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Journal du Barreau - Volume 45, numéro 7 - Juillet 2013

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<strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong><br />

Vol. <strong>45</strong> n o 7<br />

barreau.qc.ca/journal<br />

Poste-publication canadienne : 40013642<br />

Congrès <strong>2013</strong><br />

Être au cœur de la solution<br />

Philippe Samson<br />

Chaque année, plus de mille avocats en quête d’ateliers de formation se donnent rendez-vous pour parfaire<br />

leurs connaissances professionnelles. Cette année, pour la 58 e édition <strong>du</strong> Congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> qui s’est tenue<br />

au Palais des congrès de Montréal les 30, 31 mai et 1 er juin derniers, c’est sous un thème axé sur les solutions,<br />

la formation, le réseautage d’affaires et le leadership qu’ils se sont rassemblés.<br />

La justice en pleine effervescence<br />

Les congrès <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> sont toujours l’occasion de partager<br />

des opinions et des préoccupations liées à de grands<br />

thèmes rassembleurs tels que l’administration de la justice<br />

et son accessibilité. C’est dans cet esprit que le ministre<br />

de la Justice, M e Bertrand Saint-Arnaud, a pris la parole<br />

au début de la cérémonie d’ouverture <strong>du</strong> Congrès pour<br />

renseigner les congressistes sur les réalisations de son<br />

ministère depuis son entrée en fonction à l’automne dernier.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Après avoir salué le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Nicolas Plourde, et la juge en chef de la Cour <strong>du</strong><br />

Québec, Élizabeth Corte, pour leurs contributions aussi<br />

multiples qu’utiles en matière d’accessibilité à la justice, le<br />

ministre Saint-Arnaud a procédé à un bilan exhaustif de ce<br />

qui se fait actuellement en matière de justice au Québec.<br />

Les congressistes ont ainsi pu réaliser que le développement<br />

<strong>du</strong> droit et de la justice est en pleine effervescence au<br />

Québec, et ce, au profit des citoyens. L’augmentation<br />

<strong>du</strong> montant des indemnités offertes aux victimes<br />

d’actes criminels et la hausse <strong>du</strong> seuil d’admissibilité<br />

à l’aide juridique gratuite en sont deux exemples. Le<br />

dépôt <strong>du</strong> projet de loi 28 instituant le nouveau Code de<br />

procé<strong>du</strong>re civile est aussi une démonstration de la volonté<br />

des acteurs <strong>du</strong> milieu juridique de rapprocher et de<br />

simplifier la justice des citoyens.<br />

Le ministre de la Justice, M e Bertrand Saint-Arnaud<br />

Le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde<br />

Suite page 8<br />

Table des<br />

matières<br />

PARMI NOUS 4 Le <strong>Barreau</strong> vu par le directeur général 7 Droit de regard 10<br />

CAUSE PHARE 12 Les contes de la Fée déonto 17 VIE ASSOCIATIVE 20<br />

PROJETS DE LOI ET COMITÉS 26 JURICARRIÈRE 39 TAUX D’INTÉRÊT 41 PETITES ANNONCES 42<br />

Suivez le <strong>Barreau</strong><br />

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Congrès<br />

annuel <strong>2013</strong>


PAGE 2 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

SEREZ-VOUS<br />

LE PROCHAIN<br />

ATTENTION ! LES AVOCATS<br />

SONT DES PRISES DE CHOIX<br />

POUR LES FRAUDEURS<br />

NE MORDEZ PAS<br />

À L’HAMEÇON !<br />

MÉFIEZ-VOUS LORSQU’UN CLIENT VOUS DEMANDE<br />

DE TRANSFÉRER DES FONDS RAPIDEMENT.<br />

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LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 3<br />

Plénière<br />

Solutionner autrement<br />

Julie Perreault<br />

L’une des premières activités de la journée <strong>du</strong> jeudi, la plénière Les avocats : créateurs de solutions ?, reprenait l’esprit même de<br />

la signature <strong>du</strong> Congrès de cette année. Les conférenciers et les panélistes invités ont entretenu l’assistance sur la créativité et<br />

l’importance de celle-ci dans le cadre professionnel. Le coup d’envoi de cette plénière a été donné par M e Mathieu Piché-Messier,<br />

président <strong>du</strong> CAIJ, le partenaire présentateur.<br />

L’éminent scientifique Albert Einstein disait : « L’imagination est plus importante que la<br />

connaissance. » Au cours de sa vie, ce dernier a souligné à maintes reprises le bénéfice<br />

et la nécessité de la créativité dans l’avancement de la science. C’est dans cette même<br />

lignée que M e Pierre-Claude Lafond, professeur et chercheur, a entamé la première<br />

partie de la plénière. Son atelier avait pour but d’expliquer l’importance de la créativité,<br />

mais également de présenter des techniques et des exercices permettant à l’assistance<br />

de se reconnecter avec son potentiel créateur.<br />

les réponses de quelques membres de l’assistance parmi lesquelles on retrouvait<br />

l’échange de 30 heures de formation continue par 30 heures de services pro bono,<br />

l’implantation d’une assurance juridique, etc.<br />

Puis, en deuxième partie de plénière, la femme d’affaires Danièle Henkel, connue pour<br />

sa participation à l’émission Dans l’œil <strong>du</strong> dragon, a animé une table ronde abordant<br />

l’influence de la créativité appliquée aux milieux professionnels des panélistes invités,<br />

les conditions pour favoriser la créativité au travail et les moyens de conceptualiser des<br />

solutions imaginatives.<br />

Se permettre d’être créatif<br />

Entamant sa présentation avec quelques florilèges de personnalités historiques<br />

encensant l’imagination comme moteur de progrès, M e Lafond a expliqué, de manière<br />

générale, ce qu’était la créativité : « La créativité, c’est une capacité de penser autrement,<br />

une manière de sortir des schèmes connus, de faire appel à sa pensée divergente.<br />

Être créatif, c’est avant tout un état, une disponibilité d’esprit. » Ainsi, n’ayant pas<br />

meilleur enseignement que la pratique, M e Lafond a invité l’assistance à participer à un<br />

premier exercice de remue-méninges ayant pour thème l’accès à la justice. Durant une<br />

dizaine de minutes, les participants se sont regroupés en équipe de cinq à six afin de<br />

se laisser aller à une séance d’idéation sans censure. Après quoi, le formateur a recueilli<br />

M e Pierre-Claude Lafond<br />

Suite page 9<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Médiation en civil, commercial et travail<br />

Le séminaire dont la réputation n'est plus à faire<br />

5 jours, 30 heures<br />

23, 24,25,30 septembre et 1 er octobre <strong>2013</strong>: Montréal<br />

Intro<strong>du</strong>ction à la médiation et médiation<br />

aux petites créances: à déterminer<br />

30<br />

17


PAGE 4 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Parmi nous<br />

Message important<br />

La chronique Parmi nous a remplacé son courriel par l’adresse suivante : parminous@barreau.qc.ca. Vous devez<br />

donc utiliser cette adresse dès maintenant pour transmettre vos textes et photos à Sophy Lambert-Racine qui se fera<br />

un plaisir de répondre à vos demandes.<br />

Le cabinet boutique BAA Avocats d’Affaires annonce<br />

l’arrivée de M e Philippe Archambault au sein de son<br />

équipe. Les domaines de pratique de M e Archambault<br />

comprennent notamment les fusions et acquisitions,<br />

le financement de sociétés privées et publiques ainsi que<br />

les partenariats commerciaux et la relève d’entreprise.<br />

La section de Montréal <strong>du</strong> Project Management Institute<br />

(PMI) annonce la nomination M e Louise Fournier au poste<br />

de directrice générale de l’organisation. M e Fournier est<br />

diplômée de HEC Montréal, de l’Université de Montréal, et<br />

elle est membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec.<br />

Nominations à la Cour<br />

Benoit Sabourin<br />

Benoit Sabourin a été nommé juge<br />

à la Cour <strong>du</strong> Québec, à la Chambre<br />

civile de Laval.<br />

M e Marc B. Duquette<br />

M e Marc B. Duquette, anciennement<br />

chez Ogilvy Renault à Montréal<br />

et White & Case à New York, quitte<br />

ses fonctions d’avocat général<br />

d’un groupe international de<br />

communications pour fonder Bailey<br />

Duquette P.C., un cabinet d’affaires<br />

basé à New York.<br />

M es Claudia P. Prémont et Stéphane Lavoie <strong>du</strong> cabinet<br />

Brodeur Prémont Lavoie avocats inc. sont maintenant<br />

médiateurs accrédités. De plus, M e Maude Hurtubise s’est<br />

jointe à l’équipe après y avoir complété son stage.<br />

Francine Gendron<br />

Bruno Leclerc<br />

Francine Gendron a été nommée juge<br />

à la Cour <strong>du</strong> Québec, à la Chambre de<br />

la jeunesse de Longueuil.<br />

Bruno Leclerc a été nommé juge à<br />

la Cour <strong>du</strong> Québec, à la Chambre<br />

criminelle et pénale et à la Chambre<br />

de la jeunesse de Joliette.<br />

M e Marie-Christine Gagnon<br />

Le Centre communautaire juridique<br />

de Québec annonce que M e Marie-<br />

Christine Gagnon a été choisie<br />

pour remplacer M e Jean-Philippe<br />

Ouellet au bureau d’aide juridique<br />

de Charlesbourg. La pratique de<br />

M e Gagnon s’oriente vers le droit civil<br />

général et le droit matrimonial, avec une<br />

prédominance en droit administratif.<br />

M e Sarah Ismert<br />

ROBIC, s.e.n.c.r.l. annonce l’arrivée<br />

de M e Sarah Ismert dans son équipe.<br />

M e Ismert est membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

Québec depuis 2011. Elle a obtenu<br />

un baccalauréat en droit civil de<br />

l’Université de Montréal en 2010. Elle<br />

fait partie de l’équipe de marques de<br />

commerce <strong>du</strong> cabinet.<br />

Sonia Rouleau<br />

Sonia Rouleau a été nommée juge à la<br />

Cour <strong>du</strong> Québec, à la Chambre de la<br />

jeunesse de la Ville de Saguenay.<br />

Pour nous joindre<br />

M e Judy Kremer<br />

Recrutement Life After Law annonce<br />

l’arrivée de M e Judy Kremer à<br />

leur bureau de Montréal à titre de<br />

directrice nationale. M e Kremer<br />

a auparavant occupé le poste de<br />

conseillère principale auprès d’une<br />

firme montréalaise de recrutement<br />

et avait pratiqué le droit chez Fasken<br />

Martineau.<br />

M e Stéphane Jean a été nommé coordinateur des<br />

opérations d’appui à la justice, pour les Nations Unies<br />

à New York. Il œuvrera au Bureau de l’état de droit et<br />

des institutions chargées de la sécurité, <strong>du</strong> département<br />

des opérations de maintien de la paix. À ce titre,<br />

M e Jean dirige une équipe chargée d’appuyer plus<br />

de 300 spécialistes des affaires judiciaires, déployés<br />

au sein de 15 missions des Nations Unies, notamment<br />

en Afghanistan, en Haïti, au Libéria, en Libye, au Mali,<br />

au Darfour (Soudan) et en République Démocratique<br />

<strong>du</strong> Congo.<br />

Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités ?<br />

Que vous soyez avocat ou juge, faites-nous parvenir un<br />

court texte (environ 180 caractères, espaces compris, en<br />

format Word) ainsi qu’une photo, si désiré (format JPG<br />

et résolution de 300 dpi), à parminous@barreau.qc.ca.<br />

Vous devez inscrire « PARMI NOUS » dans l’objet <strong>du</strong><br />

courriel. Note : Le <strong>Journal</strong> se réserve le droit d’adapter<br />

les textes reçus en fonction de ses normes éditoriales et<br />

rédactionnelles.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 5


PAGE 6 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Salon des exposants et rendez-vous techno<br />

Comme à chaque année, le Salon des exposants est le lieu de rendez-vous par excellence<br />

des congressistes. Que ce soit pour visiter les nombreux kiosques, se restaurer ou simplement<br />

prendre une pause entre deux formations, le Salon des exposants demeure très populaire.<br />

Cette année, les congressistes ont également eu l’occasion de se rencontrer au Salon<br />

des exposants lors des rendez-vous techno Henri A. Lafortune pour échanger avec des<br />

utilisateurs sur les plus récentes technologies ! En effet, cinq rencontres étaient prévues<br />

au programme, dont une intitulée S’approprier notre environnement technologique et<br />

animée par le bâtonnier Louis Masson Ad. E.<br />

C’est également au Salon des exposants que se s’est déroulé le cocktail de bienvenue<br />

<strong>du</strong> jeudi et celui <strong>du</strong> vendredi où les congressistes ont notamment eu l’occasion de<br />

réseauter avec les membres de l’American Bar Association (ABA) et les membres de<br />

l’Union internationale des avocats (UIA). C’est aussi à cette occasion qu’a été décerné<br />

la Toge d’or, remise chaque année au kiosque qui a récolté le plus de votes des<br />

congressistes selon des critères comme l’accueil, l’intérêt pour les pro<strong>du</strong>its et services,<br />

les outils pratiques pour la profession, etc.<br />

L’entreprise qui a reçu la Toge d’or cette année est la SOQUIJ.<br />

Le bâtonnier Masson se prépare à présenter une des cinq rencontres qui ont eu lieu lors<br />

des rendez-vous techno<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Le Salon des exposants est toujours très populaire<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

C’est la SOQUIJ qui a remporté la Toge d’or<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 7<br />

M e Claude Provencher<br />

Le <strong>Barreau</strong> vu par le directeur général<br />

Passation des pouvoirs<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Ce <strong>numéro</strong> <strong>du</strong> <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> marque la transition entre deux bâtonniers.<br />

Imputabilité de l’Ordre<br />

Je tiens à remercier le bâtonnier sortant,<br />

M e Nicolas Plourde, de son soutien indéfectible<br />

et assurer la bâtonnière élue <strong>du</strong><br />

Québec, M e Johanne Brodeur, Ad. E.,<br />

de mon entière collaboration et de celle<br />

de toute mon équipe. Pour voir ou revoir<br />

la cérémonie de la passation des pouvoirs<br />

et entendre le discours d’entrée en fonction<br />

de la bâtonnière, je vous invite à cliquer<br />

sur ce lien : www.barreau.qc.ca/fr/videos/<br />

congres/<strong>2013</strong>/discours2/index.html<br />

Congrès <strong>2013</strong><br />

Le Congrès <strong>2013</strong> auquel est dédiée ce<br />

<strong>numéro</strong> <strong>du</strong> <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> a connu un<br />

succès avec quelque 1 100 participants.<br />

L’heure est maintenant au post-mortem et<br />

à la préparation de la prochaine édition qui<br />

aura lieu à Mont-Tremblant, <strong>du</strong> 5 au 7 juin<br />

2014. Un sondage sera acheminé aux participants<br />

d’ici la mi-juillet pour recueillir leurs<br />

commentaires.<br />

Si vous souhaitez soumettre une activité de<br />

formation pour le congrès 2014, merci de le<br />

faire avant le 8 novembre prochain en utilisant<br />

ce formulaire : www.barreau.qc.ca/fr/<br />

avocats/formation-continue/congressugges<br />

tion/index.html<br />

Lors de l’assemblée générale annuelle qui<br />

s’est tenue le samedi 1 er juin dernier, le<br />

<strong>Barreau</strong> a mis en ligne son rapport annuel<br />

2012-<strong>2013</strong> et ses états financiers complets.<br />

Ainsi, le <strong>Barreau</strong> rend compte au public<br />

et aux membres tant de ses activités de<br />

protection <strong>du</strong> public que de ses activités de<br />

soutien et de développement de la profession.<br />

Ce rapport contient plusieurs statistiques<br />

d’intérêt : nombre de demandes<br />

d’enquête, processus de révision, décisions,<br />

nombre de poursuites pour exercice<br />

illégal, etc.<br />

Pour prendre connaissance de l’immense<br />

travail accompli annuellement au sein de<br />

l’Ordre : www.barreau.qc.ca/fr/publica<br />

tions/administratives/rapports-annuels/ind<br />

ex.html<br />

Premier Conseil général <strong>du</strong> nouvel<br />

exercice à la Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

La première séance <strong>du</strong> Conseil général<br />

présidée par la bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Johanne Brodeur, Ad. E., s’est tenue<br />

les 15 et 16 juin derniers à la Maison <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec. Au cours de ces deux<br />

journées de travail, les membres <strong>du</strong> Conseil<br />

général ont, entre autres, échangé avec les<br />

juges en chef sur les défis de l’année, et ont<br />

travaillé en atelier sur les services offerts<br />

aux membres, les communications avec les<br />

membres et les moyens de se rapprocher<br />

d’eux. Les résultats de ces travaux viendront<br />

nourrir le plan d’action et le plan<br />

stratégique de l’Ordre, lesquels sont en<br />

préparation pour la période 2014-2018.<br />

Mais déjà, suite à ce Conseil général, je<br />

peux vous assurer que nous vous avons<br />

enten<strong>du</strong>s : vous souhaitez mieux connaîre<br />

ce que le <strong>Barreau</strong> fait pour vous. Dès le<br />

mois de septembre, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

sera davantage présent lors <strong>du</strong> Congrès<br />

de l’Association des avocats et avocates<br />

de province qui aura lieu à Trois-Rivières<br />

de même que dans les rentrées judiciaires<br />

partout dans la province et aux assemblées<br />

générales de sections.<br />

Une vitrine pour votre expertise : la<br />

Revue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Le Comité de la Revue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est à<br />

l’œuvre et vous invite à soumettre vos<br />

textes. Ceux-ci peuvent porter sur des<br />

sujets d’intérêt général pour la communauté<br />

juridique ou sur des sujets spécialisés. Vous<br />

avez jusqu’au 25 octobre pour soumettre<br />

vos textes. La Revue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> représente<br />

une belle vitrine pour votre expertise tout<br />

en contribuant au partage des connaissances<br />

au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>. www.barreau.<br />

qc.ca/fr/publications/revue<br />

Nouveau pro<strong>du</strong>it améliorant l’accès<br />

à la justice : la boussole juridique<br />

Le 18 juin dernier, Pro Bono Québec, un<br />

organisme affilié au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, a<br />

procédé au lancement d’un outil qui répertorie<br />

les ressources juridiques gratuites<br />

ou à faible coût disponibles au Québec.<br />

La bâtonnière <strong>du</strong> Québec y représentait<br />

l’Ordre avec grande fierté puisqu’il s’agit<br />

d’un outil de recherche qui regroupe des<br />

ressources communautaires, gouvernementales<br />

et institutionnelles fort utiles pour les<br />

citoyens. votreboussolejuridique.ca<br />

L’été commence de même que la période<br />

des vacances. Je vous souhaite à tous et à<br />

toutes de très bonnes vacances !<br />

Le directeur général,<br />

M e Claude Provencher<br />

Information@barreau.qc.ca<br />

bloguedg.barreau.qc.ca<br />

Les logiciels essentiels<br />

à la gestion des dossiers<br />

et de la pratique.<br />

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PAGE 8 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Congrès <strong>2013</strong><br />

Être au cœur de la solution<br />

Suite de la page 1<br />

Par ailleurs, qu’il s’agisse de la plus-value accordée aux modes de règlement des<br />

différends, de la hausse à 15 000 $ des créances pouvant être présentées devant la Cour<br />

des petites créances ou de l’allégement substantiel de certaines démarches civiles,<br />

particulièrement en droit familial, le travail de modernisation de l’appareil judiciaire en<br />

cours depuis plusieurs années est sur le point de se concrétiser, a soutenu le ministre<br />

Saint-Arnaud. « Toutefois, sa réussite est intrinsèquement liée à un changement de<br />

culture, lequel touche tous les acteurs <strong>du</strong> système judiciaire. Je suis persuadé que<br />

le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec et ses membres s’y appliqueront avec la meilleure volonté »,<br />

a-t-il indiqué.<br />

à promouvoir une justice de qualité qui soit accessible pour tous », a souligné<br />

M e Pageau. De plus, la contribution significative de M e Lafond en matière d’accès à la<br />

justice, en droit de la consommation et en droit des biens a donné lieu à de multiples<br />

publications sans compter son apport dans le développement des modes appropriés de<br />

résolution de conflits et dans le domaine des recours collectifs. Sa réputation traverse<br />

les frontières et son rayonnement est international.<br />

« … unis dans une même direction, nous sommes écoutés et<br />

efficaces, et c’est ce qui fait notre force. »<br />

Le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde<br />

L’apport des avocats dans ces changements<br />

Par la suite, le bâtonnier Plourde a pris la parole en prenant soin de rappeler le rôle<br />

important que le <strong>Barreau</strong> et ses membres peuvent jouer dans la recherche de solutions<br />

afin de redonner aux citoyens la confiance envers la justice. « Nous avons besoin plus<br />

que jamais de trouver des solutions pour contrer le désengagement et le cynisme<br />

envers les institutions, des solutions pour contrer la corruption et la collusion, et des<br />

solutions pour donner aux citoyens l’accès aux services juridiques qu’ils sont en droit de<br />

recevoir. Je suis heureux de constater que vous êtes au rendez-vous, car unis dans une<br />

même direction, nous sommes écoutés et efficaces, et c’est ce qui fait notre force. »<br />

M e Pascale Pageau, présidente <strong>du</strong> Congrès <strong>2013</strong><br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

M e Claude Provencher, directeur général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Le troisième prix Mérite a été remis à M e Pascal Paradis, « un avocat dont la passion<br />

rejoint la mienne en matière de rayonnement de la règle de droit sur la scène<br />

internationale », a souligné M e Provencher. M e Paradis a fondé avec deux collègues<br />

l’organisme Avocats sans frontières Canada en 2002. Cet organisme, au départ<br />

entièrement basé sur le bénévolat, est peu à peu devenu une organisation structurée<br />

de renommée mondiale, employant aujourd’hui une cinquantaine de professionnels.<br />

Avec la façon dont M e Paradis dirige avec cœur et professionnalisme cette organisation,<br />

il contribue concrètement à la promotion des droits de la personne et de la primauté <strong>du</strong><br />

droit. De ce fait, il incarne un idéal de justice dans l’action.<br />

Quant au prix Mérite Conciliation travail-famille qui vise à souligner et à faire connaître<br />

des solutions de conciliation travail-famille implantées avec succès dans les milieux de<br />

travail, c’est au cabinet Cain Lamarre Casgrain Wells qu’il a été remis. « Le cabinet a<br />

une structure organisationnelle où les besoins en matière de conciliation travail-famille<br />

et les ressources en place varient. Les avocats peuvent se prévaloir de plusieurs<br />

mesures facilitant l’harmonisation de leur vie professionnelle avec leur réalité familiale »,<br />

a expliqué M e Pageau.<br />

À l’instar des actions prises au ministère de la Justice, le <strong>Barreau</strong> joue un rôle tout aussi<br />

important dans les changements en cours au sein de l’administration de la justice.<br />

Reconnu pour son indépendance et la rigueur <strong>du</strong> travail accompli par ses membres,<br />

le <strong>Barreau</strong> a pris position sur plusieurs sujets d’actualité et s’est engagé dans plusieurs<br />

projets au bénéfice des citoyens. Parmi ceux-ci, le bâtonnier Plourde a pris soin<br />

d’annoncer la diffusion prochaine de la quatrième saison de la série télévisée Le Droit<br />

de savoir, copro<strong>du</strong>ite avec Télé-Québec, qui s’adresse au grand public. C’est avec<br />

fierté qu’il a souligné la qualité <strong>du</strong> travail accompli par les personnes impliquées dans<br />

ce projet. « Le Droit de savoir, dont l’idée originale et la mise en œuvre remontent au<br />

bâtonnier Michel J. Doyon, s’est avéré être une solution innovatrice pour se rapprocher<br />

<strong>du</strong> public et valoriser les institutions, le droit et la profession », a-t-il mentionné avant de<br />

présenter en grande primeur aux congressistes un extrait de la première émission de la<br />

nouvelle saison qui adoptera une facture plus documentaire, et portera sur les droits de<br />

la personne et les chartes québécoise et canadienne.<br />

Remise des prix Mérite<br />

Fidèle à sa tradition de reconnaissance envers les avocats dont le parcours professionnel<br />

est remarquable, la cérémonie d’ouverture <strong>du</strong> Congrès a été l’occasion de valoriser ceux<br />

et celles qui œuvrent à faire progresser la justice.<br />

C’est M e Claude Provencher, directeur général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, qui a amorcé la remise des<br />

prix Mérite en présentant aux congressistes le premier récipiendaire, M e Jean-François<br />

Arteau. Membre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> depuis 1993, M e Arteau joue depuis un rôle clé pour<br />

permettre aux Inuits <strong>du</strong> Nunavik d’améliorer leur situation dans un monde en perpétuel<br />

changement. En élaborant des politiques touchant aux questions environnementales,<br />

à l’impact des changements climatiques sur le mode de vie des Inuits et à l’accès aux<br />

ressources naturelles de la région, son travail a non seulement de grands impacts auprès<br />

des communautés inuites, mais aussi au niveau international.<br />

Le second Mérite, qui a été présenté par M e Pascale Pageau, présidente <strong>du</strong> Congrès<br />

<strong>2013</strong>, est allé à M e Pierre-Claude Lafond. « Par ses travaux scientifiques, son savoir-faire<br />

de pédagogue et son engagement social, M e Lafond a contribué de façon exceptionnelle<br />

Les récipiendaires des prix Mérite entourent le bâtonnier Plourde<br />

Finalement, M e Provencher a eu l’honneur de remettre le Prix Christine-Tourigny à la<br />

ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, M e Véronique<br />

Hivon, pour son engagement social et son apport à l’avancement des femmes dans la<br />

profession. « Engagement, persévérance, sensibilité et sens de la diplomatie figurent<br />

parmi les traits dominants de Véronique Hivon, une femme d’action qui sait endosser<br />

le point de vue d’une femme engagée et moderne au sein de la société québécoise »,<br />

a déclaré M e Provencher. M e Hivon s’est démarquée par son leadership et son doigté<br />

dans une multitude de projets de même qu’en politique où elle a travaillé avec rigueur<br />

et sans partisanerie, apportant ainsi son soutien à l’avancement des femmes en étant un<br />

modèle d’implication active dans la société.<br />

La cérémonie d’ouverture a été suivie d’un cocktail de bienvenue offert au Salon des<br />

exposants. Dès lors, les congressistes ont obtempéré au mot d’ordre <strong>du</strong> Congrès, soit<br />

de laisser les soucis de côté pour se mettre en mode création et solution !<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 9<br />

Solutionner autrement<br />

Suite de la page 3<br />

Par la suite, M e Lafond a présenté une deuxième activité portant sur l’association<br />

d’images. Les participants devaient, à partir des deux images qui leur avaient été<br />

distribuées, appliquer celles-ci à une problématique donnée et trouver une ou des solutions.<br />

L’exercice visait à stimuler la créativité en essayant de créer des liens fonctionnels<br />

entre deux objets qui n’en avaient pas au premier regard. Puis, toujours afin de stimuler<br />

et de pousser plus loin le concept de « sortir des schèmes connus », M e Lafond a<br />

présenté son dernier exercice. Avec la méthode Et si ?, les participants étaient conviés à<br />

énoncer des propositions de résolution de problèmes, et ce, sans jugement ou critique.<br />

Quelques-uns des participants ont par la suite partagé leurs réponses.<br />

« Nous, les avocats, sommes extrêmement rationnels, car nous sommes beaucoup dans<br />

l’hémisphère gauche <strong>du</strong> cerveau. La création, ça se fait en partie dans le subconscient et<br />

il faut se placer dans des conditions qui vont stimuler notre esprit créateur : relaxation,<br />

travail en groupe, utilisation de l’humour, etc. Les techniques de créativité ont pour but<br />

de nous faire quitter le canevas rationnel, de déjouer les blocages et de nous permettre<br />

de trouver de nouvelles solutions », a résumé M e Lafond.<br />

Baignant dans un milieu plus créatif que les panélistes issus <strong>du</strong> milieu juridique, le<br />

directeur artistique de la LNI a néanmoins rappelé certains fondements de base quant<br />

