La Craie
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Le Campanien qui leur fait suite n'apparaît que<br />
plus au sud, en Picardie, ainsi qu'à l'est de Valenciennes,<br />
dans le prolongement du bassin de Mons.<br />
Il est représenté, suivant les endroits, par :<br />
— de la craie grise phosphatée,<br />
— de la craie jaune, dure, un peu phosphatée et<br />
fréquemment magnésienne,<br />
— de la craie blanche.<br />
Là où elles existent, les craies phosphatées et magnésiennes<br />
occuperaient plutôt la base de l'étage.<br />
Le Maestrichtien et le Danien n'ont jamais été signalés<br />
dans la région qui nous intéresse.<br />
Faciès particuliers rencontrés aux limites d'étages<br />
Certaines limites d'étages ou de sous-étages sont<br />
fréquemment marquées par l'existence de faciès<br />
crayeux assez différents des craies habituelles. Ainsi,<br />
le passage du Turonien au Sénonien se réalise très<br />
souvent par l'intermédiaire de couches d'une craie<br />
chargée de grains de glauconie et de phosphate de<br />
chaux, et de bancs durcis, de niveaux noduleux ou<br />
congloméroïdes (meules et tuns) qui traduisent un<br />
caractère beaucoup plus littoral et éventuellement<br />
des mouvements du fond marin.<br />
Des phénomènes du même genre se reproduisent<br />
parfois à la limite Santonien-Campanien où une<br />
couche noduleuse et même un conglomérat de nodules<br />
phosphatés ont pu être mis en évidence.<br />
Exploitation souterraine de la craie<br />
DOMAINES D'UTILISATION DE LA CRAIE<br />
Par le passé, les principales utilisations de la craie<br />
dans le nord de la France étaient liées à sa composition<br />
chimique et à sa qualité de roche dans une<br />
région qui en était particulièrement dépourvue.<br />
Composition chimique<br />
<strong>La</strong> craie a pour constituant de base le carbonate<br />
de calcium CaC0 3<br />
(en proportion le plus souvent<br />
supérieure à 90 %) ; à certains niveaux s'y ajoutent<br />
la glauconie (minéral argileux de la famille de l'illite 2 ,<br />
et surtout le phosphate tricalcique. Ces divers éléments<br />
en faisaient une matière première de choix<br />
pour la fabrication des chaux et une source de calcium<br />
et de phosphore pour l'agriculture (pratique du<br />
marnage).<br />
Qualité de roche<br />
<strong>La</strong> craie, ou tout au moins quelques bancs de craie<br />
peu gélive au sein de la formation crayeuse, est<br />
demeurée pendant fort longtemps la seule pierre<br />
à bâtir 3<br />
pour une bonne partie du nord de la France.<br />
Elle a servi en particulier à la construction des grandes<br />
villes de la région que sont Lille, Douai, Cambrai<br />
et Valenciennes, comme en témoignent les<br />
vieux édifices qui y subsistent encore (châteaux,<br />
églises, fortifications, etc.) (fig. 4).<br />
Comme le transport n'était guère facile, le matériau<br />
était extrait au plus près du lieu d'utilisation ; c'est<br />
ainsi que, à chaque fois que cela était possible, d'énormes<br />
carrières furent ouvertes aux portes mêmes<br />
de ces villes.<br />
Dans les campagnes, la craie était également exploitée<br />
pour la construction, mais les carrières y étaient<br />
naturellement moins étendues, à l'exception de celles<br />
qui, placées à peu de distance de villes où la craie à<br />
bâtir se trouvait hors d'atteinte, ont pu les alimenter.<br />
Un exemple typique de ce cas particulier est celui<br />
des importantes carrières du village de Bouvigny-<br />
Boyeffles, dont une partie de la production était<br />
acheminée par chariots vers la ville de la Bassée,<br />
pourtant située à une quinzaine de kilomètres à vol<br />
d'oiseau.<br />
Ces exploitations sont parfois très anciennes, ainsi<br />
à Lezennes, près de Lille, certains documents les<br />
font remonter au VIP siècle. Activement poursuivies<br />
jusque vers le milieu du XVIII e<br />
siècle, elles furent<br />
alors peu à peu abandonnées, la craie à bâtir étant<br />
2. Formule générale de l'illite : (Si(4-z)Alz)Al20io(OH)2K*<br />
avec x sa 0,5.<br />
Dans la glauconie, presque tout l'aluminium est remplacé<br />
par du fer ferrique (Fe2C"3) ; ce minéral contient en outre du<br />
fer ferreux (FeO) et du magnésium (MgO).<br />
3. Les grès mamelonnés que l'on rencontre parfois vers le<br />
sommet de l'étage landénien ont été également exploités dans<br />
ce but. Toutefois, comme ils étaient beaucoup plus rares et<br />
que l'on en faisait aussi des pavés, on s'en servait uniquement<br />
pour réaliser les soubassements.<br />
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