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une histoire a partager - Fondation les Baumettes

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ETABLISSEMENT MEDICO-SOCIAL DE RENENS ET ENVIRONS<br />

UNE HISTOIRE A PARTAGER<br />

Avenue des <strong>Baumettes</strong> 120<br />

CH - 1020 Renens<br />

tél. +41 21 637 55 55<br />

fax +41 21 637 55 66<br />

CCP 10-1815-2<br />

www.baumettes.ch


LE PROJET DE VIE<br />

DE LA FONDATION LES BAUMETTES<br />

Par Isabelle Guisan, écrivain<br />

en collaboration avec le personnel<br />

et <strong>les</strong> résidents de l’EMS


<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

De la philosophie au Projet de Vie<br />

Quiconque franchit le seuil de l’EMS en 2006 le constate d’emblée : l’esprit <strong>Baumettes</strong> existe !<br />

- De la direction aux aides en passant par le chef de la cuisine, toutes <strong>les</strong> personnes qui travaillent dans<br />

cet établissement tiennent un discours <strong>Baumettes</strong>. Tous insistent sur la continuité qui y règne depuis<br />

vingt deux ans. Dès le début, l’exigence était là : mettre le résident au centre des préoccupations.<br />

- Chacun souligne la cohésion d’<strong>une</strong> maison où tout le monde tire à la même corde. La solidarité règne<br />

entre <strong>les</strong> employés, <strong>les</strong> conflits avec <strong>les</strong> résidents sont rares, le taux d’absentéisme du personnel est<br />

bas, la cuisine excellente, le jardin superbe.<br />

- L’esprit <strong>Baumettes</strong>, c’est la fierté de bien faire et la volonté de mieux faire. Dès le début de l’institution<br />

en 1984, tout au long de l’étape « Philosophie » initiée en 1995 et aujourd’hui, avec le « Projet de Vie »<br />

lancé en 2003. Les <strong>Baumettes</strong> avancent en repensant sans cesse <strong>les</strong> rapports entre l’institution et le<br />

résident, des rapports en mutation dans <strong>une</strong> société où le grand âge évolue.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

La <strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> : cent onze lits de gériatrie<br />

L’établissement de cent onze lits géré par cinq comm<strong>une</strong>s de l’ouest lausannois a été conçu pour<br />

accueillir des personnes âgées en perte d’autonomie. L’établissement n’est donc pas adapté à des<br />

personnes atteintes de troub<strong>les</strong> psychiatriques.<br />

Ce présupposé est capital dans l’élaboration du Projet de Vie de l’EMS des <strong>Baumettes</strong> : ce projet se<br />

conçoit avec et pour des résidents qui sont en mesure d’exprimer, en tout cas partiellement, leurs désirs<br />

et besoins.<br />

Les résidents sont interlocuteurs à part entière de l’institution.<br />

De 1993 à 2006, l’établissement a été dirigé par <strong>une</strong> gestionnaire habituée au management des<br />

personnes qui, comme son adjoint arrivé un an plus tard, a obtenu <strong>une</strong> maîtrise en gestion hospitalière.<br />

Venant de l’administration d’un hôpital de quatre cent lits, la directrice a abattu « le mur » qui sépare<br />

trop souvent le secteur des soins de la gestion administrative et établi <strong>une</strong> vraie collaboration entre tous<br />

<strong>les</strong> employés de l’EMS.<br />

Les différents projets mis en place aux <strong>Baumettes</strong> se font donc dans un élan et <strong>une</strong> réflexion qui<br />

incluent l’ensemble du personnel, qu’il soit administratif, hôtelier, technique et soignant.<br />

Des architectes critiques et motivés<br />

Les architectes mandatés mènent <strong>une</strong> réflexion approfondie avant de planifier la construction des<br />

<strong>Baumettes</strong> au début des années 1980. L’atelier lausannois qui a remporté le concours s’interroge de<br />

manière critique sur <strong>les</strong> circulations optima<strong>les</strong> à créer dans un futur EMS qui doit alors accueillir<br />

septante et un résidents. La sensibilité de gauche de ces architectes <strong>les</strong> rend attentifs à éviter la<br />

coupure habituelle entre le dehors et le dedans, entre la société et ses exclus, en l’occurrence ces<br />

oubliés que sont « <strong>les</strong> vieux ».<br />

Le rapport qu’ils rédigent en 1985 fustige la logique hôtelière pyramidale qui entasse <strong>les</strong> chambres <strong>les</strong><br />

<strong>une</strong>s sur <strong>les</strong> autres comme la logique médicale qui lui succède où « l’unité de soins devient la norme de<br />

regroupement des pensionnaires », où « la prise en charge collective des problèmes de santé fait<br />

passer la vieil<strong>les</strong>se en catégorie médicale » déportée en périphérie urbaine.<br />

