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un film de NADIR MOKNÈCHE
SUNDAY MORNING PRODUCTIONS<br />
présente<br />
LUBNA AZABAL BIYOUNA NADIA KACI<br />
VIVA<br />
LALDJÉRIE<br />
un film de NADIR MOKNÈCHE<br />
SORTIE LE 7 AVRIL 2004<br />
35 mm • 1.85 • Visa 105149 • Couleur • Durée 113 minutes •<br />
www.films<strong>du</strong>losange.fr<br />
DISTRIBUTION<br />
LES FILMS DU LOSANGE<br />
22, avenue Pierre 1er de Serbie<br />
75116 Paris<br />
Tel : 01 44 43 87 15 / 16 / 17<br />
Fax : 01 49 52 06 40<br />
PRESSE<br />
ANDRÉ-PAUL RICCI / TONY ARNOUX<br />
15, avenue de Friedland<br />
75008 Paris<br />
Tel : 01 49 53 04 20<br />
Fax : 01 43 59 05 48
SYNOPSIS<br />
Alger, hiver 2003. La maman, la fille et la putain sont installées, depuis le<br />
début des violences terroristes, dans un hôtel <strong>du</strong> centre ville.<br />
Goucem, la fille, s’est organisée une vie émancipée, entre boulot chez un<br />
photographe, amant généreux/marié, et des week-ends chauds en boîte.<br />
Fifi, l’amie fidèle, se prostitue sous la coupe d’un puissant et “gentil” protecteur.<br />
Papicha, la mère, picore des pizzas devant la télé, écartelée entre peur et<br />
nostalgie de sa célébrité passée de danseuse de cabaret.<br />
Et même si la mort les poursuit, insidieuse et insistante, elles lui disent : non !<br />
2<br />
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ENTRETIEN ENTRE<br />
BENJAMIN STORA ET NADIR MOKNÈCHE<br />
Benjamin Stora : Tout est montré, tout se dit, et c’est la première force de “Viva<br />
Laldjérie”. Des jeunes femmes qui travaillent, ou se prostituent, des notables<br />
embarrassés, une vieille danseuse merveilleuse et captivante, des jeunes<br />
“hittistes” portant les murs et leur désœuvrement, des voleurs et des chômeurs.<br />
Bref, Nadir Moknèche, vous attaquez la société par ses marges et en touchez<br />
le cœur. Le cœur de “Laldjérie”. D’où vous vient ce titre, “Viva Laldjérie” ?<br />
Nadir Moknèche : “One, two, three, Viva Laldjérie” est l’un des nombreux slogans<br />
scandés par les supporteurs des stades, des “hittistes” ; terme lui-même constitué <strong>du</strong><br />
mot arabe “hit” (mur) et <strong>du</strong> suffixe français, “iste”. Ces chômeurs, personnifiés dans<br />
le film par Samir le dragueur, qui s’adossent contre les murs d’Algérie, analphabètes<br />
des deux langues (arabe classique/français), avatars d’une arabisation forcée, ont<br />
façonné ce terme “Laldjérie”. Mélangeant le nom français Algérie avec le nom<br />
arabe “El Djazaïr” pour créer un nouveau mot, comme beaucoup d’autres qui<br />
entrent chaque année dans le parlé algérien.<br />
BS : Pourquoi, n’avez-vous pas tourné en cette jeune langue “aldjérienne“ ?<br />
NM : Je suis le premier à vouloir entendre ma langue maternelle ; d’autant plus que<br />
cette langue qu’on appelle par défaut l’arabe, mais qui est aussi loin de l’arabe<br />
que l’italien <strong>du</strong> latin, est censurée à la télévision et à la radio d’état. L’arabe classique,<br />
l’arabe <strong>du</strong> Coran, est l’unique langue officielle de l’Algérie indépendante, un<br />
des multiples héritages nassériens. <strong>Les</strong> cours de théâtre dispensés dans l’unique école<br />
<strong>du</strong> pays, et qui ne fonctionne qu’à moitié, sont dans cette langue et pro<strong>du</strong>isent des<br />
résultats aussi frais et <strong>viva</strong>nts qu’une parade <strong>du</strong> premier mai à Moscou sous<br />
Brejnev. <strong>Les</strong> acteurs qui peuvent jouer avec un minimum de justesse sont rares.<br />
Il suffit de voir la télévision algérienne (reçue en Europe par satellite), unique financier<br />
