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Place des marqueurs en cancérologie digestive - FMC-HGE

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<strong>Place</strong> <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> <strong>en</strong><br />

cancérologie <strong>digestive</strong><br />

En pratique médicale, la prescription<br />

du dosage de <strong>marqueurs</strong> tumoraux est<br />

fréqu<strong>en</strong>te, coûteuse et n’est pas toujours<br />

appropriée. De multiples publications<br />

rappell<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t leurs<br />

limites et leurs indications. Malgré cela,<br />

on assiste souv<strong>en</strong>t à une multiplication<br />

<strong>des</strong> prescriptions de ces dosages<br />

<strong>en</strong>traînant un surcoût financier non<br />

négligeable. Cette multiplication <strong>des</strong><br />

deman<strong>des</strong> de dosages de <strong>marqueurs</strong> a<br />

conduit les pouvoirs publics à intégrer<br />

plusieurs paragraphes concernant les<br />

<strong>marqueurs</strong> tumoraux dans les textes<br />

<strong>des</strong> référ<strong>en</strong>ces médicales opposables<br />

(RMO). Dans le domaine de la cancérologie<br />

<strong>digestive</strong>, ces RMO sont les suivants<br />

:<br />

« Il n’y a pas lieu de doser l’ACE dans<br />

le dépistage ou le diagnostic précoce<br />

du cancer colo-rectal, dans le bilan<br />

initial d’un cancer colo-rectal, dans le<br />

suivi thérapeutique d’une reprise évolutive<br />

» ;<br />

« Il n’y a pas lieu de faire <strong>des</strong> dosages<br />

répétés l’ACE <strong>en</strong> post-opératoire d’un<br />

cancer colo-rectal » ;<br />

« Il n’y a pas lieu de doser l’Antigène<br />

Ca 19.9 dans le cancer colo-rectal, dépistage<br />

y compris ».<br />

Dans cet exposé, nous verrons les indications<br />

validées de ces <strong>marqueurs</strong> et<br />

les moy<strong>en</strong>s utilisés pour permettre une<br />

prescription plus adaptée de ces <strong>marqueurs</strong><br />

dans un souci, non pas de restrictions<br />

de moy<strong>en</strong>s médicaux mais<br />

dans le but d’une amélioration <strong>des</strong> pratiques.<br />

En pratique quotidi<strong>en</strong>ne, le dosage<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> se pose dans différ<strong>en</strong>tes<br />

situations : le dépistage <strong>des</strong><br />

cancers digestifs, la sélection de population<br />

à risque de cancers digestifs,<br />

le diagnostic du cancer, le pronostic<br />

du cancer et <strong>en</strong>fin celui du suivi du<br />

traitem<strong>en</strong>t (chirurgical ou médical <strong>des</strong><br />

cancers digestifs).<br />

Marqueurs disponibles<br />

L’antigène carcino-embryonnaire (ACE),<br />

initialem<strong>en</strong>t décrit par Gold et Freeman<br />

<strong>en</strong> 1965, est exprimé normalem<strong>en</strong>t par<br />

le fœtus durant les 6 premiers mois de<br />

la gestation. L’ACE est une glycoprotéine<br />

jouant un rôle dans l’adhésion et<br />

la reconnaissance cellulaire. L’ACE est<br />

sécrété chez l’individu normal où on<br />

le retrouve <strong>en</strong> faible conc<strong>en</strong>tration, il<br />

est synthétisé ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par le<br />

tube digestif est peut être retrouvé au<br />

pole apical <strong>des</strong> cellules épithéliales.<br />

Dans le cancer colorectal (CCR), l’ACE<br />

est surexprimé et on peut alors le retrouver<br />

distribué sur toute la surface<br />

de la cellule. Les valeurs normales se<br />

situ<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre 2,5 et 5 µg/l, sachant que<br />

84 % à 87 % <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> ont <strong>des</strong><br />

valeurs inférieures à 2,5 µg/l et que 95<br />

à 98 % ont une conc<strong>en</strong>tration inférieure<br />

5 µg/l [1]. L’ACE est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

plus élevé chez l’homme, chez les personnes<br />

âgées et chez le fumeur ; par<br />

contre, l’âge et la race n’influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t<br />

pas sa conc<strong>en</strong>tration [2]. Une augm<strong>en</strong>tation<br />

est possible dans les maladies<br />

chroniques inflammatoires du<br />

poumon et de l’intestin, dans la cirrhose<br />

et <strong>en</strong> cas d’insuffisance rénale<br />

chronique et d’hémodialyse [3, 4]. Sa<br />

demie-vie est de 2,8 jours et son élimination<br />

est hépatique [4]. L’ACE n’est<br />

donc pas spécifique du CCR. De plus,<br />

il n’est pas spécifique du tube digestif<br />

puisqu’on retrouve une conc<strong>en</strong>tration<br />

sérique élevée dans le cancer du sein,<br />

Tirés à part : Stanislas Chaussade, Hôpital Cochin-SVP Université Paris V, Service d’hépato-gastro<strong>en</strong>térologie,<br />

27, rue du Faubourg Saint-Jacques, 75014 Paris.<br />

M. BERNARDEAU-<br />

MOZER,<br />

S. CHAUSSADE (Paris)<br />

le cancer médullaire de la thyroïde, le<br />

cancer du poumons et <strong>des</strong> ovaires.<br />

Le CA-19-9 pour Carbohydrate Antig<strong>en</strong><br />

19-9, décrit pour la première fois<br />

<strong>en</strong> 1979, est un ligand <strong>des</strong> E-selectin<br />

qui joue un rôle important dans l’adhésion<br />

<strong>des</strong> cellules cancéreuses à l’<strong>en</strong>dothélium.<br />

Le seuil généralem<strong>en</strong>t admis<br />

est de 37 U/ml et la conc<strong>en</strong>tration n’est<br />

pas influ<strong>en</strong>cée par le tabagisme.<br />

Le prix du dosage de l’ACE, du CA19-<br />

9 et de l’alphafoetoprotéine est fixé à<br />

18,9 euros.<br />

Intérêt<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> sériques<br />

pour le dépistage<br />

<strong>des</strong> cancers digestifs<br />

Aucun marqueur sérique disponible <strong>en</strong><br />

cancérologie <strong>digestive</strong> n’a montré son<br />

efficacité dans le dépistage du cancer.<br />

Seule l’alphafoetoprotéine (AFP) est<br />

couramm<strong>en</strong>t utilisée dans la pratique<br />

quotidi<strong>en</strong>ne. Néanmoins, une réc<strong>en</strong>te<br />

méta analyse, a montré les limites et<br />

les biais <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> consacrées au dépistage<br />

par l’AFP, surtout lorsqu’on<br />

considère le dépistage <strong>des</strong> petits hépatocarcinomes<br />

accessibles à un traitem<strong>en</strong>t<br />

chirurgical ou percutané. Dans<br />

l’état actuel <strong>des</strong> connaissances, l’AFP<br />

n’a aucune place dans le dépistage systématique<br />

de l’hépatocarcinome (CHC)<br />

et <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> prospectives sont nécessaires<br />

