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La Craie

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Corrections<br />

<strong>La</strong> comparaison des mesures de g entre elles nécessite<br />

un certain nombre de corrections qui ont pour<br />

but. d'éliminer les effets de la dérive instrumentale,<br />

des marées luni-solaires, de la latitude (1/100 milligal<br />

pour un déplacement nord-sud de 12,5 m) , de<br />

l'altitude et des masses latérales situées au voisinage.<br />

En gravimétrie de fin détail, ces corrections doivent,<br />

comme les mesures, être effectuées avec la plus<br />

grande précision. En particulier, la correction d'altitude<br />

AZ est fondamentale. Elle est obtenue à partir<br />

de la formule :<br />

Ag t<br />

= Z(0,308 6-0,041 9 y)<br />

où g x<br />

= valeur corrigé de la gravité en milligals<br />

Z = altitude en mètres<br />

y = densité moyenne du sous-sol.<br />

pour y = 2,67 Ag x<br />

= 0,196 Z<br />

y = 2 Ag t<br />

= 0,225 Z.<br />

AZ doit être inférieur à 5 cm pour que Ag t<br />

soit<br />

inférieur à 1/100 milligal. En conséquence, chaque<br />

station de mesure doit être soigneusement rattachée<br />

au niveau NGF. En général, on peut compter sur<br />

des erreurs d'altitude inférieures à 2 cm, ce qui correspond<br />

à moins de 4/1 000 milligal sur g.<br />

En ce qui concerne la correction introduite par l'influence<br />

des masses latérales, un pays de plaine comme<br />

le nord de la France permet de la négliger.<br />

Anomalie résiduelle<br />

A la valeur de g ainsi corrigée, on soustrait alors la<br />

gravité théorique, calculée en supposant la Terre<br />

homogène, pour obtenir ce que l'on appelle l'anomalie<br />

de Bouguer, qui traduit les hétérogénéités<br />

du sous-sol. Cette anomalie peut encore se décomposer<br />

en une anomalie régionale, qui représente une<br />

certaine structure géologique profonde et que l'on<br />

appréhende au mieux, et en une anomalie résiduelle<br />

qui, dans le cas qui nous occupe, pourra correspondre<br />

à la présence d'une cavité.<br />

Résultats obtenus<br />

Les résultats d'une prospection gravimétrique appliquée<br />

à la recherche de telles cavités souterraines<br />

sont généralement fournis sous la forme de cartes<br />

d'isogammes, de cartes de l'anomalie de Bouguer,<br />

de cartes de l'anomalie résiduelle, et éventuellement<br />

de l'anomalie résiduelle lissée.<br />

Ces résultats sont plus ou moins spectaculaires,<br />

parfois même décevants, et en ce sens, il est intéressant<br />

de connaître les limites de ce type de prospection<br />

en fonction de la forme et de la profondeur<br />

d'enfouissement des cavités. On peut pour cela se<br />

livrer à quelques calculs théoriques en assimilant<br />

les cavités aux formes géométriques simples qui<br />

s'en approchent le plus. Réalisée avant une prospection,<br />

cette étude théorique, que l'existence d'abaques<br />

rend maintenant plus aisée, permettra entre<br />

autres de choisir la maille de mesure.<br />

Premier exemple d'application — Exploitation de<br />

type bouteilles.<br />

Cette carrière souterraine se situe dans la région<br />

lilloise. Les bouteilles ont généralement un col de<br />

2 à 4 ou 5 m de hauteur, un diamètre à la base de<br />

4 à 8 m, et leur fond se situe suivant les cas entre 10<br />

et 15 m de profondeur, exceptionnellement plus.<br />

Une cavité moyenne de ce type peut être assimilée<br />

à une sphère de rayon R = 4 m dont le centre serait<br />

placé à 8 m de profondeur. Le calcul montre qu'elle<br />

se traduirait, théoriquement, par une anomalie maximale<br />

de 6/100 de milligal environ pour un point<br />

situé à l'aplomb du centre de la cavité, et qu'il faudrait<br />

adopter une maille de 5 m pour la déceler.<br />

Cependant, comme ces cavités sont pratiquement<br />

toujours groupées, l'anomalie gravimétrique est beaucoup<br />

plus importante et une maille de 20 m donne<br />

une probabilité de détection quasi absolue.<br />

En général, la pratique confirme assez bien la théorie<br />

: on a pu mesurer sur des exploitations de ce<br />

type une anomalie maximale de 30/100 de milligal<br />

alors que le calcul théorique prévoyait 30 à 40/100<br />

de milligal (fig. 20).<br />

Second exemple d'application — Exploitation en galeries<br />

et piliers.<br />

Il s'agit ici d'une exploitation dans la région de<br />

Valenciennes qui a fourni uniquement des pierres<br />

à bâtir. Le niveau exploité, la Bonne pierre, est peu<br />

épais, de l'ordre de 2,5 m, et son toit se situe à plus<br />

de 15 m de profondeur. Les communications avec<br />

la surface sont très rares, contrairement à ce qui<br />

se passe dans la région lilloise. Il s'agit de puits dont<br />

le diamètre atteint au maximum 2 m et qui se comptent<br />

au nombre de deux à l'hectare en moyenne.<br />

Or les calculs faits pour une cavité de section rectangulaire<br />

haute de 2 m et large de 20 m montrent<br />

que pour une épaisseur de recouvrement de l'ordre<br />

de 15 m, l'anomalie maximale n'excède guère 5/100<br />

milligal, et que l'espacement entre stations doit être<br />

très faible (de l'ordre de 5 m) pour que les anomalies<br />

soient mises en évidence.<br />

Ces résultats théoriques sont en partie confirmés<br />

par les études gravimétriques réalisées sur le site :<br />

les anomalies sont peu importantes (fig. 21). Il faut<br />

toutefois signaler que, comme l'ont montré les reconnaissances<br />

ultérieures, les carrières souterraines s'étendaient<br />

pratiquement sous toute la zone étudiée par<br />

gravimétrie, ce qui peut expliquer dans une certaine<br />

mesure l'absence de contraste.<br />

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