de la fiction audiovisuelle, puisqu’il n’y a pratiquement plus de salles de cinéma ou<br />
de théâtre.<br />
Et faire parler Lubna Azabal dans sa langue, l’arabe marocain, serait ridicule.<br />
L'Algérie est le deuxième pays francophone <strong>du</strong> monde par le nombre de locuteurs<br />
effectifs, la majeure partie de sa littérature est écrite en français, il n'est donc pas<br />
illégitime qu'un cinéaste Algérien décide d'utiliser le français pour s'exprimer.<br />
4 5
BS : L’Algérie se relève seulement maintenant de dix années de guerre. On ne<br />
sort pas indemne d’un tel drame. Il y a eu les assassinats, l’exil, la fuite de<br />
talents, et un non-renouvellement des cerveaux. C’est peut-être cela qui<br />
explique aussi cette crise culturelle.<br />
NM : Il n’y a pas de “crise” culturelle. Il y a l’échec aujourd’hui visible d’une tentative<br />
de création autoritaire d’une identité nationale, comme dans tant d’autres<br />
pays issus de la colonisation. L’Algérie est une jeune nation, colonie française pendant<br />
132 ans, et auparavant, province lointaine de l’empire Ottoman ; elle commence<br />
à peine à se construire.<br />
BS : On vous connaît déjà un peu par votre premier film “Le Harem de Mme<br />
Osmane”. Comment a-t-il été perçu en Algérie ou dans les pays arabes ?<br />
NM : “Le Harem de Mme Osmane” a été projeté à la cinémathèque d’Alger. Pour<br />
la <strong>presse</strong> indépendante francophone, comme pour certains journaux arabophones<br />
libéraux, le film brise les tabous de la société. Mais la majorité des gens l’ont vu à<br />
la télévision : une parente m’a rapporté que dans son immeuble à Bâb El-Oued,<br />
lorsque “Le Harem de Mme Osmane“ a été diffusé sur France 3, comme beaucoup<br />
l’avaient déjà vu sur Canal+, TV5 et Ciné-Cinéma, elle a enten<strong>du</strong> ses voisines faire<br />
des youyous en criant que madame Osmane était à la télévision.<br />
En Egypte, premier pays arabe, la réaction des journalistes égyptiens lors de ma<br />
conférence de <strong>presse</strong> au festival <strong>du</strong> Caire a été toute autre. Ils ont décrété à une<br />
écrasante majorité que le film est “une œuvre mécréante”. Il porte atteinte à la<br />
dignité de la Femme Arabe/Musulmane, et blasphème le Coran et l’Evangile en<br />
nommant Myriem (Marie) une domestique folle et lubrique.<br />
BS : La réaction égyptienne est typique des sociétés arabo-musulmanes qui sont<br />
profondément en crise après l’échec <strong>du</strong> socialisme, <strong>du</strong> panarabisme. Un univers<br />
frappé de plein fouet par la mondialisation culturelle, par les satellites, par<br />
les modes… En Occident, on est très focalisé sur l’islamisme, l’Islam conquérant.<br />
“Viva Laldjérie” nous aide à renverser ce regard et nous permet de voir ce qui<br />
se passe de l’autre côté <strong>du</strong> miroir. Où l’on découvre un monde en manque<br />
absolu de repère identitaire, de légitimité politique. L’Algérie est une société<br />
bouleversée, en recherche d’elle même, sous influences. En cassant le mythe<br />
socialiste et nationaliste d’une société sans marginaux, d’une cité musulmane<br />
pure, vous prêtez le flanc à l’ennemi ?<br />
NM : “Viva Laldjérie” tente de montrer la vie qui se déroule dans une société en déliquescence<br />
: le vol ordinaire, les relations affectives et sociales biaisées, le port<br />
d'armes banalisé, l'indifférence quotidienne, le mensonge érigé en loi et, au bout<br />
de cela le meurtre. Je ne crois pas qu’un cinéaste soit là pour flatter sa société, pour<br />
conforter les schémas et les stéréotypes que les gens se fabriquent ; montrer qu’ils<br />