à la manière d’obtenir des conditions gagnantes pour stimuler la créativité, soit la<br />

remise en question, l’humilité et la mise en situation de vulnérabilité. M e Brabant a<br />

d’ailleurs appuyé ce propos en soulignant l’importance de l’humilité, mais également<br />

de l’ouverture aux propositions de solutions d’autrui. De son côté, M e Pageau a évoqué<br />

l’utilisation <strong>du</strong> temps, c’est-à-dire prendre le temps de regarder, de réfléchir et de se<br />

questionner afin d’engager notre potentiel imaginatif. Abordant la question sous un<br />

angle différent, les deux hommes d’affaires, MM. Arsenault et Baillet, se sont enten<strong>du</strong>s<br />

sur le fait qu’institutionnaliser la créativité était sans contredit le meilleur moyen de<br />

freiner celle-ci. Le vice-président des affaires corporatives et ressources humaines<br />

d’Ubisoft a d’ailleurs cité le droit à l’erreur comme première condition gagnante en<br />

matière d’expansion de la créativité.<br />

Faisant écho à la question précédente, l’animatrice a interrogé les panélistes pour savoir<br />

qui, d’un créatif (au sens de « créateur de culture ») ou d’un gestionnaire, était le plus<br />

apte à gérer un département de création. De l’avis de M e Pageau, les deux peuvent<br />

accomplir ce rôle puisqu’ils sont tous deux nécessaires. L’opinion de M. Baillet tendait<br />

également vers cette idée, pourvu que la personne en poste ait le réflexe d’aller vers<br />

ceux qui pourront l’aider dans ces tâches. Les réponses de MM. Paré et Arsenault<br />

semblaient plus nuancée. « Je suis d’accord que les créatifs ne sont pas toujours de<br />

bons gestionnaires. Il ne faut pas juger les idées, mais il faut être capable de les organiser<br />

», a spécifié le directeur artistique de la LNI. Faisant référence au poème L’albatros<br />

de Charles Baudelaire, M. Arsenault partageait sa crainte voulant que mettre un créatif<br />

dans une situation de gestion serait nuisible à son potentiel créatif.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

M me Danièle Henkel, au centre, entourée des panélistes<br />

Discuter créativité<br />

La deuxième partie de la plénière s’est ouverte sur une table ronde animée par<br />

M me Danièle Henkel. Avant de présenter les panélistes, M me Henkel a raconté quelques<br />

anecdotes de son parcours professionnel où son potentiel créatif lui avait permis de<br />

cheminer et de solutionner des problématiques impromptues. Puis, M e Pascale Pageau,<br />

présidente <strong>du</strong> Congrès <strong>2013</strong>, M. Francis Baillet, vice-président des affaires corporatives<br />

et ressources humaines d’Ubisoft, M. François-Étienne Paré, directeur artistique à la<br />

Ligue nationale d’improvisation (LNI), animateur et coécrivain à l’émission Les NerdZ,<br />

M. Sylvain Arsenault, vice-président et associé pour l’agence de communication Prospek,<br />

et M e François Brabant, avocat chez BCF avocats d’affaires, ont pris place à la table.<br />

Questionné d’entrée de jeu sur ce que représentait pour eux la créativité, chacun des<br />

invités a exprimé sa définition personnelle. Pour M e Pageau, l’écoute était le point<br />

de départ de la création : « Ça passe par cette écoute afin d’analyser les enjeux pour<br />

ensuite se mettre dans un mode imaginatif de recherche de solutions qui va arriver<br />

à répondre à un besoin nouveau. » Ne lésinant pas sur les mots, M. Baillet a, quant<br />

à lui, défini la créativité comme étant « une arme de destruction massive légale ». Ce<br />

dernier a justifié sa figure de style en citant en exemple la prospérité de son entreprise :<br />

« Chez Ubisoft, nous avons réussi à mieux nous positionner grâce à la créativité, et à en<br />

déloger d’autres. Cependant, il faut constamment être “on the edge” pour ne pas<br />

perdre sa place. » Pour M e Brabant, il s’agit plutôt d’une question de courage et<br />

d’audace. Le vice-président et associé de chez Prospek, Sylvain Arsenault, a évoqué<br />

« un trait que tous possèdent » et le danger de croire que la créativité n’appartient qu’à<br />

un nombre restreint de personnes. « La créativité pour moi, c’est de s’offrir le luxe de<br />

la liberté. C’est de se mettre de nouvelles lunettes pour regarder et penser autrement,<br />

prendre de nouveaux chemins et accepter une part de hasard », a expliqué pour sa part<br />

François-Étienne Paré.<br />

M me Danièle Henkel<br />

Pour conclure, M me Henkel a questionné les panélistes sur les avantages possible<br />

d’intégrer la créativité dans son entreprise. Tous les invités sans exception ont souligné<br />

que la créativité est nécessaire pour per<strong>du</strong>rer dans le monde des affaires et distancer<br />

la concurrence. Quant à la question de savoir si l’in<strong>du</strong>strie des services juridiques était<br />

capable d’intégrer la créativité à son domaine, les deux avocats siégeant à la table de<br />

discussion ont été unanimes : certainement. « Je crois que c’est même une nécessité.<br />

L’arrivée de nouveaux modèles d’affaires, la compétition, l’évolution de la loi font en<br />

sorte que notre rôle est appelé à changer », a spécifié M e Pageau.<br />

La plénière s’est ensuite clôturée sur un récapitulatif des présentations improvisé par<br />

François-Étienne Paré et Marie-Yvonne Cyr, comédienne de la LNI. Une belle revue<br />

humoristique qui a déten<strong>du</strong> l’atmosphère tout en rappelant brièvement les sujets<br />

abordés.<br />

Photo : Sylvain Légaré


PAGE 10 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Droit de regard<br />

Jean-Claude Hébert, Ad. E.<br />

Commission Charbonneau<br />

Équité procé<strong>du</strong>rale, réputation<br />

et libre choix de son avocat<br />

Professeur associé<br />

au Département des<br />

sciences juridiques<br />

de l’UQAM<br />

jch@videotron.ca<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Les rôles d’investigation et d’é<strong>du</strong>cation conférés à une commission d’enquête doivent-ils, malgré leur<br />

importance, prévaloir sur le respect des droits des gens concernés par l’enquête, et notamment leur<br />

réputation ? D’entrée de jeu, la présidente de la commission Charbonneau a signifié son souci de<br />

préserver les réputations des témoins 1 et des personnes en général 2 . Récemment, les commissaires<br />

ont dilué leur pensée. Selon eux, quoique malheureuse, l’atteinte à la réputation n’aurait rien<br />

d’exceptionnel. Elle serait même inhérente à la tenue des audiences d’une commission d’enquête<br />

publique. Est-ce conforme à l’enseignement de la Cour suprême ?<br />

D’une importance fondamentale dans une société<br />

démocratique, la protection de la réputation d’une<br />

personne reflète sa dignité inhérente 3 . Vu qu’une bonne<br />

réputation représente la valeur la plus prisée pour<br />

la plupart des gens, il est essentiel de respecter les<br />

principes de l’équité procé<strong>du</strong>rale pendant les audiences<br />

d’une commission d’enquête, d’affirmer la Cour suprême 4 .<br />

Pour être en mesure de remplir utilement ses rôles<br />

d’enquête, d’é<strong>du</strong>cation et de recommandation, une<br />

commission d’enquête doit tirer des conclusions de fait. À<br />

cette étape finale <strong>du</strong> processus, précise la Cour : « Il y aura<br />

manifestement des réputations qui seront ternies 5 . »<br />

Prenant appui sur une disposition précise de la loi fédérale<br />

(inexistante dans la loi québécoise), la haute Cour a<br />

conclu qu’un commissaire peut constater des faits et tirer<br />

des conclusions même si cette démarche est susceptible<br />

« de nuire à la réputation des personnes physiques<br />

ou morales ». L’atteinte à la réputation ne doit pas<br />

être l’apanage d’un dérapage testimonial pendant<br />

l’administration de la preuve. Le tort causé « doit<br />

provenir de l’établissement des conclusions de fait », en fin<br />

de parcours 6 .<br />

L’affirmation de la commission Charbonneau voulant<br />

que l’atteinte à une réputation soit « inhérente à la tenue<br />

des audiences d’une commission d’enquête publique 7 »<br />

ne repose sur aucune assise juridique. Au contraire,<br />

la Cour suprême a conclu qu’un commissaire « doit assurer<br />

le respect de l’équité procé<strong>du</strong>rale dans le déroulement<br />

de l’enquête 8 ».<br />

Le juste équilibre signifie que la recherche de vérité<br />

n’excuse pas la violation des droits de ceux qui sont<br />

éclaboussés par un témoin sulfureux. Lors <strong>du</strong> déroulement<br />

d’une enquête, les commissaires ont un devoir <strong>du</strong>rable<br />

de prudence fondé sur le principe de précaution.<br />

Lorsque la réputation d’un citoyen respectable est<br />

mise à mal en son absence, les commissaires doivent<br />

impérativement, dans les plus brefs délais, permettre à<br />

cette personne de répondre adéquatement aux allégations<br />

malveillantes. Le juge François Doyon, J.C.A., estime qu’il<br />

ne faut pas entreprendre l’examen de nouveaux sujets sans<br />

être certain que la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> mandat d’une commission<br />

permettra de respecter les droits de tout un chacun 9 .<br />

Affaire Chevrette<br />

Le témoin Gilles Cloutier a reconnu publiquement être<br />

magouilleur et corrupteur. Coincé dans l’imposture, il a<br />

été contraint d’admettre un parjure. Le museau terreux, ce<br />

délateur est prêt à tout balancer, y compris la réputation<br />

d’un ancien ministre et celle d’un juge. Sentant la fissure <strong>du</strong><br />

mensonge, la procureure <strong>du</strong> Parti Québécois a mis à mal son<br />

récit noueux en lui rappelant ses explications contradictoires<br />

faites antérieurement à une journaliste. Désireuse de tirer<br />

l’affaire au clair, l’avocate a demandé aux commissaires<br />

de lui donner accès aux déclarations <strong>du</strong> témoin Cloutier.<br />

« Je pense que c’est important que dans un souci de<br />

vérité, nous puissions obtenir ces documents pour pouvoir<br />

mesurer la gravité et la véracité des affirmations 10 . »<br />

En principe, les exigences d’équité procé<strong>du</strong>rale comportent<br />

le droit à la divulgation de renseignements suffisants pour<br />

permettre une authentique participation au processus<br />

d’enquête. L’éten<strong>du</strong>e de la révélation requise pour satisfaire<br />

aux règles de justice naturelle variera en fonction des<br />

faits, <strong>du</strong> type de décision à prendre et de la nature de<br />

l’audition à laquelle ont droit les parties concernées 11 .<br />

Règle générale, lorsqu’une tierce personne voit sa<br />

réputation éclaboussée publiquement afin de pouvoir<br />

réfuter des allégations mal fondées, elle devrait avoir<br />

accès à la preuve pertinente consignée dans les archives<br />

d’une commission d’enquête 12 . Il est acquis qu’un<br />

sommaire de témoignage anticipé doit être adéquat et<br />

porteur de sens. La précision <strong>du</strong> document doit pouvoir<br />

orienter utilement le teneur d’un contre-interrogatoire 13 .<br />

Choix de l’avocat<br />

Lorsque sans préavis, la réputation d’un citoyen est noircie<br />

par un témoin, les commissaires peuvent-ils lui imposer un<br />

avocat – autre que le sien – à l’étape <strong>du</strong> contre-interrogatoire ?<br />

Règle générale, le droit au contre-interrogatoire est<br />

réservé aux procureurs des participants. Toutefois, les<br />

commissaires jouissent <strong>du</strong> « pouvoir discrétionnaire d’autoriser<br />

exceptionnellement un tiers à mener un tel interrogatoire 14 ».<br />

Soucieuse de respecter l’équité procé<strong>du</strong>rale, la présidente<br />

fit l’observation suivante au procureur de Guy Chevrette,<br />

désireux de contre-interroger le témoin Cloutier : « Écoutez,<br />

personnellement, je serai très sensible et certainement<br />

ouverte à ce que vous puissiez poser des questions et<br />

comme… et sans doute à la fin de vos autres collègues,<br />

des contre-interrogatoires de vos autres collègues 15 . »<br />

Trois semaines plus tard, après consultation avec leurs<br />

procureurs, les commissaires ont infléchi l’équité procé<strong>du</strong>rale.<br />

Selon eux, « dans le cadre d’une enquête publique, le<br />

contre-interrogatoire traditionnel n’existe pas 16 ». Résultat :<br />

« Les commissaires n’ont donc, en vertu <strong>du</strong> principe de l’équité<br />

procé<strong>du</strong>rale, aucune obligation de permettre l’interrogatoire<br />

par un tiers d’un témoin qu’elle entend 17 . » Pourquoi<br />

ce recul ? Les commissaires estiment que « l’interrogatoire<br />

mené par le Parti Québécois au profit de Guy Chevrette<br />

et Gilles Beaulieu est amplement suffisant ».<br />

La Charte québécoise garantit à toute personne le droit<br />

d’être représentée par un avocat ou d’en être assistée<br />

devant tout tribunal, y compris une commission<br />

d’enquête 18 . Certes, le droit fondamental au libre-choix<br />

d’un avocat n’est pas absolu. Cependant, seules de graves<br />

et contraignantes raisons peuvent justifier l’exclusion d’un<br />

avocat librement choisi par un justiciable 19 . Il faut une<br />

atteinte à l’intégrité <strong>du</strong> système de justice pour neutraliser<br />

ce droit quasi constitutionnel 20 .<br />

Ici, les commissaires font référence à leur devoir d’assurer<br />

« que le déroulement des audiences s’effectue avec un<br />

souci constant d’efficacité et de célérité 21 ». La commodité<br />

administrative n’a rien à voir avec l’intégrité de la justice<br />

québécoise. Par conséquent, l’exclusion <strong>du</strong> procureur choisi<br />

par Guy Chevrette contrevient à son droit fondamental<br />

de choisir son procureur pour contre-interroger le<br />

témoin Cloutier.<br />

Guy Chevrette et Gilles Beaulieu 22 demandent la révision<br />

judiciaire des décisions prises à leur encontre par les<br />

commissaires. L’affaire sera enten<strong>du</strong>e au mois d’août.<br />

Quel que soit le jugement final à intervenir, la société<br />

québécoise profitera de ce débat judiciaire sur<br />

d’importantes questions : le droit à la réputation, la liberté<br />

d’un justiciable de choisir son procureur et le respect de<br />

l’équité procé<strong>du</strong>rale par une commission d’enquête.<br />

Cet article n’engage que la responsabilité de son auteur.<br />

1 Déclaration d’ouverture lue le 22 mai 2012<br />

2 29-11-12, vol. 47, p. 5<br />

3 Hill c. Église de Scientologie, [1995] 2 R.C.S. 1130, par. 120<br />

4 Canada (P.G.) c. Canada Comm. Krever), [1997] 3 R.C.S. par. 55<br />

5 Idem, par. 38-39<br />

6 Idem, par. 41<br />

7 Décision <strong>du</strong> 21 mai <strong>2013</strong>, par. 16<br />

8 Idem, par. 57 (e)<br />

9 De quelques aspects de l’impartialité et de l’indépendance<br />

d’une commission d’enquête, Éditions Yvon Blais, 1998, vol. 109,<br />

Formation permanente – <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, p. 40-41<br />

10 Vol. 93, 13-05-13, p. 115-116<br />

11 Québec (P.G.) c. Canada (O.N.E.), [1994] 1 R.C.S. 159, p. 181-182<br />

12 May c. Établissement Ferndale, [2005] 3 R.C.S. 809, par. 92<br />

13 The Southern First Nations Network of Care c. The Honourable Edward<br />

Hughes, 2012 MBCA 99, p. 9<br />

14 Décision <strong>du</strong> 21 mai <strong>2013</strong>, par. 42<br />

15 2 mai <strong>2013</strong>, p. 270<br />

16 Précité note 15, par. <strong>45</strong><br />

17 Idem, par. 46<br />

18 Charte québécoise, art. 34 et 56<br />

19 Fédération des médecins spécialistes <strong>du</strong> Québec c. Association<br />

des médecins hématologistes-oncologistes <strong>du</strong> Québec),<br />

1988 CanLII 856 (QCCA)<br />

20 Miller Thompson c. Lapierre, 2012 QCCA 147, par. 7 (J. Wagner)<br />

21 Décision <strong>du</strong> 21 mai <strong>2013</strong>, par. 13<br />

22 L’auteur de cette chronique a agi comme procureur conseil pour Gilles<br />

Beaulieu devant la Commission Charbonneau


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 11<br />

Enrayer la corruption :<br />

des pistes de solutions<br />

Plénière<br />

Julie Perreault<br />

Alors que les Québécois découvrent de plus en plus chaque jour ce qui se tramait dans les zones obscures<br />

de la politique municipale, provinciale et même fédérale, une question s’impose : quoi faire pour empêcher<br />

que cela ne se repro<strong>du</strong>ise ? Pour y répondre, quatre conférenciers issus <strong>du</strong> milieu journalistique, juridique<br />

et économique ont débattu sur des propositions de solutions.<br />

La deuxième plénière <strong>du</strong> Congrès promettait d’être intéressante avec son titre évocateur<br />

de l’actualité québécoise La politique à l’ère post-corruption : utopie ou espoir ? Animé<br />

par la journaliste Marie-Maude Denis, l’atelier s’est concentré sur cinq propositions ayant<br />

pour but de neutraliser la corruption et permettre une meilleure imputabilité. Pour défendre<br />

ou réprouver les idées proposées, quatre panélistes, soit M e Philippe-André Tessier,<br />

administrateur de la Ligue d’action civique, M e Paul St-Pierre-Plamondon, cofondateur<br />

de Génération d’idées, M. Mathieu Bock-Côté, sociologue et chroniqueur québécois,<br />

et M. Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations<br />

privées et publiques (IGOPP), ont été invités à s’exprimer. L’activité se voulait une séance<br />

de réflexion et l’assistance a été invitée à partager ses commentaires, et à voter pour ou<br />

contre les propositions.<br />

Pour sa part, M. Nadeau croit qu’il faut changer les règles <strong>du</strong> jeu et les clarifier davantage :<br />

« Il appartient aux formations politiques de mettre la barre. Qu’est-ce qui est acceptable<br />

et qu’est-ce qui ne l’est pas? Le capital réputation de chaque indivi<strong>du</strong> qui est en jeu, c’est<br />

une sanction beaucoup plus forte, à mon avis, que celle qui pourrait venir <strong>du</strong> commissaire à<br />

l’éthique de l’Assemblée nationale. » M e Tessier propose plutôt de regarder la problématique<br />

autrement : « Certes, le peuple peut voter pour ses élus, mais ces personnes doivent être<br />

imputables envers les mécanismes qui assurent leur indépendance, l’exercice de leur<br />

travail, leur probité. Dans les faits, les ordres professionnels que nous connaissons ne sont<br />

que renforcés par l’existence de cette autorégulation. »<br />

Voici un aperçu de ce qui a été dit sur différentes questions.<br />

Appliquer de manière obligatoire à toutes les municipalités la règle de la<br />

Loi sur les élections et les référen<strong>du</strong>ms dans les municipalités permettant la<br />

double candidature (colistiers) lors des élections municipales<br />

Pour M e Tessier, assurer un conseil de ville hétérogène serait fort souhaitable : « Par exemple,<br />

lorsqu’un candidat-chef, au provincial ou au fédéral, est défait, il se retrouve chef de<br />

l’opposition. Or, en politique municipale, le candidat défait se retrouve citoyen, perdant son<br />

droit de parole au sein <strong>du</strong> conseil municipal. » Opinion partagée par M e St-Pierre-Plamondon<br />

pour qui l’application d’une telle proposition permettrait de s’attaquer plus efficacement<br />

à la corruption et favoriserait la présence d’une opposition. Appuyant la proposition en<br />

y apportant toutefois certaines nuances, M. Bock-Côté évoque un problème davantage<br />

existentiel que technique : « À cycle régulier, lorsque les institutions s’encrassent exagérément,<br />

c’est à partir de ce moment-là qu’il est possible de les nettoyer, de les refonder. »<br />

Réformer la Loi sur l’accès à l’information de manière à ce que toutes<br />

les données relatives aux appels d’offres, notamment les résultats des<br />

comités d’évaluation et les prix, soient accessibles aux citoyens en données<br />

ouvertes sans qu’ils aient à en faire la demande en vertu de la Loi<br />

Arguant la transparence pour contrer la corruption, M e St-Pierre-Plamondon a évoqué la<br />

prémisse des données ouvertes, soit que tout est disponible en documents électroniques<br />

sur Internet. Ce dernier a illustré son propos en mentionnant le cas marginal de la<br />

Norvège qui publie chaque année la déclaration fiscale de ses citoyens. En deuxième lieu,<br />

M e St-Pierre-Plamondon a cité l’une des théories économiques <strong>du</strong> capitalisme qui<br />

mentionne que « le capitalisme fonctionne seulement s’il n’y a pas d’asymétrie<br />

d’information. Car, lorsqu’il y a des asymétries d’information ou que l’on cache de<br />

l’information, c’est le plus souvent pour créer des monopoles ou des oligopoles ».<br />

Bien qu’il soit pour une réforme de la Loi sur l’accès à l’information, M. Nadeau a<br />

néanmoins remis en question les réels résultats de cette mesure qui, selon lui, permet<br />

parfois un certain type de voyeurisme. De plus, les contrats étant très complexes,<br />

ce dernier a soulevé la problématique de les expliquer convenablement. « Pour moi,<br />

la solution, c’est une meilleure reddition de compte des comités d’évaluation. C’est<br />

sur l’imputabilité des comités d’experts et leurs compétences que nous devrions<br />

mettre l’accent », a indiqué M. Nadeau. Allant plus loin, M. Bock-Côté parle même<br />

« d’intégrisme de la transparence » et de tentation au voyeurisme qui pourrait<br />

compromettre le bon fonctionnement de certains partis politiques non corrompus.<br />

Réformer le Code d’éthique et de déontologie des membres de l’Assemblée<br />

nationale de manière à conférer au commissaire à l’éthique un réel pouvoir<br />

d’enquête et de sanction à l’instar des syndics des ordres professionnels et<br />

<strong>du</strong> Conseil de la magistrature<br />

Actuellement, le commissaire à l’éthique et à la déontologie est désigné par l’Assemblée<br />

nationale <strong>du</strong> Québec. Celle-ci doit approuver ces suggestions de sanctions et a le<br />

pouvoir de le démettre en tout temps. En raison <strong>du</strong> peu de pouvoir <strong>du</strong> commissaire,<br />

M e St-Pierre-Plamondon ne voit pas comment on empêchera la répétition d’une commission<br />

Charbonneau. En prenant exemple sur les fonctions <strong>du</strong> syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

qui peut enquêter lors de dérapages déontologiques et éthiques, M e St-Pierre-Plamondon<br />

croit qu’il devrait en être de même pour les politiciens. Rejoignant partiellement ces propos,<br />

M. Bock-Côté dénonce toutefois le climat de surveillance qui s’est installé et le préjugé qui<br />

circule comme quoi les personnes en position de pouvoir vont nécessairement abuser de leur<br />

situation : « Mieux examiner, mieux encadrer, oui, bien qu’un code d’éthique ne soit pas un<br />

substitut au sens commun et à la morale en toute circonstance. Mais ce climat de démocratie<br />

de surveillance qui s’installe, on devrait le regarder avec quelques points d’interrogation. »<br />

Les panélistes<br />

Rôle <strong>du</strong> syndic <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et des autres ordres professionnels dans la lutte<br />

à la corruption : mettre sur pied un bureau des syndics qui est indépendant<br />

des ordres professionnels et multidisciplinaires<br />

Prenant en exemple un article de La Presse qui mentionnait que l’Ordre des ingénieurs<br />

<strong>du</strong> Québec avait 800 dossiers actifs, M e Tessier a soulevé la question suivante : « Est-ce<br />

légitime de demander à des ordres professionnels, car tous ne sont pas de la taille <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec ou de l’Ordre des ingénieurs <strong>du</strong> Québec, de mettre en place des<br />

structures et de dépenser des sommes importantes pour faire fonctionner un bureau de<br />

syndic qui a pour vocation d’enquêter sur ses propres membres ? »<br />

Dénonçant avec passion cette proposition, M. Nadeau a réprouvé cette solution<br />

bureaucratique. « Je crois qu’il faut plutôt changer les ordres professionnels qui sont des<br />

structures corporatistes qui ne travaillent absolument pas dans l’intérêt public. » Prenant<br />

le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec à titre d’exemple, M. Nadeau a effectué un soliloque enflammé<br />

pointant <strong>du</strong> doigt, entre autres, la double mission des ordres, soit protéger le public<br />

et défendre les membres. En désaccord, M e St-Pierre-Plamondon a fait valoir qu’il est<br />

exagéré de dire que les ordres professionnels ne servent à rien et qu’ils ne pensent qu’à<br />

leurs membres. Citant M e Tessier, M e St-Pierre-Plamondon a mentionné que « si jamais<br />

pour la partie déontologique, on permettait aux syndics de travailler ensemble, peu<br />

importe la profession, et que de ce fait, on les distançait de l’ordre professionnel, on se<br />

retrouverait probablement avec un syndic ayant davantage de coudées franches ».<br />

Financement des partis politiques : rendre le financement des activités<br />

provinciales et municipales entièrement public et indépendant<br />

Sur la dernière question de la plénière, M e St-Pierre-Plamondon a plaidé pour un financement<br />

des partis politiques effectué entièrement par l’État afin d’en faciliter la gérance et de<br />

résoudre le contrôle problématique. « Je crois à un capitalisme réglementé et ordonné.<br />

Ce n’est pas le financement qui constitue un geste démocratique », a argué ce dernier.<br />

En désaccord, M. Bock-Côté a indiqué les limitations que cela imposerait à l’innovation<br />

politique, notamment lors de la création d’un nouveau parti. « Je m’inquiéterais d’une<br />

censure totale <strong>du</strong> financement provenant <strong>du</strong> public. Je crois que les deux systèmes<br />

doivent coexister », a affirmé ce dernier. M. Nadeau, partageant une opinion similaire,<br />

a évoqué, entre autres, l’impossibilité d’obtenir des fonds non attachés. Le mot de la fin à<br />

la dernière proposition est revenu à M e Tessier qui a conclu avec cette question : « Est-ce<br />

qu’on peut se faire confiance collectivement avec un 20 $ dans les mains ? »<br />

Photo : Sylvain Légaré


PAGE 12 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Cause phare<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Les « textos » bien protégés par le Code criminel<br />

Dans l’arrêt R. c. Société TELUS Communications 1 , la Cour suprême <strong>du</strong> Canada s’est penchée sur<br />

l’application des règles <strong>du</strong> mandat en vertu <strong>du</strong> Code criminel et sur la technologie particulière utilisée par<br />

un fournisseur de services de télécommunications pour la transmission des messages textes.<br />

