxfordien à c<strong>et</strong>te échelle.<br />

1 Matériels <strong>et</strong> Métho<strong>des</strong><br />

1.1 Matériels<br />

C<strong>et</strong>te étude porte sur 4 échantillons EST 26059, EST 26095, EST 25036 <strong>et</strong> EST 21405<br />

prélevés au niveau <strong>du</strong> laboratoire souterrain de Bure à différentes profondeurs <strong>dans</strong> la couche<br />

<strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. Les principales caractéristiques de chaque échantillon sont présentées<br />

<strong>dans</strong> le tableau 4.1. Afin d’évaluer l’hétérogénéité <strong>des</strong> faciès étudiés l’évolution de teneur en<br />

carbonates par Calcimétrie Bernard sous forme de mesures in situ (communication<br />

personnelle ANDRA) <strong>et</strong> en laboratoire (ANDRA, 2006a, 2006b) a été représentée en fonction<br />

de la profondeur pour les différents forages concernés par c<strong>et</strong>te étude (DIR 1001, DIR 1002,


124 CHAPITRE 4<br />

PAC 2002) (Fig. 4.1). L’évolution <strong>des</strong> teneurs en carbonates sont concordantes avec la<br />

<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> litho- faciès de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, à savoir une partie sommitale<br />

caractérisée par <strong>des</strong> alternances d’argilites calcaires <strong>et</strong> de calcaires <strong>et</strong> une partie basale plus<br />

homogène constituée d’argilites silto-carbonatées (ANDRA, 2005). La localisation de chaque<br />

échantillon a été replacée sur ces représentations. Les échantillons EST 25036 <strong>et</strong> EST 21405,<br />

localisés <strong>dans</strong> la partie sommitale de couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien (forage PAC 2002 partant<br />

de la niche expérimentale située à - 445 m) se situent <strong>dans</strong> une zone présentant <strong>des</strong> variations<br />

de teneurs en carbonates comprises entres 20 à 65%. Les échantillons EST 26095 <strong>et</strong> EST<br />

26059, localisés <strong>dans</strong> la partie basale de la couche (forage DIR 1001 <strong>et</strong> DIR 1002 partant de la<br />

galerie expérimentale à - 490 m) sont situés <strong>dans</strong> une zone où les variations de teneur en<br />

carbonates sont plus faibles comprises entre 20 <strong>et</strong> 40%. Les échantillons ont de fait été<br />

sélectionnés afin de représenter une zone de forte <strong>et</strong> faible teneur en carbonates pour la partie<br />

basale <strong>et</strong> sommitale <strong>du</strong> COx.<br />

Ref.<br />

Echantillon<br />

EST 21405<br />

EST 25036<br />

EST 26059<br />

EST 26095<br />

Forage Prof. (m)<br />

PAC<br />

2002<br />

PAC<br />

2002<br />

DIR<br />

1002<br />

DIR<br />

1001<br />

Séquence/<br />

Lithofaciès<br />

Tab. 4.1: Description <strong>des</strong> échantillons étudiés. L’échantillon EST 26095 a également été<br />

étudié <strong>dans</strong> les chapitres 1 <strong>et</strong> 2 ; <strong>et</strong> l’échantillon EST 26059 <strong>dans</strong> le chapitre 5. Les<br />

<strong>des</strong>criptions macroscopiques sont celles données à la sortie <strong>du</strong> forage. Le diamètre <strong>des</strong><br />

carottes est de 6 cm <strong>et</strong> la hauteur comprise entre 20 <strong>et</strong> 40 cm.<br />

Type d’I/S<br />

-431,1 S2/C2d R=0<br />

-443,2 S1b/C2c R=0<br />

Description<br />

macroscopique<br />

Argilite silteuse<br />

avec laminations<br />

Zones à no<strong>du</strong>les<br />

calcaire argileux<br />

-501,4 S1/C2b1 R=1 Argilite silteuse<br />

-507,0 S1/C2b1 R=1 Argilite silteuse


125 CHAPITRE 4<br />

profondeur (m)<br />

-497<br />

-498<br />

-499<br />

-500<br />

-501<br />

-502<br />

-503<br />

% carbonates<br />

15 20 25 30 35<br />

EST 26059<br />

Mesure en laboratoire:ERM<br />

Mesures sur site<br />

DIR1002<br />

(a) (b)<br />

(c)<br />

profondeur (m)<br />

-430<br />

-432<br />

-434<br />

-436<br />

-438<br />

-440<br />

-442<br />

-444<br />

-446<br />

PAC 2002<br />

profondeur (m)<br />

-496<br />

-498<br />

-500<br />

-502<br />

-504<br />

-506<br />

-508<br />

-510<br />

15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70<br />

EST 21405<br />

% carbonates<br />

Mesure en laboratoire:ERM<br />

EST 25036<br />

% carbonates<br />

15 20 25 30 35 40 45<br />

Mesure en laboratoire:ERM<br />

Mesures sur site<br />

DIR1001<br />

Fig. 4.1 : Evolution de la teneur en carbonates par calcimétrie Bernard en fonction de la<br />

profondeur pour les forages (a) DIR 1002, (b) DIR 1001 <strong>et</strong> (c) PAC 2002. Les échantillons<br />

étudiés sont localisés pour chaque forage (zone hachurée).<br />

EST 26095


126 CHAPITRE 4<br />

1.2 Métho<strong>des</strong><br />

Une étude multi-échelles <strong>du</strong> décimètre au micromètre de la microstructure a été réalisée<br />

sur chaque carotte. La méthodologie appliquée est présentée sur la figure 4.2. Celle–ci<br />

comprend un panel de techniques perm<strong>et</strong>tant une caractérisation de la minéralogie <strong>et</strong> de la<br />

<strong>porosité</strong> <strong>des</strong> échelles décimétrique à micrométrique (Fig. 4.3). C haque carotte à tout d’abord<br />

été analysée en radiographie de rayons X afin de sélectionner <strong>des</strong> zones d’intérêt comprises<br />

entre 8 <strong>et</strong> 20 cm. Celles–ci ont ensuite été découpées en 3 parties A, B <strong>et</strong> C. Les parties C sont<br />

dédiées à une étude <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> en collaboration avec le CEA <strong>dans</strong> le cadre de<br />

FunMig (Laboratoire L3MR) (cf. Chapitre 5). Néanmoins seules les expériences concernant<br />

l’échantillon EST 26059 sont actuellement arrivées à leur terme <strong>et</strong> sont présentées <strong>dans</strong> le<br />

chapitre 5.<br />

• Autoradiographies<br />

Afin d’obtenir <strong>des</strong> cartes de <strong>porosité</strong>, l’imprégnation 3 H-MMA a été réalisée sur <strong>des</strong><br />

parallélépipè<strong>des</strong> de volume compris entre (5 à 6) × (5 à 6) × (1 à 2) cm 3 . L’imprégnation<br />

d’échantillons à dominante argileuse de c<strong>et</strong>te taille n’ayant jamais été mise en œuvre, un<br />

nouveau système d’imprégnation a spécialement été conçu pour c<strong>et</strong>te étude. Celui-ci<br />

comprend une cellule d’imprégnation (réalisée par le Laboratoire de radiochimie d’Helsinki)<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> containers en verre hermétiques de diamètre 15cm <strong>et</strong> hauteur 10-15 cm perm<strong>et</strong>tant<br />

d’accueillir les échantillons avec leur système de maintien latéral en inox (cf. Fig. 2.13). Pour<br />

<strong>des</strong> raisons économiques, radiologiques <strong>et</strong> de temps expérimentaux, l’imprégnation concerne<br />

uniquement une partie de la hauteur initiale de chaque carotte (2 parallélépipè<strong>des</strong> pour<br />

l’échantillon EST 26059, 1 pour les échantillons EST 26095, EST 21405 <strong>et</strong> EST 25036). Le<br />

temps d’imprégnation <strong>des</strong> échantillons est de 1 mois suivi de 15 jours de polymérisation (cf.<br />

Chapitre 2, § 3.1). Après préparation d’une surface polie diamantée les échantillons ont été<br />

exposés sur les films 3 H-Hyperfilm. Après développement, ils ont ensuite été numérisés à une<br />

résolution de 4800 dpi (Scanner Microtek® ARTISCAN F1). Les cartes de <strong>porosité</strong> ont été<br />

construites à partir de l’étude densitométrique de sources de calibrations exposées<br />

simultanément sur le film <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel Autoradio (Prêt, 2003).


127 CHAPITRE 4<br />

Rayon X<br />

Calcimétrie Bernard<br />

Capacité d’Echange<br />

Cationique (Acétate<br />

d’Amonium)<br />

(1)<br />

Partie A1 Partie A2 Partie B<br />

Microscopie optique<br />

sur lame mince<br />

Radio-tomographie<br />

X de laboratoire<br />

Imprégnation 3 H-MMA<br />

Autoradiographie<br />

Microscopie électronique<br />

Partie C<br />

Radio-tomographie<br />

X de laboratoire<br />

Expérience de<br />

<strong>diffusion</strong><br />

(Cf. Chapitre 5)<br />

Fig. 4.2 : Plan de travail réalisé pour chaque échantillon. (1) C haque carotte a tout d’abord été<br />

analysée par radiographie X afin de sélectionner <strong>des</strong> zones d’intérêts. (2) Découpes <strong>des</strong><br />

carottes en 4 parties A1, A2, B <strong>et</strong> C. Hormis pour l’échantillon EST 25036, l’ensemble <strong>des</strong><br />

découpes ont été réalisées avec une scie à ruban à sec. Pour l’échantillon EST 25036, sa<br />

<strong>du</strong>r<strong>et</strong>é n’ayant pas permis d’employer la scie à ruban, les découpes ont été réalisées avec une<br />

scie diamantée sous j<strong>et</strong> d’eau. (3) Analyse quantitative de la minéralogie <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> par<br />

un éventail de techniques dont les caractéristiques principales sont présentées sur la figure 4.3<br />

(2)<br />

(3)


128 CHAPITRE 4<br />

TECH�IQUES<br />

Autoradiographie<br />

Microtomographie de laboratoire<br />

Calcimétrie, CEC …<br />

dm cm<br />

mm<br />

Fig. 4.3 : Caractéristiques principales <strong>des</strong> techniques analytiques mises en œuvre pour<br />

caractériser les hétérogénéités structurales, de minéralogie <strong>et</strong> de <strong>porosité</strong> <strong>des</strong> 4 échantillons<br />

provenant de la formation <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien de Bure.<br />

• Radiographie/Tomographie<br />

L’étude 2D <strong>et</strong> 3D <strong>des</strong> hétérogénéités structurales par microtomographie de rayons X de<br />

laboratoire a été réalisée sur un appareil Viscom-Digisens, appartenant à l’Université de<br />

Poitiers (tension maximum <strong>du</strong> faisceau : 150 kV, caméra CCD de 1024×1024 pixels, champ<br />

de vue compris entre 1 cm² <strong>et</strong> 10 cm²). L’appareil ayant été acquis au début de la thèse, une<br />

partie <strong>des</strong> travaux réalisés a été dédiée à la mise en fonctionnement, l’exploitation <strong>et</strong><br />

l’optimisation de la méthode. Pour cela, divers logiciels / routines <strong>et</strong> participation à la création<br />

de logiciels / routines informatiques ont été réalisés (Annexe 1, logiciel 7 <strong>et</strong> 8). Les carottes<br />

avant découpes <strong>et</strong> les échantillons parallélépipédiques avant imprégnation sont analysés en<br />

radiographie <strong>et</strong>/ou microtomographie. L’énergie <strong>du</strong> faisceau a été ajustée visuellement pour<br />

obtenir une discrimination optimale <strong>des</strong> hétérogénéités (cf. Chapitre 1, § 1.2).<br />

• Mesures pétrophysiques<br />

MEB en mode BSE<br />

RESULATS OBTE�US<br />

Carte 2D de <strong>porosité</strong><br />

Carte 2D <strong>des</strong> minéraux<br />

Distribution 3D <strong>des</strong> structures<br />

pétrographiques<br />

Microscopie Optique Distribution 2D <strong>des</strong> minéraux<br />

Mesures pétrophysiques sur<br />

échantillon broyé<br />

Les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095 étant dédiés au proj<strong>et</strong> FunMig, les analyses de<br />

teneurs en carbonates <strong>et</strong> CEC, ainsi que les tomographies ont été réalisées en collaboration<br />

µm


129 CHAPITRE 4<br />

avec ERM. Les échantillons EST 21405 <strong>et</strong> EST 25036 ont eux été analysés au laboratoire<br />

HydrASA.<br />

2 Résultats<br />

2.1 Etude multi- échelles <strong>des</strong> hétérogénéités microstructurales<br />

2.1.1 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités minéralogique à l’échelle décimétrique<br />

La figure 4.4 présente les profils de teneur en carbonates <strong>et</strong> les C EC pour les 4<br />

échantillons étudiés :<br />

- L’échantillon EST 26059 possède la teneur la plus faible en carbonates (26% en moyenne)<br />

<strong>et</strong> présente uniquement de faibles variations locales sur la totalité de la carotte. En revanche<br />

celui-ci montre une forte variation de sa CEC à mi hauteur de la carotte.<br />

- L’échantillon EST 21405 présente une diminution de la teneur en carbonates de 42 à 26%<br />

<strong>dans</strong> les 15 cm de hauteur de la carotte. C<strong>et</strong>te tendance est corrélée avec une variation de sa<br />

CEC qui passe de 12 à 19 meq/100g.<br />

- L’échantillon EST 26095 montre lui une variation de 36 à 44% de carbonates.<br />

- L’échantillon EST 25036 est relativement homogène avec 68% de carbonates <strong>et</strong> une CEC de<br />

2 meq/100g en moyenne.<br />

Pour ces 4 échantillons, la CEC montre une relative anti-corrélation en fonction <strong>et</strong> de la teneur<br />

en carbonates (Fig. 4.5). Les autres échantillons <strong>des</strong> forages PAC 2002 <strong>et</strong> DIR 1001, 1002<br />

(ANDRA, 2006a <strong>et</strong> 2006b) se placent également sur c<strong>et</strong>te évolution. Deux fortes valeurs de<br />

CEC obtenues pour l’échantillon EST 26059 apparaissent en dehors de c<strong>et</strong>te tendance. Pour<br />

l’échantillon EST 26095, les C EC obtenues sont décalées vers les faibles valeurs par rapport<br />

aux autres échantillons. En dehors de ces points, c<strong>et</strong>te tendance indique une C EC nulle pour<br />

environ 60-80 % de carbonates. Ce résultat est cohérent avec les teneurs en quartz <strong>et</strong> feldspath<br />

qui représentent environ 20% en moyenne <strong>des</strong> minéraux hors carbonates <strong>et</strong> matrices argileuse<br />

(Gaucher <strong>et</strong> al., 2004). Pour 100% de matrice argileuse, une CEC comprise entre 25 <strong>et</strong> 27<br />

meq/100g est obtenue à partir de c<strong>et</strong>te corrélation. Ces valeurs sont concordantes avec celles<br />

obtenues pour la fraction < 2µm pour les forages DIR 1001, 1002 <strong>et</strong> PAC 2002. Aucune<br />

influence majeure liée aux changements minéralogiques de la matrice argileuse n’a été mise<br />

en évidence par c<strong>et</strong>te approche.


130 CHAPITRE 4<br />

profondeur à partir de la carotte (cm)<br />

0<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

% % carbonates<br />

0 20 40 60 80<br />

EST26095<br />

EST26059<br />

EST25036<br />

EST21405<br />

(a) (b)<br />

profondeur à partir de la carotte (cm)<br />

0<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

CEC CEC (meq/100g)<br />

0 10 20 30<br />

Fig. 4.5 : Profils de (a) teneur en carbonates (± 2,5 %) <strong>et</strong> de (b) Capacité d’Echange<br />

Cationique (Acétate d’Ammonium) (± 2,5 meq/100g) réalisés à intervalles réguliers sur la<br />

partie A1 <strong>des</strong> 4 échantillons étudiés (la profondeur indiquée est la position <strong>du</strong> centre <strong>des</strong><br />

échantillons par rapport au début de la carotte).<br />

% carbonates (%)<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25 30<br />

CEC (meq/100g)<br />

CEC (meq/100g)<br />

DIR 1001 EST26095<br />

DIR 1002 EST26059<br />

PAC 2002 EST 25036<br />

PAC 2002 EST21405<br />

données DIR ERM<br />

données PAC 2002 ERM<br />

DIR 1001-1002


131 CHAPITRE 4<br />

2.1.2 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités structurales de l’échelle <strong>du</strong> décimètre au millimètre<br />

De l’échelle décimétrique à millimétrique, <strong>des</strong> radiographies X m<strong>et</strong>tent en évidence la<br />

présence de différents types d’hétérogénéités structurales, dont la composition a tout d’abord<br />

été investiguée par <strong>des</strong> observations en microscopie optique.<br />

Pour l’échantillon EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095, les radiographies X montrent en premier lieu<br />

la présence de nombreuses fractures d’ouverture millimétrique à infra millimétrique (Fig. 4.7).<br />

Ces fractures sont <strong>du</strong>es au carottage <strong>des</strong> échantillons <strong>et</strong> à leur transport <strong>du</strong> site de Bure au<br />

Laboratoire HydrASA. Hormis ces fractures, les radiographies X de ces deux échantillons<br />

présentent une uniformité de leurs niveaux de gris indiquant une relative homogénéité de la<br />

minéralogie de l’argilite à l’échelle centimétrique. Ces observations sont cohérentes avec les<br />

faibles variations <strong>des</strong> teneurs en carbonates obtenues pour ces 2 échantillons. En microscopie<br />

optique, ces deux échantillons présentent une microstructure homogène de granulométrie fine<br />

(minéraux dont la taille est majoritairement inférieure à 10 - 20 µm) (Fig. 4.8). L’échantillon<br />

EST 26095 montre lui localement la présence de minéraux carbonatés de formes allongées<br />

(Fig. 4.8b).<br />

Localement, <strong>des</strong> hétérogénéités millimétriques formées de minéraux denses (c. à d.<br />

difficilement traversés par les rayons X) sont également visibles en radiographie. En<br />

microscopie optique, ces zones apparaissent composées de cristaux de pyrite. En 3D, après<br />

reconstruction <strong>des</strong> radiographies, certaines de ces hétérogénéités s’organisent en tubes de<br />

quelques millimètres à centimètres de long non connectés au delà <strong>du</strong> centimètre (Fig. 4.9).<br />

Ces tubes sont les marqueurs de phénomènes de bioturbations (perturbation <strong>du</strong> sédiment<br />

in<strong>du</strong>ite par une activité biologique). Lorsque le sédiment est encore meuble, le passage d’un<br />

organisme fouisseur de type vers in<strong>du</strong>it <strong>des</strong> conditions ré<strong>du</strong>ctrices favorables à la précipitation<br />

de pyrite (Maginn <strong>et</strong> al., 2002). Pour l’échantillon EST 26059, l’observation 3D d’un sous-<br />

volume de quelques cm 3 prélevé <strong>dans</strong> la partie C de la carotte montre également la présence<br />

d’hétérogénéités de quelques mm² connectée en 3D, composées probablement de calcite. Pour<br />

c<strong>et</strong> échantillon, la localisation <strong>des</strong> zones riches en pyrite est localement corrélée avec les<br />

fortes valeurs de CEC (Fig. 4.5). La pyrite ne possédant à priori pas de CEC, ces fortes<br />

valeurs peuvent être <strong>du</strong>es à la présence de matière organique liée à la pyrite.


132 CHAPITRE 4<br />

DIRECTION DU SEDIMENTATION<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.7 : Radiographies de rayons X de l’échantillon (a) EST 26059 <strong>et</strong> (b) EST 26095.<br />

Celles-ci présentent une microstructure relativement homogène avec la présence de<br />

bioturbations (ligne sombres). Les fractures (en blanc) proviennent <strong>du</strong> carottage <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

transport <strong>des</strong> échantillons.<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.8 : Observations en microscope optique de la microstructure type de l’échantillon (a)<br />

EST 26059 <strong>et</strong> (b) EST 26095 (lames minces orientées perpendiculairement au plan de<br />

sédimentation, observation en Lumière Polarisée <strong>et</strong> Analysée). L’échantillon EST 26059<br />

présente une microstructure homogène avec localement la présence de zones pyriteuses<br />

(opaque en lumière transmise) de quelques dizaines de µm². L’échantillon EST 26095<br />

apparaît plus hétérogène à c<strong>et</strong>te échelle, celui-ci présente localement <strong>des</strong> grains de calcite de<br />

forme allongée.<br />

Pyrites<br />

3cm<br />

500µm 500µm<br />

Bioturbation <strong>du</strong> au passage<br />

d’organisme fouisseurs<br />

Calcite<br />

3cm


133 CHAPITRE 4<br />

1 cm<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.9 : Reconstruction 3D de la partie centrale de l’échantillon EST 26059 <strong>et</strong> mise en<br />

évidence d’un faciès bioturbé : (a) en vue 3D post reconstruction (les niveaux de gris sont<br />

inversés par rapport à la radiographie : les phases les plus denses sont en blanc), <strong>et</strong> (b) en vue<br />

3D après segmentation (par bornes) <strong>des</strong> phases pyriteuses (en jaune). Les tubes de longueurs<br />

milli à centimétriques constituent les traces <strong>du</strong> passage d’organismes fouisseurs de type vers.<br />

Plan de sédimentation<br />

(a) (c)<br />

Fig. 4.10 : Reconstruction 3D d’un cylindre de 1,4 cm de diamètre prélevé <strong>dans</strong> la zone<br />

bioturbée de l’échantillon EST 26059 <strong>et</strong> mise en évidence <strong>des</strong> principaux types<br />

d’hétérogénéités présentes à l’échelle millimétrique : (a) cylindre avec phases denses<br />

segmentées en jaune, (b) gastéropode entièrement calcifié de taille millimétrique, <strong>et</strong> (c) zone<br />

de recristallisation de carbonates orientée parallèlement au plan de sédimentation.<br />

(b)


134 CHAPITRE 4<br />

Les radiographies X acquises pour la carotte EST 21405 présentent <strong>des</strong> hétérogénéités<br />

structurales (variations de niveaux de gris) d’extension centimétriques (partie centrale) à<br />

millimétriques (parties supérieure <strong>et</strong> inférieure) (Fig. 4.11). La radiographie effectuée pour un<br />

parallélépipède prélevé <strong>dans</strong> la partie basale montre clairement la complexité<br />

organisationnelle de ces hétérogénéités à l’échelle centimétrique. En microscopie optique,<br />

celles-ci sont identifiées comme une alternance de zones plus ou moins riches en carbonates<br />

d’extension sub millimétrique à millimétrique (Fig. 4.12). Localement, ces hétérogénéités<br />

s’organisent sous forme de laminations (Fig. 4.12). La granulométrie <strong>des</strong> grains de carbonates<br />

<strong>et</strong> de quartz, majoritairement supérieure à 40-50 µm, est plus élevée que pour les deux<br />

échantillons provenant de la partie basale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. L’échantillon EST 21405 est<br />

pratiquement dépourvu de pyrite mais présente localement <strong>des</strong> fossiles à remplissage<br />

calcitique de taille centimétrique à millimétrique.<br />

Zone<br />

présentant <strong>des</strong><br />

hétérogénéités<br />

centimétriques<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.11 : Radiographies X de l’échantillon EST 21405 sur (a) la carotte <strong>et</strong> (b) sur la partie C<br />

avant imprégnation MMA (la génératrice de la carotte est orientée <strong>dans</strong> la direction de la<br />

sédimentation). Ces radiographies m<strong>et</strong>tent en évidence la présence hétérogénéités à l’échelle<br />

centimétrique- millimétrique liées à <strong>des</strong> variations locales de la minéralogie (Fig. 4.12). Les<br />

hétérogénéités s’organisent sous forme de structures complexes orientées sub-horizontalement<br />

au plan de sédimentation.<br />

3cm<br />

)<br />

3cm<br />

)


135 CHAPITRE 4<br />

500 µm<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.12 : Observations en microscope optique (Lumière Polarisée <strong>et</strong> Analysée) de<br />

microstructures types de l’échantillon EST 21405 (lames minces réalisées <strong>dans</strong> un plan<br />

perpendiculaires au plan de sédimentation). La microstructure de c<strong>et</strong> échantillon se présente<br />

sous forme de zones plus ou moins riches en carbonates. (b) Localement ces zones<br />

s’organisent sous forme de laminations de quelques centaines de microns d’épaisseur<br />

orientées parallèlement au plan de sédimentation.<br />

La radiographie X acquise sur la carotte EST 21036 montre <strong>des</strong> macro-fossiles <strong>dans</strong> ses<br />

parties supérieure <strong>et</strong> inférieure (Fig. 4.13a). Hormis ces fossiles, la structure de l’échantillon<br />

EST 21036 apparaît relativement homogène à c<strong>et</strong>te échelle. En revanche, la radiographie d’un<br />

parallélépipède prélevé <strong>dans</strong> la partie centrale de la carotte révèle <strong>des</strong> hétérogénéités<br />

structurales à l’échelle centimétrique non mises en évidence sur la radiographie de la carotte<br />

(Fig. 4.13b). Ces hétérogénéités s’organisent par la juxtaposition de zones totalement<br />

calcifiées <strong>et</strong> de zones riches en minéraux argileux (Fig. 4.14). Les parties calcifiées de<br />

l’échantillon sont constituées de cristaux de 30 - 50 µm présentant localement <strong>des</strong> micro-<br />

organismes fossiles de type algue. Les parties à dominante argileuse apparaissent relativement<br />

homogènes. A l’interface entre ces deux types de structure, on note la présence de zones de<br />

composition intermédiaire. Les zones calcifiées étant majoritairement présentes par rapport<br />

aux zones à dominante argileuse, la teneur en carbonates par calcimétrie Bernard est<br />

relativement élevée (≈ 65%) bien que localement c<strong>et</strong> échantillon puisse posséder <strong>des</strong> zones<br />

riches en minéraux argileux (Fig. 4.5).<br />

Zone riche en<br />

carbonates<br />

Zone riche<br />

en argile<br />

500 µm


136 CHAPITRE 4<br />

Macrofossile<br />

3cm<br />

)<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.13 : Radiographies de rayons X de l’échantillon EST 25036 sur (a) la carotte <strong>et</strong> (b) sur<br />

la partie C avant imprégnation MMA (la génératrice de la carotte est orientée <strong>dans</strong> la direction<br />

de la sédimentation). Celles-ci m<strong>et</strong>tent en évidence la présence hétérogénéités à l’échelle déci-<br />

millimétrique <strong>du</strong>es à la présence de macro- fossiles <strong>et</strong> de variations internes de minéralogie.<br />

500 µm<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.14 : Observations en microscope optique (Lumière Polarisée <strong>et</strong> Analysée) de<br />

microstructure type de l’échantillon EST 25036 (lame mince réalisée <strong>dans</strong> la direction<br />

perpendiculaire au plan de sédimentation). (a) une zone entièrement calcifiée. Les p<strong>et</strong>ites<br />

zones en noirs correspondent à <strong>des</strong> fossiles d’organismes de type algues. La photographie (b)<br />

présente une zone riche en argile à proximité d’une zone de transition avec une zone riche en<br />

carbonates.<br />

Zone entièrement<br />

calcifiée<br />

Zone de forte<br />

densité<br />

500 µm<br />

Zone de faible<br />

densité<br />

Zone riche<br />

en argile<br />

Zone riche en<br />

carbonates


137 CHAPITRE 4<br />

2.1.3 Quantification <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong> de l’échelle <strong>du</strong> décimètre au micromètre<br />

La mise en œuvre d’imprégnation au 3 H-MMA d’échantillons pluri-centimétriques perm<strong>et</strong><br />

d’investiguer la <strong>porosité</strong> connectée d’un matériau <strong>du</strong> centimètre au micromètre avec une<br />

résolution spatiale d’une dizaine de microns (cf. Chapitre 1). Couplée à la technique<br />

d’imagerie MEB en mode BSE, qui cartographie la distribution de minéraux aux échelles<br />

micrométriques, les relations locales entre l’organisation de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> celle de la<br />

minéralogie sont mises en évidence. Les cartes de <strong>porosité</strong>s de chaque parallélépipède sont<br />

présentées <strong>dans</strong> la partie annexe de ce travail (Annexe 2). Les profils de <strong>porosité</strong> moyenne ont<br />

été tracés <strong>dans</strong> la direction normale au plan de sédimentation puis comparés aux profils de<br />

teneur en carbonates. L’étude <strong>des</strong> relations <strong>porosité</strong>, minéralogie <strong>et</strong> hétérogénéités structurales<br />

est résumée <strong>dans</strong> le tableau 4.2. Celui-ci présente la <strong>porosité</strong> moyenne, la taille <strong>des</strong><br />

hétérogénéités de <strong>porosité</strong> observées sur les autoradiographies ainsi que les principales<br />

relations entre la minéralogie <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong> identifiées par comparaison entre la carte de<br />

<strong>porosité</strong> <strong>et</strong> les observations MEB en mode BSE. Pour ces 4 échantillons, les variations de<br />

<strong>porosité</strong> de l’échelle centimétrique à micrométriques sont principalement liées à la proportion<br />

de minéraux carbonatés vis-à-vis <strong>des</strong> minéraux argileux (exemple pour l’échantillon EST<br />

21036 Fig. 4.15). L’ensemble <strong>des</strong> hétérogénéités structurales observées en radiographie <strong>et</strong><br />

microscopie optiques tra<strong>du</strong>isent <strong>des</strong> variations locales de la <strong>porosité</strong>. A l’échelle <strong>des</strong> grains<br />

minéraux, les carbonates <strong>et</strong> les quartz apparaissent toujours non poreux. Les agrégats de pyrite<br />

apparaissent quant à eux majoritairement comme non poreux (échantillon EST 26059). En<br />

MEB en mode BSE, les zones les plus fortement calcifiées (EST 21036) montrent la présence<br />

de macro<strong>porosité</strong> entre les grains de calcite (Fig. 4.16). Celle-ci pourrait in<strong>du</strong>ire une<br />

modification <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> ces zones (augmentation <strong>du</strong> coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong> effectif). D’un point de vue de l’organisation <strong>des</strong> minéraux, autour d’agrégats de<br />

pyrite, on peut observer <strong>des</strong> orientations préférentielles <strong>des</strong> minéraux carbonatées (échantillon<br />

EST 26059).<br />

Les cartes de <strong>porosité</strong>s <strong>des</strong> échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095 présentent <strong>des</strong> variations de<br />

<strong>porosité</strong> (<strong>du</strong> bord vers le centre) qui ne s’expliquent pas par <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> assemblages<br />

minéralogiques. Pour ces deux échantillons, plusieurs autoradiographies ont été réalisées au<br />

cours de c<strong>et</strong>te étude pour différents types de préparation de la surface <strong>des</strong> échantillons. Un<br />

eff<strong>et</strong> de la planéité <strong>des</strong> échantillons sur les valeurs de <strong>porosité</strong> a pu être mis en évidence avec<br />

une diminution <strong>des</strong> valeurs de <strong>porosité</strong> lorsque le contact film autoradiographie-échantillon


138 CHAPITRE 4<br />

n’est pas optimum. Après divers essais de resurfaçage <strong>des</strong> échantillons, il s’est avéré<br />

relativement difficile d’obtenir une surface totalement plane pour ces deux échantillons. La<br />

forte teneur en argile <strong>et</strong> la présence d’hétérogénéités liées à la pyrite sont probablement les<br />

raisons de ces difficultés. Les résultats présentés correspondent à ceux dont les surfaces<br />

apparaissaient les plus planes. C<strong>et</strong> artefact est accrut par l’utilisation <strong>du</strong> 3 H-MMA en<br />

comparaison avec le 14 C-MMA, les particules β - dont l’énergie est plus faible que celle <strong>du</strong> 14 C,<br />

sont plus facilement stoppées par l’air.<br />

500 µm 500 µm 500 µm<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 4.15 : Visualisation au MEB en mode BSE de zones (a) fortement (17,6 %), (b)<br />

moyennement (11,7 %) <strong>et</strong> (c) faiblement poreuses (3,5 %) pour l’échantillon EST 21036.<br />

Pour ces 3 zones, on a respectivement <strong>des</strong> teneurs en carbonates (en gris clair) qui sont faibles<br />

(≈ 20 %), moyennes (≈ 40 - 50 %) <strong>et</strong> fortes (≈ 80 - 90 %). La zone la plus poreuse montre une<br />

microstructure type <strong>des</strong> zones riches en minéraux argileux observées pour l’échantillon EST<br />

26095 (chapitre1-2) <strong>et</strong> EST 26059 (ce chapitre). Pour la zone riche en carbonates, on observe<br />

la présence de quartz rési<strong>du</strong>els parmi les carbonates.


