06.06.2015 Views

fonctionnement et limites de la politeia athénienne

fonctionnement et limites de la politeia athénienne

fonctionnement et limites de la politeia athénienne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

dossier n° 2<br />

THÈME : CITOYENNETÉ ET DÉMOCRATIE DANS LE MONDE ANTIQUE<br />

P<strong>la</strong>n du cours<br />

P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie<br />

Introduction :<br />

I. COMMENT NAÎT LA DÉMOCRATIE GRECQUE ?<br />

II.<br />

III.<br />

COMMENT FONCTIONNE LA DÉMOCRATIE<br />

ATHÉNIENNE ?<br />

UNE DÉMOCRATIE IMPARFAITE<br />

Actvité n° 1 : Qu'est-ce qu'être citoyen ?<br />

Actvité 1.a : l'isonomie*, tous égaux en droit ?<br />

* « égalité <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> loi » → égalité politque<br />

1 2<br />

3<br />

4<br />

1


5<br />

QUESTIONS :<br />

→ les « Egaux » :<br />

1) Quelle est <strong>la</strong> proporton <strong>de</strong> citoyens à Athènes au milieu du Ve s.<br />

av.ne. ?<br />

2) Quelles conditons doivent remplir les citoyens ?<br />

→ les femmes :<br />

3) Les femmes sont-elles citoyennes ?<br />

4) Quelle est leur rôle à Athènes ?<br />

→ les métèques :<br />

5) Défnissez le terme métèque.<br />

6) Quel est leur statut ?<br />

7) Quelle est leur utlité à Athènes ? Justfez en vous appuyant sur vos<br />

connaissances (rapport entre entre citoyen <strong>et</strong> travail)<br />

→ les esc<strong>la</strong>ves :<br />

8) Comment <strong>de</strong>vient-on esc<strong>la</strong>ve selon vous ?<br />

9) Comment les esc<strong>la</strong>ves sont-ils considérés ?<br />

SYNTHÈSE :<br />

Répondre à <strong>la</strong> queston <strong>de</strong> l'actvité en reprenant vos réponses, afn <strong>de</strong><br />

décrire les diférents statuts <strong>de</strong>s individus dans <strong>la</strong> société athénienne.<br />

Actvité 1.b : les citoyens athéniens : quels droits <strong>et</strong> <strong>de</strong>voirs ?<br />

1<br />

2


2 3<br />

4<br />

QUESTIONS :<br />

→ les citoyens , tous « Egaux » ?<br />

1) A quoi est conditonné les droits <strong>et</strong> <strong>de</strong>voirs du citoyen ?<br />

2) Peut-on être un « bon citoyen » sans s'occuper <strong>de</strong> politque ?<br />

3) Quels droits <strong>et</strong> <strong>de</strong>voirs ont les citoyens les plus riches ?<br />

→ défendre sa cité :<br />

4) Quel serment engage le citoyen envers <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> sa cité ?<br />

5) Comment expliqueriez-vous les diférentes catégories <strong>de</strong> citoyen-soldats ?<br />

→ <strong>de</strong>voir religieux :<br />

6) Relever les indices qui nous renseignent sur les <strong>de</strong>voirs religieux <strong>de</strong>s citoyens.<br />

→ les droits :<br />

7) Relever les droits <strong>de</strong>s isonomes indiqués dans les documents.<br />

SYNTHÈSE :<br />

Répondre à <strong>la</strong> problématque <strong>de</strong> l'actvité au sein d'une réponse organisée.<br />

3


Actvité n° 2 : <strong>la</strong> POLITEIA Athénienne<br />

Actvité 1.a : Quelles sont les modalités <strong>de</strong> fonctonnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> POLITEIA* athénienne ?<br />

* rappel : POLITEIA → consttuton → modalités & règles <strong>de</strong> fonctonnement <strong>de</strong>s insttutons.<br />

1 2<br />

3 . Tribune <strong>de</strong>s orateurs <strong>de</strong> l'Ecclesia sur <strong>la</strong> PNYX (« à l'étroit »)<br />

4<br />

4


5<br />

6<br />

QUESTIONS :<br />

→ principes <strong>de</strong> <strong>la</strong> POLITEIA athénienne : une démocrate directe<br />

1) Quels sont les <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> désignaton <strong>de</strong>s « élus » ? Quel en est le sens ?<br />

2) Quelle est l'insttuton centrale <strong>de</strong> <strong>la</strong> POLITEIA athénienne ?<br />

