La Craie
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Limites d'Atterberg<br />
Sous l'action de pétrissage des engins de chantier<br />
et des compacteurs, la craie se transforme en une<br />
pâte à comportement plastique et parfois même (tout<br />
particulièrement lors de conditions météorologiques<br />
défavorables) en une boue impossible à travailler.<br />
Si l'on considère que la très faible proportion d'argile<br />
peut être négligée, les limites d'Atterberg effectuées<br />
sur le mortier (fraction à 0,4 mm) dépendront de la<br />
granulante du matériau.<br />
Bien que l'augmentation du pourcentage de fines<br />
puisse entraîner une évolution de la plasticité, un<br />
certain nombre de résultats obtenus sur différentes<br />
craies-sol, montrent que leur fraction mortier aurait<br />
plutôt des caractéristiques géotechniques se rapprochant<br />
d'un limon peu plastique Lp (fig. 2).<br />
<strong>La</strong> craie-sol est un matériau particulier, difficile à<br />
classer, car en fait, suivant le nombre de manipulations<br />
qu'elle aura subi, elle pourra être classée comme<br />
un sol grenu (grave limoneuse ou grave argileuse,<br />
suivant la plasticité du mortier), ou comme un sol<br />
fin (limon peu plastique ou argile peu plastique).<br />
Quelle que soit la dénomination adoptée, elle caractérise<br />
mal ce type de matériau et elle ne permet pas<br />
au départ d'avoir une idée de son comportement<br />
géotechnique.<br />
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LO<br />
I<br />
5<br />
1 n<br />
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100<br />
Teneur en eau<br />
Limite de liquidité<br />
Fig. 2. — Plasticité de quelques craies-sol.<br />
Ce paramètre est aussi assez délicat à définir.<br />
Teneur en eau de la craie-bloc<br />
Dans le massif, les craies ayant posé des problèmes<br />
en terrassement sont en moyenne à des teneurs en<br />
eau proches de la saturation (tableau II).<br />
L'influence de la teneur en eau sur les caractéristiques<br />
mécaniques est extrêmement importante. Ce<br />
paramètre déterminant pour les valeurs trouvées dans<br />
les essais mécaniques, l'est aussi sur les chantiers.<br />
w L<br />
Type de<br />
craie<br />
moyenne<br />
TABLEAU n<br />
w % Pour<br />
moyenne<br />
saturé (cal<br />
°/<br />
culé) pour centage<br />
de<br />
/o Y* = 2,72 saturation<br />
Pacy-sur-Eure 1,52 27,5 28,9 96<br />
Sauqueville 1,50 24,5 29,7 83<br />
Incarville<br />
Rouvray<br />
1,59<br />
1,57<br />
22,5<br />
22,5<br />
26,1<br />
26,9<br />
86<br />
83,5<br />
Belbeuf 1,60 15,8 25,7 61,5<br />
Saint-Cloud 1,57 25,7 26,9 96<br />
RN 1 1,51 24,3 29,4 83<br />
Malincourt 1,53 25 28,6 87,5<br />
Serain 1,65 20,3 23,8 85,5<br />
Mot val 1,59 24,8 26,1 95<br />
Combles 1,64 19,5 24,2 80,5<br />
Feuillères 1,82 14,7 18,1 81<br />
Teneur en eau de la craie-sol<br />
Lors des manipulations dues à l'extraction, à la mise<br />
en œuvre et au compactage, la craie-bloc est soumise<br />
à des efforts mécaniques violents qui la réduisent<br />
en craie-sol et qui libèrent l'eau. Celle-ci, en tant que<br />
constituant de la craie-bloc, avait peu d'influence<br />
sur les caractéristiques physiques. Il n'en est plus de<br />
même avec la craie-sol. A teneur en eau égale de<br />
départ (craie-bloc), plus les efforts mécaniques seront<br />
importants, plus on libérera de l'eau qui viendra<br />
lubrifier en quelque sorte les éléments constitutifs<br />
de la craie-sol. D'autre part, plus la teneur en eau<br />
de la craie-bloc sera forte, moins seront importants<br />
les efforts mécaniques pour obtenir rapidement une<br />
craie-sol. Les craies ayant posé des problèmes à la<br />
mise en œuvre ont toutes des résistances à la compression<br />
simple, (à la teneur en eau naturelle) très<br />
faibles, comprises entre 10 et 40 bars.<br />
<strong>La</strong> teneur en eau de la craie-sol est donc un paramètre<br />
très important : d'une part, il renseigne pour la craiebloc<br />
sur la fragilité de la craie soumise à des efforts<br />
mécaniques violents ; d'autre part, il est, comme le<br />
dit M. Reverdy [6] un des quatre éléments qu'il est<br />
impossible de maîtriser parfaitement sur un chantier<br />
de terrassement.<br />
Dans la craie-sol, on peut parler de teneur en eau<br />
« globale », mais il est impossible de faire la part de<br />
l'eau de rétention capillaire (bloc de craie intact) et<br />
la part de l'eau « libérée » qui conditionne le comportement<br />
du sol à la mise en œuvre et au compactage.<br />
Il est donc très difficile de déterminer une teneur en<br />
eau probable de compactage pour la craie-sol.<br />
Conditions probables de mise en œuvre et de compactage<br />
Essai Proctor<br />
En applicant le mode opératoire normalisé de l'essai<br />
Proctor, et s'agissant d'un matériau évolutif, en<br />
reconstituant un échantillon pour chaque point Proctor,<br />
on obtient sur la craie-sol une courbe Proctor<br />
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