Contrairement à ses concurrentes, TELUS copie dans une<br />

base de données les messages textes envoyés ou reçus<br />

par ses abonnés pour une période de 30 jours. C’est<br />

pourquoi, en mars 2010, le service de police d’Owen<br />

Sound, en Ontario, a obtenu un mandat général en vertu<br />

<strong>du</strong> Code criminel l’autorisant à obtenir une copie de tous<br />

les messages textes envoyés ou reçus par deux abonnés<br />

des services de la Société TELUS Communications, et ce,<br />

pour une période d’environ deux semaines précédant et<br />

suivant l’émission <strong>du</strong> mandat.<br />

Une base de données :<br />

une communication en temps réel ?<br />

TELUS a contesté la validité <strong>du</strong> mandat général au motif<br />

que les policiers ne l’avaient pas obtenu en vertu de<br />

la partie VI <strong>du</strong> Code, qui régit les mandats permettant<br />

l’interception de communications privées. Le mandat<br />

général ne peut être décerné si une autre disposition <strong>du</strong><br />

Code permet d’autoriser la technique de surveillance que<br />

les policiers désirent utiliser. Selon TELUS, les policiers<br />

d’Owen Sound ne pouvaient pas demander un mandat<br />

général, car la situation tombait plutôt sous le chapeau de<br />

la partie VI <strong>du</strong> Code.<br />

De son côté, le procureur de la Couronne soutient que<br />

le fait que des messages textes soient soutirés d’un<br />

ordinateur ne constitue pas une « interception » au sens<br />

de la partie VI <strong>du</strong> Code. Selon lui, les copies faites<br />

dans les bases de données de TELUS ne sont pas des<br />

communications en temps réel.<br />

Le juge John R. Sproat de la Cour supérieure de<br />

l’Ontario a rejeté les prétentions de TELUS. Il a<br />

toutefois annulé la partie <strong>du</strong> mandat général visant la<br />

communication des messages antérieurs au mandat,<br />

car les parties ont reconnu qu’elles pouvaient demander<br />

une autre ordonnance de communication pour obtenir<br />

ces messages.<br />

La Cour suprême <strong>du</strong> Canada accueille l’appel de la Cour<br />

supérieure de l’Ontario et annule le mandat général<br />

<strong>du</strong> service de police d’Owen Sound. La Cour se pose<br />

alors la question suivante : est-ce que la communication<br />

prospective de futurs messages textes se trouvant<br />

dans l’ordinateur d’un fournisseur de services peut être<br />

autorisée par un mandat général ou en vertu de la partie<br />

VI <strong>du</strong> Code régissant les communications privées ? Est-ce<br />

une « interception » au sens <strong>du</strong> Code ?<br />

Le mandat général :<br />

un mandat à caractère « rési<strong>du</strong>el »<br />

La juge Rosalie Abella rappelle que le mandat général<br />

tel que prévu par le Code n’est permis que s’il n’existe<br />

pas d’autre disposition régissant la méthode utilisée par<br />

les policiers. En présence d’une disposition alternative, le<br />

mandat général est alors interdit aux autorités policières.<br />

Il ne doit donc pas être un mandat de premier recours.<br />

L’objectif de la partie VI <strong>du</strong> Code :<br />

la protection de la vie privée<br />

La Cour souligne que l’interception de communications<br />

privées est un acte criminel au sens <strong>du</strong> Code et que<br />

la partie VI prévoit un régime d’autorisation de telles<br />

interceptions par les forces policières. La partie<br />

VI est rédigée en termes généraux afin d’assurer une<br />

interprétation large par les tribunaux. Elle est censée<br />

protéger suffisamment les citoyens contre les intrusions<br />

dans leur vie privée et les fouilles, perquisitions ou saisies<br />

abusives, qui sont interdites par la Charte canadienne<br />

des droits et libertés. Ainsi, ce n’est pas seulement la<br />

communication elle-même qui est protégée, mais aussi<br />

toute information connexe à cette communication qui<br />

permet d’en dégager le sens.<br />

Les conditions d’obtention d’un mandat en vertu de<br />

la partie VI sont beaucoup plus strictes que celles<br />

relatives à un mandat général. Par exemple, le juge doit<br />

être convaincu qu’une telle autorisation servira les intérêts<br />

de la justice, que d’autres méthodes d’enquête ont été<br />

essayées et ont échoué, etc.<br />

La Cour conclut que la partie VI « s’applique largement<br />

à divers moyens technologiques et prévoit des garanties<br />

plus strictes que d’autres dispositions <strong>du</strong> Code en matière<br />

de mandat ».<br />

L’interception de messages textes<br />

Dans l’arrêt R. c. Wong 2 , la Cour avait décidé que<br />

l’interprétation de l’article 8 de la Charte qui protège contre<br />

les fouilles, les perquisitions et les saisies abusives doit<br />

évoluer au même rythme que la technologie. Ainsi, même<br />

si les messages textes ne sont pas toujours communiqués<br />

au destinataire au moment où ils sont créés, la Cour affirme<br />

qu’il faut mettre l’accent sur le moment de la prise de<br />

connaissance <strong>du</strong> contenu <strong>du</strong> message texte. De l’avis de la<br />

Cour, le processus de prise de connaissance implique « toutes<br />

les activités <strong>du</strong> fournisseur de services qui sont nécessaires<br />

ou accessoires à la fourniture <strong>du</strong> service de communication ».<br />

Les bases de données détenues par TELUS feraient donc<br />

partie d’un tel processus, selon la Cour.<br />

La juge Abella remarque que les services policiers<br />

d’Owen Sound ont probablement eu accès à des<br />

messages textes qui n’avaient pas encore été transmis<br />

aux abonnés visés par le mandat général. Elle ajoute<br />

que s’ils avaient pris connaissance des messages<br />

directement à partir <strong>du</strong> canal plutôt qu’à partir d’une<br />

base de données, un mandat en vertu de la partie VI<br />

aurait été nécessaire, ce que le procureur de la<br />

Couronne concède.<br />

De l’avis de la Cour, un mandat permettant la<br />

communication prospective de futurs messages textes est<br />

justement le genre de situation que prévoit la partie VI<br />

<strong>du</strong> Code. En se faisant accorder un mandat général, les<br />

services policiers ont obtenu un avantage considérable<br />

et ont pu ainsi éviter les conditions plus strictes prévues<br />

par la partie VI. La copie de messages textes à partir<br />

d’une base de données constitue, de l’avis de la Cour,<br />

une interception au sens de cette partie <strong>du</strong> Code.<br />

Décider <strong>du</strong> contraire entraînerait selon la Cour « une<br />

injustice flagrante pour les personnes qui ne réalisent<br />

vraisemblablement pas que le choix de leur fournisseur<br />

de services de télécommunications peut avoir de<br />

sérieuses répercussions sur leur vie privée ».<br />

La Cour suprême <strong>du</strong> Canada conclut que le mandat<br />

général doit être annulé.<br />

1 <strong>2013</strong> CSC 16<br />

2 [1990] 3 R.C.S. 36


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 13<br />

Finale de Droit de Cité<br />

L’équipe Rose au poing remporte la finale !<br />

Droit de cité<br />

Philippe Samson<br />

Dans le cadre des activités entourant le coup d’envoi <strong>du</strong> Congrès <strong>2013</strong>, la finale de l’émission<br />

radiophonique Droit de Cité a été présentée en direct <strong>du</strong> Palais des congrès, le jeudi 30 mai, sur les ondes<br />

de CIBL 101,5. C’est l’équipe Rose au poing qui a remporté la finale et empochée la bourse de 5 000 $<br />

prévue à l’issue de cette série de débats oratoires !<br />

Une finale atten<strong>du</strong>e<br />

Au cours des 30 dernières semaines, l’émission hebdomadaire Droit de Cité, copro<strong>du</strong>ite par<br />

le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, CIBL 101,5 et la Clinique juridique Juripop, a permis à des groupes<br />

d’étudiants de débattre chaque vendredi d’un sujet chaud de l’actualité québécoise.<br />

C’est l’équipe Rose au poing, formée de Frédérik Forget et Dominique Noël, et l’équipe<br />

Harnois-Blouin, Pratte, Fournier, formée de Mathieu Harnois-Blouin, Colin Pratte et Axel<br />

Fournier, tous des étudiants en droit à l’Université de Montréal, qui se sont affrontées en<br />

finale sur la question : L’aide médicale à mourir s’inscrit-elle dans un continuum de soins<br />

palliatifs ou, au contraire, est-ce que ça outrepasse l’éthique médicale ?<br />

L’animateur de la soirée, Gilles Paillé, n’a pas manqué de souligner que le sujet à débattre<br />

n’était pas des plus faciles. Pour cette joute, l’équipe Harnois-Blouin, Pratte, Fournier<br />

représentait la position favorable à l’aide médicale à mourir alors que l’équipe Rose au<br />

poing défendait la position défavorable. Les équipes de la finale ont eu la chance d’être<br />

encadrées par deux mentors, soit M e Jacques R. Perron et M e Suzanne Côté, qui ont<br />

généreusement offert de leur temps pour les soutenir dans leur préparation en vue de cette<br />

joute cruciale.<br />

Rappelons que les participants ne pouvaient pas choisir leur position, qui était attribuée<br />

au hasard, et les équipes n’étaient pas évaluées sur les arguments et opinions véhiculés,<br />

mais sur la qualité de l’exercice <strong>du</strong> débat oratoire.<br />

Les arguments défavorables<br />

Alors qu’aujourd’hui l’indivi<strong>du</strong>alisme sert à justifier le désir de dominer la nature et<br />

plus précisément l’instant exact de sa mort, l’équipe Rose au poing — qui défendait la<br />

position défavorable à l’aide médicale à mourir — a rappelé « qu’il est impossible de<br />

déléguer un pouvoir que nous n’avons pas. Le seul pouvoir que nous avons, c’est celui<br />

d’aider les patients en fin de vie », notamment, par des soins palliatifs.<br />

Qualifiant l’acte qui est de donner la mort de dangereux virage, l’équipe a soutenu<br />

que « les risques qu’apporte l’aide médicale à mourir sont trop importants ». Elle a aussi<br />

soutenu que l’aide provenant des soins palliatifs et l’acte de donner la mort ne sont pas<br />

complémentaires, et que si les soins palliatifs étaient accessibles à tous, l’euthanasie et le<br />

suicide assisté perdraient tout leur sens. Par ailleurs, « comment peut-on dire qu’un patient<br />

a un consentement libre et éclairé alors qu’il n’a pas accès à une alternative, soit les soins<br />

palliatifs ? », a questionné l’équipe. « Derrière une demande d’euthanasie ou de suicide<br />

assisté, il y a un message sous-jacent, soit celui d’une demande d’aide et de compassion. »<br />

L’équipe s’est ensuite questionnée sur la façon dont l’État québécois pourrait être en<br />

mesure de prévenir les abus à l’égard des personnes en fin de vie alors qu’il n’est même<br />

pas en mesure de le faire à l’égard des aînés. Elle a conclu en rappelant « qu’il faut<br />

plutôt donner aux médecins les outils dont ils ont besoin pour venir en aide à ces gens<br />

pour les accompagner dans ce qui est sûrement la plus grande étape de leur vie ».<br />

Après le débat, M e Véronique Hivon, ministre responsable des Services sociaux et de<br />

la Protection de la jeunesse, récipiendaire <strong>du</strong> Mérite Christine-Tourigny et membre de la<br />

Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, a commenté les interventions<br />

des deux équipes en qualité d’invité expert.<br />

Les équipes de la finale en compagnie de l’animateur de la soirée, Gilles Paillé<br />

Les arguments favorables<br />

L’équipe Harnois-Blouin, Pratte, Fournier — qui défendait la position favobrable à l’aide<br />

médicale à mourir — a d’emblée placé le caractère sacré de la vie comme une valeur<br />

fondamentale, mais a expliqué que dans un monde qui évolue rapidement sur le plan<br />

médical, et bien que la maladie recule et que l’espérance de vie augmente, cela est<br />

parfois fait au prix d’une fin de vie remplie de souffrances.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Un choix difficile<br />

L’évaluation de la performance des participants à l’émission Droit de Cité a été faite<br />

en parité entre le jury et le vote <strong>du</strong> public. Alors que d’habitude le vote <strong>du</strong> public se<br />

fait à partir <strong>du</strong> site Web dédié à l’émission radiophonique, pour la finale, ce sont les<br />

personnes présentes dans la salle qui ont été invitées à voter selon des critères comme<br />

la créativité, l’innovation et la détermination des participants.<br />

Le vote s’est avéré difficile, tant pour les personnes présentes, que pour les membres <strong>du</strong> jury<br />

formé pour l’occasion de M e Nicolas Plourde, bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Johanne<br />

Brodeur, Ad. E., bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec, M e Claude Provencher, directeur général<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, M e Pascale Pageau, présidente <strong>du</strong> Comité <strong>du</strong> congrès, Bernard<br />

Descoteaux, directeur <strong>du</strong> quotidien Le Devoir, Michel Dumais, chef blogueur au <strong>Journal</strong> de<br />

Montréal, pro<strong>du</strong>cteur et animateur radio, David J.Roy, bioéthicien, directeur <strong>du</strong> Réseau de<br />

recherche en éthique clinique <strong>du</strong> Fonds de recherche en santé <strong>du</strong> Québec (FRSQ), Léo Bureau-<br />

Blouin, adjoint parlementaire à la première ministre (volet jeunesse), Martine Desjardins,<br />

commentatrice politique, et Sébastien Lemire, président <strong>du</strong> Conseil d’administration de la<br />

Clinique juridique Juripop et agent de participation citoyenne au Forum Jeunesse à la CRÉ.<br />

C’est finalement le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science<br />

et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, qui a procédé à l’annonce de l’équipe<br />

gagnante, Rose au poing, qui a ainsi remporté la bourse de 5 000 $.<br />

L’équipe a soutenu que non seulement la ligne à tracer est parfois mince entre la diminution<br />

des souffrances et l’abrégement volontaire de la vie lorsqu’on administre une forte dose<br />

de morphine, mais que dans des cas où des personnes atteintes d’une maladie grave<br />

souffrent et sont sans possibilité de rémission, l’aide médicale à mourir est pratiquée, mais<br />

de manière déguisée, en raison <strong>du</strong> manque d’outils légaux. C’est pourquoi l’équipe a<br />

proposé « d’encadrer le phénomène et de le baliser par des réglementations strictes plutôt<br />

que de maintenir la situation actuelle et de continuer à le faire de façon hypocrite ».<br />

« Le droit doit s’adapter aux nouvelles réalités et aux nouvelles mentalités, a dit l’un<br />

des coéquipiers. C’est avec des notions comme le libre consentement et l’autonomie de la<br />

personne que l’on a décriminalisé le suicide et l’avortement, autorisé l’interruption des<br />

traitements et accepté l’abstention aux soins, et ce, même si la mort en résulte ».<br />

Les membres de l’équipe ont terminé leur exposé en se plaçant <strong>du</strong> côté de la position <strong>du</strong><br />

mourant. « Il faut accorder à chacun le droit de mourir comme il le souhaite, en fonction de<br />

ses valeurs, de ses désirs et de sa spiritualité, car le contraire équivaut à de l’absolutisme. »<br />

Droit de Cité au Canal Savoir<br />

Horaire de rediffusion<br />

Du lundi 15 juillet au dimanche 15 septembre <strong>2013</strong><br />

Lundi 29 juillet ___________________ 22 h Lundi 2 septembre _______________ 22 h<br />

Mercredi 31 juillet __________________ 3 h Mercredi 4 septembre ______________ 3 h<br />

Jeudi 1 er août ____________________ 17 h Jeudi 5 septembre _______________ 17 h<br />

Samedi 3 août ___________________ 11 h Samedi 7 septembre _____________ 11 h<br />

Dimanche 4 août _________________ 19 h Dimanche 8 septembre ___________ 19 h


PAGE 14 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Services professionnels<br />

Une nouvelle façon de penser<br />

le recours à des services juridiques<br />

Petit déjeuner conférence<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Le modèle traditionnel d’un service juridique, tant au sein d’un contentieux qu’en pratique privée, doit être<br />

repensé, et la méthode SMARTER est un bon moyen d’y arriver !<br />

Conférencier vedette <strong>du</strong> petit déjeuner conférence Changements importants qui<br />

attendent les contentieux et les cabinets privés, Trevor Faure, un avocat londonien<br />

pratiquant au sein d’un grand cabinet, a proposé aux participants un nouveau modèle<br />

de gestion des services juridiques inspiré par le titre de son livre publié en 2010 :<br />

The SMARTER Legal Model.<br />

M e Faure a d’abord félicité le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec pour la programmation <strong>du</strong> Congrès,<br />

qu’il a qualifiée de « smarter », car les formations qui ont été proposées cadrent<br />

parfaitement avec les quatre piliers de son modèle : l’éten<strong>du</strong>e des services juridiques,<br />

la conformité juridique de l’organisation, la satisfaction <strong>du</strong> client et la rentabilité.<br />

En effet, selon M e Faure, un avocat en droit des affaires doit concentrer ses efforts pour<br />

maximiser l’éten<strong>du</strong>e de ses services juridiques, augmenter la pro<strong>du</strong>ctivité et le potentiel<br />

de chaque employé, s’assurer d’une conformité optimale de l’organisation, satisfaire le<br />

client et rentabiliser les coûts reliés aux services juridiques. Rien de moins !<br />

Il existe plusieurs méthodes pensées pour améliorer la pro<strong>du</strong>ctivité d’une organisation.<br />

Par exemple, la méthode Six Sigma est, selon l’avocat, basée sur des faits et <strong>du</strong> « gros<br />

bon sens », mais s’avère très coûteuse. De son côté, la méthode SMARTER propose une<br />

analyse qui permet de voir où doivent être concentrés les efforts d’un service juridique.<br />

Cette méthode a été maintes fois testée par M e Faure, et selon lui, les résultats ont<br />

toujours été concluants.<br />

Le bâtonnier Nicolas Plourde<br />

reçoit le prix Chevalier de la justice<br />

Le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde, a reçu le prix Chevalier de la<br />

justice de la Chambre des huissiers de justice <strong>du</strong> Québec, le 25 mai dernier, au cours<br />

<strong>du</strong> gala de clôture <strong>du</strong> congrès annuel de cet ordre professionnel qui, cette année, avait<br />

pour thème Les huissiers s’invitent à la médiation !<br />

Une méthode en trois étapes<br />

Tout d’abord, il faut mesurer la performance de l’organisation selon chacun des piliers<br />

afin d’en avoir un portrait complet. Puis, il faut analyser ceux-ci afin de déterminer<br />

quelles améliorations doivent être apportées à l’organisation. La dernière étape<br />

consiste en l’application de changements afin d’améliorer la performance globale<br />

de l’organisation.<br />

L’analyse de l’organisation doit tenir compte <strong>du</strong> niveau de risque, de la fréquence et des<br />

conséquences de ses opérations. Par exemple, une opération risquée, telle une fusion,<br />

est peu fréquente dans une organisation et peut entraîner des conséquences<br />

importantes sur celle-ci. Un litige en droit <strong>du</strong> travail constitue une opération qui peut<br />

arriver de temps en temps, et les risques sont moins élevés et moins importants en<br />

termes de conséquences. Au bas de l’échelle se situent les opérations courantes<br />

comme les plaintes de clients, lesquelles ont peu ou pas d’impact pour l’organisation.<br />

En général, un service juridique confiera systématiquement les opérations risquées et<br />

exceptionnelles de même que les opérations présentant des risques moins élevés à un<br />

cabinet d’avocats externe. Quant aux opérations au bas de l’échelle, qui sont souvent<br />

les moins stimulantes pour le personnel de l’organisation, elles seront reléguées aux<br />

avocats internes.<br />

Inverser les rôles : une solution « intelligente »<br />

Selon M e Faure, le recours systématique aux cabinets d’avocats externes pour les<br />

opérations peu ou moyennement fréquentes ne représente pas une bonne manière de<br />

gérer un contentieux. Il propose plutôt d’inverser les rôles et de confier les opérations<br />

très risquées et moyennement risquées aux avocats à l’interne. Ainsi, les opérations<br />

courantes pourraient être exécutées par les stagiaires ou les avocats juniors<br />

d’un cabinet d’avocats externe, ou même par des employés à l’interne ayant reçu une<br />

formation adéquate pour traiter ce type de dossiers.<br />

Ce changement de cap entraînerait une baisse importante des coûts relatifs aux services<br />

externes et les opérations risquées mobiliseraient une partie importante <strong>du</strong> contentieux,<br />

et maximiseraient le potentiel de chaque membre de l’organisation, entraînant une<br />

hausse de l’efficacité et de la satisfaction à l’interne.<br />

Le président de la Chambre des huissiers de justice, M. Louis-Raymond Maranda,<br />

a déclaré qu’il remettait cette distinction honorifique au bâtonnier Plourde en<br />

hommage à son implication dans l’amélioration de l’accès à la justice.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

M e Trevor Faure<br />

Le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Un client satisfait par sa propre faute !<br />

Enfin, selon M e Faure, si un avocat réussit à faire économiser des frais juridiques<br />

à un client, ce dernier sera beaucoup plus satisfait de ses services. Bien que cela puisse<br />

paraître paradoxal, une telle baisse de frais juridiques n’entraînera pas nécessairement<br />

une baisse de revenus pour l’avocat. Au contraire, soutient M e Faure, un client sera<br />

beaucoup plus enclin à confier des mandats à son avocat lorsqu’il comprendra que<br />

celui-ci ne vise pas qu’à lui facturer des heures, mais qu’il veut aussi l’aider à se protéger<br />

contre des frais juridiques futurs. C’est en quelque sorte un jeu à somme nulle où le<br />

client est responsable de sa propre satisfaction, ayant l’impression (fondée) que l’avocat<br />

a véritablement contribué à le protéger !


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 15<br />

Prendre en compte<br />

la déficience intellectuelle<br />

Petit déjeuner conférence<br />

Rollande Parent<br />

L’accès à la justice passe aussi par le traitement éclairé des personnes présentant une déficience intellectuelle.<br />

Pour les acteurs de l’appareil judiciaire, une bonne façon d’y parvenir est de chercher à comprendre leur mode<br />

de fonctionnement et leurs caractéristiques communes pour mieux adapter les interventions.<br />

Des pistes précieuses à cet égard ont été tracées tout récemment par deux piliers<br />

<strong>du</strong> Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants <strong>du</strong><br />

développement (CRDITED), soit M me Danielle Levert, directrice adjointe, et M e Jocelin<br />

Lecomte, conseiller juridique en matière de déficiences intellectuelles, qui partagent<br />

la ferme conviction que le respect des droits des personnes présentant une déficience<br />

intellectuelle (DI) ou encore des troubles envahissants <strong>du</strong> développement (TED) nécessite<br />

de nombreux ajustements de la part des avocats et des juges.<br />

Personne n’a envie d’une autre affaire « Simon Marshall ». Un jeune homme de Québec,<br />

s’étant avoué coupable, en 1997, d’agressions sexuelles, a fait cinq ans de prison en<br />

raison d’erreurs et d’omissions commises à différents échelons de l’appareil policier et<br />

judiciaire. M e Lecomte explique : « On l’a accusé d’être le violeur de Sainte-Foy. On n’a<br />

pas reconnu sa déficience intellectuelle. Il est passé dans le système judiciaire et s’est<br />

retrouvé en prison avant qu’on s’aperçoive de son état. Il s’était avoué coupable. En fait,<br />

il avait dit ce qu’on voulait entendre. »<br />

M e Lecomte, qui travaille dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux<br />

auprès des populations vulnérables depuis 25 ans, propose de mieux adapter la vie juridique<br />

et le protocole judiciaire aux personnes ayant une façon particulière de comprendre.<br />

« Leur dynamique doit être comprise et prise en compte », soutient M me Levert.<br />

Devant une phrase dont le sens lui échappe, elle aura tendance à répondre oui. Les adverbes<br />

sont à exclure ou à utiliser à doses homéopathiques. Les souvent, parfois, notamment<br />

constituent autant d’embûches. Dans le contexte d’un interrogatoire, son désir de plaire,<br />

d’être acceptée pourra également l’amener à dire ce qu’on semble vouloir entendre.<br />

Les choses se présentent autrement pour les personnes présentant des TED. Parmi les<br />

caractéristiques de celles-ci, on retrouve la difficulté à se mettre à la place des autres, à lire<br />

leurs émotions, à saisir les codes sociaux, à différencier les nuances de langage comme le<br />

mensonge, le sarcasme, l’ironie. M e Levert raconte une expérience démontrant qu’elles ont<br />

une façon toute particulière d’entrer en relation. « Dans une activité sociale où se trouvaient<br />

des ingénieurs, vétérinaires et autres professionnels (les personnes présentant des TED sont<br />

souvent des érudits), certains m’ont abordée en me parlant de leur diagnostic. »<br />

De savoir qu’il en est ainsi permet aux gens mis en contact avec une personne aux<br />

prises avec des troubles envahissants <strong>du</strong> développement de s’ajuster.<br />

Précautions à prendre<br />

Pour contrer ces diverses difficultés, les avocats et les juges ont tout intérêt à modifier leur<br />

façon de faire. À s’adapter. M e Lecomte insiste sur l’importance de poser des questions<br />

simples, courtes, claires, n’abordant qu’un seul aspect à la fois, tout cela à un rythme lent.<br />

En plus d’accorder un long délai de réponse. « Ce qui n’est pas courant dans notre système<br />

de justice », souligne-t-il. Et si aucune réponse ne vient, il faudra reformuler la question.<br />

D r Frank J. Hayden<br />

D’entrée de jeu, M e Lecomte invite les avocats et juges à « rompre avec la présomption<br />

systémique d’inaptitude qui fait en sorte qu’en présence d’une personne ayant une<br />

déficience intellectuelle, on présume qu’elle est inapte ». À ce propos, il rappelle les<br />

remarques de la juge en chef de la Cour suprême, Beverley McLachlin : « Des a<strong>du</strong>ltes<br />

ayant une DI peuvent concrètement faire la différence entre la vérité et le mensonge,<br />

et savoir qu’ils doivent dire la vérité sans être capables d’expliquer en termes abstraits<br />

ce que signifie dire la vérité. » M e Lecomte y voit une avancée, un jalon. « Reste à voir<br />

l’impact sur le terrain des tribunaux », souligne-t-il.<br />

Malgré leurs difficultés au plan de la communication sociale, des interactions sociales et de<br />

leurs intérêts restreints, M e Lecomte tient à ce que les personnes avec une DI ou des TED<br />

soient reconnues comme ayant les mêmes droits que monsieur et madame tout le monde,<br />

celui de vivre pleinement dans la société, celui <strong>du</strong> droit à la parole.<br />

Apprendre à mieux les cerner<br />

Il importe de savoir que les personnes avec une DI éprouvent d’énormes difficultés à<br />

envisager diverses hypothèses ou encore à répondre à des questions ouvertes comme :<br />

que pensez-vous de telle et telle choses ?<br />

Il faut également tenir compte <strong>du</strong> fait qu’elles peinent à s’orienter dans le temps et<br />

l’espace, d’où leur gêne à répondre à des questions portant sur des dates précises. Pour<br />

une personne avec une déficience intellectuelle, la description de faits, l’expression de<br />

nuances et l’élaboration d’un raisonnement comportant plusieurs éléments constituent un<br />

énorme problème, voire une impossibilité. Devant une question longue, à multiples volets,<br />

il y a fort à parier qu’elle choisira le dernier élément, celui le plus frais dans sa mémoire.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Anxieuse de se retrouver en présence d’avocats et d’un juge, la personne avec une<br />

déficience intellectuelle pourrait bien se mettre à rire à des moments inappropriés.<br />

« La tendance naturelle sera de se dire qu’elle manque de sérieux, n’a aucun remords.<br />

Il s’agirait là d’une fausse perception. »<br />

Comme tout changement est source de stress, de se retrouver <strong>du</strong> jour au lendemain<br />

dans une salle d’audience entourée d’inconnus pourrait bien troubler la personne avec<br />

une DI. D’où l’impératif de bien la préparer en la familiarisant avec le parcours et les<br />

personnes qui seront présentes, de l’informer sur les diverses étapes à venir. « Pas facile,<br />

mais vraiment nécessaire », de commenter M e Lecomte.<br />

Lors <strong>du</strong> passage devant le tribunal, chaque fois que cela sera possible, il serait tout à fait<br />

opportun de recourir à des images pour faciliter la compréhension, soutenir l’attention.<br />

La permission d’utiliser des objets familiers aidant à contrôler le stress serait également<br />

bénéfique. Toutes ces mesures visent à augmenter le sentiment de confort.<br />

Une autre avenue prometteuse consiste à voir à ce que la personne avec une déficience<br />

intellectuelle soit accompagnée d’une connaissance, d’un proche. Un facteur<br />

d’apaisement. Ceux-ci seront d’ailleurs bien placés pour aider l’avocat à trouver les<br />

pistes susceptibles de faciliter la communication.<br />

M e Lecomte a en mémoire des cas de magistrats non sensibilisés aux comportements<br />

particuliers des personnes déficientes intellectuelles. Devant un témoin qui hésite à répondre<br />

ou qui a le regard fuyant, ils auront tendance à croire qu’ils sont en présence d’un menteur.<br />

Souvent victimes<br />

Des études indiquent que les personnes avec une DI sont, plus souvent que d’autres,<br />

victimes de violence, d’abus (agressions sexuelles, vols, violence conjugale). Le risque<br />

qu’il en soit ainsi serait de deux à trois fois supérieur à la population en général.<br />

Elles ont de la difficulté à reconnaître les situations d’abus. M e Lecomte raconte qu’il<br />

y a quelques années, des femmes avaient été agressées par des chauffeurs de taxi et<br />

avaient tardé à dénoncer la situation. « On ne leur avait jamais enseigné qu’il s’agissait<br />

là d’une violation de leurs droits. » Leur hésitation provenait de leur peur <strong>du</strong> rejet ou<br />

d’avoir à subir des représailles.<br />

L’activité physique<br />

Au fil des ans et des recherches, en particulier de l’instigateur des Olympiques spéciaux<br />

mis en place par le D r Frank J. Hayden il y a une cinquantaine d’années, les bienfaits<br />

de l’activité physique pour les personnes avec une déficience intellectuelle ont été<br />

largement démontrés. Pour l’amélioration de la santé, la confiance en soi, la découverte<br />

des autres, notamment.


