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La Craie

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pierre à bâtir. En effet, en l'absence d'un recouvrement<br />

protecteur parfaitement imperméable (cas<br />

général pour la région), les horizons supérieurs de<br />

la craie ont subi au cours des temps géologiques<br />

une altération plus ou moins poussée suivant les<br />

conditions du site. A tout le moins, cette altération<br />

se traduit par une fragmentation des bancs qui les<br />

rend impropres à la confection de pierres de taille.<br />

Les exploitations à l'affleurement étaient donc impossibles,<br />

et dans la pratique il fallait bénéficier de<br />

circonstances très favorables pour extraite de la craie<br />

à bâtir à moins de 4 m de profondeur.<br />

En ce qui concerne les autres domaines d'utilisation,<br />

l'extraction souterraine était liée à l'existence<br />

des formations qui surmontent habituellement la<br />

craie, c'est-à-dire les dépôts superficiels et éventuellement<br />

la base du <strong>La</strong>ndénien. Dans la région<br />

lilloise, par exemple, la craie, constamment masquée<br />

par une telle couverture, a fait partout l'objet d'une<br />

exploitation souterraine, quel qu'en fût l'usage.<br />

En revanche, dans les régions où la craie apparaît<br />

en surface, les affleurements pouvaient être traités<br />

à ciel ouvert.<br />

IMPORTANCE RELATIVE DES DIFFÉRENTS<br />

DOMAINES D'UTILISATION<br />

Fig. 4. — A l'emplacement d'un ancien centre d'extraction de craie à<br />

bâtir, la petite église du village de Lezennes, près de Lille.<br />

progressivement supplantée par la brique dont la<br />

fabrication commençait à s'industrialiser. A la fin<br />

du XIX e<br />

siècle, la plupart d'entre elles étaient désaffectées,<br />

et seules quelques-unes furent prolongées<br />

jusqu'au début de notre siècle (Hordain et Avesnesle-Sec<br />

entre Valenciennes et Cambrai).<br />

CAUSES DE L'EXPLOITATION<br />

SOUTERRAINE<br />

De nos jours, les équipements mécaniques permettent<br />

non seulement d'exploiter les gisements<br />

à ciel ouvert en dépit de découvertes parfois considérables,<br />

mais encore d'atteindre des profondeurs<br />

très importantes au prix du pompage d'une ou même<br />

de plusieurs nappes aquifères. Il n'en a pas toujours<br />

été ainsi, et l'extraction souterraine de la craie se<br />

comprend parfaitement si l'on compare le volume<br />

des stériles, qu'il aurait d'abord fallu déblayer avec<br />

les moyens de l'époque, à la quantité de substance<br />

utile disponible, et si l'on tient compte du fait que<br />

ce mode d'exploitation permettait de garder intactes<br />

les excellentes terres de culture du pays.<br />

Dans ces conditions, l'exploitation souterraine était<br />

pratiquement impérative dans le domaine de la<br />

C'est incontestablement la production des pierres à<br />

bâtir qui a consommé les plus fortes quantités de<br />

craie, et qui, par conséquent, a déterminé les cavités<br />

les plus importantes, d'autant que, comme nous<br />

l'avons vu plus haut, ce domaine d'utilisation était<br />

pratiquement le seul exigeant une exploitation souterraine.<br />

En seconde position devait se placer l'industrie<br />

chaufournière, dont on peut noter qu'un certain<br />

nombre d'exploitations souterraines sont relativement<br />

récentes. Très actives au XIX e<br />

et au début<br />

du XX e siècle, elles prenaient en quelque sorte le<br />

relais des carrières de pierre à bâtir. L'exemple le<br />

plus caractéristique que nous possédions est celui<br />

d'un four à chaux de la région valenciennoise qui<br />

a fonctionné jusqu'en 1962, alimenté par la craie<br />

blanche de son sous-sol (fig. 5).<br />

En dernier lieu venaient sans doute les besoins pour<br />

l'agriculture, le marnage des terres n'ayant pu engendrer<br />

que des exploitations de petite taille, vraisemblablement<br />

très dispersées et, de plus, limitées<br />

aux zones dépourvues d'affleurements crayeux.<br />

Le cas des exploitations souterraines de craie phosphatée,<br />

quasiment absentes de la région considérée<br />

ne sera pas évoqué ici. En effet, si l'on excepte quelques<br />

tentatives peu fructueuses d'extraction de<br />

craie phosphatée au niveau des tuns (limite Turonien-Sénonien)<br />

dans les carrières de pierre à bâtir<br />

de Lezennes près de Lille, tentatives qui auraient<br />

donné naissance au fameux <strong>La</strong>c Bleu, les premières<br />

exploitations se trouvent à la limite des départe-<br />

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