Leurs options architectura<strong>les</strong> privilégient le mélange des affectations entre unités des soins et activités<br />

diverses. La cuisine est vitrée, <strong>les</strong> activités visib<strong>les</strong>. Partout des vues sur <strong>les</strong> lieux d’activités, partout<br />

l’idée de stimuler <strong>les</strong> relations socia<strong>les</strong>. « La participation, même si elle reste visuelle, est rendue<br />

possible ».<br />

Un des architectes reste attaché à cette réalisation dont il est particulièrement fier. En 1994, il a 54 ans<br />

lorsque la médecine ne lui donne plus que quelques jours à vivre. Il décide alors de passer ses<br />

dernières heures aux <strong>Baumettes</strong>. Il y séjournera en fait septante deux jours pendant <strong>les</strong>quels il trouvera<br />

la force de réaliser encore des plans pour la garderie d’enfants prévue dans l’établissement.<br />

Lors de son ouverture en 1984, l’EMS héberge des chambres à trois et même quatre lits. Peu à peu, <strong>les</strong><br />

<strong>Baumettes</strong> parviennent à supprimer ces grandes chambrées tout en augmentant le nombre de lits de<br />

l’établissement : de 1993 à 2006, ils passent de cent trois à cent onze. Aujourd’hui, <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong><br />

comptent trente sept chambres à deux lits, trente sept chambres à un lit.<br />

Le Projet de Vie actuel des <strong>Baumettes</strong> s’adapte au cadre architectural. Bon nombre de résidents se font<br />

à la coexistence souvent forcée avec <strong>une</strong> autre personne et ne souhaitent pas déménager dans <strong>une</strong><br />

chambre à un lit quand l’occasion se présente. Certains refusent même d’emblée la solitude relative<br />

d’<strong>une</strong> chambre à un lit.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

1995 : l’étape « Philosophie »<br />

En 1995, <strong>une</strong> étape importante : <strong>les</strong> cadres des <strong>Baumettes</strong> élaborent la « Philosophie » de l’institution.<br />

L’EMS a alors pour objectif prioritaire « d’éradiquer la douleur » et se veut un « lieu de vie » destiné à<br />

des personnes âgées qui traversent la dernière étape de leur existence.<br />

La Philosophie repense la fonction des collaborateurs, en distinguant le fait de « dispenser des soins »<br />

(to cure) du fait de « prendre soin » (to care). Elle interroge : « que sommes-nous, distributeurs de<br />

services, exécutants de tâches, soignants qui regardent l’autre en objet de soins ou alors complices<br />

d’échanges, animateurs de vies ? ».<br />

Tout le monde peut animer ! Les soins ne sont pas que corporels<br />

Très vite, un infirmier chef marque l’<strong>histoire</strong> de l’établissement. Promouvant vigoureusement le plaisir au<br />

travail, il lance l’idée aujourd’hui établie aux <strong>Baumettes</strong> que tous <strong>les</strong> employés peuvent faire de<br />

« l’animation ». Place aux activités qui correspondent aux besoins exprimés par le résident et aux<br />

compétences de cel<strong>les</strong> qui sont le plus proches d’eux, <strong>les</strong> aides. Les soignants diplômés donnent<br />

l’exemple, même <strong>les</strong> cadres de la cuisine participent à l’animation.<br />

Les <strong>Baumettes</strong> mettent ainsi fin à la séparation qui règne dans la plupart des EMS entre soins et<br />

animation. Ici, <strong>une</strong> aide boit un café avec un résident à la cafétéria, là <strong>une</strong> fête s’organise sous la<br />

pergola, là encore <strong>une</strong> petite bouffe cuisinée par un infirmier. Les ateliers qui réclament la présence<br />

d’un spécialiste - Tai-chi, terre, peinture, informatique – restent, comme ils le seraient à l’extérieur,<br />

animés par des professionnels mandatés quelques heures par semaine.<br />

L’évidence s’impose peu à peu aux <strong>Baumettes</strong> : <strong>les</strong> soins ne sont pas que corporels. Sans augmenter<br />

le personnel disponible, l’établissement attend désormais des employés qui connaissent <strong>les</strong> résidents<br />

mieux que personne qu’ils créent des animations destinées à chacun.<br />

Ces idées de base subsistent aujourd’hui.<br />

Le fourmillement et le foisonnement de la créativité qui se déploie dans l’EMS à la fin des années 1990<br />

impressionnent alentour : « <strong>les</strong> gens n’en reviennent pas qu’on travaille si bien avec si peu d’effectifs ».<br />

Le statut des aides s’améliore et quand <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> engagent, <strong>les</strong> cadres infirmiers cherchent <strong>une</strong><br />

soignante ET animatrice, dotée d’<strong>une</strong> compétence de créativité revalorisante pour le métier.<br />

Le bilan des années Philosophie est multiple, positif.<br />

La garderie soutient l’autonomie<br />

La garderie voit le jour, en 1998, pour répondre aux besoins de plus en plus pressants du personnel.<br />