PAGE 16 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Des règles essentielles<br />

à prendre en considération lors de<br />

transactions commerciales internationales<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Formation<br />

Signée à Vienne en 1980 et ratifiée par 79 pays, la Convention des Nations Unies sur les contrats de<br />

vente internationale de marchandises (CVIM) est un outil que tout avocat exerçant en droit commercial<br />

international se doit de connaître.<br />

Dans le cadre de la série de formations données par l’American Bar Association, un<br />

panel, composé de quatre avocats provenant de plusieurs grandes villes en Amérique<br />

<strong>du</strong> Nord et d’une professeure de l’Université McGill, était réuni au Palais des congrès<br />

afin de présenter la CVIM et ses impacts sur la pratique des avocats.<br />

Une lingua franca de la vente de marchandises<br />

Catherine Walsh, professeure à l’Université McGill, a tout d’abord commencé la<br />

conférence par une revue des principales dispositions de la CVIM. Se voulant avant tout<br />

une tentative par plusieurs pays d’adopter une lingua franca de droit commercial, la CVIM<br />

couvre tous les types de contrats de vente de marchandises conclus entre deux parties<br />

dont les bureaux sont situés dans deux États signataires. La CVIM s’applique également si<br />

le droit international privé mène à l’application <strong>du</strong> droit d’un État signataire.<br />

Quant aux inconvénients, M e Guandalini souligne que les juges brésiliens ne connaissent<br />

pas la CVIM et sont réticents à reconnaître une juridiction étrangère. Cela est notamment<br />

dû au fait que le Brésil est le premier pays lusophone à ratifier la CVIM. De même, son<br />

importante jurisprudence peut apporter une certaine incertitude quant à son interprétation.<br />

Malgré tout, M e Guandalini recommande aux parties d’adopter la CVIM après le 1 er avril 2014,<br />

mais il ajoute qu’il faudrait aussi insérer une clause d’arbitrage au contrat.<br />

Son champ d’application ne s’étend toutefois pas à tous les types de ventes de<br />

marchandises et exclut les biens achetés pour un usage familial ou personnel, la vente<br />

de bateaux, d’aéronefs ou l’achat d’électricité. De même, M me Walsh relève que les<br />

questions qui ne sont pas abordées par la CVIM ou qui sont expressément exclues de<br />

son champ d’application, notamment la validité des contrats et leur effet sur le droit de<br />

propriété, sont régies par le droit interne applicable en vertu <strong>du</strong> droit international privé.<br />

Est-ce que les parties peuvent se soustraire à l’application automatique de la CVIM ?<br />

Oui, selon M me Walsh, à condition qu’elles expriment, explicitement ou implicitement,<br />

leur désir de ne pas appliquer la CVIM, en tout ou en partie. Bien que celle-ci ne<br />

mentionne pas le moyen d’exprimer cette volonté, M me Walsh conseille aux parties<br />

d’insérer une clause expresse dans le contrat à cet effet.<br />

Selon cette dernière, plusieurs raisons peuvent amener des parties à s’exclure de la<br />

CVIM : la méconnaissance des règles, la peur des conséquences, les coûts associés à<br />

l’apprentissage des mécanismes de la CVIM, etc. La conférencière souligne que les<br />

avocats ont tendance à préférer leur droit interne, notamment lorsque celui-ci comprend<br />

des règles plus favorables à leurs clients. De même, le fait que la CVIM ne règle pas<br />

tout peut rendre son application plus complexe pour un avocat peu habitué à négocier<br />

des contrats internationaux. Enfin, son incompatibilité avec les incoterms et l’absence<br />

d’interprétation uniforme des règles de la CVIM par les tribunaux peuvent inspirer aux<br />

avocats une certaine réticence à utiliser celle-ci.<br />

M me Walsh relève toutefois que tout n’est pas sombre pour la CVIM. Selon elle, plus les<br />

avocats seront familiers avec la CVIM, plus ceux-ci l’utiliseront comme outil de travail.<br />

De même, la montée en puissance de la Chine, qui milite fortement pour l’application<br />

de la CVIM, ne peut qu’amener une hausse des transactions sous cette gouverne.<br />

Le Brésil, dernier État ratificateur<br />

Candidat à la maîtrise en droit de l’Université de Georgetown, à Washington, M e Bruno<br />

Guandalini a exposé les implications pour les relations d’affaires canado-brésiliennes<br />

alors que la CVIM entrera en vigueur le 1 er avril 2014 sur le territoire brésilien.<br />

Le Brésil étant un pays en pleine croissance économique, M e Guandalini souligne que<br />

les relations canado-brésiliennes sont elles aussi en constante augmentation, notamment<br />

en raison de la tenue prochaine de la Coupe <strong>du</strong> monde de soccer et des Jeux<br />

olympiques d’été de Rio de Janeiro.<br />

Au niveau <strong>du</strong> droit international privé, M e Guandalini précise que les tribunaux brésiliens<br />

ont toujours eu une attitude protectionniste, refusant de reconnaître la litispendance<br />

et l’application <strong>du</strong> droit étranger en l’absence d’une clause explicitant le choix d’une<br />

juridiction extérieure. Dans les circonstances, est-ce que les parties devraient choisir<br />

la CVIM pour des transactions ayant lieu avant le 1 er avril 2014 ? Selon M e Guandalini,<br />

il peut s’avérer très difficile pour les parties de choisir la CVIM, sauf lorsque le contrat<br />

prévoit une clause d’arbitrage. En effet, les arbitres connaissent les principes de la CVIM<br />

et sont beaucoup plus ouverts à son application. Après le 1 er avril 2014, il n’y aura plus<br />

de choix explicite à faire, car la CVIM s’appliquera automatiquement.<br />

De même, après le 1 er avril 2014, est-ce que les parties devraient exclure l’application<br />

de la CVIM ? M e Guandalini relève plusieurs des avantages de la CVIM. Tout d’abord, ses<br />

dispositions sont plus appropriées que les règles brésiliennes de commerce international.<br />

Ensuite, la CVIM bénéficie d’une importante jurisprudence et de solutions aux<br />

conflits commerciaux internationaux. Enfin, elle est compatible avec les principes<br />

de droit commercial en vigueur au Brésil et en comble d’ailleurs certaines lacunes.<br />

Quelques-uns des conférenciers présents dans le cadre de la série de formations données<br />

par l’American Bar Association<br />

La CVIM : un outil essentiel<br />

Comment la CVIM peut-elle s’avérer utile dans le cadre d’une transaction de vente de<br />

marchandises ? M e Mehrdad Farivar, avocat exerçant à Los Angeles, a donné un exemple<br />

concret de l’utilité de la CVIM.<br />

Le client de M e Farivar, une entreprise située en Californie, voulait conclure une entente<br />

avec un fabricant espagnol pour la distribution en Californie de pro<strong>du</strong>its manufacturés<br />

en Espagne. Le manufacturier a insisté pour que le droit espagnol soit le droit applicable<br />

au contrat de distribution. Ce genre d’attitude est tout à fait normal, selon M e Farivar,<br />

car les compagnies étrangères sont effrayées par les tribunaux californiens, reconnus<br />

pour accorder des montants gargantuesques à titre de dommages. Or, un distributeur<br />

doit se protéger : il n’a pas toujours toute l’information sur le pro<strong>du</strong>it et ne veut pas<br />

faire des représentations à ses clients qui pourraient s’avérer trompeuses. En Californie,<br />

le droit applicable à un tel contrat est celui <strong>du</strong> pays où le pro<strong>du</strong>it est ven<strong>du</strong>; le<br />

distributeur est donc le premier à être poursuivi en cas de défaut <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it.<br />

L’application de la CVIM aurait réglé le problème, selon M e Farivar, car elle stipule une<br />

garantie de qualité et des mécanismes d’indemnisation en cas de problème.<br />

Tout comme M e Guandalini, M e Farivar est d’avis que les tribunaux ne constituent pas<br />

le meilleur forum pour appliquer la CVIM et que l’arbitrage constitue un meilleur moyen<br />

de faire trancher des litiges qui en résultent. La CVIM propose des règles crédibles,<br />

car elles ne sont pas biaisées culturellement et ont été élaborées par une institution<br />

internationale. De plus, M e Farivar considère la CVIM comme étant assez complète, et<br />

son application constante dans plusieurs pays le démontre amplement.<br />

Les transactions commerciales : une question d’attitude<br />

La première partie de la formation s’est terminée par une présentation empreinte<br />

d’humour de M e Ernesto Velarde Danache, avocat d’origine mexicaine pratiquant au<br />

Texas et animateur de télévision. Celui-ci a surtout insisté sur les implications d’une<br />

relation d’affaires entre deux parties d’origines différentes. Selon lui, des partenaires<br />

d’affaires ont des besoins vitaux, tels que la protection ou la paix d’esprit. Certaines<br />

cultures peuvent être diamétralement opposées et les parties doivent comprendre que<br />

leur vis-à-vis peut avoir une définition différente de la bonne foi, souligne M e Danache.<br />

Par conséquent, il conseille systématiquement à ses clients de conclure par écrit tous les<br />

contrats où la CVIM pourrait s’appliquer.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Suite page 17


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 17<br />

Des règles essentielles à prendre en considération<br />

lors de transactions commerciales internationales<br />

Suite de la page 16<br />

M e Danache insiste sur le fait que chacun doit s’informer sur le mécanisme de la CVIM afin<br />

de l’utiliser à son plein potentiel. Au Mexique, relate-t-il, les traités ont la même valeur<br />

juridique que la Constitution mexicaine. Toutefois, il déplore que les juges préfèrent<br />

appliquer leur propre droit plutôt que les dispositions de la CVIM, et ce, même si<br />

celle-ci comporte certaines lacunes.<br />

La garantie de qualité et la vente d’arbres de Noël<br />

La deuxième partie de la formation a mis l’accent sur la garantie de qualité selon la<br />

CVIM et son application par un cas pratique qui a nécessité l’aide des participants.<br />

M e Dominique Babin, de Montréal, a présenté les dispositions de la CVIM relativement<br />

à la garantie de conformité. Premièrement, les biens doivent être d’une quantité et d’une<br />

qualité conformes à leur description. Deuxièmement, les biens doivent correspondre<br />

à leur utilisation première ainsi qu’aux autres utilisations qu’il pourrait être raisonnable<br />

de leur attribuer. De même, des circonstances spéciales peuvent donner lieu à une<br />

modification de la garantie de conformité, par exemple, l’historique des relations entre<br />

les parties. De même, note la conférencière, le vendeur doit garantir que les biens sont<br />

libres de droits et de réclamations.<br />

M e Babin souligne que l’acheteur a l’obligation d’inspecter les biens dès que<br />

possible et dispose d’un délai de deux ans pour informer le vendeur <strong>du</strong> manque de<br />

conformité des biens achetés. Que faire lorsque les biens ne sont pas conformes?<br />

La CVIM propose plusieurs solutions, notamment une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> prix de vente ou<br />

l’annulation <strong>du</strong> contrat.<br />

Après avoir exposé les règles relatives à la garantie de conformité, M e Babin a invité les<br />

participants à discuter d’un cas pratique impliquant la vente à un acheteur mexicain de<br />

sapins de Noël de mauvaise qualité par une entreprise de Saint-Jérôme. Cette activité a<br />

donné lieu à une amusante joute oratoire entre M e Danache et une participante !<br />

Qui a gagné ? Nul ne saurait dire, tant le débat a été vif !


PAGE 18 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Droit criminel et pénal<br />

Une formation unique<br />

en présence des décideurs<br />

Formation<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Les participants à la formation Auto à vendre, j’ai per<strong>du</strong> mon permis ont eu une occasion en or de discuter<br />

jurisprudence récente d’une façon privilégiée avec des juges des cours municipales… et ils en ont bien profité !<br />

C’est devant une foule visiblement spécialisée en droit criminel et pénal que Michel<br />

Lalonde, président de la Conférence des juges municipaux <strong>du</strong> Québec, Jacques Ouellet,<br />

juge à la Cour municipale de Québec, Alain St-Pierre, juge à la Cour municipale de<br />

Montréal, et André Perreault, juge en chef adjoint responsable des cours municipales<br />

à la Cour <strong>du</strong> Québec, ont présenté une conférence basée sur un modèle plutôt inusité.<br />

En effet, ceux-ci ont réussi à faire le tour de la jurisprudence récente et marquante<br />

des tribunaux supérieurs en créant des problèmes pratiques reliés à des infractions de<br />

con<strong>du</strong>ite automobile, notamment la con<strong>du</strong>ite avec les facultés affaiblies ou la con<strong>du</strong>ite<br />

dangereuse. Chaque juge a procédé à la lecture d’un cas pratique et les participants<br />

devaient ensuite répondre à diverses questions et faire référence à des décisions récentes.<br />

« Une soirée qui se termine mal »<br />

Le premier cas, raconté par le juge Lalande, concerne un monsieur Lachance qui s’est<br />

endormi dans sa voiture dans le stationnement d’un bar alors qu’il attendait un taxi et<br />

qui a été arrêté par les policiers.<br />

« Courte balade »<br />

Le cinquième cas concerne Paul, qui a eu un accident peu après être parti de chez lui.<br />

Son voisin avait auparavant remarqué qu’il avait de la difficulté à marcher et à parler.<br />

Aussi, le policier qui l’a arrêté croit avoir enten<strong>du</strong> Paul dire qu’il n’aurait pas dû boire<br />

tout un « six pack ». Son avocat prétend que les observations <strong>du</strong> voisin pourraient autant<br />

s’appliquer à des symptômes autres que de l’intoxication par l’alcool ou la drogue.<br />

Les juges soulignent que, selon l’arrêt Walton 9 , en l’absence d’une preuve médicale<br />

par expert selon laquelle certains éléments peuvent aussi constituer une maladie ou<br />

un handicap, la défense de Paul ne sera pas recevable. De même, en vertu de l’arrêt<br />

Seck 10 , il doit être prouvé hors de tout doute raisonnable que les paroles enten<strong>du</strong>es<br />

par le policier sont exactement celles que Paul a prononcées. Dès lors que ce fait est<br />

prouvé, il est alors évalué comme tout autre élément de preuve.<br />

Les juges ont rappelé les principes de l’arrêt Boudreault 1 selon lesquels la garde et le<br />

contrôle d’une voiture sont une question de faits dans l’évaluation <strong>du</strong> « risque » que la<br />

personne puisse prendre volontairement le volant en état d’ébriété. Quant à l’alcootest<br />

que monsieur Lachance a subi, l’arrêt St-Onge Lamoureux 2 exige un doute réel et<br />

une preuve directe concernant le fonctionnement de cet appareil, selon les juges.<br />

La jurisprudence n’exige toutefois pas un niveau de croyance particulier <strong>du</strong> policier<br />

quant aux motifs raisonnables sur l’état d’ébriété d’une personne.<br />

« Arrêt… et bang ! »<br />

Le deuxième cas de la conférence concerne un certain Maurice qui, après avoir<br />

consommé trois bières en deux heures, quitte la fête avec trois petites bouteilles de<br />

vodka remises par son ami. Victime d’un accident de la route, il décide de boire les trois<br />

bouteilles en attendant l’arrivée des secours et se fait arrêter par la police.<br />

Les conférenciers soulignent qu’on n’a pas la connaissance d’office pour savoir combien<br />

de temps un indivi<strong>du</strong> prend pour absorber une quantité d’alcool. Citant l’arrêt Benoit 3 ,<br />

ils indiquent qu’il faut une preuve d’expert pour établir le taux d’élimination d’alcool,<br />

et que de simples observations de témoins ne sont pas suffisantes. De même, l’arrêt<br />

Ibanescu 4 , ren<strong>du</strong> la veille de la conférence, établit le fardeau de preuve à cet égard.<br />

Les juges observent que la Cour suprême a repris dans cette décision les principes de<br />

l’arrêt Gibson 5 et le fardeau de preuve <strong>du</strong> « chevauchement » <strong>du</strong> taux d’élimination est le<br />

suivant : preuve <strong>du</strong> chevauchement, évaluation <strong>du</strong> chevauchement à l’égard de toute la<br />

preuve et la possibilité qu’il y ait un doute raisonnable.<br />

« Oups!... Bang ! »<br />

Le troisième cas raconte l’histoire de Robert, qui roulait à 100 km/h sur la voie de<br />

desserte d’une autoroute lorsqu’il a per<strong>du</strong> le contrôle de son véhicule en jouant avec<br />

son téléphone cellulaire. Il a ensuite été arrêté pour con<strong>du</strong>ite dangereuse.<br />

Les juges déterminent tout d’abord que la con<strong>du</strong>ite de Robert n’aurait pas pu constituer<br />

le fondement d’une accusation de con<strong>du</strong>ite dangereuse en vertu <strong>du</strong> Code criminel.<br />

Reprenant l’arrêt Bélanger 6 , ils affirment qu’une personne raisonnable roulerait en<br />

moyenne à la même vitesse que celle de Robert sur une voie de desserte, et par le fait<br />

même, cela ne constituerait pas un écart suffisant pour justifier une accusation au sens<br />

<strong>du</strong> Code criminel.<br />

« Tragédie et toxicologie »<br />

Louise a été victime d’un accident de la route et sa passagère a été tuée, relatent les juges.<br />

Son taux d’alcoolémie est <strong>du</strong> double de la limite permise. Un rapport de toxicologie<br />

provenant d’un hôpital a été déposé en preuve.<br />

Est-ce qu’une telle preuve peut faire la preuve hors de tout doute raisonnable <strong>du</strong><br />

taux d’alcoolémie? Les juges citent les arrêts Smith 7 et Murray 8 pour répondre par<br />

l’affirmative, pourvu que la preuve respecte la Loi sur la preuve. De même, une preuve<br />

provenant d’un hôpital profite d’une présomption de fiabilité, notent-ils.<br />

Les quatre juges des cours municipales lors de la conférence<br />

« Vroummmm »<br />

Le sixième et dernier cas relate l’histoire de Robert, accusé d’avoir con<strong>du</strong>it sa moto à<br />

246 km/h. Il s’est défen<strong>du</strong> en disant qu’il a été confon<strong>du</strong> par une autre moto et qu’à ce<br />

moment-là son odomètre indiquait 110 km/h, car il utilisait un régulateur de vitesse.<br />

L’arrêt Synnott 11 a établi le principe suivant, relatent les juges : « Lorsque le défendeur<br />

témoigne et dit avoir vérifié sa vitesse par odomètre au moment où il est “capté” par le<br />

radar, il y a place à un doute raisonnable. Or, Robert a consulté son odomètre au<br />

moment <strong>du</strong> dépassement de l’autre moto et non pas au moment où il a été “capté” par<br />

le radar. » Les juges soulignent qu’un régulateur de vitesse n’a pas la même crédibilité<br />

qu’un odomètre. Robert ne peut donc pas utiliser cette défense, concluent-ils.<br />

1 R. c. Boudreault, 2012 CSC 56<br />

2 R. c. St-Onge Lamoureux, 2012 CSC 57<br />

3 R. c. Benoit, <strong>2013</strong> NLCA<br />

4 R. c. Ibanescu, <strong>2013</strong> CSC 31<br />

5 R. c. Gibson, 2008 CSC 16<br />

6 R. c. Bélanger, 2011 QCCA 1598<br />

7 R. c. Smith, 2011 ABCA 136<br />

8 R. c. Murray, <strong>2013</strong> ONCA 173<br />

9 R. c. Walton, 2011 BCCA 535<br />

10 R. c. Seck, 2011 QCCA 2250, Demande d’autorisation d’appel en Cour suprême <strong>du</strong> Canada rejetée le 21 juin 2012<br />

11 Synnott c. Directeur des poursuites criminelles et pénales, 2012 QCCA 468<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 19<br />

Vous êtes au cœur<br />

de la solution<br />

Congrès annuel <strong>2013</strong><br />

MERCI à<br />

nos partenaires de PRESTIGE<br />

nos COMMANDITAIRES<br />

<strong>Barreau</strong> de Québec<br />

<strong>Barreau</strong> de Montréal<br />

BCF Avocats d’affaires<br />

Corporation de services <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

Dale Parizeau Morris Mackenzie<br />

Delegatus<br />

Deloitte<br />

Diplomate<br />

FCT, services commerciaux<br />

Heenan Blaikie<br />

Henri A. Lafortune inc.<br />

Joli-Cœur Lacasse<br />

Lavery<br />

Legal Suite Canada<br />

MRA – Cabinet en assurance de personnes<br />

Optimum Talent<br />

Paquette et associés<br />

Raymond Chabot Grant Thornton<br />

Stikeman Elliott


PAGE 20 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Vie associative<br />

<strong>Barreau</strong> de Richelieu<br />

Assemblée générale annuelle<br />

Le 3 mai dernier, le Manoir Rouville-Campbell recevait les<br />

membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Richelieu pour leur assemblée<br />

générale annuelle. Des conférences ont aussi été<br />

offertes aux fins de la formation continue obligatoire.<br />

Les participants ont apprécié les cours diversifiés et<br />

enrichissants qui leur étaient proposés.<br />

Sé<strong>du</strong>ite par la visite <strong>du</strong> bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Nicolas Plourde, et celle de la bâtonnière élue <strong>du</strong><br />

Québec, M e Johanne Brodeur, Ad. E., la bâtonnière<br />

élue <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Richelieu, M e Maryse Dubé,<br />

entreprend une année au sein <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

où notamment deux dossiers importants retiennent son<br />

attention, soit le nouveau Code de procé<strong>du</strong>re civile et le<br />

nouveau Code de déontologie des avocats.<br />

D’autres événements seront organisés prochainement.<br />

Veuillez consulter régulièrement le site <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de<br />

Richelieu pour les détails : www.barreaurichelieu.ca<br />

<strong>Barreau</strong> de Laurentides-Lanaudière<br />

Congrès annuel<br />

Le <strong>Barreau</strong> de Laurentides-Lanaudière a tenu son congrès<br />

annuel les 26 et 27 avril dernier à Mont-Tremblant. Plus<br />

de 300 personnes participaient au banquet <strong>du</strong> vendredi<br />

soir au cours <strong>du</strong>quel elles ont eu l’occasion de rencontrer<br />

les nouveaux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> assermentés en 2012,<br />

les nouveaux membres <strong>du</strong> conseil exécutif et de nombreux<br />

juges et anciens bâtonniers. La soirée s’est déroulée<br />

sous le thème qui se veut également le thème choisi par<br />

M e Rhéal Éloi Fortin pour son année de bâtonnat L’accès à<br />

la justice, autrement et de toutes les couleurs.<br />

Le nouveau conseil exécutif <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Laurentides-<br />

Lanaudière sera composé de douze membres. Le conseil<br />

sera composé <strong>du</strong> nouveau bâtonnier, de M es Mario Prieur,<br />

bâtonnier sortant, Denyse Langelier, représentante de<br />

la pratique privée, France Charbonneau, représentante<br />

de la pratique publique, Normande Savoie, secrétaire<br />

<strong>du</strong> conseil exécutif, Claude Ducharme, trésorier, Jean-<br />

François Leblond, cinquième conseiller, Annie Savard,<br />

quatrième conseillère, Roxanne Préfontaine, troisième<br />

conseillère, Martine Létourneau, deuxième conseillère et<br />

Louis-François Asselin, premier conseiller.<br />

Association <strong>du</strong> jeune barreau<br />

de Montréal<br />

Résultats des élections<br />

POUR le mandat <strong>2013</strong>-2014<br />

Lors de l’assemblée générale qui a eu lieu en mai dernier,<br />

le nouveau conseil d’administration de l’AJBM est<br />

officiellement entré en fonction. M e Andréanne Malacket<br />

a pris la parole pour la première fois en tant que présidente<br />

de l’Association. « Mon mandat sera l’occasion de mettre<br />

en branle certains projets et d’en poursuivre d’autres, afin<br />

de placer à l’avant-plan la diversité et l’unicité des jeunes<br />

avocats montréalais », a-t-elle expliqué.<br />

Outre l’élection de M e Malacket, M e Paul-Matthieu<br />

Grondin a également été élu à titre de vice-président.<br />

Pour sa part, M e Marie Cousineau agira à titre de<br />

présidente sortante, tandis que M e Caroline Larouche a<br />

été nommée secrétaire-trésorière.<br />

Les membres <strong>du</strong> Conseil <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Richelieu <strong>2013</strong>-2014.<br />

Comment faire pour inscrire<br />

vos activités dans Vie associative ?<br />

La rubrique Vie associative est consacrée aux activités<br />

des barreaux de section, des associations dont le<br />

secrétariat est pris en charge par le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

et des associations de jeunes barreaux.<br />

Pour que vos activités y soient consignées, vous devez<br />

remplir un formulaire que vous pouvez vous<br />

procurer en ligne au www.barreau.qc.ca/<br />

publications/journal/vie-associative.html<br />

À noter que vous devez compter environ<br />

30 jours avant la publication de vos<br />

informations en raison des délais de<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

et qu’il est publié le 1 er de chaque<br />

mois. Soyez donc vigilants en ce qui<br />

concerne les dates de vos activités !<br />

Rendements *<br />

au 31 mai <strong>2013</strong><br />

<strong>du</strong> barreau <strong>du</strong> québec<br />

Fonds 1 an 3 ans 5 ans 10 ans<br />

Actions 25,02 % 8,53 % 2,18 % 8,97 %<br />

Équilibré 14,04 % 7,75 % 3,76 % 6,20 %<br />

Obligations 1,85 % 4,92 % 4,88 % 4,71 %<br />

le rendement passé n’est pas garant <strong>du</strong> rendement futur. *rendement annuel composé<br />

Denis Noreau, représentant<br />

514 954 -3491<br />

1 800 361-8495 poste 3491<br />

www.csbq.ca/finances/fonds


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 21


PAGE 22 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Cérémonie de passation des pouvoirs<br />

Merci M e Plourde, bienvenue M e Brodeur<br />

Julie Perreault<br />

La cérémonie de passation des pouvoirs a eu lieu le 1 er juin dernier clôturant ainsi l’édition <strong>2013</strong> <strong>du</strong> Congrès<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec.<br />

Les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> se sont réunis en grand nombre, au 9 e étage de l’hôtel Westin,<br />

afin d’assister à la remise de la Médaille <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec et à la cérémonie de<br />

passation des pouvoirs. Devant une salle bondée, M e Antoine Aylwin, qui agissait à<br />

titre d’animateur, a ouvert la cérémonie en invitant le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Nicolas Plourde, à procéder à l’attribution de la plus haute distinction honorifique<br />

de l’Ordre qui vise à mettre en lumière l’apport exceptionnel de ceux et celles qui ont<br />

contribué au développement de la société québécoise dans le domaine <strong>du</strong> droit 1 .<br />

Exceptionnellement cette année, deux lauréats se sont vu remettre la Médaille <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong>. Il s’agit <strong>du</strong> juge retraité de la Cour d’appel fédérale, Gilles Létourneau, et<br />

de M e Michel Bouchard, Ad. E. Ces derniers, très émus de recevoir un tel honneur,<br />

n’ont pas manqué de remercier leurs collaborateurs, collègues, familles et amis ainsi<br />

que ceux qui ont proposé et appuyé leur candidature pour cette distinction. Le juge<br />

Létourneau en a profité pour remercier en premier lieu son épouse « d’avoir monté<br />

la garde pendant ses nombreuses et prolongées absences » <strong>du</strong>es à son travail à<br />

l’international, mais également au pays. Ce dernier a d’ailleurs relaté quelques projets<br />

auxquels il a participé, comme la réforme fondamentale de la Loi sur les coroners,<br />

la réforme des alternatives à l’emprisonnement pour défaut de paiement d’amende,<br />

la réforme <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re pénale <strong>du</strong> Québec, l’unification des tribunaux<br />

québécois, la mise sur pied de la Commission québécoise des libérations<br />

conditionnelles et la mise sur pied de la Régie de la sécurité dans les sports, ainsi qu’à<br />

plus grande échelle sa présidence à la Commission d’enquête sur le déploiement des<br />

forces canadiennes en Somalie et à la Commission de réforme <strong>du</strong> droit <strong>du</strong> Canada.<br />

« J’ai tenté par l’intermédiaire d’écrits de faire avancer le droit à l’échelle provinciale,<br />

nationale et internationale. Cet honneur qui m’est fait aujourd’hui marque 44 années de<br />

vie professionnelle juridique. C’est une marque de reconnaissance de mes pairs qui me<br />

porte à réfléchir sur ce que j’ai fait au cours de ces années et à revenir quelque peu en<br />

arrière pour en mesurer l’impact et la signification », a-t-il déclaré.<br />

Prenant la parole à son tour, M e Bouchard a tenu à remercier toutes les personnes<br />

qui l’ont épaulé <strong>du</strong>rant sa carrière de près ou de loin, avocats ou autres. Citant John<br />

F. Kennedy, il a déclaré : « L’art de la réussite, c’est de savoir s’entourer des meilleurs.<br />

C’est d’ailleurs le seul mérite que je me donnerai. » Faisant un bref retour sur sa carrière,<br />

M e Bouchard a, entre autres, évoqué ses 14 années en tant que sous-ministre de la<br />

Justice <strong>du</strong> Québec entrecoupées de son passage au ministère de la Justice <strong>du</strong> Canada<br />

en tant que sous-ministre délégué. De surcroît, ce dernier a profité de sa tribune pour<br />

remercier le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, la Chambre des notaires <strong>du</strong> Québec, la Société<br />

québécoise d’information juridique et les ministères de la Justice fédérale et provinciale<br />

pour leur contribution financière à É<strong>du</strong>caloi, organisme sans but lucratif, dont<br />

