La Craie
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le géologue pourra se faire une idée de la probabilité<br />
d'existence de cavités souterraines, et même,<br />
dans une certaine mesure, du mode d'exploitation.<br />
Cette connaissance sera utilement complétée par<br />
des observations portant essentiellement sur les<br />
constructions anciennes (châteaux, églises, maisons<br />
et fermes, fortifications, fours à chaux), par la consultation<br />
des archives communales, ainsi que par des<br />
renseignements recueillis auprès des personnes âgées.<br />
Enfin, l'examen des photographies aériennes disponibles<br />
dans les zones suspectes apportera, dans<br />
certains cas, une aide précieuse : différence de végétation<br />
à l'emplacement des puits, fontis en préparation,<br />
etc. (fig. 18).<br />
Cette première phase d'investigations étant terminée,<br />
on pourra passer à la prospection proprement<br />
dite, dont les méthodes peuvent être classées sous<br />
deux grandes rubriques : les méthodes non destructives<br />
et les méthodes destructives.<br />
Fig. 18. — Emplacement des carrières de Saint-Saulve. Les zones<br />
plus sombres indiquent des fontis rebouchés ou en préparation, et à<br />
coup sûr une zone de carrières souterraines.<br />
MÉTHODES NON DESTRUCTIVES<br />
Prospection gravimétrique<br />
<strong>La</strong> première idée qui vient à l'esprit est de profiter<br />
du contraste de densité entre la cavité et les terrains<br />
encaissants, et par conséquent de se tourner<br />
vers la prospection gravimétrique [1, 11, 12, 13<br />
et 14].<br />
Notre propos n'est pas ici d'exposer en détail cette<br />
méthode de prospection, mais d'examiner ses possibilités<br />
quant à la détection des carrières souterraines<br />
du nord de la France. Aussi, nous contenterons-nous<br />
de rappeler quelques généralités indispensables.<br />
<strong>La</strong> recherche des cavités souterraines est une application<br />
relativement récente de la gravimétrie. En<br />
effet, les anomalies négatives qui résultent de la présence<br />
de telles cavités sont en général très faibles,<br />
et ce n'est que depuis une trentaine d'années que l'on<br />
dispose de gravimètres suffisamment perfectionnés<br />
pour les enregistrer avec une précision convenable.<br />
Les appareils modernes donnent assez couramment<br />
le 1/100 de milligal, c'est-à-dire approximativement<br />
1 -10~ 8 g (g x 981 gais), et certain gravimètre américain<br />
apparu tout récemment sur le marché français<br />
permet d'obtenir la précision du microgal<br />
(MO- 9 £ (fig. 19).<br />
Mesures<br />
Dans ce type de prospection, les gravimètres étant<br />
utilisés au maximum de leur précision, il importe<br />
de soigner particulièrement la qualité des mesures.<br />
Dans ce but :<br />
— toutes les stations sont rattachées à une même<br />
base, ce qui évite d'ajouter à l'erreur de lecture à<br />
la station les erreurs commises aux bases ;<br />
— les programmes de mesures débutent et se terminent<br />
systématiquement à la base ; ainsi connaît-on<br />
la dérive instrumentale, que l'on réduit en limitant<br />
la durée de chaque programme à une heure environ<br />
;<br />
— chaque station fait l'objet d'au moins deux<br />
mesures, et si l'écart entre ces deux mesures est<br />
jugé trop grand (par exemple supérieur à 0,03 milligal)<br />
on procède à une troisième mesure voire même<br />
à une quatrième.<br />
Fig. 19. — Un gravimètre perfectionné (<strong>La</strong> Coste et Romberg).<br />
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