La Craie
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Les limitations imposées sur le plan minéralogique<br />
ont amené un resserrement de l'échelle stratigraphique,<br />
en particulier par élimination des craies le plus souvent<br />
polyminérales du Cénomanien. Aussi, tous les<br />
faciès étudiés se rapportent-ils aux étages du Turonien<br />
et du Sénonien, qui constituent d'ailleurs les<br />
5/6 environ de la série crayeuse du Bassin parisien.<br />
Influence de la minéralogie sur le comportement des<br />
craies<br />
Nous avons vu que nous nous étions efforcés de nous<br />
limiter le plus possible aux craies typiques, dans<br />
lesquelles les minéraux autres que la calcite ne peuvent<br />
jouer un rôle important.<br />
<strong>La</strong> comparaison des tableaux I et II montre que ce<br />
résultat a été atteint dans la majorité des cas, puisque<br />
les faibles différences de teneur en CaC0 3<br />
constatées<br />
ne se traduisent pas par des différences significatives<br />
du comportement. Contrairement même à ce que<br />
l'on pourrait penser, une mauvaise « qualité » géotechnique<br />
s'accompagne souvent d'un pourcentage<br />
élevé de CaC0 3<br />
. Il en va ainsi des craies de Sauqueville<br />
et de la RN 1. Ceci indiquerait que, tout au moins<br />
dans ce registre minéralogique, ces faibles variations<br />
de teneur en résidu n'ont pas de répercussion notable<br />
sur la « qualité » de la craie. De même, la plus ou<br />
moins grande abondance relative de montmorillonnite<br />
ou d'illite dans le résidu ne se traduit pas de<br />
manière significative dans le comportement du matériau<br />
correspondant.<br />
Nous tenterons dans le chapitre « Les <strong>Craie</strong>s atypiques<br />
», d'analyser plus eu détail le rôle des minéralisations<br />
secondaires dans le comportement de la craie,<br />
et de définir à partir de quel pourcentage ce rôle ne<br />
peut plus être considéré comme négligeable.<br />
Les craies retenues peuvent donc être considérées<br />
comme monominérales, homogènes. Il est donc possible<br />
de comparer leurs caractéristiques physiques et<br />
mécaniques à partir d'un seul paramètre pétrographique<br />
: la texture 4 .<br />
PRINCIPALES PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET<br />
MÉCANIQUES<br />
Les études préalables à la réalisation des terrassements<br />
n'avaient pu permettre, le plus souvent, d'identifier<br />
clairement le matériau sous l'angle géotechnique, et<br />
par conséquent de prévoir son comportement. Les<br />
essais employés, soit de reconnaissance in situ (sismique<br />
réfraction), soit de laboratoire (granulométrie -<br />
limites d'Atterberg - essai de compactage - teneur<br />
en eau) donnaient en effet des mesures très dispersées<br />
et le plus souvent ininterprétables.<br />
4. Nous utiliserons désormais le terme texture, le terme structure<br />
étant réservé aux arrangements atomiques.<br />
Il a donc paru intéressant de reprendre ces études sur<br />
la base de la comparaison des résultats de plusieurs<br />
essais réalisés dans des conditions bien définies, de<br />
manière à obtenir chaque fois une moyenne représentative<br />
et une étude de la dispersion. Le problème<br />
était en effet de savoir si aux différences de comportement<br />
géotechnique pouvaient être comparées des<br />
différences dans les caractéristiques intrinsèques des<br />
matériaux.<br />
Sur chacune des craies retenues ont donc été réalisés<br />
les essais les plus courants concernant les caractéristiques<br />
physiques et mécaniques des sols et des roches :<br />
— mesure de la teneur en eau naturelle (w„)<br />
— densité de la roche sèche (yd)<br />
— vitesse de propagation d'ultra-sons sur échantillons<br />
{V l<br />
vitesse longitudinale)<br />
— résistance à la compression simple R c<br />
.<br />
Ces essais rapides et peu onéreux ont été autant que<br />
possible réalisés un nombre de fois permettant pour<br />
chaque type de craie une analyse de fréquence des<br />
mesures. Cette méthode nous a paru en effet indispensable,<br />
compte tenu de la dispersion parfois élevée<br />
observée avec certains essais, ou sur certains types de<br />
craie. Il devient ainsi possible de comparer entre eux<br />
ces différents types, et d'établir des corrélations entre<br />
les essais.<br />
Ayant constaté que le degré de saturation en eau<br />
pouvait avoir une influence considérable sur les résultats<br />
de différents essais, de même que sur le comportement<br />
en chantier, nous insisterons particulièrement<br />
sur cet aspect qui revêt une très grande importance<br />
en géotechnique.<br />
En dernier lieu, nous évoquerons rapidement les résultats<br />
obtenus par ailleurs concernant l'étude du<br />
comportement de la craie soumise à des contraintes<br />
mécaniques en laboratoire. Cet aspect, qui concerne<br />
la craie en tant que « roche » au sens géotechnique<br />
du terme, et qui est plus directement lié à des applications<br />
spécialisées, n'entre pas en effet directement<br />
dans le cadre de la présente étude, dont il constitue<br />
un prolongement ; il sera étudié plus en détail dans<br />
les articles suivants.<br />
Identifications par les essais courants<br />
Pour chaque type de craie et pour chaque essai (hormis<br />
R c<br />
) a été réalisé un minimum de vingt mesures, à<br />
partir desquelles ont été calculés la moyenne, l'étendue<br />
(intervalle de variation), l'écart type et le coefficient<br />
de variation.<br />
Les mêmes essais ont été effectués, à la fois sur des<br />
échantillons à teneur en eau naturelle, des échantillons<br />
saturés et des échantillons desséchés.<br />
Les vitesses de propagation d'ultra-sons ont été mesurées<br />
suivant les trois axes médians de chacun des<br />
échantillons étudiés. Les valeurs exprimées se rapportent<br />
donc à un minimum de soixante mesures par<br />
type de craie.<br />
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