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Cristina Branco - Théâtre du Passage

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23 novembre 2012<br />

vendredi | 20h<br />

© Claude Gassian<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong><br />

Fado<br />

Saison 2012-2013 | Dossier de presse<br />

Benoît Frachebourg · chargé de communication | benoit@theatre<strong>du</strong>passage.ch | +41 (0)32 717 82 05<br />

Théâtre <strong>du</strong> <strong>Passage</strong> | 4, passage Maximilien-de-Meuron · CP 3172 · 2000 Neuchâtel | www.theatre<strong>du</strong>passage.ch


<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong><br />

Fado<br />

«<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> sé<strong>du</strong>it, avec une voix en état de grâce, une orchestration en<br />

dentelle, entre jazz délicat et pop acoustique. On en oublie la langue, les<br />

références, l’histoire, pour ne garder que l’émotion à l’état pur.»<br />

Le Parisien<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> voix<br />

Ricardo Dias piano et accordéon<br />

Eurico Dionísio guitare portugaise<br />

Carlos Manuel Proença guitare fado<br />

Bernardo Moreira contrebasse<br />

Durée 1h30<br />

Une présence simple et une voix sensuelle. Accompagnée d’une guitare portugaise, d’une guitare<br />

basse, d’une guitare et d’un piano, <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> incarne à merveille l’identité <strong>du</strong> fado, ce mélange<br />

de pudeur et de violence, de délicatesse et de nostalgie.<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> est une «fadista». Elle chante le fado, ce chant mélancolique et bouleversant né dans les<br />

quartiers populaires de Lisbonne. Dans les tavernes de l’Alfama, réunis autour d’une guitare et de quelques<br />

verres, les Lisboètes n’aiment rien tant que chanter la poésie dramatique et passionnée <strong>du</strong> fado, qui dit les<br />

amours per<strong>du</strong>es, l’exil ou la <strong>du</strong>reté <strong>du</strong> quotidien. Emblématique de la culture portugaise, le fado voyage depuis<br />

bien des années de par le monde, porté par des voix telles que celles d’Amalia Rodrigues ou José Afonso.<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> est leur digne héritière. Depuis ses débuts en Hollande, elle a conquis, par sa beauté grave et<br />

sa voix tendre, la France et le Portugal, terreau de ses racines, jusqu’au public japonais ou américain. Elle<br />

illustre son parcours de sept albums qui sont autant d’aventures intimes. Le dernier en date, Live, permet de<br />

mesurer pleinement le chemin parcouru, les sentiers apprivoisés. Certes, l’âme d’Amalia Rodriguez plane sur<br />

chaque voyage musical de cette fadiste nomade. C’est d’ailleurs un disque de la grande artiste, offert par sa<br />

grand-mère, qui bouleversera le destin de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, alors adolescente amatrice de jazz et de bossa nova.<br />

Elle qui se destinait au métier de journaliste, a été rattrapée par cette musique qu’elle célèbre aujourd’hui,<br />

lumineuse sur toutes les scènes <strong>du</strong> monde.


Fado Tando<br />

«Il n’y a pas que des tangos à Paris.»<br />

Quand un souvenir nous assaille, il nous faut très souvent en démêler l’écheveau. Fado Tango est tout aussi<br />

bien un disque de réminiscences, de voyages ou de flashs.<br />

J’ai un vieux tourne-disque, des 33 tours de Gardel.<br />

J’ai Buenos Aires et Paris et Lisbonne dans mon cœur.<br />

J’ai Amália sur une vieille photographie de 1945 à Rio de Janeiro.<br />

J’ai le fado et le tango, la tristesse immense de l’Invitation au voyage<br />

(Baudelaire disait souffrir de l’«horreur <strong>du</strong> domicile»).<br />

J’ai la guitare, le piano, la contrebasse... le bandonéon.<br />

Des doigts s’entrelacent dans la musique comme des jambes qui dansent tard dans la nuit. Certains disent que<br />

le fado a été dansé autrefois. Le fado est comme le tango, rythme de gens pauvres et fous, mais à l’âme<br />

immense!<br />

La fleur rouge dans la chevelure de jais d’Amália ne sort pas de mes pensées... la milonga ou un boléro, ou<br />

encore le tango des créoles.<br />

La silhouette <strong>du</strong> bandonéon de cette jeune fille assise sur le trottoir à La Boca et ses yeux grands et verts, un<br />

sourire de Joconde pubère, ou les souvenirs de Paris, des émigrants malheureux, furtifs et plongés dans un<br />

mystère sensuel. Tout cela donnait-il un fado, ou un tango, ou un Fado Tango? Il est peut-être le voyage d’un de<br />

ces gigantesques transatlantiques bondés de gens de toutes sortes et de toutes les classes, ou encore le vieux<br />

rafiot attaché à son ancrage d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique.<br />

