Théâtre V id y-Lausanne Septembre/octobre 2011

Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011
N˚ 33
Théâtre Vidy-Lausanne
Septembre/octobre 2011

Engagez-vous,
qu’ils disaient !
La notion de « l’engagement » a longtemps servi de
houppelande à une figure apparue dans le domaine
français avec l’a±aire Dreyfuss : l’intellectuel. Une
personne, qui a pour profession des activités de l’esprit,
peut-elle ou doit-elle prendre position sur toutes sortes
de questions d’intérêt général, comme la politique, la
morale, la justice ? Des figures comme celles de Sartre,
Aron ou Foucault ont évidemment donné leurs lettres
de noblesse à ce rôle, définissant dans la foulée la notion
même de l’engagement.
Aujourd’hui, on a l’impression que ce ne sont plus des
« intellectuels » qui sont engagés, mais des collectivités,
des groupes de gens. Face à des maux endémiques, face
à la dictature consumériste, face au cynisme global,
des tribuns fourbissant leurs discours gonflés d’idéaux
et d’utopies ne font plus guère illusion. A la parole, on
préfère souvent l’acte. Les réponses exigées par toutes
sortes d’intolérables sont devenues plus pragmatiques
que théoriques. Parce que la vie de chacun est touchée.
Dans le cas du « Printemps arabe », c’est la rue qui se
soulève. En Espagne, ce sont « les indignés » qui manifestent.
Il y a peu de leaders, peu d’orateurs aux formules
tranchantes. Il y a des lames de fond. On pourrait même
dire : des lames de profond.
Chez les artistes, cela fait belle lurette que beaucoup
considèrent la question de « l’engagement » comme une
vieille lune. C’est sur le terrain de son art que chacun
préfère mettre toute son énergie. Car, disent-ils, l’art est
en soi un engagement.
A cet égard, notre début de la saison est riche de sens,
de gestes où politique et poétique font alliage. Thomas
Bernhard avait la vindicte aussi souveraine qu’inspirée
(Le naufragé). Dans Savanna, Amit Drori plonge au cœur
des technologies modernes pour reconstituer un rêve
de paradis perdu. Nancy Huston illustre l’impact des
démences totalitaires sur la vie de gens (Lignes de faille).
Le marionnettiste chinois Yeung Faï signe avec Hand
Stories une sorte de manifeste qui dit la force de l’art
face au chaos du monde. Quant à Tartu±e, il déploie ses
bras sur notre réalité et rappelle à quel point y règnent
l’hypocrisie et la manipulation.
Mais la plus forte image qui résume magnifiquement la
position de l’artiste dans la société est celle proposée par
David Dimitri à la fin de L’homme cirque : un funambule
qui traverse le ciel.
Sommaire
L’homme cirque
David Dimitri, entre ciel et terre 4
Savanna
Amit Drori propose un bestiaire
mêlant poésie et technologie 6
Le naufragé
Ou quand Joël Jouanneau
met en scène un texte
de Thomas Bernhard 9
Tartuffe
Eric Lacascade porte, pour la
première fois, Molière à la scène 10
Chroniques d’outre-scène
Par Jeanne Perrin 13
Hand Stories
Yeung Faï et ses marionnettes
enchanteresses sont de retour ! 15
Lignes de faille
Rencontre avec Nancy Huston
autour de l’art dramatique 16
Fauves
De jeunes talents lâchés sur scène
par Michel Schweizer 19
Médiation culturelle
Coup de projecteur sur quelques
offres et actions proposées par le
théâtre afin de rendre la culture
accessible à tous 21
Informations 22
Calendrier 23
Directeurs de publication :
René Gonzalez & René Zahnd
Photographie :
Mario Del Curto
(sauf mention contraire)
Publicité et coordination :
Sarah Turin
(s.turin@vidy.ch)
Coralie Rochat
(c.rochat@vidy.ch)
Correctrice :
Julie Weidmann
Design :
Ateliers du Nord/Werner Jeker
Benoît Deschamps
Photolithographie :
Bombie, Genève
Impression :
Swissprinters Lausanne SA
Ont contribué à ce numéro :
Marc Berman
Fanny Guichard
Joël Jouanneau
Sandrine Kuster
Jeanne Perrin
Coralie Rochat
Bertrand Tappolet
Sarah Turin
René Zahnd
Photo de couverture :
David Dimitri
© Mario Del Curto
Le Théâtre Vidy-Lausanne est subventionné
par la Ville de Lausanne, par le Canton
de Vaud et par le Fonds intercommunal de
soutien aux institutions culturelles de
la région lausannoise.
Remerciements
A nos fidèles partenaires
A nos généreux donateurs
Fondation de Famille Sandoz
Fondation Leenaards
Fondation Hoffmann
Fondation Landis & Gyr
Fondation Ernst Göhner
Fondation Sophie et Karl Binding
Bovay & Partenaires
Fondation Julius Baer
Un merci particulier à une mécène généreuse
et anonyme
Partenaires médias
Partenaires culturels
Archipel
Collection de l’Art Brut
La Cinémathèque suisse
Musée de l’Elysée
Orchestre de Chambre de Lausanne
Verbier Festival
Fondation 2 Montreux Jazz
Théâtre Sévelin 36
A ceux qui contribuent au soutien
de notre activité
Association des Amis
du Théâtre
Assura
Banque Julius Baer
et Cie SA
Banque Wegelin
Bongénie – Grieder
Cafina SA
Cinétoile Malley
DSR
Ebel
Ecole Athenaeum
Feldschlösschen
Filofax
Groupe Mutuel
Hermès
Hertz
Honda
Hôtel Alpha-Palmiers
Hôtel d’Angleterre
Hôtel Aulac
Hôtel Beau-Rivage
Ikea
Kronenbourg
La Clinique
de La Source
La Montre Hermès
La Semeuse
Laurent Perrier
Lausanne Palace & Spa
Leuba+Michel SA
Migros Pour-cent
culturel
Moyard Meuble
Payot
Pernod Ricard
Philip Morris
Sicpa
Sunrise
Swissquote
Switcher
Testuz
Transports Publics de
la Région Lausannoise
Voyages et Culture
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
03

L’homme cirque
de David Dimitri
Du 2 au 25 septembre 2011
Chapiteau extérieur
Auteur et interprète :
David Dimitri
Création lumière :
Jérôme Soufflet
Duré e :
55 minutes
Age conseillé :
tout public
Genre :
cirque
Vendredi 02.09. 19h00
Samedi 03.09. 19h00
Dimanche 04.09. 17h00
Lundi 05.09. relâche
Mardi 06.09. 19h00
Mercredi 07.09. 19h00
Jeudi 08.09. 19h00
Vendredi 09.09. 19h00
Samedi 10.09. 19h00
Dimanche 11.09. 17h00
Lundi 12.09. relâche
Mardi 13.09. 19h00
Mercredi 14.09. 19h00
Jeudi 15.09. 19h00
Vendredi 16.09. 19h00
Samedi 17.09. 19h00
Dimanche 18.09. 17h00
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 19h00
Mercredi 21.09. 19h00
Jeudi 22.09. 19h00
Vendredi 23.09. 19h00
Samedi 24.09. 19h00
Dimanche 25.09. 17h00
David Dimitri compte parmi les funambules les
plus reconnus d’aujourd’hui. Il se distingue tant
par ses numéros de variété à Las Vegas que par
ses performances de haute voltige, poétiques et
spectaculaires, au-dessus du stade de Francfort.
Il signe également avec le Cirque du Soleil, le
Metropolitan Opera House de New York, le Cirque
d’Hiver à Paris, et joue dans des films et diverses
pièces de théâtre. En 2001, il crée un one man
show qu’il fait évoluer sans cesse. C’est L’homme
cirque, un spectacle avec lequel il parcourt le
monde.
Vous évoluez dans les airs… vous vous y sentez
plus à l’aise que sur terre ?
Il est vrai que je me sens parfois plus en sécurité
dans les airs, sur mon fil, que quand je me
promène en ville. Sur le fil, je ne ressens pratiquement
pas de danger. La seule menace que je
perçois est la nature : le vent, la pluie. Mis à part
cela, tout repose sur moi ; si je fais une erreur, j’en
suis le seul et unique responsable.
Avez-vous des modèles parmi les artistes de
cirque contemporain ?
Il existe tant d’artistes contemporains que je
considère comme des modèles ! Aujourd’hui,
même les danseurs sont des acrobates de cirque.
Et beaucoup d’artistes de cirque sont des artistes
de théâtre ou des danseurs car ils intègrent le
mouvement au-delà d’une simple virtuosité circassienne.
La danseuse Pina Bausch* m’impressionnait
beaucoup, son influence sera d’ailleurs
perceptible dans mes futures créations. Mais mon
modèle principal, c’est mon père, le clown Dimitri.
Vous pratiquez votre métier depuis un certain
temps. A-t-il évolué ?
Oui, quand j’ai commencé à travailler, mon but
était d’intégrer le monde du cirque, je voulais y
exceller. Mais, depuis quelques années, j’accorde
beaucoup d’importance à la direction artistique
que je souhaite donner à mon travail. En créant
L’homme cirque, j’ai souhaité m’éloigner des clichés
du cirque traditionnel.
Dans L’homme cirque, vous faites tout tout seul :
conduite du camion, dé/montage du chapiteau,
acrobaties, musique, régie lumière et son, etc.
Quel est votre rapport à la solitude ?
Parfois on traverse une phase de sa vie où l’on
sent que, si l’on ne fait pas les choses tout seul,
on n’arrivera pas à atteindre le but que l’on s’est
fixé. On est toujours influencé par les opinions
des autres. Il fallait donc que j’oriente ma quête
di±éremment. Je ne considère pas la solitude qui
est la mienne sur L’homme cirque comme négative.
Je ne suis pas un solitaire dans la vie – j’ai
une famille avec des enfants – mais professionnellement
je suis très heureux d’avoir pu suivre
cette voie de solitude, d’avoir eu le courage de
renoncer à demander de l’aide autour de moi.
Que raconte L’homme cirque ?
L’homme cirque raconte l’équilibre, l’espoir, la
possibilité de réussir ce que l’on entreprend si on
le veut vraiment. Le spectacle est aussi une métaphore
de la vie qui est analogue à une traversée
sur un fil.
Quelle est la part d’improvisation dans cette
création ?
Quand j’ai créé L’homme cirque, j’avais surtout des
points de repères techniques pendant le spectacle.
Au fil des représentations et à force d’improvisations,
L’homme cirque est véritablement né et
a évolué. La part d’improvisation demeure donc
très importante dans ce spectacle.
Est-ce que votre spectacle incarne une forme
de rupture (ou de distanciation) avec la grande
famille du cirque ?
Je suis en rupture avec mes collègues de cirque
qui, comme moi à l’époque, s’en tiennent à leur
discipline. Ils se sont entraînés pour réaliser un
numéro, par exemple jongler avec huit balles, et
ils s’accrochent à cette virtuosité. Quand un collègue
leur annonce qu’il va se produire au théâtre
et cessera de travailler au cirque, cela suscite un
questionnement. Mais je ne crois pas avoir véritablement
rompu avec le cirque, je me sens plutôt
comme une petite pièce faisant partie d’un rouage
qui fait évoluer le cirque. Le Cirque du Soleil et
des artistes contemporains comme Martin Zimmermann
et Dimitri de Perrot qui se produisent
régulièrement à Vidy ont également contribué à
cette évolution.
Propos recueillis par Sarah Turin
* Pina Bausch est décédée le 30 juin 2009.
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
04

