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La Craie

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Les mesures purement physiques liées directement à<br />

la texture :<br />

— porosité de l'ordre de 40 % en moyenne correspondant<br />

sensiblement aux cas théoriques 2 et 4 (définis<br />

par Graton et Fraser) d'arrangement de sphères<br />

de même diamètre 6 . <strong>La</strong> porosité théorique maximale<br />

(47,6 %) ne peut être atteinte du fait de la granulometrie<br />

relativement étalée des grains élémentaires,<br />

auxquels se superposent des éléments plus gros de<br />

l'ordre de 10 p. (nannofossiles). de 50 à 150 LI (Foraminifères)<br />

et parfois plus (100 p. à quelques millimètres<br />

pour les débris de coquilles),<br />

— yd directement fonction de la porosité dans le cas<br />

d'un matériau monominéral,<br />

— porométrie. moyenne de 0,5 p, compatible avec un<br />

assemblage majoritaire de grains de 0,5 à 10 p,<br />

— succion élevée, directement liée à la porométrie,<br />

de même que la vitesse d'ascension capillaire ;<br />

l'ensemble de ces résultats permettrait de classer les<br />

craies, du point de vue de la granularité, entre les<br />

limons et les argiles (au sens de la classification géotechnique).<br />

Ceci est également en accord avec des<br />

mesures de perméabilité réalisées sur échantillons :<br />

k x 10 _ 6<br />

cm/s.<br />

<strong>La</strong> présence d'un frottement interne dû aux contacts<br />

des grains élémentaires, à arêtes vives et de forme grossièrement<br />

cubique, rhomboédrique ou lamellaire.<br />

<strong>La</strong> variation des résultats d'essais mécaniques (R c<br />

) en<br />

fonction de la teneur en eau.<br />

L'aptitude à la densification sous contrainte statique<br />

ou dynamique, du fait du réarrangement des grains<br />

tendant à réaliser une texture plus compacte, et de<br />

la fragmentation des coccolithes qui constituent en<br />

quelque sorte des ponts de matière à l'intérieur même<br />

de la matrice.<br />

<strong>La</strong> figure 7 montre l'évolution de la texture de la craie<br />

de Pacy-sur-Eure soumise à, un, puis à quatre compactages.<br />

Le resserrement des grains, peu visible dans le<br />

premier cas, apparaît particulièrement accentué dans<br />

le second.<br />

Cependant, l'observation de la texture ne permet pas<br />

d'expliquer de manière satisfaisante la présence d'une<br />

cohésion au sein de la craie. En effet, cette cohésion<br />

ne peut être directement comparable à celle qui se<br />

manifeste dans les argiles pour lesquelles les forces<br />

d'adsorption dues à l'eau liée jouent un rôle important.<br />

Par ailleurs, on n'observe pas nettement de liaisons<br />

mécanique ou chimique entre les grains du type de<br />

celles qui caractérisent les roches ; ces liaisons n'apparaissent<br />

que pour des craies sortant de la gamme<br />

étudiée ici et se rapprochant nettement des calcaires<br />

au sens strict (cf. chapitre « Les <strong>Craie</strong>s atypiques »).<br />

En fait, et faute de démonstration directe, il faut admettre<br />

que cette cohésion est intermédiaire entre celle<br />

des argiles et des roches. Elle peut être due à la composition<br />

de différentes forces :<br />

— en partie, des forces de surface développées entre<br />

l'eau des pores et les grains solides, ces forces pouvant<br />

s'exercer jusqu'à des dimensions de l'ordre du micron<br />

[3]. Ces forces de surface peuvent être augmentées<br />

de l'effet de la pression osmotique liée à la présence<br />

vraisemblable de sels dissous dans l'eau des pores ;<br />

— en partie, au collage chimique des grains, mis<br />

en évidence par ailleurs [11], sous la forme de ponts<br />

de calcite, sans qu'il soit possible pour le moment<br />

de chiffrer la densité de ces ponts et d'estimer leur<br />

influence véritable sur la cohésion de la roche.<br />

Le passage de la craie de l'état de roche à celui de<br />

boue au sein de laquelle peut se manifester le phénomène<br />

du coussin de caoutchouc (observé fréquemment<br />

dans les chantiers de terrassements et produit également<br />

par le battage des pieux) est vraisemblablement<br />

lié à la perte de cohésion due à la destruction de la<br />

texture. Les grains élémentaires seraient alors entourés<br />

d'une pellicule d'eau capillaire, supportant seule les<br />

contraintes mécaniques, avec développement de surpressions<br />

interstitielles [4]. Le phénomène serait<br />

d'autant mieux développé qu'une plus grande proportion<br />

de grains serait ainsi libérée.<br />

Par ailleurs, le fait qu'une craie desséchée ne peut<br />

recouvrer la totalité de sa teneur en eau de saturation<br />

s'explique, sous réserve de vérification, par le<br />

dépôt au cours du drainage, des sels dissous dans l'eau<br />

interstitielle. Il pourrait s'agir d'une véritable cristallisation<br />

chimique qui, bien que peu importante quantitativement,<br />

abaisserait de façon sensible la porosité<br />

de la roche. <strong>La</strong> très forte variation de R c<br />

en fonction<br />

de la teneur en eau pourrait également s'expliquer en<br />

partie de la même façon.<br />

Fig. 6. — <strong>Craie</strong> de Pacy-sur-Eure vue au microscope électronique<br />

(G = x 2500).<br />

6. Modèles de Graton et Fraser : arrangement de couches de<br />

sphères, à disposition carrée ou à disposition rhombique. <strong>La</strong><br />

porosité théorique atteint ainsi un maximum de 47,64 % (cas 1)<br />

et un minimum de 25,95 % (cas 6).<br />

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