139 CHAPITRE 4<br />

Macro<strong>porosité</strong><br />

Fig. 4.16 : Observation au MEB en mode BSE à fort grossissement (× 400) d’une zone<br />

calcifiée de l’échantillon EST 21036. Sur c<strong>et</strong>te représentation on observe la présence de pores<br />

d’ouvertures micrométriques entre les cristaux de carbonates.<br />

100 µm


140 CHAPITRE 4<br />

Référence<br />

échantillons<br />

Porosité<br />

moyenne<br />

(%)<br />

Taille <strong>des</strong><br />

hétérogénéités<br />

de <strong>porosité</strong><br />

EST 21036 8,5 cm<br />

EST21405 16,4 cm-100µm<br />

EST26095 15,8 mm-100 µm<br />

EST26059 16,0 100-1µm<br />

Tab. 4.2 : Résultats de l’étude couplée de la <strong>porosité</strong> (par autoradiographie) <strong>et</strong> de la minéralogie (MEB en mode BSE). Les cartes de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong><br />

les profils de <strong>porosité</strong> sont présentés en Annexe 2.<br />

Relations <strong>porosité</strong>/minéralogie Remarque<br />

-zone calcifiée (% carbonates ≈ 90 %) : 2%<br />

-zone riche en argile (% carbonates≈ 20 – 30 %) : 17 - 20%<br />

-zone intermédiaire (% carbonates ≈ 40- 50 %) : 9 – 12%<br />

Présence de zones plus ou moins poreuses comprises<br />

entre 15 <strong>et</strong> 20% liées aux zones plus ou moins riche en<br />

carbonates<br />

Variations de la <strong>porosité</strong> de 17 à 13,5% de la partie<br />

supérieure à inférieure de la carotte corrélés avec<br />

l’augmentation de la teneur en carbonates (36 -> 44 %)<br />

Zones plus ou moins riches en carbonates -> zones plus<br />

ou moins poreuses (Cf. Chapitre 2)<br />

Microstructure homogène avec <strong>des</strong> relations<br />

<strong>porosité</strong>/minéralogie à l’échelle micrométrique (quartz<br />

<strong>et</strong> carbonates non poreux)<br />

Les algues fossilisées<br />

identifiées en microscopie<br />

forment <strong>des</strong> zones poreuses (≈<br />

20%) de quelques mm².<br />

Les zones riches en carbonates<br />

présentent généralement une<br />

granulométrie plus élevée (50-<br />

100µm contre 5-20µm pour les<br />

zones riches en argile)<br />

La présence de variations de<br />

<strong>porosité</strong> non corrélée avec la<br />

minéralogie a été observée.<br />

Celles-ci proviennent de la<br />

préparation <strong>des</strong> échantillons


141 CHAPITRE 4<br />

2.1.4 Corrélation teneur en carbonates <strong>et</strong> <strong>porosité</strong><br />

La figure 4.17 présente l’évolution de la <strong>porosité</strong> moyenne obtenue par autoradiographie<br />

en fonction de la teneur moyenne en carbonates (par calcimétrie Bernard) pour les 4<br />

échantillons étudiés. Pour l’échantillon EST 25036, un point supplémentaire Φ = 2% pour une<br />

teneur en carbonates = 90% correspondant aux zones calcifiés a été ajouté sur la figure 4.25.<br />

Pour l’échantillon EST 26095, les <strong>porosité</strong>s moyennes <strong>des</strong> parties inférieures (13,7%) <strong>et</strong><br />

supérieures (16%) ont été dissociées pour respectivement 36 <strong>et</strong> 44% de carbonates.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> mesures montre une évolution globalement linéaire de la <strong>porosité</strong> en fonction<br />

de la teneur en carbonates. La droite de régression calculée pour ces points passe par les<br />

coordonnées Φ ≈ 0% pour une teneur en carbonates de 100% <strong>et</strong> Φ = 22,5% pour une teneur<br />

en carbonates de 0%.<br />

Les couples <strong>porosité</strong> / teneurs en carbonates obtenus localement à l’échelle micrométrique<br />

pour l’échantillon EST 26095 (cf. chapitre 2, § 3.2.2) ont été comparés à ceux acquis à<br />

l’échelle centimétrique pour ces 4 échantillons (Fig. 4.18). Les deux évolutions <strong>porosité</strong> /<br />

teneur en carbonates montrent <strong>des</strong> tendances similaires avec une pente plus forte pour la<br />

<strong>porosité</strong> obtenue à l’échelle micrométrique. C<strong>et</strong>te différence est <strong>du</strong>e à la méthode de<br />

quantification <strong>des</strong> teneurs en carbonates. A l’échelle micrométrique, celle-ci est acquise par<br />

cartographie minérale MEB en mode BSE <strong>et</strong> ne tient pas compte <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its cristaux<br />

micritiques à l’intérieur de la matrice argileuse sous-estimant ainsi la teneur réelle en<br />

carbonates. A l’échelle centimétrique, la teneur en carbonates est évaluée par calcimétrie<br />

Bernard qui elle tient compte de tous les grains de carbonates. Les relations <strong>porosité</strong> / teneur<br />

en carbonates sembleraient donc être de même nature de l’échelle mésoscopique à<br />

macroscopique.


142 CHAPITRE 4<br />

Teneur en carbonate (%)<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

EST 21405<br />

EST 25036<br />

EST 26059<br />

EST 26095<br />

régression linéaire<br />

0 5 10 15 20 25<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

Porosité (%)<br />

Fig. 4.17 : Evolution de la <strong>porosité</strong> moyenne obtenue par autoradiographie en fonction de la<br />

teneur moyenne en carbonates quantifiée par calcimétrie Bernard pour les échantillons EST<br />

26059, EST 26095, EST 21405 <strong>et</strong> EST 21036.<br />

Fraction fraction en carbonates (-) [-]<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Porosité <strong>porosité</strong> (%)<br />

MMA/carte de minéraux: mosaic x<br />

300 cf. chapitre 2<br />

MMA/carte de minéraux ajustement<br />

(b) mosaic x 300 cf. chapitre 2<br />

MMA/Calcimétrie Bernard ce<br />

chapitre<br />

MMA/Calcimétrie Bernard<br />

ajustement linéaire ce chapitre<br />

Fig. 4.18 : Comparaison <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s 3 H-MMA en fonction de la fraction en carbonates<br />

obtenue à l’échelle micrométrique par cartographie minérale au MEB en mode BSE (cf.<br />

Chapitre 2, Fig. 2.22) <strong>et</strong> à l’échelle centimétrique par calcimétrie Bernard.<br />

2.1.5 Observations <strong>des</strong> grains de quartz au MEB<br />

A partir d’observations MEB, nous nous sommes intéressés à la présence de la<br />

macro<strong>porosité</strong> bordant les grains de quartz. En eff<strong>et</strong> sur les images d’argilites obtenues au


143 CHAPITRE 4<br />

MEB en mode BSE, les grains de quartz apparaissent fréquemment entourés d’une auréole<br />

noire <strong>du</strong>e à une faible intensité <strong>du</strong> signal (Fig. 4.19). Sammartino <strong>et</strong> al. (2003) identifient ces<br />

auréoles comme de la macro<strong>porosité</strong>. Une excellente corrélation entre le volume de<br />

macro<strong>porosité</strong> mesuré par intrusion de mercure <strong>et</strong> la teneur en quartz est obtenue par ces<br />

auteurs confirmant le lien entre les quartz <strong>et</strong> la présence de macro<strong>porosité</strong>. Afin d’affiner le<br />

modèle d’organisation de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> de la minéralogie, proposé par ces auteurs, une<br />

seconde hypothèse expliquant les zones de faible intensité <strong>du</strong> signal BSE entourant les grains<br />

de quartz a été investiguée.<br />

Tout d’abord un quartz présentant une auréole noire en mode BSE a été sélectionné (Fig.<br />

4.19a). En mode électron secondaire (SE, visualisation topographique de la surface d’analyse),<br />

la surface <strong>du</strong> grain de quartz apparaît surélevée par rapport à la matrice argileuse <strong>et</strong> les<br />

carbonates environnants (Fig. 4.19b) ; la <strong>du</strong>r<strong>et</strong>é <strong>des</strong> quartz, supérieure à celle de la matrice<br />

argileuse <strong>et</strong> <strong>des</strong> carbonates, in<strong>du</strong>it un polissage différentiel <strong>des</strong> grains de quartz. En basculant<br />

la surface d’observation d’une dizaine de degrés par rapport à l’horizontale, les zones de<br />

faible intensité de signal BSE disparaissent (Fig. 4.19c). En mode électrons secondaires (SE),<br />

une face cristalline inclinée vers la matrice argileuse est distinguable en position adjacente à<br />

la zone de faible intensité de signal observée sur la figure 4.19a (Fig. 4.19d). Reed (2005)<br />

explique précisément de quelle manière la topographie de la surface observée influence le<br />

signal BSE (Fig. 4.20). La topographie maximise ainsi l’éventuelle présence de macro<strong>porosité</strong><br />

entourant les grains de quartz ; ce qui peut également être corrélé au fait qu’en<br />

autoradiographie les grains de quartz apparaissent non bordés par <strong>des</strong> zones de fortes<br />

<strong>porosité</strong>s (cf. C hapitre 2). La corrélation entre la teneur en quartz <strong>et</strong> le volume de<br />

macro<strong>porosité</strong> décrit par Sammartino <strong>et</strong> al., (2003) peut également être <strong>du</strong>e à un processus de<br />

conservation de la macro<strong>porosité</strong> lors de la sédimentation <strong>et</strong> compaction fonction de la teneur<br />

en quartz, sans pour autant créer systématiquement de la macro<strong>porosité</strong> autour <strong>des</strong> quartz.


144 CHAPITRE 4<br />

10 µm<br />

(a) (b)<br />

(c) (d)<br />

Fig. 4.19 : Etude <strong>des</strong> zones de faible intensité <strong>du</strong> signal BSE bordant les quartz au MEB : (a)<br />

visualisation d’une zone de faible intensité de signal BSE autour d’un quartz en mode BSE, (b)<br />

image en mode SE m<strong>et</strong>tant en évidence une topographie surélevée de la surface de quartz<br />

créée lors <strong>du</strong> polissage, (c) observation de la zone de faible intensité <strong>du</strong> signal en mode BSE<br />

pour un plan incliné (≈10°), la zone noire a disparu (l’image est à 90 °), <strong>et</strong> (d) observation en<br />

mode SE à fort grossissement de la morphologie <strong>du</strong> grain de quartz <strong>et</strong> mise en évidence d’une<br />

face cristalline.<br />

quartz<br />

faible signal<br />

BSE<br />

10 µm<br />

face cristalline<br />

10 µm<br />

5 µm


145 CHAPITRE 4<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.20: Le signal en mode BSE est égal pour les deux cotés <strong>du</strong> détecteur pour un<br />

échantillon plat (a) mais varie lorsque celui présente un relief topographique (b). C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong><br />

tend à minimiser la composition atomique de la surface analysée (Schéma repro<strong>du</strong>it <strong>et</strong><br />

modifié d’après Reed, 2005).<br />

2.2 Etu<strong>des</strong> quantitatives de la distribution spatiale <strong>et</strong> morphologique <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de<br />

carbonates<br />

Détecteur<br />

BSE<br />

BSE<br />

La partie basale de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, représentée <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te étude par les<br />

échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095, est caractérisée par une relative homogénéité <strong>des</strong><br />

faciès sédimentaires, principalement constitués de roches de type argilite. Les résultats<br />

obtenus ci <strong>des</strong>sus montrent que l’argilite possède à l’échelle mésoscopique (i) soit une<br />

microstructure homogène (échantillon EST 26059), (ii) soit <strong>des</strong> hétérogénéités locales<br />

décrivant <strong>des</strong> zones plus ou moins riches en carbonates (échantillon EST 26095).<br />

Afin de définir morphologiquement les grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates, 6 cartes de<br />

minéraux ont été acquises pour les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095 à partir de<br />

mosaïques d’images faites au MEB en mode BSE (Annexe 3). Les cartes ont été réalisées à<br />

plusieurs grossissements <strong>dans</strong> les plans perpendiculaires <strong>et</strong> parallèles à la sédimentation. Pour<br />

chacune <strong>des</strong> cartes, la surface interceptée, l’orientation <strong>et</strong> l’élongation <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong><br />

de carbonates ont été analysées (cf. C hapitre 1). La référence <strong>des</strong> cartes <strong>et</strong> le nombre de grains<br />

analysés sont présentés <strong>dans</strong> le tableau 4.3. Pour la carte EST 26059 perpendiculaire × 100,<br />

les quartz non pas été segmentés car la résolution utilisée était insuffisante pour perm<strong>et</strong>tre leur<br />

partitionnement.<br />

Faisceau<br />

Electronique


146 CHAPITRE 4<br />

Référence Orientation Grossissement<br />

Taille [nombre �b. de grains analysés<br />

de pixels] carbonates quartz<br />

EST 26059 // × 200 3000 × 1342 3680 1476<br />

EST 26059 ⊥ × 100 1610 × 640 619 _<br />

EST 26059 ⊥ × 300 4500 × 2402 3227 179<br />

EST 26095 // × 300 2512 × 2600 3983 607<br />

EST 26095 ⊥ × 350 4500 × 2400 8250 613<br />

EST 26095 ⊥ × 450 4500 × 2402 6502 387<br />

Tab. 4.3 : Caractéristiques <strong>des</strong> cartes de minéraux acquises pour les échantillons EST 26059<br />

<strong>et</strong> EST 26095 qui sont utilisée l’étude morphologique <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz.<br />

• Elongation<br />

Les figures 4.21a <strong>et</strong> 4.21b présentent les distributions fréquentielles de l’élongation (e) <strong>des</strong><br />

grains respectivement pour les carbonates <strong>et</strong> les quartz. Pour les grains de carbonates, celles-ci<br />

sont globalement unimodales avec un mode compris entre 0,4 <strong>et</strong> 0,5. Leurs formes sont<br />

pratiquement invariantes pour l’ensemble <strong>des</strong> cartes étudiées bien que celles-ci proviennent de<br />

deux échantillons différents. Pour les grains de quartz, les distributions sont également<br />

unimodales avec un mode à 0,6 mais leurs formes sont plus variées. Pour les grains de quartz,<br />

la variabilité <strong>des</strong> distributions est probablement <strong>du</strong>e au nombre de grains analysés plus faible<br />

que celui <strong>des</strong> carbonates (Tab 4.2). Les grains de carbonates présentent ainsi une forme plus<br />

allongée que les grains de quartz. Aucune influence de la direction <strong>du</strong> plan de coupe sur<br />

l’élongation n’a été mise en évidence.


147 CHAPITRE 4<br />

Fréquence fréquence [-] [-]<br />

(a)<br />

fréquence Fréquence [-] [-]<br />

(b)<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0,3<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

0<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

élongation <strong>des</strong> grains de carbonates [-]<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1<br />

élongation <strong>des</strong> grains de quartz[-]<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per. x100<br />

EST26059 per. x300<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per. x300<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

Fig. 4.21 : Distributions fréquentielles <strong>des</strong> élongations e <strong>des</strong> grains (a) de carbonates <strong>et</strong> (b) de<br />

quartz pour les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095. Les traits en pointillés indiquent le<br />

mode principal <strong>des</strong> distributions.<br />

• Orientation<br />

Les distributions fréquentielles <strong>des</strong> orientations de grains sont présentées sur la figure 4.22.<br />

Dans le plan parallèle au litage, les échantillons n’ont pas été orientés cardinalement ; les<br />

angles mesurés ne sont donc pas comparables à un azimut. Pour les grains de carbonates, un<br />

indice d’anisotropie d’orientation (cf. chapitre 1, § 3.3) compris entre 1,92 <strong>et</strong> 4,61 est mesuré<br />

<strong>dans</strong> les plans perpendiculaires à la sédimentation. C<strong>et</strong>te différence m<strong>et</strong> en évidence <strong>des</strong><br />

variations locales d’orientation <strong>des</strong> grains de carbonates au sein d’un même échantillon. Dans


148 CHAPITRE 4<br />

le plan parallèle à la sédimentation <strong>des</strong> indices d’anisotropie de 1,45 <strong>et</strong> 1,52 sont<br />

respectivement obtenus pour les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095. L’orientation<br />

préférentielle <strong>des</strong> grains de carbonates est plus forte <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire à la<br />

sédimentation que <strong>dans</strong> le plan parallèle. Pour les grains de quartz, <strong>dans</strong> le plan normal au<br />

plan de sédimentation, l’orientation <strong>des</strong> grains comprise entre 1,59 <strong>et</strong> 3,75 est moins<br />

prononcée que pour les grains de carbonates. O n peut ici préciser que l’indice maximum de<br />

3,75 obtenu pour l’échantillon EST 26059 ⊥ ×300 est à prendre avec précaution car seulement<br />

178 grains ont été analysés. Dans le plan parallèle au plan de sédimentation <strong>des</strong> indices<br />

d’anisotropie de 1,18 <strong>et</strong> 1,64 ont respectivement été mesurés pour les échantillons EST 26059<br />

<strong>et</strong> EST26095. Dans ce plan, l’orientation <strong>des</strong> quartz est <strong>du</strong> même ordre de grandeur que celle<br />

<strong>des</strong> carbonates.<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fréquence fréquence [-] [-]<br />

Fréquence [-]<br />

fréquence [-]<br />

0,12<br />

0,1<br />

0,08<br />

0,06<br />

0,04<br />

0,02<br />

-90 -70 -50 -30 -10 10 30 50 70 90<br />

0,25<br />

0,2<br />

0,15<br />

0,1<br />

0,05<br />

0<br />

angle [°]<br />

Orientation <strong>des</strong> grains de carbonates (°)<br />

-80 -60 -40 -20 0 20 40 60 80<br />

orientation <strong>des</strong> grains de quartz [°]<br />

Orientation <strong>des</strong> grains de quartz (°)<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per. x100<br />

EST26059 per. x300<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per. x300<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

Fig. 4.22 : Distributions fréquentielles <strong>des</strong> orientations <strong>des</strong> grains de (a) carbonates <strong>et</strong> (b) de<br />

quartz pour les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095. Pour les plans perpendiculaires au plan<br />

de sédimentation, l’angle 0° correspond à la normale au plan de sédimentation.


149 CHAPITRE 4<br />

Afin de mieux appréhender la <strong>des</strong>cription de l’anisotropie d’un matériau, Yamaji and<br />

Masuda (2005) proposent de représenter le rapport d’aspect <strong>des</strong> grains (c. à d. l’inverse de<br />

l’élongation) en fonction de leur orientation <strong>dans</strong> un tableau à double entrée. Pour c<strong>et</strong>te étude,<br />

le rapport d’aspect <strong>des</strong> grains a été remplacé par l’élongation. L’élongation, comprise entre 0<br />

<strong>et</strong> 1 perm<strong>et</strong> une meilleure représentation de l’allongement <strong>des</strong> grains vis-à-vis <strong>du</strong> rapport<br />

d’aspect qui est borné entre 1 <strong>et</strong> +∞. Les tableaux orientation / élongation ont uniquement été<br />

calculés à titre d’essai pour l’échantillon EST 26095 (cartes : plan ⊥ grossissement × 350 <strong>et</strong><br />

plan // grossissement × 300). Dans la direction normale au plan de sédimentation, les grains<br />

de carbonates présentent une distribution de leur élongation avec un mode compris entre 0,3 -<br />

0,4 lorsqu’ils sont orientés <strong>dans</strong> la direction <strong>du</strong> litage ; alors que les grains orientés<br />

perpendiculairement possèdent une distribution avec un mode de 0,6 (Fig. 4.23a). Entre ces<br />

deux orientations, l’évolution <strong>des</strong> distributions d’élongation est progressive. Ce sont donc les<br />

grains de carbonates les plus allongés qui sont majoritairement orientés <strong>dans</strong> la direction<br />

parallèle au plan de sédimentation. Dans le plan parallèle à la sédimentation, les distributions<br />

d’élongation restent invariantes avec l’orientation (Fig. 4.23b). Ce double comportement tend<br />

à accroître l’anisotropie <strong>du</strong> matériau. Pour les grains de quartz, le nombre de grains analysés<br />

étant plus faible, c<strong>et</strong>te approche reste globalement moins précise. Cependant, <strong>dans</strong> le plan<br />

perpendiculaire à la sédimentation, les distributions d’élongation paraissent évoluer vers <strong>des</strong><br />

valeurs plus fortes pour les grains orientés <strong>dans</strong> la direction <strong>du</strong> plan de sédimentation (Fig.<br />

4.24). Comme pour les carbonates, <strong>dans</strong> le plan parallèle à la sédimentation, les distributions<br />

d’élongation restent invariantes quelques soit l’orientation <strong>des</strong> grains.


150 CHAPITRE 4<br />

80 70 60 50 40 30 20 10 0<br />

0<br />

-10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 -80 -90<br />

Orientation orientation [°] [°]<br />

0-0,003 0,003-0,006 0,006-0,009 0,009-0,012<br />

0,012-0,015 0,015-0,018 0,018-0,021 0,021-0,024<br />

0<br />

-8 0 -60 -40 -2 0 0 20 40 60 80<br />

1<br />

0,9<br />

0,8<br />

0,7<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0-0,005 0,005-0,01 0,01-0,015<br />

0,015-0,02 0,02-0,025 0,025-0,03<br />

0,03-0,035 0,035-0,04<br />

1<br />

0,9<br />

0,8<br />

0,7<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

90 80 70 60 50 40 30 20 10 0<br />

0<br />

-10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 -80<br />

orientation [°] Orientation [°]<br />

0-0,0025 0,0025- 0,005 0,005-0,0075 0,0075-0,01<br />

0,01-0,0125 0,0125- 0,015<br />

⊥ //<br />

⊥<br />

(a) (b)<br />

Fig. 4.23: Distributions fréquentielles <strong>des</strong> orientations <strong>des</strong> grains de carbonates en fonction de<br />

leur élongation (a) <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire pour la carte EST 26095 ⊥ × 350 <strong>et</strong> (b)<br />

parallèle au plan de sédimentation pour la carte EST 26095 // × 300. La ligne pointillée<br />

représente l’évolution <strong>du</strong> mode <strong>des</strong> distributions d’élongation en fonction de l’orientation.<br />

élongation<br />

-80 -60 -40 -20 0 20 40 60<br />

0<br />

80<br />

orientation [°]<br />

Orientation [°] Orientation orientation [°] [°]<br />

(a) (b)<br />

0-0,005 0,005-0,01 0,01-0,015 0,015-0,02<br />

0,02-0,025 0,025-0,03 0,03-0,035 0,035-0,04<br />

Fig. 4.24: Distributions fréquentielles <strong>des</strong> orientations <strong>des</strong> grains de quartz en fonction de leur<br />

élongation (a) <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire pour la carte EST 26095 ⊥ × 350 <strong>et</strong> (b) parallèle<br />

au plan de sédimentation pour la carte EST 26095 // × 300. La ligne pointillée représente<br />

l’évolution <strong>du</strong> mode <strong>des</strong> distributions d’élongation en fonction de l’orientation.<br />

élongation<br />

⊥ //<br />

⊥<br />

1<br />

0,9<br />

0,8<br />

0,7<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

élongation<br />

1<br />

0,9<br />

0,8<br />

0,7<br />

0,6<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

élongation


151 CHAPITRE 4<br />

• Distribution de la taille <strong>des</strong> grains<br />

Référencée sous le terme GSD (Grain Size Distribution) ou CSD (Crystal Size<br />

Distribution) (Marsh, 1988, 1998 ; Cashman and Ferry, 1988; Higgins, 2000 parmi d’autres),<br />

la distribution de la taille de grains est généralement employée pour investiguer les processus<br />

de genèse <strong>et</strong> réactionnels <strong>des</strong> matériaux. En 2D, la GSD est calculée à partir de la surface<br />

d’interception <strong>des</strong> grains Si [L²] par le plan de découpe. Une GSD brute est généralement<br />

composée de 3 parties (Fig. 4.25):<br />

Partie I : une diminution de la fréquence <strong>du</strong> nombre de grains aux p<strong>et</strong>ites tailles <strong>du</strong>e à une<br />

détection insuffisante <strong>des</strong> grains.<br />

Partie II : un comportement intermédiaire réellement significatif de la GSD.<br />

Partie III : une diminution de la fréquence <strong>du</strong> nombre de grains aux gran<strong>des</strong> tailles liée au<br />

manque de représentativité de la surface analysée vis-à-vis <strong>des</strong> plus gran<strong>des</strong> tailles<br />

de grains.<br />

Seule la partie II sera investiguée au cours de c<strong>et</strong>te étude. Pour accroître la gamme de surfaces<br />

investiguées par la partie II, les distributions <strong>des</strong> minéraux sont généralement acquises à<br />

différents grossissements.<br />

Fig. 4.25 : Schéma théorique d’une distribution fréquentielle brute <strong>du</strong> nombre de grains en<br />

fonction de leur surface. Les parties I <strong>et</strong> III sont respectivement <strong>du</strong>es au manque de résolution<br />

<strong>et</strong> à la surface insuffisante de la carte minérale. Seule la partie II correspond à une GSD<br />

significative.<br />

Fréquence<br />

I II III<br />

Surface


152 CHAPITRE 4<br />

Pour l’argilite de Bure, les GSD (partie II) <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz montrent<br />

un comportement de loi de puissance sur 2 à 3 déca<strong>des</strong> (Fig. 4.26). Celles-ci peuvent être<br />

interprétées par la relation suivante:<br />

� ( S ) = a ⋅ S<br />

i<br />

i<br />

avec Ni le nombre de grains (ou la fréquence <strong>du</strong> nombre de grains) ayant une surface<br />

d’interception comprise entre Si <strong>et</strong> Si+1 , a un paramètre de calibration qui varie en fonction de<br />

la résolution <strong>et</strong> de la surface d’étude <strong>et</strong> l’exposant D. C<strong>et</strong>te loi peut être interprétée comme un<br />

−D<br />

i<br />

comportement fractal où D représente la dimension fractale (Turcotte, 1992).<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fréquence [-]<br />

Fréquence [-] [-]<br />

1<br />

0,1<br />

0,01<br />

0,001<br />

0,0001<br />

0,00001<br />

1<br />

0,1<br />

0,01<br />

0,001<br />

0,0001<br />

0,1 1 10 100 1000 10000<br />

Surface <strong>des</strong> grains de carbonates [µm²] (µm²)<br />

1 10 100 1000 10000<br />

Surface <strong>des</strong> grains de de quartz quartz [µm²] (µm²)<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per.x100<br />

EST26059 per. x300<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

EST26059 par. x200<br />

EST26059 per.x100<br />

EST26095 par. x300<br />

EST26095 per. x350<br />

EST26095 per. x450<br />

EST26059 per.x300<br />

Fig. 4.26 : Distributions fréquentielles <strong>du</strong> nombre de grains de (a) carbonates <strong>et</strong> (b) quartz en<br />

fonction de leur surface interceptée pour les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095.


153 CHAPITRE 4<br />

L’ensemble <strong>des</strong> paramètres D calculés pour les grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates est<br />

présenté <strong>dans</strong> le tableau 4.4. Pour les grains de carbonates, le comportement en loi de<br />

puissance couvre une gamme de surface allant de 0,1 à 2000 - 5000 µm². Le paramètre D<br />

apparaît invariant avec l’orientation <strong>du</strong> plan de découpe. Entre les deux échantillons, D est<br />

légèrement différent avec D = -0,83 pour l’échantillon EST 26059 <strong>et</strong> D = -0,73 pour<br />

l’échantillon EST 26095 en moyenne. Les échantillons EST 26059 <strong>et</strong> EST 26095 présentant<br />

<strong>des</strong> teneurs en carbonates différentes, la différence de D pourraient être liée à la teneur en<br />

carbonates. Pour les grains de quartz, le comportement loi de puissance couvre une gamme de<br />

surface allant de 10 à 1000 - 2000 µm². Des valeurs de D comprises entre -0,58 <strong>et</strong> -0,92 ont<br />

été obtenues, les valeurs sont plus dispersées que pour les carbonates <strong>et</strong> aucune corrélation<br />

avec les teneurs en quartz <strong>et</strong> carbonates n’est observable.<br />

Référence orientation grossissement<br />

Carbonate Quartz<br />

D R² D R²<br />

EST 26059 // × 200 -0,83 0,98 -0,87 0,97<br />

EST 26059 ⊥ × 100 -0,80 0,96 _ _<br />

EST 26059 ⊥ × 300 -0,85 0,98 -0,66 0,89<br />

EST 26095 // × 300 -0,76 0,98 -0,70 0,94<br />

EST 26095 ⊥ × 350 -0,72 0,99 -0,92 0,89<br />

EST 26095 ⊥ × 450 -0,71 0,98 -0,58 0,92<br />

Tab. 4.4 : Paramètres D dé<strong>du</strong>its d’une loi de puissance appliquée aux GSD <strong>des</strong> grains de<br />

carbonates <strong>et</strong> de quartz.<br />

3 Discussion<br />

3.1 Bilan sur la méthodologie utilisée pour la caractérisation multi- échelles<br />

De l’échelle décimétrique à micrométrique, l’organisation <strong>des</strong> hétérogénéités structurales,<br />

de la minéralogie <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> a été investiguée pour 4 échantillons <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien<br />

de Bure. Pour cela une approche nouvelle, constituée d’un éventail de techniques d’imagerie<br />

<strong>et</strong> de mesures pétrophysiques a été mise en œuvre. C hacune <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> employées couvre


154 CHAPITRE 4<br />

une gamme de tailles de mesures différentes, ce qui perm<strong>et</strong> d’obtenir par recoupement une<br />

caractérisation continue <strong>des</strong> échantillons <strong>du</strong> centimètre au micron. Les résultats obtenus<br />

illustrent la variabilité <strong>des</strong> structures affectant la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent<br />

d’investiguer les relations existant entre (Fig. 4.27):<br />

(i) les hétérogénéités structurales définies en 2D <strong>et</strong> 3D (radiographie <strong>et</strong> tomographie) <strong>et</strong> leur<br />

composition minéralogiques (microscopie optique, profils de teneur en carbonates <strong>et</strong> C EC).<br />

(ii) la minéralogie <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong>, à l’échelle macroscopique (teneur en carbonates par<br />

calcimétrie Bernard / <strong>porosité</strong> obtenue par autoradiographie) <strong>et</strong> à l’échelle mésoscopique<br />

(microscopique MEB en mode BSE / distribution spatiale de la <strong>porosité</strong> par autoradiographie)<br />

(iv) les hétérogénéités structurales (radiographie, tomographie) <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong><br />

(autoradiographie).<br />

La technique d’autoradiographie appliquée sur <strong>des</strong> échantillons de taille pluri<br />

centimétriques imprégnés au 3 H-MMA perm<strong>et</strong> de caractériser la distribution de la <strong>porosité</strong><br />

<strong>des</strong> échelles centimétriques à micrométriques. De ce fait, elle constitue le cœur de c<strong>et</strong>te<br />

méthodologie. Elle perm<strong>et</strong> de réaliser <strong>des</strong> corrélations directes entre la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> la<br />

distribution <strong>des</strong> assemblages de minéraux acquis (i) à l’échelle macroscopique par radio-<br />

tomographie de rayons X <strong>et</strong> profils de teneur en carbonates <strong>et</strong> (ii) à l’échelle mésoscopique en<br />

microscopie électronique. Au cours de c<strong>et</strong>te étude nous avons mis en évidence <strong>des</strong><br />

incertitu<strong>des</strong> sur certaines valeurs de <strong>porosité</strong> liées à la préparation <strong>des</strong> échantillons pluri-<br />

centimétriques <strong>et</strong> à l’utilisation <strong>du</strong> 3 H-MMA. Des efforts supplémentaires devront être dédiés<br />

à la préparation <strong>des</strong> échantillons avant l’autoradiographie.<br />

Afin de compléter c<strong>et</strong>te méthodologie, on pourra inclure la technique de tomographie<br />

d’absorption de rayons X sur rayonnement synchrotron qui perm<strong>et</strong> d’investiguer la<br />

distribution 3D <strong>des</strong> minéraux de l’échelle mésoscopique (cf. C hapitre 1).