Des employés de différents secteurs, des résidentes et des nurses bénévo<strong>les</strong> gardent d’abord le fils<br />

d’<strong>une</strong> ergothérapeute. Le nombre d’enfants augmente rapidement, la prise en charge se<br />

professionnalise. Les échanges qui émergent entre enfants et résidants, entre le personnel de l’EMS et<br />

celui de la garderie font ressortir la similarité entre <strong>les</strong> besoins et <strong>les</strong> attentes des personnes âgées et<br />

ceux des enfants. De part et d’autre, il s’agit d’autonomie. Celle que <strong>les</strong> résidants souhaitent maintenir<br />

ou retrouver, celle que <strong>les</strong> enfants doivent découvrir et apprivoiser.<br />

Chacun s’enrichit de l’expérience réciproque et des échanges spontanés ou organisés.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

2003 : la réflexion sur le « Projet de Vie » débute<br />

En décembre 2003, la réflexion s’engage aux <strong>Baumettes</strong> autour de ce qu’on nomme « le Projet de<br />

Vie ». Elle démarre sous l’impulsion d’un nouvel infirmier responsable d’unité co-gestionnaire au<br />

bénéfice d’un diplôme en gérontologie sociale acquis à l’université de Grenoble.<br />

L’enjeu : s’éloigner encore plus de l’image du résident considéré comme un malade, s’intéresser<br />

d’abord à l’individu et penser la structure qui va organiser au mieux son existence « en arrêtant de lui<br />

faire vivre ce que nous pensons, nous, qu’il veut vivre».<br />

L’émergence du concept de « Projet de Vie »<br />

Dans <strong>les</strong> années 1980 encore, <strong>les</strong> résidents sont généralement considérés comme des personnes<br />

dépendantes, bénéficiaires de soins médicaux, sans véritable statut ni droits. Progressivement,<br />

l’augmentation du niveau de vie des retraités et la conscience de leurs droits de clients <strong>les</strong> amène, avec<br />

leur famille, à adopter la posture « je paie, donc j’ai droit à un service ».<br />

Cette attitude se heurte dans un premier temps à des politiques d’institution qui privilégient la réponse<br />

aux besoins plutôt qu’aux demandes.<br />

Le concept de Projet de Vie émerge à la fin des années 1990 dans <strong>les</strong> cerc<strong>les</strong> gérontologiques et <strong>les</strong><br />

institutions pour personnes âgées. Il donne la primauté aux désirs et projets des résidents en veillant à<br />

ne pas <strong>les</strong> couper du monde des vivants.<br />

Le Projet de Vie redéfinit l’autonomie du résident. Celle-ci n’est plus l’obligation de « tout faire soimême<br />

» mais le droit de garder ses droits. Entre autres et surtout, le droit de choisir, le droit qu’on<br />

négocie avec lui, le droit au risque. Le droit à la parole avant tout, le droit d’être entendu. Le rôle du<br />

soignant se résume dès lors ainsi : « Nous sommes là pour répondre à la demande du résident et faire<br />

pour lui ce que lui avec sa famille ne peut plus faire ».<br />

Le Projet de Vie n’est pas un outil mais permet d’en créer. Ce n’est pas un projet clé en main mais un<br />

processus, propre en l’occurrence à l’établissement des <strong>Baumettes</strong> qui l’invente collectivement en<br />

fonction des difficultés et ressources du terrain. Il est complémentaire de la démarche qualité qui<br />

s’applique avant tout à l’organisation de l’institution mais ne peut formater la dimension relationnelle au<br />

cœur de la prise en soins.<br />

Reconnaître la citoyenneté du résident, ce partenaire<br />

Le Projet de Vie inclut la notion de durée et en l’occurrence de fin de vie, la notion d’espace et donc de<br />

lieu de domicile, la notion de citoyenneté des résidents.<br />

Le Projet de Vie commence sitôt la porte de l’établissement franchie : <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> n’accueillent ni ne<br />

gardent un résident contre sa volonté, pour autant que celle-ci soit clairement exprimée. Toutes <strong>les</strong><br />

entrées sont en principe des séjours d’observation et il arrive qu’un résident qui le souhaite retourne à<br />

la maison, parfois contre la volonté de sa famille.<br />

Instaurer des organes de représentations des résidents<br />

La création, en 2003, du Groupe des Aînés est à la base du Projet de Vie des <strong>Baumettes</strong>. Une<br />

vingtaine de résidents se réunissent <strong>une</strong> fois par mois en présence de la directrice, du coordinateur de<br />

l’animation et d’<strong>une</strong> personne par secteur.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

Cette réunion devrait être l’organe consultatif de base de la maison.<br />

A l’initiative d’<strong>une</strong> résidente, un groupe d’accueil des nouveaux résidents réunit <strong>les</strong> Compagnons de<br />

l’accueil qui chaque mois partagent un apéritif avec <strong>les</strong> derniers arrivés.<br />

