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La Craie

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Evaluation de l'aptitude d'une craie à donner des éléments fins<br />

L'aptitude d'une craie* à donner des éléments fins<br />

est évidemment fonction aussi bien de ses caractéristiques<br />

propres que de celles des engins utilisés.<br />

Elle dépend de sa teneur en eau, de sa densité, de la<br />

nature et de la disposition de ses divers composants,<br />

de la résistance de ses liaisons intercristallines.<br />

Malheureusement, on ne sait pas pondérer l'influence<br />

de ces facteurs variés et souvent non chiffrables.<br />

<strong>La</strong> seule solution pratique reste donc de les<br />

faire agir ensemble dans un essai de laboratoire faisant<br />

intervenir des mécanismes de destruction de la<br />

craie aussi proches que possible de ceux qui existent<br />

sur les chantiers.<br />

Les matériels d'extraction — en particulier les engins<br />

à lame : décapeuse (scraper), bouteur (bulldozer)<br />

— et ceux de compactage ont pour effet d'écraser<br />

les blocs de craie et de détruire leurs arrangements<br />

cristallins, par pression ou vibration. Les écrasements<br />

se font soit par contact direct engin sur bloc,<br />

soit surtout par attrition et par poinçonnement en<br />

chaîne des blocs entre eux. C'est donc en utilisant,<br />

au laboratoire, un mode de destruction du même type<br />

que l'on a, a priori, la probabilité maximale d'obtenir<br />

des résultats transposables sur le chantier.<br />

Le vibrobroyage me paraît être particulièrement adapté<br />

à ce problème. Il consiste, en effet, à soumettre<br />

des granulats, éventuellement humides, à l'action<br />

destructrice d'un galet cylindrique plein et mobile<br />

dans un bol métallique animé d'un mouvement<br />

vibratoire intense. Sous l'effet des vibrations, les granulats<br />

se compactent autour du galet qui, par inertie,<br />

les pousse les uns contre les autres. Le résultat<br />

global obtenu (pourcentage d'éléments fins formés)<br />

est donc une combinaison des effets de l'attrition,<br />

du poinçonnement et des vibrations.<br />

MODE OPÉRATOIRE<br />

UTILISÉ POUR LE VIBROBROYAGE<br />

Nous avons utilisé un vibrobroyeur « Auxiliaire de<br />

construction, type T 100» avec un galet cylindrique<br />

plein, en acier, de 700 g (h = 45 mm, d = 50 mm),<br />

et un temps d'usure de 30 s (fig. 1). <strong>La</strong> courbe granulométrique<br />

retenue a été une courbe linéaire entre<br />

5 et 20 mm en représentation semi-logarithmique<br />

(5/20 régulier). Pour chaque essai nous avons<br />

utilisé un volume constant de granulats de poids<br />

P — 180 yd (avec yd = densité sèche de la craie),<br />

c'est-à-dire :<br />

— - de 5/6,3, 6,3/8, 8/10, 10/12,5 ;<br />

— — de 12,5/14, 14/16, 16/18, 18/20.<br />

12<br />

Avant usure, les matériaux ont été séchés, puis concassés,<br />

puis tamisés au vibrotamis, puis lavés, puis<br />

à nouveau séchés.<br />

L'usure a été réalisée soit sur matériaux secs, soit<br />

sur matériaux réhumidifiés dans diverses conditions.<br />

L'évaluation des quantités d'éléments fins formés<br />

par usure a été obtenue par pesée des refus à 1,25 mm<br />

après tamisage manuel à cette dimension, sous courant<br />

d'eau, puis séchage.<br />

RÉSULTATS DES ESSAIS DE VIBROBROYAGE<br />

Influence de la teneur en eau sur l'usure<br />

Le tableau et la figure 2 donnent les résultats obtenus<br />

sur six craies différentes, usées à diverses teneurs en<br />

eau (de 0 à environ 100 à 115 %) avec la teneur en eau<br />

poids d'eau total dans le vibrobroyeur<br />

poids de craie sèche dans le vibrobroyeur<br />

Pour la craie de la butte de Sèvres-Meudon, les points<br />

à 15 et 20 % d'eau correspondent à une aspersion<br />

du matériau sec.<br />

Pour toutes les autres humidifications, on a procédé<br />

de la façon suivante :<br />

— immersion des granulats pendant 1 h dans l'eau,<br />

— égouttage sur tamis couvert pendant 15 mn,<br />

— pesée des granulats humides et détermination<br />

(approximative) de la teneur en eau interne,<br />

— ensuite, soit usure directe de la craie humide<br />

(points situés entre 15 et 26 % d'eau), soit usure de<br />

la craie humide après adjonction de 250 g d'eau dans<br />

le bol du vibrobroyeur (points extrêmes entre 95 et<br />

115 % d'eau). Cela permet de séparer le rôle de l'eau<br />

interne des granulats et celui de l'eau libre externe.<br />

On constate pour une même craie, une faible dispersion<br />

des résultats d'usure et des teneurs en eau<br />

interne après 1 h d'immersion et une usure linéaire<br />

en fonction de la teneur en eau globale (somme des<br />

eaux interne et externe) tant que l'usure ne dépasse<br />

pas 80 %. L'influence de l'asymptote à 100 % d'usure<br />

ne se fait sentir qu'au-delà de ce chiffre, ce qui se<br />

traduit par l'incurvation de la droite (craie de Pacysur-Eure).<br />

* <strong>La</strong> liste des symboles utilisés dans cet article est reportée<br />

in fine.<br />

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