Krystian David Dimitri Lupa

Savanna
(Un paysage possible)
un projet d’Amit Drori
Du 6 au 20 septembre
et du 4 au 14 octobre 2011
Salle de répétition
Mise en scène, scénographie et
conception :
Amit Drori
Scénographie :
Noam Dover
Design des projections :
Michal Sara Cederbaum
Vidéo :
Jérôme Vernez
Musique :
Gai Sherf
Animation et manipulation
des animaux :
Sylwia Drori
Inbal Yomtovian
Avec :
Amit Drori
Sylwia Drori
Gai Sherf
Jérôme Vernez
Inbal Yomtovian
Durée :
environ 1h
Age conseillé :
tout public, dès 9 ans
Genre :
théâtre visuel
Production déléguée :
Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction :
Bonlieu – Scène nationale Annecy
Culturescapes Basel
Avec le soutien de :
Ambassade d’Israël en France
Mamuta Pasal center of arts, Jérusalem
Mardi 06.09. 19h30
Mercredi 07.09. 19h30
Jeudi 08.09. 19h30
Vendredi 09.09. 19h30
Samedi 10.09. 19h30
Dimanche 11.09. relâche
Lundi 12.09. relâche
Mardi 13.09. 19h30
Mercredi 14.09. 19h30
Jeudi 15.09. 19h30
Vendredi 16.09. 19h30
Samedi 17.09. 19h30
Dimanche 18.09. 18h30
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 19h30
Mardi 04.10. 19h30
Mercredi 05.10. 19h30
Jeudi 06.10. 19h30
Vendredi 07.10. 19h30
Samedi 08.10. 19h30
Dimanche 09.10. 18h30
Lundi 10.10. relâche
Mardi 11.10. 19h30
Mercredi 12.10. 19h30
Jeudi 13.10. 19h30
Vendredi 14.10. 19h30
Une éléphante témoin des premiers pas de son
rejeton, un singe en colère, des aigles tournoyant
dans les airs. Scènes ordinaires d’un safari africain
? Ce pourrait l’être si les animaux dont il est
question n’étaient dénués de chair. Il s’agit ici
d’automates construits en systèmes électromécaniques.
Amit Dori, metteur en scène et designer israélien,
présente Savanna, sa nouvelle création. Entre
poétique et mécanique, sa pièce nous emmène à la
rencontre d’un monde où faune et flore évoquent
à la fois un lointain éden et l’avènement de l’intelligence
artificielle.
Comment vous présenteriez-vous à quelqu’un qui
ne connaît pas votre travail ?
Mon théâtre est un théâtre de vision qui brouille
les frontières de la réalité et stimule l’imagination.
Il est centré sur les images et les objets. Le langage
visuel communique à un niveau sous-jacent
et sensuel, je travaille donc beaucoup sur l’esprit
et les émotions. Il ne m’est pas aisé de définir ma
production artistique car elle convoque plusieurs
disciplines à la recherche de l’essence poétique.
Acteurs, objets, marionnettes, images vidéo et
musiques forment un vocabulaire de base avec
lequel j’essaie de formuler un langage cohérent.
Je crois faire partie d’une génération d’artistes
qui a grandi dans un climat artistique interdisciplinaire.
Métisser les arts est un grand défi, mais
cela procure aussi une grande liberté.
Vous travaillez avec la même équipe depuis
de nombreuses années. On imagine que, pour
vous, la création est indissociable de cette
famille d’artistes dont vous vous êtes entouré.
Est-ce le cas ?
Tout à fait. Pour chaque projet, je compose une
équipe appropriée, et, malgré le fait que le choix
ne soit pas systématique, je travaille souvent
avec les mêmes artistes, année après année. Mon
travail est très personnel et le développement
d’un projet prend habituellement deux ans. Dans
l’univers théâtral, les créations naissent dans le
dialogue et, afin de trouver un langage commun
qui mène à une œuvre poétique, abstraite et
personnelle, je m’entoure de personnes à qui je
fais confiance et avec lesquelles je partage une
vision commune. La vie m’a fait rencontrer des
artistes et amis remarquables qui contribuent à la
création avec intelligence et bienveillance. Notre
façon de travailler implique l’intégration de points
de vue di±érents car chaque artiste collaborant à
Savanna développe ses propres projets.
Vous avez créé Orlando de Virginia Woolf à Vidy
en 2009. Dans quelle mesure Savanna s’inscritelle
dans la continuité de cette pièce ?
Récit et image sont les deux facettes de ma personnalité
et j’aime chercher à les concilier. Cela
représente une forme d’apaisement.
Si Orlando et Savanna ont des genèses très
di±érentes, elles résultent de la même quête
spirituelle. Le texte d’Orlando est extraordinaire
et, dans cette pièce, la comédienne Sylwia Drori,
seule en scène, était au centre de l’attention.
Afin d’exprimer ce texte en langage visuel avec
une seule comédienne, il a fallu fournir un travail
d’adaptation conséquent. Dans Savanna, les
représentations et les objets sont au cœur de la
pièce et le récit se développe à partir des images
engendrées par ces éléments. Mon travail vise à
filtrer le quotidien hors de la scène et mettre en
lumière la réalité intérieure.
Les automates et la robotique prennent une
part de plus en plus grande dans vos pièces.
Qu’est-ce qui vous attire tant dans ces éléments
? Cela relève-t-il aussi d’une forme de
défi ?
Les automates procurent des émotions teintées
de mystère et de magie et je suis justement à
l’a±ût de ce genre de sensations. Bien que l’on
comprenne comment ces machines fonctionnent,
l’enchantement qui s’en dégage dépasse notre
pensée rationnelle. Les automates que je mets en
scène reflètent ma vision et mes sentiments, ils
m’attirent parfois par la qualité d’un mouvement,
par une action, etc.
Le vrai défi n’est pas technique, mais il réside
dans la mise en scène de la poésie émanant des
objets et des machines. Cela n’est possible que si
l’on projette son propre reflet dans ces éléments.
On rencontre de nombreux équipements techniques
dans les domaines scientifiques et industriels,
mais ils ne sont que fonctionnels. Dans le
théâtre, la poésie en elle-même est fonction, cela
est donc très particulier. La mécanique a toujours
fait partie de l’expression poétique dans l’art de la
marionnette et le contexte futuriste dans lequel
nous vivons laisse percevoir de nouveaux territoires
à explorer.
comme cela ? » C’est forcément une tâche et une
interrogation sans fin. Nous souhaitions procurer
aux objets leur indépendance, nous avons
donc fait des recherches et avons reconstruit les
animaux au fil des essais. Ce procédé s’est avéré
être un processus d’évolution miniature. Le plus
grand défi était de créer un éléphant capable
de se déplacer : pour y parvenir, nous lui avons
conféré l’équilibre. Dans un tel robot, plus de 30
moteurs entrent en action et nous avons donc dû,
avant toute chose, comprendre le rôle de chacun
d’eux. Défier ainsi la gravité revient à ouvrir la
boîte de pandore !
L’intelligence artificielle, amie ou ennemie de
l’homme ? Et du théâtre ?
L’être humain a une peur primitive des robots
et de l’intelligence artificielle. Notre culture
est imprégnée de mythes et d’histoires faisant
référence au Golem : 2001, l’odyssée de l’espace
de Stanley Kubrick et Frankenstein en sont des
exemples parmi d’autres. Mais, en réalité, il
est important que nous gardions à l’esprit que
l’intelligence artificielle n’est autre que l’œuvre
de l’homme. Ainsi, c’est à l’homme que revient
la décision d’en faire une amie ou une ennemie.
Les machines occupent une grande place dans
notre vie et, de nos jours, il est impossible de
dissocier leur existence du théâtre. En un sens,
nous voulons nous contempler dans ces créatures
miroir, mais nous sommes e±rayés à l’idée
qu’elles puissent nous remplacer. Je considère
cela comme une métaphore et, par conséquent,
si nous devons craindre quelque chose ou croire
en quelque chose, c’est nous-mêmes, êtres
humains.
Savanna met en scène une nature artificielle
peuplée d’animaux construits en systèmes électromécaniques
et manipulés par l’homme. La
pièce met-elle en lumière une vision pessimiste
d’une nature que l’homme est obligé de maîtriser
afin d’en garantir la survie ?
Cela fait longtemps que l’être humain domine
la nature. A plusieurs égards, cette maîtrise est
teintée d’ignorance, d’avidité et d’arrogance, et
les éléphants sont les meilleurs exemples de cette
relation barbare. Il m’est impossible de faire fi du
désespoir dans lequel nous vivons et j’ai essayé
de créer une pièce qui suscite un questionnement
et donne lieu à un débat sur les origines de ces
problèmes à un niveau intellectuel, émotionnel et
poétique. Savanna est une métaphore et un reflet
des structures humaines ; à travers le prisme
du royaume de la nature, elle donne à voir nos
choix. La pièce met en lumière l’idée d’éden et de
paradis perdu en tant que clé de notre esprit et
de nos actions. Ces deux forces à la fois harmonieuses
et discordantes sont présentes dans tous
les aspects de nos vies.
Propos recueillis (via E-mail) et traduits par
Coralie Rochat
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
06
Quelles contraintes techniques avez-vous dû
surmonter dans le processus de création de
Savanna ?
Dans un tel projet, la technique est toujours
extrêmement exigeante, mais elle soulève de
vraies questions, et ce tout particulièrement si
l’on s’attelle à reproduire un corps. Nous nous
sommes beaucoup questionnés sur la logique et le
sens de la nature. « Pourquoi les choses sont-elles

Amit Drori

P
L
I
U
I
T
B
C
E
Luxe
Domino
Cuban
Apex
Finsbu
Chameleon
Osterley
Aston
Metropo
Malden
Optic
Architect
* Voir conditions dans nos librairies
FÊTEZ VOS RENTRÉES CHEZ PAYOT LIBRAIRE
RENTRÉE SCOLAIRE
-10% sur les ouvrages
de la rentrée scolaire*
et un grand concours pour
gagner une rencontre dans
l’atelier de Tirabosco !
du 2 août au 1 er octobre 2011
RENTRÉE HAUTES ÉCOLES
-20% sur les ouvrages
de la rentrée Hautes Écoles*
avec de nombreux avantages
réservés aux étudiants.
du 12 septembre au 5 novembre 2011
RENTRÉE LITTÉRAIRE
Et notre sélection
Payot - L’Hebdo
des meilleurs livres
de la rentrée littéraire !
dès le 8 septembre 2011
TOUS LES LIVRES, POUR TOUS LES LECTEURS
ELSE BY ELYSÉE
L’AUTRE MAGAZINE CONSACRÉ À LA PHOTOGRAPHIE ET À L’IMAGE
LE PREMIER NUMÉRO EST PARU
ABONNEZ-VOUS DÈS MAINTENANT !
WWW.ELSEMAG.CH

Le naufragé
de Thomas Bernhard
Du 13 septembre au 2 octobre 2011
La Passerelle
Adaptation et mise en scène :
Joël Jouanneau
Traduction :
Bernard Kreiss
Lumière :
Thomas Cottereau
Avec :
Armel Veilhan
Duré e :
1h15
Age conseillé :
tout public
Genre :
théâtre
© August Sander
Coproduction :
L’Eldorado
Théâtre Vidy-Lausanne
Création à Port-Louis le 17 juillet 2011
Mardi 13.09. 20h00
Mercredi 14.09. 20h00
Jeudi 15.09. 20h00
Vendredi 16.09. 20h00
Samedi 17.09. 20h00
Dimanche 18.09. 18h00
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 20h00
Mercredi 21.09. 20h00
Jeudi 22.09. 20h00
Vendredi 23.09. 20h00
Samedi 24.09. 20h00
Dimanche 25.09. 18h00
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 20h00
Mercredi 28.09. 20h00
Jeudi 29.09. 20h00
Vendredi 30.09. 20h00
Samedi 01.10. 20h00
Dimanche 02.10. 18h00
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
09
Faire face
Punaisée, depuis te semble-t-il toujours, sur l’un
des murs blancs de ton bureau, la photographie te
regarde, et quel que soit ton angle d’attaque, six
yeux te font face, qui sont ceux de trois jeunes
paysans sur un chemin de campagne. Chapeautés,
costumés (mais bien di≤cile, de profil, de certifier
le gilet), cols montants assurément, une cravate
pour deux papillons, canne à la main, chaussures
non crottées, ce devait donc être l’été, ce devait
donc être le crépuscule et tu as toujours aimé
penser qu’il allait au bal, ce trio de paysans, avec
accordéon et saxo pour valses et vieux tangos.
Ou ce pourrait être l’aube et alors du bal ils en
revenaient, te dis-tu à l’instant. Mais aube ou
crépuscule peu importe au demeurant, ce qui est
incontestable, c’est que face à l’insolence tragique
de leur regard, tu n’as jamais pu, toi, ne pas imaginer
le pire, à savoir qu’ils savent là, au moment
précis du déclic, que bientôt ils devront prendre
ce même chemin de campagne, mais au pas de
course cette fois, avec un tout autre costume et
pour un tout autre bal, la photographie étant de
1914, année d’un tout autre déclic.
Il te su≤t même d’y penser pour entendre les
mouches bourdonner près d’un siècle après, ces
trois-là te fixant toujours. Et rien ne peut t’interdire
d’imaginer que c’est ce même document
qui servit à Thomas Bernhard de déclencheur à
l’écriture de son Naufragé, l’auteur identifiant
ainsi allègrement les trois figures majeures de son
futur roman à ces jeunes paysans endimanchés,
ceux-ci transformés sur-le-champ en trois virtuoses
du piano par l’œil magique de Bernhard – et
tu reconnais alors, en partant de la droite :
– Glenn Gould, le génial Canadien Américain
qui, tant par son regard décidé que par le dessin
malicieux de ses lèvres, a déjà clairement décidé
que son approche de Bach et sa quête d’absolu
artistique ne sauraient s’encombrer des applaudissements
du public ;
– Wertheimer, collé à Gould et autre pianiste virtuose,
issu lui de l’aristocratie autrichienne, logé à
l’époque à Vienne dans un luxueux appartement
du Kohlmarkt par sa sœur, laquelle fut longtemps
sa « géniale tourneuse de pages » avant d’épouser
un baron suisse de l’industrie chimique ;
– Le narrateur enfin, l’anonyme, le sans nom du
livre, un peu en retrait donc, mais qui eut pour
maître le grand Horowitz, et avant lui le célèbre
professeur Wührer, et dû délaisser, un temps,
celui du roman, le clavier du piano pour celui de
la machine à écrire, afin de témoigner du destin
tragique de ce trio ; tragique oui, on le sait
aujourd’hui grâce à Bernhard, les deux premiers
s’étant absentés de notre monde pour l’éternité (le
Canadien à la suite d’une attaque qui le foudroya
au beau milieu des Variations Goldberg, le second
par pendaison volontaire à un arbre de Zizers,
tout près de Coire et tout près de la maison de sa
sœur), conférant par leur absence même le statut
évident de naufragé au troisième, naufragé et
donc survivant, ce que confirme, on peut le noter,
sa cigarette, allumée certes, mais loin encore
d’être consumée.
Et explorant cette photographie qui figurait,
avec bien d’autres, dans l’exposition Hommes du
XX e siècle, consacrée en 1927 par la Société des
beaux-arts de Cologne à l’œuvre d’August Sander,
lequel écrivait en préface au catalogue : « Il nous
faut apprendre à regarder la vérité en face, mais
aussi et surtout à enseigner cette démarche à nos
semblables et à nos descendants, que cela nous
soit favorable ou non », tu ne peux plus non plus
ne pas remarquer l’impact, lumineux puisque
charnel, des seules quatre mains, dont la seule
gauche de Wertheimer, ce qui leur aurait su≤t,
penses-tu, à jouer Brahms par exemple ensemble
sur un même piano, puis t’attardant, à la loupe et
avec obstination, sur le petit chemin emprunté
au crépuscule par le trio encore au complet, te
voilà soudain convaincu qu’il ne conduit pas trois
jeunes paysans au bal, mais bel et bien nos trois
virtuoses à l’auberge du Moulin de la Dichtel,
située en Haute-Autriche, à Traich précisément,
auberge où va se dénouer le fi l secret qui unit ce
trio, et où l’aubergiste au chemisier déboutonné
leur servira cette saucisse au vinaigre dont elle a
fait sa spécialité. Ou alors c’est l’aube, et nos trois
virtuoses, encore ébaudis par les propos tenus et
entendus la veille à l’auberge, surpris par l’œil du
photographe sur le chemin du retour – dont ils
savent désormais vers quels destins il les conduit
– semblent lui faire face et lui dire : oui, c’est
ainsi, et après ?
Ce ne sera que bien plus tard : tu as quitté ton
bureau et décidé que cette photographie serait
le point de départ de ton travail sur l’adaptation
théâtrale du roman de Thomas Bernhard, tu
clopines canne à la main dans la forêt de Brocéliande
accompagné de ton seul chien, et tu imagines
les sceptiques à la lecture de cette hypothèse
première. Ils te signalent que Gould n’étant pas
même né en 1914, une telle hypothèse ne peut
que te mener à l’impasse. Tu pourrais toi aussi
te contenter de leur dire : et après ? Mais rien
ne t’interdit d’ajouter, seul en forêt accompagné
de ton seul chien, que ton hypothèse est tout
sauf farfelue, moins du moins que ton existence,
qu’aucun virtuose du piano n’a jamais non plus
répondu au nom de Wertheimer, que Gould n’est
pas mort en jouant les Variations Goldberg, que la
main droite du naufragé n’est pas moins virtuelle
que la fumée de sa cigarette, mais que, indubitablement,
archives à l’appui, Kafka a vraiment, lui,
posé par écrit la question suivante à Félice Bauer,
dans la nuit du 28 au 29 décembre 1912 : « As-tu
déjà vu les manifestations qui ont lieu dans les
villes américaines la veille de l’élection d’un juge
de district ? Pas plus que moi certainement, mais
dans mon roman, ces manifestations sont justement
en train de se dérouler. »
Joël Jouanneau