M e Bouchard préside le Conseil d’administration. Ce dernier a conclu son discours en<br />

mentionnant : « Je reçois la Médaille <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> comme un témoignage de mon ordre<br />

professionnel à l’égard de tous ceux et celles qui œuvrent dans la fonction publique<br />

pour une justice plus humaine et plus proche de la population. »<br />

Gilles Létourneau, juge retraité de la Cour d’appel fédérale, et M e Michel Bouchard, Ad. E.,<br />

ont reçu la Médaille <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Le bâtonnier Plourde était visiblement ému à la fin de son dernier discours à titre de<br />

bâtonnier <strong>du</strong> Québec<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 23<br />

Cérémonie de clôture<br />

Le bâtonnier sortant<br />

Après la remise des distinctions, le bâtonnier Plourde s’est avancé afin de prononcer<br />

son dernier discours en tant que bâtonnier <strong>du</strong> Québec et a récapitulé les grands<br />

événements de son année de bâtonnat. Entre autres, bonification <strong>du</strong> filet de protection<br />

offert au public par l’augmentation des plafonds <strong>du</strong> Fonds d’indemnisation dès que<br />

le projet aura franchi les étapes réglementaires auprès de l’Office des professions<br />

et <strong>du</strong> Conseil des ministres, projet de refonte <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats,<br />

permanence des trois centres de justice de proximité et promesse d’expansion.<br />

Mentionnant sa récente mission à Puvirnituq, le bâtonnier Plourde a réitéré l’urgence<br />

d’agir. « On y pratique une justice de seconde zone, une justice de brousse », a-t-il<br />

indiqué en mettant l’accent sur le manque de ressources et d’infrastructures. « J’en ai<br />

déjà parlé au ministre de la Sécurité publique <strong>du</strong> Québec et au ministre de la Justice <strong>du</strong><br />

Québec et j’ai bon espoir qu’ils agiront rapidement. » Le bâtonnier Plourde a conclu son<br />

discours avec émotion en louangeant les qualités de la bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Johanne Brodeur, Ad. E., et en remerciant les membres.<br />

La bâtonnière élue<br />

Sur ces derniers mots, le bâtonnier Plourde a cédé sa place à la nouvelle bâtonnière<br />

qui a prêté le serment solennel d’usage. Saluant le travail de son prédécesseur,<br />

la bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec s’est engagée à mener à terme les projets mis en chantier<br />

par le bâtonnier Plourde. En guise de remerciement et en tant que premier geste de son<br />

bâtonnat, elle lui a remis l’Hommage <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>.<br />

Cinquième femme à être nommée à ce poste, la bâtonnière Brodeur s’est fixé quatre<br />

objectifs pour son bâtonnat : la protection <strong>du</strong> public, la proximité des membres, l’accès<br />

à la justice et l’é<strong>du</strong>cation juridique des citoyens. Le premier volet se concentrera sur<br />

l’augmentation des inspections professionnelles, la phase test <strong>du</strong> système français<br />

CARPA, l’évaluation des modes de protection <strong>du</strong> public existant dans les autres<br />

provinces et la gestion de la couverture d’assurance et <strong>du</strong> Fonds d’indemnisation.<br />

En second lieu, le segment proximité des membres se tra<strong>du</strong>ira, notamment, par<br />

l’intro<strong>du</strong>ction d’un journal Web, une gestion équilibrée des fonds et une révision de la<br />

structure et des comités <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>. Sur le plan de l’accès à la justice, elle continuera de<br />

déployer les efforts et les ressources nécessaires pour aider le nord <strong>du</strong> Québec et<br />

s’attaquera au phénomène grandissant de quérulence par l’entremise d’un Comité<br />

d’experts issus <strong>du</strong> milieu de la santé mentale. Enfin, la bâtonnière élue entend utiliser<br />

les services de l’organisme É<strong>du</strong>caloi – et sa trousse pédagogique – afin de prodiguer de<br />

l’information aux élèves des écoles secondaires. Cependant, pour s’intégrer dans le<br />

programme scolaire, la bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec a demandé l’aide <strong>du</strong> ministre de la<br />

Justice <strong>du</strong> Québec, M e Bertrand St-Arnaud, afin que tous deux rencontrent la ministre<br />

de l’É<strong>du</strong>cation, <strong>du</strong> Loisir et <strong>du</strong> Sport à cet effet.<br />

Signature d’un protocole de jumelage entre l’Ordre<br />

des avocats de Tunisie et le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

M e Johanne Brodeur, bâtonnière élue <strong>du</strong> Québec, prête serment<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Dans le but de renforcer les liens entre l’Ordre des avocats de Tunisie et le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong><br />

Québec, le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde, et le bâtonnier de<br />

la Tunisie, M e Chawki Tabib, ont procédé à la signature d’un protocole de jumelage<br />

entre les deux Ordres, quelques heures seulement avant la cérémonie de passation des<br />

pouvoirs qui a eu lieu le 1 er juin dernier lors <strong>du</strong> Congrès <strong>2013</strong>.<br />

La coopération entre les barreaux signataires est souhaitable pour le développement<br />

de leurs liens concernant de grandes questions touchant la profession et la formation<br />

des avocats.<br />

Le bâtonnier Plourde a reçu l’Hommage <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Le bâtonnier de la Tunisie, M e Chawki Tabib et le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Nicolas Plourde<br />

Photo : Sylvain Légaré


PAGE 24 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Refonte <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />

L’expression d’un processus transparent<br />

Formation<br />

Philippe Samson<br />

Après plus de trois ans d’efforts et de dialogues en vue de procéder à la refonte <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

des avocats, le travail ainsi réalisé s’est récemment concrétisé par la publication d’un projet de règlement<br />

<strong>du</strong> Code de déontologie des avocats en mai dernier.<br />

Puisqu’en date <strong>du</strong> Congrès il était encore possible d’émettre des commentaires ou de<br />

faire des suggestions sur l’état actuel des travaux, la bâtonnière Madeleine Lemieux,<br />

Ad. E., et M e Robert-Max Lebeau, Ad. E., deux des membres <strong>du</strong> Groupe de travail sur<br />

la révision <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats, ont présenté un atelier pour permettre<br />

aux congressistes d’être à l’affût des principaux changements et faciliter un terrain<br />

d’échanges avec eux afin de déterminer s’il y a lieu de procéder à des corrections ou à<br />

des changements.<br />

La bâtonnière Lemieux justifie cet ajout par le fait que dans son travail de révision, le Comité<br />

a préféré penser en termes de principes guidant la con<strong>du</strong>ite de l’avocat dans sa démarche<br />

plutôt que de penser en termes d’interdictions. Par conséquent, après discussions, le libellé<br />

<strong>du</strong> préambule a été rédigé de façon à ce que les valeurs et principes d’éthique soient<br />

explicitement perçus comme une source d’inspiration pour les avocats dans l’élaboration de<br />

leurs lignes de con<strong>du</strong>ite personnelles. Sans aboutir à des infractions, ces principes illustrent<br />

clairement la perspective de protection de l’ordre public inhérente au Code.<br />

Des valeurs éthiques<br />

Dans le cadre de la rédaction <strong>du</strong> projet de Code, plusieurs personnes se sont<br />

demandé si le temps n’était pas venu de faire de l’actuel Code de déontologie des<br />

avocats un code d’éthique et de déontologie. C’est dans cette optique que dès les<br />

premières rencontres de travail, les membres <strong>du</strong> Comité se sont efforcés de faire la<br />

différence entre éthique et déontologie, laquelle renvoie à l’ensemble des devoirs<br />

qu’impose à des professionnels l’exercice de leur profession, alors que l’éthique se<br />

résume à l’art de diriger sa con<strong>du</strong>ite. M e Lebeau précise que « l’éthique renvoie à<br />

des principes abstraits, à des idéaux, tandis que la déontologie vise les applications<br />

pratiques et plus immédiates ». Puisque le projet de Code a toujours pour objectif de<br />

responsabiliser les membres de la profession et de renforcer la confiance <strong>du</strong> public<br />

envers la profession, les membres <strong>du</strong> Comité ont cru bon d’innover en ajoutant<br />

pour la première fois au Code de déontologie des avocats un préambule rapportant<br />

les valeurs éthiques fondamentales que les avocats se doivent d’observer en plus<br />

des règles déontologiques.<br />

La bâtonnière Madeleine Lemieux, Ad. E., et M e Robert-Max Lebeau, Ad. E., ont présenté le<br />

projet de règlement <strong>du</strong> Code de déontologie des avocats<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Un code modernisé<br />

De par sa nature, le Code de déontologie des avocats suit une longue tradition qui se<br />

reconnaît essentiellement dans un cadre normatif séparé en quatre titres, soit les devoirs<br />

généraux de l’avocat, les devoirs envers les clients, les devoirs envers les confrères et<br />

les devoirs envers les magistrats. À partir des questions des congressistes présents à<br />

l’atelier, les conférenciers ont présenté les faits saillants <strong>du</strong> projet de Code et recueilli<br />

leurs commentaires et suggestions.<br />

Une des questions parmi celles qui ont été posées consiste à savoir si le projet de<br />

Code de déontologie régit l’avocat uniquement dans l’exercice de sa profession ou<br />

s’il s’applique également dans le cadre de sa vie privée. En réponse à cela, M e Lebeau<br />

a expliqué que « le conseil que nous avons retenu et exprimé demande à l’avocat de<br />

rendre compte de ses actes extérieurs lorsqu’ils ont une notoriété fâcheuse pouvant<br />

compromettre l’honneur et la dignité de la profession ».<br />

Les conférenciers ont profité de l’occasion pour attirer l’attention des congressistes sur<br />

les nouvelles formulations de certaines dispositions <strong>du</strong> projet de Code. Par exemple,<br />

la bâtonnière Lemieux a abordé la section portant sur les communications qui touche<br />

notamment les blogues et les réseaux sociaux. Les conférenciers ont également traité<br />

des dispositions relatives notamment aux conflits d’intérêts, au secret professionnel, aux<br />

modalités <strong>du</strong> droit d’accès aux documents et à la publicité.<br />

Un amalgame d’inspiration<br />

Dans le cadre de la réalisation de leur mandat, les membres <strong>du</strong> Groupe de travail ont<br />

étudié plusieurs codes de déontologie destinés aux avocats <strong>du</strong> Québec. Parmi les sources<br />

issues <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec ayant notamment été consultées se trouvent le Guide de<br />

déontologie en milieu multidisciplinaire, le Guide de déontologie appliquée aux avocats<br />

en entreprise, et le Guide sur les conflits d’intérêts, le Code de déontologie professionnelle<br />

de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien et le Code type de déontologie professionnelle de<br />

la Fédération des ordres professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada. Et c’est sans parler des<br />

ouvrages comme le Guide des meilleures pratiques <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de Montréal.<br />

Le Comité s’est d’ailleurs particulièrement inspiré <strong>du</strong> code type de la Fédération des ordres<br />

professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada, car ce dernier est disponible dans toutes les<br />

provinces. En raison des accords de mobilité récemment conclus entre le <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> Québec et les divers barreaux <strong>du</strong> Canada, le besoin d’uniformiser les codes de<br />

déontologie se fait de plus en plus grand.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 25<br />

Nouveau Code de procé<strong>du</strong>re civile<br />

Attention : changements importants à venir !<br />

Formation<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Le projet de loi intitulé Loi instituant le nouveau Code de procé<strong>du</strong>re civile chamboulera bientôt les<br />

habitudes des avocats : nouvelle structure, nouvelle terminologie, pouvoirs accrus des juges…<br />

C’est dans une salle comble et animée que M es Donato Centomo, Ad. E., et Suzanne<br />

Gagné, Ad. E., ont exposé les principaux changements qui seront prochainement<br />

apportés au Code de procé<strong>du</strong>re civile.<br />

Déposé le 30 avril dernier, le projet de loi comporte huit livres et 830 articles.<br />

La <strong>numéro</strong>tation des articles a complètement changé, apportant une plus grande<br />

logique au Code, note M e Centomo. De même, certains termes ont été modifiés,<br />

voire abolis. Ainsi, une comparution devient une « réponse », un amendement devient<br />

une « modification ». Les jours ne sont plus juridiques ou non juridiques, mais plutôt<br />

ouvrables ou fériés.<br />

Présentant les premières dispositions, M e Gagné relève que le nouveau Code reconnaît<br />

désormais les modes privés de règlement de conflits. En effet, les articles 1 à 7<br />

y sont exclusivement consacrés, et l’article 1 édicte une obligation d’y recourir avant de<br />

s’adresser aux tribunaux. Est-ce une volonté <strong>du</strong> législateur d’opérer une primauté des<br />

modes privés sur les modes publics, tels que la conférence de règlement à l’amiable ?<br />

La conférencière y voit certainement un changement de discours selon lequel on devrait<br />

recourir aux modes publics de règlement de conflits seulement si les modes privés ont<br />

été utilisés et ont échoué.<br />

Continuant la revue des nouvelles dispositions, M e Centomo remarque qu’au niveau <strong>du</strong><br />

caractère public de la procé<strong>du</strong>re devant les tribunaux judiciaires, le législateur a ajouté<br />

une exception lorsque la dignité de l’une des parties est concernée. Un changement<br />

qui fait déjà des mécontents : les avocats des grands médias québécois ont déjà fait<br />

savoir qu’ils s’opposeraient à de telles restrictions, note M e Centomo. Dans la même<br />

veine, l’article 16 ajoute une protection supplémentaire pour les documents en matière<br />

familiale, pour ainsi préserver la vie privée des parties.<br />

Cette nouvelle culture revient également à subordonner le droit des parties d’être<br />

maîtres de leur preuve au pouvoir d’intervention des tribunaux et cela constitue en<br />

soi un changement important, selon M e Centomo. Le législateur désire que la gestion<br />

des dossiers soit plus contrôlée; autrement dit, on fait moins confiance aux avocats<br />

et on transfère le contrôle aux juges, s’exclame M e Centomo. En effet, malgré les<br />

changements apportés au Code depuis 2003, les expertises et les interrogatoires<br />

sont encore beaucoup trop longs. Le législateur se devait donc d’agir afin de régler<br />

cette problématique.<br />

Une compétence augmentée à la Cour <strong>du</strong> Québec<br />

Au niveau de la compétence de la Cour <strong>du</strong> Québec, le montant maximum tombant<br />

sous la juridiction des petites créances est augmenté à 15 000 $ et à 85 000 $ pour la<br />

Chambre civile. Nouveauté ingénieuse, note M e Centomo, que la formule d’indexation<br />

des montants qui fera son apparition dans le nouveau Code. Le législateur n’aura donc<br />

plus à amender le Code chaque fois que le seuil devient désuet.<br />

M e Centomo constate d’une manière générale le changement<br />

de culture que prône le nouveau Code, passant d’une culture<br />

accusatoire à une culture de coopération. En effet, plusieurs<br />

dispositions visent à promouvoir une collaboration entre les<br />

parties, sans quoi le tribunal pourra intervenir.»<br />

Un nouveau déroulement de l’instance<br />

Les conférenciers ont également repris le déroulement de l’instance en fonction<br />

<strong>du</strong> nouveau Code. Ainsi, on procèdera maintenant par le dépôt d’une « demande »<br />

intro<strong>du</strong>ctive d’instance, accompagnée par un « avis d’assignation ». Le défendeur aura<br />

15 jours pour pro<strong>du</strong>ire une « réponse » et les parties auront <strong>45</strong> jours à partir de la date<br />

de l’avis d’assignation pour déposer un « protocole de l’instance », lequel doit indiquer<br />

les coûts et les « frais de justice » qui seront engagés, note M e Centomo. Il n’y a<br />

donc plus de date de présentation. Dans les 15 jours suivant le dépôt <strong>du</strong> protocole,<br />

le tribunal l’examinera selon les directives <strong>du</strong> juge en chef. Durant ce délai, le tribunal<br />

pourra alors convoquer les parties à une conférence de gestion. M e Centomo voit dans<br />

cette nouveauté une autre démonstration des nouveaux pouvoirs d’intervention des juges.<br />

M es Donato Centomo, Ad. E., et Suzanne Gagné, Ad. E<br />

Un changement de culture<br />

M e Centomo constate d’une manière générale le changement de culture que prône le<br />

nouveau Code, passant d’une culture accusatoire à une culture de coopération. En effet,<br />

plusieurs dispositions visent à promouvoir une collaboration entre les parties, sans quoi<br />

le tribunal pourra intervenir. Par exemple, l’article 20 édicte l’obligation pour les parties<br />

de « coopérer notamment en s’informant mutuellement, en tout temps, des faits et des<br />

éléments susceptibles de favoriser un débat loyal ». De plus, M e Centomo est d’avis qu’il<br />

s’agit tout simplement de l’intégration de la notion de bonne foi édictée à l’article 6<br />

<strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> Québec. L’article 19 <strong>du</strong> nouveau Code est on ne peut plus clair à cet<br />

égard, car il oblige les parties à « limiter l’affaire à ce qui est nécessaire pour résoudre le<br />

litige et elles ne doivent pas agir en vue de nuire à autrui ou d’une manière excessive ou<br />

déraisonnable, allant ainsi à l’encontre des exigences de la bonne foi ».<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Quant aux procé<strong>du</strong>res incidentes, le nouveau Code ne fait plus de distinction entre<br />

l’interrogatoire avant ou après défense. De même, les questions faisant l’objet d’une<br />

objection sur la pertinence devront être répon<strong>du</strong>es sur-le-champ, sous réserve.<br />

Dans une perspective de ré<strong>du</strong>ction des frais, note M e Centomo, une autorisation <strong>du</strong><br />

tribunal sera nécessaire lorsqu’un interrogatoire <strong>du</strong>rera plus de deux heures, et les<br />

parties pourraient également se voir imposer un expert commun par le tribunal.<br />

La fin des honoraires judiciaires<br />

Finalement, les conférenciers ont annoncé que le tarif des honoraires judiciaires des<br />

avocats sera abrogé, en raison notamment de nombreux abus au cours des dernières<br />

années. Le législateur a toutefois inséré dans le projet de loi une disposition étonnante,<br />

laquelle se veut un compromis avec le gouvernement : une partie qui a eu gain de<br />

cause peut se voir condamnée à payer une partie des frais engagés par la partie<br />

défenderesse en cas d’abus de procé<strong>du</strong>re ou de non-respect <strong>du</strong> principe de<br />

proportionnalité. De même, en cours d’instance, une partie peut se voir octroyer une<br />

compensation pour ses honoraires d’avocat en cas de manquement grave constaté dans<br />

le déroulement de l’instance.<br />

La conférence aura donné lieu à plusieurs échanges entre les conférenciers et<br />

les participants.


PAGE 26 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Projets de loi et comités<br />

Cette chronique, qui présente des résumés d’intervention, est préparée par le Service de recherche et de législation<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec. Pour consulter les versions officielles : www.barreau.qc.ca/actualites-medias/positions/index.html<br />

Objet :<br />

Projet de loi S-16 intitulé Loi modifiant le Code<br />

criminel (contrebande de tabac)<br />

Lettre adressée à Madame Marjory<br />

LeBreton, leader <strong>du</strong> gouvernement<br />

AU Sénat, Sénat <strong>du</strong> Canada<br />

Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec a pris connaissance <strong>du</strong> projet de<br />

loi S-16 – Loi modifiant le Code criminel (contrebande de<br />

tabac) et vous fait part de ses commentaires.<br />

Le projet de loi modifie le Code criminel afin de créer une<br />

nouvelle infraction de contrebande de tabac et d’établir<br />

des peines minimales en cas de récidive.<br />

En vertu <strong>du</strong> projet de loi S-16, la peine maximale<br />

pour une première infraction serait de six mois<br />

d’emprisonnement, en cas de déclaration de<br />

culpabilité par procé<strong>du</strong>re sommaire et de cinq ans<br />

d’emprisonnement, en cas de déclaration de culpabilité<br />

par mise en accusation.<br />

Le projet de loi S-16 propose également des peines<br />

minimales obligatoires d’emprisonnement pour les<br />

récidivistes lorsqu’un volume de 10 000 cigarettes ou de<br />

dix kilogrammes d’autres pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> tabac est en cause.<br />

Les peines minimales obligatoires, par voie de mise en<br />

accusation, seraient de 90 jours pour une deuxième<br />

déclaration de culpabilité, de 180 jours pour une<br />

troisième déclaration de culpabilité et de deux ans moins<br />

un jour pour les déclarations de culpabilité subséquentes.<br />

Depuis son lancement en 2008, la Stratégie de lutte<br />

contre le tabac a eu un impact réel sur le contrôle de<br />

la contrebande <strong>du</strong> tabac. Rien dans le dernier Rapport<br />

d’étape de la Gendarmerie royale <strong>du</strong> Canada n’indique<br />

que les mesures prévues dans la Loi de 2001 sur l’accise,<br />

le Code criminel ou autres lois provinciales à caractère<br />

pénal sont inefficaces ou insuffisantes quant aux fins de<br />

poursuite pour les infractions relatives à la contrebande<br />

de tabac. De fait, aucune recommandation par la GRC n’a<br />

été faite concernant une modification de la législation,<br />

et particulièrement <strong>du</strong> Code criminel qui constitue,<br />

dans son état actuel, un outil efficace pour les policiers<br />

afin de mener à terme les poursuites relativement à la<br />

contrebande de tabac.<br />

Historiquement, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec s’est opposé à<br />

l’imposition de peines minimales qui limitent la discrétion<br />

dont doivent jouir les tribunaux lors de la détermination<br />

de la peine. En matière de détermination de la peine,<br />

le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec préconise le libre exercice de la<br />

discrétion judiciaire par le tribunal puisqu’il s’agit là <strong>du</strong><br />

meilleur moyen de pondérer les principes pertinents en<br />

matière de détermination de la peine et d’ainsi imposer la<br />

sanction la plus juste.<br />

En effet, l’objectif de l’imposition d’une peine est de<br />

contribuer au respect de la loi et au maintien d’une<br />

société juste. Pour ce faire, le tribunal doit déterminer<br />

la peine juste et appropriée. La détermination de la<br />

peine est un processus intrinsèquement indivi<strong>du</strong>alisé et<br />

la combinaison « juste et appropriée » des divers objectifs<br />

reconnus de la détermination de la peine dépendra des<br />

besoins de la communauté où le crime est survenu et des<br />

conditions qui y règnent.<br />

Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec s’interroge également sur<br />

l’efficacité et l’effet dissuasif des peines d’emprisonnement<br />

minimales. À notre connaissance, aucune étude<br />

déterminante ne démontre l’efficacité des peines de cette<br />

nature sur la réhabilitation de l’indivi<strong>du</strong> ou la fréquence<br />

<strong>du</strong> crime commis. À l’inverse, selon une étude sur les<br />

peines d’emprisonnement obligatoires dans certains pays<br />

de common law, les pays ayant les lois les plus sévères<br />

relativement aux peines obligatoires commencent à<br />

abroger les peines d’emprisonnement les plus punitives<br />

ou envisagent de le faire. De plus, dans la plupart de<br />

ces pays, les tribunaux ont le pouvoir discrétionnaire<br />

d’imposer une peine au-dessous <strong>du</strong> minimum lorsqu’il<br />

s’agit de cas exceptionnels.<br />

Enfin, les réformes législatives proposées entraîneront<br />

nécessairement une augmentation des coûts associés à<br />

la justice et nous craignons que l’imposition d’une peine<br />

d’emprisonnement minimale engendre un nombre plus<br />

élevé de contestations judiciaires.<br />

Objet :<br />

Projet de loi 36 intitulé Loi sur la Banque de<br />

développement économique <strong>du</strong> Québec<br />

Lettre adressée à Monsieur Sam<br />

hAMAD, président de la Commission<br />

DE l’économie et <strong>du</strong> travail,<br />

Assemblée nationale <strong>du</strong> Québec<br />

Nous avons pris connaissance <strong>du</strong> projet de loi 36 qui<br />

a été récemment présenté à l’Assemblée nationale et<br />

nous désirons vous faire part de nos observations et<br />

commentaires à ce sujet. Nos commentaires visent plus<br />

particulièrement les articles 2, 38, 75, 96, 107 et 116 <strong>du</strong><br />

projet de loi.<br />

À titre de commentaire général, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

souligne qu’en vertu de l’article 983 de la Loi sur les<br />

banques (Canada), l’utilisation <strong>du</strong> mot « banque » par un<br />

organisme à vocation financière n’est permise que pour<br />

une personne morale qui est une banque au sens de cette<br />

loi ou une personne qui est affiliée à une telle banque.<br />

Sous réserve de certaines exceptions (dont aucune<br />

n’apparaît s’appliquer ici), la Loi sur les banques interdit<br />

donc à une personne de se décrire comme une banque<br />

ou d’utiliser le mot banque dans son nom.<br />

À l’article 107, il est prévu que le plan stratégique de la<br />

Banque approuvé par le gouvernement est applicable<br />

jusqu’à ce qu’il soit remplacé par un autre plan ainsi<br />

approuvé. Il peut s’écouler plusieurs années avant que<br />

le plan stratégique de la Banque ne soit remplacé. Or,<br />

selon l’article 2, les interventions de la Banque devront<br />

respecter la politique économique <strong>du</strong> gouvernement,<br />

la politique en matière de relations internationales et le<br />

mandat que le gouvernement est susceptible de confier<br />

à la Banque en matière de prospection et d’attraction des<br />

investissements étrangers. De plus, la Banque exercera<br />

toute autre fonction que peut lui confier le gouvernement.<br />

Il risque d’y avoir des contradictions entre le plan stratégique<br />

et les politiques et mandats <strong>du</strong> gouvernement susceptibles<br />

de varier. Cette situation est de nature à rendre difficile la<br />

gestion de l’organisme nouvellement créé.<br />

Il serait utile d’apporter des précisions au libellé<br />

de l’article 38 afin d’éviter des litiges potentiels<br />

et des difficultés d’interprétation. Le mot « comprend »<br />

signifie-t-il « inclut notamment » ou annonce-t-il au<br />

contraire une définition des mots « participation » ou<br />

« exploitation d’une substance minérale » ?<br />

De même, il serait utile d’apporter des précisions<br />

à l’article 75, 2 e alinéa. Est-ce qu’il vise le comité de<br />

gestion des risques au lieu <strong>du</strong> comité de vérification de<br />

la Banque, comité qui n’est mentionné nulle part ailleurs<br />

dans le projet de loi ? S’agit-il d’une erreur ?<br />

À l’article 96, 2 e alinéa, il est prévu que la Banque ou sa<br />

filiale peut augmenter ou diminuer unilatéralement ses<br />

obligations envers l’entreprise, en changer les modalités<br />

ou prendre toute autre mesure qu’elle juge nécessaire à<br />

la conservation de ses droits. À première vue, il s’agit là<br />

de pouvoirs nettement exorbitants <strong>du</strong> droit commun qui<br />

jettent une grande insécurité juridique entre la Banque,<br />

sa filiale et les entreprises avec lesquelles la Banque est<br />

appelée à contracter. Ces pouvoirs semblent excessifs.<br />

Enfin, à l’article 116, on mentionne que l’organisme créé<br />

par l’Assemblée nationale ne peut prétendre être une<br />

banque au sens de la Loi sur les banques. Est-ce suffisant<br />

pour éviter l’application de l’article 983 (2) de la Loi sur les<br />

banques concernant l’utilisation <strong>du</strong> terme « banque » sans<br />

autorisation explicite d’une loi fédérale ? Cette question<br />

mérite d’être approfondie.<br />

Pour prendre connaissance<br />

des projets de loi et des lois et<br />

règlements, visitez les sites suivants :<br />

Assemblée nationale <strong>du</strong> Québec :<br />

www.assnat.qc.ca/<br />

(voir rubrique travaux parlementaires)<br />

Publications <strong>du</strong> Québec (site payant) :<br />

www3.publications<strong>du</strong>quebec.gouv.qc.ca/<br />

gazetteofficielle/loisreglements.fr.html<br />

Parlement <strong>du</strong> Canada :<br />

www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/<br />

index.asp?Language=F<br />

Gouvernement <strong>du</strong> Canada :<br />

www.gazette.gc.ca/index-fra.html


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 27<br />

Formation<br />

Publicité et législation<br />

Julie Perreault<br />

Créer un message publicitaire original, attractif et respectant les lois en vigueur peut parfois être un cassetête.<br />

Dans le but de permettre une meilleure compréhension de ce qu’est une campagne marketing<br />

créative et juridiquement acceptable, les conférenciers invités de l’atelier Une publicité créative qui respecte<br />

la loi : oui c’est possible ! ont créé et analysé un projet marketing fictif.<br />