sont les meilleurs, les plus beaux, les plus gentils, les plus purs. Il y aura toujours<br />
des gens qui prétendront que les prostitués, les travestis, les vagabonds, les alcooliques,<br />
n’existent qu’en Occident. D’autres, pour penser qu’Alger est une mosquée<br />
à ciel ouvert, que dans ses parcs, on ne fait pas l’amour, qu’on s’entraîne au djihad.<br />
BS : En voyant votre film, les Algériens peuvent être à la fois choqués et fiers.<br />
Choqués dans la mesure où il ne faut pas montrer. Fiers, parce que seul un<br />
Algérien - l’Algérie est issue d’une révolution - peut dynamiter les codes existants.<br />
Révéler au grand jour des pratiques que l’on cherche absolument à<br />
cacher. Peut-être que c’est ce qui manque au cinéma arabe contemporain, le<br />
6<br />
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c’est aussi ça. On vit dans la réalité, mais on se construit des fantasmes, des<br />
représentations, des imaginaires que l’on va chercher ailleurs, à travers la télévision<br />
par satellite. Ce décalage est très frappant dans votre film.<br />
réalisme critique. <strong>Les</strong> tournages à Alger sont quasi inexistants depuis déjà une<br />
vingtaine d’années. Comment la rue algéroise a-t-elle réagit devant une équipe<br />
de tournage ?<br />
NM : <strong>Les</strong> Algériens ont un rapport épineux avec l’image, leur image. Ils ont commencé<br />
par se voir à travers le regard colonial, en une masse de gens indifférenciés, et à l’indépendance,<br />
en archétypes réalistes socialistes : le Combattant, le Paysan, l’Ouvrier.<br />
Rarement en indivi<strong>du</strong>s ayant une personnalité propre. Pendant le tournage de “Viva<br />
Laldjérie” (en janvier 2003), on a posé la caméra partout dans la ville : aux artères<br />
principales, aux endroits populaires, comme la place des Martyrs, la Casbah, sans<br />
jamais une seule fois être obligés de partir. <strong>Les</strong> gens venaient me saluer, me dire qu’ils<br />
étaient fiers de voir un jeune réalisateur algérien qui revient avec une équipe professionnelle<br />
pour les filmer, les “camérer” comme on dit en “aldjérien”. Leur obsession<br />
était de montrer au monde qu’ils étaient “normaux”, qu’Alger n’est ni Kaboul, ni<br />
Téhéran. Le rapport à l’image avait changé. J’ai le sentiment que l’on commence à<br />
s’aimer, à peut-être accepter de se regarder.<br />
BS : Vos personnages sont complexes, ne sont pas faits d’un bloc, ils doutent<br />
tout le temps, hésitent. Des gens qui vivent dans un réel quotidien et un vécu<br />
terne, une sortie de guerre, et en même temps dans un réel fantasmé. L’Algérie<br />
NM : <strong>Les</strong> Algériens vivent dans un pays en échec constant. On vit au jour le jour,<br />
sans lendemain, de combines, de bout de ficelles, de superstitions ; avec l’envie de<br />
fuite, le désir de possession, de satisfaction immédiate. Le film commence dans un<br />
“réel fantasmé” : veille de week-end dans une ville “normale” ; pour découvrir petit<br />
à petit un “réel quotidien”. Fifi se prostitue en comptant sur un “gentil” et puissant protecteur.<br />
Espérant un jour traverser la mer, Samir, avec son air de gigolo, traîne au port,<br />
à l’entrée d'une discothèque pour jeunesse dorée. <strong>Les</strong> Sassi usent de leurs privilèges :<br />
le fils, Yacine pour draguer des hommes, le père médecin, des jeunes femmes en<br />
quête d’un bon parti. L’Infirmier fait le boy pour garder sa place. <strong>Les</strong> gardiens de<br />
la pension Debussy profitent d’un “déménagement“ pour se servir. Chacun essaye<br />
de se sauver soi-même, de tracer seul sa route, et Dieu pourvoira.<br />