Tartuffe
de Molière
Du 20 septembre au 1 er octobre 2011
Salle Charles Apothéloz
Mise en scène :
Eric Lacascade
Collaboration à la mise en scène :
Daria Lippi
Assistant à la mise en scène :
David Botbol
Scénographie :
Emmanuel Clolus
Lumière :
Philippe Berthomé
Costumes :
Marguerite Bordat
Son :
Marc Bretonnière
Régie générale :
Joël L’Hopitalier
Avec :
Jérôme Bidaux
David Botbol
Arnaud Chéron
Simon Gauchet
Christophe Grégoire
Stéphane E. Jais
Norah Krief
Eric Lacascade
Daria Lippi
Millaray Lobos
Laure Werckmann
Durée :
environ 2h30
Age conseillé :
tout public
Genre :
théâtre
Production :
Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction :
Théâtre national de Bretagne – Rennes
Les Gémeaux – Scène nationale de Sceaux
Cie Lacascade
La Cie Lacascade bénéficie du soutien de :
Ministère de la Culture – DRAC Rhône-Alpes
Conseil général de l’Ardèche
Mardi 20.09. 19h00
Mercredi 21.09. 19h00
Jeudi 22.09. 19h00
Vendredi 23.09. 20h30
Samedi 24.09. 19h00
Dimanche 25.09. relâche
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 19h00
Mercredi 28.09. 19h00
Jeudi 29.09. 19h00
Vendredi 30.09. 20h30
Samedi 01.10. 19h00
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
10
Parfois il faut contourner longtemps certains
monstres avant de les a±ronter ; Molière a été
de ceux-là pour Eric Lacascade. Les géants ne
l’ont pourtant jamais inquiété : en trente ans, il
a plongé profondément au cœur de Tchekhov ;
Sophocle ne lui a pas fait peur, Shakespeare,
Kleist et Ibsen non plus. En 2006 avec Les barbares,
puis l’année passée avec Les estivants,
c’est Gorki qu’il a regardé dans le fond des yeux.
Aujourd’hui, alors qu’il est lui-même un monstre
du théâtre, Eric Lacascade s’attaque à Tartu±e.
Le 27 juin 2011, après dix jours de travail, il livre
ses premières impressions de la rencontre sur le
plateau entre ses fidèles comédiens, lui-même, et
Molière.
Eric Lacascade, en trente ans de mises en scène,
c’est la première fois que vous abordez Molière,
pourquoi ne l’avez-vous pas monté avant ?
Un spectacle en amène un autre ; et il se trouve
que le dernier spectacle que j’ai fait, Les estivants
de Gorki, m’amène à Molière.
Dans Les estivants, il y a peu de situations et
beaucoup de dialogues ; les personnages ne sont
pas très définis et la narrativité est extrêmement
di≤cile à suivre. J’ai dû adapter et réorganiser le
texte ; avec les comédiens nous avons dû inventer
les situations, l’espace, le temps de la pièce et
faire un travail de dramaturgie très fort pour rendre
l’histoire compréhensible au public. Sorti d’un
an de ce travail-là, j’avais envie de l’inverse : une
pièce avec des situations fortes, des personnages
taillés à la serpe et une histoire que tout le monde
connaît. Tartu±e s’est naturellement imposé.
Et il y a le défi, le pari que cela représente ! A mon
âge, soit on continue dans ce qu’on sait faire – et
c’est vrai : pourquoi faire des barriques carrées si
on fait très bien des rondes et que tout le monde
dit que les rondes sont formidables ? –, soit on
essaie d’aller dans des endroits que l’on connaît
moins, quitte à ce que ce soit di≤cile ; quitte à
surprendre et être critiqué. C’est un moyen de
rester éveillé, en vie, en découverte.
Il y a les contraintes de la langue de Molière :
comment travaillez-vous cette langue du
XVII e siècle et les alexandrins pour donner une
liberté de jeu aux comédiens ?
La liberté se trouve dans les contraintes : un
fleuve est puissant lorsqu’il court entre deux
berges ; dans la plaine il est éparpillé, moins fort,
moins puissant et plus soporifique. La contrainte
fait la liberté, donc nous allons tenter de respecter
les alexandrins, le rythme, les accents, la façon de
les dire. D’autant plus que si on respecte la structure
de cette langue, le sens apparaît. En faire
une langue d’aujourd’hui ? La vulgariser ? Non !
C’est entre autres pour la contrainte que nous
avons choisi ce texte.
Vous travaillez avec des comédiens qui vous
suivent depuis longtemps, comment ces nouvelles
contraintes vous permettront-elles de poursuivre
votre recherche tant sur l’acteur que sur le
groupe ?
C’est précisément ces contraintes qui nous permettent
de perpétuer notre recherche, de réinterroger
le travail de l’acteur. Elles poussent les
comédiens dans des endroits inédits ; ils se dépassent,
se mettent en danger, sortent de ce qu’ils
savent faire et inventent à nouveau.
Pour ce qui est du groupe, Tartu±e se passe dans
une famille, donc nous parlons d’un groupe, d’une
communauté ; nous observons les liens entre les
gens, les règles de vie ensemble, la façon dont ils
communiquent ou dont ils ne communiquent pas,
quelles sont les résistances. La pièce me permet
donc de continuer mon observation microscopique
sur le fonctionnement de l’humain dans une
communauté, et d’une communauté normalement
au service de l’humain.
Dramaturgie : comment allez-vous traiter ce
cadre familial dans lequel Tartuffe vient semer le
trouble ?
Après dix jours de travail, je ne sais pas encore.
Ce sont des choses qui s’inventent : pour moi le
travail de mise en scène est une étude au cours de
laquelle nous découvrons un champ des possibles.
Ce qui est présenté aux spectateurs, c’est le résultat
de cette étude. Ce que je vois à ce stade, c’est
que la famille est déjà en crise lorsque Tartu±e
arrive, des failles profondes existent déjà : il y a
la crise existentielle du maître des lieux, visiblement
Orgon a du mal à trouver ou retrouver une
relation de père avec ses enfants ; il y a la relation
d’Elmire, la belle-mère, avec les enfants, elle a
le même âge qu’eux, ce n’est pas simple ; il y a
Cléante, le frère d’Elmire imposé dans la famille ;
il y a la mère d’Orgon en opposition totale avec sa
belle-fille, elle désire peut-être un retour à l’ordre
ancien du temps de la première femme d’Orgon ;
bref, les problèmes familiaux sont nombreux et
complexes.
Tartu±e arrive dans ce contexte et devient un
instrument par lequel Orgon tente de retrouver
son pouvoir et imposer une loi morale dans
sa maison, une loi divine. De son côté Tartu±e
instrumentalise Orgon pour capitaliser du vin,
des repas, de l’argent et puis s’il peut se faire sa
femme en passant, il se la fera. Qui utilise qui ?
Qui manipule qui dans cette famille où ça ne va
pas ? C’est ce champ de bataille que nous étudions
et que nous présenterons aux spectateurs
de manière un peu cohérente, je l’espère.
A ce stade du travail, nous mettons ces tensions
sur la table, nous essayons de les comprendre et
de les jouer telles qu’elles existent dans le texte.
Que faites-vous de la question du bigotisme et
de la vie religieuse dans Tartuffe ?
Je veux dépasser ce thème de la vie religieuse.
C’est l’exercice de la passion qui m’intéresse,
et quelles en sont les conséquences dans cette
microsociété. Etudier comment toute passion
forte vous coupe des gens, de votre famille et
de l’amour de la réalité : Orgon part dans un
jusqu’au-boutisme qui le sépare des autres.
Après, il s’agit d’une passion religieuse : que
l’on soit un vrai dévot ou un faux dévot, ce qui
est terrible c’est que, au nom de dieu, toutes les
tyrannies sont possibles. En fait, je ne me pose
pas la question de la vraie ou fausse dévotion
de Tartu±e. La religion pour moi, quelle qu’elle
soit, est tyrannique. Le rituel proposé à Orgon
par Tartu±e ne donne aucune indication sur leur
foi, croient-ils ou ne croient-ils pas ? Ce n’est pas
le problème : tant qu’ils exécutent le rituel et
que tout le monde le voit, personne ne peut rien
dire, ils sont protégés. Le pape est-il croyant, par
exemple ? Je ne sais pas. Peut-être cet homme
voulait-il simplement acquérir du pouvoir, du
respect ou un emploi.
Comment abordez-vous le fait que, au final, la
famille d’Orgon n’explose pas, qu’elle se réunit
dans la détestation de Tartuffe ?
Oui, bien sûr, ils sont tous contre Tartu±e à la fin,
mais sont-ils réunis pour autant ? Durant cette
unique journée que relate la pièce, la dernière
journée de Tartu±e dans la maison, il se passe
des événements très violents, bouleversants,
énormes : on va jusqu’à l’expropriation de toute
la famille ; il y a la fameuse scène où Orgon,
caché sous la table, voit et entend Tartu±e avoir
un rapport physique amoureux avec sa femme,
Elmire ; les amants, Mariane et Valère, se disputent
à mort, se séparent puis se réunissent ; le fils
a été déshérité. Moi j’ai l’impression qu’à la fin de
cette journée rien ne sera plus comme avant, que
cette folie qui a pris toute la maison va laisser
des traces. Ça a été une véritable bataille rangée
entre les pro-Tartu±e et les anti et, à la fin de
cette grande guerre, ils sont tous épuisés et pas si
joyeux que ça.
Ça ne se termine malgré tout pas si mal : les
amants se retrouvent et l’imposteur est chassé ;
de plus, durant toute la pièce, on rit ; il y a de la
joie et de l’humour en permanence.
Breton disait : « L’humour, c’est la poésie du
désespoir », moi je pense qu’il y a de ça dans cette
pièce : de l’obscurité, du désespoir ; il y a du réel.
Pour moi, cette fin n’est pas si rêvée que ça : après
l’immense dispute des amants, c’est le père qui
décide du mariage et pas eux. Ce pouvoir toutpuissant
qui arrive à la fin et dit « je résous tout »,
ce n’est pas si idéal que ça.
Pour Molière le théâtre devait, par le rire, corriger
les vices, quelle est votre vision du théâtre à
notre époque ?
Aujourd’hui la fonction du théâtre est essentielle
du côté de la réalité. C’est pour cela que j’insiste
sur la véracité de ce qui se passe entre les gens
sur le plateau, avant d’y mettre un deuxième
ou un troisième degré. Dans une société de plus
en plus virtuelle, le théâtre propose un ici-etmaintenant
réel et un lien réel entre le public
et l’acteur. C’est pourquoi je ne pratique pas un
théâtre du faire-semblant ou comme si, mais plus
un théâtre brut de l’ici-et-maintenant, presque
un théâtre matérialiste, un théâtre de l’immédiat.
Montrer du réel, c’est une fonction très importante
du théâtre aujourd’hui.
Le théâtre aussi a quelque chose qu’il peut
revendiquer, c’est son organicité, c’est-à-dire son
absence de but et ça, ça ressemble à autre chose
qui n’a pas de finalité : la vie.
Dans une société artefactuelle où chaque action,
peut-être bientôt chaque personne, a une fonction,
un but déterminé par la rentabilité, par le
profit que ça peut générer, je trouve que l’absence
de finalité du théâtre est précieuse, importante à
défendre et à mettre en avant.
Propos recueillis par Marc Berman