Par ailleurs, Le Grillon, le journal interne des <strong>Baumettes</strong>, invite <strong>les</strong> résidents à s’y exprimer et <strong>les</strong><br />

encourage à affirmer leurs désirs.<br />

Le Projet de Vie est là pour le personnel aussi<br />

Le Projet de Vie donne davantage de sens à l’existence des résidents mais aussi au travail du<br />

personnel. Motiver <strong>les</strong> employés à bien accomplir un travail qui n’est pas toujours drôle leur permet de<br />

déployer leur créativité et améliore l’image de leur métier.<br />

« Je ne fais pas que laver, je m’interroge, je participe».<br />

En 2004, <strong>une</strong> quarantaine d’affiches avec bul<strong>les</strong> humoristiques sont placardées dans l’EMS. El<strong>les</strong><br />

rappellent aux employés, sur un mode léger, qu’ils ne sont pas là « pour faire à la place du résident ».<br />

L’action sensibilise le personnel. Elle fait réagir <strong>les</strong> résidents qui trouvent indécent qu’on expose ainsi<br />

leurs déficits.<br />

Une enquête propose au personnel de se projeter dans l’avenir et d’exprimer comment il souhaiterait<br />

être accueilli lui-même en EMS dans 30 ou 40 ans.<br />

Elle révèle que <strong>les</strong> employés souhaitent ne pas se retrouver seuls, abandonnés par leur famille et par<br />

leurs proches, tout en espérant voir leur intimité respectée et pouvoir bénéficier d’<strong>une</strong> chambre à un lit.<br />

Les rencontres pluridisciplinaires font l’unanimité<br />

Dès 2004, <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> répondent à <strong>une</strong> demande de la CIVEMS (service de contrôle de l’Etat) en<br />

instituant des rencontres pluridisciplinaires systématiques un mois après l’arrivée de chaque nouveau<br />

résident. Aux côtés des soignants, des représentants de l’administration, de la cuisine, de la garderie et<br />

des services techniques y participent. « Avant, on interprétait <strong>les</strong> désirs du résident, là il peut<br />

s’exprimer directement ». Là, il peut dire en présence du personnel concerné ce qu’il souhaite, par<br />

exemple que ses enfants ne soient pas informés des traitements qu’il subit ou qu’il ne désire pas être<br />

hospitalisé.<br />

Ces rencontres sont unanimement saluées par tout le personnel comme l’occasion d’entendre <strong>les</strong><br />

demandes concrètes et individuel<strong>les</strong> des résidents.<br />

L’organisation des <strong>Baumettes</strong> s’horizontalise<br />

Dès 2003, le groupe Espace partenariat (EPA) qui réunit <strong>les</strong> cadres des <strong>Baumettes</strong> deux fois par<br />

semaine évolue. Ce trait d’union entre l’administration et <strong>les</strong> soins devient un lieu où on s’assure, dans<br />

<strong>une</strong> grande liberté de parole, que <strong>les</strong> propositions correspondent à l’esprit du Projet de Vie.<br />

L’EPA devient « accélérateur de décisions ».<br />

Les cadres tiennent à ce que <strong>les</strong> employés aussi soient convaincus des projets en cours, qu’ils <strong>les</strong><br />

ressentent comme autant de réponses appropriées à des besoins sociaux signifiants. A chaque<br />

nouvelle idée, l’EPA consulte donc le personnel et tient compte de son avis pour établir des règ<strong>les</strong> de<br />

base (ex : procédure pour personne démentifiée à transférer ou non dans un autre établissement).<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

En mars 2004, l’EPA présente au personnel le Projet de Vie comme un moyen de répondre aux<br />

attentes en évolution des résidents.<br />

Chaque secteur de l’établissement est appelé à réfléchir sur la représentation de son travail.<br />

Etre serveur, cuisinier, aide soignante en EMS, qu’est-ce que ça signifie ?<br />

La cuisine sert de révélateur<br />

Espace révélateur de l’institution, la cuisine joue un rôle central. Pour le cuisinier-chef présent depuis le<br />

début des <strong>Baumettes</strong> en 1984, <strong>les</strong> résidents ont toujours été « des clients à qui on veut faire plaisir, pas<br />

des petits vieux ».<br />

Au départ, l’organisation est familiale et la cuisine subit alors la loi des médecins. « On fait de la cuisine<br />

sans sel parce que l’infirmier chef n’en tolère pas et on multiplie <strong>les</strong> régimes amaigrissants ».<br />

Aujourd’hui, la préoccupation diététique reste présente mais « l’EMS est devenu un lieu de vie plutôt<br />

que de privation ».<br />

Les rencontres pluridisciplinaires permettent au cuisinier de cerner <strong>les</strong> goûts du résident. Un classeur<br />

contient <strong>les</strong> fiches des personnes assises à <strong>une</strong> même table et tient compte de leurs habitudes dans<br />

l’accommodement des menus. Chaque semaine, la direction évalue la situation avec la cuisine, en<br />

intégrant <strong>les</strong> échos recueillis par le personnel du service en salle.<br />