On pourrait aller plus loin et imaginer que Fado Tango est proprement le voyage Buenos Aires / Lisbonne /<br />

Paris. Tout peut arriver sur ce trajet, de la misère à la luxure. Il y a <strong>du</strong> désespoir, une liste de malheurs, des<br />

histoires d’amants, et surtout la saudade, la parole indicible, mais dont le sentiment est si ample et noble.<br />

J’ai pour moi d’être entière!<br />

Encore une fois, plusieurs langues traversent la musique, de différents auteurs majeurs, et de grand renom!<br />

Pour tous, j’ai un énorme respect, une admiration et une gratitude sans nom.<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>


Biographie<br />

Vivre le Fado * comme on le respire<br />

A propos de la vie et de la musique de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> (née en 1972 à Almeirim au Portugal), on peut dire –<br />

comme Amália Rodrigues dans l’un de ses textes – qu’elle vit et respire le fado.<br />

C’est par un heureux concours de circonstances que cette musique appelée fado est entrée dans la vie de<br />

<strong>Cristina</strong>, même si d’une certaine manière c’est <strong>Cristina</strong> – avec son audace d’esthétique et son style unique<br />

d’interprète – qui tombe sur le fado et, de surcroît, le fado dans sa forme traditionnelle, musicale et sociale la<br />

plus profonde. “Je me souviens que c’était une sorte de jeu au début, dit-elle, lors d’une soirée faite de<br />

chansons entre amis.”<br />

Avant cette époque – son adolescence – rien chez <strong>Cristina</strong> ne laisse présager qu’elle deviendra chanteuse de<br />

fado. Avant de pénétrer dans l’univers des menores, mourarias ou maiores ** avec ses amis et, plus tard, des<br />

a<strong>du</strong>ltes, elle ne fréquente jamais les clubs où l’on chante le fado; d’ailleurs, elle n’a jamais écouté un disque de<br />

chanteuse connue. Elle ne connait que les quelques chansons que son grand-père maternel chante pour luimême.<br />

C’est sur ses paroles et mélodies qu’elle improvisera plus tard, sans savoir comment elles se sont<br />

intro<strong>du</strong>ites au fond d’elle-même, et encore moins de quelle façon elles décideront son sort. Mais à l’époque elle<br />

se sent attirée plus par Billie Holiday et Ella Fitzgerald, par Janis Joplin et Joni Mitchell, que par Amália<br />

Rodrigues. A l’âge de 18 ans, donc, lorsque son grand-père lui offre Rara e Inédita [‘Enregistrements rares et<br />

inédits’] – c’est une œuvre majeure (et méconnue) de la plus grande diva de la musique fado – elle n’a pas<br />

encore la moindre idée que ce cadeau changera sa vie.<br />

A vrai dire, il se trouve que, plusieurs mois avant de monter sur scène pour la première fois (Amsterdam, Zaal<br />

100), <strong>Cristina</strong> ne s’est jamais prise pour une chanteuse amateur, ni même une amatrice occasionnelle, comme<br />

c’est souvent le cas avec de nombreuses chanteuses qui se tournent vers le fado, que ce soit pour s’occuper ou<br />

pour libérer leurs émotions. Si le fado occupe une place dans sa vie d’adolescente, ce fado n’existe chez elle<br />

qu’au sens étymologique propre – comme fatum, destin – puisque le sort a voulu que <strong>Cristina</strong> possède (avec<br />

grâce) une grande sensibilité aux mots. Jusqu’en 1996, en fait – elle a 24 ans à l’époque – ses seules<br />

performances en tant que ‘chanteuse’ se limitent aux deux ou trois prestations fortuites qu’elle donne malgré sa<br />

timidité.<br />

Jeune, elle veut pratiquer un autre ‘art’, le journalisme. C’est peut-être pour cela que les mots (vocables<br />

chargés *** , dit-elle) ont toujours reçu des attentions particulières, dans ses disques comme dans tous ses<br />

projets actuels, et même dans tout ce qu’elle fait. <strong>Cristina</strong> chante des poètes, non seulement les meilleurs <strong>du</strong><br />