Eric Lacascade

Intrusion
Il est sur scène, en pleine représentation de La panne.
Il se tient à jardin et face à son avocat. Ils argumentent.
Soudain, il perçoit l’ouverture imprévue de la
sortie de secours sur sa nuque : il voit la lumière du
dehors sur le visage de l’avocat, il suit ses yeux qui
fixent un point derrière lui, il sent le sou≥e dans son
dos. Quelqu’un est entré. Il ne se retourne pas.
— Est-ce qu’il y a des toilettes ici ? demande-t-elle.
L’avocat continue sa tirade et ne se laisse pas perturber.
L’intruse ne sait pas qu’elle est dans un théâtre,
sur une scène, et que si elle avance d’un pas encore
elle aura un public d’une centaine de personnes en
face d’elle. Lui, il ne se retourne pas et donne la réplique
à son avocat.
— Vous pourriez me répondre, il y a des toilettes ici ?
L’avocat s’applique à l’ignorer et continue comme si de
rien n’était. Finalement, elle se ravise et s’en retourne
par où elle est venue. Referme la porte.
Il ne s’est pas retourné.
Si l’art du théâtre est de suggérer des choses qui
n’existent pas, il sait aussi faire disparaître des choses
inopportunes.
Elle, elle n’a pas existé.
Les derniers (sont les premiers, en fait)
19h04 à la caisse, première de Miousik papillon dans
la salle Apothéloz. Le grand schtroumpf débarque en
trombe, a≤chant sur son visage et dans sa démarche
son humeur impatiente des grands soirs. A la caisse,
deux spectateurs pas trop dégourdis, des timides, des
innocents.
— Allez, c’est l’heure ! On y va, les derniers, on y va !
Trouve-leur n’importe quels billets ! On est en retard,
alors on y va, là !
Aussi vite qu’ils le peuvent, les deux spectateurs s’enfuient
piteusement vers la salle Apothéloz.
Terrorisés.
Trop impressionnés pour rétorquer qu’ils ont vingtcinq
minutes d’avance.
Trop a±olés pour avouer qu’ils viennent voir La
contrebasse à la Passerelle.
Les places R
Les places R, ça ne vous dit rien ? Vous ne travaillez
donc pas à Vidy ?
Les places R sont bien connues de tous ceux de la
billetterie, de l’accueil et de l’administration. Non,
ce ne sont pas des places pour les R-enés. Ce sont les
places R-éservées pour R-invités spéciaux. Tout un
p-R-og-R-amme.
La place R se situe en général autour du 5 e rang (dans
l’Apoth’) ou du 3 e rang (dans les petites salles). Elle se
repère au bandeau RESERVE qui barre son dossier. On y
accède au moyen d’un billet normal, en général plutôt une
invitation, muni d’un tonitruant stempel rouge dont l’encre
ne sèche jamais et dépose à perpétuité sur les doigts.
La place R accueille des o≤ciels, journalistes, sponsors
et programmateurs de théâtre, bref, de notre point de
vue le haut du panier, qui certes ne reste jamais assis
que sur son cul… mais sur une place R.
La place R peut être unique, ou multiple. C’est d’abord
les pauvres de l’accueil qui hurlent « Quoi ? 39 R dans
la petite salle ? Mais on va se faire tuer ! », puis c’est le
public qui passe à la caisse pour dire que c’est scandaleux,
toutes les bonnes places étaient réservées, et
pour qui d’abord ? et pourquoi ? Parce que.
La place R, surtout un soir de première, est un indicateur
fiable.
Dis-moi combien de R tu as, et je te dirai combien de
mois tu tourneras.
L’autre cirque
(Lentement et avec l’accent)
« Allô, Marcel ? Tu vas bien ? Dis donc, je dois te dire,
tu es recherché par la police. Mais oui. Ils ont appelé
tout à l’heure, mais on leur a dit de pas te déranger
parce que tu dormais. Je t’explique.
Il y a des dirigeants russes qui sont de passage en
Suisse, ils viennent faire des politesses à ceux de chez
nous. Alors pour les transporter, il y a des hélicoptères,
et des gardes du corps, et des soldats, tout ça tout
ça. Oui, j’y viens.
Donc les dirigeants dans leurs hélicoptères, ils aimeraient
bien les faire se poser vers la piscine, pour
avoir la place. Hou, ça veut être joli dans le ballet des
feuilles mortes ! Alors d’accord c’est pas chez nous,
mais ils disent que tu as les remorques du cirque
parquées à cet endroit-là. Voilà donc pourquoi je
t’appelle : les Russes ont appelé la Confédération, qui a
appelé l’armée, qui a appelé la police, qui t’appelle : ils
voudraient que tu déplaces les remorques.
Comment ça t’as pas de camion ?
Ben t’as qu’à appeler en Russie, leur dire d’aller faire
leur cirque ailleurs. Ailleurs que là où y a le nôtre. »
Statuts
Le mercredi 18 novembre 2009 à 14h36
Jeanne Perrin, hier soir au théâtre, a partagé ses
sushis avec tante Nelly, qui y goûtait pour la première
fois du haut de ses 89 ans ! Puis a consacré sa soirée à
hurler des trucs à la même tante, qui était arrivée trop
tard pour la pièce et semblait avoir en plus oublié son
appareil auditif. Finalement, c’était sympa et la tante
est repartie avec son rollator en déclarant qu’elle avait
passé une bien meilleure soirée que si elle était allée
voir la pièce.
Le dimanche 22 novembre 2009 à 20h49
Jeanne Perrin vous informe que tante Nelly est revenue
au théâtre ce soir et qu’elle a de nouveau raté le
début du spectacle. 89 années d’arrivées tardives ne
se corrigent pas comme ça ! Mais elle est encore restée
toute la soirée dans le hall et a déclaré de nouveau en
partant qu’elle avait passé un bien meilleur moment
que… L’optimisme non plus ne se corrige pas. Il reste
donc de l’espoir.
Silvant
C’était après un spectacle, un souper en tête à tête et
en silence avec Silvant. Il jouait trois soirs au PAM,
donc trois repas à partager nous deux, et pas grandchose
à se dire. Mais un silence léger de deux personnes
que l’absence de mots ne dérange pas.
Soudain, quelques propos échangés sur Vidy, sur la
caisse. Deux anecdotes. Re-long silence.
Puis il dit sans lever les yeux : « Ouais… c’est pas
mal… un spectacle qui parlerait de la caisse, avec la
caisse sur scène. Ouais. » Et c’est tout.
Et finalement rien, mais l’idée qui est restée en suspens,
peut-être le début d’une envie de mettre par écrit ces
anecdotes de caisse et de culture d’outre-scène.
François, si tu veux, là, y a de la matière. Il est juste
un peu tard.
Boîte à suggestions
A noter que :
– concernant la com générale, notre grand programme
est trop grand, mais le petit est trop petit…
– le système de location est trop compliqué, et chaque
avantage qu’on leur octroie l’alourdit encore. Nos
horaires d’ouverture ne sont pas assez étendus, on
n’est jamais assez nombreux pour leur répondre, et en
plus on a le culot d’être fermés un jour par semaine :
un c omble !
– nos horaires de spectacles sont à revoir : trop de spectacles
trop tôt, et trop de spectacles trop tard… (???)
– niveau confort, la salle de répétition est di≤cile
d’accès, les sièges de la Passerelle sont trop hauts, le
chapiteau est mal chau±é et la pluie résonne sur la
bâche, et la grande salle est trop grande : on devrait ne
garder que les places au milieu devant, ils ne veulent
pas des autres.
– et en plus notre parking est toujours plein, on ne fait
vraiment rien pour leur faciliter la vie.
A noter que personne ne critique nos tarifs.
Suggestion : on pourrait donc augmenter le prix des
places. Pour équilibrer le tableau.
M. Welti
M. Welti était notre plus grand abonné. Le seul capable
de changer les ampoules de la librairie avec la
petite échelle.
C’était un expat’, un scientifique suisse-allemand exilé
en pays romand. Il faisait de la recherche pour une
grande boîte et avait choisi Vidy comme terre d’accueil.
Il assistait à presque toutes les pièces. Et certains
soirs, il venait au théâtre juste pour manger avec nous
dans le hall désert, quand le public était entré dans les
salles.
Jeanne Perrin vend des billets au
Théâtre Vidy-Lausanne et c’est
sa joie. A côté de ça, elle fait plein
d’autres choses, principalement
dans le domaine culturel. Un livre
intitulé Chroniques d’outre-scène est
paru en 2009 aux Editions Paulette ;
il enchâssait regards de coulisses
et observations parathéâtrales. Le
tome II, qui sortira en 2011, risque
bien de suivre la même pente. En
voici quelques extraits : apprenez
donc ce qu’il advint au bord de l’eau.
Vernissage du nouveau livre
de Jeanne Perrin le mercredi
7 septembre 2011 à 19h30
à la Passerelle : lecture par
Jonas Lambelet et Murielle Tenger
de la Cie Fin de Moi, puis verrée
dans le hall.
Pas de réservation possible.
Il nous a quittés, et on l’a appris quand son notaire
nous a contactés : il nous avait légué quelque chose.
Mais pas au théâtre ; aux gens de la caisse et de
l’accueil, « qui avaient su l’accueillir et être pour lui
comme une seconde famille ». Alors voilà, et c’est pas
pour l’argent. C’est pour le remercier d’avoir mis en
évidence qu’il y a certains détails qui comptent à Vidy
en dehors de la qualité artistique de ce qu’on trouve
dans le programme.
Et pour dire à ceux qui n’ont pas connu M. Welti qu’ils
ont cotoyé un homme qu’on a aimé.
Délation
Elle était déjà venue à la librairie pour dire que
c’était scandaleux, tous ces vieux. Que quand on
avait autant de vieux à un spectacle, on pourrait au
moins téléphoner aux gens normaux pour les prévenir
et leur permettre de changer leur réservation. Et
même remarque quand il y a trop de jeunes dans la
salle.
Cette fois-là, on n’avait pas osé lui demander à partir
de quel âge exactement on était vieux, et jusqu’à
quel âge on était jeune, et quelles étaient précisément
les limites du tolérable et/ou du politiquement
correct.
Aujourd’hui encore, elle vient s’insurger à la librairie.
On a fermé les portes de la salle avec quatre minutes
de retard, et il y a des gens qui ont pu entrer bien
qu’en retard. Elle, on ne l’attend jamais. Elle trouve
que la moindre des choses, c’est d’être systématiques
et de ne JAMAIS laisser entrer les retardataires. Ils
méritent d’être punis même si le spectacle n’a pas
commencé.
Par chance, René croise justement dans les environs.
On lui suggère de s’adresser à lui – et de déverser sa
rancœur directement dans la voiture de tête.
Parce qu’on sait que, lui, il n’hésitera pas à l’envoyer
bouler.
Elle se drape dans sa dignité et décrète qu’elle a déjà
assez perdu de temps comme ça.
Même pas le courage de ses opinions.
Quelqu’un d’autre
Il y a quelque temps, une fournée de chroniques est
parue dans les pages du Journal Vidy-L – et par extension,
dans Le Temps. Ils sont nombreux à faire savoir
qu’ils ont aimé. Par mail, par téléphone, sur Facebook,
à la caisse. Dans le train. A la Migros. C’est vraiment
sympa et ça fait plaisir.
Question : A part « Merci ! », que dire d’original ?
Réponse : Demander «Et ? Vous avez reconnu
quelqu’un ? »
A cette question impertinente systématiquement
posée, ils sont nombreux à répondre par la positive.
Oh oui, ils reconnaissent quelqu’un !
Mais jamais eux-mêmes.
Tel ami, tels tante ou cousin, tel adhérent qui était à
la caisse en même temps qu’eux, telle vieille folle qui
leur avait piqué leur siège à Kléber en 1998. Les chroniques,
c’est un reflet de ce que sont les autres.
Mais où sont-ils, eux-mêmes, dans les chroniques ?
Dans les photos de Mario, peut-être ?
Monsieur
Et puis ce soir, soudain, il y a eu vous, Monsieur.
Vous étiez sur le siège d’à côté, la pièce vous a touché
parce que vous aviez aussi vécu ça. Et vous avez eu
envie de parler.
Vous avez évoqué pêle-mêle votre fille à Paléo, des
mines de diamant en Afrique, des a±aires qui se
font et se défont, un immense voyage en bateau, un
gros chien gris qui teste l’autorité de son maître, une
femme impossible à oublier à Seattle, l’argent qui va
et qui vient, le bonheur enfin, le di≤cile choix du
bonheur, le regard des autres, la fortune perdue et
abandonnée sans regret, le détachement – mais aussi
l’argent à reconquérir, les marchés, les valeurs refuges,
les a±aires à refaire, mais pour quoi ?
Pour qui ?
Et vous avez réussi à insu≥er un élan puissant à cette
soirée, un rêve, mille rêves. Un élan et des rêves plus
forts encore que ceux de la pièce que nous avons
vue. Pourtant, elle était bien, cette pièce. Mais vous
entendre parler de votre vie, c’est toutes les pièces du
monde réunies.
Chroniques
d’outre-scène
© Fabrice Hayoz
Jeanne Perrin
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
13