BS : Goucem, le personnage central <strong>du</strong> film, veut exister pour elle-même.<br />
Essaye de se sauver elle-même.<br />
NM : Goucem est le fruit de l’Algérie socialo-islamiste et de la télévision par satellite.<br />
Elle a grandi en réaction aux contraintes, aux principes, aux fausses espérances.<br />
Elle oscille entre désir de normalité et désir de transgression, sort dans la rue<br />
voilée et dévoilée. Elle vit mal sa sexualité libérée. Elle ne sait pas ce qu'il faut faire.<br />
Elle est tout simplement paumée. Ce qui n'est d'abord pour elle qu’une situation de<br />
porte-à-faux, déclenchée par un banal mensonge d'amant, devient tout à coup un<br />
vertige. Pourquoi dit-elle "non" à ce mensonge qui n'est pas le premier ? Caprice<br />
ou <strong>presse</strong>ntiment ? Quoi qu'il en soit, elle dit "non", et dire "non" c'est commencer<br />
à dire "je", et se rendre compte que son "je" est vide, qu'elle n'a qu'une identité<br />
de surface.<br />
BS : Papicha, personnage étrange et généreux, avec sa voix envoûtante et ses<br />
danses, ses situations cocasses et tragiques, c’est un peu l’univers de Pedro<br />
Almodóvar.<br />
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NM : Biyouna rêvait d’un rôle comme dans “Talons Aiguilles”. Un soir en quittant le<br />
Caracoya, un restaurant <strong>du</strong> centre d’Alger, une voiture s’arrête devant nous, un<br />
inconnu tend à Biyouna des photos d’elle quand elle était danseuse au<br />
Copacabana. Photos qu’on voit dans le film au moment où Papicha retrouve “Le<br />
Rouge Gorge”. C’était un photographe des cabarets d’Alger. Il avait décidé de donner<br />
leurs photos à toutes les danseuses qu’il a photographiées. Quant au nom<br />
“Papicha”, à l’origine, il signifiait mère maquerelle, et depuis quelques années le<br />
sens a dévié pour signifier une jeune fille belle et libérée. Biyouna, véritable icône<br />
populaire, a été surnommée ainsi, non sans humour, par la rue.<br />
BS : Biyouna et Papicha sont donc un seul et même personnage ?<br />
NM : Elles n’ont en commun que la danse et la vulnérabilité. Contrairement à<br />
Papicha, Biyouna, malgré les menaces de mort qu’elle a reçues des islamistes, reste<br />
violente, provocatrice, irrévérencieuse. Papicha, elle, a per<strong>du</strong> toute attache en perdant<br />
son mari, son public, et toute sécurité en perdant sa maison. Elle est quasiment<br />
devenue la "fille de sa fille". Dans cette dépendance totale, elle ne peut que se<br />
raccrocher à son bonheur passé quand elle était danseuse de cabaret. La crise de<br />
sa fille fait qu'elle se retrouve abandonnée à elle-même. Comme un oiseau dont<br />
on a laissé ouverte la porte de la cage, elle saisit ingénument cette occasion pour<br />
faire de sa nostalgie un rêve, puis de ce rêve une nouvelle vie.<br />
BS : “Viva Laldjérie” est un film des villes, de citadins, de circulation. Alger est<br />
un personnage <strong>du</strong> film avec ses contradictions : cabarets, bars, mosquées,<br />
immeubles Napoléon III, maisons mauresques, escaliers interminables. Une ville<br />
toujours très belle, très haute, sans soleil, froide et glacée, plus proche des<br />
Balkans que <strong>du</strong> Maghreb ?<br />
NM : Depuis l’indépendance, Alger est une ville pratiquement sans représentation<br />
d'elle-même, toujours en déficit d'images contemporaines. L’autoportrait de référence<br />
reste colonial ou folklorique. Il a fallu que j'ouvre un Guide Bleu dans une bibliothèque<br />
parisienne pour éprouver ce choc de voir Alger dessinée en entier. Pour la<br />
première fois de ma vie, je voyais un plan de ma ville. Chose inexistante sur place<br />