Des acquis :<br />

- Le petit déje<strong>une</strong>r à horaires libres sur <strong>les</strong> unités.<br />

- La Bonne Franquette le vendredi, lieu d’expérimentation pour un petit nombre de convives.<br />

- La Cuisine du souvenir.<br />

- La cuisine dans <strong>les</strong> unités (fondues, gâteaux, grillades en été).<br />

- L’équipe. Les treize employés – dont quatre cuisiniers professionnels – sont polyvalents.<br />

L’absentéisme est bas, on ne remplace que <strong>les</strong> absences de longue durée. La solidarité fonctionne, <strong>les</strong><br />

employés décident eux-mêmes quand ils travaillent le week-end, quand ils prennent leurs vacances. Le<br />

Projet de Vie du personnel fonctionne.<br />

- L’écoute et l’information des résidents, que ce soit sur <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> cuissons des légumes, l’utilisation<br />

d’épices exotiques.<br />

Les horaires s’assouplissent<br />

Les <strong>Baumettes</strong> font évoluer <strong>les</strong> horaires du lever, des repas, du coucher. La flexibilité, souhaitée, entre<br />

lentement dans <strong>les</strong> mœurs. « On peut lever un monsieur à midi s’il le désire et après la pause lui donner<br />

un bain l’après-midi. Tout est question d’organisation ».<br />

La créativité est de rigueur dans ce domaine aussi. Ainsi quand en été, <strong>les</strong> résidents souhaitent<br />

s’attarder jusqu’à dix heures du soir au bord du lac lors d’<strong>une</strong> grillade, le personnel trouve des solutions.<br />

Les famil<strong>les</strong> peuvent être associées, « le personnel ne doit pas suppléer à tout».<br />

Les infirmières planchent sur la douleur<br />

De son côté, dès le début 2004, le groupe infirmier systématise et formalise sa réflexion sur <strong>les</strong><br />

réponses à apporter aux demandes individuel<strong>les</strong> des résidents.<br />

Dans un premier temps, elle questionne des notions fréquemment utilisées. L’exigence par exemple :<br />

on dit « Mme X. est « exigeante »… ». Discuter de l’exigence, chercher ce que cette notion signifie pour<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

chacun, la relativiser en s’intéressant aux valeurs de la personne dont on parle, voilà qui permet de<br />

définir l’exigence comme, par exemple, « la détermination d’axes de vie permettant d’être confortable ».<br />

Les infirmières s’interrogent sur la douleur et, avec <strong>les</strong> cadres infirmiers, concentrent leur réflexion sur<br />

<strong>les</strong> soins palliatifs: « Avons-nous vraiment pris conscience de ce qu’est, de ce que peut être la douleur<br />

tant physique que psychologique et des formes qu’elle prend ? ».<br />

Aux <strong>Baumettes</strong>, toute expression de douleur est validée et mérite action. « C’est <strong>une</strong> richesse et non<br />

<strong>une</strong> mise en échec quand <strong>les</strong> gens se plaignent ! Cela donne du sens à notre travail ». En se<br />

demandant « la douleur pour tel résident, c’est quoi ? », <strong>les</strong> soignants aiguisent leur regard. Ainsi, alors<br />

que dans <strong>une</strong> unité, <strong>les</strong> soignants estimaient que seuls quatre des trente quatre résidents n’étaient pas<br />

« couverts au niveau de la douleur », ils en découvrent soudain bien davantage !<br />

Il s’agit donc bien de combattre <strong>les</strong> représentations des soignants, de prendre conscience de la<br />

différence entre « ce que je pense et ce qui est ».<br />

La réflexion débouche sur <strong>une</strong> harmonisation de la réflexion et des pratiques dans le Projet de soins.<br />

Les soins palliatifs deviennent « soins d’inconfort »<br />

Un groupe de travail réévalue la politique des <strong>Baumettes</strong> en matière de soins palliatifs. A deux niveaux :<br />

la philosophie de l’institution et le projet de soins individualisé. Il s’interroge sur <strong>les</strong> moyens dont<br />

l’institution dispose pour pallier la présence de la douleur chez la personne âgée et sur <strong>les</strong> ressources<br />

et limites des soignants.<br />

Le constat de départ signale l’évidence : quand <strong>les</strong> résidents se plaignent de douleurs, ils parlent aussi<br />

de pertes diverses, d’incontinences, de chutes, de démence. Les soins palliatifs ne doivent donc pas<br />

répondre seulement aux douleurs de fin de vie mais à toutes <strong>les</strong> souffrances et inconforts liés au grand<br />

âge, à la dépendance, à la vie en EMS.<br />

Les soins d’inconfort sont mis en place à partir de ce que la personne concernée exprime.<br />