Hand Stories
de Yeung Faï
Du 24 septembre au 2 octobre 2011
Salle de répétition
Scénographie, marionnettes,
conception :
Yeung Faï
Musique :
Colin Offord
Conception vidéo :
Yilan Yeh
Assistanat :
Yoann Pencolé
Lumière :
Christophe Kehrli
Regard extérieur :
Pauline Thimonnier
Conseiller artistique :
Thierry Tordjman
Jeu, manipulation :
Yeung Faï
Yoann Pencolé
Durée :
environ 1h
Age conseillé :
de 10 à 101 ans
Genre :
marionnettes
Production :
Théâtre Vidy-Lausanne
Coproduction :
Théâtre Jeune Public de Strasbourg – CDN
Alsace
Théâtre des marionnettes de Genève
Avec le soutien de :
l’Institut international de la marionnette,
Charleville-Mézières, dans le cadre du
programme « Création et Compagnonnage »
Création au Théâtre Vidy-Lausanne
le 12 janvier 2011
Samedi 24.09. 19h30
Dimanche 25.09. 18h30
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 19h30
Mercredi 28.09. 19h30
Jeudi 29.09. 19h30
Vendredi 30.09. 19h30
Samedi 01.10. 19h30
Dimanche 02.10. 18h30
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
15
Le maître de marionnettes Yeung Faï convoque
dans Hand Stories marionnettes à gaine chinoises
et vidéo. Pour raconter une histoire intime
croisant mémoire historique et exil.
Jeux de mains
C’est un périple dans le temps et l’espace, le spectacle
est quasiment sans paroles. Il méduse, avec
son dispositif concis, son écriture cinématographique
tirée d’un story-board réalisé de la main
de l’artiste, son acuité de chaque instant.
Le spectateur découvre le marionnettiste chinois
vêtu de son costume traditionnel tendu de noir,
une écharpe rouge nouée à sa taille. Assis à même
le sol, tel un danseur classique à l’exercice, Yeung
Faï réalise, au cœur de ses mains, véritable corps
articulé faisant vivre la marionnette de l’intérieur,
de grands écarts, détachant le pouce du reste des
doigts. Cette mise en condition exigeante, l’artiste
la pratique quotidiennement plusieurs heures,
tant elle constitue la base de la manipulation de
la marionnette à gaine. Son assistant, le comédien
et marionnettiste Yoann Pencolé, lui verse du thé,
rappelant, par ce geste, la naissance même de l’art
de la marionnette en Chine, au sein de maisons de
thé qui en accueillaient les premières représentations
publiques.
Sur une mince stèle se dessinent des volutes
d’encre. Comme le début d’un récit en estampes
ou eaux fortes mouvantes. Au sein d’une
authentique chorégraphie, les doigts de Yeung
Faï se révèlent d’une prodigieuse ductilité. En
témoigne la scène de combat aérien opposant
deux guerriers voltigeurs et facétieux, morceau
d’anthologie reproduit lors de la Nuit des Molières
2011. Tant mieux pour les yeux ébahis des téléspectateurs
d’un soir devant une virtuosité de
tous les instants amplifiée par la beauté plastique
de l’ensemble. Au gré d’une sarabande graphique
et feuilletonnesque, les personnages acrobates et
combattants ont beau défier l’apesanteur, comme
dans les films signés Ang Lee (Tigres et dragons)
ou Zhang Yimou (Le secret des poignards volants),
ils finissent toujours cloués au sol par de bien
rabelaisiennes situations.
A la mémoire de nos pères
A travers ses figures à gaine de 35 à 50 cm de
hauteur qu’il manipule avec un art transmis de
père en fils, le marionnettiste chinois dessine une
forme de mémorial, à nul autre pareil, à ceux qui
ont éprouvé dans leurs chairs persécutions, révolutions
aveugles, famines. Et qui, pour certains,
ont survécu, par l’exil, après le Printemps de
Pékin en juin 1989. Un événement qui fait l’objet
aujourd’hui encore d’une amnésie largement
partagée en Chine. Il est évoqué ici au détour
d’images flottantes d’archives en noir et blanc,
dont celles, emblématiques, d’un homme esseulé
face à une colonne de chars.
Hand Stories le rappelle ironiquement par une
pancarte accolée au dos de l’artiste qui fut, un
temps, de rue : Yeung Faï représente la cinquième
génération d’une grande famille de marionnettistes
chinois. L’enfant est éduqué dès l’âge de quatre
ans par son père, grand maître de marionnettes,
communiste convaincu, sillonnant le pays pour
y propager la culture par la marionnette. Il sera
persécuté au moment de la Révolution culturelle.
Sa disparition ramène à cette interrogation lancinante.
Depuis la formulation du poète allemand
Paul Celan, elle travaille l’homme : Qui témoigne
lorsque le témoin est mort ? Le récit débute ainsi
au mitan des années 60, au temps de la supposée
Révolution culturelle, qui détruisit des pans
entiers du passé d’un pays où vit un cinquième
de l’humanité, faisant disparaître dans son sillage
3 millions de Chinois, souvent par la famine. Sur
scène, Yeung Faï manipule alors une marionnette
à l’e≤gie de son père, naufragé en pleine campagne
de rééducation et condamné à des tâches de
Sisyphe dans un camp de travail où il disparaîtra
par manque de soins.
Pour représenter la période de terreur lancée en
1966 et refermée avec la mort de Mao, une décennie
plus tard, que découvre-t-on ? Représentant
le pouvoir, voici un dragon à écailles digne des
meilleurs films d’animation japonais, ondulant
au fil d’anxiogènes percussions. Face à ce mouvement
tragique et criminogène, Hand Stories
distille son art du signe, de l’image iconique.
Bientôt des marionnettes à gaine sont violemment
projetées, face contre terre. Dans une succession
de sinistres claquements, ces aplats aux parures
colorées figurent les victimes sans noms, dont
les âmes sont symbolisées par des petits papiers
blancs disséminés. Les bâtons d’encens, eux, évoquent
le cérémoniel tissé de révérence manifesté
à l’égard de la présence tutélaire des disparus,
ceux qui ne sont plus. Une parole de prières et de
cendres, de douleur et d’espoir. On en sort misérable,
humainement troublé, et plastiquement,
théâtralement envoûté.
Vers l’ailleurs
« Là-bas, aller là-bas, je le veux désormais/C’est
à moi-même que je me fie, à ma propre main/
Ouverte s’o±re la mer. » Ces lignes extraites du
poème Vers les mers nouvelles écrit par Nietzsche
ouvrent à merveille les horizons du récit. C’est le
temps de l’exil pour Yeung Faï. D’abord en Bolivie
avant de rejoindre Hong-Kong après une clandestine
odyssée, sa figurine portant masque et tuba
en apesanteur dans l’immensité maritime stylisée.
L’agitation des vagues est bordée par l’atmosphère
musicale due à Colin O±ord. Une musique méditative,
amplement majestueuse, qui respecte les
silences et les entailles du montage scénique. Par
le filtre d’instruments imaginés entre traditions et
modernité, ce musicien et compositeur australien
allie des sons traditionnels de la musique aborigène
à des nappes électro.
Les immenses buildings de l’ex-colonie britannique,
Hong-Kong, aux lignes savamment
déstructurées dans des compositions vidéo de la
Taïwanaise Yilan Yeh voient le marionnettiste,
anonyme et ignoré, pratiquer son art dans la
rue, au détour d’un numéro d’assiettes tournantes
digne des meilleurs funambules circassiens
chinois. Il est logé dans une minuscule masure
tapissée de papier journal, rappel des sans-abris.
S’ensuit une étonnante représentation de marionnettes
à gaine. Elle met aux prises un tigre vorace,
un moine et des guerriers. Le tout vu de derrière,
comme de la coulisse alors que la scène est projetée
en vidéo face au public. Une manière originale
de mêler la réception d’un spectacle et l’artisanat
intime qui le suscite.
Bertrand Tappolet

Lignes de faille
de Nancy Huston
Du 28 septembre au 14 octobre 2011
Chapiteau Vidy-L
Adaptation :
Véronique Reymond
Mise en scène :
Stéphanie Chuat
Véronique Reymond
Création lumière :
Franck Thévenon
Scénographie :
Xavier Hool
Costumes :
Karine Dubois
Maquillage-perruques :
Julie Monot
Création sonore :
Jean-Philippe Zwahlen
Chant :
Anne-Florence Schneider
Avec :
Stéphanie Chuat
Yves Jenny
Véronique Reymond
Valerio Scamuffa
Duré e :
1h50
Age conseillé :
dès 14 ans
Genre :
théâtre
Coproduction :
Compagnie Switch
Grange de Dorigny-UNIL
Théâtre Vidy-Lausanne
Spectacle créé à la Grange de Dorigny
en avril 2010
f www.chuat-reymond.com
Mercredi 28.09. 20h30
Jeudi 29.09. 20h30
Vendredi 30.09. 19h00
Samedi 01.10. 20h30
Dimanche 02.10. 17h00
Lundi 03.10. relâche
Mardi 04.10. 20h30
Mercredi 05.10. 20h30
Jeudi 06.10. 20h30
Vendredi 07.10. 19h00
Samedi 08.10. 20h30
Dimanche 09.10. 17h00
Lundi 10.10. relâche
Mardi 11.10. 20h30
Mercredi 12.10. 20h30
Jeudi 13.10. 20h30
Vendredi 14.10. 19h00
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
16
Romancière de premier ordre, Nancy Huston
n’est de loin pas insensible à l’art dramatique. Non
seulement il arrive que ses livres soient adaptés à
la scène (c’est le cas de Lignes de faille, un projet
porté par Stéphanie Chuat et Véronique Reymond,
à l’a≤che à Vidy dès le 28 septembre), mais l’auteur
de Dolce agonia se plaît aussi à écrire des pièces.
L’une des plus récentes, Klatch, connaîtra sa création
cet automne à Kléber-Méleau, dans une mise
en scène de Philippe Mentha. Cette double actualité
valait bien quelques questions. La première
aborde la relation de l’écrivaine avec le théâtre.
Je me suis toujours sentie très proche du théâtre.
Quand j’étais à New York, j’ai étudié le théâtre et
vécu dans le milieu du théâtre. Le grand détour
est e±ectivement tracé par les essais, la théorie,
la pensée. En revanche, depuis le début, mes
romans sont très proches du théâtre, puisque dès
le premier, les Variations Goldberg, ils utilisent la
voix. Je suis vraiment à l’aise dans un je qui n’est
pas le mien ; j’aime jouer sur les rythmes, tons et
styles des di±érentes voix de mes personnages,
et depuis le début mes livres ont été adaptés pour
le théâtre sous une forme ou une autre. Quant
à ma première vraie pièce, Angela et Marina,
elle remonte à une dizaine d’années ; c’est un
prolongement de mon roman La virevolte. Tout
ça pour vous dire que cette actualité au théâtre
est davantage un retour qu’un soudain appel !
Plus je fréquente ce milieu, mieux je me sens.
Voici trois ans, le Théâtre des Osses m’a passé
commande d’une pièce au sujet de Jocaste : cela a
été une expérience heureuse et enrichissante du
début à la fin. Juste avant, j’avais écrit avec mon
fils Sacha Todorov une pièce pour jeune public,
Mascarade, qui a été créée au Petit Théâtre à Lausanne.
Chaque fois, la rencontre avec les acteurs a
été magnifique. C’est un peu di±érent de la réception
d’un roman, où les gens reconstruisent votre
monde dans leur tête. Là, on le voit vraiment sur
scène, avec un espace, des corps, des voix. Ça fait
circuler la matière de façon extraordinaire.
C’est le moment de la représentation qui vous
intéresse ?
Absolument. Lignes de faille a touché les gens à
cause de la présence des enfants. Ce roman a été
repris au théâtre sous di±érentes formes, et cela
fait partie de la fascination qu’exerce pour moi le
théâtre : ces variations à partir d’un même texte.
On me demande souvent si je reconnais mon
univers, si je suis « choquée » par les libertés qui
ont été prises ou les coupes qui ont été faites. Le
but n’est pas de reconnaître son univers, mais de
voir ce que d’autres en font, ce qu’il peut devenir,
transformé, métamorphosé. Bien sûr, s’il y avait
une perversion du sens, je protesterais. Mais cela
n’a pas été le cas jusqu’ici !
Entre un roman marqué par une grande oralité et
une pièce de théâtre, il y a des différences formelles…
C’est une autre technique d’écriture. En comparaison
avec d’autres auteurs dramatiques
contemporains, je suis encore très dépendante
du texte et de la narration. Dans le domaine de
l’écriture théâtrale pure, je me sens encore une
débutante. J’ai des progrès à faire. J’aspire à être
plus concise, plus économe. Je maîtrise mieux la
forme romanesque, du coup la forme théâtrale est
un défi intéressant.
C’est une piste que vous allez continuer à
explorer ?
J’ai déjà une première version d’une nouvelle
pièce… Bien sûr, j’ai davantage d’assurance
quant à l’avenir des romans. Quand je termine un
roman, il existe. Alors que dans le cas d’une pièce
de théâtre c’est plus compliqué, c’est coûteux, cela
dépend de beaucoup d’autres personnes… Mais
oui, je voudrais poursuivre.
Pourquoi une matière prend-elle une forme plutôt
romanesque ou plutôt théâtrale ?
Je ne peux pas concevoir une pièce de théâtre
ex nihilo. Tout ce que j’ai écrit pour le théâtre est
parti de rencontres avec des comédiens ou des
metteurs en scène. J’ai répondu à des demandes.
J’ai besoin de cette interaction et de cette présence
des autres en moi. Dans le cas du roman,
lorsque je crée un personnage, il est indépendant.
Le corps est vraiment laissé à l’imagination du
lecteur. Je décris très peu les corps. Mais ni pour
le roman, ni pour la pièce de théâtre, le point de
départ n’est un « message ». La question n’est donc
pas de savoir ce qui pourrait le mieux communiquer
ce « message ». Le point de départ est une
obsession, quelque chose qui vous démange, vous
hante, vous dérange, comme le grain de sable
dans l’huître.
Ça donne une perle ?
Quelquefois ! Mais il y a aussi pas mal d’huîtres
qui restent avec leur grain de sable !
Quel est le point de départ pour Lignes de faille ?
Il y en a eu plusieurs, notamment la lecture
d’un livre d’une journaliste anglaise d’origine
hongroise, qui raconte son expérience, après la
guerre, de jeune employée à l’agence des Nations
Unies pour les réfugiés, et donc sa découverte de
l’histoire des enfants volés par les nazis. Elle s’est
elle-même rendue dans des familles soupçonnées
d’avoir pris des enfants volés aux Polonais
et aux pays baltes. Elle a assisté à des scènes
déchirantes d’enfants qui découvraient qu’ils ne
savaient pas qui ils étaient. Ce livre m’a révélé
cet aspect-là du nazisme, que je ne connaissais
pas. Mon projet, à partir de là, a été de réfléchir
sur la question de l’identité. Comment devient-on
allemand, ou polonais, ou canadien, ou français ?
Comment forme-t-on un catholique, un juif, un
protestant ? Le problème de l’appartenance m’a
toujours fasciné.
Un autre point de départ est une scène que l’on
m’a racontée en Suède. Deux vieilles dames se
disputent pour une poupée. Celle qui me parlait
était une de ces dames. Elle pleurait. Cela m’a
rappelé que l’enfance ne meurt pas, que nous
gardons tous nos âges à l’intérieur de nous. Les
tragédies de l’enfance restent intactes.
C’est un bon exemple. Cet épisode a vraiment eu
lieu. On me le raconte. Je considère que « c’est une
scène de roman ». Je vais donc inventer toutes
sortes d’histoires autour de ces deux personnages.
Je mets tout ça en mots, ces mots vont dans un
livre, le livre circule, entre dans la tête des gens
avec toutes ces émotions. Des personnes décident
d’en faire une pièce. Ils distribuent les rôles, les
acteurs apprennent les répliques, s’emparent de
la situation et finissent par s’entredéchirer pour
une poupée. Cette scène retourne donc dans le
réel, des années plus tard. Et sans doute que les
comédiens revivent des émotions très analogues
à celles qui étaient présentes au départ. C’est ça
qui est fascinant pour moi dans le théâtre. On part
du physique, ça passe par le mental, ça redevient
physique dans un autre contexte, pour encore
retourner dans des têtes. C’est magnifique.
A partir des impulsions premières, tout un
monde se développe dans le livre.
Probablement que chaque personnage est comme
une facette de soi-même, parce que nous sommes
tous multiples, et que les romanciers ou les
dramaturges sont les spécialistes de cette multiplicité
qu’ils explorent un maximum. Après avoir
écrit Lignes de faille, j’ai compris : au fond je suis
les quatre enfants. J’ai eu ces quatre enfances-là.
Et j’en ai probablement eu plein d’autres.
A Kléber-Méleau sera créé Klatch, qui est une
pièce de théâtre.
Ce sont trois comédiennes qui m’ont demandé
d’écrire pour elles. Alors je me suis dit, je vais
placer un homme au centre de ces trois femmes.
Il se raconte. Toute sa vie a été gâchée. C’est une
tourmente, d’autant plus que j’ai écrit ce texte à
la Chartreuse d’Avignon, alors que sou≥ait un
mistral d’une violence extraordinaire. Pour moi,
c’est inséparable de l’ambiance de la pièce.
Que signifie Klatch ?
C’est un nom d’une seule syllabe, qui sonne
comme une implosion. Un peu comme Krapp,
Lear ou Job.
Allez-vous assister aux répétitions ?
Oui et nous avons déjà pas mal retravaillé le
texte avec Philippe Mentha. C’est un homme qui
a un remarquable sens du langage. Je suis très
admirative de la finesse de ses remarques. Et il y
a sûrement encore des choses superflues qui vont
disparaître pendant le travail. C’est surtout ça.
Nous autres romanciers, qui avons l’habitude de
tout sortir de notre chapeau, avons du mal à tenir
compte de ce que communique un corps sur une
scène. Ce sera la première fois que je participe à
ce point au processus de travail théâtral et j’en
suis très heureuse.
Vous avez une pratique du bilinguisme…
Certains livres, je les écris d’abord en français,
d’autres d’abord en anglais. Lignes de faille a par
exemple été écrit en anglais, mais Infrarouge
non… Tout dépend, au départ, de la langue que
parlent les personnages.
Etes-vous aussi à l’aise dans une langue que
dans l’autre ?
On ne cherche pas notre aise ! A la limite on cherche
le malaise. Mais ce n’est pas symétrique pour
autant : l’anglais est lié à mon enfance, alors que
mon cerveau gauche, la partie intellectuelle, est
naturellement française. J’ai même fait un roman
où s’alternent, dans la version originelle, les deux
langues : Instruments des ténèbres. La partie berrichonne,
je l’ai écrite en français et, tout naturellement,
la partie new-yorkaise en anglais.
Cela signifie donc que vous traduisez vousmême
vos livres ?
Oui, mais je fais toujours la traduction avant de
donner l’original à mon éditeur. Ça me permet
de corriger la première version. Je ne travaille
jamais comme si l’original était inamovible. Je
ne suis pas obligée d’être très sage et de traduire
exactement ce que l’auteur a écrit ! La traduction
me permet souvent de repérer des défauts dans
l’original et donc d’apporter des retouches. Cela
devient aussi un processus d’écriture. Il y a une
première phase où j’ai vraiment besoin d’être
dans l’une ou l’autre des langues, puis il y a une
seconde phase où s’opèrent des allers et retours.
Propos recueillis par René Zahnd
A lire
L’essentiel de l’œuvre de Nancy Huston, en français,
est disponible chez Actes Sud. Parmi les
romans, citons Cantique des plaines, Instruments
des ténèbres, L’empreinte de l’ange, Dolce agonia,
Une adoration et, le dernier en date, Infrarouge.
Lors de sa parution en 2006, Lignes de faille (disponible
en poche, dans la collection Babel et dans
J’ai Lu) a reçu le Prix Femina. Il est aujourd’hui
traduit en 40 langues !
Cette part fictionnelle se double chez Nancy
Huston d’un travail d’essayiste : Désirs et réalités,
Ames et corps, Professeurs du désespoir…
Rendez-vous
Lundi 3 octobre, dans le cadre des Grands Débats
organisés avec Payot Libraire et L’Hebdo, Nancy
Huston sera présente à Vidy.
Buffo Buten & Howard
Projection du film de Stéphanie Chuat
et Véronique Reymond
A l’occasion du spectacle Lignes de faille de Nancy
Huston, adapté et mis en scène par Stéphanie
Chuat et Véronique Reymond, le Théâtre Vidy-
Lausanne organise une projection extraordinaire
de leur documentaire Bu±o Buten & Howard.
Les clowns sont-ils tristes dans la vie ?
Howard Buten est un clown qui déteste les
clowns, mais qui adule Grock. Un psychologue
qu’on dit plus à l’aise avec les autistes qu’avec
les gens dits « normaux ». Un auteur de romans
qui a écrit le best-seller Quand j’avais cinq ans je
m’ai tué à la main avec un crayon et une gomme.
Howard Buten, c’est aussi un clown nommé Bu±o,
personnage attachant et maladroit qui donne vie
à ses violons, fait chanter un poulet en caoutchouc
et joue dans les plus grands théâtres d’Europe,
dont la mythique salle de l’Olympia à Paris.
Howard Buten est un homme qui aime le silence,
qui aime les pop-corn, qui aime qu’on l’aime et
qui ne sait pas le dire. Un homme sur sa planète,
une planète à part.
Durée : 50 minutes
Genre : documentaire
Projection :
le dimanche 9 octobre 2011
à 20h au Chapiteau Vidy-L
suivie d’une rencontre avec Stéphanie Chuat
et Véronique Reymond.
(sous réserve de modification)
entrée libre
Inscription :
l.krumel@vidy.ch
f www.chuat-reymond.com/buffo-buten-howard
Au Théâtre Kléber-Méleau
Klatch
de Nancy Huston
Du 2 au 27 novembre 2011
Mise en scène :
Philippe Mentha
Scénographie :
Jean-Marc Stehlé
Musique :
Pascal Auberson
Collaboration artistique :
Georges Guerreiro
Avec :
Danielle Borst
Chloé Réjon
Catherine Schaub-Abkarian
Philippe Mentha
Mercredi 02.11. 19h00
Jeudi 03.11. 19h00
Vendredi 04.11. 20h30
Samedi 05.11. 20h30
Dimanche 06.11. 17h30
Lundi 07.11. relâche
Mardi 08.11. 19h00
Mercredi 09.11. 19h00
Jeudi 10.11. 19h00
Vendredi 11.11. 20h30
Samedi 12.11. 20h30
Dimanche 13.11. 17h30
Lundi 14.11. relâche
Mardi 15.11. 19h00
Mercredi 16.11. 19h00
Jeudi 17.11. 19h00
Vendredi 18.11. 20h30
Samedi 19.11. 20h30
Dimanche 20.11. 17h30
Lundi 21.11. relâche
Mardi 22.11. 19h00
Mercredi 23.11. 19h00
Jeudi 24.11. 19h00
Vendredi 25.11. 20h30
Samedi 26.11. 20h30
Dimanche 27.11. 17h30