pour déterminer le place de ce<br />

marqueur dans cette indication [5].<br />

77


• • • • • • • •<br />

La valeur diagnostique de l’ACE dans<br />

le CCR semble insuffisante avec une<br />

s<strong>en</strong>sibilité évaluée suivant les étu<strong>des</strong><br />

<strong>en</strong>tre 11 et 40 % pour les tumeurs<br />

Dukes A et B et <strong>en</strong>tre 52 et 89 % pour<br />

les tumeurs de stade C et D de Dukes<br />

[6]. Les résultats sont <strong>en</strong>core plus décevants<br />

pour le CA-19-9 avec une s<strong>en</strong>sibilité<br />

de 4 à 9 % pour les tumeurs<br />

stade A et B de Dukes et de 22 à 50 %<br />

pour les sta<strong>des</strong> C et D de Dukes. Une<br />

étude ayant comparé les performances<br />

<strong>des</strong> deux principaux <strong>marqueurs</strong> sur<br />

une même population montre que<br />

l’ACE a une s<strong>en</strong>sibilité supérieure à<br />

celle du CA19-9 pour le diagnostic du<br />

cancer du colon et pour un seuil de<br />

spécificité id<strong>en</strong>tique, les VPP, VPN et<br />

l’efficacité diagnostique de l’ACE sont<br />

meilleures [7]. En outre, la combinaison<br />

<strong>des</strong> deux <strong>marqueurs</strong> n’augm<strong>en</strong>te pas<br />

leur s<strong>en</strong>sibilité. Ni l’ASCO ni l’ANAES<br />

ni la FNCLCC ne recommand<strong>en</strong>t de<br />

doser ces deux <strong>marqueurs</strong> ni dans la<br />

cadre d’un dépistage ni dans celui du<br />

diagnostic précoce <strong>des</strong> cancers colorectaux.<br />

De par leur manque de spécificité<br />

ni l’ACE ni le CA-19-9 ne peuv<strong>en</strong>t<br />

constituer un test de dépistage de<br />

masse ; ils n’ont par ailleurs, aucune<br />

place dans le diagnostic précoce du<br />

cancer colorectal.<br />

Intérêts <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong><br />

dans la sélection<br />

de population à risque<br />

Les <strong>marqueurs</strong> sériques ont peu d’indications<br />

dans ce registre. Le CA 19.9<br />

n’a pas d’intérêt dans le dépistage <strong>des</strong><br />

tumeurs du pancréas d’autant que sa<br />

s<strong>en</strong>sibilité dans le diagnostic <strong>des</strong> petites<br />

tumeurs est mauvaise. Ainsi, si la<br />

tumeur a un diamètre < 3 cm, sa s<strong>en</strong>sibilité<br />

est de 12 à 70 % (moy<strong>en</strong>ne =<br />

50 %). Le CA19-9 n’a pas d’indications<br />

dans la surveillance <strong>des</strong> exceptionnelles<br />

formes familiales de cancer du<br />

pancréas.<br />

Le seul marqueur utile est l’AFP qui<br />

dans un travail de l’équipe de Beaugrand<br />

et coll a permis, avec d’autres<br />

paramètres cliniques et histologiques,<br />

d’isoler au sein <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts cirrhotiques,<br />

un groupe de pati<strong>en</strong>ts particulièrem<strong>en</strong>t<br />

à risque de CHC [8]. L’intérêt<br />

de l’AFP réside surtout dans la détermination<br />

d’un sous groupe à risque au<br />

même titre que le sexe, l’âge, l’exist<strong>en</strong>ce<br />

d’une cirrhose ou d’une infection<br />

par le virus C.<br />

Intérêts<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> sériques<br />

dans le diagnostic<br />

<strong>des</strong> cancers digestifs<br />

Les <strong>marqueurs</strong> sériques n’ont pas ou<br />

peu d’intérêt dans le diagnostic <strong>des</strong><br />

cancers digestifs. L’intérêt diagnostique<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux est faible <strong>en</strong><br />

cancérologie <strong>digestive</strong>. Ainsi devant<br />

<strong>des</strong> métastases hépatiques, l’augm<strong>en</strong>tation<br />

de l’ACE ou du CA 19.9 ori<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

plutôt vers une origine <strong>digestive</strong>.<br />

Le CA 19.9 peut être augm<strong>en</strong>té au<br />

cours <strong>des</strong> cancers de la vésicule biliaire<br />

ou <strong>des</strong> cholangiocarcinomes<br />

(même <strong>en</strong> dehors d’une cholestase). Le<br />

CA 19.9 est augm<strong>en</strong>té dans 10 à 70 %<br />

<strong>des</strong> hépatocarcinomes [9]. Les adénocarcinomes<br />

extradigestifs peuv<strong>en</strong>t aussi<br />

augm<strong>en</strong>ter le CA 19.9. En prés<strong>en</strong>ce de<br />

métastase d’un adénocarcinome, l’augm<strong>en</strong>tation<br />

même importante du CA<br />

19.9, ne peut suffire à affirmer la localisation<br />

d’une tumeur. Les seuils de<br />

s<strong>en</strong>sibilité et de spécificité du CA 19.9<br />

<strong>en</strong> pathologie tumorale pancréatique<br />

sont indiqués dans le tableau I. La s<strong>en</strong>sibilité<br />

du CA 19.9 est supérieure à<br />

celle de l’ACE dans cette pathologie<br />

mais reste mo<strong>des</strong>te (comprise <strong>en</strong>tre<br />

16 et 46 %). La spécificité du dosage<br />

du CA19-9 est moins bonne lorsqu’il<br />

existe une cholestase ou une affection<br />

pancréatique bénigne [10].<br />

La s<strong>en</strong>sibilité et les conc<strong>en</strong>trations<br />

d’ACE augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t avec le stade d’ext<strong>en</strong>sion<br />

<strong>des</strong> CCR. Cep<strong>en</strong>dant, sa valeur<br />

ne permet pas de différ<strong>en</strong>cier les sta<strong>des</strong><br />

d’ext<strong>en</strong>sion tumorale compte t<strong>en</strong>u <strong>des</strong><br />