Portugal (Camões, Pessoa, David Mourão-Ferreira, José Afonso…) mais aussi ceux de pays très différents (Paul<br />

Éluard, Léo Ferré, Alfonsina Storni, Slauerhoff) et, à sa façon, elle transforme le fado pour qu’il représente<br />

l’héritage poétique et littéraire <strong>du</strong> Portugal. Plus d’une décennie après ce premier concert au Centre Culturel<br />

Portugais d’Amsterdam – sur une scène qui a vu José Afonso, Carlos Paredes, Sérgio Godinho et bien d’autres<br />

avant elle – ses pairs reconnaissent la puissance et le cœur de <strong>Cristina</strong>: elle accorde tant d’importance à la<br />

poésie comme symbole de l’humanité de son art. Certes, la poésie caractérise son œuvre, alignée sur une<br />

sollicitude encore plus grande: la clarté d’expression et les exigences de la diction. Quand <strong>Cristina</strong> chante un<br />

poème, avec toute sa sensualité cristalline, sa voix semble donner forme à son âme.<br />

Avec le fado, des aspects tragiques de la vie sont mis en évidence; en l’écoutant, on s’attend à rencontrer ces<br />

souffrances, désirs et impuissances face au destin. Cette (ancienne) tradition a créé des ‘formules’ pour<br />

exprimer de tels sentiments, mais leur galvaudage a fini par diminuer la puissance de cette riche forme<br />

musicale, en la vidant de son émotion et en l’éloignant <strong>du</strong> texte. <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, cependant, a pris un autre<br />

chemin, avec indivi<strong>du</strong>alité, singularité, et même une joie extatique, comme dans la chanson la plus


emblématique de sa carrière, “Sete Pedaços de Vento” (“Sept Fragments <strong>du</strong> Vent”), extraite d’Ulisses<br />

(“Ulysse”). En prenant ce chemin, <strong>Cristina</strong> a parfois fait trembler les piliers <strong>du</strong> soi-disant fado traditionnel. Mais<br />

le voyage musical de <strong>Cristina</strong> reste une infusion de sensualité qui témoigne de sa lassitude à l’égard <strong>du</strong> passé.<br />

Sans chercher la création d’une rupture naïve avec la tradition, elle creuse plutôt le meilleur de celle-ci, comme<br />

en témoignent les chansons classiques de sa discographie. Par son originalité, <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> redonne vie à<br />

cette tradition, et dans tous ses enregistrements elle crée à l’intérieur <strong>du</strong> fado des rapports fructueux entre les<br />

textes et la musicalité inhérente au genre.<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> crée toute l’émotion que ce style musical nous propose dans ses rapports intimes entre voix,<br />

poésie et musique. Avec d’autres jeunes musiciens ayant trouvé – depuis le milieu des années 90 – leur propre<br />

expression dans le fado (contribuant ainsi à revigorer étonnamment cette forme originaire de Lisbonne), <strong>Branco</strong><br />

a commencé à définir son propre voyage en le prenant par la main, et il est devenu un voyage où le respect de<br />

la tradition accompagne le désir d’innovation. Même si rien dans son enfance ne laisse présager un tel destin, il<br />

est évident aujourd’hui qu’elle a créé pour le fado un style sans précédent qui est peut-être unique.<br />

Tiago Salazar, le 5 octobre 2008<br />

*<br />

note <strong>du</strong> tra<strong>du</strong>cteur: le mot fado signifie aussi bien la complainte portugaise traditionnelle que le sort ou le destin.<br />

**<br />

note de l’auteur: des types de fado spécifiques, littéralement mineur, maure et majeur.<br />

***<br />

note <strong>du</strong> tra<strong>du</strong>cteur: la référence est un texte très connu (et difficile à déchiffrer) <strong>du</strong> chanteur-auteur-compositeur<br />

portugais José Afonso.