Nancy Huston

Fauves
de Michel Schweizer
Du 5 au 7 octobre 2011
Salle Charles Apothéloz
Conception, scénographie
et direction :
Michel Schweizer
Création lumière :
Yves Godin
Travail vocal et musical :
Dalila Khatir
Concepteur sonore :
Nicolas Barillot
Assistante artistique :
Cécile Broqua
Arrangements musicaux :
Gilles-Anthonie Thuillier
Design graphique :
Franck Tallon
Photographie :
Ludovic Alussi
Frédéric Desmesure
Textes :
Bruce Bégout
Vincent Labaume
Michel Schweizer
Elsa Boyaval
Pierre Carpentey
Clément Chebli
Aurélien Collewet
Avec :
Robin Barde
Elsa Boyaval
Pierre Carpentey
Clément Chebli
Aurélien Collewet
Pauline Corvellec
Zahra Hadi
Lucie Juaneda
Elisa Miffurc
Davy Monteiro
Gianfranco Poddighe
ou Marco Berrettini (en alternance)
Michel Schweizer
Durée :
1h45
Age conseillé :
dès 10 ans
Genre :
théâtre
Co-accueil avec l’Arsenic dans le cadre
de sa saison S.T.F. (sans théâtre fixe)
Production 2010 :
La COMA
Coproduction 2010 :
La Ferme du Buisson, Scène nationale
de Marne-la-Vallée
OARA – Office artistique de la région Aquitaine
TnBA – Théâtre national de Bordeaux
en Aquitaine
Festival Novart Bordeaux 2010
Espace Malraux Scène nationale de
Chambéry et de la Savoie
Le Manège de Reims, Scène nationale
Le Quartz, Scène nationale de Brest
Théâtre national de Chaillot
Conseil régional de Basse-Normandie
Kampnagel – Hambourg
Les Subsistances, Laboratoire inter national
de création artistique – Lyon
Remerciements aux Ateliers Lumière,
Sophie Eutrope, Jules Pichou et Sophie Robin
Mercredi 05.10. 19h00
Jeudi 06.10. 19h00
Vendredi 07.10. 20h30
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
19
Michel Schweizer, chorégraphe mais aussi
concepteur et metteur en scène, a un jour eu
l’envie de réunir une dizaine de jeunes sur un
plateau. Sa méthode ? Une simple annonce du
type « cherche jeunes pour comédie musicale ».
Son objectif ? Conserver cette qualité propre aux
jeunes à être vrais, instinctifs et spontanés. Son
résultat ? Un spectacle assaisonné d’une poignée
de jeunesse, d’une cuillère de philosophie et d’une
pincée de sensualité.
Comment est né le spectacle Fauves ?
Depuis des années maintenant, ce qui agit le
plus dans mon travail, c’est le rapport à l’altérité.
Après avoir mis en scène et organisé des comités
provisoires qui réunissaient, dans un cadre
professionnel, des boxeurs, des psychanalystes,
des dresseurs de chiens et j’en passe, il y avait ce
monde en particulier qui m’interpellait beaucoup :
celui de la jeunesse d’aujourd’hui. J’ai simplement
constaté que c’était un monde que je ne connaissais
pas, bien que je le fréquentais tous les jours.
Je suis alors allé sur le terrain pour rencontrer ces
jeunes, pour discuter et approcher cette thématique
avec eux. C’est ainsi que m’est venue cette
idée de Fauves. C’était une manière pour moi de
vérifier et démontrer les qualités « fauves » de ces
jeunes d’aujourd’hui. Le titre n’a donc pas forcément
une connotation négative. Il nous questionne
sur la manière dont ces adolescents sont
actifs et conditionnés quel que soit leur degré de
maturité. Et pour avoir côtoyé régulièrement cet
échantillon de jeunes, j’ai constaté, vu et vérifié
provisoirement leur degré de formatage et de
conditionnement. Je peux vous assurer que ce
sont des fauves bien dociles !
Pourtant l’adolescence est une période souffrant
d’une réputation de rébellion…
C’est une période rebelle en e±et, mais ils sont
tellement pris en charge par le marché que, de
ce fait, leur rébellion est extrêmement canalisée,
extrêmement formatée à des fins commerciales.
Sous des e±ets de mode, ils sont quotidiennement
pris en charge. Même la rébellion est prise en
charge, c’est très impressionnant !
Quels rapports cherchez-vous à établir entre les
comédiens et les spectateurs ?
Depuis des années, j’essaie de faire en sorte que
le public soit le moins spectateur possible de ce
qu’il voit. Je souhaite vraiment qu’il ne puisse pas
mettre une distance avec ce qui est montré. C’està-dire
que cette organisation humaine présente
sur le plateau soit au plus près d’eux. Je prends
vraiment ces jeunes comme ils sont et je prétends
les laisser tels qu’ils sont afin qu’ils restent vrais.
Vous jouez dans le spectacle, comment interprétez-vous
votre rôle ?
Sur le plateau figurent tout au long de la pièce
deux quinquagénaires, deux géniteurs potentiels.
L’objectif de cette manœuvre était que ces jeunes
aient devant les yeux un autre monde, celui des
adultes matures. Il fallait que ces deux mondes
puissent se regarder en permanence pendant une
heure quarante cinq en public. Finalement nous
avons à faire ici à un antagonisme, d’un côté ces
deux adultes qui sont vraiment à leur place et
d’un autre, ces jeunes.
Vous disiez tout à l’heure que vous souhaitez que
ces jeunes restent vrais, mais à force de jouer la
pièce, ils développent des automatismes et quittent
leur naturel. Comment gérez-vous cela ?
Ce qui est compliqué, fi nalement, c’est cette part
de mécanisation du vivant. C’est-à-dire un phénomène
de répétition. Il y a une part de soi qui
nécessairement se dévitalise avec ces jeunes, ce
mécanisme est encore plus exacerbé que d’habitude.
J’ai sous les yeux quelque chose qui va à un
moment donné forcément se dénaturer. Pour la
simple raison que les situations se répètent, l’expérience
s’intègre inévitablement. Mon rôle est
alors de réactiver ce naturel de façon très habile,
de manière à ce que ces jeunes soient et s’usent le
moins vite possible dans cette répétition.
Vous avez immiscé plein de détails dans votre
spectacle, je pense notamment aux deux horloges
qui trônent au-dessus de la scène ou encore
ce disque avec un point rouge. Ils ne sont pas là
par hasard. Comment les interprétez-vous ?
Ce sont des indices scénographiques remarquables,
dans le sens où ils sont présents. C’est là,
c’est discret et simple. Le décalage horaire de ces
deux horloges matérialise les volontés de deux
mondes di±érents : celui des ados et celui des
adultes. Quant au point rouge, il symbolise tout
autre chose. Vous savez, quand les jeunes veulent
s’exhiber dans un domaine, un espace urbain, on
appelle ça un spot. Il y a un spot pour faire du
skate, un spot pour faire du roller. L’idée de ce
point rouge, c’est qu’à un moment donné on a un
spot qui s’installe là, et c’est autour de lui que va
se développer une action ou encore une prise de
parole.
Propos recueillis par Fanny Guichard
© Frédéric Desmesure
L’Arsenic va se faire voir ailleurs :
une saison en exil
L’Arsenic ferme ses portes et entame une période
de rénovation et de transformation qui devrait
durer jusqu’au printemps 2013. Ce centre d’art
scénique contemporain est né en 1989, dans des
anciens ateliers du Flon. Sa vocation première,
qui subsiste encore aujourd’hui, est d’encourager
la création théâtrale et chorégraphique d’artistes
indépendants de la région. Ce théâtre est un
vivier pour les jeunes créateurs mais également
pour les talents confirmés. Il s’inscrit aussi comme
étape incontournable dans l’agenda des tournées
d’artistes suisses et étrangers.
Au fil des saisons, nous avons a≤rmé et revendiqué
notre goût pour les arts de la scène
résolument contemporains et sans compromis
artistiques, engagés auprès des auteurs d’ici et
d’aujourd’hui.
Ce lieu a accueilli régulièrement et dès le début de
leur carrière des artistes comme les chorégraphes
Gilles Jobin et Nicole Seiler, les metteurs en scène
Massimo Furlan, Fabrice Gorgerat, Dorian Rossel
et Denis Maillefer, les auteurs-metteurs en scène
Marielle Pinsard, Julien Mages, Marie Fourquet,
Antoine Jaccoud…
Pour palier à cette fermeture, nous avons entrepris
de trouver un logement provisoire aux projets
que nous voulions soutenir cette saison.
C’est ainsi que nous collaborons avec la Grange
de Dorigny, le Théâtre 2.21, le Théâtre Kléber-
Méleau, la Maison de Quartier de Chailly,
la Maison Blanche, le Théâtre Sévelin 36 et le
Théâtre Vidy-Lausanne.
Au total seize créations, des spectacles en accueil
et un festival !
Depuis 1989, tous les espaces de l’Arsenic ont été
occupés sans interruption par des répétitions et
des spectacles. Cette phase « wall-less » ou « S.T.F.
Sans Théâtre Fixe » qu’il s’apprête à traverser met
un peu plus en lumière la place qu’il tient dans la
carrière des artistes et la vie des spectateurs.
Puisse cette aventure hors les murs permettre de
garder le lien avec le public, poursuivre l’accompagnement
des artistes, et, pourquoi pas, renforcer
la cohésion du tissu culturel de la Ville de
Lausanne dans sa diversité et complémentarité.
L’Arsenic au Théâtre Vidy-Lausanne
En janvier 2011, nous reprenions pour six représentations
à l’Arsenic KKQQ de François Gremaud,
spectacle créé au Festival des Urbaines
2009. Ce spectacle, conçu comme un véritable
exercice de haute voltige technologique, implique
trois protagonistes isolés dans des cabines, filmés
tour à tour dans des temporalités di±érentes
et cherchant vainement à communiquer. Son
concepteur réussit à inventer à chacun de ses
spectacles des univers singuliers dans lesquels
évoluent des personnages fragiles et subtilement
décalés.
Les directeurs du Théâtre Vidy-Lausanne se
sont montrés enthousiastes et intrigués par cette
démarche très personnelle et nous nous sommes
engagés à collaborer pour la création de Re,
la nouvelle pièce de François Gremaud qui sera
présentée du 7 au 23 mars 2012 au Théâtre Vidy-
Lausanne. Dans la foulée, le théâtre fera aussi une
nouvelle reprise de KKQQ du 27 mars au
5 avril 2012 pour notre plus grand bonheur !
En octobre, vous découvrirez Fauves de Michel
Schweizer. Ce rassembleur de meute, ou organisateur
de communautés plutôt que chorégraphe,
livre la scène à une bande de jeunes choisis au
départ pour participer à une comédie musicale
parce qu’ils avaient un talent particulier. Alors
qu’ils digressent sur leur vie, dansent et chantent
sans paillettes leur état d’âme, c’est notre adolescence
qui refait surface, comme pour nous dire
sans précaution que notre vie passe.
Sandrine Kuster, directrice de l’Arsenic
www.arsenic.ch
CHOISIR
LE TEMPS,
CULTIVER
L’ÉCRIT
Avec Le Temps, optez pour une écriture de référence
Comme Le Temps, Caran d’Ache met ses compétences au service de l’écrit.
Nouvelle facette de la collection Ecridor, le modèle Cubrik porte la marque d’un
savoir-faire traditionnel. Il incarne innovation et design, grâce à sa ligne affirmée,
ses traits précis et son style incomparable.
En souscrivant un abonnement au Temps, recevez l’emblématique stylo Ecridor
Cubrik d’une valeur de CHF 135.-. Notre proposition comprend la livraison
quotidienne du Temps & l’accès illimité aux contenus du site letemps.ch
pendant un an.
Pour profiter de cette offre exclusive, rendez-vous sur www.letemps.ch/abos
ou composez le 00 8000 155 91 92.
essencedesign.com