écarts types de valeurs moy<strong>en</strong>nes trop<br />

importants [6]. Dans le cadre d’un bilan<br />

initial, la s<strong>en</strong>sibilité de l’ACE est élevée<br />

pour les sta<strong>des</strong> D de Dukes. Une élévation<br />

supérieure à 5 ng/ml est associée<br />

trois fois sur quatre à la prés<strong>en</strong>ce<br />

de métastases viscérales. C’est le paramètre<br />

biologique le plus s<strong>en</strong>sible<br />

pour la détection de métastases hépatiques<br />

sachant que l’ACE est plus s<strong>en</strong>sible<br />

pour détecter <strong>des</strong> métastases hépatiques<br />

et rétro-péritonéales que<br />

ganglionnaires et pulmonaires [11]. S’il<br />

est utilisé <strong>en</strong> test unique, sa s<strong>en</strong>sibilité<br />

est estimée <strong>en</strong>tre 56 et 93 %, sa VPP<br />

<strong>en</strong>tre 30 et 60 % et sa VPN <strong>en</strong>tre 71 et<br />

98 %. Deux étu<strong>des</strong> prospectives portant<br />

sur 71 et 305 pati<strong>en</strong>ts ont retrouvé<br />

une s<strong>en</strong>sibilité proche de 100 % si le<br />

dosage de l’ACE était associé à une<br />

échographie hépatique et au dosage<br />

<strong>des</strong> γGT [12, 13]. Pour la FNCLCC une<br />

échographie hépatique normale associée<br />

à une conc<strong>en</strong>tration sérique pathologique<br />

de l’ACE est une indication<br />

pour <strong>des</strong> investigations. Pour l’ASCO,<br />

le dosage de l’ACE est recommandé s’il<br />

peut aider à établir le stade d’ext<strong>en</strong>sion<br />

ou à pr<strong>en</strong>dre la décision opératoire.<br />

Pour les experts de l’ANAES, le dosage<br />

de l’ACE ne modifie pas l’attitude thérapeutique<br />

et n’est donc pas recommandé.<br />

Là <strong>en</strong>core, seule l’AFP a une valeur<br />

diagnostique et on considère que l’exist<strong>en</strong>ce<br />

d’une image nodulaire du foie<br />

associée à un dosage d’AFP > 400 ng/<br />

ml est très évocatrice d’un CHC.<br />

Intérêts <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong><br />

dans le pronostic<br />

<strong>des</strong> cancers digestifs<br />

Au cours du cancer du pancréas, 7γ %<br />

<strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts ayant un CA 19-9<br />

> 1 000 UI/ml pourront bénéficier d’une<br />

TABLEAU I<br />

SEUIL DE SENSIBILITÉ ET DE SPÉCIFICITÉ DU CA19-9 DANS LE DIAGNOSTIC<br />

DU CANCER DU PANCRÉAS [10]<br />

S<strong>en</strong>sibilité (%) Spécificité (%)<br />

Seuil > 37 UI/ml 81 % 90 %<br />

Seuil > 100 UI/ml 68 % 98 %<br />

Seuil > 300 UI/ml 54 % 99 %<br />

Seuil > 1 000 UI/ml 41 % 99,8 %<br />

78


• • • • • • • •<br />

chirurgie à visée curative. Concernant<br />

le CCR, plusieurs étu<strong>des</strong> prospectives<br />

ont démontré qu’une conc<strong>en</strong>tration<br />

initiale élevée d’ACE était un facteur<br />

de mauvais pronostic de survie [14].<br />

Une étude m<strong>en</strong>ée p<strong>en</strong>dant dix ans sur<br />

428 pati<strong>en</strong>ts retrouve un taux de survie<br />

significativem<strong>en</strong>t moins élevé, 53 %<br />

versus 64 %, chez les pati<strong>en</strong>ts ayant<br />

un taux de d’ACE initialem<strong>en</strong>t élevé<br />

[15]. Une autre étude portant sur 318<br />

pati<strong>en</strong>ts va dans le même s<strong>en</strong>s avec un<br />

taux de survie de 55 % versus 85 %<br />

[11]. Le pourc<strong>en</strong>tage <strong>des</strong> récidives de<br />

CCR est augm<strong>en</strong>té et leur délai de surv<strong>en</strong>ue<br />

est plus court <strong>en</strong> cas d’ACE initialem<strong>en</strong>t<br />

élevé. La survie est raccourcie<br />

et le risque relatif de décès augm<strong>en</strong>te<br />

[11, 16, 17]. L’ext<strong>en</strong>sion tumorale pariétale,<br />

l’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t ganglionnaire<br />

et le nombre de ganglions <strong>en</strong>vahis rest<strong>en</strong>t,<br />

cep<strong>en</strong>dant, les facteurs pronostiques<br />

standards et largem<strong>en</strong>t démontrés<br />

de survie et de récidive et l’indép<strong>en</strong>dance<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux par<br />

rapport à ces facteurs n’est pas toujours<br />

démontrée. L’ACE ne semble pas<br />

être un facteur indép<strong>en</strong>dant de l’ext<strong>en</strong>sion<br />

pariétale. Dans une étude prospective<br />

portant sur 277 pati<strong>en</strong>ts opérés<br />

d’un CCR et suivis p<strong>en</strong>dant 5 ans, la<br />

survie était significativem<strong>en</strong>t plus<br />

faible chez les pati<strong>en</strong>ts ayant un ACE<br />

initialem<strong>en</strong>t élevé (39 % versus 57 %)<br />

mais de façon dép<strong>en</strong>dante du stade<br />

[14]. En outre, il semble que l’élévation<br />

de l’ACE ne soit pas indép<strong>en</strong>dante<br />

de l’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t ganglionnaire [18].<br />

Par contre, un taux d’ACE supérieur à<br />

5 est un facteur pronostique indép<strong>en</strong>dant<br />

défavorable sur la survie <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts<br />

qui ont eu une exérèse complète<br />

d’une tumeur et qui n’avai<strong>en</strong>t pas d’<strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t<br />

ganglionnaire [19]. Pour<br />

la FNCLCC, la valeur préopératoire de<br />

l’ACE peut être utile pour distinguer,<br />

parmi les pati<strong>en</strong>ts sans <strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t<br />

ganglionnaire, ceux qui sont à haut<br />

risque de récidive [6].<br />

L’ACE a une valeur pronostique chez les<br />

pati<strong>en</strong>ts opérés de métastases hépatiques<br />

de CCR. Une étude prospective<br />

portant sur 166 pati<strong>en</strong>ts opérés à visée<br />

curative de métastases hépatiques a<br />

montré, <strong>en</strong> analyse multivariée, qu’un<br />

taux anormal d’ACE <strong>en</strong> préopératoire<br />

n’avait pas de valeur pronostique. Un<br />

taux d’ACE supérieur à 5 ng/ml, <strong>en</strong><br />

post opératoire, était par contre corrélé<br />

à une survie diminuée [20]. Une importante<br />

étude rétrospective, portant<br />

sur 1088 pati<strong>en</strong>ts opérés de métastases<br />

hépatiques, montre, <strong>en</strong> analyse multivariée,<br />

que la conc<strong>en</strong>tration sérique<br />

d’ACE <strong>en</strong> préopératoire est un facteur<br />

pronostique indép<strong>en</strong>dant de survie [21].<br />

Une autre étude rétrospective portant<br />

sur 111 pati<strong>en</strong>ts métastatiques arrive<br />

à la même conclusion pour un taux<br />

d’ACE préopératoire supérieur à 5ng/ml<br />

[10]. La normalisation de l’ACE après<br />

une chirurgie hépatique alors que le<br />

taux était élevé <strong>en</strong> préopératoire, est un<br />

facteur de bon pronostic.<br />

L’ACE préthérapeutique a une valeur<br />

pronostique chez les pati<strong>en</strong>ts traités<br />

par chimiothérapie. Pour la FNCLCC, la<br />

conc<strong>en</strong>tration sérique initiale de l’ACE<br />

a une valeur pronostique indép<strong>en</strong>dante<br />

sur la survie <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts traités par<br />