155 CHAPITRE 4<br />

Calcimétrie, CEC …<br />

Fig. 4.27: Schéma <strong>des</strong> différentes corrélations réalisées entre les différentes techniques<br />

utilisées pour caractériser l’organisation structurale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien aux échelles<br />

macro- <strong>et</strong> mésoscopiques.<br />

Autoradiographie<br />

Microtomographie de laboratoire<br />

Calcimétrie, CEC …<br />

Microscopie Optique<br />

3.2 Modèle conceptuel d’organisation <strong>des</strong> hétérogénéités<br />

MEB en mode BSE<br />

dm mm<br />

cm 100 µm 10 µm<br />

Corrélation hétérogénéités structurales/minéralogie<br />

Corrélation hétérogénéités structurales/<strong>porosité</strong><br />

Corrélation minéralogie/<strong>porosité</strong><br />

Au cours de c<strong>et</strong>te étude, deux types de relations excitant entre la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> la teneur en<br />

carbonates ont été définis : (i) la <strong>porosité</strong> moyenne (« bulk ») <strong>des</strong> échantillons qui dépend<br />

principalement de leurs teneurs moyennes en minéraux carbonatés (anti corrélées avec la<br />

teneur en minéraux argileux). L’influence de la minéralogie <strong>des</strong> minéraux argileux sur la<br />

<strong>porosité</strong>, notamment la variation <strong>du</strong> type d’interstratifiés I/S entre les parties sommitale <strong>et</strong><br />

basale de la couche, n’a pu être mis en évidence. (ii) La distribution spatiale <strong>des</strong><br />

hétérogénéités de <strong>porosité</strong> varie en fonction de la teneur moyenne en carbonates d’un<br />

échantillon pluri centimétriques. Ainsi pour les échantillons fortement carbonatés (60 - 80%)<br />

<strong>des</strong> hétérogénéités de tailles centimétriques sont observées (EST 21036). Pour les échantillons<br />

moyennement riches en carbonates (25 - 40%) <strong>des</strong> hétérogénéités comprises entre le<br />

millimètre <strong>et</strong> la centaine de micromètres (EST 21405 <strong>et</strong> EST 26095) sont présentes. Pour les<br />

µm


156 CHAPITRE 4<br />

échantillons dont la teneur en carbonates est faible (20 - 25%) les hétérogénéités sont<br />

uniquement liées l’arrangement <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz avec la matrice argileuse.<br />

Ces deux comportements perm<strong>et</strong>tent de proposer un modèle « semi-quantitatif » de<br />

l’organisation <strong>des</strong> hétérogénéités structurales majeures (hors pyrite) <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> en<br />

fonction de la teneur en carbonates de l’échelle décimétrique à micrométrique pour le<br />

Callovo-Oxfordien (Fig. 4.28).<br />

Teneur moyenne<br />

en carbonates<br />

Taille maximum<br />

<strong>des</strong><br />

hétérogénéités<br />

80%<br />

Fig. 4.28: Modèle « semi-quantitatif » d’organisation <strong>des</strong> hétérogénéités structurales <strong>et</strong> de la<br />

<strong>porosité</strong> « bulk » au sein de la formation <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien en fonction de la teneur<br />

moyenne en carbonates <strong>des</strong> échantillons.<br />

60% 40% 20%<br />

dm cm mm 100µm 10µm<br />

Porosité<br />

moyenne 2% 8% 14%<br />

17%<br />

3.3 Modèle d’organisation <strong>des</strong> grains minéraux à l’échelle mésoscopique<br />

3.3.1 Validité de l’approche 2D vis-à-vis de la géométrie 3D<br />

Afin d’avoir une bonne définition <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz, leurs distributions<br />

ont été acquises en 2D (C f. Chapitre 1). Les représentations 2D ne sont pas directement<br />

interprétables en termes de géométrie 3D (Russ, 1986). Les paramètres 2D requièrent une<br />

correction stéréologique afin d’estimer les vrais paramètres 3D. Néanmoins, ces corrections<br />

sont appropriées pour les milieux simples composés de sphères mais restent globalement<br />

inapplicables pour les milieux plus complexes (Sahagian and Proussevitch, 1998).<br />

La forme simplifiée d’un obj<strong>et</strong> est définie par un ellipsoïde caractérisé par 3 longueurs :<br />

(L) longue, (I) intermédiaire <strong>et</strong> (C) courte. Différents travaux ont montré que pour <strong>des</strong> plans<br />

aléatoirement sélectionnés au travers d’un milieu 3D constitué d’obj<strong>et</strong>s de dimensions C : I :<br />

L, l’élongation <strong>des</strong> grains définie en 2D sur les coupes n’est pas directement interprétable en<br />

0%<br />

1µm<br />

23%


157 CHAPITRE 4<br />

terme de rapport C/I, I/L <strong>et</strong> C/L (Higgins, 1994). Dans ce cas, les paramètres C/I, I/L <strong>et</strong> C/L<br />

peuvent être analysés numériquement à partir de bases de données préétablies pour différentes<br />

formes simples (Morgan and Jerram, 2006). Higgins (1994) montre que pour une fabrique<br />

précise d’un matériau (laminaire <strong>et</strong> linéaire), C/I, I/L <strong>et</strong> C/L peuvent être dé<strong>du</strong>it <strong>des</strong><br />

paramètres d’élongation <strong>des</strong> grains acquis <strong>dans</strong> les plans orientés perpendiculairement <strong>et</strong><br />

parallèlement à la fabrique. Pour notre étude, nous avons mis en évidence une orientation<br />

préférentielle <strong>des</strong> grains <strong>dans</strong> la direction parallèle à la sédimentation. Ce type de fabrique est<br />

référencé par Higgins (1994) comme laminaire c'est-à-dire que la majorité <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s 3D ont<br />

leur plus p<strong>et</strong>it axe qui pointe <strong>dans</strong> la même direction. Higgins (1994) montre que pour c<strong>et</strong>te<br />

configuration, le paramètre e défini <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire est représentatif <strong>des</strong><br />

paramètres L/I <strong>et</strong> celui défini <strong>dans</strong> le plan perpendiculaire d’I/C. Cependant, les grains n’étant<br />

pas tous orientés <strong>dans</strong> c<strong>et</strong>te direction, on peut penser que les valeurs d’élongation 2D sont<br />

légèrement différentes d’I/L <strong>et</strong> C/L. Afin de mieux de définir la forme réelle <strong>des</strong> grains, une<br />

étude morphologique 3D <strong>des</strong> minéraux pourrait être menée sur la base de celle réalisée par<br />

Mock <strong>et</strong> Jerram (2005) pour <strong>des</strong> roches cristallines.<br />

De nombreuses étu<strong>des</strong> menées c<strong>et</strong>te dernière décennie montrent qu’il est actuellement<br />

possible d’estimer la distribution fréquentielle <strong>des</strong> volumes <strong>des</strong> grains à partir d’une<br />

distribution de leur surface 2D. C<strong>et</strong>te conversion nécessite cependant un pré-requis sur la<br />

forme supposée <strong>des</strong> grains. Le principe de base <strong>des</strong> corrections 2D / 3D consiste à utiliser la<br />

probabilité d’intersection d’une surface S par un plan (aléatoire ou orienté) à partir d’un obj<strong>et</strong><br />

de volume V. Celles-ci ont été mathématiquement <strong>et</strong> numériquement définies pour différentes<br />

formes simples (cube, sphère, ellipsoïde de rapport C : I : L différents) (Sahagian and<br />

Proussevitch, 1998). La conversion concerne cependant uniquement les systèmes poly-<br />

dispersés, composés d’obj<strong>et</strong>s de forme unique mais de tailles variables. Pour les milieux<br />

naturels qui sont multi-dispersés, composés d’obj<strong>et</strong>s de formes <strong>et</strong> de tailles différentes, leur<br />

complexité ne perm<strong>et</strong> pas actuellement de définir une distribution de volume à partir<br />

d’information surfacique 2D. Afin d’évaluer la forme d’une GSD3D pro<strong>du</strong>ite par une GSD2D<br />

de type loi de puissance, nous avons calculé plusieurs GSD3D à partir d’une GSD2D acquise au<br />

cours de c<strong>et</strong>te étude (carte de minéraux EST 26095 : plan ⊥ , grossissement × 350) pour<br />

diverses géométries d’obj<strong>et</strong>s (cubes, sphères <strong>et</strong> d’ellipsoï<strong>des</strong> de révolution aplatie 2:1 <strong>et</strong> de<br />

révolution allongée 2:1 plus ou moins orientées). Le logiciel freeware « CSDCorrections »,<br />

développé par Higgins (2000), a été utilisé car celui-ci perm<strong>et</strong> de tenir compte <strong>des</strong> degrés<br />

d’orientation <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> de la direction <strong>du</strong> plan d’intersection. Les résultats obtenus<br />

montrent tout d’abord que quelque soit la géométrie <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s une GSD2D de type log- log sur


158 CHAPITRE 4<br />

plusieurs déca<strong>des</strong> fournie une GSD3D de distribution log- log (Fig. 4.29). Le paramètre D3D<br />

(pente de la droite en échelle log-log) apparaît invariant pour l’ensemble <strong>des</strong> géométries<br />

investiguées; seule la gamme de tailles évolue. Ces résultats montrent que l’approche loi de<br />

puissance en 2D a une signification identique en 3D qui perm<strong>et</strong> d’interpréter la distribution<br />

<strong>des</strong> grains vis-à-vis d’un comportement phénoménologique con<strong>du</strong>isant à une distribution log-<br />

log <strong>des</strong> grains.<br />

Fréquence fréquence [-] [-]<br />

1<br />

0,1<br />

0,01<br />

0,001<br />

0,0001<br />

0,00001<br />

1 10 100 1000<br />

longeur Longeur maximum <strong>des</strong> <strong>des</strong> grains grains [µm] (µm)<br />

spheres<br />

cubes<br />

ellipses 2:2:1 non orientées<br />

ellipses 2:1:1 non orientées<br />

ellipses 2:2:1 orientées<br />

ellipses 2:1:1 orientées<br />

ellipses 5:1:1 orientées<br />

Fig. 4.29 : Distributions <strong>des</strong> tailles de grains en 3D calculés à partir la distribution 2D de la<br />

carte EST 26095 (carbonates, plan ⊥ ; grossissement × 350) pour différentes géométries <strong>des</strong><br />

grains. La conversion 2D/3D a été réalisée à partir <strong>du</strong> logiciel freeware CSDCorrections<br />

(Higgins, 2000). La taille <strong>des</strong> grains en 3D est donnée par CSDCorrections sous la forme de<br />

longueur maximum de l’ellipse définissant un grain.<br />

3.3.2. Signification pétrographique <strong>du</strong> modèle organisationnel <strong>des</strong> minéraux<br />

Afin de valider le modèle d’organisation <strong>des</strong> minéraux de l’argilite celui-ci doit être<br />

confronté à sa signification pétro-sédimentaire. L’approche par modélisation en loi de<br />

puissance (loi fractale) <strong>des</strong> GSD <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz perm<strong>et</strong> une bonne représentation<br />

statistique de l’argilite à l’échelle mésoscopique. Cependant celle-ci doit être cohérente avec<br />

les processus de formation de l’argilite.<br />

Pour les GSD <strong>des</strong> carbonates, le comportement en loi de puissance a déjà été décrit pour<br />

<strong>des</strong> roches sédimentaires in situ (Eberl <strong>et</strong> al.,1998) <strong>et</strong> en laboratoire (K ile <strong>et</strong> al., 2000). Celui-<br />

ci est associé au processus de précipitation <strong>des</strong> minéraux carbonatés. Pour ces auteurs, ce<br />

comportement est obtenu à partir d’un taux constant de nucléation de grains de calcite


159 CHAPITRE 4<br />

accompagné par une croissance contrôlée par la surface <strong>des</strong> grains. Lorsque la nucléation<br />

cesse, la GSD peut évoluer vers une distribution log normal avec une croissance <strong>des</strong> grains<br />

alimentée par les grains les plus p<strong>et</strong>its. Expérimentalement ce type de GSD est obtenu lorsque<br />

le milieu est loin de l’équilibre thermodynamique <strong>et</strong> continuellement sursaturée en Calcium.<br />

Ces phénomènes sont globalement cohérents avec la formation <strong>des</strong> carbonates <strong>dans</strong> l’argilite.<br />

Les carbonates sont formés en diagénèse précoce pour une profondeur d’enfouissement<br />

relativement faible. Les apports d’eaux de mer riche en Calcium ont pu sans cesse être<br />

renouvelés perm<strong>et</strong>tant une nucléation continue <strong>des</strong> grains. K ile <strong>et</strong> al., (2000) obtiennent un<br />

facteur D = -0,66 (en 2D) par précipitation <strong>des</strong> carbonates à partir de solutions sursaturées <strong>et</strong><br />

continuellement renouvelées en Ca. Le paramètre D obtenu est cohérent avec ceux de c<strong>et</strong>te<br />

étude <strong>et</strong> confirme une similitude <strong>des</strong> processus de précipitation. La taille minimum <strong>des</strong> grains,<br />

non abordée au cours de c<strong>et</strong>te étude, peut constituer un paramètre important <strong>dans</strong> la réactivité<br />

chimique de l’argilite. K ile <strong>et</strong> al., (2000) montrent que pour la calcite, la taille minimale <strong>des</strong><br />

cristaux est fonction <strong>du</strong> degré de saturation de la solution en Calcium. Ces auteurs obtiennent<br />

expérimentalement <strong>des</strong> cristaux de diamètre inférieur à 10 nm. Une <strong>des</strong> prochaines étapes de<br />

ce travail pourra ainsi consister à définir la taille minimale <strong>des</strong> grains de carbonates par une<br />

étude statistique en Microscopie Electronique. C<strong>et</strong>te étude pourra être réalisée en MEB FEG<br />

(Field Emission Gun) ce qui perm<strong>et</strong>tra d’atteindre une résolution plus faible perm<strong>et</strong>tant de<br />

mieux visualiser les grains de carbonates de taille inférieure au micromètre.<br />

L’origine de l’orientation préférentielle <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>dans</strong> le plan de<br />

sédimentation peut également provenir de la structure ante-cimentation conditionnée par une<br />

orientation <strong>des</strong> minéraux argileux. Celle-ci a pu également être renforcée au cours de<br />

l’enfouissant <strong>et</strong> la compaction <strong>du</strong> sédiment. La dolomite étant elle issue d’une phase<br />

diagénétique plus tardive, il pourrait être intéressant de comparer les distributions<br />

fréquentielle d’orientation, d’élongations <strong>et</strong> de taille <strong>des</strong> grains de dolomite <strong>et</strong> de la calcite. Il<br />

serait également important d’investiguer une possible connectivité tridimensionnelle de la<br />

phase calcite cimentée pour les teneurs les plus élevées en carbonates.<br />

La GSD <strong>des</strong> grains de quartz fait appel à <strong>des</strong> mécanismes totalement différents de ceux<br />

con<strong>du</strong>isant à la formation <strong>des</strong> carbonates. Les grains de quartz sont issus d’apports terrigènes.<br />

La période de transport <strong>des</strong> massifs cristallins vers le bassin de sédimentation va fragmenter<br />

les grains de quartz progressivement. C’est l’intensité de c<strong>et</strong>te fragmentation qui contrôle la<br />

GSD <strong>des</strong> grains de quartz une fois sédimentés. La distribution en loi de puissance est<br />

classiquement utilisée pour décrire les processus de fragmentation <strong>des</strong> roches <strong>et</strong> <strong>des</strong> minéraux<br />

notamment en contexte de fracturation (Turcotte, 2002, Keulen <strong>et</strong> al., 2007,) <strong>et</strong> parait de ce


160 CHAPITRE 4<br />

fait appropriée au contexte de dépôt sédimentaire. Les variations <strong>du</strong> paramètre D peuvent<br />

résulter de fluctuations <strong>des</strong> conditions de dépôts <strong>et</strong> <strong>des</strong> apports en quartz. Le domaine de<br />

validité de la loi puissance apparaît cependant plus limité que celui <strong>des</strong> grains de carbonates.<br />

La taille minimale <strong>des</strong> grains quartz est définie par leur solubilité. Comme pour les grains de<br />

carbonates, une étude à un grossissement plus fort devra définir la taille minimale <strong>des</strong> grains<br />

de quartz. L’orientation préférentielle <strong>des</strong> quartz est contrôlée par les conditions<br />

hydrodynamiques <strong>du</strong> dépôt (Potter and P<strong>et</strong>tijohn, 1963). Les grains de forme allongée<br />

s’orientent ainsi selon leur plus grand axe <strong>dans</strong> la direction <strong>des</strong> courants, in<strong>du</strong>isant une<br />

orientation préférentielle <strong>des</strong> grains <strong>dans</strong> le plan de sédimentation. Plusieurs étu<strong>des</strong> menées<br />

sur <strong>des</strong> sables <strong>et</strong> <strong>des</strong> grès ont également montré une orientation préférentielle <strong>des</strong> grains <strong>dans</strong><br />

le plan parallèle au plan de sédimentation <strong>dans</strong> la direction <strong>du</strong> courant marin dominant<br />

(Martini, 1971 ; Lindholm, 1980 ; Yamashi and Masuda, 2005). Pour l’argilite de Bure ce<br />

phénomène semble néanmoins relativement limité. Cependant, une étude incluant<br />

l’orientation cardinale <strong>des</strong> carottes perm<strong>et</strong>trait de définir si la faible orientation préférentielle<br />

<strong>dans</strong> le plan de sédimentation est comparable d’un échantillon à l’autre. Ceci perm<strong>et</strong>trait de<br />

valider ou non l’hypothèse d’une orientation préférentielle <strong>des</strong> grains <strong>dans</strong> la direction <strong>des</strong><br />

courants marins dominants.<br />

Dans un objectif de construction d’un milieu 3D synthétique représentatif de l’argilite à<br />

l’échelle pluri millimétriques, les paramètres d’élongation, d’orientation <strong>et</strong> de distribution de<br />

tailles peuvent constituer une base de données essentielle. Par le moyen de fonction de<br />

probabilité de densité, elles perm<strong>et</strong>traient de générer un milieu 3D statistiquement<br />

représentatif de l’argilite. Cependant d’autres paramètres complémentaires concernant la<br />

géométrie <strong>des</strong> grains devront être acquis, notamment concernant leur rugosité, leur forme<br />

géométrique exacte <strong>et</strong> leur dispersion spatiale.


161 CHAPITRE 5<br />

CHAPITRE 5<br />

RELATIO� E�TRE LA MIGRATIO� DES SOLUTES ET LA<br />

MI�ERALOGIE : MISE E� ŒUVRE D’U�E METHODE<br />

I�TRODUCTIO�<br />

EXPERIME�TALE<br />

Dans le but de comprendre les processus complexes de migration <strong>des</strong> radionucléi<strong>des</strong> <strong>dans</strong><br />

les milieux poreux naturels, l’identification <strong>des</strong> paramètres physico-chimiques (variables<br />

d'états, flui<strong>des</strong>, soli<strong>des</strong>, ...) aux différentes échelles phénoménologiques est incontournable.<br />

Expérimentalement, l’étude de chaque échelle nécessite mise en œuvre d’une méthodologie<br />

adaptée faisant appel à un large panel de techniques analytiques. De l’échelle de la formation<br />

à celle nanométrique, les processus de <strong>diffusion</strong>-rétention font l’obj<strong>et</strong> d’investigations ayant<br />

pour objectif d’identifier <strong>et</strong> de déterminer le rôle de chacun <strong>des</strong> paramètres les contrôlant.<br />

Cependant, la plupart <strong>des</strong> travaux expérimentaux concernent deux échelles d’investigation qui<br />

ne se recoupent pas : (i) de l’échelle métrique à millimétrique, les étu<strong>des</strong> menées sous forme<br />

d’expériences de <strong>diffusion</strong> quantifient macroscopiquement les capacités de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> de<br />

rétention <strong>des</strong> matériaux pour différentes espèces chimiques (Melkior <strong>et</strong> al., 2004, 2005, 2007 ;<br />

Van Loon and Eikenberg, 2005, Cormenzana <strong>et</strong> al., 2008 ; García Gutiérrez <strong>et</strong> al., 2006 ;<br />

Maes <strong>et</strong> al., 1999). Celles-ci perm<strong>et</strong>tent d’acquérir <strong>des</strong> paramètres macroscopiques qui sont<br />

intégrables aux modélisations de transport à l’échelle de la formation à la suite d'un<br />

échantillonnage adapté. Et (ii) aux échelles inférieures au micromètre, les étu<strong>des</strong> portent sur la<br />

compréhension <strong>des</strong> processus physico-chimiques de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> de rétention aux interfaces<br />

solide - liquide. Celles-ci perm<strong>et</strong>tent de mieux concevoir le comportement macroscopique<br />

décrit lors <strong>des</strong> expériences réalisées aux échelles supérieures. Ces travaux portent<br />

essentiellement sur les interactions entre les ions en solution avec les minéraux argileux<br />

(spectrométrie Diélectrique : Cadène <strong>et</strong> al., 2006, RM� : Deville <strong>et</strong> L<strong>et</strong>ellier, 1995, Weiss <strong>et</strong><br />

al., 1996 ; <strong>diffusion</strong> quasi-élastique <strong>des</strong> neutrons : Malikova <strong>et</strong> al., 2005). Les capacités de


162 CHAPITRE 5<br />

rétention d’un matériau sont également étudiées en régime stationnaire <strong>et</strong> transitoire, par <strong>des</strong><br />

expériences de sorption sur <strong>des</strong> échantillons dispersés en solution (expériences batch)<br />

(Bra<strong>du</strong>ry <strong>et</strong> al., 2005 ; Bra<strong>du</strong>ry and Baeyens, 2002 ; Rabung <strong>et</strong> al., 2005; Bauer <strong>et</strong> al., 2005).<br />

Ces expériences peuvent présenter <strong>des</strong> rapports eau / surface d'échange solide différents de ce<br />

qui est vue à l'échelle <strong>du</strong> pore. Les paramètres caractérisant la sorption dé<strong>du</strong>its de ces<br />

expériences ne sont pas toujours comparables à ceux obtenus sur échantillons compactés (Van<br />

Loon <strong>et</strong> al., 2005, Wersin <strong>et</strong> al., 2008, Maes <strong>et</strong> al., sous presse) .<br />

Peu d’étu<strong>des</strong> abordent donc expérimentalement la migration <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à l’échelle<br />

mésoscopique, ce qui complique la mise en relation <strong>des</strong> résultats acquis aux échelles macro-<br />

<strong>et</strong> microscopiques. Le manque de travaux s’intéressant à c<strong>et</strong>te échelle est essentiellement<br />

associé à l’absence de métho<strong>des</strong> expérimentales adaptées.<br />

A l’échelle mésoscopique, les roches sédimentaires à dominante argileuse sont<br />

caractérisées par l’organisation spatiale de la matrice argileuse vis-à-vis <strong>des</strong> minéraux non<br />

argileux. Dans le chapitre 3, la géométrie <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> a été numériquement<br />

quantifiée à c<strong>et</strong>te échelle. D’un point de vue expérimental, les relations entre la migration<br />

d’une espèce chimique <strong>et</strong> l’arrangement <strong>des</strong> minéraux restent pratiquement inexplorées. De ce<br />

fait, plusieurs problématiques se posent concernant les processus de transfert à l’échelle<br />

mésoscopique. Plusieurs étu<strong>des</strong> en milieux dispersés montrent <strong>des</strong> phénomènes de sorption à<br />

la surface de familles de minéraux non argileux (pyrite : Naveau <strong>et</strong> al., 2006 ; calcite : Ahmed<br />

<strong>et</strong> al., 2008, Elzinga er al., 2006, García-Sánchez and Álvarez-Ayuso, 2002; dolomite :<br />

Walker <strong>et</strong> al., 2004 ). Donc, il conviendrait de déterminer l’importance de ces phénomènes en<br />

milieux compactés notamment vis-à-vis de ceux liés aux minéraux argileux. Plus<br />

généralement, les minéraux non argileux influencent- ils significativement les processus de<br />

<strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> de rétention ? A l’échelle macroscopique, la plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur la <strong>diffusion</strong><br />

<strong>dans</strong> les matériaux argileux interprètent le phénomène de sorption par un coefficient de r<strong>et</strong>ard<br />

vis-à-vis <strong>du</strong> coefficient de <strong>diffusion</strong> (Melkior <strong>et</strong> al., 2007, Van Loon <strong>et</strong> al., 2005 parmi<br />

d’autres) alors qu’à l’échelle microscopique celui-ci est modélisé en tenant compte <strong>des</strong><br />

phénomènes physico-chimiques à l’interface solide-solution (Leroy and Revil, 2004, Smith <strong>et</strong><br />

al., 2004). L’étude expérimentale <strong>des</strong> processus de <strong>diffusion</strong> à l’échelle mésoscopique<br />

perm<strong>et</strong>trait de mieux appréhender les relations existant entre ces deux différentes approches<br />

de modélisation. A l’échelle mésoscopique, l’étude expérimentale de la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong><br />

nécessite d’acquérir la distribution spatiale conjointe <strong>des</strong> minéraux <strong>et</strong> de l’espèce chimique<br />

considérée comme traceur <strong>dans</strong> <strong>des</strong> expériences de <strong>diffusion</strong>. Ces contraintes limitent ainsi<br />

fortement le choix <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> à utiliser. Une étude récente proposée par Menut <strong>et</strong> al., (2006)


163 CHAPITRE 5<br />

a montré la faisabilité de c<strong>et</strong>te genre d’approche pour différents types de matériaux par la<br />

technique d’in- <strong>diffusion</strong> couplée à l’analyse élémentaire par micro-ablation laser<br />

(microLIBS : micro Laser In<strong>du</strong>ced Breakdown Spectroscopy). La technique de microLIBS<br />

perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>des</strong> cartographies élémentaires 2D en concentrations majeures <strong>et</strong> traces pour<br />

les matériaux poreux hydratés. Le premier objectif de c<strong>et</strong>te étude sera donc de réaliser <strong>des</strong><br />

cartographies couplées de la minéralogie <strong>et</strong> d’un cation diffusant en trace pour l’argilite <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien. Dans une seconde étape, nous investiguerons les relations minéralogie /<br />

distribution spatiale <strong>du</strong> traceur afin de quantifier le comportement diffusif <strong>du</strong> cation étudié à<br />

l’échelle mésoscopique. Ces travaux ont fait l'obj<strong>et</strong> d'une collaboration avec le C EA <strong>dans</strong> le<br />

cadre <strong>du</strong> proj<strong>et</strong> FunMig (Denis Menut, Laboratoire de Réactivité <strong>des</strong> Surfaces <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

Interfaces [LRSI]), Nathalie Diaz (doctorante au Laboratoire de Mesures <strong>et</strong> Modélisation de la<br />

Migration <strong>des</strong> Radionucléi<strong>des</strong> [L3MR]) <strong>et</strong> Florence Goutelard (L3MR-Laboratoire d'Analyses<br />

Nucléaires Isotopiques <strong>et</strong> Elémentaires [LANIE])). Dans ce cadre, le CEA a réalisé les<br />

expériences de <strong>diffusion</strong> ainsi que les analyses élémentaires en microLIBS.<br />

Afin de proposer une seconde approche expérimentale de la <strong>diffusion</strong> d’un cation à<br />

l’échelle mésoscopique, <strong>des</strong> cartographies élémentaires en microsonde électronique ont été<br />

réalisées après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> traceur. Bien que c<strong>et</strong>te technique soit classiquement utilisée pour<br />

les mesures de concentrations en éléments majeurs <strong>et</strong> mineurs, Fialin <strong>et</strong> al., (1999) ont<br />

démontré les potentialités pour l’analyse <strong>des</strong> traces en utilisant <strong>des</strong> conditions analytiques<br />

adaptées. Cependant, l’analyse en microsonde électronique nécessite <strong>des</strong> échantillons<br />

con<strong>du</strong>cteurs (c. à d. métallisés) <strong>et</strong> imprégnés par une résine. De ce fait, <strong>des</strong> interactions entre<br />

le traceur <strong>et</strong> la résine peuvent exister modifiant ainsi sa distribution spatiale. Notre étude<br />

portera tout d’abord sur l’acquisition de cartographies élémentaires couplées en<br />

concentrations majeures <strong>et</strong> traces par la technique de microsonde électronique. Puis nous<br />

essaierons d’investiguer la validité de c<strong>et</strong>te approche <strong>dans</strong> le but de représenter les<br />

phénomènes diffusifs à l’échelle mésoscopique.<br />

1 Métho<strong>des</strong><br />

1.1 Le processus de sorption à l’échelle microscopique<br />

A c<strong>et</strong>te étape de travail, le transport <strong>dans</strong> les matériaux poreux naturels a été abordé en<br />

considérant que les interactions <strong>des</strong> espèces en solution avec la phase solide étaient nulles.