3) Quelle dispositon a été prise afn <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>re à tous <strong>de</strong> partciper à c<strong>et</strong>e insttuton ?<br />

4) Pourtant :<br />

> 4.a) quelles sont les <strong>limites</strong> pratques à l'exercice <strong>de</strong> c<strong>et</strong>e démocrate directe ?<br />

> 4.b) quelle entrave quand à L'ISÉGORIA (égalité <strong>de</strong> parole) relevez- vous ?<br />

> 4.C) quelle est l'origine <strong>de</strong> c<strong>et</strong>e entrave (4.b) ? Comment y remédier ?<br />

Suite <strong>de</strong>s questons →<br />

5


→ Héliée, Boulé <strong>et</strong> magistrats.<br />

5) En vous appuyant sur les documents <strong>et</strong> vos connaissances (documentaire) : décrire<br />

4.a) <strong>la</strong> foncton <strong>de</strong> ces insttutons <strong>et</strong> magistratures.<br />

4.b) les « contre-pouvoirs » qui garantssent le fonctonnement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>e <strong>politeia</strong>.<br />

4) Quel serment engage le citoyen envers <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> sa cité ?<br />

5) Comment expliqueriez-vous les diférentes catégories <strong>de</strong> citoyen-soldats ?<br />

→ les droits :<br />

6) Relever les droits <strong>de</strong>s isonomes indiqués dans les documents.<br />

SYNTHÈSE :<br />

Répondre à <strong>la</strong> problématque <strong>de</strong> l'actvité au sein d'une réponse organiser puis montrer que le<br />

fonctonnement <strong>de</strong> ces insttutons privilégie néanmoins certains citoyens.<br />

Actvité 1.b : Quelles <strong>limites</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> POLITEIA* athénienne pourraient être perçues pour un<br />

individus du XXI e s.?<br />

SYNTHÈSE :<br />

Répondre à <strong>la</strong> problématque <strong>de</strong> l'actvité à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> vos connaissances.<br />

DOCUMENTS ANNEXES :<br />

COMPLÉMENTAIRE DE L'ACTIVITÉ 2<br />

1<br />

2<br />

6


Document annexe 3 : « l'Oraison funèbre <strong>de</strong> Périclès »<br />

éloge <strong>de</strong>s victmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre, apologie <strong>de</strong>s insttutons, par Périclès<br />

Thucydi<strong>de</strong>, Guerre du Péloponnèse (431-411 av.ne.)<br />

D'après Thucydi<strong>de</strong>, Périclès (461-399) prononce en 431 une oraison<br />

funèbre en l'honneur <strong>de</strong>s guerriers morts au combat. Il fait également<br />

l'éloge d'Athènes, <strong>de</strong> ses institutions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ses héros. Voici pourquoi,<br />

selon Périclès, Athènes est un exemple à suivre pour <strong>la</strong> Grèce <strong>et</strong> même<br />

pour l'humanité tout entière.<br />

texte <strong>de</strong> Thucydi<strong>de</strong><br />

XXXIV - Le même hiver, les Athéniens, conformément à <strong>la</strong> tradition,<br />

célébrèrent aux frais <strong>de</strong> l'État les funérailles <strong>de</strong>s premières victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

guerre. En voici l'ordonnance. On dresse une tente sous <strong>la</strong>quelle l'on<br />

expose trois jours auparavant les restes <strong>de</strong>s défunts. Chacun apporte à<br />

son gré <strong>de</strong>s offran<strong>de</strong>s à celui qu'il a perdu. Lors du convoi, <strong>de</strong>s chars<br />

amènent <strong>de</strong>s cercueils <strong>de</strong> cyprès ; il y en a un par tribu, où l'on renferme<br />

les restes <strong>de</strong> tous les membres d'une tribu. Une litière vi<strong>de</strong> <strong>et</strong> drapée est<br />

portée en l'honneur <strong>de</strong>s disparus, dont on n'a pas r<strong>et</strong>rouvé les corps, lors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> relève <strong>de</strong>s cadavres. Tous ceux qui le désirent, citoyens <strong>et</strong><br />

étrangers, participent au cortège. Les femmes <strong>de</strong> <strong>la</strong> parenté se p<strong>la</strong>cent près du sépulcre <strong>et</strong> poussent<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>mentations (1). Puis on dépose les restes dans le monument public, qui se dresse dans le plus<br />

beau faubourg. C'est là que <strong>de</strong> tout temps on inhume ceux qui sont morts à <strong>la</strong> guerre ; on a fait<br />

néanmoins une exception pour les morts <strong>de</strong> Marathon ; en raison <strong>de</strong> leur courage éminent on les a<br />

inhumés sur le lieu même du combat. L'inhumation terminée, un orateur, désigné par <strong>la</strong> république<br />

parmi les hommes les plus remarquables <strong>et</strong> les plus considérés, fait l'éloge funèbre qui s'impose.<br />