chimiothérapie. Cep<strong>en</strong>dant, il est à<br />

noter que deux étu<strong>des</strong>, rapportées depuis,<br />

n’arriv<strong>en</strong>t pas aux mêmes conclusions.<br />

Dans l’étude rétrospective de<br />

Kohne et al. qui a revu 3 825 pati<strong>en</strong>ts<br />

avec métastases de CCR et traités par<br />

chimiothérapie à base de 5FU, seuls le<br />

stade ECOG, le taux de polynucléaires,<br />

le taux de PAL et le nombre de sites<br />

métastatiques ressortai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> analyse<br />

multivariée comme étant <strong>des</strong> facteurs<br />

pronostiques indép<strong>en</strong>dants de survie<br />

[22]. Dans une étude parue <strong>en</strong> 2002,<br />

Wang et al. ont revu 128 pati<strong>en</strong>ts au<br />

stade métastatique, traités par chimiothérapie<br />

à base de 5FU. En analyse<br />

multivariée, le taux de CA19-9 avec<br />

un cut-off à 37 U/ml et le performance<br />

status était les deux seuls facteurs pronostiques<br />

indép<strong>en</strong>dants de survie qui<br />

ressortai<strong>en</strong>t [23].<br />

Intérêts <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong><br />

dans le suivi<br />

<strong>des</strong> cancers digestifs<br />

L’intérêt du suivi dans les cancers<br />

digestifs ne se pose que si un diagnostic<br />

plus précoce est réalisé et si ce diagnostic<br />

plus précoce aboutit à l’év<strong>en</strong>tualité<br />

d’un nouveau traitem<strong>en</strong>t curateur.<br />

Afin de pouvoir évaluer au mieux<br />

l’efficacité d’un traitem<strong>en</strong>t par le<br />

dosage d’un marqueur sérique, il est<br />

nécessaire de disposer d’un dosage préthérapeutique<br />

et de réaliser les dosages<br />

successifs dans le même laboratoire<br />

tout au long de la surveillance.<br />

Cas du cancer colorectal<br />

Si un marqueur est initialem<strong>en</strong>t élevé,<br />

on doit observer sa normalisation 4 semaines<br />

après la chirurgie. Une élévation<br />

persistante du marqueur après<br />

6 semaines indique la persistance d’un<br />

reliquat tumoral aussi bi<strong>en</strong> après chirurgie<br />

colique que chirurgie hépatique<br />

[6]. Si une tumeur est initialem<strong>en</strong>t<br />

sécrétante, la récidive s’accompagnera<br />

la plupart du temps d’une élévation de<br />

l’ACE. Cep<strong>en</strong>dant, il est à noter que<br />

30 % <strong>des</strong> récidives de CCR ne produis<strong>en</strong>t<br />

pas d’ACE quel qu’ait été le taux<br />

initial, normal ou élevé, de l’ACE [24].<br />

De plus, un faux négatif est possible,<br />

plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> cas de tumeur<br />

peu différ<strong>en</strong>ciée [1]. On estime par<br />

ailleurs que 44 % <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts ayant un<br />

ACE préopératoire normal peuv<strong>en</strong>t<br />

avoir une augm<strong>en</strong>tation d’ACE <strong>en</strong> cas<br />

de récidive [25]. Une tumeur initialem<strong>en</strong>t<br />

non sécrétante avec un ACE<br />

normal doit donc être surveillée par<br />

<strong>des</strong> dosages itératifs d’ACE [6]. La valeur<br />

diagnostique de l’ACE varie <strong>en</strong><br />

fonction du site de récidive, la s<strong>en</strong>sibilité<br />

étant meilleure pour la détection<br />

de métastases hépatiques et rétropéritonéales<br />

que pulmonaires et meilleure<br />

<strong>en</strong> cas de récidives multiples<br />

comparéé à une récidive unique.<br />

Le CA-19-9 peut être utilisable si l’ACE<br />

est peu ou pas augm<strong>en</strong>té [6]. Dans<br />

l’étude de Filella et al., le CA 19-9 et<br />

l’ACE ont été comparés pour la détection<br />

précoce <strong>des</strong> récidives tumorales.<br />

L’augm<strong>en</strong>tation du CA 19-9 précédait<br />

la récidive dans seulem<strong>en</strong>t 25 % <strong>des</strong><br />

cas contre 84 % pour l’ACE [16].<br />

L’augm<strong>en</strong>tation de l’ACE est dans 64 %<br />

à 58 % <strong>des</strong> cas, le premier signe de récidive<br />

qui peut précéder de 1,5 à 6 mois<br />

la récidive clinique ou radiologique<br />

[26, 27]. L’ACE est le premier signe de<br />

récidive dans 38,2 % <strong>des</strong> cas si un<br />

dosage est fait tous les 3 mois p<strong>en</strong>dant<br />

un an, puis tous les 6 mois p<strong>en</strong>dant<br />

2 ans [28]. Une méta-analyse incluant<br />

7 essais non randomisés indique qu’une<br />

surveillance stricte, spécialem<strong>en</strong>t lorsque<br />

celle-ci inclut un dosage d’ACE,<br />

79


• • • • • • • •<br />

permet de détecter <strong>des</strong> récidives à un<br />

stade précoce et augm<strong>en</strong>te la survie<br />

[29]. En termes de coût/efficacité, l’ACE<br />

est le meilleur test pour détecter <strong>des</strong><br />

récidives résécables de cancers du<br />

colon stade B2 ou C comparé à la<br />

coloscopie et à la radio de thorax. La<br />

confér<strong>en</strong>ce de cons<strong>en</strong>sus du CCR de<br />

1998 précise qu’<strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce d’étu<strong>des</strong><br />

randomisées démontrant l’efficacité de<br />

l’ACE, il ne peut être préconisé pour la<br />

surveillance après exérèse curative d’un<br />

cancer du colon. La confér<strong>en</strong>ce de<br />

cons<strong>en</strong>sus de la SNFGE sur le CCR de<br />

1998 ne recommande pas de surveillance<br />

par l’ACE. Pour la FNCLCC,<br />

la surveillance biologique de l’ACE<br />

permet de prédire une récidive avec<br />

une avance de quelques semaines à<br />

quelques mois sur le diagnostic clinique<br />

et radiologique ce qui permet<br />

un diagnostic à un stade ou l’opérabilité<br />

est la meilleure, cep<strong>en</strong>dant le bénéfice<br />

<strong>en</strong> terme de survie reste controversé<br />

[6]. La surveillance de l’ACE n’est<br />

donc recommandée que si un traitem<strong>en</strong>t<br />

est <strong>en</strong>visageable <strong>en</strong> cas de récidive<br />

tumorale.<br />

L’ASCO recommande, pour les pati<strong>en</strong>ts<br />

ayant <strong>des</strong> tumeurs stade II ou III qui<br />

pourrai<strong>en</strong>t bénéficier ultérieurem<strong>en</strong>t<br />

de résections de métastases hépatiques<br />

métachrones, la mesure de l’ACE <strong>en</strong><br />

pré-opératoire et tous les deux à trois<br />

mois <strong>en</strong> post opératoire. Si l’augm<strong>en</strong>tation<br />

du marqueur est confirmée sur<br />

deux tests successifs, cela doit am<strong>en</strong>er<br />

à la recherche de maladie métastatique.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, l’augm<strong>en</strong>tation de l’ACE<br />

seule ne doit pas conduire à l’initialisation<br />

d’un traitem<strong>en</strong>t. L’ACE ne peut,<br />

<strong>en</strong> outre, constituer un test unique de<br />

surveillance [3, 24].<br />

Si la conc<strong>en</strong>tration de l’ACE est initialem<strong>en</strong>t<br />