164 CHAPITRE 5<br />

Dans les roches sédimentaires à dominante argileuse, il est communément admis que les<br />

espèces en solution interagissent principalement avec les minéraux argileux. Leurs capacités<br />

de rétention sont <strong>du</strong>es aux propriétés physico-chimiques de leur surface. Ils possèdent deux<br />

catégories de sites de fixation <strong>des</strong> espèces : (i) sur leur faces basales (plan 00l), <strong>du</strong>e à la<br />

présence de charges négatives permanentes (c. à d. substitutions isomorphiques), <strong>et</strong><br />

compensée en position interfoliaire <strong>et</strong> basale par <strong>des</strong> cations <strong>et</strong> (ii) en bor<strong>du</strong>re <strong>des</strong> feuill<strong>et</strong>s<br />

(plan hk0) où les liaisons chimiques sont interrompues <strong>et</strong> les charges locales sont compensées<br />

en partie par les protons présents en solution. Ces dernières sont dites « charges variables »<br />

car elles dépendent <strong>du</strong> pH de la solution <strong>et</strong> s’annulent au pH de charge nulle.<br />

L’affinité <strong>des</strong> espèces pour les sites de sorption va dépendre de leur nature, leur valence <strong>et</strong><br />

leur concentration par rapport aux autres espèces en solution, ceci in<strong>du</strong>it un processus de<br />

sélectivité. La capacité de rétention <strong>des</strong> espèces évolue en fonction de la force ionique <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

pH de la solution (Morton <strong>et</strong> al., 2001). A l’échelle <strong>des</strong> interfaces solide-solution, <strong>des</strong><br />

techniques de spectroscopie de surface (Time Resolved Laser Fluorescence Spectroscopie :<br />

Tertre <strong>et</strong> al., 2005; EXAF : Morton <strong>et</strong> al., 2001) perm<strong>et</strong>tent de caractériser la nature physico-<br />

chimique <strong>des</strong> interactions espèces / solide.<br />

A l’échelle <strong>du</strong> laboratoire, les capacités de rétention d’une espèce ionique sont étudiées<br />

sur échantillon broyé <strong>et</strong> dispersé, en régime transitoire ou stationnaire <strong>et</strong> en fonction <strong>des</strong><br />

paramètres physico-chimiques de la solution (concentration initiales, force ionique, pH…). La<br />

modélisation <strong>du</strong> comportement de sorption peut s’effectuer à partir de modèles de<br />

complexités variables : modèles mécanistiques (Langmuir, Freundlich… ), thermodynamiques<br />

<strong>et</strong> numériques (dynamique moléculaire, Monte Carlo...).<br />

1.2 Les transferts de <strong>solutés</strong> ioniques par <strong>diffusion</strong> / sorption à l’échelle macroscopique<br />

A l’échelle macroscopique, le phénomène de sorption est intégré aux équations de<br />

<strong>diffusion</strong> d’un point de vue mécanistique. Afin de conserver le bilan de masse en soluté lors<br />

<strong>du</strong> transfert réactif à travers le milieu, la masse totale de soluté M [M] est considérée égale à<br />

la masse de soluté en solution M w [M] + la masse présente sur la phase solide Ms [M]. Pour un<br />

équilibre local instantané en milieu homogène, le transfert de soluté par sorption/<strong>diffusion</strong><br />

s’exprime sous la forme :


165 CHAPITRE 5<br />

2<br />

∂Ci<br />

∂S<br />

i ∂ Ci<br />

φ + ( 1−<br />

φ)<br />

⋅ ρ = De<br />

2 [5.1]<br />

∂t<br />

∂t<br />

∂x<br />

où ρ est la densité réelle <strong>du</strong> solide [M.L -3 ] <strong>et</strong> Si la concentration massique de l'espèce sorbée<br />

sur le solide par unité de solide [M.M -1 ]. A l’équilibre, la concentration en espèce sorbée sur<br />

le solide dépend de la concentration de l’espèce en solution (Ci) : Si=f(Ci). Différents<br />

comportements Si=f(Ci) sont décrits <strong>dans</strong> la littérature, le cas le plus simple considère une<br />

isotherme d’absorption linéaire avec un équilibre local instantané :<br />

S K ⋅ C<br />

i<br />

= [5.2]<br />

d<br />

avec Kd le coefficient de partage [L 3 .M -1 ]. C<strong>et</strong>te expression est ensuite intégrée à l’équation<br />

5.1:<br />

∂<br />

∂<br />

2<br />

Ci De<br />

∂ Ci<br />

=<br />

⋅ 2<br />

t φ + ( 1−<br />

φ)<br />

⋅ ρ ⋅ K d ∂x<br />

Le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent Da caractérisant la migration d’un traceur sorbant est<br />

défini par la relation :<br />

D<br />

a<br />

De<br />

=<br />

φ + ( 1−<br />

φ)<br />

⋅ρ<br />

⋅ K<br />

Le phénomène de sorption se tra<strong>du</strong>it donc par une diminution <strong>du</strong> coefficient de <strong>diffusion</strong><br />

apparent en fonction de la <strong>porosité</strong>, <strong>du</strong> coefficient de partage <strong>et</strong> de la densité réelle. En<br />

considérant ces paramètres constants, c<strong>et</strong>te diminution se tra<strong>du</strong>it par un r<strong>et</strong>ard <strong>dans</strong> la<br />

i<br />

d<br />

[5.4]<br />

[5.3]<br />

migration <strong>du</strong> soluté, que l'on exprime par un coefficient de r<strong>et</strong>ard R [-]:<br />

D<br />

a<br />

De<br />

φR<br />

= avec<br />

φ ρ d<br />

φ<br />

K ( 1−<br />

) ⋅ ⋅<br />

R = 1 +<br />

[5.5]<br />

Le coefficient de r<strong>et</strong>ard est supérieur à 1 pour les cations <strong>et</strong> égal à 1 pour les espèces non<br />

réactives (Muurinen, 1994).<br />

1.3 Choix <strong>du</strong> traceur<br />

La méthode d’in-<strong>diffusion</strong> couplée à l’identification de la distribution spatiale <strong>du</strong> traceur<br />

<strong>et</strong> de la minéralogie a été développée en utilisant l’ion C u 2+ comme traceur. Celui-ci


166 CHAPITRE 5<br />

représente un traceur moyennement sorbant qui a été choisi (i) pour sa compatibilité chimique<br />

avec l’eau porale de l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien (stabilité de la forme C u 2+ ) (ii) pour son<br />

absence <strong>du</strong> fond minéralogique perm<strong>et</strong>tant sa détection en tant que trace, <strong>et</strong> (iii) pour<br />

l’excellent pouvoir de détection <strong>des</strong> faibles concentrations en C u par les techniques de<br />

microLIBS <strong>et</strong> de microsonde électronique. C<strong>et</strong>te étude étant principalement dédiée à la mise<br />

en œuvre de l’approche expérimentale, le C u 2+ pourra être remplacé par d’autres éléments<br />

<strong>dans</strong> de futurs travaux.<br />

1.4 La cartographie élémentaire par la technique de micro Laser In<strong>du</strong>ced Breakdown<br />

Spectroscopy (Analyse spectrochimique d’un micro volume de matière transformé en<br />

plasma par un laser)<br />

La cartographie élémentaire par la technique de microLIBS est une technique émergente<br />

qui montre de nouvelles perspectives analytiques en contexte environnemental (sous pression<br />

atmosphérique <strong>et</strong> avec <strong>des</strong> échantillons diélectriques, qui ne nécessite pas de rendre la surface<br />

con<strong>du</strong>ctrice comme au MEB) (Häkkänen <strong>et</strong> al., 2001, Menut at al., 2003, Crav<strong>et</strong>chi <strong>et</strong> al.,<br />

2004). C<strong>et</strong>te méthode utilise un laser de haute énergie focalisé à la surface de l’échantillon<br />

analysé. Le terme microLIBS par opposition à LIBS se réfère à l’utilisation d’un laser d’une<br />

énergie inférieure à 100 µJ. Au cours de l’interaction laser- matière, un micro plasma est<br />

généré à la surface de l’échantillon. Celui-ci ém<strong>et</strong> ensuite un rayonnement lumineux (UV-IR)<br />

composé de raies caractéristiques de chaque élément le composant lors de son expansion <strong>et</strong> de<br />

son refroidissement. L’analyse <strong>du</strong> spectre émis par spectrométrie optique perm<strong>et</strong> d’identifier<br />

les éléments contenus <strong>dans</strong> le plasma.<br />

L’acquisition de cartographies élémentaires s’effectue par le déplacement X, Y de la platine<br />

supportant l’échantillon. A chaque tir laser, les spectres émis par le plasma sont enregistrés.<br />

Après l’acquisition de l’ensemble <strong>des</strong> points d’analyses, chaque spectre est interprété en<br />

soustrayant le bruit de fond <strong>et</strong> en calculant l’intensité de chaque raie préalablement indexée.<br />

La figure 5.1 présente à titre d’exemple une partie d’un spectre type d’émissions obtenu en<br />

microLIBS pour un cristal de dolomite. A la fin de l’expérience, la surface de l’échantillon<br />

cartographié est entièrement « cratérisée », ce qui entraîne un unique passage <strong>du</strong> laser. La<br />

résolution spatiale de la microLIBS (c. à d. la taille <strong>du</strong> cratère) est comprise entre 3-15 µm<br />

(Menut <strong>et</strong> al., 2006). La résolution atteinte par la technique sera abordée plus en détails <strong>dans</strong>


167 CHAPITRE 5<br />

la section 2.1.1 de ce chapitre. La rapidité de la cadence <strong>du</strong> tir laser (20 points/s) perm<strong>et</strong> de<br />

cartographier <strong>des</strong> zones pluri- millimétriques en moins d’une dizaine de minutes.<br />

Plusieurs paramètres influencent l’analyse en microLIBS : (i) les propriétés <strong>du</strong> laser (énergie,<br />

<strong>du</strong>rée <strong>du</strong> tir, fluctuations entre chaque tir …), (ii) la taille <strong>du</strong> faisceau laser contrôlée par un<br />

ensemble d’optiques <strong>et</strong> de diaphragmes, (iii) les propriétés physiques de l’échantillon<br />

(<strong>porosité</strong>, planéité), (iv) les conditions d’enregistrement <strong>du</strong> spectre lumineux (<strong>du</strong>rée, délai<br />

entre le tir laser <strong>et</strong> l’acquisition <strong>du</strong> spectre…) <strong>et</strong> (v) les interactions avec l’atmosphère<br />

ambiante. A partir de conditions optimales, la méthode microLIBS perm<strong>et</strong> de quantifier la<br />

plupart <strong>des</strong> éléments en concentrations majeures, mineures <strong>et</strong> traces. Contrairement à la<br />

microsonde électronique, ce système perm<strong>et</strong> de quantifier facilement les éléments dit légers<br />

tels que le Carbone <strong>et</strong> l’Oxygène. Une <strong>des</strong>cription détaillée de la technique de microLIBS est<br />

fournie par Yueh <strong>et</strong> al., (2000).<br />

Intensité (u.a.) (u.a)<br />

60000<br />

50000<br />

40000<br />

30000<br />

20000<br />

10000<br />

0<br />

Mg I : 383,83 nm<br />

Mg I : 383,23 nm<br />

Mg I : 382,93 nm<br />

Ca I : 393,36 nm<br />

378 380 382 384 386 388 390 392 394 396 398<br />

Longueur d’onde d'onde (nm)<br />

Ca I : 396,85 nm<br />

Fig. 5.1 : Partie d’un spectre lumineux (378-398) émis par le plasma lors de l’ablation laser<br />

d’un cristal de dolomite (CaMg(CO3)2. C<strong>et</strong>te partie <strong>du</strong> spectre perm<strong>et</strong> d’identifier le minéral<br />

par la présence de raies caractéristiques <strong>du</strong> Mg <strong>et</strong> <strong>du</strong> Ca.<br />

Le système expérimental de l’appareillage microLIBS développé au LRSI (C EA) est<br />

présenté sur la figure 5.2. La principale particularité de ce système est l’utilisation de deux<br />

spectromètres enregistrant chacun une gamme de longueur d’onde (spectromètre 1 : plage de<br />

10 nm avec une résolution de 0,032 nm à 410 nm, spectromètre 2 : plage de 20 nm avec une<br />

résolution de 0,065 nm à 410 nm). Avec ce système la plupart <strong>des</strong> éléments contenus <strong>dans</strong><br />

l’argilite peuvent être identifiés (spectromètre 1, centrée sur 388 nm : Al, Si, Ca, Mg, Ti, Fe ;<br />

spectromètre 2, centrée sur 777 nm : O, K ou centrée sur 250 nm : C). Les cartographies


168 CHAPITRE 5<br />

minérales sont réalisées par une combinaison d’additions <strong>et</strong> de soustractions d’images<br />

perm<strong>et</strong>tant d’identifier 6 phases minérales : calcite, dolomite, quartz, pyrite, oxy<strong>des</strong> de titane<br />

<strong>et</strong> matrice argileuse. Il est à noter qu’en réglage pour la cartographie, le système microLIBS<br />

développé au LSRI quantifie uniquement de manière relative les concentrations élémentaires.<br />

Fig. 5.2 : Schéma <strong>du</strong> système microLIBS développé au LSRI d’après Menut <strong>et</strong> al. (2006). Le<br />

faisceau laser de 266 nm atteint la surface <strong>du</strong> matériau étudié par un microscope optique<br />

spécialement modifié. Le rayonnement lumineux pro<strong>du</strong>it par le plasma est détecté par deux<br />

fibres optiques (high-OH ; 1000 µm de cœur) chacune reliée à un spectromètre de type<br />

monochromateur ayant une configuration type C zerny-Turner. Un j<strong>et</strong> d’argon balaye la<br />

surface de l’échantillon afin d’augmenter la <strong>du</strong>rée de vie <strong>du</strong> plasma <strong>et</strong> l’intensité de l’émission<br />

optique. Ce flux d’argon isole le plasma de l’atmosphère ambiante ce qui perm<strong>et</strong> la détection<br />

<strong>du</strong> Carbone <strong>et</strong> de l’Oxygène. Une procé<strong>du</strong>re informatique contrôle simultanément le tir laser,<br />

l’enregistrement <strong>des</strong> spectres lumineux <strong>et</strong> le déplacement de la platine motorisée (X, Y).<br />

La détection couplée d’éléments majeurs <strong>et</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ en trace modifie le schéma d’analyse<br />

décrit précédemment. En eff<strong>et</strong>, la raie principale d’émission <strong>du</strong> C u (324,75 nm) étant<br />

relativement éloignée de celles <strong>des</strong> éléments mentionnés ci-<strong>des</strong>sus, la totalité <strong>des</strong> éléments ne<br />

peut être détectée. Afin d’optimiser leur détection, la gamme spectrale <strong>du</strong> spectromètre 1 est<br />

conservée (centrée sur 388 nm détection de Al, Si, Ca, Mg, Ti, Fe) <strong>et</strong> le spectromètre 2<br />

uniquement associé à la détection <strong>du</strong> Cu (centré sur 325 nm). De ce fait, le C, O <strong>et</strong> K ne<br />

peuvent être analysés, ce qui ré<strong>du</strong>it les possibilités d’identification <strong>des</strong> minéraux. Il est à noter<br />

que l’utilisation d’autres éléments de transition (N i, Co…) comme traceur modifierait<br />

également le schéma initial d’analyse.


169 CHAPITRE 5<br />

1.5 La cartographie élémentaire par microsonde électronique<br />

Le principe de base de l’analyse élémentaire en microsonde électronique (EPMA :<br />

Electron MicroProbe Analysis) est l’étude <strong>du</strong> spectre d’émission <strong>des</strong> rayons X pro<strong>du</strong>its lors<br />

de l’interaction <strong>du</strong> faisceau d’électronique avec la matière (c. à d. phénomène de fluorescence<br />

X) (Castaing, 1951). Le spectre de rayons X est caractérisé par <strong>des</strong> raies d’émission<br />

caractéristiques de chaque élément ayant interagi. Deux types de systèmes perm<strong>et</strong>tent de<br />

détecter ces raies d’émissions (i) le système EDS (Energie Dispersive Spectom<strong>et</strong>ry) qui<br />

enregistre l’ensemble <strong>du</strong> spectre de rayons X <strong>et</strong> (ii) le système WDS (Wavelength Dispersive<br />

Spectom<strong>et</strong>ry) qui analyse une seule raie d’émission. Le système WDS est basé sur la loi de<br />

Bragg <strong>et</strong> identifie l’énergie de rayons X par leur longueur d’on<strong>des</strong>. L’utilisation de<br />

monochromateurs de différentes tailles de maille cristalline perm<strong>et</strong> d’analyser la majeure<br />

partie <strong>des</strong> éléments dont le numéro atomique est supérieur à 6. Le système WDS est<br />

majoritairement utilisé pour l’analyse quantitative <strong>des</strong> concentrations élémentaires, car il<br />

perm<strong>et</strong> d’obtenir un meilleur rapport signal sur bruit <strong>et</strong> une meilleure discrimination <strong>des</strong> raies<br />

d’émission (Reed, 2005). Par comparaison de l’intensité de chaque raie avec celles de<br />

standards de phases pures, la concentration en chaque espèce contenue <strong>dans</strong> la zone d’analyse<br />

peut être déterminée. La procé<strong>du</strong>re quantitative nécessite d’enregistrer la majeure partie <strong>des</strong><br />

éléments de la zone d’étude (Merl<strong>et</strong> and Bodinier, 1990).<br />

Les analyses en microsonde électronique ont été réalisées au centre de microanalyses<br />

Camparis de l’Université de Pierre <strong>et</strong> Marie C urie (Paris) en collaboration avec Michel Fialin<br />

<strong>et</strong> Fréderic Couffignal. Celles-ci ont été réalisées avec une microsonde Cameca SX100<br />

équipée de 4 détecteurs WDS. Pour la détection <strong>des</strong> éléments en concentrations majeurs <strong>et</strong><br />

mineurs, 8 éléments ont été considérés (Si, Al, K, Ca, Fe, Na, Ti, Mg). Une tension<br />

d’accélération de 15 kV <strong>et</strong> un courant sonde de 30 nA ont été utilisés. Ces conditions sont<br />

généralement employées pour l’analyse quantitative élémentaire en routine <strong>des</strong> concentrations<br />

majeures <strong>et</strong> mineures. Pour la détection <strong>du</strong> C u en trace, une tension d’accélération de 30 kV <strong>et</strong><br />

un courant de 500 nA (limite supérieure de l’appareil) ont été appliqués. L’augmentation de la<br />

tension d’accélération <strong>et</strong> <strong>du</strong> courant sonde sont nécessaires pour générer un flux de photons<br />

suffisant pour la détection <strong>des</strong> éléments de transition en traces (Fialin <strong>et</strong> al., 1999). La limite<br />

de détection pour chaque élément varie ensuite en fonction <strong>du</strong> temps de comptage pour<br />

chaque point d’analyse (Fig. 5.3). C<strong>et</strong>te technique est considérée comme non <strong>des</strong>tructive;<br />

néanmoins avec une tension de 30 kV <strong>et</strong> un courant de 500 nA, le faisceau peut endommager<br />

la surface de l’échantillon <strong>et</strong> provoquer une migration <strong>des</strong> éléments alcalins (Lineweaver,


170 CHAPITRE 5<br />

1963). Les cartes d’éléments majeurs sont donc acquises en premier; la carte <strong>du</strong> Cu est elle<br />

réalisée lors d’un second passage.<br />

Limite de détection (ppm)<br />

1000<br />

100<br />

10<br />

1<br />

-0,502 3<br />

y = 145,43x<br />

R 2 = 0,9999<br />

0,1 1 10 100 1000<br />

Temps (s)<br />

Fig. 5.3 : Evolution de la limite de détection <strong>du</strong> C uivre en fonction <strong>du</strong> temps de comptage <strong>des</strong><br />

photons par le système WDS pour une tension d’accélération de 30 kV <strong>et</strong> un courant sonde de<br />

500 nA. Ces valeurs sont données par le logiciel d’analyse de la microsonde Cameca SX100<br />

de Camparis.<br />

1.6 Protocole expérimental de l’in-<strong>diffusion</strong> analysée par cartographie élémentaire<br />

L’échantillon EST 26059, préalablement caractérisé d’un point de vue minéralogique <strong>et</strong><br />

microstructural (cf. chapitre 4), a été choisi pour développer la technique d’in-<strong>diffusion</strong><br />

couplée à l’analyse microLIBS <strong>et</strong> microsonde électronique. D’autres expériences de <strong>diffusion</strong><br />

étaient en cours pour les autres échantillons étudiés <strong>dans</strong> le chapitre 4, mais seules les<br />

expériences réalisées sur EST 26059 sont arrivées à leur terme. La procé<strong>du</strong>re expérimentale<br />

est présentée sur la figure 5.4. L’in-<strong>diffusion</strong> a été réalisée sur 2 échantillons C2-1a <strong>et</strong> C2-1b<br />

pour un temps de contact de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> C u 2+ de 93 jours. La concentration en C u 2+ <strong>dans</strong> le<br />

réservoir a été suivie régulièrement <strong>du</strong>rant la <strong>du</strong>rée de l’expérience. Les échantillons C2-1a <strong>et</strong><br />

C2-1b ont respectivement été analysés par microLIBS <strong>et</strong> microsonde électronique.<br />

Des tests analytiques ont également été réalisés sur un échantillon test (échantillon EST<br />

13940 - forage EST211, sélectionné par le CEA), afin de définir la concentration initiale en<br />

Cu 2+ <strong>dans</strong> le réservoir <strong>et</strong> calibrer la microLIBS. Les premières expériences de <strong>diffusion</strong><br />

réalisées sur c<strong>et</strong> échantillon ayant montré une précipitation importante <strong>du</strong> Cu à l’interface<br />

solution / échantillon, la concentration en Cu 2+ a <strong>du</strong>e être ajustée afin d’éviter ce phénomène,<br />

<strong>et</strong> également de conserver une bonne détection en microLIBS <strong>et</strong> microsonde électronique.


171 CHAPITRE 5<br />

Une concentration initiale de 3×10 -5 mol/L a finalement été choisie, celle-ci correspond à un<br />

compromis entre la détection en microLIBS <strong>et</strong> l’absence de précipitation.<br />

La technique d’in <strong>diffusion</strong> utilisée pour c<strong>et</strong>te étude diffère de celles classiquement employées<br />

car les échantillons n’ont pas été placés en cellule de <strong>diffusion</strong>. Ce choix a été fait pour ne pas<br />

déstructurer les échantillons lors de leur extraction de la cellule de <strong>diffusion</strong> avant analyse de<br />

leur surface.<br />

(5a)<br />

(1) (2)<br />

Echantillon<br />

MicroLIBS<br />

Réservoir de<br />

solution<br />

(5b)<br />

Rayons X<br />

Fig. 5.4 : Schéma de la technique d’in <strong>diffusion</strong> couplée à l’analyse élémentaire de la surface<br />

<strong>des</strong> échantillons. Les étapes sont les suivantes : (1) usinage de cylindres (ø = 14 mm, hauteur<br />

=10-20 mm) à partir de la carotte initiale (2) sélection <strong>des</strong> échantillons par radiographie X de<br />

laboratoire <strong>et</strong> élimination <strong>des</strong> cylindres fissurés. (3) résinage latéral afin de contraindre la<br />

direction de <strong>diffusion</strong> (4) in-<strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> C u : (4a) : mise en équilibre <strong>des</strong> échantillons avec<br />

une solution (4b) ajout <strong>du</strong> sel de C u (C uC l2) <strong>et</strong> (4c) arrêt de l’expérience après un temps tf de<br />

<strong>diffusion</strong>, (5) analyse de la surface : (5a) par microLIBS: découpe, polissage papier grains fins<br />

<strong>et</strong> analyse de la surface ; par microsonde électronique (5b <strong>et</strong> c) : (5b) séchage, imprégnation<br />

MMA (non radioactif), (5c) découpe, polissage diamantée <strong>et</strong> analyse de la surface.<br />

(4)<br />

Imprégnation MMA<br />

(5c)<br />

(3)<br />

Microsonde<br />

électronique


172 CHAPITRE 5<br />

2 Résultats préliminaires<br />

2.1 Détermination <strong>des</strong> résolutions spatiales<br />

La résolution spatiale d’une méthode constitue l’un <strong>des</strong> paramètres clés <strong>dans</strong> l’obtention<br />

de cartographies minérales. La granulométrie de l’argilite variant spatialement <strong>dans</strong><br />

l’épaisseur de la couche <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien (Gaucher <strong>et</strong> al., 2004, chapitre 4), <strong>des</strong> tests<br />

préliminaires ont <strong>dans</strong> un premier temps été réalisés afin d’évaluer les possibilités <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> microLIBS <strong>et</strong> microsonde électronique.<br />

2.1.1 La microLIBS<br />

En microLIBS, la résolution est investiguée en mesurant le diamètre <strong>du</strong> cratère créé lors<br />

de l’ablation laser. Pour <strong>des</strong> matériaux non poreux, <strong>des</strong> cratères de 2 - 4 µm sont généralement<br />

obtenus (quartz, acier, métal) (Robert <strong>et</strong> al., 2008). Pour les matériaux poreux tels que<br />

l’argilite, aucune étude n’avait été réalisée. Afin d’évaluer <strong>et</strong> d’optimiser la résolution spatiale<br />

pour ces matériaux, l’influence <strong>des</strong> paramètres inhérents au laser <strong>et</strong> au système d’optiques ont<br />

été investigués par Nathalie Diaz <strong>et</strong> Denis Menut. En surface de l’échantillon, <strong>des</strong> cratères de<br />

diamètre compris entre 8 <strong>et</strong> 10 µm sont obtenus pour l’argilite à partir de conditions<br />

analytiques optimales (Fig. 5.5). Ceux-ci ne rendent cependant pas compte de la géométrie 3D<br />

<strong>du</strong> cratère. Celui-ci présente une forme globalement conique où la partie en surface<br />

(profondeur inférieure à 0,1 µm) est liée à une seconde interaction avec le plasma. En<br />

profondeur, la partie ablatée représente <strong>des</strong> cratères de 3 à 5 µm selon les conditions choisies.<br />

Les travaux de N. Diaz <strong>et</strong> D. Menut ont également montré l’influence de la cible sur la forme<br />

<strong>du</strong> cratère, ceux-ci sont bien <strong>des</strong>sinés <strong>et</strong> repro<strong>du</strong>ctibles <strong>dans</strong> la matrice argileuse alors que<br />

pour les quartz <strong>et</strong> les carbonates, ils ne sont pas aussi bien identifiables (Fig. 5.5). Considérant<br />

que la partie supérieure <strong>du</strong> cratère représente une p<strong>et</strong>ite proportion <strong>du</strong> volume ablaté,<br />

l’échantillon est déplacé avec un pas de 5 µm pour un faisceau laser d’un diamètre de 5 µm.<br />

C<strong>et</strong>te résolution (5 µm) perm<strong>et</strong> d’ablaté un volume suffisant pour une détection satisfaisante<br />

<strong>des</strong> éléments.


173 CHAPITRE 5<br />

Fig. 5.5 : Visualisation <strong>des</strong> tirs laser en microscopie optique (Communication personnelle N.<br />

Diaz). Les cratères pro<strong>du</strong>its lors de l’ablation sont entourés par un cercle blanc.<br />

La figure 5.6 présente les cartes élémentaires couplées <strong>du</strong> Ca, Al <strong>et</strong> C u acquises en<br />

microLIBS pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ . Ces résultats préliminaires<br />

illustrent les possibilités de cartographie <strong>du</strong> Cu en <strong>diffusion</strong> en couplage avec la cartographie<br />

d’éléments en concentrations majeures par la méthode microLIBS. A c<strong>et</strong>te résolution, les<br />

contours <strong>des</strong> grains de carbonates (zones riches en Ca) ne sont pas clairement identifiables ; la<br />

distribution <strong>du</strong> C u apparaît relativement hétérogène.<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 5.6: Cartes élémentaires <strong>du</strong> (a) Ca, (b) Al <strong>et</strong> (c) C u acquises en microLIBS pour<br />

l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> C u 2+ (30×30 pixels avec une résolution de 5<br />

µm/pixel).<br />

Cratère<br />

Matrice<br />

argileuse<br />

2.1.2 La microsonde électronique<br />

20 µm<br />

Ca Al Cu<br />

Quartz<br />

En microsonde électronique, la résolution de chaque point d’analyse est définie par le<br />

diamètre d’émission <strong>des</strong> rayons X à la surface <strong>du</strong> matériau. Le rayon (R) [L] d’émission <strong>des</strong><br />

C<br />

Max<br />

Min


174 CHAPITRE 5<br />

rayons X dépend principalement <strong>des</strong> énergies <strong>du</strong> faisceau incident E0 <strong>et</strong> d’excitation de<br />

l’émission caractéristique de l’élément analysé Ec (relation de Kanaya <strong>et</strong> Okayama, (1972)<br />

dé<strong>du</strong>ite d’une simulation Monte Carlo <strong>et</strong> qui reste valable <strong>dans</strong> les conditions d’utilisation<br />

d’un MEB (Golstein <strong>et</strong> al., 1992)) [M.L 2 .T − 2 ] (keV):<br />

R (µm)<br />

14<br />

12<br />

10<br />

8<br />

6<br />

4<br />

2<br />

0<br />

−2<br />

A 1,<br />

67<br />

R = 2.<br />

76×<br />

10 ⋅ ( E 0,<br />

89 0 − E<br />

ρ ⋅ Z<br />

avec A la masse atomique de la cible [M.Mol -1 ], ρ la densité de moyenne de la cible [M.L -3 ],<br />

Z le numéro atomique moyen de la cible [-]. A partir de l’équation 5.6, le rayon d’émission<br />

<strong>des</strong> rayons X a été calculé à 15 <strong>et</strong> 30 keV respectivement pour les émissions caractéristiques<br />

de Si <strong>et</strong> de Cu, <strong>et</strong> pour différents minéraux en fonction de leur <strong>porosité</strong> (c. à d. considérée<br />

remplie de MMA) (Fig. 5.7). Le rayon d’émissions obtenu sera 3 fois plus grand pour le C u<br />

(30 keV) que pour les éléments majeurs (15 keV). Cependant, la pro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> rayons X<br />

n’est pas homogène sur tout le volume d’émission <strong>et</strong> décrit une distribution en forme de<br />

quartz<br />

carbonates<br />

pyrite<br />

R (µm)<br />

0 20 40 60 80 100<br />

(a) <strong>porosité</strong> (%)<br />

(b)<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

1,<br />

67<br />

C<br />

)<br />

[5.6]<br />

« sombrero » autour <strong>du</strong> faisceau incident (Rez, 1984) ce qui tend à ré<strong>du</strong>ire la résolution.<br />

Cu Si<br />

quartz<br />

carbonates<br />

pyrite<br />

0 20 40 60 80 100<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

Fig. 5.7 : Evolution <strong>du</strong> diamètre de la zone d’émission <strong>des</strong> rayons X estimée par la relation de<br />

Kanaya <strong>et</strong> Okayama pour différents minéraux <strong>et</strong> <strong>porosité</strong>s (a) 30 keV (émission C u) <strong>et</strong> (b) 15<br />

keV (émission Si). La <strong>porosité</strong> est calculée comme étant remplie de MMA.<br />

La figure 5.8 présente <strong>des</strong> cartes élémentaires <strong>du</strong> Ca, Al <strong>et</strong> C u obtenues en microsonde<br />

électronique pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>et</strong> imprégnation par la<br />

résine MMA. La carte <strong>du</strong> Cu montre que le C u est encore présent <strong>dans</strong> l’échantillon après<br />

imprégnation avec la résine MMA. Ce premier résultat illustre les possibilités de la<br />

microsonde électronique pour l’acquisition de cartographies couplées d’éléments en<br />

concentrations majeures <strong>et</strong> traces, ce qui constitue un résultat nouveau pour la méthode. La


175 CHAPITRE 5<br />

carte de C u apparait également moyennée par rapport à celles <strong>du</strong> Ca <strong>et</strong> Al, ce qui est cohérent<br />

avec les résolutions obtenues théoriquement (résolution éléments majeurs > résolution <strong>du</strong> C u).<br />

Le volume d’interaction <strong>du</strong> C u étant plus grand que le déplacement platine (2 ou 3 µm/pixel),<br />

les concentrations en C u en chaque point d’analyse sont donc influencées par leur voisinage<br />

de points.<br />

Ca Al Cu<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 5.8 : Cartes élémentaires <strong>du</strong> (a) Ca, (b) Al <strong>et</strong> (c) Cu obtenues en microsonde électronique<br />

pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> C u 2+ <strong>et</strong> imprégnation par la résine MMA<br />

(pour le C u, une échelle logarithmique de niveaux de gris est utilisée) obtenues en microsonde<br />

