Les nouveaux visages de l'apprentissage - Tourcoing
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REGARD<br />
19<br />
Philippe Gonay<br />
Le petit air mutin, parfaitement<br />
«raccord» avec l’apparente<br />
décontraction d’une tenue ce<br />
qu’il faut <strong>de</strong> fashion, laisse<br />
d’emblée <strong>de</strong>viner le pétillant<br />
du personnage et la passion<br />
que Philippe<br />
Gonay met en<br />
COUP DE CISEAU<br />
toute chose. En un peu plus <strong>de</strong><br />
vingt ans, le coiffeur tourquennois<br />
est <strong>de</strong>venu un «businessman»<br />
à la tête <strong>de</strong> quatre salons<br />
cotés. Le jeune apprenti, passé<br />
maître dans l’art d’apprendre<br />
et <strong>de</strong> transmettre.<br />
En 1985, au terme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux années d’apprentissage<br />
effectuées en alternance dans un salon <strong>de</strong> Croix et au<br />
CFA <strong>de</strong> <strong>Tourcoing</strong>, il était déjà le premier avec la meilleure<br />
note régionale <strong>de</strong> la catégorie coiffure. Ce fameux «coup <strong>de</strong><br />
ciseau» qui dans son trousseau est la clé… au côté <strong>de</strong> quelques<br />
autres. «Ça c’est la base, explique-t-il sans fausse mo<strong>de</strong>stie, le<br />
minimum que l’on se doit <strong>de</strong> maîtriser. Mais si tu fonctionnes à<br />
30 % avec tes mains - c’est le savoir-faire -, à 30 % avec ton cœur<br />
- c’est la passion -, à 30 % avec ta tête, car il faut aussi savoir l’utiliser,<br />
et à 10 % avec ce que tu es toi - le bonus - tout est possible.»<br />
Trois et un font quatre… salons<br />
Dans le cas <strong>de</strong> Philippe, le bonus a <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> super bonus, tant il<br />
est vrai que chez lui la coiffure est une évi<strong>de</strong>nce, déjà présente à<br />
l’âge où, collégien, on remplit ses petites fiches d’orientation.<br />
Après son apprentissage, «une formation exceptionnelle chez<br />
Michel Dervyn» fait le reste. En 1989, il ouvre son 1 er salon boulevard<br />
Gambetta à <strong>Tourcoing</strong>, en 2003 un 2 e à Lille, un 3 e en 2007<br />
à Bruxelles et un 4 e en 2008 à Marcq-en-Barœul. Mais tout cela<br />
n’aurait pu se faire sans son associé, Jean-Jacques Doolaeghe, qui<br />
en plus du sens acquis <strong>de</strong>s couleurs avait celui inné du commerce…<br />
qui manquait à Philippe, l’esprit bien trop occupé par ses «millions<br />
d’idées pour coiffer les nanas». Ni sans cette envie <strong>de</strong> se former<br />
continuellement et sans limites : Paris, Londres, New York, il n’est<br />
<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> l’élite <strong>de</strong> la coiffure où Philippe n’aille «chercher<br />
<strong>de</strong> l’inspiration, une façon <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r les choses <strong>de</strong> manière<br />
différente» pour en faire profiter ensuite ses 40 salariés.<br />
Parole <strong>de</strong> pro<br />
Lauréat, en 2003, du concours national organisé par L’0réal ; dans<br />
l’équipe rapprochée, l’an passé, <strong>de</strong>s six coiffeurs européens à<br />
l’origine d’une ligne <strong>de</strong> coupes <strong>de</strong> la même marque vendue<br />
aujourd’hui à travers le mon<strong>de</strong>, Philippe Gonay continue pourtant<br />
d’employer son coup <strong>de</strong> ciseau si parfait au temps <strong>de</strong> l’humilité, et<br />
<strong>de</strong> «passer» son savoir à sa dizaine d’apprentis avec générosité.<br />
«Comme je l’ai fait moi-même, c’est extraordinaire <strong>de</strong> pouvoir<br />
abor<strong>de</strong>r un métier <strong>de</strong> cette manière-là. Par rapport à un autre<br />
coiffeur débutant, l’apprenti sait comment agir, comment se<br />
déplacer dans le salon, comment accueillir.»<br />
e<br />
Nathalie Hausser<br />
Avril 2010