élevée, les dosages itératifs<br />

de ce même marqueur au cours du traitem<strong>en</strong>t<br />

du cancer du colon représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

une mesure de l’efficacité du traitem<strong>en</strong>t.<br />

Le dosage est particulièrem<strong>en</strong>t<br />

indiqué <strong>en</strong> cas d’abs<strong>en</strong>ce de cible mesurable<br />

cliniquem<strong>en</strong>t ou radiologiquem<strong>en</strong>t.<br />

Il faut connaître la possibilité<br />

d’une augm<strong>en</strong>tation transitoire et<br />

paradoxale du marqueur au début de<br />

la chimiothérapie reflétant un largage<br />

du marqueur dans la circulation sanguine<br />

par <strong>des</strong>truction et nécrose tumorale.<br />

Dans une étude parue <strong>en</strong> 2002,<br />

Wang et al. ont étudié la cinétique de<br />

l’ACE chez 40 mala<strong>des</strong> avec métastases<br />

mesurables de CCR et traités par 5FU<br />

et acide folinique. L’augm<strong>en</strong>tation de<br />

l’ACE était corrélée à une progression<br />

dans 70 % <strong>des</strong> cas et la cinétique du<br />

marqueur prédisait la progression ou<br />

la réponse au traitem<strong>en</strong>t dans respectivem<strong>en</strong>t<br />

65 % et 85 % <strong>des</strong> cas [30].<br />

L’étude de Moertel qui a étudié les<br />

valeurs de l’ACE chez 1017 pati<strong>en</strong>ts<br />

inclus dans un protocole de chimiothérapie<br />

adjuvante a retrouvé une<br />

augm<strong>en</strong>tation de l’ACE dans 4,6 % <strong>des</strong><br />

récidives contre 3,7 % <strong>en</strong> cas d’évaluation<br />

clinique [31].<br />

Selon la FNCLCC, sauf év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> début de traitem<strong>en</strong>t par chimiothérapie<br />

palliative, l’augm<strong>en</strong>tation<br />

contrôlée <strong>des</strong> conc<strong>en</strong>trations sériques<br />

d’ACE traduit une progression de la<br />

maladie. L’ACE peut être utilisé <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />

de l’imagerie et de l’exam<strong>en</strong><br />

clinique pour apprécier la réponse à la<br />

chimiothérapie [6]. L’ACE est particulièrem<strong>en</strong>t<br />

indiqué <strong>en</strong> cas de maladie<br />

non mesurable. Selon l’ASCO, l’augm<strong>en</strong>tation<br />

de la conc<strong>en</strong>tration sérique<br />

sur deux prélèvem<strong>en</strong>ts successifs est<br />

suffisante pour démontrer une progression<br />

sous chimiothérapie et devrait<br />

faire interrompre le traitem<strong>en</strong>t même<br />

<strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ce de confirmation clinique<br />

ou radiologique [3].<br />

Intérêt<br />

d’une prescription dirigée<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux<br />

Dans une étude prospective effectuée<br />

à l’hôpital Cochin, nous avons pu<br />

démontrer l’intérêt d’une prescription<br />

dirigée <strong>des</strong> dosages de <strong>marqueurs</strong><br />

tumoraux afin d’éliminer les indications<br />

erronées et de diminuer le coût<br />

<strong>des</strong> prescriptions ; nous avons aussi<br />

évalué l’impact pédagogique de ce<br />

nouveau mode de prescription sur les<br />

médecins prescripteurs [32]. Cette étude<br />

s’est déroulée de façon prospective sur<br />

7 mois consécutifs dans l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong><br />

services cliniques de l’hôpital. Elle a<br />

concerné 1 600 pati<strong>en</strong>ts soit 3 395 dosages.<br />

Les <strong>marqueurs</strong> tumoraux étudiés<br />

étai<strong>en</strong>t l’ACE, le CA 19.9 et l’AFP,<br />

<strong>marqueurs</strong> habituellem<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong><br />

hépato-gastro<strong>en</strong>térologie. Dans un premier<br />

temps, une grille a été élaborée de<br />

façon cons<strong>en</strong>suelle et qui semblait être<br />

adaptée à la demande <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong><br />

de tumeurs <strong>digestive</strong>s (Tableau II). Cette<br />

grille était inspirée de celle mise au<br />

point par Durand-Zaleski mais était<br />

plus restrictive, le clinici<strong>en</strong> pouvant<br />

choisir 1 ou au plus 2 <strong>marqueurs</strong> pour<br />

un type de cancer et comportait plus<br />

de <strong>marqueurs</strong> et plus de types de cancers<br />

[33]. Sur ces grilles apparaissai<strong>en</strong>t<br />

les <strong>marqueurs</strong> tumoraux et les indications<br />

validées. Les cases noires correspondai<strong>en</strong>t<br />

aux indications inadéquates<br />

et ne pouvai<strong>en</strong>t pas être<br />

cochées, les cases blanches correspondai<strong>en</strong>t<br />

aux indications utiles, les<br />

cases grises indiquai<strong>en</strong>t les <strong>marqueurs</strong><br />

qui pouvai<strong>en</strong>t être prescrits dans le<br />

cadre d’une surveillance, les <strong>marqueurs</strong><br />

correspondant aux cases hachurées<br />

étai<strong>en</strong>t utiles pour le bilan d’ext<strong>en</strong>sion.<br />

Seuls un ou deux <strong>marqueurs</strong> pouvai<strong>en</strong>t<br />

être prescrits par organe. Enfin,<br />

dans tous les cas, le médecin gardait<br />

la possibilité de prescrire le marqueur<br />

de son choix, pour l’organe de son<br />

choix, s’il n’était pas d’accord avec les<br />

recommandations <strong>des</strong> experts.<br />

L’étude comportait deux étapes : au<br />

cours de la 1 re période, une feuille de<br />

prescription blanche ouverte (Tableau II)<br />

a été distribuée à l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> services<br />

de l’hôpital. P<strong>en</strong>dant la deuxième<br />

période de l’étude, une nouvelle feuille<br />

de demande de <strong>marqueurs</strong> tumoraux<br />

(Tableau III) était distribuée aux différ<strong>en</strong>ts<br />

services de l’hôpital. Cette feuille<br />

était faite de telle manière que la prescription<br />

était <strong>en</strong> quelque sorte dirigée.<br />

Sur cette feuille préétablie était noté<br />

le prix de chaque marqueur. Le nombre<br />

total de dosages prescrits p<strong>en</strong>dant la<br />

1 re période était de 329 pour l’ACE.<br />

Pour le CA 19.9 et l’AFP, il s’élevait<br />

respectivem<strong>en</strong>t à 149 et à 310. Par comparaison<br />

avec l’année précéd<strong>en</strong>te, la<br />

seule apparition de la feuille de prescription<br />

« blanche » a <strong>en</strong>traîné une diminution<br />

du nombre de prescriptions<br />

de 20 % <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne (extrême : 16 à<br />

