La Craie
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lithes intacts, alors qu'ils apparaissent plus fragmentés<br />
dans les craies de Normandie ;<br />
— de la forme des nannofossiles ou des microfossiles :<br />
sphérique pour les coccosphères et les Pithonelles,<br />
elle s'apparente à des anneaux pour les coccolithes,<br />
à des bâtonnets pour les Rhabdolithes.<br />
Ces différents facteurs influencent vraisemblablement<br />
le degré de compacité atteint par la matrice, fonction<br />
du mode d'arrangement des grains. Des différences<br />
sensibles de cet arrangement apparaissent à l'observation<br />
microscopique, mais ne peuvent, pour le moment<br />
du moins, donner lieu à une interprétation quantitative.<br />
De même il y aurait lieu de vérifier la présence éventuelle<br />
de ponts, susceptibles d'exister de manière plus<br />
ou moins ténue dans certaines craies.<br />
Les différences observées dans l'étude des microfaciès<br />
et des nannofaciès semblent se répercuter sur le comportement<br />
des craies soumises à des contraintes. C'est<br />
ainsi qu'au cours de compactages répétés, le resserrement<br />
de la texture apparaît moins rapide pour la craie<br />
de Rouvray que pour celle de Pacy-sur-Eure. De plus,<br />
ce resserrement, homogène pour la craie de Pacy,<br />
se fait irrégulièrement pour la craie de Rouvray, ce<br />
qui se traduit en fin de compte par une texture en<br />
alvéoles.<br />
Un essai de quantification des données relatives à la<br />
texture a été réalisé par une méthode indirecte, au<br />
moyen de l'essai de microdureté. Cet essai, qui s'apparente<br />
à un poinçonnement, consiste à enfoncer<br />
sous une pression donnée, une pointe diamantee sur<br />
une face polie du matériau. On mesure la dimension<br />
de l'empreinte, à partir de laquelle on calcule à l'aide<br />
d'un tableau de référence, une résistance au poinçonnement<br />
exprimée en kg/mm 2<br />
(Hv : dureté Vickers).<br />
Pour la craie, la dimension de l'empreinte atteint 100<br />
à 200 ¡i en moyenne. L'essai peut donc s'appliquer à<br />
un milieu homogène, dont la majeure partie est constituée<br />
d'éléments de dimension inférieure à 50 \x. Il<br />
est ainsi possible de mesurer la microdureté de la<br />
matrice. Lorsque la mesure intéresse un élément de<br />
grande dimension, sa valeur tend à se rapprocher de<br />
la microdureté du cristal de calcite, soit 110 kg/mm 2 .<br />
Le principe même de l'essai suppose donc la réalisation<br />
d'un grand nombre de mesures sur chaque échantillon<br />
testé, de manière à obtenir une représentation<br />
de type statistique.<br />
Les résultats, exprimés par des courbes de fréquence,<br />
s'avèrent très représentatifs de la dispersion du milieu<br />
: l'absence de gros éléments et la présence d'une<br />
matrice peu compacte se traduit par des valeurs très<br />
faibles, très peu dispersées aux alentours de la limite<br />
de sensibilité de l'essai (1,8 kg/mm 2 ) ; une grande<br />
abondance de gros éléments de calcite cristalline se<br />
traduit par une forte dispersion des essais, et un glissement<br />
vers la droite du graphique de la moyenne arithmétique<br />
des mesures.<br />
<strong>La</strong> figure 12 permet de visualiser très rapidement les<br />
différences obtenues dans les courbes de fréquence<br />
et les moyennes arithmétiques des valeurs mesurées,<br />
concernant un minimum de 100 mesures par type de<br />
craie, sont également très significatives (résultats en<br />
kg/mm 2 ) :<br />
Pacy-sur-Eure : 2,4 Incarville : 4,5<br />
Le Catouillage (RN 1) 2,5 Rouvray : 5<br />
Saint-Cloud : 2,5 A 27 : 7<br />
Sauqueville : 2,7 Trith-Saint-Léger : 7,5<br />
Morval : 3 Belbeuf : 8,7<br />
Malincourt : 4 Feuillères : 15<br />
Ce classement est en parfaite corrélation avec ceux qui<br />
ont été établis précédemment. L'essai de microdureté<br />
paraît ainsi bien adapté à l'étude géotechnique des<br />
craies.<br />
INTERPRÉTATION<br />
GÉNÉRALE<br />
A la suite de l'étude des différentes caractéristiques<br />
physiques et mécaniques et de la pétrographie fine<br />
des craies étudiées, il paraît possible :<br />
— de différencier nettement la famille « craie » des<br />
autres roches carbonatées et particulièrement des calcaires<br />
;<br />
— d'expliquer le comportement général des craies en<br />
chantier par leur texture très particulière ;<br />
— de différencier nettement, au moyen d'essais physiques<br />
et mécaniques de laboratoire, des craies présentant<br />
des comportements différents en terrassements.<br />
Il paraît donc possible de définir une méthode d'étude<br />
des caractéristiques intrinsèques des craies. En fait,<br />
il s'avère que, moyennant un certain nombre de précautions,<br />
de nombreux essais peuvent concourir au<br />
résultat cherché. Par contre, il paraît indispensable<br />
de corréler les résultats de plusieurs essais différents<br />
pour caractériser de manière sûre une craie donnée.<br />
Parmi les essais les plus simples et les moins onéreux,<br />
il est possible de retenir :<br />
. la densité sèche (yd),<br />
. la vitesse longitudinale (V,),<br />
. la microdureté (Hv),<br />
. le vibrobroyage, (V b<br />
), processus sans eau,<br />
. la vitesse d'ascension capillaire (V AC<br />
),<br />
Rc sat.<br />
L'interprétation des résultats peut être réalisée directement<br />
par la méthode du nomogramme.<br />
Un soin tout particulier doit être apporté à la réalisation<br />
des essais, de manière à diminuer la dispersion,<br />
spécialement pour l'essai de yd, et dans une moindre<br />
mesure pour l'essai de V t<br />
.<br />
L'application de cette méthode d'identification, mise<br />
au point pour les problèmes spécifiques de terrassements,<br />
intéresse également tant la stabilité des grands<br />
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