De nos jours, les entreprises ont à rivaliser d’inventivité en matière de publicité pour<br />

attirer l’attention des consommateurs. En plus de la nécessité d’être créatifs, les<br />

concepteurs se doivent de garder à l’esprit l’aspect juridique de leur travail. Mais une<br />

publicité qui respecte la législation ne doit pas être ennuyeuse pour autant! Pour le<br />

démontrer et expliquer quelques fondements <strong>du</strong> droit publicitaire, M e Pascale Pageau,<br />

présidente <strong>du</strong> Congrès <strong>2013</strong>, M e Dominique Gervais, d’Option consommateurs,<br />

M e Miguel Baz, de Bell Canada, M e Éric Girard, de la Banque Nationale <strong>du</strong> Canada,<br />

et M me Fanny Caron, chargée de projet, image de marque de la Banque Nationale <strong>du</strong><br />

Canada, ont présenté de fausses publicités comportant des erreurs volontaires.<br />

La législation en publicité<br />

seulement le mentionner dans une note de bas de page. Il faut l’indiquer dans le corps<br />

principal de la publicité pour que le client sache, en s’abonnant à la carte, quelles vont<br />

être ses obligations réelles », a fait valoir pour sa part M e Baz. D’autres informations en<br />

lien avec la prime, telles que les restrictions, les limitations, etc., devraient également<br />

s’ajouter. Toutefois, M e Gervais a lancé un avertissement à ceux qui seraient tentés<br />

de faire d’immenses notes légales, croyant ainsi se protéger contre toute poursuite.<br />

« Il y a des normes à respecter pour la rédaction de notes légales. De plus, vous serez<br />

étonnés d’apprendre qu’il y a une forte proportion de Québécois, soit près de 50 %, qui<br />

sont considérés comme des analphabètes fonctionnels », a-t-elle précisé, mentionnant<br />

pour exemple le cas Richard c. Times.<br />

La solution à son avis c’est « d’en dire moins, mais de dire mieux et d’interdire les<br />

pratiques qui sont vraiment problématiques ». Les conférenciers ont poursuivi leur<br />

examen de la publicité. Ont suivi les analyses d’un script radiophonique, d’un panneau<br />

publicitaire et d’un message de télémarketing.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

M e Éric Girard, M e Miguel Baz, M e Dominique Gervais, M me Fanny Caron et M e Pascale Pageau<br />

M e Pageau a entamé la présentation avec un bref rappel des lois – quoiqu’il y en ait<br />

plusieurs autres – en matière de marketing. Ces dernières ont d’ailleurs servi dans la<br />

conception des scénarios publicitaires de l’atelier. Il s’agit de la Loi sur la protection<br />

<strong>du</strong> consommateur (LPC) ainsi que son règlement d’application, <strong>du</strong> Règlement sur le<br />

coût d’emprunt (banques), des Règles sur les concours publicitaires, <strong>du</strong> Code canadien<br />

des normes de la publicité, des Règles de télémarketing <strong>du</strong> service (provenant des<br />

Règles <strong>du</strong> Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes sur les<br />

télécommunications non sollicitées), de la Loi sur les marques de commerce, de la Loi<br />

sur la concurrence, de la Charte de la langue française et <strong>du</strong> défunt projet de loi 24 qui<br />

avait pour but de lutter contre le surendettement des consommateurs et de moderniser<br />

les règles relatives au crédit à la consommation.<br />

Quoi indiquer<br />

L’une des fausses publicités créées par M me Caron et présentée aux participants de<br />

l’atelier annonçait la possibilité d’obtenir une carte de crédit sans frais et par le fait<br />

même de recevoir en prime un téléphone cellulaire ainsi qu’un abonnement de trois<br />

mois gratuits. Bien que l’objet de la publicité soit la promotion de la carte de crédit,<br />

celle-ci arborait en gros plan le téléphone en prime. Après une analyse primaire,<br />

M e Girard a souligné une première erreur, soit l’accent mis sur la prime : « Présenter la<br />

prime d’entrée de jeu, c’est interdit en vertu de la Loi sur la protection <strong>du</strong> consommateur<br />

et des dispositions de l’article 232 qui interdit formellement d’accorder plus<br />

d’importance à la prime qu’au bien ou au service offert. »<br />

En second lieu, M e Girard a attiré l’attention des participants sur la mention « sans frais ».<br />

« Une carte de crédit sans frais, ça n’existe pas. Il y a sans doute des frais annuels, des<br />

frais d’adhésion, des frais de renouvellement, etc. Ainsi, quand on annonce une gratuité,<br />

il faut être extrêmement précis », a indiqué M e Girard, qui a également soulevé<br />

l’absence de taux d’intérêt de la carte ou des exemples de taux dans la publicité.<br />

Quoi faire pour résoudre le tout et ne pas avoir à créer une feuille informative aussi<br />

longue que la publicité ? « Il suffit simplement d’enlever la mention “sans frais” », de<br />

répondre M e Girard.<br />

Cela dit, le manque d’information est à proscrire. « Par exemple, il faudrait divulguer<br />

quel forfait ou quels frais seront payables à la fin des trois mois. Et on ne peut pas<br />

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profession <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, ont été conçus pour répondre à divers besoins,<br />

que vous soyez parent, à la recherche d’expertise ou en développement de carrière.


PAGE 28 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

La fixation d’une pension<br />

alimentaire et <strong>du</strong> partage des biens :<br />

quoi demander et quoi savoir<br />

Formation<br />

Julie Perreault<br />

M e Guy Lefrançois, notaire et responsable des logiciels AliForm, PatriForm Succession et Taxprep des<br />

fi<strong>du</strong>cies chez CCH Canadienne Limitée, et M e Jean-Marie Fortin, Ad. E., concepteur original <strong>du</strong> logiciel<br />

AliForm et ancien président <strong>du</strong> Comité de suivi <strong>du</strong> modèle québécois de fixation des pensions alimentaires<br />

pour enfants, ont expliqué la dimension fiscale de la fixation des pensions alimentaires et <strong>du</strong> partage<br />

des biens.<br />

Utilisant quelques exemples tirés d’AliForm, un logiciel de calcul de pensions alimentaires,<br />

de patrimoine familial et de successions, M e Guy Lefrançois a effectué un retour général<br />

sur les informations indispensables lors de la fixation d’une pension alimentaire. Bien que<br />

la formation misait davantage sur cet aspect, M e Jean-Marie Fortin, Ad. E., a pour sa part<br />

fait un survol des notions en matière de partage des biens. La formation a volontairement<br />

été abordée sous l’angle de la fiscalité puisque comme l’a indiqué M e Lefrançois :<br />

« Lorsqu’il s’agit d’une fin de vie conjugale, cette dimension est incontournable ».<br />

Entre-temps, différents autres crédits d’impôts peuvent s’ajouter, tels que le crédit<br />

d’impôt pour les activités artistiques des enfants, le crédit d’impôt pour la condition<br />

physique des enfants applicable pour les jeunes de moins de 16 ans, ou encore le<br />

crédit d’impôt fédéral pour les enfants de moins de 18 ans. Plus tard, les crédits d’impôt<br />

fédéral et provincial pour frais de scolarité et le crédit d’impôt pour manuels pourront<br />

également être applicables dans la mesure où l’enfant ne s’en servira pas pour ré<strong>du</strong>ire<br />

sa propre charge fiscale.<br />

Bien évidemment, les revenus des parents sont nécessaires au calcul de la pension<br />

alimentaire. En pratique, la déclaration de revenus ainsi que les feuillets et formulaires<br />

<strong>du</strong> Québec sont suffisants. Or, il peut sembler difficile d’obtenir une information aussi<br />

sensible de la part de son ex-conjoint. Cependant, depuis le 15 juin 2012, l’ajout de<br />

l’article 596.1 au Code civil <strong>du</strong> Québec oblige les parents à se tenir informés de l’état<br />

de leurs revenus respectifs lorsque l’autre en fait la demande, au plus une fois l’an.<br />

Dans le même ordre d’idées, quant aux finances respectives de chacune des parties,<br />

la venue d’un nouveau conjoint aura un impact sur toutes les prestations et mesures<br />

fiscales puisque celles-ci sont calculées en fonction <strong>du</strong> revenu familial. Il est donc<br />

nécessaire de connaître et de prendre en compte cette information.<br />

M es Jean-Marie Fortin et Guy Lefrançois<br />

La cueillette d’information<br />

Lors de la préparation d’une demande de fixation de pension alimentaire, il est primordial<br />

de recueillir les informations suivantes : l’âge des parents et des enfants, la présence d’un<br />

handicap chez le ou les enfants, les frais de garde, les frais d’études postsecondaires,<br />

le nombre de mois de fréquentation scolaire dans un établissement postsecondaire, les<br />

revenus des parents et des enfants, et la présence d’un nouveau conjoint pour l’une ou<br />

l’autre des parties.<br />

Bien qu’indirectement affecté, l’âge des parents peut être un facteur à prendre en compte<br />

lors <strong>du</strong> calcul de la pension alimentaire si l’un des deux est âgé de plus de 65 ans.<br />

Advenant cette situation où l’une des parties toucherait ses rentes <strong>du</strong> Québec ou sa<br />

Pension de la Sécurité de la vieillesse, les allégements fiscaux pourraient en être affectés.<br />

Cependant, l’âge <strong>du</strong> ou des enfants concernés aura plus d’impact sur le calcul.<br />

En effet, pour des enfants âgés de moins de six ans, il existe la Prestation universelle pour<br />

la garde d’enfants (PUGE), qui est octroyée mensuellement. Passé cet âge, la Prestation<br />

fiscale canadienne pour enfants (PFCE) prend le relais pour les enfants âgés de 6 et 18 ans.<br />

À noter que ce crédit n’est disponible que pour les familles à faible et moyen revenu.<br />

La présence d’une déficience chez l’enfant peut également donner lieu à l’application de<br />

crédits d’impôt additionnels transférables à l’un des parents.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

La formation a volontairement été abordée sous l’angle<br />

de la fiscalité puisque comme l’a indiqué M e Lefrançois :<br />

« Lorsqu’il s’agit d’une fin de vie conjugale, cette dimension<br />

est incontournable ».<br />

De l’union à la division<br />

Le partage des biens est un sujet qui aurait pu à lui seul faire l’objet d’une conférence.<br />

Ainsi, étant donné le temps attribué, M e Fortin a rappelé rapidement les règles de<br />

partage en matière de patrimoine familial. En résumé, les droits accumulés dans un<br />

régime public de rentes ou dans certains régimes de retraite, la maison familiale<br />

et les résidences secondaires, les meubles contenus dans ces résidences et utilisés<br />

par le couple ainsi que les voitures pour les déplacements de la famille sont inclus<br />

dans le calcul des actifs à partager. De la valeur marchande de ces biens, il faut<br />

soustraire le montant des dettes contractées pour l’acquisition, l’amélioration, l’entretien<br />

ou la conservation des biens qui composent le patrimoine familial, ainsi que la valeur<br />

nette des biens inclus dans le patrimoine que les conjoints possédaient au moment <strong>du</strong><br />

mariage, et la plus-value qui en découle pendant le mariage.<br />

En matière de fixation de pension alimentaire et de partage des biens, d’autres<br />

éléments précis, dépendamment de chaque cas, sont à recueillir. Néanmoins,<br />

la complexité des sujets abordés par M es Fortin et Lefrançois témoigne sans conteste de<br />

l’utilité d’un avocat spécialisé lorsqu’il s’agit d’une fin de mariage ou d’union civile.<br />

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Assemblée générale annuelle<br />

de la Corporation de services<br />

Rendements exceptionnels :<br />

objectifs atteints sur toute la ligne<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 29<br />

Assemblée générale annuelle<br />

Suite à une année 2011-2012 axée sur la transition, l’année 2012-<strong>2013</strong> de la Corporation de services s’est<br />

démarquée par une solide performance au niveau des actifs de ses membres.<br />

Réunis pour la traditionnelle assemblée générale annuelle de la Corporation de<br />

services, ayant eu lieu avant celle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, M es Pierre Paradis, président,<br />

Alain Gervais, trésorier, et Daniel Bureau, vice-président, ont présenté les résultats<br />

exceptionnels de l’année 2012-<strong>2013</strong>.<br />

Le président a terminé l’assemblée en invitant les membres à communiquer avec la<br />

Corporation s’ils ont des besoins particuliers auxquels la Corporation pourrait répondre<br />

en proposant de nouveaux services ou de nouveaux outils.<br />

Gastronomie et performance <strong>du</strong> Cirque Eloize<br />

Le vendredi 31 mai, les congressistes ont été invités à une soirée de dégustation<br />

gastronomique dans un lieu tout à fait unique. En effet, cette soirée a eu lieu dans les<br />

studios de création <strong>du</strong> Cirque Éloize situés dans l’ancienne Gare Dalhousie, bâtiment<br />

historique où l’École nationale de cirque de Montréal était installée de 1986 à 2003.<br />

Les congressistes ont non seulement dégusté des mets plus succulents les uns que<br />

les autres grâce au talent <strong>du</strong> chef Daren Bergeron, médaillé d’or au Gold Medal<br />

Plates, mais ils ont aussi assisté à une éblouissante performance <strong>du</strong> Cirque Éloize.<br />

La soirée s’est poursuivie sous le thème de la détente et <strong>du</strong> plaisir, et plusieurs<br />

congressistes ont profité de l’occasion pour échanger sur divers sujets.<br />

L’assemblée générale annuelle de la Corporation de services a été présentée juste avant<br />

celle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Fonds de placement performants et assurance médicaments abordable<br />

M e Paradis a informé les membres que la Corporation gère maintenant des actifs<br />

d’environ 250 millions de dollars, grâce à une campagne de souscription aux REER qui a<br />

été des plus populaires. Les trois fonds de placement se sont par ailleurs classés parmi<br />

les 10 meilleurs au Canada et les moins chers en termes de frais de gestion.<br />

L’année 2012-<strong>2013</strong> a également été axée sur les services aux membres. La Corporation<br />

a porté une attention particulière à son programme d’assurance médicaments. En effet,<br />

M e Paradis souligne l’intervention de la Corporation à hauteur d’environ 175 000 $ afin<br />

de s’assurer que les membres continuent de payer des primes raisonnables. Celles-ci<br />

n’ont d’ailleurs pas augmenté au cours de l’exercice 2012-<strong>2013</strong>.<br />

L’arrivée de M e Petitpas à la barre de Jurifamille, le logiciel de calcul des pensions<br />

alimentaires, a donné lieu à une augmentation des formations données aux utilisateurs<br />

<strong>du</strong> logiciel, ce qui a été fort apprécié, selon M e Paradis. De même, les tarifs de<br />

Jurifamille ont été considérablement modifiés afin de s’assurer qu’ils demeurent<br />

accessibles à tous les membres. M e Paradis rappelle notamment que le logiciel est<br />

gratuit pour les trois premiers mois de son utilisation lorsqu’on s’inscrit à une des<br />

formations données par M e Petitpas !<br />

Un des mets présenté par le chef Daren Bergeron<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Trésorerie : des objectifs atteints<br />

M e Gervais a ensuite pris la parole et a informé les membres que l’Autorité des marchés<br />

financiers avait procédé à une inspection des assises financières de la Corporation.<br />

Suite à l’inspection, l’Autorité n’a formulé que des commentaires mineurs à cet effet.<br />

M e Gervais souligne d’ailleurs que les normes observées par la Corporation excèdent les<br />

exigences minimales de l’Autorité.<br />

M e Gervais a conclu que la Corporation avait atteint ses objectifs, notamment grâce<br />

à son autofinancement à même les ristournes des fournisseurs de services.<br />

Nominations au conseil d’administration<br />

Deux postes étaient à pourvoir parmi les cinq membres élus. Le bâtonnier sortant <strong>du</strong><br />

Québec, M e Nicolas Plourde, a proposé le renouvellement des mandats de M es Daniel<br />

Bureau et Alain Gervais. La proposition a été adoptée à l’unanimité.<br />

Une performance remarquée<br />

Photo : Sylvain Légaré


PAGE 30 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Assemblée générale annuelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

Une année… médiatisée !<br />

Assemblée générale annuelle<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Place dans les médias, mobilité, intérêt public, accessibilité : autant de sujets qui auront marqué l’année<br />

2012-<strong>2013</strong> au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec.<br />

Présidée par le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec, M e Nicolas Plourde, l’Assemblée<br />

générale annuelle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec s’est déroulée au dernier jour <strong>du</strong> Congrès.<br />

Le bâtonnier Plourde a présenté un bilan pour les quatre principaux dossiers qu’il a<br />

priorisés <strong>du</strong>rant son bâtonnat.<br />

Tout d’abord, il a salué l’avancée importante de la protection de l’intérêt public<br />

par le <strong>Barreau</strong>. À cet égard, il souligne que les plafonds <strong>du</strong> Fonds d’indemnisation<br />

ont été doublés et qu’un nouveau projet de code de déontologie a été adopté.<br />

Le bâtonnier sortant a indiqué que le <strong>Barreau</strong> réfléchit à d’autres façons d’améliorer le<br />

filet de protection de la population, notamment en cherchant des solutions pour prévenir<br />

et contrer la fraude et l’appropriation de fonds.<br />

Sa visite dans le nord <strong>du</strong> Québec ayant été des plus marquantes, le bâtonnier Plourde<br />

reconnaît qu’il existe de graves problèmes d’accessibilité à la justice au Québec.<br />

Les institutions qu’il a visitées témoignent d’une justice « de seconde zone », indique-t-il,<br />

et les conditions de détention des prisonniers sont « horribles ». Il y a indéniablement un<br />

travail important à faire à cet égard, admet le bâtonnier sortant.<br />

Rappelant que pour chaque dollar, un membre recevra pour environ 6,40 $ de services,<br />

le président a finalement demandé aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> d’entériner une nouvelle<br />

cotisation pour le CAIJ, à la suite d’une entente conclue avec le <strong>Barreau</strong> à cet effet.<br />

Le PAMBA : un service de plus en plus utilisé<br />

Ce fut au tour <strong>du</strong> président <strong>du</strong> Programme d’aide aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, M e François<br />

Lajoie, de venir faire le bilan de la dernière année. Le PAMBA a reçu 704 demandes<br />

d’aide, dont le deux tiers provient de membres de sexe féminin, ce qui amène M e Lajoie<br />

à conclure que les femmes hésitent moins à demander de l’aide. Le président a tenu à<br />

rappeler que le PAMBA est un service qui permet d’aider les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> aux<br />

prises avec des problèmes de stress, de toxicomanie, d’anxiété, etc., et ce, 24 heures par<br />

jour, 7 jours par semaine. Indiquant que le PAMBA est en déficit de plus de 115 000 $,<br />

M e Lajoie a tenu à préciser que la cotisation des membres est demeurée inchangée<br />

depuis le début <strong>du</strong> programme.<br />

Un autre dossier prioritaire à ses yeux est la présentation de solutions et de lignes<br />

directrices en matière de technologies de l’information. Sur ce plan, le bâtonnier sortant<br />

explique que ce dossier est toujours en cours grâce à la collaboration <strong>du</strong> directeur<br />

général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, M e Claude Provencher.<br />

Fort d’une entente pancanadienne permettant la pleine et entière mobilité des avocats<br />

québécois d’un océan à l’autre, le bâtonnier Plourde a tenu à souligner la présence des<br />

bâtonniers <strong>du</strong> Nouveau-Brunswick et de l’Ontario à l’Assemblée générale. Cette entente<br />

entrera en vigueur prochainement.<br />

Répondant à une question d’un membre, le bâtonnier sortant a tenu à rappeler que le<br />

<strong>Barreau</strong> était en train de faire le bilan quant au partage des tâches entre le directeur<br />

général et le bâtonnier en mandat d’une année. Il rappelle que la structure actuelle lui<br />

a permis d’augmenter la crédibilité <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> grâce à sa plus grande présence dans<br />

les médias. Même des ministres prennent désormais le soin d’appeler le bâtonnier,<br />

souligne-t-il. Il conclut qu’un tel choix a pour le moment bien servi le <strong>Barreau</strong>.<br />

Il reconnaît toutefois que le <strong>Barreau</strong> devra procéder à une réflexion importante sur sa<br />

gouvernance. Un dossier à suivre…<br />

Ce fut au tour <strong>du</strong> directeur général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, M e Claude Provencher, de prendre<br />

la parole et de faire un bilan de la dernière année. Il a tenu à remercier le bâtonnier<br />

Plourde pour son dynamisme et son engagement, le qualifiant d’agent de changements<br />

importants. « Le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, souligne-t-il, est intervenu plus de 50 fois sur la<br />

législation québécoise et canadienne. » Parmi les autres points abordés, M e Provencher<br />

a rappelé aux membres la nécessité d’une refonte <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre.<br />

Le bâtonnier Plourde a présenté un bilan pour les quatre principaux dossiers qu’il a priorisés<br />

<strong>du</strong>rant son bâtonnat<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Le Fonds de responsabilité professionnelle : une meilleure année<br />

L’année 2010-2011 ayant été plus ou moins bonne, la présidente <strong>du</strong> Fonds d’assurance<br />

responsabilité professionnelle (FARBQ), la bâtonnière Madeleine Lemieux, Ad. E.,<br />

a remercié les membres de l’effort supplémentaire qui leur a été demandé. « Bonne<br />

nouvelle, cet effort a porté ses fruits, car le Fonds n’est plus déficitaire », souligne-telle.<br />

L’intervention de la bâtonnière Lemieux s’est terminée par l’adoption à l’unanimité<br />

d’une motion de remerciement envers M e François Daviault, dont la contribution au<br />

Fonds a été exceptionnelle au fil de ses neuf années de loyaux services à titre de président<br />

<strong>du</strong> Fonds.<br />

Le Centre d’accès à l’information juridique (CAIJ) sur une lancée<br />

Complétant la première année de son mandat à titre de président <strong>du</strong> conseil<br />

d’administration <strong>du</strong> CAIJ, M e Mathieu Piché-Messier a tenu à souligner les excellents<br />

résultats obtenus depuis la création <strong>du</strong> moteur de recherche Unik en 2011.<br />

Le CAIJ a articulé son plan stratégique 2011-2016 en fonction de trois orientations :<br />

l’augmentation <strong>du</strong> contenu numérique, l’amélioration et l’enrichissement de la<br />

gamme de pro<strong>du</strong>its et services, et une plus grande formation pour les membres.<br />

M e Piché-Messier a d’ailleurs relevé que le site Internet <strong>du</strong> CAIJ a eu une augmentation<br />

de 300 000 visiteurs par rapport à l’an passé et que le taux de satisfaction des usagers<br />

est au-delà de 92 %.<br />

Des engagements financiers fermes pour la prochaine année<br />

Lors <strong>du</strong> vote sur la nouvelle cotisation des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, la bâtonnière élue<br />

<strong>du</strong> Québec, M e Johanne Brodeur, Ad. E., a pris plusieurs engagements envers les<br />

membres : révision des comités <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, révision <strong>du</strong> programme d’assurance parentale<br />

pour les travailleurs autonomes et bébé-bonus, réflexion sur la structure <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>,<br />

approbation des dépenses en technologies de l’information, etc. Rappelant que le<br />

Fonds d’études juridiques <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (FEJ) est financé à même les intérêts des comptes<br />

en fidéicommis des avocats, la bâtonnière élue a tenu à informer les membres que les<br />

bas taux d’intérêt l’ont affaibli. Elle s’est toutefois engagée à équilibrer les finances <strong>du</strong><br />

FEJ d’ici l’année prochaine.<br />

À la suite <strong>du</strong> vote des membres, la cotisation passera à 1 137,50 $ pour l’année 2014-2015.<br />

De nouveaux juges à la Cour supérieure<br />

Enfin, les membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec ont voté à l’unanimité une résolution<br />

enjoignant le ministre de la Justice <strong>du</strong> gouvernement fédéral, Robert Douglas<br />

Nicholson, à amender la Loi sur les juges. L’amendement à la Loi est la dernière étape<br />

pour compléter les changements à la Cour supérieure et le gouvernement fédéral ne<br />

semble pas répondre pour l’instant aux demandes <strong>du</strong> juge en chef.


Les défis de la mobilité des avocats<br />

LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 31<br />

Formation<br />

Philippe Samson<br />

À l’heure de la mondialisation des marchés, de nouvelles opportunités sont à saisir pour les avocats<br />

québécois. Un atelier a été présenté pour faire le point sur la question de la mobilité et des défis qu’elle<br />

représente pour la profession<br />

L’ouverture de nouveaux marchés<br />

Dans un contexte de mondialisation, la mobilité de la profession est devenue une<br />

réalité nécessaire pour s’adapter aux nouveaux courants. Comme l’illustre M e Sylvie<br />

Champagne, secrétaire de l’Ordre : « Les gens se déplacent, bougent et cela se reflète<br />

sur le travail des avocats. Le <strong>Barreau</strong> reçoit des appels à tous les jours de personnes qui<br />

ont besoin d’aller travailler à l’extérieur ou, au contraire, qui veulent entrer au Québec. »<br />

Face à cette demande grandissante, les ordres professionnels sont intervenus pour<br />

baliser ces nouvelles pratiques et surtout pour s’assurer que celles-ci ne mettent pas<br />

en danger la protection <strong>du</strong> public. Par exemple, entre la France et le Québec, il existe<br />

depuis 2009 un arrangement de reconnaissance mutuelle créant de ce fait un processus<br />

simplifié de reconnaissance des qualifications professionnelles des avocats québécois et<br />

français. Plus près de chez nous, les barreaux canadiens, réunis au sein de la Fédération<br />

des ordres professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada, travaillent depuis plusieurs années en<br />

vue d’en venir à une entente qui pourrait consacrer une mobilité interprovinciale pleine<br />

et entière. « À l’instar de la France, il est naturel qu’une mobilité pleine et entière avec<br />

les provinces <strong>du</strong> Canada se développe, car nous avons beaucoup de lois communes et<br />

nous partageons les mêmes institutions », a expliqué le bâtonnier sortant <strong>du</strong> Québec,<br />

M e Nicolas Plourde.<br />

D’abord, détenir un permis d’exercice valide pour tout le territoire canadien peut<br />

soulever certaines inquiétudes quant à la compétence puisque le droit n’est pas<br />

identique d’un océan à l’autre sous tous les aspects. Or, sur ce point, le bâtonnier<br />

Plourde rappelle « qu’il existe déjà une règle d’or en déontologie, tant au Québec<br />

qu’ailleurs au Canada, qui empêche de pratiquer dans des champs de pratique pour<br />

lesquels nous ne sommes pas compétents ».<br />

La question de la similitude des codes de déontologie a aussi été à l’ordre <strong>du</strong> jour.<br />

En effet, comme l’explique M e Gérald R. Tremblay, C. M., O. Q., c.r., Ad. E., président<br />

de la Fédération des ordres professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada : « Nous devons<br />

parvenir à arrimer nos différentes juridictions pour éviter que la mobilité ait comme<br />

effet pervers que quelqu’un puisse aller travailler ailleurs alors qu’il a des problèmes<br />

disciplinaires dans sa province d’origine. Il serait aussi inconcevable pour les Canadiens<br />

qu’un comportement qui n’est pas légal dans une province soit accepté dans une<br />

autre juridiction. »<br />

C’est pourquoi la Fédération des ordres professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada a développé<br />

au cours des dernières années un code type de déontologie que les provinces sont<br />

invitées à considérer. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le Québec avec la refonte <strong>du</strong> Code de<br />

déontologie des avocats, qui revoit la rédaction et la <strong>numéro</strong>tation des normes, et <strong>du</strong><br />

coup, place à l’avant-plan la déontologie dans ses relations avec les autres juridictions.<br />

Le Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec a approuvé,<br />

à l’instar des bâtonniers des autres provinces, l’Accord de<br />

libre circulation nationale <strong>2013</strong> (ALCN <strong>2013</strong>), une entente<br />

permettant à un avocat québécois de devenir membre<br />

d’un barreau d’une autre province ou territoire <strong>du</strong> Canada,<br />

et vice-versa, sans examen de transfert.<br />

M e Gérald R. Tremblay, C. M., O. Q., c.r., Ad. E., M e Nicolas Plourde, bâtonnier sortant<br />

<strong>du</strong> Québec, et M e Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre<br />

C’est ainsi qu’en mars dernier, le Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec a approuvé,<br />

à l’instar des bâtonniers des autres provinces, l’Accord de libre circulation nationale<br />