Résumé de carrière<br />

“<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, Live in Holland” est un disque (autopro<strong>du</strong>it) des chansons interprétées lors des deux concerts<br />

donnés le 25 avril 1996. Les mille exemplaires distribués sont immédiatement épuisés. Neuf tirages successifs<br />

sont publiés avec des ventes qui dépassent les 5’000 exemplaires.<br />

“Murmúrios” (“Chuchotements”) est publié par l’éditeur phonographique néerlandais Music & Words. Ses 14<br />

titres composent une palette avec des fados traditionnels (ex. “Abandono” [“Délaissement”], immortalisé par<br />

Amália Rodrigues sur des paroles de David Mourão-Ferreira); des œuvres contemporaines (ex. “As certezas do<br />

meu mais brilhante amor” [“Certitudes de mon plus brillant Amour”] de Sérgio Godinho); et la mise en musique<br />

par José Afonso d’un poème de Luís Vaz de Camões intitulé “Pombas brancas” [“Colombes Blanches”].<br />

En 1999 <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> reçoit le Prix Choc <strong>du</strong> magazine français Le Monde de la Musique en tant que ‘Meilleur<br />

Album’ de la catégorie ‘Musique <strong>du</strong> Monde’.<br />

“Post-Scriptum”, titre extrait d’un poème de Maria Teresa Horta, est publié en février 2000. En France, Le<br />

Monde de la Musique décerne à <strong>Cristina</strong> un nouveau Prix Choc qui récompense cette fois un ‘Album <strong>du</strong> Mois’<br />

(mars 2000). L’album “<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> Canta Slauerhoff” [“<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> Chante Slauerhoff”] est publié aux<br />

Pays-Bas. Avec des textes <strong>du</strong> poète néerlandais J.J. Slauerhoff (1925-1976), cet album est son deuxième de<br />

l’année 2000. Les chansons sont des musiques de Custódio Castelo sur des textes adaptés en portugais par<br />

Mila Vidal Paletti. Bien que <strong>Cristina</strong> n’ait jamais vécu en Hollande, l’album est conçu comme un témoignage de<br />

sa reconnaissance au pays où elle connait son premier succès commercial. Cette même année, <strong>Cristina</strong> donne<br />

plus de 130 concerts partout dans le monde.<br />

2001 est marqué par la sortie française de son premier album pour Universal Music Classics, “Corpo<br />

Iluminado” [“Corps Illuminé”].<br />

En 2002, son album sur des textes de J.J. Slauerhoff est réédité sous le nouveau titre “O Descobridor”<br />

[“L’Explorateur”].<br />

Le 23 mars 2003, Universal Music France publie le sixième album de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, “Sensus”, avec des<br />

musiques de Custódio Castelo pour accompagner des textes de nombreux poètes reconnus dont David Mourão-<br />

Ferreira, Vinícius de Moraes, Chico Buarque, Eugénio de Andrade, Camões et… Shakespeare.<br />

“Ulisses” [“Ulysse”] est son album suivant, publié en 2005, et en 2006 <strong>Cristina</strong> publie son album “Live”, un<br />

hommage à la chanteuse Amália Rodrigues.<br />

En 2007, <strong>Cristina</strong> s’aventure au-delà des frontières <strong>du</strong> fado avec une exploration des œuvres <strong>du</strong> chanteurauteur-compositeur<br />

José Afonso.<br />

<strong>Cristina</strong> revient au fado en 2009 avec un disque dont le fil con<strong>du</strong>cteur est le temps: “Kronos” réunit des titres<br />

originaux composés par une douzaine de musiciens de styles différents.<br />

En 2010 le peintre Júlio Pomar s’inspire <strong>du</strong> visage de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> en créant un timbre et une sérigraphie<br />

pour fêter le centenaire de la République Portugaise. Au mois de juin, en la compagnie de Carlos Bica et João<br />

Paulo Esteves da Silva, <strong>Cristina</strong> relève un nouveau défi quand elle est invitée à présenter un récital lors <strong>du</strong><br />

Schumannfest (Düsseldorf, Allemagne). Le concert est un tel succès que <strong>Cristina</strong> présente son spectacle une<br />

deuxième fois au Portugal (au CCB de Lisbonne et à l’Institut Goethe de Porto).<br />

En janvier 2011 <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> rejoint la tournée annuelle de l’Amsterdam Sinfonietta pour six concerts. Lors<br />

d’une précédente édition de cette même tournée (janvier 2006), <strong>Cristina</strong> avait donné des concerts inoubliables;


c’est donc la deuxième fois que l’Amsterdam Sinfonietta lui lance son invitation. Parmi ses illustres<br />

prédécesseurs: des artistes de renom tels que Bobby McFerrin et Chick Corea.<br />