électronique (30×30 avec une résolution de 3 µm/pixel, temps d’analyse : 110 ms pour le Ca<br />

<strong>et</strong> Al <strong>et</strong> 1 s pour le C u).<br />

2.2 Construction <strong>des</strong> cartes de minéraux couplée à la détection <strong>du</strong> C u<br />

La faisabilité de l’acquisition de cartographies élémentaires en concentrations traces <strong>et</strong><br />

majeures ayant été démontrée pour les techniques de microLIBS <strong>et</strong> de microsonde<br />

électronique, il convient à présent de définir une méthodologie d’obtention <strong>des</strong> cartes de<br />

minéraux à partir <strong>des</strong> cartes d’éléments majeurs. Pour la microsonde électronique, celles-ci<br />

sont réalisées à partir <strong>du</strong> logiciel µphaseMAP (Prêt, 2003) qui utilise un système de<br />

projections <strong>des</strong> points d’analyse <strong>dans</strong> <strong>des</strong> diagrammes ternaires de composition. La relative<br />

similitude <strong>des</strong> informations fournies par la microLIBS <strong>et</strong> la microsonde électronique perm<strong>et</strong><br />

d’utiliser l’approche développée par Prêt (2003) pour la microLIBS en tenant compte de ses<br />

spécificités.<br />

C<br />

Max<br />

Min


176 CHAPITRE 5<br />

2.2.1 Microsonde électronique<br />

A partir <strong>du</strong> logiciel µphaseMAP, le pourcentage massique de chaque élément Ai (wt %)<br />

est tout d’abord converti en pourcentage molaire Ai (mol %) pour chaque pixel :<br />

Ai<br />

( wt %)<br />

M Ai<br />

Ai(<br />

mol %) =<br />

[5.7]<br />

⎛ A ⎞<br />

i ( wt %)<br />

∑ ⎜<br />

⎟<br />

i ⎝<br />

M Ai<br />

⎠<br />

Le logiciel utilise ensuite un système de projection de chaque pixel <strong>dans</strong> <strong>des</strong> diagrammes<br />

ternaires de composition. Les diagrammes ternaires sont classiquement utilisés en Sciences de<br />

la Terre afin d’identifier une espèce minérale à partir d’analyses ponctuelles. Les 3 pôles <strong>du</strong><br />

diagramme peuvent être formés à partir d’un seul élément ou en combinaison. Lorsque les<br />

pixels sont identifiés comme appartenant à une espèce minérale ceux-ci sont attribués sur la<br />

carte minérale. L’identification complète de l’ensemble <strong>des</strong> minéraux s’effectue par la<br />

construction d’une succession de diagrammes. Lorsqu’un pixel est attribué à un minéral, il<br />

n’est plus pris en compte <strong>dans</strong> les diagrammes suivants. L’identification d’un minéral peut<br />

également s’effectuer en 2 étapes : (i) l’identification d’une famille de minéraux <strong>dans</strong> un<br />

premier diagramme puis (ii) l’identification de chacune <strong>des</strong> espèces <strong>dans</strong> un second. Lorsque<br />

les points d’analyses sont composés de plusieurs phases minérales, ceux-ci s’alignent sur <strong>des</strong><br />

droites de mélange entre les différents pôles purs positionnés théoriquement sur le diagramme<br />

à partir de leur formule structurale. Le choix de l’appartenance à une phase est fixé<br />

approximativement à 50% <strong>du</strong> mélange.<br />

Chaque roche étant composée de divers assemblages minéralogiques, la réalisation de leurs<br />

cartes minérales nécessite la mise en œuvre de diagrammes adaptés. Pour c<strong>et</strong>te étude, nous<br />

avons employé la combinaison de diagrammes précédemment mise au point par Dimitri Prêt<br />

pour l’argilite (à partir <strong>des</strong> cartes minérales acquises lors de la thèse de Rachelle Jorand (IPGP,<br />

2006), la combinaison de diagrammes a été employée au cours <strong>du</strong> chapitre 3 de c<strong>et</strong>te étude).<br />

La figure 5.11 représente la distribution <strong>des</strong> points d’analyses obtenus pour l’échantillon EST<br />

26059 <strong>dans</strong> les différents diagrammes. 8 phases minérales sont identifiées : quartz, feldspath,<br />

mica, kaolinite, calcite, dolomite, sidérite, matrice argileuse, pyrite (Fig. 5.9 <strong>et</strong> 5.10). Deux<br />

remarques concernant la construction de la carte de minéraux peuvent néanmoins être<br />

adressées :<br />

(i) Dû à l’analyse <strong>du</strong> C u, le Soufre n’est pas cartographié pour c<strong>et</strong>te étude ce qui modifie la<br />

procé<strong>du</strong>re de détection de la pyrite. En eff<strong>et</strong> celle-ci est attribuée à partir d’un diagramme S-


177 CHAPITRE 5<br />

Fe-Ca, par D. Prêt. Pour c<strong>et</strong>te étude, la pyrite a été identifiée à partir de la carte élémentaire<br />

<strong>du</strong> Fe. Les points contenant plus de 50% de Fe ont été identifiés comme de la pyrite.<br />

(ii) Afin de mieux identifier les contours <strong>des</strong> grains de carbonates, nous avons également<br />

utilisé l’image MEB en mode BSE. La matrice argileuse étant caractérisée par une certaine<br />

quantité de grains micritiques (calcite < µm) <strong>et</strong> <strong>du</strong> Ca en cations interfoliaires, les contours<br />

<strong>des</strong> grains de carbonates ne se situent pas à 50% <strong>du</strong> mélange matrice argileuse-carbonates<br />

(Fig. 5.10). En fixant une limite à 50%, les grains de carbonates sont sur-segmentés par<br />

rapport à leur position réelle. Une nouvelle borne (≈ 20%) est ainsi définie à partir de l’image<br />

MEB en mode BSE, celle-ci est ensuite conservée pour l’ensemble <strong>des</strong> cartes analysées.


178 CHAPITRE 5<br />

quartz<br />

quartz<br />

kaolinite<br />

Si/2<br />

calcite<br />

3×K<br />

(1) (2)<br />

feldspath<br />

(Si+ Na+Ca)/2<br />

matrice I/S<br />

<strong>et</strong> I<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

M+<br />

M+<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

mica<br />

dolomite siderite<br />

calcite<br />

calcite<br />

Si/2 3×(Mg+Fe)<br />

Mg+Fe+Al<br />

dolomite<br />

Max<br />

n<br />

dolomite<br />

sidérite<br />

6×(Mg+Fe)<br />

siderite<br />

feldspath<br />

quartz<br />

kaolinite<br />

(3a) (3b)<br />

(4a) (4b)<br />

Ca<br />

Si<br />

calcite<br />

Nombre de pixels<br />

quartz<br />

Min<br />

Na+K<br />

matrice I/S<br />

<strong>et</strong> I, calcite<br />

Al + Si Mg+Fe<br />

3×M+<br />

calcite<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

Fe<br />

siderite<br />

kaolinite<br />

dolomite<br />

dolomite<br />

siderite<br />

Al<br />

Mg


179 CHAPITRE 5<br />

Fig. 5.9 : Procé<strong>du</strong>re employée pour la construction <strong>des</strong> cartes de minéraux de l’argilite <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien à partir <strong>du</strong> logiciel µPhaseMap développé par Prêt (2003). C<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re<br />

comporte 4 étapes : (1) identification <strong>des</strong> minéraux <strong>du</strong> groupes <strong>des</strong> micas, le nombre de pixels<br />

étant relativement ré<strong>du</strong>it le groupe de micas n’a pas été divisé en espèces minérales<br />

(muscovite, biotite...) (2) identification <strong>des</strong> feldspaths (de même que pour les micas, le<br />

nombre de pixels appartenant à ce groupes étant relativement ré<strong>du</strong>it, la nature <strong>des</strong> feldspaths<br />

n’a pas été identifiée). (3) identification <strong>des</strong> quartz <strong>et</strong> de la kaolinite en deux étapes 3a <strong>et</strong> 3b.<br />

Les pixels non attribués pendant l’étape 3 sont ensuite proj<strong>et</strong>és <strong>dans</strong> le diagramme de l’étape 4.<br />

(4) identification <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> de la matrice argileuse en 4a puis <strong>des</strong> espèces composant<br />

les carbonates (calcite, dolomite, sidérite) en 4b. Les positions théoriques <strong>des</strong> phases pures (•)<br />

<strong>et</strong> les lignes de mélange entre ces phases ( ) sont représentées sur chaque diagramme.<br />

Les zones rouges délimitées sur chaque diagramme correspondent aux pixels attribués sur la<br />

carte minérale au minéral inscrit en rouge. Les zones bleues indiquent les pixels<br />

présélectionnés pour être identifiés <strong>dans</strong> un autre diagramme.


180 CHAPITRE 5<br />

(a)<br />

Si/2<br />

Fig. 5.10 : Segmentation <strong>des</strong> grains de calcite (b) par un ajustement <strong>des</strong> contours à partir de<br />

d’une borne progressivement définie sur le diagramme ternaire (a) en fonction de l’image MB<br />

en mode BSE (c).<br />

100 µm<br />

M+<br />

calcite<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

Fig. 5.11 : Carte de minéraux acquises à partir d’analyses en microsonde électronique <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

logiciel µMAPphase pour l’échantillon EST 26059. Le rectangle en noir correspond à la<br />

région d’intérêt visualisée sur la figure 5.10.<br />

(b)<br />

Grains de calcite<br />

3×(Mg+Fe)<br />

(c)<br />

30 µm<br />

Matrice argileuse<br />

Calcite<br />

Quartz<br />

Dolomite<br />

Feldspath<br />

Pyrite<br />

Sidérite<br />

Muscovite<br />

Résine PMMA


181 CHAPITRE 5<br />

2.2.2 La microLIBS<br />

• Obtention de cartes minérales sur l’argilite sans Cu<br />

Pour les cartes microLIBS, une approche simplifiée de celle précédemment décrite a été<br />

développée afin de tenir compte <strong>du</strong> nombre limité d’éléments analysés <strong>et</strong> <strong>des</strong> mesures<br />

relatives <strong>des</strong> concentrations élémentaires (Annexe 1 : logiciel 9). L’échantillon EST 13940,<br />

présentant une granulométrie plus grossière, a tout d’abord été analysé afin d’éprouver c<strong>et</strong>te<br />

méthode. Le pourcentage massique élémentaire relatif est d’abord calculé pour chaque pixel:<br />

I i<br />

Ar ( wt %) = [5.8]<br />

i<br />

avec Ii l’intensité de la raie caractéristique [nb de coup.s -1 ] de l’élément i. Les points d’analyse<br />

sont ensuite proj<strong>et</strong>és <strong>dans</strong> <strong>des</strong> diagrammes ternaires de composition. La figure 5.12 montre la<br />

distribution <strong>des</strong> pixels <strong>dans</strong> un diagramme ternaire Si-Al-Ca. Sur ce diagramme, le pôle Si<br />

correspond aux quartz, le pôle Ca aux carbonates <strong>et</strong> la matrice argileuse est localisée à<br />

proximité <strong>du</strong> pôle Al. Une droite de mélange est observée entre le pôle carbonate <strong>et</strong> le pôle<br />

matrice argileuse. En revanche entre le pôle quartz <strong>et</strong> la matrice argileuse, aucune droite de<br />

mélange n’est clairement identifiable.<br />

Si<br />

quartz<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

Ca carbonates<br />

Al<br />

Ca<br />

(a) (b)<br />

Fig. 5.12 : (a) Diagramme ternaire Ca-Al-Si employé pour discriminer les quartz, carbonates<br />

<strong>et</strong> matrice argileuse en microLIBS pour l’échantillon EST 13940. (b) position <strong>des</strong> bornes<br />

délimitant quartz carbonates <strong>et</strong> matrice argileuse sur le diagramme Ca-Al-Si. Les quartz ont<br />

été sélectionnés à 50% <strong>du</strong> mélange quartz/matrice argileuse <strong>et</strong> les carbonates, après<br />

visualisation de différentes bornes (Fig.5.13).<br />

∑<br />

i<br />

( I )<br />

carbonate<br />

s<br />

i<br />

quartz<br />

Si<br />

matrice I/S <strong>et</strong> I<br />

Al


182 CHAPITRE 5<br />

En fixant une limite à 50% <strong>du</strong> mélange carbonates-matrice argileuse de nombreux points<br />

sont attribués aux carbonates <strong>et</strong> apparaissent sur-segmentés (Fig. 5.13). Il reste cependant<br />

difficile de définir une borne exacte définissant le contour <strong>des</strong> carbonates, car par son aspect<br />

<strong>des</strong>tructif, la microLIBS ne donne pas l’opportunité de comparer les positions <strong>des</strong> grains avec<br />

une technique ayant une meilleure résolution telle que le MEB en mode BSE. Afin de mieux<br />

identifier la géométrie <strong>des</strong> grains de carbonates, <strong>des</strong> phases pures de carbonates, de quartz <strong>et</strong><br />

de matrice argileuse décarbonatée ont été analysées en microLIBS <strong>et</strong> placées <strong>dans</strong> le<br />

diagramme Ca-Al-Si (Fig. 5.14). C<strong>et</strong>te approche a permis de définir une borne à 25% <strong>du</strong><br />

mélange carbonate-matrice argileuse correspondant à la matrice argileuse sans carbonates.<br />

Avec c<strong>et</strong>te borne, les grains de carbonates sont relativement bien dissociés (Fig. 5.13). Celle-<br />

ci a donc été choisie pour l’identification <strong>des</strong> carbonates sur la carte minérale.<br />

Les pixels identifiés comme appartenant aux carbonates sont ensuite placés <strong>dans</strong> un<br />

diagramme Fe-Ca-Mg afin de discriminer la calcite de la dolomite (Fig. 5.15). Le diagramme<br />

présente deux pôles quasiment distincts. La calcite est donc facilement séparée de la dolomite<br />

par ce diagramme. Comme pour la microsonde, les pyrites sont obtenues par un seuillage par<br />

borne de la carte élémentaire <strong>du</strong> Fe. L’approche de segmentation par diagramme ternaire<br />

perm<strong>et</strong> ainsi d’identifier 5 phases représentant les principales phases minérales: calcite,<br />

dolomite, matrice argileuse, pyrite <strong>et</strong> quartz (Fig. 5.16). Par c<strong>et</strong>te approche, les feldspaths sont<br />

attribués à la phase « quartz » <strong>et</strong> les minéraux argileux tels que la muscovite ou la kaolinite<br />

inclus <strong>dans</strong> la matrice argileuse.<br />

Fig. 5.13 : Diagramme ternaire Ca-Al-Si employé pour discriminer les « quartz », carbonates<br />

<strong>et</strong> matrice argileuse en microLIBS <strong>et</strong> visualisation <strong>des</strong> carbonates pour deux bornes définies<br />

sur le diagramme Ca-Si-Al.<br />

Ca<br />

Si<br />

Al


183 CHAPITRE 5<br />

Ca<br />

Si<br />

matrice argileuse<br />

carbonates<br />

quartz<br />

Fig. 5.14 : Diagramme ternaire Ca-Al-Si avec projection <strong>des</strong> phases pures de carbonates,<br />

quartz <strong>et</strong> de matrice argileuse décarbonatée. Les carbonates sont positionnés jusqu’à environ<br />

20% de la droite de mélange carbonates / matrice argileuse.<br />

Fe<br />

Ca Mg<br />

(a) (b)<br />

Fig. 5.15 : (a) Diagramme ternaire Ca-Mg-Fe employé pour identifier la calcite <strong>et</strong> la dolomite<br />

sur la carte de minéraux de l’échantillon EST 13940. La sidérite n’a pas été mise en évidence<br />

pour c<strong>et</strong> échantillon, l’ensemble <strong>des</strong> points appartenant aux carbonates sont tous localisés à<br />

proximité <strong>des</strong> pôles calcite <strong>et</strong> dolomite. (b) visualisation d’une région d’intérêt sur le<br />

diagramme Ca-Mg-Fe à proximité <strong>du</strong> pôle Ca. La calcite <strong>et</strong> la dolomite forment deux<br />

ensembles relativement distincts aisément différentiables.<br />

Ca<br />

Al<br />

Fe<br />

calcite dolomite<br />

Mg


184 CHAPITRE 5<br />

300 µm<br />

Fig. 5.16 : Carte de minéraux de l’échantillon Est 13940 obtenue à partir de cartographies<br />

élémentaires acquises en microLIBS (5 µm/pixel) <strong>et</strong> <strong>du</strong> logiciel de traitement développé<br />

(Annexe 1 : logiciel 9).<br />

• Artefact lié à la présence de Cu en <strong>diffusion</strong><br />

Calcite<br />

En présence de Cu, on remarque n<strong>et</strong>tement que les carbonates sont sous-segmentés<br />

<strong>dans</strong> les zones où le Cu est majoritairement détecté c'est-à-dire prés de l’interface solide-<br />

solution (Fig. 5.17a <strong>et</strong> 5.17b). Ce comportement s’identifie sur le diagramme Si-Al-Ca par<br />

une droite de mélange entre le pôle Al <strong>et</strong> la matrice argileuse (Fig. 5.17c). En localisant les<br />

pixels situés sur c<strong>et</strong>te droite, une corrélation évidente est faite avec la présence en Cu. Ainsi,<br />

la présence <strong>du</strong> Cu 2+ modifie la droite de mélange carbonates-matrice argileuse entraînant une<br />

sous-segmentation <strong>des</strong> carbonates pour les zones où le Cu 2+ est plus fortement concentré.<br />

La première hypothèse pouvant expliquer ce phénomène est une interférence <strong>des</strong> raies <strong>du</strong> Cu<br />

avec celles <strong>du</strong> Ca <strong>et</strong> de l’Al. Cependant, l’intensité de la raie d’émission <strong>du</strong> Cu (concentration<br />

trace) étant largement inférieure à celle de l’Al <strong>et</strong> <strong>du</strong> Ca (concentrations majeures), il est<br />

difficile d’expliquer ce phénomène à partir de c<strong>et</strong>te hypothèse. De plus, le Cu est analysé sur<br />

un spectromètre différent ce qui limite ce type d’interaction. C<strong>et</strong> artefact reste à ce jour non<br />

résolu par les différents utilisateurs de la microLIBS.<br />

Matrice argileuse (kaolinite, I/S,illite, micas)<br />

Quartz + Feldspaths<br />

Dolomite<br />

Pyrite


185 CHAPITRE 5<br />

Ca<br />

(a) (b)<br />

Si<br />

Fig. 5.17 : Mise en évidence d’un artefact entre la distribution <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> celle de l’Al <strong>et</strong> Ca.<br />

Visualisation de la (a) carte de minéraux <strong>et</strong> (b) la distribution <strong>du</strong> Cu. (c) Diagramme Si-Al-<br />

Ca en présence de Cuivre, (d) région d’intérêt <strong>du</strong> diagramme Si-Al-Ca au niveau <strong>du</strong> pôle Al <strong>et</strong><br />

(e) visualisation spatiale <strong>des</strong> pixels localisés prés <strong>du</strong> pôle Al.<br />

Al<br />

(c) (d) (e)<br />

• Artefact lié à la taille de la carte<br />

[Cu] / [Cu]max<br />

Trois cartes de minéraux ont été construites pour l’échantillon EST 26059 (400 × 500<br />

pixels avec 5 µm/pixel) après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ (1 carte Fig. 5.19, 2 cartes annexe 4). La<br />

projection <strong>des</strong> points d’analyses <strong>dans</strong> le diagramme Si-Al-Ca (Fig. 5.18) montre une forme<br />

légèrement différente de celle obtenue pour l’échantillon Est 13940 (5.13). Le nombre de<br />

points est tout d’abord plus important ce qui perm<strong>et</strong> de mieux visualiser les mélanges. Ensuite,<br />

on note de nombreux points de mélange entre le quartz <strong>et</strong> la matrice argileuse, <strong>du</strong>s à une<br />

granulométrie plus fine de c<strong>et</strong> échantillon (majorité <strong>des</strong> grains minéraux ont une taille<br />

Direction de <strong>diffusion</strong><br />

1<br />

0


186 CHAPITRE 5<br />

inférieure à 20µm ; cf. chapitre 4). Une ligne de mélange matrice argileuse-Al, liée à la<br />

présence de Cu, est également présente pour c<strong>et</strong> échantillon.<br />

Sur les cartes minérales, prés de l’interface solution-solide, on constate une quasi absence de<br />

grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz. A partir de la carte <strong>du</strong> Cu, on note également une forte<br />

déstructuration <strong>des</strong> échantillons à l’interface. La structure <strong>des</strong> échantillons modifiant les<br />

conditions de formation <strong>du</strong> plasma, c<strong>et</strong>te déstructuration pourrait également expliquer la forte<br />

concentration relative locale en Al <strong>et</strong> la faible concentration relative en Ca.<br />

Les cartes de minéraux présentent également <strong>des</strong> variations latérales de teneurs en carbonates<br />

sans significations minéralogiques (observées sur les 3 cartes, annexe 4). Celles-ci sont<br />

associées à <strong>des</strong> variations latérales <strong>des</strong> teneurs en Ca <strong>et</strong> Al. Une <strong>des</strong> hypothèses les plus<br />

probables perm<strong>et</strong>tant d’expliquer ces variations, est une fluctuation de l’énergie <strong>du</strong> laser au<br />

cours de l’acquisition. La variation de planéité de la surface d’étude peut également in<strong>du</strong>ire ce<br />

type d’artefact.<br />

Ca<br />

calcite<br />

quartz<br />

Fig. 5.18 : Diagramme ternaire Al-Ca-Si <strong>des</strong> points d’analyse microLIBS pour l’échantillon<br />

EST 26059 avec la position <strong>des</strong> 3 lignes de mélanges identifiables (matrice argileuse – calcite,<br />

quartz – matrice argileuse, Al-matrice argileuse).<br />

Si<br />

matrice argileuse<br />

Al


187 CHAPITRE 5<br />

(a) (b)<br />

Fig. 5.19 : (a) Carte de minéraux <strong>et</strong> (b) <strong>du</strong> Cu 2+ acquises en microLIBS pour l’échantillon<br />

EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ . La légende de la carte est identique à celle utilisée pour la<br />

figure 5.16. C<strong>et</strong>te carte correspond au profil noté B (cf. § 3.2.2)<br />

3 Résultats<br />

Direction de <strong>diffusion</strong><br />

Log [Cu]/[Cu]max<br />

3. 1 Relation locale entre distribution <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> minéralogie<br />

Deux cartographies couplées <strong>des</strong> minéraux <strong>et</strong> <strong>du</strong> Cu ont été réalisées en microsonde<br />

électronique (Fig. 5.20 : Carte A : 33×333 pixels avec 3 µm/pixels, Fig. 5.21 Carte B :<br />

200×100 pixels avec 2 µm/pixels). A partir de ces cartographies, plusieurs relations locales<br />

minéralogie / distribution <strong>du</strong> Cu 2+ peuvent être établies :<br />

500 µm<br />

Max Min<br />

(i) Les quartz <strong>et</strong> les carbonates présentent <strong>du</strong> Cu uniquement sur leur bor<strong>du</strong>re (Fig. 5.22,<br />

Fig. 5.23 <strong>et</strong> Fig. 5.24). En tenant compte de la portée latérale <strong>des</strong> émissions de Cu à 30<br />

keV de l’ordre de 10µm, le signal <strong>du</strong> Cu situé sur le contour <strong>des</strong> quartz <strong>et</strong> <strong>des</strong> carbonates<br />

résulte probablement <strong>du</strong> Cu contenu <strong>dans</strong> la matrice argileuse environnante (Fig. 5.24).


188 CHAPITRE 5<br />

(ii) Les phases pyriteuses possèdent <strong>des</strong> concentrations en Cu plus élevées que celles de la<br />

matrice argileuse environnante (Fig. 5.26). La concentration en Cu au niveau <strong>des</strong> pyrites<br />

présente une tendance à augmenter avec la distance à l’interface. Les pyrites les plus<br />

éloignées, <strong>et</strong> hors de la zone de <strong>diffusion</strong> (points d’analyse supplémentaires) présentent<br />

une concentration inférieure à 100 ppm. Un processus de sorption <strong>du</strong> Cu sur la pyrite<br />

pourrait expliquer l’évolution <strong>des</strong> concentrations en Cu.<br />

(iii) Des zones de quelques µm² sans signification minéralogique <strong>et</strong> localisées à l’interface<br />

solution-échantillon montrent également <strong>des</strong> concentrations en Cu relativement élevées<br />

(jusqu’à 5% massique) (Fig. 5.25). Une possible précipitation <strong>du</strong> Cu est envisageable<br />

pour expliquer ces valeurs. Ces zones peuvent également provenir d’un eff<strong>et</strong> 3D, la<br />

portée <strong>des</strong> rayons X émis par le Cu étant supérieure à celle <strong>des</strong> BSE (Cu ≈10µm,<br />

BSE≈1-2µm), de la pyrite sous-jacente à la surface d’analyse BSE pourrait être détectée<br />

par cartographie élémentaire <strong>du</strong> Cu.<br />

(a) (b)<br />

Direction de <strong>diffusion</strong><br />

log [Cu] (ppm)<br />

10000<br />

Fig. 5.20 : Carte A : cartographies couplées <strong>des</strong> (a) minéraux <strong>et</strong> (b) de la distribution <strong>du</strong> Cu<br />

(200×100 pixels ; 2 µm/pixel) acquises à partir d’analyses en microsonde électronique pour<br />

l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>et</strong> imprégnation par la résine MMA. Les<br />

rectangles rouges représentent <strong>des</strong> régions d’intérêt visualisées sur les figures 5.22, 5.23 <strong>et</strong><br />

1000<br />


189 CHAPITRE 5<br />

(a)<br />

(b)<br />

Fig. 5.21 : Carte B : cartographies couplées (a) <strong>des</strong> minéraux <strong>et</strong> (b) de la distribution <strong>du</strong> Cu<br />

(33×333 pixels ; 3µm/pixel) acquises à partir d’analyses en microsonde électronique pour<br />

l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>et</strong> imprégnation par la résine MMA. La<br />

légende de la carte (b) est identique à celle de la figure 5.20b.<br />

30 µm<br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 5.22 : Zone 1 : comparaison <strong>des</strong> cartes (a) minérales, (b) <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> (c) de l’image MEB en<br />

mode BSE d’une région d’intérêt autour d’un quartz (Q) inclus <strong>dans</strong> la matrice argileuse (MA)<br />

(zone A Fig. 5.19). (60×70 µm²). Le trait rouge représente la position <strong>du</strong> profil de<br />

concentration en Cu présenté sur la figure 5.24.<br />

25µm<br />

Direction de <strong>diffusion</strong><br />

(a) (b) (c)<br />

Fig. 5.23 : Zone 2 : comparaison <strong>des</strong> cartes (a) minérale, (b) <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> (c) de l’image MEB en<br />

mode BSE au niveau d’un carbonate (50×30 µm²) (Zone B Fig. 5.19). Le trait rouge<br />

représente la position <strong>du</strong> profil de concentration en Cu présenté sur la figure 5.24.<br />

C<br />

Q<br />

MA<br />

MA


190 CHAPITRE 5<br />

concentration en Cu (ppm)<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

MA<br />

(a) (b)<br />

Fig. 2.24 : Profils de concentration en Cu traversant (a) un quartz <strong>et</strong> (b) un carbonate. La<br />

décroissance <strong>du</strong> Cu de la matrice argileuse (MA) vers le quartz est progressive. C<strong>et</strong>te<br />

décroissance ayant une portée de l’ordre de 10µm (flèches sur les graphique), elle est<br />

probablement associée à la portée latérale <strong>des</strong> émissions de rayons X <strong>du</strong> Cu lors de l’analyse<br />

(cf. § 2.1.2).<br />

Portée latéral<br />

<strong>des</strong> émissions<br />

RX <strong>du</strong> Cu<br />

QUARTZ MA<br />

0 10 20 30 40<br />

distance (µm)<br />

(a) (b)<br />

Fig. 5.25 : Zone 3 : comparaison de (a) la carte <strong>du</strong> Cu avec (b) l’image MEB en mode BSE à<br />

l’interface argilite/MMA (44× 26µm²) <strong>et</strong> mise en évidence de zone riche en Cu sans<br />

1250<br />

1000<br />

explication significative sur l’image MEB en mode BSE.<br />

Q<br />

750<br />

500<br />

250<br />

0<br />

MA CARBONATE MA<br />

0 10 20 30 40<br />

distance (µm)<br />

MA<br />

Résine<br />

10 µm


191 CHAPITRE 5<br />

7500 (680) ppm<br />

12400 (780) ppm<br />

(b)<br />

(a)<br />

850 (176) ppm<br />

1900 (168) ppm<br />

Fig. 5. 26 : Concentrations en Cu mesurées à l’intérieur <strong>des</strong> pyrites pour la carte A (a) <strong>et</strong> B (b)<br />

de l’échantillon EST 26059. Les valeurs entre parenthèses correspondent aux concentrations<br />

en Cu mesurées <strong>dans</strong> la matrice argileuse environnant les pyrites.<br />

15400 (2800) ppm<br />

14500 (2940) ppm<br />

6600 (1560) ppm<br />

log [Cu] (ppm)<br />

2000 (257) ppm<br />

700 (90) ppm 3500 (374) ppm 5800 (1160) ppm<br />

La comparaison <strong>des</strong> cartes minéralogiques avec la distribution <strong>du</strong> Cu, obtenues en<br />

microLIBS est contrainte par l’imprécision de la position exacte <strong>des</strong> minéraux, principalement<br />

liée à une résolution inférieure à celle de la microsonde électronique <strong>et</strong> à la présence d’artefact<br />

analytique (Fig. 5.27). Néanmoins, on observe que les grains de carbonates <strong>et</strong> quartz sont<br />

toujours associés à une plus faible concentration en Cu, mais contrairement à la microsonde<br />

ceux-ci présentent <strong>des</strong> concentrations non nulles (Fig. 5.28). En microLIBS, le Cu 2+ est<br />

présent en phase aqueuse, lors de la découpe <strong>et</strong> <strong>du</strong> polissage celui-ci peut être étalé sur la<br />

surface analysée. Ce phénomène pourrait également expliquer l’aspect bruité <strong>des</strong> cartes <strong>du</strong> Cu<br />

1000<br />

1000<br />


192 CHAPITRE 5<br />

par rapport aux autres éléments (Fig. 5.6). Les pyrites montrent <strong>des</strong> concentrations en Cu plus<br />

élevées que la matrice argileuse. Comme pour la microsonde électronique, on mesure<br />

également une diminution <strong>des</strong> concentrations en Cu <strong>dans</strong> les pyrites avec la distance à<br />

l’interface.<br />

Sous segmentation en<br />

quartz <strong>et</strong> carbonates<br />

(a)<br />

Déstructuration de<br />

l’échantillon à l’interface<br />

solution-solide<br />

(b)<br />

[Cu]/[Cu]max (échelle log)<br />

Fig. 5.27 : Comparaison de (a) la carte minérale <strong>et</strong> de (b) la distribution <strong>du</strong> Cu acquises en<br />

microLIBS pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ au bord de l’échantillon en<br />

contact de la solution. On note la sous-segmentation <strong>des</strong> carbonates <strong>et</strong> <strong>des</strong> quartz avec une<br />

déstructuration importante <strong>du</strong> bord de l’échantillon (rectangle rouge). Les concentrations les<br />

plus fortes en Cu sont associées aux phases pyriteuses. Le rectangle noir représente une région<br />

d’intérêt visualisée sur la figure 5.28.<br />

Max Min<br />

500 µm


193 CHAPITRE 5<br />

(a) (b)<br />

Fig. 5.28 : Comparaison de (a) la carte minérale <strong>et</strong> de (b) la distribution <strong>du</strong> Cu acquises en<br />

microLIBS pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ pour la région d’intérêt<br />

identifiée sur la figure 5.27. Les quartz <strong>et</strong> les carbonates présentent les concentrations en Cu<br />

les plus faibles, <strong>et</strong> les pyrites les plus fortes.<br />

3.2 Interprétations <strong>des</strong> profils de <strong>diffusion</strong><br />

3.2.1 Equations relatives à l’in-<strong>diffusion</strong><br />

Une solution analytique 1D établie par Shackelford (1991) a été utilisée pour analyser les<br />

profils de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu. C<strong>et</strong>te solution considère un terme source décroissant pour un<br />

milieu semi infini:<br />

250 µm<br />

Ci (x≤0, t=0) = C0 Ci (x>0, t=0) = 0<br />

∂ Ci (x=0, t>0)/ ∂t = -(De /Hf ) ∂ Ci (x=0, t>0)/ ∂x [5.9]<br />

Ci (x=∞, t>0) = 0<br />

où x est défini comme la direction de <strong>diffusion</strong> en accord avec la figure 5.29. A partir de ces<br />

conditions, le profil de traceur <strong>dans</strong> l’échantillon est décrit par l’équation<br />

suivante (Shackelford, 1991):<br />

C ⎡ ⎤ ⎛<br />

⎞<br />

i(<br />

x,<br />

t)<br />

αx<br />

Deα<br />

= ⎢ + ⎥ × ⎜<br />

x Deαt<br />

exp t erfc + ⎟<br />

2<br />

C ⎢ ⎥<br />

⎜<br />

⎟<br />

0 ⎣<br />

H f H f ⎦ ⎝ 2 D H<br />

<strong>et</strong><br />

/ α f ⎠<br />

[5.10]<br />

avec C0 la concentration initiale <strong>dans</strong> le réservoir, Ci (x,t) la concentration en traceur <strong>dans</strong> la<br />

solution porale à la distance x <strong>et</strong> au temps t, Hf la profondeur <strong>du</strong> réservoir [L] <strong>et</strong> α = RΦ, α<br />

est définit comme le facteur de capacité [-] (Van Loon <strong>et</strong> al., 2005). La profondeur Hf est<br />

calculée par le rapport surface de l’échantillon en contact avec le réservoir sur le volume <strong>du</strong><br />

réservoir V [L 3 ] (Fig. 5.29).