27 %) alors que le laboratoire de biochimie<br />

a augm<strong>en</strong>té son activité totale<br />

de 2 % p<strong>en</strong>dant la même période. La<br />

mise <strong>en</strong> place de la feuille de prescription<br />

préétablie a permis de diminuer<br />

le nombre de deman<strong>des</strong> de 32 à<br />

62 % suivant le marqueur considéré<br />

80


• • • • • • • •<br />

TABLEAU II<br />

GRILLE DE DEMANDE DES MARQUEURS UTILISÉE LORS DE LA PÉRIODE 1<br />

Hôpital COCHIN<br />

Service de Biophysique (Pr. RICHARD)<br />

Laboratoire <strong>des</strong> HORMONES ET MARQUEURS<br />

Pavillon Achard 7 e étage<br />

Tél. 42 34 13 88<br />

Motif :<br />

Dépistage<br />

Altération<br />

Etat Général<br />

Diagnostic :<br />

prouvé<br />

supposé<br />

Surveillance<br />

Traitem<strong>en</strong>t :<br />

Chirurgie<br />

Radio.<br />

Embol.-Alcoolisation<br />

Traitem<strong>en</strong>t :<br />

Hormono.<br />

Antimi.<br />

Autres<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

Né(e) le :<br />

ORGANES<br />

(Primitifs)<br />

MARQUEURS<br />

MARQUEURS<br />

Ovaire<br />

Sein<br />

Testicule<br />

Vessie<br />

Rein<br />

Prostate<br />

Poumon<br />

Non Petites Cell<br />

Poumon<br />

Petites Cellules<br />

Foie<br />

Pancréas exocrine<br />

Œsophage<br />

ORL<br />

Estomac<br />

Colo-Rectum<br />

Thyroïde<br />

Médullaire<br />

Thyroï de<br />

Vésiculo-Papill<br />

Cellules<br />

Germinales<br />

Chorion<br />

Neuro<strong>en</strong>docrine<br />

Autres<br />

Service :<br />

ACE<br />

Date :<br />

AFP<br />

Prescripteur :<br />

PSA<br />

CA 19.9<br />

Observations :<br />

CA 15.3<br />

CA 125<br />

NSE<br />

Cyfra 21<br />

fl-HCG<br />

Les résultats ne seront<br />

pas r<strong>en</strong>dus pour les<br />

deman<strong>des</strong> non remplies<br />

correctem<strong>en</strong>t.<br />

Thyroglobuline<br />

Thyrocalcitonine<br />

Autres<br />

comparativem<strong>en</strong>t à l’année précéd<strong>en</strong>te<br />

(- 45 % pour l’ACE, - 62 % pour le CA<br />

19.9 et - 32 % pour l’AFP). Le nombre<br />

de dosages de <strong>marqueurs</strong> prescrits par<br />

pati<strong>en</strong>t a égalem<strong>en</strong>t diminué d’une valeur<br />

médiane de 3.1 à 1.5. Notre travail<br />

démontre qu’il est possible de diminuer<br />

de façon importante la demande<br />

<strong>des</strong> dosages de <strong>marqueurs</strong><br />

(– 45 %) fréquemm<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong> hépato-gastro<strong>en</strong>térologie.<br />

Nos résultats<br />

montr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t une réduction supérieure<br />

à celle rapportée par l’équipe<br />

de Durand-Zaleski ou de Pari<strong>en</strong>te et<br />

coll. [33, 34]. A l’hôpital H<strong>en</strong>ri-Mondor,<br />

une diminution de 25 % du nombre<br />

de <strong>marqueurs</strong> avait été obt<strong>en</strong>ue grâce<br />

à une feuille de demande préétablie similaire<br />

à celle utilisée dans notre étude<br />

mais dont les indications étai<strong>en</strong>t plus<br />

larges (3 à 4 <strong>marqueurs</strong> pouvai<strong>en</strong>t être<br />

prescrits par organe). Par ailleurs et à<br />

la différ<strong>en</strong>ce du protocole choisi pour<br />

notre étude, le simple fait de mettre <strong>en</strong><br />

circulation une nouvelle feuille n’avait<br />

pas été testé. Notre travail démontre<br />

que le seul fait de mettre <strong>en</strong> circulation<br />

une nouvelle feuille est responsable<br />

d’une diminution d’<strong>en</strong>viron 10 %<br />

de la demande <strong>des</strong> dosages <strong>des</strong> trois<br />

<strong>marqueurs</strong> étudiés. La diminution de<br />

la demande de dosage <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong><br />