<strong>2013</strong> (ALCN <strong>2013</strong>), une entente permettant à un avocat québécois de devenir membre<br />

d’un barreau d’une autre province ou territoire <strong>du</strong> Canada, et vice-versa, sans examen<br />

de transfert.<br />

Les défis de la mobilité<br />

Après avoir résumé les derniers développements sur les ententes de mobilité, les<br />

conférenciers se sont ensuite penchés sur certains des défis qu’apporte pour le Québec<br />

et les autres provinces ce nouvel accord.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

L’uniformisation de l’enseignement <strong>du</strong> droit<br />

L’enseignement <strong>du</strong> droit est aussi un élément important à prendre en considération dans<br />

le développement de la mobilité des avocats. Un cursus de cours communs pourrait<br />

permettre, par exemple, de s’assurer que tous les étudiants, à la fin de leurs études,<br />

ont acquis les mêmes compétences. C’est pourquoi « il y a présentement un important<br />

processus d’harmonisation qui est en train de s’opérer quant à l’enseignement <strong>du</strong> droit<br />

à travers le Canada en vue de devenir avocat », indique le bâtonnier Plourde.<br />

C’est dans ce sens que la Fédération des ordres professionnels de juristes <strong>du</strong> Canada<br />

a adopté des normes fédérales d’admission qui suggèrent un profil de compétences<br />

nécessaires pour devenir avocat. Le fonctionnement est simple : « Un comité composé<br />

de représentants de partout au Canada évalue périodiquement les programmes<br />

universitaires de chaque faculté de droit à travers le Canada et les accrédite selon ces<br />

normes communes », explique M e Tremblay. Néanmoins, la liberté d’enseignement<br />

demeurant entière, c’est finalement aux étudiants que revient la responsabilité de veiller<br />

à suivre les cours correspondant au profil commun proposé s’ils comptent éventuellement<br />

pratiquer dans une autre province que la leur.<br />

Enfin, selon le bâtonnier Plourde : « Cette nouvelle mobilité pancanadienne est un<br />

élément positif pour les avocats <strong>du</strong> Québec, car cela nous ouvre de nouveaux marchés.<br />

Nous ne pouvons pas nous permettre de nous replier sur nous-mêmes. Au contraire,<br />

le fait que nous soyons bilingues et formés dans les deux grandes traditions juridiques<br />

est à notre avantage. »


PAGE 32 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Avocat en entreprise<br />

Les défis de la gestion<br />

d’un service juridique<br />

Formation<br />

Philippe Samson<br />

La gestion d’un service juridique d’entreprise comporte de nombreux défis stimulants en regard de la<br />

variété de ses besoins. Trois avocats d’expérience en contentieux ont partagé leur expérience en lien avec<br />

certains des concepts en vogue dans la réalité des avocats en entreprise d’aujourd’hui.<br />

Un travail multidisciplinaire<br />

Selon M e Geneviève Richard, le rôle de l’avocat en entreprise s’est considérablement<br />

développé au cours des dix à quinze dernières années. D’après elle, de nos jours « le<br />

principal défi pour l’avocat est de bien connaître l’entreprise, car son travail ne se limite<br />

plus à pro<strong>du</strong>ire des contrats et à rendre des opinions juridiques ». « C’est un jack of all<br />

trades, un homme à tout faire », renchérit M e Hartland James Allan Paterson.<br />

Ainsi, l’avocat doit maintenant aller au-delà <strong>du</strong> fait d’être un bon juriste. Il doit avoir<br />

le sens des affaires et comprendre comment l’entreprise fonctionne pour avoir une<br />

vue d’ensemble des principaux risques pouvant l’affecter, et ainsi être capable de les<br />

atténuer. Plus un avocat comprend la réalité des clients internes, plus son aptitude à<br />

gérer les priorités et l’attribution <strong>du</strong> travail en sera facilitée. En somme, « le travail de<br />

l’avocat est un travail juridique, mais aussi un travail de terrain. C’est pourquoi il doit<br />

veiller à développer tant ses connaissances juridiques que ses compétences générales,<br />

ainsi que sa capacité de ralliement et son esprit d’équipe », résume M e Richard.<br />

Le volume de travail est d’ailleurs aussi un aspect important de la pratique <strong>du</strong> droit en<br />

entreprise qui a été abordé dans cette conférence. « Quand on est submergé, il faut<br />

savoir se ramener à essentiel, trouver ses priorités », a rappelé M e Caroline Lemoine.<br />

Cette dernière a expliqué à l’auditoire comment, chaque matin, elle réévalue ses<br />

priorités en fonction <strong>du</strong> court, moyen et long terme, en n’oubliant jamais de considérer<br />

les relations d’affaires de l’entreprise.<br />

Une attention sur les communications<br />

Tout au long de leur présentation, les conférenciers ont tous insisté sur l’importance de<br />

la communication dans le travail quotidien des avocats. Il s’agit là, en effet, d’un aspect<br />

très vaste de la profession de l’avocat qui touche de surcroît une multitude de facettes<br />

de l’entreprise.<br />

Avec les dirigeants, par exemple, M e Richard rappelle qu’il est important de leur<br />

dresser un compte-ren<strong>du</strong> sur une base régulière et de les informer des derniers<br />

développements en lien avec les opérations de l’entreprise et la gestion des risques.<br />

Parallèlement, il est aussi primordial d’avoir une bonne communication avec les clients<br />

afin de bien comprendre leurs besoins et leurs limites.<br />

M e Hartland James Allan Paterson, M e Geneviève Richard et M e Caroline Lemoine<br />

La question de l’impartition<br />

Bien connaître l’entreprise permet aussi de déterminer avec plus de facilité quel travail<br />

juridique devrait être exécuté à l’interne, et quel travail devrait être cédé à l’extérieur.<br />

Aussi, puisque la répartition <strong>du</strong> travail juridique est fondamentale en entreprise, les<br />

conférenciers ont aussi pris le temps de partager certaines de leurs réflexions en lien<br />

avec la sous-traitance. D’abord, selon eux, tous les travaux récurrents, comme les<br />

contrats de vente et de réapprovisionnement, devraient rester à l’interne. En effet,<br />

comme l’explique M e Paterson : « Être un conseiller juridique interne en entreprise a<br />

l’avantage de permettre, entre autres, d’apprendre des méthodes qu’on peut repro<strong>du</strong>ire<br />

par la suite dans d’autres situations similaires. »<br />

Cependant, en ce qui concerne les mandats exceptionnels ou ceux pour lesquels les<br />

collaborateurs internes ne possèdent pas l’expérience ou n’ont tout simplement pas<br />

d’expertise sur le sujet, le recours à l’aide extérieure sera approprié. Enfin, on peut<br />

envisager en derniers recours la sous-traitance en cas de surplus de travail.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Les conférenciers sont aussi revenus plus en détail sur certains aspects de la communication<br />

auxquels les avocats en entreprise devraient prêter une attention particulière.<br />

À l’égard des autres services à l’interne de l’entreprise, par exemple, les conférenciers<br />

ont témoigné de la façon dont une bonne communication peut non seulement aider<br />

les avocats à comprendre les besoins légaux des différents départements, mais aussi<br />

faire en sorte que, à l’inverse, les collègues comprennent eux aussi ce qu’est le rôle<br />

des services juridiques dans l’entreprise de façon à ce qu’ils puissent y avoir recours<br />

lorsque c’est vraiment nécessaire. Comme le souligne M e Richard : « Il est important<br />

que les divers départements se connaissent bien entre eux pour qu’ils soient capables<br />

de s’entraider, car autrement, les avocats internes risquent de devenir la référence pour<br />

tout, même s’ils n’ont pas à toujours être là pour tout chapeauter. »<br />

« Le travail de l’avocat est un travail juridique, mais aussi un<br />

travail de terrain. C’est pourquoi il doit veiller à développer<br />

tant ses connaissances juridiques que ses compétences<br />

générales, ainsi que sa capacité de ralliement et son<br />

esprit d’équipe. »<br />

M e Geneviève Richard<br />

Enfin, à l’égard des médias, M e Lemoine a pu partager son expérience vécue aux<br />

premières loges à la suite de l’engouement médiatique qu’a suscité le litige opposant<br />

son employeur, la compagnie Lassonde, à une petite entreprise de savon ayant utilisé le<br />

mot « oasis » dans son appellation. Cette expérience démontre bien jusqu’à quel point<br />

le pouvoir des médias sur les entreprises est réel.<br />

En effet, comme l’explique M e Lemoine : « Nous avons été surpris par l’intensité et<br />

l’instantanéité des commentaires des consommateurs sur Facebook et Twitter à la suite<br />

de la publication de la nouvelle. Il ne fait aucun doute, que de nos jours, les médias<br />

sociaux sont un élément supplémentaire dont il faut absolument tenir compte dans nos<br />

décisions d’affaires. » Plutôt que de les condamner, M e Lemoine suggère au contraire de<br />

les considérer comme une opportunité pour améliorer le lien de confiance avec le<br />

public et accroître la visibilité de l’entreprise.


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 33<br />

Tribunaux judiciaires<br />

Quoi de neuf à la Cour supérieure ?<br />

Formation<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Conférences de règlement à l’amiable, site Web, accessibilité à la justice et… compte Twitter ! Quel bilan<br />

fait le juge en chef François Rolland des neuf dernières années passées à la Cour supérieure, et comment<br />

entrevoit-il l’avenir ?<br />

C’est dans une ambiance conviviale que les participants à la conférence Série Rencontre<br />

avec la Cour : Cour supérieure ont pu échanger avec le juge en chef de la Cour<br />

supérieure François Rolland sur divers sujets touchant la gestion des dossiers à la Cour.<br />

Par ailleurs, la Cour supérieure a créé un site Intranet (SESAME) qui permet aux juges de<br />

consulter, entre autres, les banques de données <strong>du</strong> CAIJ et de ré<strong>du</strong>ire considérablement<br />

le volume de papier utilisé. Le juge en chef était d’ailleurs très fier d’annoncer que dans<br />

un souci environnemental et d’efficacité, son bureau est présentement en processus de<br />

numérisation de tous ses dossiers administratifs. De ce fait, son personnel travaillera<br />

maintenant avec des dossiers virtuels, ce qui épargnera temps et espace, en plus de<br />

ré<strong>du</strong>ire son empreinte carbone.<br />

François Rolland, juge en chef de la Cour supérieure<br />

Ré<strong>du</strong>ction significative des délais d’audition<br />

Tout d’abord, le juge Rolland a tenu à faire état des nettes améliorations dans la gestion<br />

des délais d’audition des dossiers au fond à la Cour supérieure. Depuis sa nomination<br />

à titre de juge en chef en 2004, les délais d’audition au fond des dossiers impliquant<br />

des personnes physiques ont été considérablement ré<strong>du</strong>its pour se situer autour de<br />

52 semaines suivant la date de leur inscription pour les dossiers civils, et de 32 semaines<br />

pour les dossiers de droit de la famille, alors qu’ils étaient de 37 mois. Il déplore,<br />

malheureusement, qu’un certain nombre d’avocats ne se prévalent pas toujours de ces<br />

courts délais.<br />

Le juge en chef a toutefois fait part de ses inquiétudes concernant la cour de pratique.<br />

Il souligne que les avocats y passent trop de temps et mettent trop d’accent sur la<br />

procé<strong>du</strong>re, sans véritablement discuter <strong>du</strong> fond. À cet égard, la nouvelle réforme <strong>du</strong><br />

Code de procé<strong>du</strong>re civile permettra d’éliminer plusieurs requêtes formelles et abrègera<br />

ainsi les délais. Les dossiers seront, il le souhaite, plus rapidement enten<strong>du</strong>s sur le fond.<br />

Améliorations technologiques en vue<br />

Le juge en chef a ensuite abordé la désuétude <strong>du</strong> site Web des tribunaux judiciaires<br />

québécois, particulièrement celui de la Cour supérieure. Son équipe a procédé à la<br />

révision des procé<strong>du</strong>res pour chacune des régions afin de les mettre à jour, de les<br />

harmoniser lorsque possible et de les diffuser sur le site Web. Cette section <strong>du</strong> site<br />

devrait être en activité depuis le 30 juin et le public y aura accès dans les deux langues.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

Conférence de règlement à l’amiable : victime de son succès<br />

Mise en place en 2001, la conférence de règlement à l’amiable (CRA) connaît un<br />

énorme succès. En effet, le nombre de CRA est passé de 142 en 2001 à plus de 1500<br />

en <strong>2013</strong> ! Par ailleurs, la popularité des CRA mobilise beaucoup de ressources et la Cour<br />

supérieure doit composer avec le même nombre de juges qu’en 2001, ce qui entraîne<br />

inévitablement des délais pour obtenir une CRA. Malgré tout, le juge Rolland déplore<br />

que les avocats ne fassent pas plus souvent appel à la CRA ou n’incitent pas assez leurs<br />

clients à utiliser cet outil plus tôt dans le processus judiciaire.<br />

Visioconférence et médias sociaux<br />

Qu’en est-il de la possibilité pour les avocats de recourir à la visioconférence ? Selon<br />

le juge Rolland, les heures prévues par la Cour supérieure en Chambre de gestion<br />

pour les auditions par visioconférence ne sont pratiquement pas utilisées, sauf dans le<br />

nord <strong>du</strong> Québec. Un changement dans les habitudes des avocats est donc de mise,<br />

d’autant plus que la réforme <strong>du</strong> Code de procé<strong>du</strong>re civile met l’accent sur l’utilisation<br />

des moyens technologiques. Pourquoi se déplacer pour une requête en prolongation<br />

lorsqu’on peut utiliser la visioconférence ?<br />

Retrouvera-t-on la Cour supérieure sur Twitter ? À cette question, le juge Rolland répond<br />

que le sujet est à l’étude au Conseil canadien de la magistrature. Il souligne toutefois<br />

qu’il est déconseillé aux juges d’ouvrir un compte Facebook sur les médias sociaux,<br />

pour des raisons évidentes de sécurité.<br />

De nouveaux juges à la Cour supérieure<br />

Le juge en chef rappelle que l’opération SharQc de 2009 constitue un défi de taille<br />

pour la Cour supérieure. Ce dossier nécessite la tenue de six mégaprocès. Il souligne<br />

qu’un avocat avait affirmé qu’il faudrait 7 ans et 2 jours pour consulter toute la preuve<br />

électronique recueillie, si l’on consacrait le temps nécessaire pour ouvrir chacun des<br />

fichiers électroniques. En raison de la croissance phénoménale des dossiers en matière<br />

criminelle, la Cour a obtenu une modification à la Loi sur les tribunaux judiciaires afin<br />

que sept juges supplémentaires soient nommés dans la région de Montréal, dont cinq<br />

affectés en chambre criminelle.<br />

Le gouvernement fédéral doit modifier la Loi sur les juges afin de permettre ces<br />

nominations. Le juge en chef en a donc profité pour rappeler l’urgence de la situation.<br />

Une résolution en ce sens a été adoptée lors de l’Assemblée générale annuelle <strong>du</strong><br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec.


PAGE 34 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

La Cour <strong>du</strong> Québec :<br />

projets passés et futurs<br />

Formation<br />

Julie Perreault<br />

Dans le cadre de la série Rencontre avec la Cour, une activité d’échanges entre avocats et magistrats<br />

créée spécifiquement pour le Congrès, la juge en chef de la Cour <strong>du</strong> Québec, Élizabeth Corte, a entretenu<br />

l’assistance sur les projets de la dernière année et ceux à venir de la Cour.<br />

La juge en chef Élizabeth Corte a essentiellement relaté les réalisations et les initiatives<br />

prochaines de la Cour <strong>du</strong> Québec. Cette dernière a également fait un récapitulatif des<br />

initiatives concernant les communications avec les barreaux et les membres, les avis<br />

de nomination et les technologies de l’information de la Cour <strong>du</strong> Québec. En somme,<br />

la Cour a participé à plusieurs rencontres avec le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec et les barreaux<br />

de section : Comité bipartite, Conseil général <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong>, cérémonies de présentation<br />

des nouveaux juges, comités de liaison, tables sociojudiciaires, rentrées judiciaires et<br />

assermentations de nouveaux avocats.<br />

En matière jeunesse<br />

En 2012, 43 CRA ont été tenues en matière jeunesse. Actuellement, la Cour <strong>du</strong> Québec<br />

travaille sur deux projets s’adressant à cette clientèle, soit le Projet Toxi-Court en partenariat<br />

avec le Centre de la jeunesse de Montréal et de la famille Batshaw, le Pavillon Foster et<br />

le programme Jeunes-Parents, et en collaboration avec le Centre jeunesse de Québec<br />

- Institut universitaire, et le Centre de réadaptation Ubald-Villeneuve. La formation des<br />

juges, la recherche de solutions <strong>du</strong>rables et personnalisées, l’approche conviviale et<br />

l’implication des parents demeurent des priorités en matière jeunesse.<br />

Quant aux nominations, 17 juges et juges de paix magistrats ont été nommés en 2012<br />

en plus de 20 autres juges depuis janvier <strong>2013</strong>. Du côté des technologies, la Cour<br />

continue ses travaux en collaboration avec la Cour d’appel et la Cour supérieure sur leur<br />

processus d’adaptation aux nouvelles technologies. Depuis le 15 avril dernier, les lignes<br />

directrices de la Cour concernant l’utilisation des technologies en salle d’audience sont<br />

entrées en vigueur. Le compte Twitter de la Cour <strong>du</strong> Québec a d’ailleurs été lancé le<br />

même mois.<br />

En matière civile<br />

Avec l’entrée en vigueur <strong>du</strong> nouveau Code de procé<strong>du</strong>re civile, des modifications telles<br />

que l’augmentation à 15 000 $ de la limite monétaire en recouvrement d’une créance<br />

occasionnera des demandes supplémentaires. Pour y répondre, un projet de table de<br />

concertation a été élaboré. L’initiative, dont les travaux ont commencé le 30 août 2012,<br />

vise à favoriser la discussion et la mise en place de moyens pour améliorer le traitement<br />

des dossiers de petites créances, notamment par l’assistance juridique, la médiation<br />

et la conciliation. Il est à noter que la limite des réclamations à la Cour <strong>du</strong> Québec,<br />

incluant le loyer en matière de résiliation de bail ou la valeur de l’objet <strong>du</strong> litige,<br />

augmentera également pour atteindre 85 000 $.<br />

Amorcé en 2012, le projet de conférences de règlement à l’amiable (CRA) a permis<br />

de retrancher environ 997 jours de procès grâce à la tenue de <strong>45</strong>7 CRA. Pour donner<br />

suite à cette initiative, un projet de recherche de la Faculté de droit de l’Université de<br />

Sherbrooke sur l’utilisation des CRA comme outil d’accès à la justice a été entamé le<br />

10 juin dernier. La Cour se concentrera également sur la gestion d’instance. Déjà, divers<br />

protocoles de gestion hâtive de l’instance ont été implantés depuis 2009 aux endroits<br />

suivants : Québec, Laval, Laurentides et Lanaudière (*districts de Terrebonne, Joliette<br />

et Labelle), Saguenay-Lac-Saint-Jean, Outaouais et Longueuil.<br />

En matière criminelle<br />

Le Programme de traitement judiciaire de la toxicomanie de la Cour <strong>du</strong> Québec à<br />

Montréal (PTTCQ), lancé le 4 décembre 2012, demeure une priorité. La Cour et ses<br />

partenaires continueront donc à travailler sur la mise en commun des ressources<br />

et la consolidation des pratiques existantes afin d’offrir un traitement structuré aux<br />

contrevenants aux prises avec des problèmes de toxicomanie, et ainsi ré<strong>du</strong>ire<br />

collatéralement le nombre de crimes perpétrés en raison d’une dépendance à l’alcool<br />

et aux stupéfiants. Le Programme permet aussi d’aider à la réadaptation et la réinsertion<br />

sociale des prévenus, et veille à imposer une peine en tenant en compte <strong>du</strong> traitement.<br />

La juge en chef de la Cour <strong>du</strong> Québec, Élizabeth Corte<br />

En matière autochtone<br />

En 2012, la Cour a participé aux travaux <strong>du</strong> Forum sociojudiciaire autochtone. Puis en<br />

avril dernier, une première mission nordique à Purvinituq, dans le cadre <strong>du</strong> passage de<br />

la Cour itinérante et réunissant des représentants <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

de l’Abitibi-Témiscamingue, <strong>du</strong> Comité en regard <strong>du</strong> droit des peuples autochtones,<br />

<strong>du</strong> ministère de la Justice <strong>du</strong> Québec et de la Cour <strong>du</strong> Québec a permis d’établir<br />

un portrait plus juste de la situation et d’identifier les priorités à mettre de l’avant.<br />

Une seconde mission a eu lieu à Schefferville le mois suivant.<br />

Enfin, le projet de centralisation des urgences dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue<br />

se poursuit. L’initiative qui a débuté le 14 janvier dernier consiste à ce qu’un juge<br />

siégeant à Val-d’Or puisse entendre les urgences à l’aide de la visioconférence.<br />

Cette nouvelle procé<strong>du</strong>re permettra de ré<strong>du</strong>ire les coûts, les déplacements et les délais.<br />

La prochaine étape sera de l’appliquer aux cours itinérantes.<br />

Photo : Sylvain Légaré


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 35<br />

Technologies<br />

Comment éviter les pièges<br />

de la navigation dans un nuage ?<br />

Formation<br />

Émilie Therrien, avocate<br />

Les outils informatiques dont dispose l’avocat sont de plus en plus élaborés et permettent de gagner<br />

beaucoup de temps et de papier. Attention toutefois de les utiliser en toute connaissance de cause !<br />

Bien que l’infonuagique fût jadis réservée aux « geeks » et autres férus d’innovations<br />

technologiques, de plus en plus de personnes utilisent ce service, dont les avocats.<br />

M e Xavier Beauchamp-Tremblay et M me Anne-Laure Broeks ont tenté de conscientiser<br />

les participants de l’atelier intitulé 15 points qu’il est périlleux d’ignorer quant à la<br />

navigation dans les nuages et au « cloud computing » sur l’importance de bien connaître<br />

les outils infonuagiques et les risques inhérents à l’utilisation de cette technologie.<br />

L’infonuagique n’est pas seulement une question de stockage en ligne de données<br />

informatiques, a expliqué M e Beauchamp-Tremblay. En effet, Microsoft a récemment<br />

lancé un service permettant d’accéder à ses logiciels de la suite Office directement en<br />

ligne, sans besoin de les installer sur un ordinateur, et il est possible d’écouter de la<br />

musique en ligne via les services de Zik ou Rdio. L’infonuagique, c’est aussi Facebook,<br />

Twitter, Hotmail, Gmail, etc.<br />

Un récent sondage de l’American Bar Association démontre que 30,7 % des répondants<br />

utilisent des solutions informatiques sur Internet. Au niveau canadien, l’utilisation est<br />

toutefois moins élevée, notamment en raison des craintes au niveau de la sécurité.<br />

« Celles-ci sont soumises aux lois sur la protection des informations personnelles, et la<br />

responsabilité incombe ultimement à l’avocat en cas de fuite », a souligné M me Broeks.<br />

Bien qu’il n’existe pas de restrictions quant à l’emmagasinage de données à l’extérieur<br />

<strong>du</strong> Canada, il est également recommandé qu’une copie des données reste à l’intérieur<br />

de la province ou <strong>du</strong> pays. M e Beauchamp-Tremblay a insisté sur le respect <strong>du</strong> principe<br />

de « redondance », c’est-à-dire de toujours avoir une copie de sauvegarde de ses<br />

données pour en garantir l’accessibilité. De plus, lorsqu’on désire implanter un service<br />

infonuagique, on doit évaluer le type de données qui seront emmagasinées, l’activité<br />

et les risques liés à sa réputation pouvant découler d’une faille de sécurité. On doit<br />

également choisir son fournisseur en fonction de sa fiabilité, de sa disponibilité et de la<br />

pérennité <strong>du</strong> service qu’il offre.<br />

Cependant, tout utilisateur d’un service infonuagique gratuit devrait s’en méfier<br />

ou à tout le moins vérifier le contrat qu’il a conclu avec le fournisseur <strong>du</strong> service,<br />

car les données qui y sont emmagasinées pourraient être notamment utilisées<br />

par le fournisseur pour des questions statistiques. Les conférenciers ont par<br />

ailleurs recommandé d’utiliser une liste de vérification préparée par le <strong>Barreau</strong> de<br />

Colombie-Britannique permettant d’évaluer les risques et les éléments d’un contrat de<br />

services infonuagiques.<br />

Enfin, M e Beauchamp-Tremblay a relevé que les lignes directrices relatives au Code de<br />

déontologie des avocats de l’Association <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> canadien mettent l’accent sur la<br />

capacité pour un avocat de se tenir à jour au niveau technologique.<br />

Conférences juridiques gratuites<br />

et clinique juridique téléphonique de l’AJBM<br />

M e Xavier Beauchamp-Tremblay et M me Anne-Laure Broeks<br />

Les avantages de l’infonuagique<br />

Selon M e Beauchamp-Tremblay, l’utilisation de la technologie infonuagique comporte<br />

plusieurs avantages. Par exemple, elle permet d’avoir accès à des données partout<br />

dans le monde, élimine les problèmes liés à l’installation et aux mises à jour qui se<br />

font automatiquement, et ré<strong>du</strong>it l’utilisation <strong>du</strong> papier. L’infonuagique permet aussi de<br />

ré<strong>du</strong>ire les coûts et le temps consacrés aux technologies informatiques, le tout étant<br />

transféré à un seul gestionnaire informatique. Cela dit, l’infonuagique est-elle une<br />

technologie sécuritaire pour les utilisateurs ?<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

La veille <strong>du</strong> coup d’envoi <strong>du</strong> Congrès annuel, le <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec a eu le grand plaisir<br />

de convier les citoyens à trois rencontres gratuites avec des avocats experts de domaines<br />

de droit qui intéressent ou concernent le plus grand nombre. D’autres ressources<br />

juridiques telles que le Centre de justice de proximité <strong>du</strong> Grand Montréal, <strong>Barreau</strong> de<br />

Montréal, Pro Bono Québec et É<strong>du</strong>caloi étaient sur place pour renseigner le public sur les<br />

différents outils, services et pistes de solutions juridiques existantes.<br />

L’Association <strong>du</strong> Jeune <strong>Barreau</strong> de Montréal (AJBM) était également sur place dans le<br />

cadre de la 26 e édition de sa clinique juridique téléphonique. L’AJBM s’est associée<br />

au Congrès <strong>2013</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> et à É<strong>du</strong>caloi afin d’offrir un service gratuit d’information<br />

juridique à l’ensemble des citoyens <strong>du</strong> Québec. Ainsi, le samedi 1 er juin <strong>2013</strong>,<br />

entre 9 h et 17 h, les lignes étaient ouvertes pour permettre aux citoyens d’accéder<br />

gratuitement à un avocat pouvant les renseigner sur leurs droits et leurs obligations.<br />

Qu’il s’agisse de problèmes reliés à la famille, à la consommation de biens, au travail,<br />

à la gestion des successions, aux conflits entre voisins, au droit pénal ou criminel, à<br />

la propriété intellectuelle, au droit corporatif ou autres, les avocats bénévoles ont<br />

répon<strong>du</strong> aux questions <strong>du</strong> public selon leurs domaines d’expertise.<br />

La sécurité : une préoccupation plutôt qu’un obstacle<br />

Les conférenciers ont admis pendant l’atelier que la sécurité demeure une question<br />

centrale de l’infonuagique. Le risque de perte de contrôle des données, la gestion<br />

des accès, la dépendance à un fournisseur de services sont des préoccupations légitimes<br />

auxquelles il faut s’attarder afin de bien se protéger. « Il ne faut toutefois pas<br />

paniquer avec la sécurité, a indiqué M e Beauchamp-Tremblay. Certains systèmes de<br />

gestion des données faits “maison” comportent parfois beaucoup plus de risques que<br />

l’infonuagique. L’important, c’est que l’on respecte certaines règles de base. »<br />

Ces règles consistent tout d’abord à s’assurer d’avoir un bon système de mots de passe :<br />

avoir un seul mot de passe ne suffit plus à assurer une sécurité optimale et en ce sens,<br />

un système basé sur deux mots de passe est plus fiable. Chiffrer soi-même ses données<br />

est un autre moyen d’assurer la sécurité de ses données. Il faut aussi porter attention<br />

à la législation sur les données personnelles emmagasinées sur l’infonuagique.<br />

Plusieurs citoyens ont répon<strong>du</strong> à l’invitation <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Photo : Sylvain Légaré


PAGE 36 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

L’encadrement juridique<br />

de l’union de fait<br />

Formation<br />

Julie Perreault<br />

Est-ce que l’union de conjoints de fait doit être considérée comme un contrat civil aux yeux de la loi et<br />

est-ce que ce type d’union doit inclure un volet familial ? Voilà quelques questions sur lesquelles s’est<br />

penché M e Michel Tétrault dans sa présentation Les conjoints de fait et la rupture : un mariage contractuel ?<br />