194 CHAPITRE 5<br />

Fig. 5.29 : Vue schématique de l’expérience de <strong>diffusion</strong> pour une méthode avec un réservoir<br />

dont la concentration décroît d’après Shackelford (1991).<br />

La masse de traceur présent <strong>dans</strong> la roche M (x,t) correspond à la masse présente en solution<br />

Mw (x,t) <strong>et</strong> à celle fixée sur la phase solide Ms (x,t):<br />

w<br />

s<br />

( φ + ( 1−φ<br />

) ⋅ K )<br />

M (x, t) = M (x, t) + M (x, t) = C (x, t) × V × ρ ⋅<br />

i t<br />

d [5.11]<br />

où Vt est le volume d’argilite considéré [L 3 ]. C<strong>et</strong>te relation est valide seulement si la sorption<br />

<strong>du</strong> traceur sur le solide suit une isotherme d’absorption linéaire avec un équilibre local<br />

instantané. En combinant les équations 5.10 <strong>et</strong> 5.11 on obtient l’évolution de la masse de<br />

traceur <strong>dans</strong> la roche:<br />

Réservoir de<br />

traceur<br />

C 0, V<br />

⎡ αx<br />

D ⎤ ⎛<br />

eα<br />

( ( ) ) ⎢ ⎥ × ⎜<br />

x<br />

M ( x,<br />

t)<br />

= C × Vt<br />

× φ + 1−φ<br />

⋅ ρ ⋅ Kd<br />

× exp + t erfc +<br />

2<br />

⎢ ⎥<br />

⎜<br />

⎣<br />

H f H f ⎦ ⎝ 2 D<strong>et</strong><br />

/ α<br />

D ⎞<br />

eαt<br />

⎟<br />

H ⎟<br />

f ⎠<br />

0 [5.12]<br />

L’expression <strong>du</strong> profil peut être exprimée à partir de la masse de traceur <strong>dans</strong> l’échantillon à<br />

l’interface solide-solution M (0, t) :<br />

Roche<br />

H f L<br />

⎛<br />

⎞<br />

⎜<br />

x Deαt<br />

erfc + ⎟<br />

M ( x,<br />

t)<br />

⎡ α x ⎤ ⎜<br />

⎟<br />

×<br />

⎝ 2 D<strong>et</strong><br />

/ α H f<br />

= exp<br />

⎠<br />

⎢ ⎥<br />

M ( 0,<br />

t)<br />

⎢⎣<br />

H f ⎥⎦<br />

⎛ D ⎞<br />

⎜ eαt<br />

erfc ⎟<br />

⎜ ⎟<br />

⎝<br />

H f ⎠<br />

[5.13]<br />

Le profil de <strong>diffusion</strong> exprimé sous la forme M(x,t)/M(0,t) ne nécessite pas de connaître les<br />

valeurs de M(x,t), ce qui est compatible avec l’analyse semi-quantitative <strong>des</strong> concentrations<br />

en Cu pour l’analyse microLIBS. La variation de concentration <strong>dans</strong> le réservoir au cours <strong>du</strong><br />

temps est obtenue en m<strong>et</strong>tant x = 0 <strong>dans</strong> l’équation 5.10 :<br />

x


195 CHAPITRE 5<br />

⎡ D ⎤ ⎛ ⎞<br />

eα<br />

D<br />

⎥ × ⎜ eαt<br />

C = ⎢<br />

⎟<br />

r ( t)<br />

C0<br />

exp t erfc<br />

2<br />

⎢ ⎥<br />

⎜ ⎟ [5.14]<br />

⎣ H f ⎦ ⎝<br />

H f ⎠<br />

Avec Cr(t) la concentration en traceur <strong>dans</strong> le réservoir source. La forme de c<strong>et</strong>te équation<br />

montre que la décroissance en traceur dépend uniquement <strong>du</strong> couple De×α.<br />

3.2.2 Sensibilité <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> α<br />

L’expression mathématique <strong>du</strong> rapport M(x,t) / M(0,t) (eq. 5.13) montre une<br />

indépendance <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> α contrairement à l’expression de la décroissance <strong>dans</strong> le<br />

réservoir (eq. 5.14). Cependant c<strong>et</strong>te expression semble indiquer une dépendance forte <strong>des</strong><br />

paramètres De <strong>et</strong> α. Pour savoir si l’on pourra identifier séparément De <strong>et</strong> α, nous avons<br />

réalisé une étude de la sensibilité <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> α (eq. 5.13) a partir d’un critère de<br />

moindres carré. Ce critère est défini par la fonction FO:<br />

FO<br />

∑<br />

= L<br />

( M ( x,<br />

t)<br />

− M ( x,<br />

t)<br />

)<br />

1<br />

M<br />

1<br />

2<br />

( x,<br />

t)<br />

2<br />

[5.14]<br />

avec M1(x,t) / M(0,t) <strong>et</strong> M2(x,t) / M(0,t) calculées respectivement pour les paramètres De1, α1<br />

<strong>et</strong> De2 α2. C<strong>et</strong>te fonction est définie comme la fonction objective (c. à d. la fonction à<br />

minimiser) pour la résolution <strong>des</strong> problèmes inverses (Sun, 1994). La sensibilité <strong>des</strong><br />

paramètres est définie par la dérivée de FO vis-à-vis <strong>des</strong> paramètres variables. Pour illustrer<br />

c<strong>et</strong>te approche <strong>et</strong> estimer la sensibilité <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> α, FO a été calculée pour De1 =<br />

5×10 -10 m²/s <strong>et</strong> α1 = 100000 <strong>et</strong> diverses valeurs de De2 <strong>et</strong> α2. Sa représentation 2D montre<br />

qu’une unique solution satisfait FO = 0, cependant une solution acceptable (FO≈0) est<br />

obtenue lorsque De1/α1 = De2/α2 ou De1/α1 = Da1 (Fig. 5.30). L’équation 5.13 montre ainsi une<br />

dépendance fortes <strong>des</strong> paramètres De <strong>et</strong> α, mais il reste possible de séparer De <strong>et</strong> α. A présent<br />

il convient de savoir <strong>dans</strong> quelle mesure c<strong>et</strong>te séparation sera effective.<br />

D’un point de vue général, l’ajustement d’un profil expérimental par une solution<br />

analytique consiste à minimiser la fonction FO (Sun, 1994). Une large variété d’algorithmes<br />

de minimisation existe <strong>dans</strong> la littérature selon la complexité <strong>du</strong> problème. A partir d’une<br />

minimisation par un algorithme de type Gauss-Newton (sous Excel®), la solution exacte (De<br />

= 5×10 -10 m²/s <strong>et</strong> α = 100000) est trouvée seulement si chaque valeur <strong>du</strong> profil présente une


196 CHAPITRE 5<br />

déviation de moins de 0,0001 %. Au-delà de 0,0001 %, il est uniquement possible d’obtenir<br />

une solution de type De/α = Da. En considérant logiquement une erreur expérimentale<br />

supérieure à 0,0001 % sur chaque point d’analyse, l’ajustement <strong>des</strong> profils microLIBS <strong>et</strong><br />

microsonde par l’équation 5.13 perm<strong>et</strong>tra uniquement d’obtenir un Da. A partir de<br />

l’ajustement analytique de la concentration <strong>dans</strong> le réservoir, les paramètres De <strong>et</strong> α pourront<br />

cependant être dissociés.<br />

α<br />

Fig. 5.30 : Evolution de la fonction FO (eq. 5.14) en fonction de De2 <strong>et</strong> α2 pour De1= 5×10 -<br />

10 <strong>et</strong> α1=100000). La ligne pointillée en blanc représente les coordonnées De1/α1=De2/α2.<br />

3.2.3 La méthode Time Domain Diffusion<br />

La méthode Time Domain Diffusion (cf. chapitre 3) a fait l’obj<strong>et</strong> d’étude afin de pouvoir<br />

interpréter les expériences d’in-<strong>diffusion</strong> analysées à partir de cartographies élémentaires par<br />

une approche de modélisation inverse. Néanmoins, à ce jour, celle-ci ne peut être utilisée <strong>dans</strong><br />

ce but.<br />

Interprétant une expérience d’out-<strong>diffusion</strong> avec une carte de <strong>porosité</strong> calculée par<br />

autoradiographie, Sardini <strong>et</strong> al. (2007) combinent la méthode TDD avec une procé<strong>du</strong>re<br />

d’inversion afin d’identifier les paramètres de <strong>diffusion</strong> de différents ensembles poreux. La<br />

courbe de restitution en traceur est alors utilisée comme donnée à ajuster. Pour pouvoir<br />

repro<strong>du</strong>ire c<strong>et</strong>te approche aux cartes de traceurs obtenues par in-<strong>diffusion</strong>, la méthode TDD<br />

doit considérer :<br />

D e (×1.10 -11 m²/s)<br />

Log (FO)<br />

3


197 CHAPITRE 5<br />

- l’inversion de la distribution spatiale <strong>des</strong> concentrations en traceur, ce qui nécessite<br />

l’implémentation de l’algorithme d’inversion pour <strong>des</strong> données spatiales.<br />

- l’inversion couplée de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> locaux (la <strong>porosité</strong> ne<br />

pouvant être acquise par la méthode d’autoradiographie).<br />

- la décroissance de la concentration en traceur <strong>dans</strong> le réservoir (§ 3.3.1).<br />

Une partie de ces éléments ont été examinés <strong>et</strong> mis en œuvre au cours de ce travail de thèse<br />

(inversion d’une carte de traceur, identification couplées de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> coefficients de<br />

<strong>diffusion</strong>). Ces développements sont présentés en annexe (annexe 5). Cependant, nous<br />

n’avons pas pu repro<strong>du</strong>ire une décroissance <strong>du</strong> réservoir jusqu’à l’équilibre (cf. section 3.<br />

3.3.1) à partir de la méthode d’injection de particules à l’interface solide/solution (cf. chapitre<br />

3). De ce fait, l’inversion par la méthode TDD reste non applicable <strong>dans</strong> l’objectif<br />

d’interpréter une expérience d’in-<strong>diffusion</strong>. A partir de la géométrie exacte <strong>du</strong> système<br />

échantillon / réservoir, il serait possible de tenir compte de la décroissance de la concentration<br />

<strong>dans</strong> le réservoir, cependant les ressources informatiques nécessaires sont importantes car la<br />

taille <strong>du</strong> réservoir est très largement supérieure à celle de l’échantillon. Dans un objectif<br />

d’inversion, qui nécessite plusieurs calculs directs pour différents paramètres, c<strong>et</strong>te approche<br />

apparaît non réalisable. Toutefois, les développements réalisés sont utilisables pour une<br />

décroissance nulle ou modérée de la concentration en traceur <strong>dans</strong> le réservoir. Nous<br />

poursuivront nos efforts pour pouvoir acquérir les paramètres de <strong>diffusion</strong> par inversion liés à<br />

une expérience d’in-<strong>diffusion</strong> analysée par cartographie élémentaire.<br />

3.3 Détermination <strong>des</strong> paramètres de transport<br />

3.3.1 Evolution de la concentration en traceur <strong>dans</strong> le réservoir<br />

L’évolution de la concentration en Cu 2+ <strong>dans</strong> le réservoir est similaire pour les<br />

échantillons C2-1a <strong>et</strong> C2-1b (Fig. 5.31). Celle-ci présente une rapide décroissance de la<br />

concentration suivie d’une décroissance lente après 10 jours de contact. Les paramètres De ×<br />

α ont été obtenus à partir de l’équation 5.15: C2-1a : De × α= 2,58×10 -6 m²/s <strong>et</strong> C2-1b : De ×<br />

α = 2,01×10 -6 m²/s. La limite de détection étant atteinte après plus de 10 jours de contact, la<br />

solution analytique ne perm<strong>et</strong> pas de repro<strong>du</strong>ire parfaitement le comportement de<br />

décroissance pour les temps les plus longs (Fig. 5.31).


198 CHAPITRE 5<br />

C(t) (ppb)<br />

C(t) (ppb)<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Temps temps (j) (j)<br />

A2-1-a C2-1a<br />

A2-1-b C2-1b<br />

fit A2-1-a C2-1a<br />

fit A2-1-b C2-1b<br />

Fig. 5.31: Evolution de la concentration en Cu 2+ <strong>dans</strong> le réservoir avec les ajustements<br />

analytiques par l’équation 5.15.<br />

3.3.2 Profils de Cu acquis en microLIBS<br />

Les 3 profils (A, B <strong>et</strong> C) de Cu obtenus en microLIBS sont présentés sous la forme<br />

M(x)/M(0) (Fig. 5.32). Les profils A <strong>et</strong> C montrent une excellente repro<strong>du</strong>ctibilité alors que le<br />

profil B présente une forme atypique en début de profil liée à une déstructuration importante<br />

<strong>du</strong> bord de l’échantillon (Fig. 5.19). Cependant, en recalculant le profil B (sous la forme<br />

M(x)/M(0)) à partir d’une valeur M(0) identique aux profils A <strong>et</strong> C, celui-ci montre un<br />

comportement identique au delà de la zone déstructurée (Fig. 5.32b). Du fait de leur<br />

excellente repro<strong>du</strong>ctibilité, un seul <strong>des</strong> 3 profils sera donc analysé au cours de c<strong>et</strong>te étude, le<br />

profil A. Les profils montrent une teneur asymptotique en Cu avec la profondeur (= 10% <strong>du</strong><br />

M(x)/M(0)), celle-ci correspond au Cu structural présent <strong>dans</strong> l’argilite. C<strong>et</strong>te valeur a été<br />

soustraite à l’ensemble <strong>des</strong> points analysés pour uniquement quantifier le Cu intro<strong>du</strong>it par in-<br />

<strong>diffusion</strong>.<br />

Limite de détection


199 CHAPITRE 5<br />

M/M0 [-]<br />

Solution Echantillon<br />

Solution Echantillon<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

profil 1<br />

profil 2<br />

profil 3<br />

0 0,5 1 1,5 2 2,5<br />

M/M0<br />

1,2<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0 0,25 0,5 0,75 1<br />

distance (mm)<br />

distance (mm)<br />

Distance (mm) Distance (mm)<br />

profil 1<br />

profil 2<br />

profil 3<br />

Fig. 5.32: (a) Evolution relative de la concentration en Cu 2+ en fonction de la profondeur pour<br />

l’échantillon EST 26059 après in-<strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ . (b) Comparaison <strong>des</strong> 3 profils après<br />

correction <strong>du</strong> profil C (visualisée pour le premier millimètre). Les traits pointillés représentent<br />

l’interface solide-solution.<br />

L’ajustement <strong>du</strong> profil A par l’équation 5.13 a été réalisé en conservant une masse totale<br />

en Cu identique entre profil expérimental <strong>et</strong> profil analytique (c. à d. l’intégrale <strong>du</strong> profil<br />

expérimental = l’intégrale <strong>du</strong> profil simulé). La condition de respect de bilan de masse est<br />

proposée par Van Loon and Eikenberg (2005) afin d’obtenir une signification <strong>des</strong> propriétés<br />

de <strong>diffusion</strong> la plus cohérente possible par rapport à la masse de traceur. A partir de c<strong>et</strong>te<br />

condition, un Da = 3,012×10 -14 m²/s est obtenu. Les paramètres De = 2,46×10 -10 m²/s <strong>et</strong> α =<br />

8169 avec Kd = 3533 mg/L sont dé<strong>du</strong>its à partir de la décroissance <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>dans</strong> le réservoir.<br />

La <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>dans</strong> l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien n’ayant pas été précédemment<br />

caractérisé, il est difficile d’évaluer ces paramètres. Morton <strong>et</strong> al., (2001) indiquent cependant<br />

un comportement de sorption <strong>du</strong> Cu proche de celui <strong>du</strong> Pb, Co <strong>et</strong> Cd. Un coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong> effectif De = 2,5×10 -10 m²/s <strong>et</strong> un facteur de capacité α = 8950 sont obtenus pour le<br />

Pb, ce qui est cohérent avec nos résultats (ANDRA, 2005a).<br />

Avec un unique coefficient de <strong>diffusion</strong>, l’ajustement <strong>des</strong> points expérimentaux par la solution<br />

analytique n’est pas optimal, notamment pour les 100 premiers microns <strong>du</strong> profil (Fig. 5.33).<br />

A titre d’essai, nous avons décomposé le profil de <strong>diffusion</strong> en plusieurs comportements<br />

diffusifs, chacun associés à une masse de Cu diffusant en « parallèle ». Un ajustement quasi<br />

exact <strong>du</strong> profil est obtenu pour 3 composantes (Fig. 5.34). Les propriétés de <strong>diffusion</strong><br />

suivantes ont été obtenues:<br />

A<br />

B<br />

A<br />

C<br />

(a) (b)<br />

A<br />

B<br />

A<br />

C


200 CHAPITRE 5<br />

(1): Da = 8,48×10 -17 m²/s %Cu = 6<br />

(2): Da = 1,58×10 -14 m²/s %Cu = 58<br />

(3): Da = 6,53×10 -14 m²/s %Cu = 35<br />

avec %Cu représentant la proportion relative de Cu associée à chaque comportement. On<br />

observe que 6% de la masse de Cu est liée à un comportement diffusif lent perm<strong>et</strong>tant<br />

d’expliquer le comportement <strong>du</strong> début <strong>du</strong> profil. Ce comportement peut être dû (i) à une<br />

cinétique de sorption, (ii) à une évolution <strong>du</strong> Kd avec la concentration en Cu en solution (cf.<br />

section 1.1), (iii) à l’artefact de mesure <strong>du</strong> Cu avec le Ca <strong>et</strong> Al (cf. section 2.2.2) <strong>et</strong> (iv) la<br />

déstructuration <strong>du</strong> bord <strong>des</strong> échantillons (cf. section 2.2.2). La majorité <strong>du</strong> Cu (58 %) présente<br />

un comportement proche <strong>du</strong> comportement moyen. Le comportement de <strong>diffusion</strong> le plus<br />

rapide concerne 35 % <strong>du</strong> Cu <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de décrire le profil pour les profondeurs les plus<br />

éloignées de la surface solution / échantillon.<br />

M/M0 [-]<br />

M/M0<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0 400 800 1200 1600 2000<br />

distance (µm)<br />

profil expérimental<br />

ajustement analytique<br />

Fig. 5.33 : Ajustement analytique <strong>du</strong> profil de Cu obtenu en microLIBS avec l’eq. 5.13.<br />

M/M0 [-]<br />

M/M0<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

Distance (µm)<br />

profil expérimental<br />

somme <strong>des</strong> 3 fits indivi<strong>du</strong>els<br />

fit (1)<br />

fit (2)<br />

fit (3)<br />

0 400 800 1200 1600 2000<br />

distance (µm)<br />

Distance (µm)<br />

Fig. 5.34 : Tentatives d’ajustements analytiques <strong>du</strong> profil de Cu obtenus en microLIBS par un<br />

triple comportement <strong>du</strong> Cu diffusant en « parallèle », régi par l’eq. 5.13.


201 CHAPITRE 5<br />

3.3.3 Profils de Cu acquis en microsonde électronique<br />

Les 2 profils M(x) de Cu obtenus à partir <strong>des</strong> cartes A <strong>et</strong> B sont pratiquement<br />

superposables (Fig. 5.35). Afin de comparer les profils acquis en microLIBS <strong>et</strong> microsonde<br />

électronique, les fortes concentrations en Cu localisées prés de l’interface solide / liquide<br />

(pyrite <strong>et</strong> possibles précipitations prés de l’interface) n’ont pas été prises en compte. La figure<br />

5.36 montre que ces zones représentent la moitié de la masse <strong>du</strong> Cu prés de l’interface, ce qui<br />

pourrait influencer significativement les résultats d’ajustement analytique. Les profils A <strong>et</strong> B<br />

ont été fusionnés afin de conserver la résolution <strong>du</strong> profil A (2 µm/pixel) jusqu’à 150 µm <strong>et</strong> la<br />

profondeur d’investigation <strong>du</strong> profil B (1 mm).<br />

M(Cu) (%)<br />

0,5<br />

0,4<br />

0,3<br />

0,2<br />

0,1<br />

0<br />

Carte A<br />

Carte B<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

distance (µm)<br />

Fig. 5.35: Profils de Cu (cartes A <strong>et</strong> B) acquis à partir d’analyses microson<strong>des</strong> électroniques<br />

pour l’échantillon EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ <strong>et</strong> imprégnation par la résine MMA.<br />

M(Cu) (%)<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0 50 100 150<br />

distance (µm)<br />

avec pyrite<br />

sans pyrite<br />

Fig. 5.36 : Comparaison <strong>des</strong> profils de Cu calculés avec <strong>et</strong> sans tenir compte <strong>des</strong> zones riches<br />

en Cu (majoritairement <strong>des</strong> phases pyriteuses).


202 CHAPITRE 5<br />

Le coefficient de <strong>diffusion</strong> apparent dé<strong>du</strong>it de l’équation 5.13 est Da = 8,49×10 -16 m²/s (Fig.<br />

5.37). Un De = 4,42×10 -11 m²/s, α = 52158 <strong>et</strong> un coefficient de partage Kd = 22559 mg/L ont<br />

ensuite été calculés à partir de l’évolution <strong>des</strong> concentrations <strong>dans</strong> le réservoir. Ces<br />

paramètres de <strong>diffusion</strong> sont significativement différents de ceux obtenus en microLIBS. Le<br />

Kd est lui largement supérieur aux valeurs obtenues par expérience batch sur <strong>des</strong> minéraux<br />

argileux <strong>et</strong> argilite roche totale (Kd = 3000 - 4000 mL/g, Egirani <strong>et</strong> al., (2005) ; <strong>et</strong> Kd = 3000 -<br />

7000 mL/g argilite roche totale communication Florence Goutelard, réunion annuelle <strong>du</strong><br />

RTDC 3 FunMig). Pour comprendre ce résultat, nous avons calculé la masse de Cu présent<br />

<strong>dans</strong> l’échantillon à partir <strong>des</strong> analyses quantitatives en microsonde électronique. La<br />

concentration moyenne de Cu sur l’ensemble <strong>du</strong> profil est de 420 ppm pour le premier<br />

millimètre (au delà le Cu n’a pas été détecté en microsonde). Considérant une <strong>porosité</strong> de<br />

15%, une densité de l’argilite de 2,312 g/cm 3 <strong>et</strong> celle <strong>du</strong> MMA de 1,19 g/cm 3 , la densité de<br />

l’argilite imprégnée est 2,14 g/cm 3 . Pour un diamètre de 1,4 mm <strong>et</strong> une hauteur de 1000 µm,<br />

la masse d’argilite considérée est de 0,33 g. La masse totale de Cu présent <strong>dans</strong> l’échantillon<br />

est de 0,22 mg. A partir de la concentration à l’équilibre <strong>et</strong> de celle <strong>du</strong> Cu initialement présent<br />

<strong>dans</strong> le réservoir, 0,327 mg de Cu 2+ ont diffusé <strong>dans</strong> l’échantillon. Ainsi, 66% de la totalité <strong>du</strong><br />

Cuivre intro<strong>du</strong>it est analysé en microsonde électronique (56% sans tenir compte <strong>des</strong> zones<br />

riche en Cu à l’interface solution-solide). Lors de l’imprégnation MMA, le Cu présent mais<br />

non sorbé (précipité lors <strong>du</strong> séchage) est remis en solution. L’imprégnation étant de l’ordre<br />

d’une quinzaine de jours, plus un temps équivalent de polymérisation, le Cu est<br />

potentiellement ressorti de l’échantillon. Seule la partie la plus fortement sorbée n’a été pas<br />

remobilisée <strong>et</strong> est mesurée en microsonde électronique. Le profil de <strong>diffusion</strong> n’étant pas<br />

représentatif de l’expérience d’in-<strong>diffusion</strong>, l’approche d’ajustement analytique par plusieurs<br />

comportements de <strong>diffusion</strong> parallèles n’a pas été mise en œuvre pour le profil acquis en<br />

microsonde électronique.


203 CHAPITRE 5<br />

M/M0 [-]<br />

M / M0<br />

1<br />

0,8<br />

0,6<br />

0,4<br />

0,2<br />

0<br />

0 200 400 600 800 1000<br />

Distance (µm)<br />

profil expérimental<br />

ajustement analytique<br />

Fig. 5.38 : Ajustement analytiques <strong>du</strong> profil de Cu obtenu en microsonde électronique avec<br />

l’eq. 5.13.<br />

3.4 Détermination <strong>des</strong> paramètres de sorption<br />

La concentration en Cu <strong>dans</strong> le réservoir ayant atteint un palier d’équilibre (Fig. 5.31),<br />

l’expérience d’in-<strong>diffusion</strong> peut être interprétée comme une expérience de sorption (Wang <strong>et</strong><br />

al., 2002). Le coefficient de partage Kd <strong>dans</strong> l’argilite est dé<strong>du</strong>it de la masse en Cu à<br />

l’interface entre l’argilite <strong>et</strong> la solution Ma-s [M] <strong>et</strong> la concentration à l’équilibre <strong>dans</strong> le<br />

réservoir Ceq :<br />

K<br />

d<br />

S<br />

=<br />

C<br />

eq<br />

=<br />

( M − C ⋅φ<br />

⋅V<br />

)<br />

a−s<br />

eq<br />

C<br />

eq<br />

t<br />

/ M<br />

a<br />

[5.15]<br />

avec S la masse de Cu fixée sur le solide par unité de masse [M.M -1 ], Vt le volume d’argilite<br />

considéré [L 3 ], Ma la masse d’argilite associée au volume Vt [M], Ceq la concentration à<br />

l’équilibre <strong>dans</strong> le réservoir [M.L -3 ]. Pour la microLIBS, la concentration en Cu étant relative,<br />

la concentration réelle peut être obtenue à partir de la masse de Cu intro<strong>du</strong>ite <strong>dans</strong><br />

l’échantillon (en ne considérant aucune précipitation à l’interface solide-solution). Le volume<br />

d’argilite Vt est calculé à partir de la profondeur <strong>du</strong> profil <strong>et</strong> de la surface basale de<br />

l’échantillon d’argilite.<br />

Les valeurs de Kd ont été mesurées pour un volume croissant d’argilite jusqu’à 200 µm de<br />

profondeur (Fig. 3.39) Pour les premiers microns, le Kd est plus élevé que celui obtenu par<br />

<strong>diffusion</strong>, mais en moyenne on obtient une bonne corrélation entre les deux métho<strong>des</strong>. En ne<br />

considérant aucun phénomène de sorption sur les carbonates <strong>et</strong> les quartz <strong>et</strong> une fraction de<br />

matrice argileuse proche de 60%, on obtient un Kd de la matrice argileuse de 7500 mL/g, ce


204 CHAPITRE 5<br />

qui est compatible avec les Kd mesurés pour <strong>des</strong> phases pures telles que la montmorillonite<br />

(Kd = 3000 - 4000 mL/g, Egirani <strong>et</strong> al., (2005)). La même approche réalisée pour la<br />

microsonde électronique montre un Kd = 17000 mL/g à l’interface solution-solide, ce qui<br />

constitue <strong>des</strong> valeurs très élevée par rapport aux mesures réalisées en batch <strong>et</strong> confirme que<br />

l’obtention de profil de Cu 2+ après imprégnation est en l’état actuel non valide.<br />

Kd (ml/g)<br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

Kd rétention<br />

Kd <strong>diffusion</strong><br />

0 50 100<br />

Distance distance (µm)<br />

150 200<br />

Fig. 5.39 : Evolution <strong>du</strong> Kd avec la distance à l’interface calculée à partir <strong>du</strong> profil de Cu<br />

(acquis en microLIBS) cumulé sur la profondeur <strong>et</strong> de l’équation 5.15.<br />

4 Discussion<br />

4.1 Bilan sur la méthodologie développée<br />

4.1.1 In-<strong>diffusion</strong> analysée par microLIBS<br />

La cartographie élémentaire par microLIBS est actuellement une méthode en cours de<br />

développement pour les matériaux naturels. L’analyse couplée de cartographies élémentaires<br />

en concentrations traces <strong>et</strong> majeures constitue une avancée importante <strong>dans</strong> l’étude <strong>du</strong><br />

comportement diffusif <strong>des</strong> ions à l’échelle mésoscopique. La réalisation de cartes de minéraux<br />

par une approche de diagrammes ternaires à partir d’analyses microLIBS perm<strong>et</strong> d’envisager<br />

de nouvelles perspectives <strong>dans</strong> l’obtention de cartographies minérales.<br />

Toutefois, au cours de c<strong>et</strong>te étude, nous avons cependant montré plusieurs artefacts <strong>et</strong><br />

limites liés à son utilisation. La résolution utilisée en conditions d’analyse (5 µm) peut<br />

apparaître limitant pour cartographier finement les minéraux selon la granulométrie de<br />

l’échantillon étudié, notamment pour les échantillons provenant de la partie basale <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien. L’influence <strong>des</strong> fluctuations d’énergie <strong>du</strong> tir laser <strong>et</strong> de la planéité de


205 CHAPITRE 5<br />

l’échantillon devront également être investiguées <strong>dans</strong> l’objectif d’une cartographie minérale<br />

quantitative sur une zone pluri-millimétrique. En couplage avec l’analyse <strong>du</strong> Cu 2+ en solution<br />