Ce projet de soins reconnaît et valide <strong>les</strong> ressources de la personne, il l’écoute là où elle est au lieu de<br />

mesurer la force de sa douleur et se demander « comment vais-je la traiter ? ». Il établit <strong>une</strong><br />

collaboration plus poussée avec le résident pour respecter ses choix face à sa douleur, que ce soit pour<br />

la maintenir, la diminuer, la supprimer. Certains inconforts datant de bien avant l’entrée en EMS, il<br />

prend en considération <strong>les</strong> mécanismes construits par le résident pour y faire face au lieu de lui<br />

proposer de l’artillerie lourde.<br />

Les formations infirmières ont intégré le concept « Individualiser la prise en charge de la douleur ». Aux<br />

<strong>Baumettes</strong>, <strong>les</strong> soignants apprennent à agir concrètement, de cas en cas, et à réfléchir ensemble<br />

autour d’<strong>une</strong> situation. L’équipe écoute <strong>les</strong> représentations de chacun. Elle fait aussi appel à l’occasion<br />

aux équipes mobi<strong>les</strong> en soins palliatifs ou en soins psychogériatriques.<br />

Le niveau d’échange lors des colloques s’élève, la discussion s’intéresse à la globalité de l’approche.<br />

Soigner mieux signifie donc intégrer la vision de chacun, visionner chaque terme utilisé sous ses<br />

différentes facettes.<br />

Soigner mieux implique de respecter davantage <strong>les</strong> choix de la personne.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

Soigner mieux implique <strong>une</strong> non obligation des soins.<br />

Donner du sens à ce que chacun exprime.<br />

Ne pas penser à la place du résident.<br />

Faire juste plutôt que bien.<br />

Les aides s’impliquent<br />

Les aides sont associées aux réflexions et changements de manière informelle. Les ICUS (Infirmiers<br />

Chefs d’Unité de Soins) veillent à ne pas chercher à en faire de « petites infirmières ». Ils clarifient leur<br />

fonction en leur dispensant <strong>les</strong> informations dont el<strong>les</strong> ont vraiment besoin (ex : en cas de diabète en<br />

crise, attention aux repas à l’extérieur) et soulignent l’environnement psychologique de la personne.<br />

La plupart des aides-infirmières adhèrent pleinement au concept et passent très volontiers du levertoilette-coucher-tout-hygiène<br />

à <strong>une</strong> vision plus globale. El<strong>les</strong> apprécient qu’on tienne davantage compte<br />

du désir individuel du résident et que le temps d’écoute soit considéré comme du temps de soin.<br />

Leur rôle autonome, leur champ d’implication sont valorisés pour mettre en évidence la<br />

complémentarité entre infirmières et aides-infirmières.<br />

Le Projet de Vie valorise la prise de risques<br />

Les <strong>Baumettes</strong> n’accueillent en principe pas de psychogériatrie. Lorsque certains cas se présentent<br />

néanmoins, <strong>les</strong> soignants s’efforcent de ne pas <strong>les</strong> cataloguer et d’agir au cas par cas. L’établissement<br />

a proscrit la contention physique et intègre par conséquent le risque de chutes et fugues éventuel<strong>les</strong>.<br />

Mais il évalue ce risque à l’arrivée de chaque résident, lors de la rencontre pluridisciplinaire. Il connaît et<br />

respecte <strong>les</strong> limites posées par l’architecture du lieu, par le fait que la déambulation n’est guère possible<br />

et qu’il est facile de fuguer avec le risque de se retrouver tout de suite sur la route.<br />

Les <strong>Baumettes</strong> prennent aussi le risque de soutenir certains retours à domicile, même lorsque ces<br />

démarches se heurtent à l’opposition des famil<strong>les</strong> ou à des difficultés organisationnel<strong>les</strong>. Lorsqu’<strong>une</strong><br />

résidente qui dispose d’<strong>une</strong> mobilité réduite à la suite d’<strong>une</strong> chute tient à tout prix à rentrer chez elle et<br />

cherche un appartement, <strong>les</strong> soignants soutiennent sa recherche. « Serait-elle mieux si on lui disait<br />

« non, vous restez là ! » ? Nous disons plutôt « non, l’espoir la tient, on l’accompagne » ».<br />

Lorsqu’<strong>une</strong> résidente rentrée à domicile avec l’aide des <strong>Baumettes</strong> et malgré l’avis contraire du CMS<br />

(Centre médico-social) et de la famille doit réintégrer l’EMS, celui-ci ne considère pas le fait qu’elle<br />

revienne comme un échec mais comme l’évolution de sa prise en soins.<br />

Le Projet de Vie individualise <strong>les</strong> soins d’hygiène aussi<br />

Alors qu’il y a dix ans, on faisait des toilettes complètes tous <strong>les</strong> jours sans tenir compte des habitudes<br />

et des envies, <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> ont individualisé <strong>les</strong> toilettes, l’habillement, <strong>les</strong> soins de beauté. Là aussi,<br />

on diminue <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> généra<strong>les</strong> pour faire confiance aux désirs individuels et au savoir-faire. Si un<br />

monsieur ne souhaite pas être rasé, il ne sera pas rasé même si cela déplaît à sa famille.<br />

