La Craie
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Analyse de la structure intime de la craie<br />
Les travaux du colloque (et les études préparatoires) ont montré que toutes ces difficultés<br />
s'éclairaient lorsque l'on examinait la structure intime de la craie. Cette structure, ce « nannofacies<br />
» pour utiliser le terme de M. Bignot, nous permet de comprendre ou de commencer<br />
à comprendre.<br />
De plus cette étude de la structure permet de classer les craies et d'introduire dans le vocabulaire,<br />
des distinctions permettant de lever des ambiguïtés.<br />
Terrassements<br />
C'est peut être dans le domaine des terrassements que la clarté apportée par ces études est la<br />
plus nette.<br />
Le développement des travaux autoroutiers au profil en long très tendu, rend particulièrement<br />
intéressant ce progrès, car ces travaux ont conduit à multiplier les mouvements de terre importants<br />
en particulier sur les autoroutes du Nord (Al), du Sud (A6) et de Normandie (A13).<br />
Toutes ces radiales, partant du centre du bassin de Paris, ont traversé les auréoles crayeuses<br />
de l'étage géologique Crétacé. Pays de plateaux ou de plaines ouvertes, ces régions sont entaillées<br />
par de profondes vallées qu'il convenait de franchir. Les contraintes géométriques des projets<br />
ont ainsi conduit à la réalisation de déblais très importants à chaque raccordement de plateau.<br />
On peut estimer à 15-20 millions de mètres cubes, le volume de craie terrassé entre 1963 et 1968.<br />
Au sujet des difficultés rencontrées, les opinions émises sur la craie par beaucoup d'ingénieurs,<br />
en fonction de leur expérience personnelle acquise au cours des travaux, étaient très contradictoires<br />
allant d'un optimisme serein à un pessimisme noir.<br />
Ces divergences d'avis se sont traduites dans les faits, par de grandes incertitudes lors de l'établissement<br />
des projets, par de nombreuses surprises en cours de terrassements et une certaine<br />
crainte sur la tenue des ouvrages réalisés.<br />
Lors de Y exécution des terrassements, il était fréquent de rencontrer des craies facilement réduites<br />
en pâte, à forte teneur en eau, très difficiles à mettre en œuvre et à compacter. Elles ont le plus<br />
souvent été mises en dépôts.<br />
Elles ont parfois été utilisées en remblais qui ont souvent donné lieu, soit à des tassements<br />
importants dus en partie à un manque de compactage, soit à des fissures longitudinales très<br />
importantes, soit à des ruptures de talus.<br />
Fondations<br />
Très fréquemment les ingénieurs sont amenés à fonder des ouvrages sur pieux battus dans les<br />
horizons de craie altérée ; chacun sait que le refus est difficile à obtenir dans ces matériaux,<br />
mais que si, sans avoir obtenu le refus, on laisse un temps de repos de quelques jours, la force<br />
portante obtenue, mesurée par des essais statiques de chargement, est souvent très suffisante.<br />
Il y a là un phénomène très connu mais mal expliqué encore.<br />
Etudes entreprises<br />
Il est apparu indispensable, dès 1965, d'engager une recherche sur ces problèmes et ce, en<br />
remontant à la source même des difficultés, en particulier la connaissance de la nature et de la<br />
structure de la craie. Cette recherche entreprise de 1966 à 1970, a ainsi comporté différents<br />
aspects étudiés simultanément :<br />
— étude des caractéristiques géologiques, minéralogiques, pétrographiques et physiques des<br />
différentes craies. Cette étude avait pour but d'expliquer le comportement physique de ce matériau<br />
en fonction de sa nature et de sa structure, d'en déduire une classification utile pour le géotechnicien<br />
et par là même de permettre au géologue de se constituer une échelle litho-stratigraphique<br />
lui permettant d'établir des prévisions de comportement de façon spatiale;