<strong>et</strong> concentrations traces, différents problèmes ont été mis en évidence : (i) le manque<br />

d’éléments analysés qui ré<strong>du</strong>it les possibilités de différentiation <strong>des</strong> minéraux sur la carte<br />

minérale. Ce problème est toutefois en cours de résolution car le système microLIBS <strong>du</strong> LSRI<br />

disposera prochainement d’un spectromètre poly-chromatique équipé de détecteurs<br />

photomultiplicateurs. Ce système perm<strong>et</strong>tra d’analyser indivi<strong>du</strong>ellement plusieurs longueurs<br />

d’on<strong>des</strong> émises par le plasma <strong>et</strong> non une partie <strong>du</strong> spectre d’émission comme c’est le cas<br />

actuellement. A terme, d’une dizaine d’éléments seront analysés sans contrainte de gamme<br />

spectrale. (ii) Un artefact lié à l’Al <strong>et</strong> au Ca en présence de Cu a également été mis en<br />

évidence, celui-ci in<strong>du</strong>it <strong>des</strong> variations <strong>des</strong> teneurs minérales en fonction de la quantité de Cu<br />

<strong>et</strong> empêche la réalisation de corrélations minéralogie-distribution <strong>du</strong> Cu <strong>dans</strong> les zones<br />

proches de l’interface réservoir / échantillon. Ce problème devra donc nécessiter une attention<br />

particulière afin d’être résolu pour de futures expériences.<br />

Malgré <strong>des</strong> incertitu<strong>des</strong> liées à la cartographie minérale, la méthode de microLIBS constitue<br />

une <strong>des</strong> seules techniques perm<strong>et</strong>tant de fournir la distribution spatiale d’un ion non radioactif<br />

en solution pour <strong>des</strong> échantillons hydratés. La microLIBS ouvre un nouveau champ<br />

d’application <strong>dans</strong> l’étude de cations moyennement <strong>et</strong> fortement interagissants. La perspective<br />

d’une étude <strong>des</strong> anions sera également cruciale <strong>dans</strong> l’étude de leur comportement diffusif.<br />

L’acquisition de profils de traceur quantitatif en concentration devra également constituer un<br />

<strong>des</strong> axes de développement <strong>du</strong> microLIBS.<br />

4.1.2 In-<strong>diffusion</strong> analysée par microsonde électronique<br />

Pour la microsonde électronique, la réalisation de cartographies élémentaires en<br />

concentrations majeures, couplée à celle de concentrations traces constitue une avancée<br />

significative pour la méthode. En eff<strong>et</strong>, l’analyse en trace reste peu utilisée <strong>et</strong> localisée sur<br />

quelques points d’analyses. L’excellente résolution de la méthode perm<strong>et</strong> ainsi de réaliser <strong>des</strong><br />

cartographies fines de la distribution en traceur <strong>et</strong> en minéraux. Des corrélations entre la<br />

position <strong>des</strong> minéraux <strong>et</strong> la distribution <strong>du</strong> Cu peuvent ainsi être réalisées. Cependant, la<br />

microsonde électronique montre un inconvénient majeur pour l’analyse de profil de <strong>diffusion</strong><br />

qui est la perte <strong>des</strong> conditions de <strong>diffusion</strong>. En eff<strong>et</strong>, l’étude en microsonde électronique<br />

nécessite le séchage <strong>des</strong> échantillons puis leur imprégnation par une résine. Les profils de<br />

traceur acquis en microsonde sont ainsi significativement différents de ceux obtenus en


206 CHAPITRE 5<br />

microLIBS. Les ions présents en solution sont vraisemblablement remobilisés pendant<br />

l’imprégnation. Les profils de Cu obtenus sont probablement représentatifs <strong>des</strong> ions les plus<br />

fortement r<strong>et</strong>enus. Ce type d’expérience étant relativement inédite, il est difficile de trouver<br />

<strong>des</strong> comparaisons expliquant ce comportement. C<strong>et</strong>te approche reste néanmoins intéressante<br />

au niveau <strong>des</strong> relations entre les minéraux <strong>et</strong> les ions les plus fortement r<strong>et</strong>enus. Afin de<br />

mieux interpréter les résultats obtenus au cours de c<strong>et</strong>te étude, il conviendra d’identifier <strong>et</strong><br />

quantifier les processus liés à l’imprégnation (précipitation <strong>du</strong> Cu lors <strong>du</strong> séchage, désorption<br />

préférentielle …). C<strong>et</strong>te étape perm<strong>et</strong>tra de mieux contrôler l’imprégnation pour à terme<br />

quantifier les phénomènes de <strong>diffusion</strong> par c<strong>et</strong>te méthode.<br />

4.1.3 La méthode d’in-<strong>diffusion</strong><br />

Pour <strong>des</strong> traceurs moyennement interagissant, la technique d’in-<strong>diffusion</strong> perm<strong>et</strong> d’étudier<br />

le comportement diffusif d’un soluté sur les premiers millimètres d’un matériau. Combinée à<br />

la technique de microLIBS, elle offre ainsi de nouvelles possibilités <strong>dans</strong> l’étude <strong>des</strong><br />

propriétés de <strong>diffusion</strong>. Cependant une déstructuration <strong>et</strong> <strong>des</strong> décollements de l’argilite prés<br />

de l’interface avec la solution ont été mis en évidence avant <strong>et</strong> après l’imprégnation MMA. La<br />

masse de traceur étant majoritairement localisée prés de la surface, ce phénomène est<br />

problématique pour l’interprétation <strong>des</strong> données. Pour c<strong>et</strong>te étude les échantillons n’ont pas<br />

été mis en cellule, afin d’éviter leur déstructuration lors de leur extraction de la cellule de<br />

<strong>diffusion</strong> avant analyse de leur surface. En cellule de <strong>diffusion</strong>, les échantillons sont contraints<br />

latéralement par <strong>des</strong> parois en inox <strong>et</strong> au niveau <strong>des</strong> faces par <strong>des</strong> filtres en inox (Van Loon <strong>et</strong><br />

al., 2005 <strong>et</strong> Melkior <strong>et</strong> al., 2004 ). Ce système a initialement été développé pour l’expérience<br />

Through-<strong>diffusion</strong>. L’extraction de l’échantillon de la cellule sans le déstructurer reste donc<br />

particulièrement risquée par rapport à une expérience sans cellule. Dans un objectif de<br />

caractérisation <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> par in-<strong>diffusion</strong>, il conviendra d’optimiser la<br />

méthode afin de confiner entièrement les échantillons, ce qui évitera leur délitage, tout en<br />

conservant une extraction facile <strong>des</strong> échantillons. Les possibilités d’utiliser <strong>des</strong> cellules de<br />

<strong>diffusion</strong> à usage unique, qui peuvent être découpées, ou démontables, avec un compartiment<br />

échantillon indépendant <strong>du</strong> corps de la cellule pourront être étudiées.


207 CHAPITRE 5<br />

4.2 Phénoménologie à l’échelle mésoscopique<br />

En accord avec les résultats obtenus par autoradiographie, les grains de quartz <strong>et</strong> les<br />

carbonates sont inaccessibles au Cu 2+ . De plus, contrairement à la pyrite, aucun phénomène<br />

de rétention majeur n’a pu être observé à leurs interfaces. L’hypothèse utilisée pour les<br />

modélisations de <strong>diffusion</strong> à l’échelle mésoscopique, considérant les grains de quartz <strong>et</strong><br />

de carbonates comme <strong>des</strong> obstacles à contourner (cf. Chapitre 3) est de ce fait validée<br />

expérimentalement. Les résolutions <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de cartographie ne perm<strong>et</strong>tent pas de<br />

caractériser les interactions avec les grains de micrite (taille


208 CONCLUSIONS<br />

CO�CLUSIO�S ET PERSPECTIVES<br />

L’objectif de c<strong>et</strong>te thèse était de mieux comprendre les mécanismes de <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong><br />

ioniques <strong>dans</strong> les sédiments à dominante argileuse à l’échelle mésoscopique (∼ cm - µm). Dans ce but,<br />

ce mémoire présente une suite d’étu<strong>des</strong> sur les relations existant entre la minéralogie, la<br />

<strong>porosité</strong> <strong>et</strong> la <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> l’argilite <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien de Bure de l’échelle<br />

centimétrique à micrométrique. Chacun <strong>des</strong> cinq chapitres présentés aborde un aspect<br />

spécifique de ces relations <strong>et</strong> les questions posées par l’intégration <strong>des</strong> données acquises vers<br />

un modèle de transfert ionique à l’échelle de la formation sédimentaire.<br />

La première étude est entièrement consacrée à la minéralogie. Deux métho<strong>des</strong> de<br />

partitionnement d’images en niveaux de gris ont été développées <strong>dans</strong> l’objectif d’acquérir les<br />

distributions 2D <strong>et</strong> 3D <strong>des</strong> minéraux constituant l’argilite. Ces métho<strong>des</strong> ont été appliquées à<br />

la segmentation d’images de la microstructure de l’argilite de Bure obtenues en microscopie<br />

électronique à balayage en mode électrons rétrodiffusés (images 2D) <strong>et</strong> en microtomographie<br />

d’absorption de rayons X sur synchrotron (volume 3D). La méthode de segmentation par<br />

histogramme 2D combinée au filtre Nagao a permis d’identifier les minéraux carbonatés <strong>et</strong><br />

« lourds ». C<strong>et</strong>te méthode reste cependant insuffisante pour séparer quartz <strong>et</strong> matrice argileuse.<br />

La seconde méthode emploie l’algorithme de bassin versant appliqué à l’image de la variance.<br />

Celle-ci a spécifiquement été mise en œuvre pour identifier les quartz. A partir de l’utilisation<br />

couplée de ces deux métho<strong>des</strong> les distributions 2D <strong>et</strong> 3D <strong>des</strong> 4 principales familles de<br />

minéraux (carbonates, quartz, matrice argileuse <strong>et</strong> minéraux lourds) composant<br />

l’argilite de Bure ont été obtenues. Une anisotropie microstructurale de l’argilite de<br />

Bure a été mise en évidence par la quantification <strong>des</strong> distributions d’orientation <strong>et</strong> d’indice<br />

d’élongation <strong>des</strong> grains de carbonates <strong>et</strong> de quartz. C<strong>et</strong>te quantification a été réalisée en 2D<br />

sur <strong>des</strong> plans. Afin de définir plus précisément la morphologie <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de<br />

carbonates, une approche similaire pourra être réalisée en 3D. Ces nouvelles données pourront<br />

compléter le modèle d’organisation microstructurale de l’argilite à l’échelle mésoscopique. La<br />

distribution 3D <strong>des</strong> minéraux a uniquement été obtenue sur <strong>des</strong> p<strong>et</strong>its volumes (< mm 3 ) ce qui


209 CONCLUSIONS<br />

limite sa représentativité statistique. Le choix de la taille <strong>des</strong> volumes est cependant contraint<br />

par la déstructuration <strong>des</strong> échantillons lors <strong>du</strong> micro-carottage avant l’étude par<br />

microtomographie. Afin d’obtenir <strong>des</strong> volumes 3D plus grands, <strong>des</strong> efforts supplémentaires<br />

devront être réalisés pour minimiser la déstructuration <strong>des</strong> échantillons lors <strong>du</strong> prélèvement.<br />

Dans la première partie <strong>du</strong> second chapitre, la technique d’autoradiographie a tout d’abord été<br />

étudiée <strong>dans</strong> le but d’optimiser la visualisation <strong>des</strong> hétérogénéités de <strong>porosité</strong>. Les résultats<br />

obtenus montrent que l’utilisation de films 3 H-Hyperfilm couplée à l’imprégnation <strong>des</strong><br />

échantillons par la résine 3 H-MMA est la plus adaptée pour l’étude <strong>des</strong> matériaux finement<br />

divisés tels que l’argilite. Les développements réalisés au cours de c<strong>et</strong>te étude contribuent à<br />

l’amélioration de la méthode de cartographie de <strong>porosité</strong> par autoradiographie.<br />

Dans la deuxième partie, nous avons appliqué la technique d’autoradiographie pour un<br />

échantillon d’argilite de Bure. A partir de cartes de <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> de cartes de minéraux<br />

acquises pour une même surface d’étude, les relations minéralogie/<strong>porosité</strong> ont été<br />

investiguées à l’échelle de l’arrangement <strong>des</strong> grains minéraux. Celles-ci ont été réalisées par<br />

deux métho<strong>des</strong> (i) par comparaison directe <strong>des</strong> cartes de <strong>porosité</strong> / cartes minéraux <strong>et</strong> (ii) par<br />

une approche statistique <strong>des</strong> relations liant les teneurs en phases minérales <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong>. Les<br />

résultats obtenus montrent une relation linéaire entre la <strong>porosité</strong> locale <strong>et</strong> la fraction de<br />

matrice argileuse. Les cristaux de quartz <strong>et</strong> de carbonates (calcite, dolomite…) sont<br />

caractérisés par une <strong>porosité</strong> nulle <strong>et</strong> la matrice argileuse par une <strong>porosité</strong> spécifique<br />

légèrement supérieure à 20%. Les zones composées d’agrégats de pyrites peuvent être ou<br />

non poreuses. Une étude complémentaire portant sur l’occurrence <strong>des</strong> deux comportements en<br />

fonction de la structuration <strong>des</strong> agrégats est envisageable. Pour ce type d’approche, nous<br />

avons également mis en évidence une variation de la <strong>porosité</strong> spécifique de la matrice<br />

argileuse en fonction de la résolution utilisée pour la cartographie. La résolution d’acquisition<br />

<strong>des</strong> images MEB en mode BSE conditionne les teneurs mesurées en carbonates <strong>et</strong> en matrice<br />

argileuse. Afin de mieux quantifier la <strong>porosité</strong> spécifique de la matrice argileuse, <strong>des</strong><br />

cartographies minérales acquises au MEB en mode BSE peuvent être réalisées avec une<br />

résolution approchant la taille minimale <strong>des</strong> carbonates. Des appareils de type MEB FEG qui<br />

perm<strong>et</strong>tent d’atteindre de meilleures résolutions pourront être employés <strong>dans</strong> c<strong>et</strong> objectif.<br />

Dans le troisième chapitre, les résultats acquis <strong>dans</strong> les deux précédents sont inclus <strong>dans</strong> la<br />

première étape d’une intégration de la minéralogie <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong> vers les propriétés de<br />

<strong>diffusion</strong>. Pour cela, la méthode de modélisation de la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> Time Domain


210 CONCLUSIONS<br />

Diffusion a été utilisée avec succès. Celle-ci a tout d’abord fait l’obj<strong>et</strong> d’améliorations afin de<br />

calculer la <strong>diffusion</strong> d’espèces non intéragissantes à partir de la géométrie 2D <strong>et</strong> 3D de la<br />

microstructure. Les simulations réalisées se présentent sous forme d’expériences<br />

« numériques » d’in-<strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent d’évaluer les eff<strong>et</strong>s de la distribution spatiale <strong>et</strong><br />

de la morphologie <strong>des</strong> minéraux sur la <strong>diffusion</strong> macroscopique (∼mm). Les simulations<br />

considèrent (i) les quartz <strong>et</strong> les carbonates comme non poreux <strong>et</strong> (ii) la matrice argileuse<br />

représentée par une <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> un coefficient de <strong>diffusion</strong> unique <strong>et</strong> isotrope. Les résultats<br />

obtenus montrent que pour l’argilite de Bure, l’orientation préférentielle <strong>et</strong> la forme<br />

allongée <strong>des</strong> quartz <strong>et</strong> <strong>des</strong> carbonates in<strong>du</strong>isent une anisotropie de <strong>diffusion</strong> à l’échelle<br />

macroscopique. Cependant les résultats montrent une anisotropie inférieure à celle mesurée<br />

expérimentalement. Pour expliquer ces résultats, nous avons utilisé un concept d’organisation<br />

<strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> (défini par le facteur de géométrie) à deux niveaux (i) à intérieur<br />

de la matrice argileuse (∼ µm) caractérisé par l’arrangement <strong>des</strong> particules argileuses <strong>et</strong><br />

(ii) à l’échelle de l’arrangement <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates (∼mm).<br />

L’anisotropie de <strong>diffusion</strong> est la résultante de l’influence de ces deux niveaux d’organisation.<br />

A partir de modifications numériques <strong>des</strong> grains minéraux non argileux, nous avons<br />

également mis en évidence l’influence majeure de la teneur en grains sur la géométrie <strong>des</strong><br />

chemins de <strong>diffusion</strong>. Les perspectives de c<strong>et</strong>te étude sont de renouveler l’approche couplée<br />

acquisition de la géométrie 3D <strong>des</strong> minéraux/modélisation de <strong>diffusion</strong> pour divers<br />

échantillons <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien afin d’évaluer la variabilité <strong>des</strong> propriétés de <strong>diffusion</strong> à<br />

l’échelle mésoscopique.<br />

Afin de mieux appréhender les relations entre l’anisotropie observée macroscopiquement <strong>et</strong><br />

l’anisotropie effective aux deux échelles d’organisation, une perspective importante concerne<br />

l’algorithme TDD, qui pourrait intégrer un tenseur de <strong>diffusion</strong> anisotropique <strong>dans</strong> la matrice<br />

argileuse. Le calcul de l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> macroscopique pour différentes géométries<br />

d’organisation <strong>des</strong> grains <strong>et</strong> tenseurs d’anisotropie <strong>dans</strong> le domaine argileux perm<strong>et</strong>trait de<br />

mieux évaluer les mécanismes liés à l’anisotropie de <strong>diffusion</strong>.<br />

Le quatrième chapitre traite <strong>des</strong> relations hétérogénéités structurales, <strong>porosité</strong> <strong>et</strong><br />

minéralogie pour une échelle de caractérisation comprise entre le décimètre <strong>et</strong> le micron. Ce<br />

chapitre a pour objectif de relier les résultats obtenus à l’échelle mésoscopique à ceux réalisés<br />

aux échelles supérieures. Les résultats obtenus montrent le rôle clé de la fraction carbonatée<br />

<strong>dans</strong> la taille <strong>des</strong> hétérogénéités structurales. A l’échelle de l’échantillon, la teneur en


211 CONCLUSIONS<br />

carbonates (anti corrélée à celle de l’argile) contrôle également la <strong>porosité</strong> <strong>des</strong> échantillons <strong>et</strong><br />

leurs propriétés d’échange. De fait, il est admis que la teneur en carbonates influence les<br />

propriétés de transfert <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> de l’échelle centimétrique à décimétrique. Les échantillons<br />

de la partie sommitale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien montrent <strong>des</strong> hétérogénéités structurales plus<br />

importantes que ceux de la partie basale. Des étu<strong>des</strong> supplémentaires devront déterminer<br />

l’occurrence de ces hétérogénéités. Au vu <strong>des</strong> résultats obtenus il apparaît important de<br />

caractériser les hétérogénéités structurales de ces échantillons avant de réaliser <strong>des</strong><br />

expériences de <strong>diffusion</strong> à l’échelle centimétrique car pour certains d’entre eux le Volume<br />

Elémentaire Représentatif n’est pas atteint.<br />

Pour les échantillons de la partie basale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien, leur relative homogénéité de<br />

l’échelle centimétrique à décimétrique valide le modèle de <strong>diffusion</strong> développé à l’échelle<br />

mésoscopique (organisation à deux niveaux). Afin d’étudier la variabilité de l’organisation<br />

minérale à l’échelle mésoscopique, la morphologie <strong>et</strong> la granulométrie <strong>des</strong> grains ont été<br />

quantifiées à partir de cartes de minéraux. Les résultats obtenus montrent une excellente<br />

repro<strong>du</strong>ctibilité <strong>des</strong> paramètres morphologiques <strong>et</strong> granulométriques. L’évolution<br />

granulométrique <strong>des</strong> grains a été interprétée par une approche loi de puissance qui reste<br />

cohérente avec les processus de formation <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien.<br />

La cinquième étude a permis d’appréhender les relations entre la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> <strong>et</strong> la<br />

minéralogie par une approche expérimentale réalisée à échelle mésoscopique. Des<br />

cartographies couplées de traceur (le Cuivre) <strong>et</strong> de la minéralogie ont été obtenues après<br />

<strong>diffusion</strong> par les techniques de microLIBS <strong>et</strong> de microsonde électronique Au cours de c<strong>et</strong>te<br />

étude, la technique de microLIBS a montré qu’il est possible de caractériser la distribution<br />

spatiale d’un traceur après <strong>diffusion</strong> ; cependant c<strong>et</strong>te méthode montre <strong>des</strong> limites <strong>dans</strong> la<br />

réalisation de carte de minéraux <strong>du</strong>e à la présence d’artefacts analytiques. Pour l’étude en<br />

microsonde électronique, les échantillons doivent être imprégnés, ce qui <strong>dans</strong> notre cas a<br />

modifié la distribution <strong>du</strong> Cu en solution. Avec le protocole exploratoire que nous avons<br />

utilisé, seuls les ions les plus fortement r<strong>et</strong>enus au solide sont identifiés. La présence de ces<br />

ions après imprégnation montre les interactions fortes entre l’espèce qui diffuse <strong>et</strong> le solide.<br />

Ce résultat peut constituer un nouveau type d’approche <strong>dans</strong> les interactions espèces ionique<br />

<strong>et</strong> solide. Les résultats obtenus en microLIBS <strong>et</strong> microsonde électronique confirment que<br />

les carbonates <strong>et</strong> les quartz ne participent pas aux transferts <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. Aucun<br />

phénomène de sorption majeur <strong>du</strong> Cu n’a pu être mis évidence sur la surface <strong>des</strong> grains<br />

de quartz <strong>et</strong> de carbonates identifiables à c<strong>et</strong>te échelle. En revanche, le cuivre est


212 CONCLUSIONS<br />

majoritairement associé aux agrégats de pyrite, ce qui semble indiquer un phénomène de<br />

sorption. Des étu<strong>des</strong> complémentaires devront déterminer plus en détail le rôle de la pyrite à<br />

c<strong>et</strong>te échelle. L’interprétation <strong>des</strong> profils de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu par une solution analytique ont<br />

mis en évidence un comportement complexe de la <strong>diffusion</strong> à c<strong>et</strong>te échelle. Ce comportement<br />

ne peut être modélisé par une approche homogène considérant le phénomène de sorption par<br />

un unique coefficient de r<strong>et</strong>ard. Des co<strong>des</strong> de transport réactifs pourront être mis en œuvre<br />

afin de mieux tenir compte <strong>des</strong> phénomènes physico-chimiques existant à c<strong>et</strong>te échelle.<br />

L’acquisition <strong>des</strong> paramètres locaux de <strong>diffusion</strong> par une technique d’inversion n’est possible<br />

qu’en considérant la distribution de la minéralogie, les phénomènes réactifs aux interfaces <strong>et</strong><br />

l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> le domaine argile.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> résultats obtenus pour ces cinq étu<strong>des</strong> m<strong>et</strong> en exergue le rôle <strong>des</strong><br />

carbonates <strong>dans</strong> les processus de transfert <strong>des</strong> <strong>solutés</strong>. A c<strong>et</strong> égard, les carbonates constituent<br />

un lien multi échelles <strong>dans</strong> l’organisation structurale <strong>du</strong> Callovo-Oxfordien. Nous avons vu<br />

également que les grains de carbonates peuvent présenter <strong>des</strong> tailles de l’ordre de celle <strong>des</strong><br />

minéraux argileux. De ce fait une question se pose sur la définition de différentes échelles<br />

d’organisation, notamment entre le domaine <strong>des</strong> minéraux argileux <strong>et</strong> celui <strong>des</strong> grains non<br />

poreux. Ainsi doit-on intégrer les carbonates <strong>dans</strong> un modèle de <strong>diffusion</strong> à l’échelle<br />

microscopique ? De quelle manière agissent t-ils sur les processus de sorption <strong>et</strong> de <strong>diffusion</strong><br />

à c<strong>et</strong>te échelle ? De même entre l’échelle macroscopique <strong>et</strong> l’échelle mésoscopique, les<br />

agrégats de grains de carbonates peuvent constituer <strong>des</strong> régions supérieures au centimètre,<br />

comment intégrer ces hétérogénéités <strong>dans</strong> les modèles de <strong>diffusion</strong> à l’échelle macroscopique ?<br />

Pour les échantillons présentant <strong>des</strong> teneurs élevées en carbonates (> 60%), nous avons mis en<br />

évidence la présence de zones microporeuses entres les cristaux, de quelles manière ces zones<br />

peuvent-elles influencer la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> ? Sont-elles connectées en 3D ? Pour<br />

répondre à ces interrogations, le rôle de carbonates bien qu’ayant été largement abordé au<br />

cours de c<strong>et</strong>te étude devra être investigué plus en détail.<br />

Apport de la thèse au transfert <strong>des</strong> Radionucléi<strong>des</strong><br />

La méthodologie développée au cours de ce travail de thèse a permis d’améliorer les<br />

connaissances <strong>des</strong> processus de <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> ioniques à l’échelle mésoscopique. Pour<br />

atteindre c<strong>et</strong> objectif, différentes métho<strong>des</strong> analytiques <strong>et</strong> numériques ont été combinées<br />

(Figure de conclusion). Ceci a permis de définir un modèle microstructural de l’argilite couplé


213 CONCLUSIONS<br />

à celui <strong>des</strong> mécanismes de <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> à l’échelle mésoscopique. Ces modèles ont<br />

ensuite été confrontés à <strong>des</strong> observations expérimentales acquises à la même échelle. Nous<br />

avons également cherché à intégrer ces modèles vers les échelles d’organisation supérieures<br />

(∼cm-dm). Afin de compléter c<strong>et</strong>te méthodologie, il sera possible de réaliser <strong>des</strong> corrélations<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> vers les échelles d’organisation structurale inférieure <strong>et</strong> supérieure. De fait, c<strong>et</strong>te<br />

méthodologie inédite pour les roches à dominante argileuse s’inscrit parfaitement <strong>dans</strong> un<br />

processus de modélisation <strong>des</strong> transferts <strong>des</strong> radionucléi<strong>des</strong> à l’échelle de la formation par une<br />

approche multi-échelles.<br />

L’ensemble de la méthodologie développée a été adaptée aux spécificités <strong>du</strong> Callovo-<br />

Oxfordien, cependant elle reste applicable à tous types de roches à dominante argileuse <strong>et</strong><br />

pourra être appliquée aux différentes formations hôtes sélectionnées par les différents pays<br />

européens (Suisse : Argile à Opalinus, Belgique : argilite de Boom). A titre d’exemple, il<br />

serait particulièrement intéressant d’évaluer le rôle <strong>des</strong> minéraux non poreux <strong>dans</strong><br />

l’anisotropie de <strong>diffusion</strong> pour les roches présentant une forte anisotropie telle que l’argile à<br />

Opalinus.


214 CONCLUSIONS<br />

dm<br />

mm<br />

µm<br />

nm<br />

Carte de<br />

<strong>porosité</strong><br />

Chap. 4<br />

Chap. 2<br />

Quantification<br />

Caractérisations spatiales <strong>et</strong> globales<br />

Acquisition de la distribution spatiale<br />

2D <strong>et</strong> 3D <strong>des</strong> minéraux<br />

Modélisation de <strong>diffusion</strong><br />

Modèle de microstructure Propriétés de <strong>diffusion</strong><br />

Lien réalisé au cours de ce travail<br />

Lien en perspective de ce travail<br />

Lien déjà réalisé<br />

Chap. 5<br />

Chap. 1, 2 <strong>et</strong> 4 Chap. 3<br />

Chap. 4<br />

Chap. 4<br />

Chap. 3<br />

Propriétés de <strong>diffusion</strong><br />

Figure de conclusion : schéma de la méthodologie développée pour la caractérisation microstructurale <strong>et</strong> <strong>des</strong> propriétés diffusive <strong>du</strong> Callovo-<br />

Oxfordien de l’échelle mésoscopique-macroscopique. Les perspectives de ce travail sont également représentées.<br />

Expérience de<br />

<strong>diffusion</strong><br />

Expérience de<br />

<strong>diffusion</strong><br />

Chap. 5


215 ANNEXES<br />

ANNEXE 1<br />

ANNEXE 2<br />

ANNEXE 3<br />

ANNEXE 4<br />

ANNEXE 5<br />

ANNEXES<br />

LISTE DES LOGICIELS ET PROCEDURES DEVELOPPES<br />

CARTES DE POROSITE ET CORRELATION AVEC IMAGERIE MEB EN MODE<br />

BSE (CHAPITRE 4)<br />

CARTES DE MINERAUX ACQUISES PAR SEGMENTATION D’IMAGES MEB<br />

EN MODE BSE (CHAPITRE 4)<br />

CARTES DE MINERAUX ET DE LA DISTRIBUTION EN CU 2+ ACQUISES EN<br />

MICROLIBS APRES UNE EXPERIENCE D’IN-DIFFUSION (CHAPITRE 5)<br />

PROCEDURE D’INVERSION DE LA METHODE TIME DOMAIN DIFFUSION


216 ANNEXES<br />

A��EXE 1<br />

LISTE DES LOGICIELS ET PROCEDURES DEVELOPPES<br />

Description <strong>des</strong> applications concernées<br />

Logiciel 1 : recadrage <strong>des</strong> volumes synchrotron 32 bits → 8 bits (collaboration D. Prêt) (C++).<br />

Logiciel 2 : histogramme 2D de cooccurrence + identification <strong>des</strong> phases (C++).<br />

Logiciel 3 : filtre Nagao 3D (C++).<br />

Logiciel 4 : filtre de la variance conditionnelle 2D <strong>et</strong> 3D (C++).<br />

Logiciel 5 : comparaison automatique <strong>porosité</strong> / teneur en minéraux pour un quadrillage<br />

régulier (C++).<br />

Logiciel 6 : implémentation Time Domain Diffusion en 3D-expérience de In, Through, Out<br />

<strong>diffusion</strong> 3D (C++).<br />

Logiciel 7 : participation procé<strong>du</strong>re d’élimination ring artefact (J. Gallier, 2007) (Aphelion®)<br />

Logiciel 8 : traitement <strong>des</strong> radiographies en tomographie de rayons X de laboratoire (division<br />

<strong>des</strong> blancs <strong>et</strong> recadrage 12 bits → 8 bits sur une série d’images (procé<strong>du</strong>re Image J)<br />

Logiciel 9 : construction <strong>des</strong> cartes minérales en microLIBS par une approche de diagramme<br />

ternaire (C++).<br />

Logiciel 10 : implémentation de l’inversion de la <strong>porosité</strong>, <strong>porosité</strong> / coefficient de <strong>diffusion</strong>,<br />

inversion d’une carte de concentration en traceur (C++).