Au mois d’avril 2011 <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> ouvrira une autre boîte de Pandore avec la sortie de son nouvel album<br />

“Fado Tango”, enregistré à partir de versets des poètes Manuela de Freitas, António Lobo Antunes, Vasco Graça<br />

Moura, Carlos Tê ou encore Miguel Farias. Les musiques seront de Mário Laginha, João Paulo Esteves da Silva<br />

et Pedro Moreira. L’album contiendra également des chansons signées Jacques Brel, Carlos Gardel et Isolina<br />

Carrillo… avec, toujours, l’écrin vocal doux et profond de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>. Il y aura de nouveaux sons, mais le<br />

fado y sera toujours présent.<br />

Discographie<br />

1. <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> in Holland (CD, Author Ed., 1997)<br />

2. Murmúrios (CD, Music & Words, 1998)<br />

3. Post-Scriptum (CD, L’Empreinte digitale/Harmonia Mundi, 1999)<br />

– réédité en 2000 avec un nouveau thème<br />

4. <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> sings Slauerhoff (CD, 2000)<br />

5. Corpo Iluminado (CD, Universal, 2001)<br />

6. Descobridor (CD, Universal, 2002) – réédition <strong>du</strong> CD Slauerhoff<br />

7. Sensus (CD, Universal, 2003)<br />

8. Ulisses (CD, Universal, 2005)<br />

9. Live (CD, Universal, 2006)<br />

10. Abril (CD, Universal, 2007)<br />

11. Kronos (CD, Universal, 2009)<br />

12. Fado/Tango (CD, Universal, 2011) – sortie internationale en avril 2011


<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> et le fado<br />

Souffrance, mélancolie, nostalgie, impuissance face au destin: voici quelques-uns des sentiments<br />

exprimés dans les formules rituelles <strong>du</strong> fado traditionnel. C’est une tout autre voie, un tout autre<br />

univers que nous fait découvrir <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, figure majeure <strong>du</strong> fado d’aujourd’hui.<br />

Sans rompre avec la tradition, mais plutôt en cherchant à en tirer le meilleur, <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> donne à ce genre<br />

musical un souffle nouveau.<br />

Musicalement tout d’abord: <strong>Branco</strong> teinte son fado de jazz, de pop, intro<strong>du</strong>it des instruments traditionnellement<br />

absents, prend des libertés avec la structure habituelle et quelque peu rigide des compositions. Au niveau de<br />

l’écriture, elle écarte le thème <strong>du</strong> fatalisme, leitmotiv <strong>du</strong> fado traditionnel, mais auquel elle ne croit pas: «Le<br />

destin, nous le faisons, ce n’est pas une chose qui arrive malgré nous. Je ne crois pas en cette nostalgie» (in<br />

Mondomix, mars 2003).<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> se libère par ailleurs <strong>du</strong> poids de l’Histoire, et notamment <strong>du</strong> poids de la dictature de Salazar,<br />

qui transforme dans les années 30 le fado en «objet» politique. Il devient en effet à cette époque le chant <strong>du</strong><br />

conformisme, servant le régime en place. Certains fadistes en sont, parfois malgré eux, les étendards: parmi<br />

eux, la célèbre Amália Rodrigues, connue pour avoir fait découvrir le fado au monde entier. Il devient pour<br />

d’autres un moyen de s’élever contre la dictature portugaise. C’est le cas des fadistes de l’université de<br />

Coimbra, dont José «Zeca» Afonso, le plus populaire, est devenu le symbole de la révolution des oeillets, qui<br />

signe en 1974 la fin de la dictature salazariste.<br />

En réunissant début 2008 les répertoires d’Amália Rodrigues et de José Afonso, «deux personnages portugais<br />

très populaires, qui aimaient la transparence et la vérité des mots», <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> s’inscrit dans «une logique<br />

de réconciliation, qui est l’essence même de notre génération. Elle n’a pas été opprimée. Notre jeunesse s’est<br />

située hors de toute considération politique» (in Le Monde, 17 janvier 2008).<br />

<strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> s’affranchit donc de certains éléments historiques ayant contribué à ternir l’image <strong>du</strong> fado, à en<br />

amoindrir la richesse et à en donner <strong>du</strong>rant longtemps une image sclérosée, archaïque et conservatrice. Elle ne<br />

renie cependant pas l’idée de passé, mais sans pour autant sombrer dans la nostalgie, cet autre thème<br />

récurrent <strong>du</strong> fado traditionnel.<br />

Ainsi, et comme les fadistes de Coimbra dans les années 50 qui chantaient les textes des poètes de leur<br />

époque en signe de résistance à la dictature de Salazar, <strong>Branco</strong> interprétera lors de son concert au Théâtre<br />

Forum Meyrin les poèmes de douze auteurs portugais contemporains. Douze poètes rassemblés autour d’un<br />

thème commun, le temps, en référence à son dernier album, Kronos.<br />

Ce nouveau projet conserve la formation musicale traditionnelle <strong>du</strong> fado (chant, guitare portugaise, guitare et<br />

guitare basse) en y ajoutant un piano et en l’associant à des poèmes contemporains. Pour <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong>, la<br />

finalité de ce projet est de «mélanger le passé avec le présent dans le but de construire le futur».<br />

Camille Dubois<br />

Extrait <strong>du</strong> Si n°4, mars-avril-mai 2009


Revue de presse<br />

«(...) <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> a ce pouvoir rare de convaincre par ses seules mo<strong>du</strong>lations, par l’expressivité qu’elle<br />

donne aux mots, qu’on les comprenne, si l’on est lusophone, ou pas. Comme il importe peu que l’on soit<br />

anglophone pour frémir lorsque Billie Holiday entonne Strange Fruit, cette chanson de mort, de terreur, qui vous<br />

attrape sur un air de ballade, une presque romance. Les timbres de voix de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> et de Billie Holiday<br />

ont peu à voir. Celle de la belle lisboète est un effleurement, une caresse, une lueur vive, celle de Billie Holiday<br />

était sombre, dans une intensité per<strong>du</strong>es. Les deux sont uniques (...).»<br />

Sylvain Siclier, Le Monde, janvier 2008<br />

«Sans chercher la rupture naive avec la tradition, cherchant plutot ce qu’elle a de meilleur (il suffit d’entendre<br />

quelques ‘classiques’ chantés par elle) <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> revitalise cette tradition par l’authenticité de son<br />

interprétation. La voix et la sensibilité de <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> cherchent le difficile mariage entre les textes et la<br />

musicalité <strong>du</strong> fado, essayant de trouver un chemin expressif qui rende la musique et les mots inséparables<br />

dans les sentiments. <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> trace ce chemin a travers une intense fragilité avec laquelle elle dramatise<br />

ses interpretations. Fragilité <strong>du</strong> timbre aigu et clair, mais aussi de la parole intimiste, à l’emphase élégante, au<br />

rythme lent qui prolonge les syllabes sans cependant perdre la clarté de la diction. Dans sa voix nous pouvons<br />

sentir se mélanger le bruissement des feuilles, le souffle court, la nostalgie, les nuages lents et les<br />

crépuscules... le fado cest cela...»<br />

Le Monde de la musique, novembre 1999<br />

«Une nouvelle voix pour le fado <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> est jeune! Elle n’a pas trente ans. Elle est belle. Elle est sombre<br />

comme un ciel d’orage. Son fado s’enracine dans la tradition la plus authentique et, au-delà des stéréotypes,<br />

puise les ferments d’une nouvelle force d’expression. <strong>Cristina</strong> <strong>Branco</strong> cultive et prolonge ainsi la tradition.<br />

Comme la célébration d’un mystère, s’accomplit le cycle des nostalgies et des destins contrariés. Vêtue de<br />

pudeur, elle récuse le paraître et lui préfère l’être. Son chant, d’un style pur et dépouillé, se nourrit d’une<br />

profonde intériorité. Son vibrato émeut les coeurs. Elle exprime avec force la douleur qui sied au genre. Sans<br />

s’interdire d’autres chemins, elle ose «chanter ce que seule Amalia pouvait chanter…Elle y réussit, avec une<br />

grâce unique, légère et aérienne» . Ainsi Véronique Mortaigne célébrait-elle, dans Le Monde, ce nouveau talent<br />

lors de ses premières apparitions à la Maisons des cultures <strong>du</strong> Monde. Quand <strong>Cristina</strong> branco chante, elle est<br />

bouleversée. Le spectateur aussi. À découvrir!»<br />

Le Monde de la musique, mai 2000

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