Puis l'on se r<strong>et</strong>ire. Tel est le cérémonial <strong>de</strong>s funérailles. Durant toute c<strong>et</strong>te guerre, chaque fois que<br />

l'occasion s'en présenta, on respecta c<strong>et</strong>te tradition. Pour faire l'éloge <strong>de</strong>s premières victimes, ce fut<br />

Périclès, fils <strong>de</strong> Xanthippos, qui fut choisi. Le moment venu, il s'éloigna du sépulcre, prit p<strong>la</strong>ce sur<br />

une estra<strong>de</strong> élevée à <strong>de</strong>ssein, pour que <strong>la</strong> foule pût l'entendre plus facilement, <strong>et</strong> prononça le<br />

discours suivant :<br />

XXXV – «La plupart <strong>de</strong> ceux qui avant moi ont pris ici <strong>la</strong> parole, ont fait un mérite au légis<strong>la</strong>teur<br />

d'avoir ajouté aux funérailles prévues par <strong>la</strong> loi l'oraison funèbre en l'honneur <strong>de</strong>s guerriers morts à <strong>la</strong><br />

guerre. Pour moi, j'eusse volontiers pensé qu'à <strong>de</strong>s hommes dont <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nce s'est manifestée par<br />

<strong>de</strong>s faits, il suffisait que fussent rendus, par <strong>de</strong>s faits également, <strong>de</strong>s honneurs tels que ceux que <strong>la</strong><br />

république leur a accordés sous vos yeux ; <strong>et</strong> que les vertus <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> guerriers ne dussent pas être<br />

exposées, par l'habil<strong>et</strong>é plus ou moins gran<strong>de</strong> d'un orateur à trouver plus ou moins <strong>de</strong> créance. Il est<br />

difficile en eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> parler comme il convient, dans une circonstance où <strong>la</strong> vérité est si difficile à établir<br />

dans les esprits. L'auditeur informé <strong>et</strong> bienveil<strong>la</strong>nt est tenté <strong>de</strong> croire que l'éloge est insuffisant, étant<br />

donné ce qu'il désire <strong>et</strong> ce qu'il sait ; celui qui n'a pas d'expérience sera tenté <strong>de</strong> croire, poussé par<br />

l'envie, qu'il y a <strong>de</strong> l'exagération dans ce qui dépasse sa propre nature. Les louanges adressées à<br />

d'autres ne sont supportables que dans <strong>la</strong> mesure où l'on s'estime soi-même susceptible d'accomplir<br />

les mêmes actions. Ce qui nous dépasse excite l'envie <strong>et</strong> en outre <strong>la</strong> méfiance. Mais puisque nos<br />

ancêtres ont jugé excellente c<strong>et</strong>te coutume, je dois, moi aussi, m'y soum<strong>et</strong>tre <strong>et</strong> tâcher <strong>de</strong> satisfaire<br />

<strong>de</strong> mon mieux au désir <strong>et</strong> au sentiment <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> vous.<br />

XXXVI – «Je commencerai donc par nos aïeux. Car il est juste <strong>et</strong> équitable, dans <strong>de</strong> telles<br />

circonstances, <strong>de</strong> leur faire l'hommage d'un souvenir. C<strong>et</strong>te contrée, que sans interruption ont habitée<br />

<strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> même race (2), est passée <strong>de</strong> mains en mains jusqu'à ce jour, en sauvegardant grâce à<br />

leur valeur sa liberté. Ils méritent <strong>de</strong>s éloges ; mais nos pères en méritent davantage encore. À<br />

l'héritage qu'ils avaient reçu, ils ont ajouté <strong>et</strong> nous ont légué, au prix <strong>de</strong> mille <strong>la</strong>beurs, <strong>la</strong> puissance<br />

que nous possédons. Nous l'avons accrue, nous qui vivons encore <strong>et</strong> qui sommes parvenus à <strong>la</strong><br />

pleine maturité. C'est nous qui avons mis <strong>la</strong> cité en état <strong>de</strong> se suffire à elle-même en tout dans <strong>la</strong><br />