était variable <strong>en</strong> fonction du marqueur<br />

considéré. Les indications de dosage<br />

du CA 19.9 dont la diminution est la<br />

plus marquée (– 62 %), sont moins bi<strong>en</strong><br />

codifiées. Comparée à celle <strong>des</strong> autres<br />

<strong>marqueurs</strong>, la baisse du nombre de<br />

dosages d’AFP prescrits était moins<br />

importante (– 31 %). En effet, les indications<br />

de l’AFP sont simples et bi<strong>en</strong><br />

codifiées dans la littérature, ce qui<br />

explique le faible taux d’erreurs et donc<br />

la faible réduction <strong>des</strong> prescriptions.<br />

Nos résultats montr<strong>en</strong>t néanmoins que<br />

la mise <strong>en</strong> place d’une feuille de demande<br />

dirigée a permis d’améliorer la<br />

pertin<strong>en</strong>ce de demande <strong>des</strong> dosages de<br />

<strong>marqueurs</strong>. Cela témoigne du fait que<br />

l’intérêt de cette nouvelle forme de<br />

prescription n’est pas uniquem<strong>en</strong>t économique<br />

mais qu’elle participe à la<br />

formation et à l’éducation <strong>des</strong> médecins<br />

prescripteurs, surtout dans les<br />

c<strong>en</strong>tres hospitaliers universitaires ayant<br />

un nombre important de médecins <strong>en</strong><br />

formation. Il n’est pas possible de prédire<br />

le dev<strong>en</strong>ir à long terme de ce<br />

mode de prescription.<br />

RÉFÉRENCES<br />

1. Fletcher RH. Carcinoembryonic antig<strong>en</strong>.<br />

Ann Intern Med 1986 ; 104 : 66-73.<br />

2. Patel PS, Raval GN, Rawal RM, Patel<br />

GH, Balar DB, Shah PM et al. Comparison<br />

betwe<strong>en</strong> serum levels of carcinoembryonic<br />

antig<strong>en</strong>, sialic acid and<br />

phosphohexose isomerase in lung<br />

cancer. Neoplasma 1995 ; 42 : 271-4.<br />

81


• • • • • • • •<br />

TABLEAU III<br />

GRILLE DE DEMANDE DES MARQUEURS UTILISÉE LORS DE LA PÉRIODE 2<br />

Hôpital COCHIN<br />

Service de Biophysique (Pr. RICHARD)<br />

Laboratoire <strong>des</strong> HORMONES ET MARQUEURS<br />

Pavillon Achard 7 e étage<br />

tél. 42 34 13 88<br />

Cocher les<br />

cases<br />

☞<br />

☞<br />

Motif :<br />

Dépistage<br />

Altération<br />

Etat Général<br />

Diagnostic :<br />

prouvé<br />

supposé<br />

Surveillance<br />

Traitem<strong>en</strong>t :<br />

Chirurgie<br />

Radio.<br />

Embol-Alcool<br />

Traitem<strong>en</strong>t :<br />

Hormono.<br />

Antimit.<br />

Autres<br />

Nom :<br />

Prénom :<br />

Né(e) le :<br />

Service :<br />

Date :<br />

Prescripteur :<br />

ORGANES<br />

(Primitifs)<br />

MARQUEURS<br />

MARQUEURS<br />

Prix (francs)<br />

ACE 126<br />

AFP 126<br />

PSA 180<br />

ORL- Œsophage<br />

Estomac<br />

Colo-Rectum<br />

Pancréas exocrine<br />

Foie<br />

Poumon<br />

Petites Cellules<br />

Poumon<br />

Non Petites Cell.<br />

Rein-Vessie<br />

Sein<br />

Col Utérus<br />

Ovaire<br />

Chorioncar.<br />

T. Germinales<br />

Testicule<br />

Prostate<br />

T. Neuro<strong>en</strong>docrines<br />

Thyroïde Médullaire<br />

Thyroïde Vésiculo-<br />

Papillaire<br />

Autres<br />

CA 19.9 180<br />

Préciser autres indications<br />

CA 15.3 180<br />

CA 125 180<br />

NSE 252<br />

Cyfra 21 252<br />

ß-HCG 252<br />

Inadéquat<br />

Utile<br />

± Utile. Surveillance<br />

Bilan d'ext<strong>en</strong>sion<br />

Thyroglobuline 252<br />

Thyrocalcitonine 252<br />

Autres<br />

3. Bast RC Jr, Ravdin P, Hayes DF, Bates<br />

S, Fritsche H, Jr, Jessup JM et al. 2000<br />

update of recomm<strong>en</strong>dations for the use<br />

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6. Eche N, Pichon MF, Quilli<strong>en</strong> V, Gory-<br />

Delabaere G, Riedinger JM, Basuyau JP<br />

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for tumor markers in colorectal<br />

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Thomson DM, Joseph L, Shuster JS.<br />

The diagnostic value of CA 27-29, CA<br />

15-3, mucin-like carcinoma antig<strong>en</strong>,<br />

carcinoembryonic antig<strong>en</strong> and CA 19-<br />

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Tumour Biol 1994 ; 15 : 247-<br />

54.<br />

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in alcoholic cirrhosis: a multivariate<br />

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82


• • • • • • • •<br />

in pati<strong>en</strong>ts with 5-fluorouracil-based<br />

treatm<strong>en</strong>t for metastatic colorectal<br />

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26. Castells A, Bessa X, Daniels M, Ascaso<br />

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6.<br />

INTRODUCTION<br />

■ En pratique médicale, la prescription de<br />

<strong>marqueurs</strong> tumoraux est fréqu<strong>en</strong>te, coûteuse et<br />

n’est pas toujours appropriée.<br />

■ Les RMO sont les suivants :<br />

<br />

<br />

<br />

« Il n'y a pas lieu de doser l'ACE dans le dépistage ou le<br />

diagnostic précoce du cancer colo-rectal, dans le bilan initial<br />

d'un cancer colo-rectal, dans le suivi thérapeutique d'une<br />

reprise évolutive »<br />

« Il n'y a pas lieu de faire <strong>des</strong> dosages répétés l'ACE <strong>en</strong> postopératoire<br />

d'un cancer colo-rectal. »<br />

« Il n'y a pas lieu de doser l'Antigéne Ca 19.9 dans le cancer<br />

colo-rectal, dépistage y compris »<br />

83


• • • • • • • •<br />

INTRODUCTION (2)<br />

■ Marqueurs utilisés <strong>en</strong> <strong>HGE</strong> : ACE, CA-19-9, aFP<br />

■ Utilité <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux :<br />

Dépistage<br />

Diagnostic<br />

Staging / pronostic<br />

Diagnostic d’une récidive locale ou générale (MH)<br />

Surveillance du traitem<strong>en</strong>t<br />

■ Recommandations internationales<br />

■ Moy<strong>en</strong>s pédagogiques pour améliorer la prescription<br />

<strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

INTERET DES MARQUEURS SERIQUES POUR<br />

LE DEPISTAGE DES RECIDIVES LOCALES OU<br />

A DISTANCE DU CANCER DU COLON<br />

Une élévation persistante de l’ACE l<br />

6 semaines après s chirurgie colique que<br />

chirurgie hépatique h<br />

indique la persistance d’un d<br />

reliquat tumoral<br />

44% <strong>des</strong> tumeurs initialem<strong>en</strong>t non sécrétantes<br />

récidiv<strong>en</strong>t avec une<br />

augm<strong>en</strong>tation de l’ACEl<br />

30% <strong>des</strong> tumeurs sécrétantes<br />

récidiv<strong>en</strong>t sans augm<strong>en</strong>tation de l’ACEl<br />

La valeur diagnostique de l’ACE l<br />

varie <strong>en</strong> fonction du site de récidive, r<br />

la<br />

s<strong>en</strong>sibilité étant meilleure pour la détection d<br />

de métastases m<br />

hépatiques h<br />

et<br />

retro-periton<br />

peritonéales<br />

que pulmonaires et meilleure <strong>en</strong> cas de récidives r<br />

multiples comparé à une récidive r<br />

unique<br />

L’ACE est le premier signe de récidive r<br />

dans 38.2% <strong>des</strong> cas si un dosage est<br />

fait tous les 3 mois p<strong>en</strong>dant un an puis tous les 6 mois p<strong>en</strong>dant 2 ans<br />

