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La Craie

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RECOMMANDATIONS<br />

Il convient de distinguer les bonnes craies ne demandant<br />

a priori aucune précaution particulière hormis<br />

les règles habituelles de bonne mise en œuvre, des<br />

craies douteuses ou mauvaises que l'on peut caractériser<br />

par les paramètres suivants :<br />

— densité sèche (yd) < 1,7,<br />

— résistance à la compression (R c<br />

) < 50 bars (humide),<br />

— vitesse longitudinale (V,) < 2 200 m/s,<br />

— teneur en eau naturelle (w„) > 20 %.<br />

Ces craies rencontrées le plus souvent avec de fortes<br />

teneurs en eau naturelle seront :<br />

— difficiles à mettre en œuvre,<br />

— réduites facilement en pâte molle,<br />

— sujettes au phénomène de « densification » par<br />

destruction dans le temps des éléments blocs,<br />

— une fois réduites en poudre auront des angles de<br />

frottement faibles.<br />

Remblai de faible hauteur : 0 à 5 m<br />

<strong>La</strong> stabilité d'un tel remblai nécessitera une résistance<br />

à la compression supérieure à 0,5 bar, ce qui est<br />

facilement obtenu, même avec une forte teneur en<br />

eau et un compactage faible ; les contraintes faibles<br />

au cœur d'un tel remblai n'entraîneront que peu de<br />

densification et pas de contraintes de traction.<br />

Les critères de mise en œuvre seront donc prépondérants<br />

sur les problèmes de stabilité. Les problèmes de<br />

mise en œuvre se poseront si les teneurs en eau sont<br />

fortes (elles étaient supérieures à 20 % dans le cas<br />

de la craie du Val-Guyon) ; on aura alors intérêt,<br />

pour faciliter cette mise en œuvre, à limiter au maximum<br />

le fractionnement des blocs et à éviter un surcompactage.<br />

<strong>La</strong> densité du remblai sera faible, mais<br />

la mise en œuvre possible, en l'absence du phénomène<br />

dit du « coussin de caoutchouc ».<br />

Remblai de hauteur moyenne : 5 à 12 m<br />

On devra avoir une résistance à la compression comprise<br />

entre 1 et 2 bars et la teneur en eau de mise en<br />

œuvre devra être inférieure à 20 % si l'on développe<br />

une énergie correspondant au Proctor normal. Un<br />

compactage plus poussé ne sera pas nocif, au contraire,<br />

le fractionnement des blocs évitant les risques de<br />

densification éventuels.<br />

On ne devrait pas rencontrer dans ces conditions de<br />

problèmes de stabilité et de fissurations.<br />

Remblai de grande hauteur : 15 m et plus<br />

Ces remblais devront être étudiés et réalisés comme<br />

des ouvrages d'art. Il convient en effet de déterminer,<br />

en fonction de la géométrie du remblai et des contraintes<br />

qui s'y développent, quelles sont les caractéristiques<br />

minimales tolerables.<br />

Nous avons vu que dans le cas du remblai plan du<br />

Val-Guyon de 34 m de hauteur, ces conditions auraient<br />

été les suivantes :<br />

— R c<br />

> 3 ce qui nécessite une teneur en eau de mise<br />

en œuvre inférieure à 19 % et une intensité de compactage<br />

supérieure à l'OPN évitant ainsi les densités<br />

inférieures à 1,65 ;<br />

— angle cp > 34° pour une pente de 2/1 ou (p > 38°<br />

pour une pente de 3/2 ;<br />

— un fractionnement poussé à l'extraction et à la<br />

mise en œuvre de façon à désagréger les blocs les plus<br />

tendres et à éviter ainsi les phénomènes de densification<br />

ultérieurs ;<br />

— éviter toute entrée d'eau dans le remblai en cours<br />

et après la construction, en excluant tout collecteur<br />

dans le terre-plein central et en effectuant une imperméabilisation<br />

totale de la plate-forme.<br />

A priori, l'ensemble de ces conditions était irréalisable,<br />

la teneur en eau à l'extraction étant trop forte et le<br />

fractionnement intense étant peu conciliable avec un<br />

angle de frottement élevé : les désordres observés<br />

étaient donc prévisibles.<br />

Conclusion<br />

L'étude du remblai du Val-Guyon nous a permis de mettre en lumière les causes des désordres susceptibles<br />

de se produire sur les remblais crayeux de grande hauteur en « mauvaise craie ».<br />

L'ensemble des phénomènes résulte de la conjonction d'une craie de faible densité (donc de faible<br />

résistance, facilement transformable en pâte de façon statique) et d'une forte teneur en eau à la<br />

mise en œuvre ou introduite ultérieurement dans la vie du remblai.<br />

Trois processus semblent primordiaux :<br />

— une densification de la masse du remblai par désagrégation des blocs les plus tendres entraînant<br />

une consolidation lente et régulière, donc des tassements importants ;<br />

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