217 ANNEXES<br />

A��EXE 2<br />

CARTES DE POROSITE ET CORRELATIO� AVEC IMAGERIE<br />

MEB E� MODE BSE (CHAPITRE 4)<br />

Porosité (%)<br />

profondeur (cm)<br />

0<br />

2<br />

4<br />

6<br />

8<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

0 5 10 15<br />

Annexe 2.1: (a) Carte de <strong>porosité</strong> de l’échantillon EST 21036 réalisée à partir d’une<br />

autoradiographie de 35 jours sur un film 3 H-Hyperfilm. (b) Profil de <strong>porosité</strong> réalisé sur la<br />

hauteur de la carte de <strong>porosité</strong>.<br />

2cm<br />

0 6 12 18 24 >30


218 ANNEXES<br />

Annexe 2. 2 : Région d’intérêt de la carte de <strong>porosité</strong> d’une zone faiblement poreuse. Celle-ci<br />

montre la présence de p<strong>et</strong>ites zones fortement poreuses (≈20%) <strong>du</strong>es à la présence<br />

d’organismes fossiles de types algues.<br />

profondeur (cm)<br />

0<br />

2<br />

4<br />

6<br />

8<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

14 16 18<br />

Annexe 2.3 : (a) Carte de <strong>porosité</strong> de l’échantillon EST 21405 réalisée à partir d’une<br />

autoradiographie de 31 jours sur un film 3 H-Hyperfilm. Le rectangle noir présente une région<br />

d’intérêt visualisée au MEB mode BSE à l’interface de zones présentant différents types<br />

d’hétérogénéités (Annexe 2.4). (b) Profil de <strong>porosité</strong> réalisé sur la hauteur de la carte de<br />

<strong>porosité</strong>.<br />

Zone poreuse<br />

liées à la<br />

présence l’algue<br />

fossile<br />

2cm<br />

(a) (b)<br />

250 µm


219 ANNEXES<br />

2cm<br />

(a) (b)<br />

Annexe 2.4 : Comparaison entre (a) la carte de <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> (b) l’image acquise au MEB en<br />

mode BSE d’une région d’interface entre une zone riche en carbonates <strong>et</strong> une zone riche en<br />

minéraux argileux pour l’échantillon EST 21405. Les rectangles rouges représentent deux<br />

zones visualisées à plus fort grossissement sur l’annexe 2.5.<br />

500µm 500µm<br />

(a) (b)<br />

Annexe 2.5 : Visualisation au MEB en mode BSE d’une zone (a) riche en minéraux argileux<br />

<strong>et</strong> d’une zone (b) riche en carbonates. Pour la zone riche en carbonates la granulométrie <strong>des</strong><br />

grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates est plus grossière (50-100µm) que <strong>dans</strong> les zones riches en<br />

minéraux argileux (5-20µm). Pour la zone riche en carbonates, la matrice possède une<br />

structure plus lâche avec de la macro<strong>porosité</strong>.<br />

Zone riche<br />

en Argile<br />

Zone riche en<br />

carbonates


220 ANNEXES<br />

(a) (b)<br />

profondeur (cm)<br />

0<br />

2<br />

4<br />

6<br />

8<br />

10<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

12 14 16 18 20<br />

Annexe 2.6 : (a) Carte de <strong>porosité</strong> de l’échantillon EST 26095 réalisée à partir d’une<br />

autoradiographie de 31 jours sur un film 3 H-Hyperfilm. (b) Profil de <strong>porosité</strong> réalisé sur la<br />

hauteur de la carte de <strong>porosité</strong>. Au centre de l’échantillon, on observe une zone de <strong>porosité</strong><br />

plus forte sans signification minéralogique, celle-ci est probablement <strong>du</strong>e à un eff<strong>et</strong> de<br />

polissage.<br />

2cm


221 ANNEXES<br />

2cm<br />

(a) (b)<br />

profondeur (cm)<br />

0<br />

2<br />

4<br />

6<br />

8<br />

10<br />

<strong>porosité</strong> (%)<br />

12 14 16 18 20<br />

Annexe 2.7 : (a) Cartes de <strong>porosité</strong> de l’échantillon EST 26059 réalisées à partir d’une<br />

autoradiographie de 31 jours sur un film 3 H-Hyperfilm. (b) Profil de <strong>porosité</strong> réalisé sur la<br />

hauteur de la carte de <strong>porosité</strong>.


222 ANNEXES<br />

A��EXE 3<br />

CARTES DE MI�ERAUX ACQUISES PAR SEGME�TATIO�<br />

D’IMAGES MEB E� MODE BSE (CHAPITRE 4)<br />

Carbonates Matrice argileuse Quartz<br />

Minéraux lourds<br />

Annexe 3.1 : Carte de minéraux de réalisée à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode<br />

BSE (12 images) pour l’échantillon EST 26095 <strong>dans</strong> un plan normal au plan de sédimentation<br />

avec un grossissement × 350 (0,3 µm/pixel).<br />

300 µm<br />

Zones de faibles intensités <strong>du</strong> signal BSE<br />

(macropores, poussière de carbones…)


223 ANNEXES<br />

Annexe 3.2 : Carte de minéraux de réalisée à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode<br />

BSE (12 images) pour l’échantillon EST 26095 <strong>dans</strong> un plan normal au plan de sédimentation<br />

avec un grossissement × 450 (0,23 µm/pixel).<br />

Annexe 3.3 : Carte de minéraux de réalisée à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode<br />

BSE (8 images) pour l’échantillon EST 26095 <strong>dans</strong> un plan parallèle au plan de sédimentation<br />

avec un grossissement × 300 (0,35 µm/pixel).<br />

350 µm<br />

200 µm


224 ANNEXES<br />

Annexe 3.4 : Carte de minéraux de réalisée à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode<br />

BSE (12 images) pour l’échantillon EST 26059 <strong>dans</strong> un plan parallèle au plan de<br />

sédimentation avec un grossissement × 200 (0,5µm/pixel).<br />

350µm<br />

Annexe 3.5 : Carte de minéraux de réalisée à partir d’une mosaïque d’images MEB en mode<br />

BSE pour l’échantillon (9 images) EST 26059 <strong>dans</strong> un plan normal au plan de sédimentation<br />

grossissement × 300 (0,35µm/pixel). On observe une orientation préférentielle <strong>des</strong> grains de<br />

carbonates suivant le contour <strong>des</strong> zones riches en pyrite, les grains sont majoritairement<br />

orientés <strong>dans</strong> la direction de la sédimentation ce qui est l’inverse de ce que l’on observe plus<br />

loin <strong>des</strong> zones pyriteuses.<br />

250 µm<br />

Carbonates orientés <strong>dans</strong><br />

parallèlement à la surface<br />

de la pyrite


225 ANNEXES<br />

Annexe 3.6: Carte de la distribution spatiale de carbonates réalisée à partir d’une mosaïque<br />

d’images MEB en mode BSE (6 images) pour l’échantillon EST 26059 <strong>dans</strong> un plan normal<br />

au plan de sédimentation avec un grossissement × 100 (1 µm/pixel). La résolution de c<strong>et</strong>te<br />

carte n’a pas pu perm<strong>et</strong>tre l’identification <strong>des</strong> quartz.<br />

350µm


226 ANNEXES<br />

(a)<br />

A��EXE 4<br />

CARTES DE MI�ERAUX ET DE LA DISTRIBUTIO� E� CU 2+<br />

ACQUISES E� MICROLIBS APRES U�E EXPERIE�CE D’I�-<br />

DIFFUSIO� (CHAPITRE 5)<br />

Matrice argileuse (kaolinite,<br />

I/S,illite, micas)<br />

Calcite<br />

Quartz + Feldspaths<br />

Dolomite<br />

Pyrite<br />

Annexe 4.1 : (a) Carte de minéraux <strong>et</strong> (b) <strong>du</strong> Cu 2+ acquises en microLIBS pour l’échantillon<br />

EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ . La légende de la carte est identique à celle utilisée pour la<br />

figure 5.16. C<strong>et</strong>te carte correspond au profil noté A (chapitre 5, cf. § 3.2.2)<br />

(a)<br />

[Cu]/[Cu]max<br />

Max<br />

Min


227 ANNEXES<br />

Annexe 4.2 : (a) Carte de minéraux <strong>et</strong> (b) <strong>du</strong> Cu 2+ acquises en microLIBS pour l’échantillon<br />

EST 26059 après <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong> Cu 2+ . La légende <strong>des</strong> cartes est identique à celles utilisées pour<br />

l’annexe 4.1. C<strong>et</strong>te carte correspond au profil noté C (chapitre 5, cf. § 3.2.2)


228 ANNEXES<br />

A��EXE 5<br />

PROCEDURE D’I�VERSIO� DE LA METHODE TIME DOMAI�<br />

DIFFUSIO�<br />

Dans l’objectif d’interpréter les expériences d’in-<strong>diffusion</strong> analysées par microLIBS, la<br />

méthode Time Domain Diffusion a donné lieu à <strong>des</strong> nouvelles implémentations. La finalité de<br />

celle-ci n’a pu cependant aboutir à cause <strong>des</strong> difficultés à repro<strong>du</strong>ire une forte décroissance de<br />

traceur <strong>dans</strong> le réservoir en contact avec l’échantillon (phénomène de rétention>phénomène<br />

de <strong>diffusion</strong>) (cf. Chapitre 5).<br />

1. La procé<strong>du</strong>re d’inversion par Time Domain Diffusion (TDD)<br />

Pour interpréter une expérience d’out-<strong>diffusion</strong>, Delay and Porel (2003) ont couplé la<br />

méthode TDD avec une procé<strong>du</strong>re d’inversion pour identifier les paramètres de <strong>diffusion</strong><br />

spécifiques à plusieurs zones poreuses. La méthode d’inversion est basée sur la minimisation<br />

de la fonction objective (FO, cf. Chapitre 5) définie par entre les concentrations<br />

expérimentales C(t)exp <strong>et</strong> simulées C(t)sim d’une courbe de restitution en traceur. La procé<strong>du</strong>re<br />

de minimisation utilise un algorithme de résolution Gauss-Newton où les termes de la matrice<br />

Jacobienne J sont dérivés analytiquement. La matrice Jacobienne J est définie par les dérivées<br />

partielles <strong>des</strong> erreurs ελ (λ : 1..p) entre C(t)exp λ <strong>et</strong> C(t)sim λ par rapport aux paramètres dβ (β :<br />

1..n) (en contexte diffusif : les <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong>), J=∂ελ/∂dβ. L’originalité<br />

de l’inversion TDD est de proposer une résolution analytique de ces dérivés (par opposition<br />

aux métho<strong>des</strong> dites de perturbation). La matrice J peut être réécrite en deux dérivés partielles :<br />

∂ελ/∂dβ = ∂ελ/∂t × ∂t/∂dβ. Dans le cas d’une expérience d’out-<strong>diffusion</strong>, ∂εα/∂t est approximée<br />

par une différence finie :<br />

∂ε<br />

λ<br />

∂t<br />

ε λ − ε<br />

≈<br />

t − t<br />

λ<br />

λ+<br />

1<br />

λ+<br />

1<br />

( C ( t<br />

=<br />

λ<br />

)<br />

exp<br />

− C ( t<br />

λ<br />

)<br />

sim<br />

) − ( C ( t<br />

t<br />

λ<br />

− t<br />

λ+<br />

1<br />

λ+<br />

1<br />

)<br />

exp<br />

− C(<br />

t)<br />

sim λ+<br />

1<br />

En TDD, le temps de parcours t d’une particule est la somme <strong>des</strong> temps de transition<br />

successifs d’un pixel i vers un pixel voisins k (k∈j voisin de i) ti→k, t=∑ti→k. La dérivé ∂t/∂dβ<br />

)<br />

[1]


229 ANNEXES<br />

∑<br />

k<br />

i→<br />

k / . Les expressions ∂ti→k/∂d sont ensuite obtenues analytiquement à<br />

correspond à β d t ∂ ∂<br />

partir <strong>des</strong> équations constitutives <strong>du</strong> TDD 3.7 <strong>et</strong> 3.8 (chapitre 5) pour d = D <strong>et</strong> d=Φ:<br />

⎛ ∂ti→<br />

⎜<br />

⎝ ∂d<br />

• Pour d = D :<br />

k<br />

⎛ ∂ti→<br />

⎜<br />

⎝ ∂Φ<br />

⎞<br />

⎟/<br />

log<br />

⎠<br />

Φ iVi<br />

⎡<br />

²<br />

( u01<br />

) = δ ( Di<br />

− d ) ⎢∑[<br />

Sij<br />

( Φ iΦ<br />

jD<br />

j / aij<br />

) − (( Φ iD<br />

iΦ<br />

j D j ) L jΦ<br />

i / aij<br />

) ]<br />

2<br />

⎛ ⎞ ⎣ j<br />

⎜∑<br />

b ⎟ ij<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎜<br />

⎝<br />

Φ V<br />

∑<br />

• Pour d =Φ :<br />

k<br />

⎞<br />

⎟/<br />

log<br />

⎠<br />

j<br />

j<br />

i<br />

b<br />

ij<br />

i<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎟<br />

⎠<br />

2<br />

⎡<br />

⎢<br />

⎣<br />

² ⎤<br />

∑[<br />

δ ( D j − d ) Sij<br />

( Φ iΦ<br />

jDi<br />

/ aij<br />

) − (( Φ iD<br />

iΦ<br />

j D j ) Li<br />

Φ j / aij<br />

) ]⎥<br />

j<br />

⎦<br />

⎢ Vi<br />

Φ iVi<br />

²<br />

( u01<br />

) = ⎢−<br />

+ ∑ [ Sij<br />

( Φ j Di<br />

D j / aij<br />

) − (( Φ i DiΦ<br />

j D j ) L jD<br />

i / aij<br />

) ]<br />

2<br />

⎢ ∑ bij<br />

⎛ ⎞ j<br />

j ⎜∑<br />

b ⎟ ij<br />

⎛<br />

⎜<br />

⎝<br />

⎡<br />

⎢<br />

⎢<br />

⎣<br />

Φ V<br />

∑<br />

j<br />

i<br />

b<br />

ij<br />

i<br />

2<br />

⎞<br />

⎟<br />

⎠<br />

⎡<br />

⎢<br />

⎣<br />

⎜<br />

⎝<br />

j<br />

⎟<br />

⎠<br />

² ⎤<br />

∑[<br />

δ ( Φ j − Φ)<br />

( Sij<br />

( Φ iDi<br />

D j / aij<br />

) − (( Φ i Di<br />

Φ jD<br />

j ) Li<br />

D j / aij<br />

) ]⎥<br />

j<br />

⎦<br />

⎤<br />

⎥ +<br />

⎦<br />

[2]<br />

⎤<br />

⎥<br />

⎥<br />

⎥ +<br />

⎥<br />

⎥ [3]<br />

⎦<br />

Ces dérivées partielles sont calculées pendant le calcul direct pour chaque déplacement <strong>des</strong><br />

particules, ce qui accélère le temps de calcul final de la procé<strong>du</strong>re d’inversion. Plusieurs<br />

calculs directs <strong>et</strong> procé<strong>du</strong>res d’inversion (itérations) perm<strong>et</strong>tent d’ajuster correctement la<br />

courbe simulée de concentrations à celle expérimentale. Appliquant c<strong>et</strong>te méthode aux cartes<br />

de <strong>porosité</strong> acquises par autoradiographie d’une roche cristalline (le granite de Palmottu),<br />

Sardini <strong>et</strong> al., (2007) déterminent les coefficients de deux sous domaine poreux (micro<br />

fractures <strong>et</strong> zones microporeuses) à partir d’une expérience de out-<strong>diffusion</strong>. L’inversion <strong>des</strong><br />

coefficients de <strong>diffusion</strong> a uniquement été implémentée <strong>dans</strong> la méthode TDD.<br />

2. Inversion <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> pour une carte de traceur d’une carte de traceur<br />

obtenue lors d’une expérience d’in-<strong>diffusion</strong>.


230 ANNEXES<br />

L’expérience d’in-<strong>diffusion</strong> analysée par microLIBS fournie la carte de la distribution<br />

spatiale en traceur. Pour pouvoir inverser les paramètres de <strong>diffusion</strong> locaux (D <strong>et</strong> Φ),<br />

l’algorithme TDD ne peut être utilisé directement, car celui-ci est basé sur l’inversion de<br />

données temporelles (c. à d. courbe de restitution). Pour pouvoir inverser une carte de<br />

concentrations en traceur, la fonction objective FO doit tout d’abord être définie par rapport<br />

aux concentrations spatiales expérimentales C(x,y)exp <strong>et</strong> simulées C(x,y)sim pour chaque point<br />

de la carte. Les paramètres locaux seront identifiés lorsque les erreurs entre concentrations<br />

spatiales expérimentales <strong>et</strong> simulées seront minimisées. Le terme erreur ∂εα/∂t de la matrice<br />

Jacobienne (α est le nombre de points expérimentaux compris entre 0 <strong>et</strong> L la taille de la carte)<br />

peut être estimé à partir <strong>des</strong> concentrations simulées C(x,y)sim à deux temps proches de la<br />

<strong>du</strong>rée de l’expérience T de façon à convertir les données spatiales en temps:<br />

ε ( C(<br />

x,<br />

y)<br />

exp ) T − ( C(<br />

x,<br />

y)<br />

sim ) T ( C(<br />

x,<br />

y)<br />

exp ) T − ( C(<br />

x,<br />

y)<br />

≈<br />

−<br />

∂t<br />

T<br />

T + dT<br />

∂ sim T + dT<br />

Les termes ∂t / ∂dβ sont ensuite calculés à partir <strong>des</strong> équations 2 <strong>et</strong> 3.<br />

Pour valider c<strong>et</strong>te nouvelle approche, nous avons réalisé un calcul direct d’une « expérience »<br />

d’in-<strong>diffusion</strong> à partir d’une carte synthétique composée de 2 domaines poreux (Annexe 5.1a)<br />

où les <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong>s on été imposés <strong>dans</strong> chaque sous domaine<br />

(domaine 1 : Φ1 =20 % <strong>et</strong> D1=5×10 -10 m²/s <strong>et</strong> domaine 2 : Φ2 =5 % <strong>et</strong> D2=1×10 -10 m²/s). Ce<br />

calcul direct est défini comme l’expérience de <strong>diffusion</strong> à inverser. Les conditions limites<br />

utilisées sont celles définies au chapitre 3 (injection <strong>des</strong> particules par tirage d’un nombre<br />

aléatoire). A partir de la distribution finale <strong>des</strong> particules (la carte de concentrations) (Annexe<br />

5.1b) <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s imposées <strong>dans</strong> chaque sous domaine, les coefficients de <strong>diffusion</strong><br />

locaux ont été recherchés par inversion. Pour c<strong>et</strong> exemple, les valeurs <strong>des</strong> coefficients de<br />

<strong>diffusion</strong> pour le premier calcul direct + inversion sont prises éloignées de celles utilisées<br />

pour « l’expérience ». La figure annexe 5.2 montre l’évolution <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong><br />

<strong>des</strong> deux sous domaines <strong>et</strong> de la fonction objective à chaque itération (calcul direct +<br />

inversion). La fonction objective atteint son minimum lorsque les deux coefficients de<br />

<strong>diffusion</strong> ont été r<strong>et</strong>rouvés. Pour c<strong>et</strong> exemple, 10 itérations ont été nécessaires pour identifier<br />

les deux coefficients de <strong>diffusion</strong>. Nous avons réalisées ce même type d’approche pour<br />

diverses géométries de cartes composées de 2 <strong>et</strong> 3 domaines poreux, les coefficients de<br />

<strong>diffusion</strong> locaux ont tous été r<strong>et</strong>rouvés avec succès.<br />

)<br />

[4]


231 ANNEXES<br />

(a) (b)<br />

Annexe 5.1 : (a) Carte synthétique d’un milieu poreux composée de 2 sous domaines poreux.<br />

(b) Carte de la distribution <strong>des</strong> concentrations en particules après une in-<strong>diffusion</strong> modélisée<br />

par TDD.<br />

Coefficient Coefficient de <strong>diffusion</strong> de <strong>diffusion</strong> (×10 (1x10-10m²/s)<br />

-10 m²/s)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Φ 1 =20 % <strong>et</strong> D 1=5×10 -10 m²/s<br />

Φ 2 =5 % <strong>et</strong> D 2=1×10 -10 m²/s<br />

0 2 4 6 8 10 12 14 16<br />

Nombre ditérations (-)<br />

Nombre d’itérations [-]<br />

100000000<br />

10000000<br />

1000000<br />

100000<br />

Fonction objectve (-)<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> zone 1<br />

Coef. de <strong>diffusion</strong> zone 2<br />

Fonction objective<br />

Annexe 5.2 : Résultat de la procé<strong>du</strong>re d’inversion <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> locaux pour<br />

une simulation d’in-<strong>diffusion</strong>. Les coefficients de <strong>diffusion</strong> de la zone 1 (D1=5×10 -10 m²/s) <strong>et</strong><br />

zone 2 (D2=1×10 -10 m²/s) sont identifiés avec 10 itérations pour <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong><br />

de départ D1 = D2 =0,2×10 -10 m²/s.<br />

Domaine 1<br />

Domaine 2<br />

C/C max<br />

0 1<br />

Fonction Objective [-]<br />

Direction de <strong>diffusion</strong>


232 ANNEXES<br />

3. Implémentation de l’inversion de la <strong>porosité</strong> locale <strong>et</strong> <strong>du</strong> couplage <strong>porosité</strong> / coefficients de<br />

<strong>diffusion</strong> pour une carte de traceur.<br />

En conditions expérimentales, les <strong>porosité</strong>s <strong>des</strong> ensembles poreux sont rarement<br />

identifiables en dehors <strong>du</strong> couplage avec l’autoradiographie. Après l’analyse microLIBS, la<br />

surface de l’échantillon est entièrement « cratérisée », de ce fait il est impossible de réaliser<br />

<strong>des</strong> autoradiographies de la surface <strong>dans</strong> le but de déterminer les distributions spatiales de<br />

<strong>porosité</strong>. Dans l’objectif de déterminer les <strong>porosité</strong>s locales par inversion, nous avons<br />

également implémenté le calcul de l’équation 3 à la procé<strong>du</strong>re d’inversion. Pour la valider, la<br />

même approche que celle décrite ci-<strong>des</strong>sus a été utilisée. L’«expérience » a tout d’abord été<br />

réalisée par un calcul direct en imposant coefficient de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> <strong>porosité</strong> puis nous avons<br />

recherché la <strong>porosité</strong> de chaque sous domaine poreux en imposant leur coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong>. Les résultats obtenus montrent qu’il est seulement possible de r<strong>et</strong>rouver le rapport<br />

<strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s entre les deux domaines poreux (Annexe 5.3). En contexte d’in-<strong>diffusion</strong>, la<br />

<strong>porosité</strong> totale de l’échantillon reste inaccessible (eq. 3.6). En connaissant la <strong>porosité</strong> totale,<br />

on peut r<strong>et</strong>rouver la <strong>porosité</strong> de chaque domaine poreux à partir <strong>du</strong> rapport <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s.<br />

Dans ces conditions, nous n’avons pas testé l’inversion sur <strong>des</strong> géométries constituées de plus<br />

de 2 ensembles poreux.<br />

Porosité zone 1/Porosité zone 2 (-)<br />

5<br />

4,5<br />

4<br />

3,5<br />

3<br />

2,5<br />

2<br />

1,5<br />

1<br />

0,5<br />

0<br />

Porosité zone 1/Porosité zone 2<br />

Fonction Objective<br />

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />

Nombre nombre d’itérations d'itération (-) [-]<br />

10000000<br />

1000000<br />

100000<br />

Annexe 5.3 : Résultat de la procé<strong>du</strong>re d’inversion <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s locales pour une simulation<br />

d’in-<strong>diffusion</strong>. Un rapport de <strong>porosité</strong>s Φ1 / Φ2 est uniquement obtenu en contexte d’in-<br />

<strong>diffusion</strong> (Φ1/Φ2=4) <strong>et</strong> est identifié avec 4 itérations pour un rapport de <strong>porosité</strong>s de départ de<br />

Φ1 /Φ2 =1.<br />

Porosité zone 1/ Porosité zone 2 [-]<br />

Fonction Objective [-]<br />

Fonction Objective (-)


233 ANNEXES<br />

La finalité de la méthode est de pouvoir identifier le coefficient de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> la <strong>porosité</strong><br />

de chaque sous domaine poreux lors d’une expérience de <strong>diffusion</strong>. Pour cela, les calculs<br />

d’inversion <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> ont été couplés <strong>dans</strong> la matrice<br />

Jacobienne. De même que précédemment, nous avons réalisé une « expérience » numérique<br />

de <strong>diffusion</strong> puis nous avons cherché à identifier les <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong><br />

locaux, utilisés pour c<strong>et</strong>te expérience, par inversion. Les coefficients de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> rapport de<br />

<strong>porosité</strong> ont pu être identifiés pour les deux sous domaines poreux après une série d’itérations<br />

(Annexe 5.4). L’ensemble <strong>des</strong> résultats obtenus pour différents coefficients de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>porosité</strong> « expérimentales » ont montrés que lorsque les coefficients de <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> les<br />

<strong>porosité</strong>s <strong>des</strong> ensembles sont relativement éloignés, les coefficients de <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong><br />

ensembles présentant <strong>des</strong> propriétés diffusives faibles sont difficiles à identifier. La fonction<br />

objective est principalement influencée par le domaine possédant le plus de particules à la fin<br />

de « l’expérience ». De ce fait à la fin de la simulation, lorsque les propriétés diffusives d’un<br />

domaine poreux sont faibles, celui-ci ne pourra pas réellement influencer la fonction objective<br />

ce qui limite l’identification de ses paramètres spécifiques. De plus, la <strong>diffusion</strong> étant<br />

modélisée par une méthode aléatoire, les résultats de deux calculs successifs de <strong>diffusion</strong><br />

in<strong>du</strong>it <strong>des</strong> variations locales de concentration en particules modifiant la fonction objective<br />

pour <strong>des</strong> mêmes paramètres d’entrée. Si ces variations de la FO sont supérieures à celles<br />

d’une modification de paramètres <strong>dans</strong> le domaine ayant <strong>des</strong> propriétés diffusives faibles, il<br />

s’avèrera impossible d’identifier ses paramètres spécifiques.<br />

La procé<strong>du</strong>re d’inversion <strong>porosité</strong>s / coefficients de <strong>diffusion</strong> pourrait être appliquée pour<br />

<strong>des</strong> échantillons présentant <strong>des</strong> hétérogénéités à l’échelle mésoscopique (zones plus ou moins<br />

riches en carbonates de l’échantillon EST 26095 cf. Chapitre 2). Les paramètres diffusifs<br />

pourront être mis en relation avec la teneur locale en minéraux argileux. C<strong>et</strong>te approche<br />

perm<strong>et</strong>tra de valider les liens analytiques décrits entre <strong>porosité</strong> / minéralogie / coefficient de<br />

<strong>diffusion</strong> (Chapitre 3). C<strong>et</strong>te approche passe néanmoins par la prise en compte <strong>des</strong> conditions<br />

limites liées à la forte décroissance <strong>du</strong> réservoir (phénomène de rétention>phénomène de<br />

<strong>diffusion</strong>). La prise en compte de phénomène de rétention <strong>dans</strong> l’algorithme TDD constitue<br />

également une perceptive d’amélioration <strong>du</strong> TDD.


234 ANNEXES<br />

Coefficient Coefficient de <strong>diffusion</strong> de <strong>diffusion</strong> (×10 (1x10-10m²/s)<br />

-10 m²/s)<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

Coefficient de <strong>diffusion</strong> zone 1<br />

Coefficient de <strong>diffusion</strong> zone 2<br />

0 10 20 30 40<br />

Nombre nombre d’itérations d'iteration(-) [-]<br />

<strong>porosité</strong> zone 1/<strong>porosité</strong> zone 2<br />

Annexe 5.4 : Résultat de la procé<strong>du</strong>re d’inversion <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s <strong>et</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong><br />

locaux pour une simulation d’in-<strong>diffusion</strong>. Les rapports de <strong>porosité</strong> sont uniquement obtenus<br />

en contexte d’in-<strong>diffusion</strong> (Φ1/Φ2=4), ils sont identifiés avec 4 itérations pour <strong>des</strong> <strong>porosité</strong>s de<br />

départs de Φ1 /Φ2 =1. Les coefficients de <strong>diffusion</strong> de la zone 1 (D1=5×10 -10 m²/s) <strong>et</strong> zone 2<br />

(D2=1×10 -10 m²/s) sont identifiés avec 10 itérations pour <strong>des</strong> coefficients de <strong>diffusion</strong> de départ<br />

D1 = D2 =0,2×10 -10 m²/s.<br />

100<br />

10<br />

1<br />

Porosité zone 1/Porosité zone 2 (-)<br />

Porosité zone 1/ Porosité zone 2 [-]


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A<br />

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Résumé<br />

A l’échelle mésoscopique (∼cm-µm), la <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> ioniques <strong>dans</strong> l’argilite <strong>du</strong><br />

Callovo-Oxfordien de Bure (Meuse/Haute Marne, France) dépend de l’organisation spatiale<br />

de la <strong>porosité</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> minéraux (principalement argiles, carbonates <strong>et</strong> quartz). L'obtention de<br />

cartes minérales 2-D (microscopie électronique) ou 3-D (microtomographie de rayons X) est<br />

ren<strong>du</strong> possible par le développement de techniques de segmentation spécifiques. Les cartes<br />

de <strong>porosité</strong> obtenues par la méthode 3 H-PMMA sont clairement corrélées à la minéralogie.<br />

Elles démontrent que les <strong>porosité</strong>s locales (∼µm) <strong>et</strong> globales (∼cm) dépendent principalement<br />

de la teneur en minéraux argileux, les quartz <strong>et</strong> les carbonates pouvant être considérés comme<br />

non poreux. La <strong>diffusion</strong> <strong>des</strong> <strong>solutés</strong> a été modélisée à partir de la distribution spatiale 3-D<br />

réelle <strong>des</strong> minéraux <strong>et</strong> de la <strong>porosité</strong>. C<strong>et</strong>te approche a permis de quantifier le rôle <strong>des</strong><br />

minéraux non poreux sur la géométrie <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> <strong>dans</strong> l’argilite. Le facteur de<br />

géométrie <strong>des</strong> chemins de <strong>diffusion</strong> a été corrélé à la teneur <strong>et</strong> la morphologie <strong>des</strong> minéraux<br />

non poreux. Les résultats obtenus ont mis en évidence une anisotropie de <strong>diffusion</strong> <strong>du</strong>e à<br />

l’orientation préférentielle <strong>des</strong> grains de quartz <strong>et</strong> de carbonates <strong>dans</strong> le plan de sédimentation.<br />

A partir de métho<strong>des</strong> de cartographies élémentaires, la distribution spatiale de l’ion Cu 2+ <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> minéraux a été acquise à l’échelle mésoscopique après une expérience de <strong>diffusion</strong>. Les<br />

résultats expérimentaux confirment les liens existant entre <strong>diffusion</strong> <strong>et</strong> minéralogie.<br />

Mots clés: <strong>diffusion</strong>, mineralogie, <strong>porosité</strong>, modélisation, roche sédimentaire argileuse<br />

Abstract<br />

In Bure Callovo-Oxfordian argillite (Meuse/Haute Marne, France), the spatial organisation of<br />

porosity and minerals (mainly quartz, carbonates, and clays) controls the solute <strong>diffusion</strong> at<br />

mescoscopic scale (∼cm-µm). New developments in the field of image analysis were devoted<br />

to extract mineral maps from 2-D (scanning electron microscopy) and 3-D (X-ray<br />

microtomography) imaging techniques. The porosity maps provided by the 3 H-PMMA<br />

m<strong>et</strong>hod demonstrate that porosity and mineral distributions are clearly correlated. The local<br />

(∼µm) and global (∼cm) porosity depend mainly on clay mineral content, carbonates and<br />

quartz being unporous. Solute <strong>diffusion</strong> was modelled from actual 3-D mineral and porosity<br />

spatial distribution. Using this numerical approach, <strong>diffusion</strong> pathways were quantified<br />

according to the mineral distribution. The geom<strong>et</strong>ry factor was correlated to the fraction and<br />

the morphology of unporous mineral. A <strong>diffusion</strong> anisotropy <strong>du</strong>e to the preferential<br />

orientation of carbonates and quartz was also underlined by this approach. In an experimental<br />

way, Cu 2+ <strong>diffusion</strong> and mineral was visualised and quantify at mescoscopic scale from<br />

elemental mapping m<strong>et</strong>hods. These techniques provide various relationships b<strong>et</strong>ween Copper<br />

distribution and mineralogy.<br />

Key words: <strong>diffusion</strong>, mineralogy, porosity, modelling, clay-rich rock

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