ASCO: surveillance de l’ACE l<br />

tous les 2 à 3 mois seulem<strong>en</strong>t<br />

• si une chirurgie ultérieure <strong>des</strong> métastases m<br />

est <strong>en</strong>visageable +++<br />

• Stade II et III et après s chirurgie hépatique h<br />

• si élévation sur 2 prélèvem<strong>en</strong>ts successifs, recherchez une maladie<br />

métastatique +++<br />

<br />

<br />

<br />

INTERET DES MARQUEURS SERIQUES<br />

POUR LE DEPISTAGE DES CANCERS<br />

DIGESTIFS.<br />

Aucun marqueur sérique s<br />

disponible <strong>en</strong> cancérologie<br />

<strong>digestive</strong> n’a n a montré son efficacité dans le dépistage d<br />

du cancer.<br />

Ni l’ASCO l<br />

ni l’ANAES l<br />

ni la FNCLCC ne<br />

recommand<strong>en</strong>t de doser ces deux <strong>marqueurs</strong> dans la<br />

cadre d’un d<br />

dépistage d<br />

ou dans celui du diagnostic<br />

précoce <strong>des</strong> cancers colorectaux.<br />

l’alphafoetoprotéine<br />

(AFP) est couramm<strong>en</strong>t utilisée<br />

dans la pratique quotidi<strong>en</strong>ne dans le dépistage d<br />

du<br />

CHC.<br />

<br />

<br />

<br />

INTERET DES MARQUEURS SERIQUES<br />

POUR LA SURVEILLANCE DU<br />

TRAITEMENT (chimiothérapie)<br />

Possibilité d’une augm<strong>en</strong>tation transitoire par relargage<br />

de la tumeur nécrosn<br />

crosée<br />

L’ACE est particulièrem<strong>en</strong>t rem<strong>en</strong>t indiqué <strong>en</strong> cas de maladie<br />

non mesurable.<br />

Selon l’ASCO, l<br />

l’augm<strong>en</strong>tation l<br />

de la conc<strong>en</strong>tration<br />

sérique sur deux prélèvem<strong>en</strong>ts successifs est suffisante<br />

pour démontrer d<br />

une progression sous chimiothérapie et<br />

devrait faire interrompre le traitem<strong>en</strong>t même m me <strong>en</strong><br />

l’abs<strong>en</strong>ce de confirmation clinique ou radiologique<br />

INTERET DES MARQUEURS SERIQUES<br />

POUR LE DIAGNOSTIC DES CANCERS<br />

DIGESTIFS<br />

Exemple : CA19-9 9 dans le cancer du pancréas<br />

as<br />

avec ou sans cholestase<br />

COMMENT AMELIORER<br />

LA PRESCRIPTION DES<br />

MARQUEURS ?<br />

INTERET DES MARQUEURS SERIQUES<br />

POUR LE STAGING/PRONOSTIC DES<br />

CANCERS DIGESTIFS.<br />

7% <strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts ayant un cancer du pancréas as et un CA<br />

19-9 9 > 1000UI/ml peuv<strong>en</strong>t bénéficier b<br />

d’une d<br />

chirurgie à<br />

visée e curative<br />

Pour la FNCLCC, la valeur préop<br />

opératoire de l’ACE l<br />

( > 5 ng/ml) peut être utile pour distinguer, parmi<br />

les pati<strong>en</strong>ts sans <strong>en</strong>vahissem<strong>en</strong>t ganglionnaire, ceux qui<br />

sont à haut risque de récidive. r<br />

L’ACE (<br />

> 5 ng/ml) a une valeur pronostique chez<br />

les pati<strong>en</strong>ts opérés s de métastases m<br />

hépatiques h<br />

de CCR.<br />

MATERIELS ET METHODES (1)<br />

• Durée e de l'étude: 7 mois (novembre 1995 à mai 1996).<br />

• 1600 prescriptions de <strong>marqueurs</strong> tumoraux (3395<br />

dosages).<br />

• ACE, alphaFP, , Ca 19.9.<br />

• Cette étude a été divisée e <strong>en</strong> deux pério<strong>des</strong>. p<br />

– Période 1 (novembre 1995 à janvier 1996 : prescriptions<br />

libres.<br />

– Période 2 (mars 1996 à mai 1996): prescriptions dirigées.<br />

• Comparaison de chaque période p<br />

aux mois<br />

correspondants de l'année e précéd<strong>en</strong>te (période de<br />

référ<strong>en</strong>ce). r<strong>en</strong>ce).<br />

84


• • • • • • • •<br />

RESULTATS (1)<br />

Nombre <strong>des</strong> prescriptions (%) au cours <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> p<br />

1 et 2<br />

par rapport à la période p<br />

de référ<strong>en</strong>cer<br />

r<strong>en</strong>ce<br />

%<br />

0<br />

Période 1 Période 2<br />

ACE CA19.9 αFP total ACE CA19.9 αFP total<br />

-2 0<br />

-4 0<br />

-6 0<br />

RESULTATS (3)<br />

Prescriptions <strong>des</strong> <strong>marqueurs</strong> tumoraux <strong>en</strong> fonction<br />

<strong>des</strong> services<br />

<strong>HGE</strong> PNO MI Autres<br />

95 /96 (%) 95/96 (%) 95/96 (%) 95/96 (%)<br />

ACE<br />

101/65 (-36) 91/21 (-77) 96/60 (-38) 177/113 (-36)<br />

Ca 19.9<br />

41/24 (-41) 67/2 (-97) 44/25 (-43) 78/37 (-53)<br />

αFP 91/59 (-35) 42/9 (-79) 87/57 (-34) 132/109 (-17)<br />

Total 233/148 (-36) 200/32 (-84) 227/142 (-37) 387/259 (-33)<br />

<strong>HGE</strong>:Hépato-gastro<strong>en</strong>térologie. PNO: pneumologie. MI: médecine interne.<br />

Autres: autres services prescripteurs.<br />

CONCLUSION<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Les <strong>marqueurs</strong> tumoraux sont fréquemm<strong>en</strong>t<br />

utilisés s <strong>en</strong> <strong>HGE</strong><br />

Leurs indications sont limitées dans le diagnostic<br />

et le dépistage d<br />

<strong>des</strong> tumeurs <strong>digestive</strong>s.<br />

Leur intérêt t réside r<br />

surtout dans la surveillance<br />

<strong>des</strong> pati<strong>en</strong>ts après s interv<strong>en</strong>tion à visée e curative ou<br />

sous traitem<strong>en</strong>t pour apprécier l’efficacitl<br />

efficacité de<br />

celui-ci.<br />

ci.<br />

L’utilisation de feuille de prescription pré établie<br />

permet d’amd<br />

améliorer la qualité de prescription et<br />

permets de diminuer la « consommation » de<br />

<strong>marqueurs</strong>.<br />

Quel est le bénéfice de la surveillance<br />

<strong>des</strong> cancers du colon ?<br />

Une étude publiée sur 1449 cancers du colon (ACE tous les mois)<br />

216 récidives non détéectées<br />

par ACE n=195<br />

Randomisation<br />

Mala<strong>des</strong> prév<strong>en</strong>us<br />

Mala<strong>des</strong> non prév<strong>en</strong>us<br />

%réinterv<strong>en</strong>tion 65% 28%<br />

à visée curative 16% 8%<br />

palliative 15% 18%<br />

Laparotomie<br />

blanche 10% 0%<br />

Décès 12% 5%<br />

% survie à 5 ans 20% 22% 19%<br />

Survie (mediane; an) 2,7 3,2 2,6<br />

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