Médiation
culturelle
Tout au long de l’année, le Théâtre Vidy-Lausanne
propose un programme de médiation en parallèle aux
spectacles proposés. Les pièces sont ainsi accompagnées
de diverses actions permettant à chacun d’accéder
à la culture et d’approfondir ses connaissances.
Les formes que prend la médiation culturelle sont
nombreuses et variées et s’inventent au fil des rencontres
et des envies mutuelles. Vous trouverez dans
cette page des offres, des actions, des ateliers proposés
par le théâtre.
Représentations audiodécrites
Pour les personnes aveugles et mal-voyantes
Le Théâtre Vidy-Lausanne propose, cette saison encore,
des soirées audiodécrites. La première est prévue le
5 novembre 2011 avec le spectacle Bullet Park d’après
l’œuvre de John Cheever par le Collectif Les Possédés.
Plusieurs pièces sont également accessibles aux
personnes aveugles et mal-voyantes sans pour autant
être audiodécrites :
f Le naufragé, de Thomas Bernhard, mis en scène par
Joël Jouanneau, du 13.09.2011 au 02.10.2011
f Pieds nus, traverser(z) mon cœur, de et par Michèle
Guigon, du 01.11.2011 au 26.11.2011
f Amour chagr ines, d’Emanuelle delle Piane, mis en scène
par Patrick Haggiag, du 03.11.2011 au 20.11.2011
f Baptiste et Angèle, de et mis en scène par Francine
Wohnlich, du 01.12.2011 au 18.12.2011
Le Vidyblog
Pour les étudiants et moins de 26 ans
Le Vidyblog est un blog libre et indépendant qui
cède la parole aux étudiants, apprentis, collégiens,
gymnasiens et universitaires. Il offre aux jeunes la
possibilité de commenter et de décrypter les pièces
proposées à Vidy et, d’une manière plus générale, leur
permet d’interagir sur les sujets culturels de leur choix.
http://www.vidy.ch/vidyblog
Ateliers critiques
Pour les élèves
Dès septembre 2011, le Théâtre Vidy-Lausanne propose
des ateliers critiques gratuits menés par René Zahnd,
directeur adjoint du théâtre et ancien journaliste à
La Gazette de Lausanne et à 24 heures.
Ces ateliers sont destinés aux élèves des classes du
niveau secondaire et postobligatoire. Les élèves qui
désirent suivre un atelier à Vidy apprendront à regarder
les pièces et à étudier des pistes critiques pour
mieux appréhender les spectacles proposés. Après
avoir vu le spectacle, ils pourront rédiger des critiques
en classe avec leur enseignant. Les meilleures critiques
seront ensuite publiées sur le Vidyblog et dans le
Journal Vidy-L.
Théâtre en classe : une création dans les écoles autour
de L’avare de Molière
Pour les classes secondaires et postobligatoires
(élèves de 14 à 17 ans)
Ce projet consiste à présenter un spectacle dans des
salles de classe durant les heures de cours. En l’occurrence,
il s’agira d’une variation autour de L’avare de
Molière dans une mise en scène de Dorian Rossel.
Le théâtre s’installera en classe et s’y déploiera progressivement
par le seul jeu des comédiens qui, au-delà
des scènes de Molière, se permettront des interactions
directes avec les élèves afin de susciter une réflexion
sur l’art théâtral.
Carrefour des émotions
Ouvert à tous
Afin d’appréhender di±éremment les pièces proposées
à Vidy, le théâtre met en place le « Carrefour des
émotions », ouvert à tous les spectateurs. Il permet
d’engager la discussion sur un spectacle et de parler
librement de ce que chacun a vu, ressenti et compris ;
des acteurs à la mise en scène, en passant par les
décors et la technique, ces ateliers donneront le temps
de s’arrêter sur di±érents éléments de la pièce. La
discussion sera dirigée par René Zahnd mais la parole
sera bel et bien donnée à tout un chacun. Seule « obligation
» : avoir vu le spectacle en question !
Les samedis à Fr. 10.– la place
Pour les étudiants et moins de 26 ans
Tous les samedis, le Théâtre Vidy-Lausanne propose
aux étudiants ainsi qu’aux jeunes de moins de 26 ans
des billets à Fr. 10.– au lieu de Fr. 16.–.
Offre culturelle
Pour les étudiants et moins de 26 ans
Le Théâtre Vidy-Lausanne, en partenariat avec la
Cinémathèque suisse, le D ! Club, le Romandie, Le
Temps, le Théâtre Sévelin 36 et l’Arsenic, propose
divers avantages et offres attractives tels que des
invitations, des réductions…
Si vous souhaitez commander le dépliant vous pouvez
contacter Fanny Guichard (f.guichard@vidy.ch) ou
encore Corinne Doret Baertschi (c.doret@vidy.ch).
Passculture (Vaud)
Pour les gymnases et écoles professionnelles
Le Passculture est une carte gratuite qui permet aux
élèves des gymnases, de la formation professionnelle,
de l’OPTI et aux apprentis du Canton de Vaud de
voyager entre di±érents lieux du canton et di±érentes
propositions artistiques (théâtre, danse, opéra, etc.).
Tarif de Fr. 8.– par élève.
Valable sur une sélection de spectacles auprès de :
Théâtre du Moulin-Neuf | Théâtre de Beausobre |
L’Usine à Gaz | Théâtre Benno Besson | L’Echandole |
Théâtre de Vevey | Oriental-Vevey | L’Arsenic |
Théâtre Sévelin 36 | Théâtre Kléber-Méleau | Orchestre
de Chambre de Lausanne | Théâtre du Jorat | Théâtre
La Grange | Opéra de Lausanne | Théâtre de
l’Octogone | les ArTpenteurs | Théâtre Vidy-Lausanne.
Le Passculture a été mis sur pied grâce à la collaboration
de la Direction générale de l’enseignement
postobligatoire du Canton de Vaud avec le Théâtre
Vidy-Lausanne et 16 autres institutions culturelles.
Programme, inscriptions et réservations sur
www.vd.ch/passculture
Informations et inscriptions :
Fanny Guichard
f.guichard @ vidy.ch
Corinne Doret Baertschi
c.doret @ vidy.ch
Soirée portes ouvertes
16 mai 2011
Pour la première fois, le théâtre a invité tous les
comédiens et metteurs en scène à présenter leur
spectacle non seulement à la traditionnelle conférence
de presse, mais également à une soirée découverte
organisée pour tous les curieux.
Quelque 800 personnes se sont pressées à Vidy
pour découvrir les métiers et les coulisses du théâtre.
Une quinzaine d’artistes se sont relayés dans les
di±érentes salles pour présenter leur création sous
forme de lecture et d’échange avec le public. Les
techniciens ont, quant à eux, dévoilé au grand jour
leur « métier de l’ombre ». La soirée a permis aux
collaborateurs du théâtre de faire connaître leur
travail et au public de découvrir l’envers du décor.
Les plus petits ont également participé à cette soirée
exceptionnelle ; un coin enfants, spécialement
aménagé pour l’occasion, a vu défiler plus de
120 amateurs de théâtre en herbe. Encadrés par une
animatrice culturelle professionnelle, c’est dans la
peau d’un vrai comédien que chacun d’entre eux a pu
goûter au plaisir de porter un costume et de se faire
maquiller avant de repartir avec sa photo souvenir.
Heureux de l’intérêt suscité par cette soirée, le
Théâtre Vidy- Lausanne se réjouit de renouveler
l’expérience au printemps 2012.
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
21
Photos : © Jean-Luc Marchina