Dans l’idée que « l’EMS, c’est comme à la maison », le résident a le libre choix de ceux qui s’occupent<br />

de son bien-être, pédicure, coiffeur, qu’ils travaillent dans l’institution ou à l’extérieur. C’est lui qui<br />

organise dans la mesure du possible <strong>les</strong> rendez-vous et le transport. Le personnel est là « pour faire ce<br />

que le résident n’est pas en mesure – physiquement ou psychiquement – de faire par lui-même ou avec<br />

l’aide de ses proches. »<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

Le résident choisit son médecin, peut contrôler ses médicaments<br />

La nouvelle loi vaudoise de 2002 sur la santé publique établit que le résident a le libre choix de son<br />

médecin. Les <strong>Baumettes</strong> ont donc passé de trois à cinquante médecins partenaires… Le résident<br />

évalue lui-même son médecin, peut en changer librement. Il a le droit d’être informé sur ses<br />

médicaments et de voir son dossier régulièrement réévalué.<br />

L’animation fluctue au gré de la demande<br />

Actuellement régulée par un coordinateur, l’animation fonctionne à partir de la demande des résidents.<br />

Elle est évaluée lors de chaque colloque mensuel des différents groupes d’animation. Les animations<br />

proposées sont aussi évaluées indirectement, par le taux de présence - relevé tous <strong>les</strong> trois mois - des<br />

résidents qui ne sont plus contraints à participer pour faire plaisir à l’animateur ou parce qu’il n’y a rien<br />

d’autre pour <strong>les</strong> « occuper ».<br />

Les <strong>Baumettes</strong> ont abandonné l’idée que l’offre doit être là même pour un ou deux résidents. Quand un<br />

groupe ne marche pas, il est supprimé. L’EMS laisse mourir <strong>les</strong> structures qui ont fait leur temps, il<br />

laisse aussi agir la concurrence sans établir de hiérarchie entre des animations qui évoluent sans<br />

cesse.<br />

Aujourd’hui, tous <strong>les</strong> employés ne font plus forcément de l’animation. Certaines infirmières considèrent<br />

que c’est <strong>une</strong> perte de temps alors que d’autres se lancent dans la décoration florale, organisent des<br />

séjours lointains pour <strong>les</strong> centenaires.<br />

Soutenir <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, collaborer avec el<strong>les</strong><br />

Le Projet de Vie, démarche participative qui implique professionnels et personnes âgées, inclut aussi<br />

<strong>les</strong> famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> réseaux qui entourent la personne et l’institution.<br />

« On ne peut plus décider seul ».<br />

a. soutenir <strong>les</strong> famil<strong>les</strong><br />

En janvier 2006, l’EMS a créé un Groupe des Famil<strong>les</strong> qui se réunit six fois par an, hors présence des<br />

résidents. Il s’agit d’entendre et intégrer <strong>les</strong> proches, de <strong>les</strong> encourager à dialoguer, à s’entraider. Les<br />

<strong>Baumettes</strong> envisagent aussi de répondre à d’éventuel<strong>les</strong> demandes de formations destinées à mieux<br />

assumer son proche à domicile ou en EMS.<br />

b. collaborer avec el<strong>les</strong><br />

Les <strong>Baumettes</strong> sollicitent la famille lors de l’arrivée d’un nouveau résident. Pour comprendre qui il était<br />

auparavant, relativiser <strong>les</strong> symptômes qu’il présente. Les soignants sollicitent davantage <strong>les</strong> proches au<br />

quotidien, notamment pour accompagner le résident à l’extérieur.<br />

Beaucoup de famil<strong>les</strong> croient que l’EMS <strong>les</strong> prive définitivement de leurs droits et el<strong>les</strong> ne connaissent<br />

pas bien <strong>les</strong> limites admissib<strong>les</strong> de leurs interventions. Les soignants leur transmettent davantage<br />

d’informations que par le passé, à la fois pour qu’ils soient en contact avec la réalité de leur proche et<br />

pour se protéger eux-mêmes.<br />

En effet, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> ont souvent <strong>une</strong> représentation « idéale » des soins dont leur parent devrait faire<br />

l’objet en EMS, el<strong>les</strong> le désirent « bien soigné » et en sécurité, alors que <strong>les</strong> soignants, eux, vont<br />

répondre aux souhaits du résident et respecter, dans <strong>les</strong> limites du possible, son besoin de liberté.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

Le Projet de Vie, c’est encore respecter le désir du résident aussi quand il souhaite que sa famille ne<br />

sache rien de lui. Par exemple, s’il refuse un traitement en accord avec son médecin mais contre l’avis<br />

de ses proches.<br />

Face aux famil<strong>les</strong>, <strong>les</strong> soignants aident <strong>les</strong> résidents à assumer leurs décisions tout en validant <strong>les</strong><br />

inquiétudes de leurs proches.<br />

Développer <strong>les</strong> contacts avec l’extérieur, avec toutes <strong>les</strong> générations<br />