De nos jours, plus de 30 % des couples québécois vivent en union de fait.<br />

Ce choix d’état civil possède son lot d’avantages et d’inconvénients que la population<br />

québécoise ne semble pas nécessairement connaître jusqu’à ce que pour certains,<br />

la rupture survienne. « Le message contradictoire que lance le législateur à la population<br />

quant à la reconnaissance des conjoints de fait est accentué par la reconnaissance de<br />

ces derniers dans les lois sociales et ne fait qu’augmenter la confusion sur la portée de<br />

leurs droits tout en créant un faux sentiment de protection. L’État reconnaît un statut<br />

aux conjoints de fait dans ses relations avec ces derniers, mais il est de toute évidence<br />

plus frileux lorsqu’il s’agit de reconnaître un statut à ces derniers dans leurs relations<br />

privées », explique M e Michel Tétrault.<br />

Plus tard, les conjoints de fait obtinrent, entre autres, différents gains en matière de<br />

régime de retraite ou d’indemnisation des accidents <strong>du</strong> travail ou de la route, de logement<br />

résidentiel, de consentement aux soins, d’adoption, et même en ce qui a trait à la<br />

portion saisissable <strong>du</strong> salaire. De 8 % en 1981, les unions de fait augmentèrent à 24 % en<br />

1996, et à 35 % en 2006. Aujourd’hui, on estime qu’elles représentent près de 40 % des<br />

unions, tous statuts confon<strong>du</strong>s.<br />

L’évolution de l’union de fait<br />

Il y a de cela plus de 30 ans, le modèle familial considéré la norme était une famille<br />

créée à la suite d’une première noce. Les parents n’avaient jamais habité ensemble<br />

auparavant, et encore moins cohabité avec un conjoint lors d’une ancienne relation.<br />

L’union de fait n’était pas reconnue et était même considérée comme péjorative et<br />

contraire aux mœurs. L’abolition de l’article 768 <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> Bas-Canada qui niait<br />

tout droit au conjoint non marié et aux enfants issus de ces unions ouvrit la porte à la<br />

reconnaissance des conjoints de fait. Lorsque la réforme en droit de la famille, qui eut<br />

lieu au début des années 1980, établit l’égalité de tous les enfants, peu importe les<br />

circonstances de leur naissance, elle reconnut indirectement l’union de fait comme étant<br />

moralement acceptable. Désormais, tout enfant dont on confirmait le lien de parenté<br />

détenait les mêmes protections que ceux nés au sein d’un mariage ou d’une union civile.<br />

Photo : Sylvain Légaré<br />

M e Michel Tétrault<br />

Contrat ou pas contrat ?<br />

En 2007, la Chambre des notaires <strong>du</strong> Québec a procédé à un sondage pour mesurer<br />

l’éten<strong>du</strong>e des connaissances des Québécois en matière d’union de fait. Selon les résultats<br />

recueillis, 33 % des personnes interrogées, qui étaient également en union de fait,<br />

croyaient qu’ils hériteraient des biens de leur conjoint à son décès. Le quotidien<br />

Le Devoir indiquait également dans l’un de ses articles d’octobre 2012 que « près<br />

de 60 % des conjoints de fait connaissent peu les dispositions législatives portant sur le<br />

partage des biens ou sur le droit à une pension alimentaire ou ignorent qu’elles ne leur<br />

sont pas applicables 1 ». Cette méconnaissance et cette problématique ont d’ailleurs<br />

été au cœur de l’une des plus récentes causes très médiatisées en matière de droit de<br />

la famille, soit Éric c. Lola. Le couple visé dans la cause mentionnée vivait en union de<br />

fait et avait eu trois enfants. Dans ce cas précis, la question <strong>du</strong> partage <strong>du</strong> patrimoine<br />

familial et <strong>du</strong> droit à une pension alimentaire faisait l’objet <strong>du</strong> litige. La partie représentant<br />

« Lola » arguait même que certains articles <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> Québec discriminaient les<br />

conjoints de fait. En janvier <strong>2013</strong>, la Cour suprême <strong>du</strong> Canada confirma la constitutionnalité<br />

des dispositions <strong>du</strong> Code civil <strong>du</strong> Québec concernant les protections pour les conjoints<br />

mariés comparées à celles refusées aux conjoints de fait. Ainsi, avec la législation actuelle,<br />

comment se protéger lorsque l’amour n’y est plus ? « Essentiellement, les conjoints de<br />

fait doivent préparer trois documents dès le début de la cohabitation : un testament<br />

pour chacun des conjoints, un mandat en cas d’inaptitude pour chacun des conjoints et<br />

un contrat de vie commune. Ces documents pourront être appelés à être modifiés en<br />

fonction des événements que vivra le couple », a indiqué M e Tétrault.<br />

Révision à venir<br />

La réforme concernant le cadre juridique des conjoints de fait n’est peut-être plus si loin.<br />

En effet, le ministre de la Justice et procureur général <strong>du</strong> Québec, M e Bertrand<br />

St-Arnaud, a annoncé le 19 avril dernier, la création d’un comité consultatif sur le droit<br />

de la famille. Ce comité aura pour mandat de réfléchir en profondeur sur l’actuelle<br />

législation afin de statuer si elle convient toujours, et de manière adéquate, aux besoins<br />

des familles québécoises d’aujourd’hui.<br />

1 Droits des conjoints de fait - L’inévitable recours à la clause nonobstant, Le Devoir, 17 octobre 2012<br />

http://www.ledevoir.com/societe/justice/361563/l-inevitable-recours-a-la-clause-nonobstant


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 37<br />

Avis de la Cour d’appel <strong>du</strong> Québec aux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

Avis est donné aux parties et à l’ensemble des membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec qu’à<br />

partir de ce jour, les parties sont exemptées de pro<strong>du</strong>ire dans leur cahier de sources<br />

les arrêts énumérés dans la liste ci-dessous. En effet, ces décisions sont bien connues<br />

de la Cour et fréquemment invoquées devant elle. La jurisprudence comprise dans<br />

cette liste est donc réputée faire partie <strong>du</strong> cahier de sources.<br />

Toutefois, si une partie souhaite attirer l’attention de la Cour sur un extrait précis de<br />

l’un ou l’autre des arrêts cités ci-dessous, elle pourra le faire en repro<strong>du</strong>isant uniquement<br />

l’extrait pertinent, et ce, conformément à l’article 85(2) des Règles de la Cour<br />

d’appel <strong>du</strong> Québec en matière civile (ci-après R.C.A.Mat.Civ.) et à l’article 89(2) des<br />

Règles de la Cour d’appel <strong>du</strong> Québec en matière criminelle (ci-après R.C.A.Mat.<br />

Crim.), selon le cas.<br />

Liste des arrêts en matière civile<br />

• Dunsmuir c. Nouveau-Brunswick, [2008] 1 R.C.S. 190, 2008 CSC 9<br />

• Housen c. Nikolaisen, [2002] 2 R.C.S. 235, 2002 CSC 33<br />

• H.L. c. Canada (Procureur général), [2005] 1 R.C.S. 401, 2005 CSC 25<br />

• R. c. Oakes, [1986] 1 R.C.S. 103<br />

Liste d’arrêts en matière pénale et criminelle<br />

• R. c. W.(D.), [1991] 1 R.C.S. 742<br />

• R. c. Shropshire, [1995] 4 R.C.S. 227<br />

• R. c. M. (C.A.), [1996] 1 R.C.S. 500<br />

• R. c. Proulx, [2000] 1 R.C.S. 61, 2000 CSC 5<br />

• R. c. L.M., [2008] 2 R.C.S. 163, 2008 CSC 31<br />

• R. c. J.H.S., [2008] 2 R.C.S. 152, 2008 CSC 30<br />

• R. c. C.L.Y., [2008] 2 R.C.S. 5, 2008 CSC 2<br />

Veuillez noter que la liste commune de jurisprudence ne constitue ni une liste<br />

exhaustive des jugements pertinents dans un domaine donné ni une opinion<br />

à cet égard.<br />

Pour tout autre arrêt de la Cour suprême <strong>du</strong> Canada qu’une partie entend repro<strong>du</strong>ire<br />

dans son cahier de sources, il importe de rappeler aux parties les règles déjà<br />

prévues aux articles 85(5) R.C.A.Mat.Civ. et 89(5) R.C.A.Mat.Crim. : « Dans le cas<br />

des arrêts de la Cour suprême <strong>du</strong> Canada, le cahier de sources est constitué<br />

des arrêts, ou des extraits pertinents publiés dans le Recueil des arrêts de la<br />

Cour suprême <strong>du</strong> Canada ou dans une base de données informatiques dont<br />

la <strong>numéro</strong>tation des paragraphes est conforme à celle <strong>du</strong> Recueil des arrêts de la<br />

Cour suprême <strong>du</strong> Canada. »<br />

Pour toute autre décision judiciaire qu’une partie souhaite inclure dans son cahier<br />

de sources, elle peut la repro<strong>du</strong>ire en entier ou encore en ne repro<strong>du</strong>isant que les<br />

extraits pertinents tels que le prévoit l’article 85(2) R.C.A.Mat.Civ. et l’article 89(2)<br />

R.C.A.Mat.Crim., selon le cas.<br />

Finalement, rappelons que les parties doivent pro<strong>du</strong>ire leur cahier de sources au<br />

greffe au moins 30 jours avant l’audition de l’appel (art. 86 R.C.A.Mat.Civ. et art. 90<br />

R.C.A.Mat.Crim.). Aucune autre décision ou autorité ne devrait être déposée au greffe<br />

ou livrée aux juges, sauf s’il s’agit d’une décision prononcée à l’intérieur <strong>du</strong> délai de<br />

30 jours précédant l’audition.<br />

Nicole Duval Hesler<br />

Juge en chef <strong>du</strong> Québec<br />

Une trousse d'information sur la justice<br />

parti cipative est désormais disponible. Celleci<br />

comprend une foule de renseignements et<br />

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PAGE 38 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

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AVEC L’ARGENT COMPTANT !<br />

Si une personne veut vous remettre une<br />

somme en espèces, vous avez le devoir<br />

de vous renseigner sur les obligations<br />

prévues au Règlement sur la comptabilité<br />

et les normes d’exercice professionnel des<br />

avocats en vigueur depuis le 8 juillet 2010.<br />

Règle générale, un avocat ne peut recevoir en espèces<br />

une somme cumulative de 7 500 $ ou plus pour un même<br />

dossier. Il existe toutefois certaines exceptions où il est<br />

permis à un avocat d’accepter une somme en espèces<br />

de 7 500 $ ou plus.<br />

Pour en savoir plus sur ces situations particulières et sur vos<br />

obligations générales en lien avec la réception de sommes<br />

en espèces, visitez le www.barreau.qc.ca et :<br />

• visionnez les capsules Web On se fait une loi de<br />

vous informer;<br />

• consultez la page dédiée au Règlement sur la<br />

comptabilité et les normes d’exercice professionnel des<br />

avocats (guide de l’utilisateur, modèles de formulaires<br />

et autres documents, foire aux questions etc.);<br />

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LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 39<br />

Juricarrière<br />

Avis de rAdiAtion<br />

dossier n o : 06-05-02134<br />

Avis est par les présentes donné que M. sarto Landry (n o de membre : 189276-2), ayant exercé<br />

la profession d’avocat dans les districts de Montréal et Québec, a été déclaré coupable le<br />

30 octobre 2008 par le Conseil de discipline <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec d’infractions commises à<br />

Québec entre le 13 août 2004 et le 5 avril 2005, à savoir :<br />

Chef n o 1 A in<strong>du</strong>it le Tribunal en erreur en ne l’informant pas <strong>du</strong> fait qu’il ne détenait<br />

plus dans son compte en fidéicommis un montant, tel qu’il affirmait<br />

détenir dans une requête, contrevenant ainsi à l’article 3.02.01 c) <strong>du</strong> Code de<br />

déontologie des avocats;<br />

Chef n o 2 A enfreint les dispositions de l’article 4.03.03 <strong>du</strong> Code de déontologie des<br />

avocats, en n’informant pas une consœur <strong>du</strong> fait qu’il ne détenait plus dans<br />

son compte en fidéicommis un montant, tel qu’il l’affirmait dans une requête.<br />

Le 25 août 2009, le Conseil de discipline imposait à M. sarto Landry une radiation <strong>du</strong> Tableau<br />

de l’Ordre pour une période d’un (1) mois sur chacun des chefs 1 et 2 de la plainte, ces périodes<br />

devant être purgées concurremment.<br />

Le 29 septembre 2009, le Tribunal des professions était saisi d’un appel de l’intimé. En date <strong>du</strong><br />

26 février <strong>2013</strong>, ledit tribunal rendait son jugement et rejetait l’appel sur la culpabilité et la<br />

sanction.<br />

Le jugement <strong>du</strong> Tribunal des professions étant final et sans appel, et exécutoire dès sa<br />

signification à l’intimé selon l’article 177 <strong>du</strong> Code des professions, M. sarto Landry a été radié<br />

<strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec pour une période d’un (1) mois à compter <strong>du</strong><br />

8 mars <strong>2013</strong>.<br />

Le 13 mars <strong>2013</strong>, la Cour supérieure était saisie d’une requête en révision judiciaire et en<br />

demande de sursis de l’exécution de la radiation. Le 15 mars <strong>2013</strong>, la Cour ordonnait un sursis<br />

de l’exécution de la radiation jusqu’à la date de l’audition, soit le 20 mars <strong>2013</strong>. En conséquence,<br />

M. sarto Landry est redevenu membre inscrit au Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec à<br />

compter <strong>du</strong> 15 mars <strong>2013</strong>.<br />

Le 20 mars <strong>2013</strong>, la Cour supérieure ordonnait le sursis jusqu’au jugement. Le 7 mai <strong>2013</strong>,<br />

la Cour rejetait la requête en révision judiciaire et en demande de prolongation <strong>du</strong> sursis de<br />

l’exécution de la radiation.<br />

En conséquence, vu le rejet de la demande de prolongation <strong>du</strong> sursis de l’exécution, M. sarto<br />

Landry a été radié <strong>du</strong> Tableau de l’Ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec pour une période d’un (1) mois à<br />

compter <strong>du</strong> 7 mai <strong>2013</strong>, moins les sept (7) jours déjà purgés <strong>du</strong> 8 au 14 mars <strong>2013</strong> inclusivement.<br />

Le présent avis est donné en vertu de l’article 64.1 de la Loi sur le <strong>Barreau</strong> et des articles 156<br />

alinéa 5 et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Montréal, le 30 mai <strong>2013</strong><br />

Claude Provencher, LL.B., MBA<br />

Directeur général<br />

PR00853


PAGE 40 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

Avis de rAdiAtion<br />

Avis est par les présentes donné que le Comité exécutif <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec, à sa séance<br />

<strong>du</strong> 23 mai <strong>2013</strong> a, en vertu <strong>du</strong> devoir lui étant imposé par le paragraphe 4 de l’article 85.3 <strong>du</strong><br />

Code des professions, prononcé la radiation des membres ayant fait défaut d’avoir payé leurs<br />

cotisations annuelles et/ou d’avoir fourni au <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec leur formulaire d’inscription<br />

annuelle pour l’année <strong>2013</strong> dans le délai imparti.<br />

Le Comité exécutif <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec a prononcé la radiation des personnes suivantes:<br />

M. Pierre Paradis 175572-2 Bedford<br />

M. richard <strong>du</strong>puis , à la retraite 186786-5 outaouais<br />

*M e Hugues Moniz 292238-0 outaouais<br />

M me Marie Papazian 183522-0 outaouais<br />

M. Hamilton Quain Q.C., à la retraite 154089-1 outaouais<br />

M me sara Ulmer 291160-4 outaouais<br />

M. Jean-Yves Filfe 157054-4 Laurentides / Lanaudière<br />

M. Mickaël Lagacé-nadon 301251-4 Laurentides / Lanaudière<br />

M me Chrystal Ashby 301947-1 Montréal<br />

M. raymond Barakett , à la retraite 159003-1 Montréal<br />

*M e Jacques Bazinet 190067-6 Montréal<br />

M. Jacques Bédard c.r., à la retraite 148001-4 Montréal<br />

M me esther Benizri 199143-4 Montréal<br />

M. shelley Brown 181035-9 Montréal<br />

*M e Amélie Campeau-Lanctôt 301310-3 Montréal<br />

M. Bruno Chatelois 258180-9 Montréal<br />

M me sarine der Kaloustian 201703-2 Montréal<br />

M me Marlène <strong>du</strong>buisson-Balthazar,<br />

à la retraite 188323-2 Montréal<br />

M. André ewert 197153-1 Montréal<br />

M. nicolas Gauthier 258163-9 Montréal<br />

M. Larry Gitman 173138-6 Montréal<br />

M. H. Howard Grief, à la retraite 166113-2 Montréal<br />

M me Andrea Harnal 277743-6 Montréal<br />

M. François Janson 258121-3 Montréal<br />

M. Peter-Michael Karam 187606-6 Montréal<br />

M. Frédéric Lapierre 248623-7 Montréal<br />

M me Patricia Lemaire 247983-4 Montréal<br />

M. John Warden McKimm 194128-3 Montréal<br />

M. Jean Pierre ouellet, à la retraite 171312-4 Montréal<br />

M me elise Paul-Hus 184334-6 Montréal<br />

M me Polina Pavlova 287697-3 Montréal<br />

M. Georges Andy rené 2483<strong>45</strong>-9 Montréal<br />

M. Peter ernest salvatori, à la retraite 188954-1 Montréal<br />

M. Frédéric scalabrini 199174-4 Montréal<br />

M. Charles L. smiley 170238-6 Montréal<br />

M me Basma tsouli 258949-4 Montréal<br />

M. John turner c.r., à la retraite 154111-1 Montréal<br />

M. Claude d. Marleau 183489-4 Québec<br />

*M e Jean-Marc Bénard 187871-9 saint-François<br />

*M e nicolas Proulx 277730-4 saint-François<br />

M me Fannie nepton 267073-9 saguenay / Lac-saint-Jean<br />

*M e raynold Bernatchez 173021-5 Côte-nord<br />

M me sandrina Antohi 305605-8 Longueuil<br />

M. raymond Chamberland 176107-2 Longueuil<br />

*M e Alain M. Gaulin 187013-1 Longueuil<br />

M. daniel Jacoby 166126-4 Longueuil<br />

M. Jean Lacroix 193267-5 Longueuil<br />

M. Alain A. Lambert 186487-4 Longueuil<br />

M me Baljit Kaura 199076-4 Laval<br />

La Mauricie<br />

et Trois-Rivières<br />

vous invitent<br />

au 85 ième congrès<br />

de l’AAP !<br />

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ASSOCIATION DES AVOCATS ET AVOCATES DE PROVINCE<br />

CONGRÈS 201 3<br />

Montréal, le 10 juin <strong>2013</strong><br />

Claude Provencher, LL.B., MBA<br />

Directeur général<br />

* Lorsque le nom d’une personne est suivi d’un astérisque, cela signifie qu’elle s’est réinscrite depuis la radiation et est<br />

maintenant membre en règle <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec.<br />

veuillez communiquer avec le tableau de l’ordre <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec (Montréal: 514-954-3466;<br />

extérieur: 1-800-361-8495 poste 3466) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi<br />

d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 10 juin <strong>2013</strong>.<br />

PR00854


LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> PAGE 41<br />

TAUX D’INTÉRÊT<br />

Article 28 de la Loi sur l’administration fiscale (L.R.Q., c. A-6.002)<br />

RÉFÉRENCE TAUX DATE DE MISE EN VIGUEUR<br />

(1997), G.O. I, 27, 769 8 % Le 1 er juillet 1997<br />

(1997), G.O. I, 39, 1446 8 % Le 1 er octobre 1997<br />

(1997), G.O. I, 51, 1683 8 % Le 1 er janvier 1998<br />

(1998), G.O. I, 12, 309 9 % Le 1 er avril 1998<br />

(1998), G.O. I, 26, 823 9 % Le 1 er juillet 1998<br />

(1998), G.O. I, 39, 1137 9 % Le 1 er octobre 1998<br />

(1998), G.O. I, 51, 1411 10 % Le 1 er janvier 1999<br />

(1999), G.O. I, 12, 274 10 % Le 1 er avril 1999<br />

(1999), G.O. I, 26, 683 9 % Le 1 er juillet 1999<br />

(1999), G.O. I, 39, 987 9 % Le 1 er octobre 1999<br />

(1999), G.O. I, 52, 1295 9 % Le 1 er janvier 2000<br />

(2000), G.O. I, 12, 291 10 % Le 1 er avril 2000<br />

(2000), G.O. I, 25, 659 10 % Le 1 er juillet 2000<br />

(2000), G.O. I, 38, 954 10 % Le 1 er octobre 2000<br />

(2000), G.O. I, 52, 1276 10 % Le 1 er janvier 2001<br />

(2001), G.O. I, 13, 374 10 % Le 1 er avril 2001<br />

(2001), G.O. I, 26, 787 10 % Le 1 er juillet 2001<br />

(2001), G.O. I, 39,1069 9 % Le 1 er octobre 2001<br />

(2001), G.O. I, 52, 1<strong>45</strong>0 8 % Le 1 er janvier 2002<br />

(2002), G.O. I, 13, 382 7 % Le 1 er avril 2002<br />

(2002), G.O. I, 25, 760 7 % Le 1 er juillet 2002<br />

(2002), G.O. I, 39, 1139 7 % Le 1 er octobre 2002<br />

(2002), G.O. I, 52, 1492 7 % Le 1 er janvier 2003<br />

(2003), G.O. I, 13, 3<strong>45</strong> 7 % Le 1 er avril 2003<br />

(2003), G.O. I, 26, 706 8 % Le 1 er juillet 2003<br />

(2003), G.O. I, 39, 1027 8 % Le 1 er octobre 2003<br />

(2003), G.O. l, 52, 1320 7 % Le 1 er janvier 2004<br />

(2004), G.O. I, 13, 314 7 % Le 1 er avril 2004<br />

(2004), G.O. I, 26, 634 7 % Le 1 er juillet 2004<br />

(2004), G.O. I, 39, 961 7 % Le 1 er octobre 2004<br />

(2004), G.O. I, 53, 1322 7 % Le 1 er janvier 2005<br />

(2005), G.O. I, 12, 287 7 % Le 1 er avril 2005<br />

(2005), G.O. I, 25, 594 7 % Le 1 er juillet 2005<br />

(2005), G.O. I, 38, 834 7 % Le 1 er octobre 2005<br />

(2005), G.O. I, 52, 1113 8 % Le 1 er janvier 2006<br />

(2006), G.O. I, 12, 311 8 % Le 1 er avril 2006<br />

(2006), G.O. I, 26, 736 9 % Le 1 er juillet 2006<br />

(2006), G.O. I, 39, 1041 9 % Le 1 er octobre 2006<br />

(2006), G.O. I, 51, 1342 9 % Le 1 er janvier 2007<br />

(2007), G.O. I, 12, 303 9 % Le 1 er avril 2007<br />

(2007), G.O. I, 25, 583 9 % Le 1 er juillet 2007<br />

(2007), G.O. I, 38, 854 9 % Le 1 er octobre 2007<br />

(2007), G.O. I, 51, 1130 9 % Le 1 er janvier 2008<br />

(2008), G.O. I, 12, 241 9 % Le 1 er avril 2008<br />

(2008), G.O. I, 25, 533 8 % Le 1 er juillet 2008<br />

(2008), G.O. I, 38, 792 8 % Le 1 er octobre 2008<br />

(2009), G.O. I, 51, 1083 7 % Le 1 er janvier 2009<br />

(2009), G.O. I, 11, 322 6 % Le 1 er avril 2009<br />

(2009), G.O. I, 24, 622 5 % Le 1 er juillet 2009<br />

(2009), G.O. I, 37, 877 5 % Le 1 er octobre 2009<br />

(2010), G.O. I, 50, 1181 5 % Le 1 er janvier 2010<br />

(2010), G.O. I, 11, 315 5 % Le 1 er avril 2010<br />

(2010), G.O. I, 24, 672 5 % Le 1 er juillet 2010<br />

(2010), G.O. I, 38, 1054 6 % Le 1 er octobre 2010<br />

(2010), G.O. I, 51, 1473 6 % Le 1 er janvier 2011<br />

(2011), G.O. I, 11, 327 6 % Le 1 er avril 2011<br />

(2011), G.O. I, 25, 728 6 % Le 1 er juillet 2011<br />

(2011), G.O. I, 38, 1021 6 % Le 1 er octobre 2011<br />

(2012), G.O. I, 51, 1389 6 % Le 1 er janvier 2012<br />

(2012), G. O. I, 12, 400 6 % Le 1 er avril 2012<br />

(2012), G. O. I, 25, 836 6 % Le 1 er juillet 2012<br />

(2012), G. O. I, 38, 1114 6 % Le 1 er octobre 2012<br />

(2012), G. O. I, 51, 1527 6 % Le 1 er janvier <strong>2013</strong><br />

(<strong>2013</strong>), G.O. I, 12, 412 6 % Le 1 er avril <strong>2013</strong><br />

(<strong>2013</strong>), G.O. I, 25, 725 6 % Le 1 er juillet <strong>2013</strong><br />

<strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

<strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong><br />

Rédactrice en chef<br />

Martine Boivin<br />

Rédacteurs et collaborateurs<br />

de la présente édition<br />

Yan Doublet, M e Jean-Claude Hébert, Ad. E.,<br />

Éric Jabbari, Sophy Lambert-Racine, Sylvain<br />

Légaré, Rollande Parent, Julie Perreault,<br />

M e Nadja Raphaël, Philippe Samson, M e Émilie<br />

Therrien<br />

Révision linguistique<br />

et correction d’épreuves<br />

Louise-Hélène Tremblay<br />

Geneviève Morin<br />

Le <strong>Journal</strong> de la communauté juridique<br />

est publié par :<br />

<strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec<br />

Maison <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong><br />

4<strong>45</strong>, boul. Saint-Laurent<br />

Montréal (QC) H2Y 3T8<br />

514 954-3400<br />

ou 1 800 361-8495<br />

journal<strong>du</strong>barreau@barreau.qc.ca<br />

Directrice des communications<br />

France Bonneau<br />

CONCEPTION DE LA GRILLE GRAPHIQUE<br />

Quatuor Communication<br />

514 939-9984 / quatuor.ca<br />

Afin d’assurer la protection <strong>du</strong> public, le <strong>Barreau</strong><br />

<strong>du</strong> Québec maximise les liens de confiance entre<br />

les avocats et les avocates, le public et l’État.<br />

Pour ce faire, le <strong>Barreau</strong> surveille l’exercice<br />

de la profession, fait la promotion de la primauté<br />

<strong>du</strong> droit, valorise la profession et soutient<br />

les membres dans l’exercice <strong>du</strong> droit.<br />

Les articles n’engagent que la responsabilité<br />

de leur auteur.<br />

Le <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ne peut être tenu<br />

responsable des variations de couleur des<br />

publicités. Ces variations incluent ce qu’on<br />

nomme « hors registre ». Il ne peut non plus<br />

être tenu responsable de la véracité <strong>du</strong> contenu<br />

des publicités. Toute repro<strong>du</strong>ction des textes,<br />

des photos et illustrations est interdite à<br />

moins d’autorisation de la rédaction en chef <strong>du</strong><br />

<strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> ainsi que de l’auteur <strong>du</strong> texte<br />

ou <strong>du</strong> photographe ou de l’illustrateur. La forme<br />

masculine désigne, lorsque le contexte s’y prête,<br />

aussi bien les femmes que les hommes.<br />

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Ghislaine Brunet — gbrunet@repcom.ca<br />

514 762-1667, poste 231<br />

Représentante, Montréal<br />

Lise Flamand — lflamand@repcom.ca<br />

514 762-1667, poste 235<br />

Représentante, Toronto<br />

Diane Bérubé — dberube@repcom.ca<br />

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514 954-3400, poste 3237<br />

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Tirage : 31 000 exemplaires<br />

Le <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> est publié 12 fois par an.<br />

Publipostage auprès des quelque 24 000 membres<br />

<strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> Québec et autres représentants<br />

de la communauté juridique (magistrats, juristes,<br />

professeurs de droit, chercheurs, etc.).<br />

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ISSN 0833-921X Le <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (imprimé)<br />

ISSN 1913-1879 Le <strong>Journal</strong> <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> (site Web)<br />

Poste publication canadienne : 40013642<br />

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PAGE 42 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

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Édition mai 2011<br />

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PAGE 44 <strong>Juillet</strong> <strong>2013</strong> LE JOURNAL – BARREAU DU QUÉBEC<br />

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