Deux Grands Débats annoncés pour la rentrée
Le lundi 26 septembre 2011, Gérard Salem
ouvrira la saison des Grands Débats ; il parlera de
ses deux derniers ouvrages Dévoiler, intervenir,
transformer et Le combat thérapeutique.
Le lundi 3 octobre 2011, Nancy Huston évoquera
son roman Lignes de faille dont l’adaptation
théâtrale éponyme, mise en scène de Véronique
Reymond et Stéphanie Chuat, sera reprise au
Théâtre Vidy-Lausanne du 28 septembre au
14 octobre.
Les Grands Débats sont organisés conjointement
par Payot libraire, L’Hebdo et le Théâtre Vidy-
Lausanne. Ils ont lieu, en principe, dans la salle
Charles Apothéloz à 19h00.
Durée : environ 1h30.
Ils sont suivis d’une dédicace avec l’auteur.
Entrée libre.
Prochaine exposition dans le hall
du Théâtre Vidy-Lausanne
Ground Zero
En écho à l’exposition Frank Schramm : Stand ups –
Reporting live from Ground Zero au musée
de l’Elysée, Lausanne, du 13 septembre au
20 novembre 2011.
Rejoignez-nous…
sur www.twitter.com et www.facebook.com
et recevez des informations régulières sur le
Théâtre Vidy-Lausanne.
Au théâtre pour seize francs
Carte de réduction Vidy-Kléber
Les avantages de la carte, entre autres :
f Vous payez votre place Fr. 16.– au lieu de Fr. 42.–
à tous nos spectacles.
f Informations régulières à domicile sur les activités
des Théâtres Vidy-Lausanne et Kléber-Méleau.
f Abonnement gratuit au journal du théâtre.
f En cas de nécessité, les adhérents ont la possibilité
d’échanger leurs billets 4 fois par saison.
Renseignements et commandes :
Chantal Pelet, tél. 021 619 45 48 ou
chantal@vidy.ch
Points de vente
Théâtre Vidy-Lausanne
Av. E.-Jaques-Dalcroze 5
1007 Lausanne
ouvert du mardi au samedi
de 10h00 à 19h00
Tél. 021 619 45 45
Fax 021 619 45 99
www.vidy.ch
A noter que le dimanche, la caisse du théâtre est
ouverte environ une heure avant le début de la première
représentation.
Sous réserve de modification durant les vacances
scolaires.
Librairie Payot
Pl. Pépinet 4, 1003 Lausanne
ouverte du mardi au vendredi
de 13h00 à 18h30
le samedi
de 10h00 à 14h00 et de 14h30 à 18h00
(pas de réservations téléphoniques).
Théâtre Kléber-Méleau
Ch. de l’Usine-à-Gaz 9
1020 Renens
Tél. 021 625 84 29
Fax 021 625 84 34
ouvert uniquement les jours
de représentation
dès 14h00 jusqu’à l’heure du spectacle.
Les billets ne sont ni échangés, ni repris, ni remboursés.
Tarifs
Carte de réduction
Plein tarif : Fr. 130.–
AVS, AI, chômeurs : Fr. 80.–
Prix des places
Plein tarif : Fr. 42.–
AVS, AI, chômeurs : Fr. 27.–
Avec la carte de réduction : Fr. 16.–
Etudiants, moins de 26 ans et personnes en formation :
Fr. 16.–
Offre spéciale
Pour les jeunes de moins de 26 ans et/ou en formation :
au théâtre le samedi à Fr. 10.–
f Pour les billets à prix réduits, une pièce justificative
est demandée à l’entrée.
Vente par correspondance
Pour les billets adhérents et plein tarif, vous avez la
possibilité de commander vos billets par correspondance
ou par le biais de notre site internet.
Vous pouvez imprimer votre billet de théâtre au format
PDF via notre site internet www.vidy.ch, chez vous en
toute tranquillité !
Le Théâtre Vidy-Lausanne en tournée (d’août à octobre 2011)
Les Chaises
Mise en scène : Luc Bondy
Du 31 août au 3 septembre – RuhrTriennale/Gebläsehalle Duisburg (Duisburg)
Hand Stories de Yeung Faï
Les 20 et 21 septembre – Festival mondial des théâtres de marionnettes (Charleville-Mézières)
Les 6 et 7 octobre – Théâtre de Cornouaille (Quimper)
Du 13 au 15 octobre – Festival TAM TAM (Saint-Paul, La Réunion)
Les 20 et 21 octobre – ABC Association bourguignonne culturelle (Dijon)
Du 28 au 30 octobre – Théâtre du Passage (Neuchâtel)
I went to the house but did not enter de Heiner Goebbels
Les 21 et 22 septembre – BITEF (Belgrade)
Savanna d’Amit Drori
Les 23 et 24 septembre – Festival mondial des théâtres de marionnettes (Charleville-Mézières)
Le 30 septembre – Biennale Arts et Sciences (Meylan)
Les 18 et 19 octobre – Espace Jean Legendre (Compiègne)
Les 21 et 22 octobre – Bonlieu scène nationale (Annecy)
Le 25 octobre – Bellinzona Teatro Sociale
Quartier lointain
Mise en scène : Dorian Rossel
Du 27 septembre au 29 octobre – Théâtre Silvia Monfort (Paris)
Eraritjaritjaka de Heiner Goebbels
Les 29 et 30 septembre – FIBA Festival Internacional de Buenos Aires
La compagnie des spectres de Zabou Breitman
Les 4 et 5 octobre – Festival international de théâtre « SOLO » (Moscou)
Tartuffe de Molière
Mise en scène : Eric Lacascade
Du 6 au 23 octobre – Les Gémeaux (Sceaux)
Salle d’attente
Mise en scène : Krystian Lupa
Les 14 et 15 octobre – International Theatre Festival DIALOG (Wroclaw)
Du point de vue des serpents
Giovanna Marini avec le Quatuor
Le 18 novembre – Le Quartz (Brest)
Pieds nus, traverser(z) mon cœur de Michèle Guigon
Du 3 août au 23 octobre – Le Lucernaire/Théâtre rouge (Paris)
Donka de Daniele Finzi Pasca
Les 13 et 14 août – Théâtre SESC Santos (Santos)
Du 19 au 21 août – Théâtre Paulo Autran (Sao Paulo)
Du 1 er au 3 septembre – Théâtre Nacional (Panama)
Du 29 septembre au 2 octobre – The Gaiety Theatre (Dublin)
Les 6 et 7 octobre – Théâtre Rustaveli (Tbilissi)
Du 18 au 30 octobre – Théâtre Gran Via (Madrid)
Micro de Pierre Rigal
Le 3 septembre – TANZtheater International Festival (Hanovre)
Du 26 septembre au 15 octobre – Théâtre Gérard Philippe (Saint-Denis)
La vieille et la bête d’Ilka Schönbein
Du 19 et 22 septembre – Festival mondial des théâtres de marionnettes (Charleville-Mézières)
Du 30 septembre au 8 octobre – Théâtre de la commune (Aubervilliers)
Le 21 octobre – Festival (Cottbus)
Les 29 et 30 octobre – Münchner Stadtmuseum Festival (Munich)
Amours chagrines d’Emanuelle delle Piane
Mise en scène : Patrick Haggiag
Du 5 au 15 octobre – Nuithonie (Fribourg)
Une guerre personnelle
Mise en scène : Tatiana Frolova
Du 26 au 28 octobre – Festival Sens interdits (Lyon)
Réservations et délais
Réservations plus de 20 jours avant une représentation :
f Par téléphone au 021 619 45 45.
f Par correspondance à l’aide de la carte de
commande par correspondance
(vérifier disponibilités sur internet ou par téléphone).
f Par internet sur www.billetterie-vidy.ch (système
sécurisé).
Toutes les réservations sont gardées jusqu’à 20 jours
avant la date du spectacle. Passé ce délai, les places
sont remises en vente.
Réservations moins de 20 jours avant une représentation :
f Par téléphone au 021 619 45 45.
f Par internet sur www.billetterie-vidy.ch (système
sécurisé).
Les habitants de Lausanne et environs sont priés de
retirer leurs billets au plus tard 48 heures avant la représentation.
Les spectateurs habitant hors de la région lausannoise
peuvent retirer leurs billets à la caisse du théâtre le soir
même.
Tous les billets non retirés sont remis en vente 15 minutes
avant le début du spectacle.
Toutes les commandes par correspondance et par
internet ne sont validées qu’après confirmation de notre
part (délai environ 3 jours ouvrables).
Conseil de fondation
Présidente du conseil :
Vera Michalski
Présidents d’honneur :
Michel Pierre Glauser
Raymond Junod
Membres du conseil :
Anne Biéler
Pascal Broulis
Pierre-Henri Dumont
Patrick Ferla
Nathalie Fluri (secrétaire)
Jean-Claude Grangier
Frédéric Maire
Jean-Yves Pidoux
Charly Rothen
Fabien Ruf
Jean-François Thonney
Oscar Tosato
Roland Vouilloz
Brigitte Waridel
Elisabeth Wermelinger
Silvia Zamora (vice-présidente)
Le prochain journal paraîtra
le mercredi 19 octobre 2011
Théâtre Vidy-L
Septembre/octobre 2011 | N˚ 33
22
Modes de paiement
f Cash, par carte de crédit ou bulletin de versement.
f Sur simple demande, les billets vous seront adressés
par la poste (frais : Fr. 5.– par envoi),
3 semaines de délai.
Achat en ligne
www.vidy.ch rubrique « commander ses places »
Le paiement s’effectue par carte de crédit (système
sécurisé, jusqu’à 3 jours avant la date choisie).
La réservation n’est définitive qu’après confirmation de
notre part par courrier électronique.
Bar du Théâtre Vidy-Lausanne
ouvert au public avant et après chaque représentation.
Librairie Théâtre Vidy-Lausanne
ouverte du mardi au samedi de 10h à 19h et pendant les
spectacles.
Bourse d’échange de billets en ligne
Vous avez la possibilité d’échanger vos billets par le
biais de notre site internet www.vidy.ch
Panneau d’échange de billets
Un panneau est à votre disposition dans le hall du théâtre
pour échanger vos places avec d’autres spectateurs.
Le service se gère exclusivement entre spectateurs.
Retardataires
Nous ne garantissons pas l’accès aux salles après le
début des représentations.
Listes d’attente
Lorsqu’un spectacle est complet, il est possible de
s’inscrire sur une liste d’attente le soir même à la caisse.
Les inscriptions sur la liste commencent 1 heure avant
le début de la représentation pour la salle Charles
Apothéloz, et 30 minutes avant pour les petites salles.
Direction :
René Gonzalez
Directeur adjoint :
René Zahnd
Administrateur :
Thierry Tordjman
Administratrice
de production :
Julie Bordez
Responsable de la
comptabilité :
Patrick Oulevay
Secrétaire-comptable :
Erika Malherbe
Informatique :
Marc Vicari
Secrétaire-réceptionniste :
Francine Perren
Responsable presse et
communication :
Sarah Turin
Assistantes presse et
communication :
Coralie Rochat
Anne-Lise Tacheron
Chargées des R.P. :
Corinne Doret Baertschi
Fanny Guichard
Accueil des artistes:
Isabelle Imsand
Responsable tournées :
Xavier Munger
Administrateurs de tournée :
Sylvain Didry
Lucie Montier
Olga Timofeeva
Directrice de la diffusion :
Barbara Suthoff
Assistante à la diffusion :
Elizabeth Gay
Archives :
Leonor Garrido
Responsable des relations
avec les adhérents :
Chantal Pelet
Responsable location
et librairie :
Virginie Favre Ademi
Bar :
Emmanuel Do Nascimento
Jules Hox
Nouri Montasri
Entretien :
Fatmir Ademi
Photographie :
Mario Del Curto
Design :
Les Ateliers du Nord/
Werner Jeker
Benoît Deschamps
Photolithographie :
Bombie
En formation :
Mathieu Devaud
Lauranne Krümel
Coraline Kury
Fanny Sancha
Accueil :
Marie Ammeter
Baptiste Aubert
Silvia Boquete Rivera
Natacha Gonzalez (resp.)
Rebecca Joly
Katy Kühni
Jonas Lambelet
Claudia Malherbe
Renata Mamina
Xavier Michellod
Sara Oswald
Noémie Pétremand
Murielle Tenger
Laure Vogt
Location :
Magali Charlet
Monique Corradini
Lucas Emery
Jonas Guyot
Stéphanie Luginbuehl
Marlyse Müller
Jeanne Perrin
Shpend Raka
Thi Samet Tang
Jean-François Uldry
Webdesigner :
Jeanne-Lucie Schmutz
Equipe technique
Saison 2011-2012
Direction technique :
Michel Beuchat
Secrétaire direction
technique :
Laurence Diot
Chef d’atelier
construction décor :
Thomas Beimowski
Chef département
électrique :
Thierry Kaltenrieder
Chef département son :
Fred Morier
Chef département audiovisuel
et graphisme :
Jérôme Vernez
Cheffe département
expositions et dessins :
Simira Raebsamen
Régisseurs généraux :
Nicolas Bridel
Julio Cabrera
Marcel Challet
Christophe Kehrli
Stéphane Sagon
Régisseurs généraux
de scène :
Frédéric Aguet
Félix Dorsaz
Christian Mayor
Pascal Rosset
Accessoiristes :
Mathieu Dorsaz
Georgie Gaudier
Accessoiriste – éclairagiste :
Erik Zollikofer
Responsable costumes,
maquillage et coiffure :
Rosi Morilla
Constructeurs :
Hervé Arletti
Stéphane Boulaz
Thuy Lor Van
Machinistes :
Jean-Daniel Buri
Bruno Dani
Xavier De Marcellis
Fabio Gaggetta
Natacha Gerber
Mathieu Pegoraro
Nicolas Pilet
Philippe Puglierini
Régisseurs lumière :
Mattias Bovard
Claude Burgdorfer
Roby Carruba
Boussad Deghou
Adrien Gardel
Christophe Glanzmann
Samuel Marchina
Benoît Michellod
Jean-Luc Mutrux
David Perez
Nicolas Widmer
Erik Zollikofer
Electricien :
Roger Monnard
Régisseurs son :
Patrick Ciocca
Ludovic Guglielmazzi
Denis Hartmann
Aurélien Stuby
Régisseur audio-visuel :
Stéphane Janvier
Régisseurs son – monteur
vidéaste :
François Planson
Michaël Romaniszin
Couturière et habilleuse
d’entretien :
Machteld Vis
Collaborateurs
occasionnels pour la
saison 2011-2012
Machinistes :
Damien Cros
Leila Licchelli
René Périsset
Régisseurs lumière :
Laurent Berger
Anna Diaz
Electros :
Ivan Covarrubias
Olivier Francfort
Delphine Grandmontagne
Régisseurs son :
Benjamin Bard
Jocelyn Raphanel
Peintre :
Sibylle Portenier
Couturière :
Karine Dubois
Habilleuses :
Christine Emery
Célia Franceschi
Danielle Jeauffre
Maquilleuse :
Nathalie Monod

Calendrier Vidy-L
septembre/
octobre 2011
Salle Charles Apothéloz La Passerelle Salle de répétition Chapiteau Vidy-L Chapiteau extérieur
Septembre
Octobre
Tartuffe
Fauves
Mardi 20.09. 19h00
Mercredi 21.09. 19h00
Jeudi 22.09. 19h00
Vendredi 23.09. 20h30
Samedi 24.09. 19h00
Dimanche 25.09. relâche
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 19h00
Mercredi 28.09. 19h00
Jeudi 29.09. 19h00
Vendredi 30.09. 20h30
Samedi 01.10. 19h00
Mercredi 05.10. 19h00
Jeudi 06.10. 19h00
Vendredi 07.10. 20h30
Le naufragé
Mardi 13.09. 20h00
Mercredi 14.09. 20h00
Jeudi 15.09. 20h00
Vendredi 16.09. 20h00
Samedi 17.09. 20h00
Dimanche 18.09. 18h00
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 20h00
Mercredi 21.09. 20h00
Jeudi 22.09. 20h00
Vendredi 23.09. 20h00
Samedi 24.09. 20h00
Dimanche 25.09. 18h00
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 20h00
Mercredi 28.09. 20h00
Jeudi 29.09. 20h00
Vendredi 30.09. 20h00
Samedi 01.10. 20h00
Dimanche 02.10. 18h00
Savanna
Savanna Hand Stories
Mardi 06.09. 19h30
Mercredi 07.09. 19h30
Jeudi 08.09. 19h30
Vendredi 09.09. 19h30
Samedi 10.09. 19h30
Dimanche 11.09. relâche
Lundi 12.09. relâche
Mardi 13.09. 19h30
Mercredi 14.09. 19h30
Jeudi 15.09. 19h30
Vendredi 16.09. 19h30
Samedi 17.09. 19h30
Dimanche 18.09. 18h30
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 19h30
Samedi 24.09. 19h30
Dimanche 25.09. 18h30
Lundi 26.09. relâche
Mardi 27.09. 19h30
Mercredi 28.09. 19h30
Jeudi 29.09. 19h30
Vendredi 30.09. 19h30
Samedi 01.10. 19h30
Dimanche 02.10. 18h30
Mardi 04.10. 19h30
Mercredi 05.10. 19h30
Jeudi 06.10. 19h30
Vendredi 07.10. 19h30
Samedi 08.10. 19h30
Dimanche 09.10. 18h30
Lundi 10.10. relâche
Mardi 11.10. 19h30
Mercredi 12.10. 19h30
Jeudi 13.10. 19h30
Vendredi 14.10. 19h30
Lignes de faille
Mercredi 28.09. 20h30
Jeudi 29.09. 20h30
Vendredi 30.09. 19h00
Samedi 01.10. 20h30
Dimanche 02.10. 17h00
Lundi 03.10. relâche
Mardi 04.10. 20h30
Mercredi 05.10. 20h30
Jeudi 06.10. 20h30
Vendredi 07.10. 19h00
Samedi 08.10. 20h30
Dimanche 09.10. 17h00
Lundi 10.10. relâche
Mardi 11.10. 20h30
Mercredi 12.10. 20h30
Jeudi 13.10. 20h30
Vendredi 14.10. 19h00
L’homme cirque
Vendredi 02.09. 19h00
Samedi 03.09. 19h00
Dimanche 04.09. 17h00
Lundi 05.09. relâche
Mardi 06.09. 19h00
Mercredi 07.09. 19h00
Jeudi 08.09. 19h00
Vendredi 09.09. 19h00
Samedi 10.09. 19h00
Dimanche 11.09. 17h00
Lundi 12.09. relâche
Mardi 13.09. 19h00
Mercredi 14.09. 19h00
Jeudi 15.09. 19h00
Vendredi 16.09. 19h00
Samedi 17.09. 19h00
Dimanche 18.09. 17h00
Lundi 19.09. relâche
Mardi 20.09. 19h00
Mercredi 21.09. 19h00
Jeudi 22.09. 19h00
Vendredi 23.09. 19h00
Samedi 24.09. 19h00
Dimanche 25.09. 17h00