En 2005, <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> présentent leur vision multidisciplinaire du Projet de Vie à l’AVIVO et aux<br />

intervenants auprès des aînés de l’Ouest lausannois.<br />

Les <strong>Baumettes</strong> sont très conscientes d’un défi actuel : la nécessité de développer <strong>les</strong> liens entre toutes<br />

<strong>les</strong> générations, notamment cel<strong>les</strong> qui suivent directement cel<strong>les</strong> des résidents, pour lutter contre leur<br />

crainte et déni éventuels de l’EMS. Dans ce sens, l’EMS tente de faciliter <strong>les</strong> visites, même si la<br />

disparition de l’arrêt de bus juste en face de l’institution est préjudiciable. Les <strong>Baumettes</strong> autorisent <strong>les</strong><br />

visites à toute heure, la cafétéria propose tarifs avantageux et horaires d’ouverture larges.<br />

Lors des votations fédéra<strong>les</strong>, cantona<strong>les</strong> et communa<strong>les</strong>, la comm<strong>une</strong> de Renens installe <strong>une</strong> structure<br />

qui permet à chaque résident de jouer son rôle de citoyen.<br />

Une galerie accueille de nombreux artistes invités à exposer au sein de l’établissement. Les<br />

vernissages et la rencontre des artistes enrichissent <strong>les</strong> contacts des résidents avec l’extérieur.<br />

Le Projet de Vie en 2006<br />

Le « concept oral » du Projet de Vie tourne dans l’institution, il suscite <strong>une</strong> explosion d’idées et de<br />

projets dont, chaque fois, la réunion des cadres nommée EPA teste le sens.<br />

Il permet de constater que <strong>les</strong> résidents expriment des souhaits faci<strong>les</strong> à satisfaire et que <strong>les</strong> coûts<br />

n’explosent pas pour autant.<br />

Les aides soignantes apprennent à aller au-delà de la plainte du résident, à ne pas attendre sa<br />

reconnaissance ni celle de sa famille et à baser leur plaisir de travailler sur l’ouverture et l’écoute.<br />

En été 2006, la direction change de mains<br />

La gestion participative se poursuit malgré, en été 2006, le départ à la retraite de la directrice qui a géré<br />

<strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> pendant 13 ans. Son ancien adjoint la remplace, soutenu par le personnel et la majorité<br />

des résidents qui le savent habitué à travailler dans un esprit d’ouverture et dans l’idée que l’union fait<br />

la force.<br />

Durant le changement à la tête de l’établissement, le personnel affirme son souhait que des règ<strong>les</strong><br />

fortes restent en place : finances saines et équipes stab<strong>les</strong> permettent à la créativité de s’épanouir plus<br />

librement.<br />

Et bientôt un nouveau bâtiment…<br />

Les <strong>Baumettes</strong> ne cessent d’améliorer <strong>les</strong> infrastructures actuel<strong>les</strong>. Tapis, rideaux, éclairages, nappes<br />

gaies égaient la salle à manger qui, il y a vingt ans, ressemblait à un buffet de gare.<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong> – 1020 Renens<br />

Une <strong>histoire</strong> à <strong>partager</strong><br />

Un projet de taille attend son heure en arrière plan de la réflexion actuelle : un nouveau bâtiment<br />

destiné à abriter <strong>une</strong> quarantaine de lits doit voir le jour sur <strong>les</strong> terrains qui entourent l’EMS. Qu’attend<br />

la génération actuelle des 60 à 70 ans d’<strong>une</strong> telle maison ? Et comment créer des structures internes<br />

modulab<strong>les</strong> ? Les <strong>Baumettes</strong> souhaitent sonder <strong>les</strong> attentes des nouveaux retraités dans l’ouest<br />

lausannois pour tenir compte des besoins et désirs de cette population multiculturelle.<br />

Demain, <strong>une</strong> majorité de chambres à un lit sera <strong>une</strong> évidence. Le nouveau bâtiment devra sans doute<br />

comporter moins de surfaces comm<strong>une</strong>s, davantage de surfaces individuel<strong>les</strong>. Avec des boîtes aux<br />

lettres individuel<strong>les</strong>, des sonnettes aux portes, des soignants qui ne seront plus forcément sur place<br />

tout le temps, <strong>les</strong> résidents vivront-ils alors encore en EMS ?<br />

Les <strong>Baumettes</strong> se préparent à l’enjeu de cette construction avec toujours la même exigence : répondre<br />

aux attentes du résident, celui d’aujourd’hui, celui de demain.<br />

Novembre 2006<br />

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<strong>Fondation</strong> <strong>les</strong> <strong>Baumettes</strong><br />

Etablissement médico-social de Renens et environs<br />

Av. des <strong>Baumettes</strong> 120 - 1020 Renens<br />

Tél. 0041 21 637 55 55 - Fax 0041 21 637 55 66 - CCP 10-1815-2<br />

www.baumettes.ch

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