7


guerre comme dans <strong>la</strong> paix. Les exploits guerriers qui nous ont permis d'acquérir ces avantages,<br />

l'ar<strong>de</strong>ur avec <strong>la</strong>quelle nous-mêmes ou nos pères nous avons repoussé les attaques <strong>de</strong>s Barbares ou<br />

<strong>de</strong>s Grecs, je ne veux pas m'y attar<strong>de</strong>r ; vous les connaissez tous, aussi je les passerai sous silence.<br />

Mais <strong>la</strong> formation qui nous a permis d'arriver à ce résultat, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s institutions politiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

moeurs qui nous ont valu ces avantages, voilà ce que je vous montrerai d'abord ; je continuerai par<br />

l'éloge <strong>de</strong> nos morts, car j'estime que dans les circonstances présentes un pareil suj<strong>et</strong> est d'actualité<br />

<strong>et</strong> que <strong>la</strong> foule entière <strong>de</strong>s citoyens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s étrangers peut en tirer un grand profit.<br />

XXXVII - «Notre constitution politique n'a rien à envier aux lois qui régissent nos voisins-; loin d'imiter<br />

les autres, nous donnons l'exemple à suivre. Du fait que l'État, chez nous, est administré dans<br />

l'intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse <strong>et</strong> non d'une minorité, notre régime a pris le nom <strong>de</strong> démocratie. En ce qui<br />

concerne les différends particuliers, l'égalité est assurée à tous par les lois ; mais en ce qui concerne<br />

<strong>la</strong> participation à <strong>la</strong> vie publique, chacun obtient <strong>la</strong> considération en raison <strong>de</strong> son mérite, <strong>et</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

à <strong>la</strong>quelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle ; enfin nul n'est gêné par <strong>la</strong> pauvr<strong>et</strong>é<br />

<strong>et</strong> par l'obscurité <strong>de</strong> sa condition sociale, s'il peut rendre <strong>de</strong>s services à <strong>la</strong> cité. La liberté est notre<br />

règle dans le gouvernement <strong>de</strong> <strong>la</strong> république <strong>et</strong> dans nos re<strong>la</strong>tions quotidiennes <strong>la</strong> suspicion n'a<br />

aucune p<strong>la</strong>ce ; nous ne nous irritons pas contre le voisin, s'il agit à sa tête ; enfin nous n'usons pas<br />

<strong>de</strong> ces humiliations qui, pour n'entraîner aucune perte matérielle, n'en sont pas moins douloureuses<br />

par le spectacle qu'elles donnent. La contrainte n'intervient pas dans nos re<strong>la</strong>tions particulières ; une<br />

crainte salutaire nous r<strong>et</strong>ient <strong>de</strong> transgresser les lois <strong>de</strong> <strong>la</strong> république ; nous obéissons toujours aux<br />

magistrats <strong>et</strong> aux lois <strong>et</strong>, parmi celles-ci, surtout à celles qui assurent <strong>la</strong> défense <strong>de</strong>s opprimés <strong>et</strong> qui,<br />

tout en n'étant pas codifiées, impriment à celui qui les viole un mépris universel (3).<br />

XLI - «En un mot, je l'affirme, notre cité dans son ensemble est l'école <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce (4) <strong>et</strong>, à<br />

considérer les individus, le même homme sait plier son corps à toutes les circonstances avec une<br />

grâce <strong>et</strong> une souplesse extraordinaires. Et ce n'est pas là un vain éta<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> paroles, commandées<br />

par les circonstances, mais <strong>la</strong> vérité même ; <strong>la</strong> puissance que ces qualités nous ont permis d'acquérir<br />

vous l'indique. Athènes est <strong>la</strong> seule cité qui, à l'expérience, se montre supérieure à sa réputation ;<br />

elle est <strong>la</strong> seule qui ne <strong>la</strong>isse pas <strong>de</strong> rancune à ses ennemis, pour les défaites qu'elle leur inflige, ni<br />

<strong>de</strong> mépris à ses suj<strong>et</strong>s pour l'indignité <strong>de</strong> leurs maîtres. C<strong>et</strong>te puissance est affirmée par d'importants<br />

témoignages <strong>et</strong> d'une façon éc<strong>la</strong>tante à nos yeux <strong>et</strong> à ceux <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>scendants ; ils nous vaudront<br />

l'admiration, sans que nous ayons besoin <strong>de</strong>s éloges d'un Homère ou d'un autre poète épique<br />

capable <strong>de</strong> séduire momentanément, mais dont les fictions seront contredites par <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong>s faits.<br />

Nous avons forcé <strong>la</strong> terre <strong>et</strong> <strong>la</strong> mer entières à <strong>de</strong>venir accessibles à notre audace, partout nous<br />

avons <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s monuments éternels <strong>de</strong>s défaites infligées à nos ennemis <strong>et</strong> <strong>de</strong> nos victoires. Telle<br />

est <strong>la</strong> cité dont, avec raison, ces hommes n'ont pas voulu se <strong>la</strong>isser dépouiller <strong>et</strong> pour <strong>la</strong>quelle ils ont<br />

péri courageusement dans le combat ; pour sa défense nos <strong>de</strong>scendants consentiront à tout souffrir.»<br />

Thucydi<strong>de</strong>, Guerre du Péloponnèse /II,<br />

chapitres XXXIV-XLI, éditions GF, p. 133-137<br />

traduction par Jean Voilquin, notes <strong>de</strong> Jean Capelle<br />

(1) Toutes les restrictions apportées par les lois aux démonstrations <strong>de</strong> douleur à l'occasion <strong>de</strong>s enterrements étaient levées, quand il s'agissait <strong>de</strong><br />

funérailles nationales. Tout le mon<strong>de</strong>, citoyens, métèques, même les femmes, était autorisé à suivre le cortège. - Solon passe pour avoir chargé un<br />

orateur en renom <strong>de</strong> l'éloge <strong>de</strong>s combattants tombés à l'ennemi.<br />

Ce faubourg est le Céramique extérieur, au N-O <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, où existait une nécropole non loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte Dipyle, une <strong>de</strong>s entrées les plus fréquentées<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. On y a découvert <strong>de</strong> grands vases <strong>et</strong> sont encore <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>s édicules, <strong>de</strong>s stèles funéraires (<strong>de</strong> Dexiléos, d'Hégéso, <strong>et</strong>c .) dont les<br />

sculptures comptent parmi les oeuvres caractéristiques du plus pur style attique. Les parents <strong>de</strong>s morts, outre les vases ou lécythes, apportaient <strong>de</strong>s<br />

ban<strong>de</strong>l<strong>et</strong>tes, <strong>de</strong>s couronnes, <strong>de</strong>s rameaux .<br />

(2) Les Athéniens étaient très fiers <strong>de</strong> leur qualité d'autochtones. Ils ne sont pas installés dans l'Attique en pays conquis comme les Spartiates campés<br />

dans <strong>la</strong> Laconie très peuplée, qu'ils contiennent dans l'obéissance avec leurs 9.000 hoplites. Périclès le leur rappelle pour les f<strong>la</strong>tter.<br />

(3) Périclès fait l'éloge du gouvernement démocratique qu'il a contribué à substituer à un régime aristocratique <strong>et</strong> qui aurait pu faire <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur<br />

d'Athènes, à condition qu'il y eût toujours <strong>de</strong>s Périclès ou <strong>de</strong>s Démosthène pour diriger l'Assemblée du peuple <strong>et</strong> que ces hommes nécessaires, ces<br />

hommes provi<strong>de</strong>ntiels fussent écoutés plus que les Cléon, les Alcibia<strong>de</strong>, les Eschine. On peut discerner dans c<strong>et</strong> éloge <strong>de</strong>s Athéniens <strong>la</strong> critique <strong>de</strong>s<br />

moeurs <strong>et</strong> du régime <strong>de</strong> Sparte.<br />

(4) Périclès ne pouvait qu'exciter contre Athènes <strong>la</strong> jalousie <strong>de</strong>s autres cités <strong>et</strong> <strong>de</strong> Sparte en particulier, en proc<strong>la</strong>mant que sa ville était l'École <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Grèce <strong>et</strong> que les citoyens pouvaient s'enorgueillir d'être gouvernés par les maîtres les plus dignes. Justement les villes alliées <strong>de</strong> <strong>la</strong> tha<strong>la</strong>ssocratie<br />

athénienne ne cessaient <strong>de</strong> se p<strong>la</strong>indre <strong>de</strong> ne pas jouir <strong>de</strong> «l'isonomie», d'être traitées en «suj<strong>et</strong>tes». Elles se tournaient vers Sparte, s'imaginant que<br />

l'État dorien respectait mieux que sa rivale, Athènes, <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s États grecs. Athènes <strong>et</strong> Périclès se faisaient <strong>de</strong>s illusions en croyant qu'ils seraient récompensés <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospérité que<br />

leur puissance assurait à leurs alliés.<br />

8

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!