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à l’époque de la paranoïa soviétique <strong>du</strong> régime. C’est une ville profondément<br />
méditerranéenne, et comme beaucoup de villes en Espagne ou dans les Balkans,<br />
on trouve une architecture européenne et musulmane (arabe ou turque). La lumière<br />
hivernale, les traces de guerre, le paysage vert, l’autoroute, les constructions inachevées,<br />
la cité olympique (copie de celle de Budapest), rappellent l’Europe de l’est.<br />
C’est le Alger d’aujourd’hui.<br />
BS : Une ville en amphithéâtre, où circule un cortège dionysien. Cortège d’une<br />
noce qui passe au-dessus d’un immeuble-pont. Des <strong>viva</strong>nts au-dessus d’autres<br />
<strong>viva</strong>nts. Pour finir par con<strong>du</strong>ire Fifi à la mort, au son des tambours et <strong>du</strong> hautbois.<br />
Fifi, dont le Saint-Georges n’a pas terrassé le dragon. Une “Marie<br />
Madeleine”, sacrifiée sur la place des Martyrs. Il y a là de la tragédie grecque<br />
et <strong>du</strong> martyr chrétien : Pasolini rôde ?<br />
NM : C’est vrai qu’il rôde : la plage, le corps de Nadia Kaci dont la beauté rappelle<br />
les madones de Raphaël, les deux policiers fumant une cigarette, tout cela<br />
évoque Pasolini gisant sur la plage d’Ostie. Au fil de mon apprentissage, je suis<br />
devenu profondément méditerranéen.<br />
BS : Vous êtes né à Alger ?<br />
NM : Pour des raisons de santé, je suis né à Paris en 1965, et je suis retourné à Alger<br />
à l’âge d’un mois. On peut dire que je suis un pro<strong>du</strong>it de l’Algérie indépendante,<br />
l’Algérie de Boumediene et de Chadli, de l’arabisation, - j’ai appris le français à<br />
l’âge de 9 ans - et de l’Islamisation. J’ai même été pratiquant, puis j’ai commencé<br />
à vouloir militer dans les mouvements démocratiques lors <strong>du</strong> Printemps berbère en<br />
81, j’avais 16 ans.<br />
BS : Vous êtes issu de ce mélange compliqué qu’est le socialisme arabe et le<br />
nationalisme religieux. Pendant le débat sur la charte nationale, la révolution<br />
agraire, l’apogée <strong>du</strong> régime de Boumediene, vous aviez donc une dizaine<br />
d’années ?<br />
NM : Vous voulez dire, à l’époque des pénuries d’approvisionnement : aller chercher<br />
<strong>du</strong> lait et ne trouver que des bananes. Aux élections sur la charte nationale<br />
(en 1976, j’avais 11 ans), j’accompagnais ma mère au bureau de vote ; dans l’isoloir,<br />
je lui avais proposé de voter Non. Elle m’a giflé de peur qu’on ait été vus par<br />
l’œil de Moscou.<br />
BS : Vous n’êtes donc pas un privilégié ou un fils de la nomenklatura ?<br />
NM : Mon père, peintre en bâtiment, est mort d’un accident de travail en 1968, et<br />
ma mère a été standardiste depuis 1965 à la Grande Poste d’Alger. Avec trois<br />
enfants à charge, elle était aussi tricoteuse à la maison. J’ai vu défiler toutes sortes<br />
de clientes qui racontaient leur vie.<br />
BS : Votre film est un hymne aux femmes, avec leurs déambulations dans un<br />
univers terriblement masculin, une dénonciation de la lâcheté des hommes :<br />
on pense alors à Kateb Yacine, rebelle jusqu’au bout. Peut-on dire que cette<br />
enfance est à l’origine de cet hymne à la beauté et à la force des femmes ?<br />
NM : Peut-être. Une chose est sûre, mes personnages sont des gens que j’ai croisés<br />
au moins une fois. Au-delà d’un travail de documentation classique, la chanson<br />
algérienne, forme essentielle d’expression populaire, est pour moi une source<br />
importante. Le Raï, entre autres, dont le sens premier signifie “jugement et coup<br />
d’œil personnel”, est la musique des marginaux. Chanté et enregistré sur cassettes<br />
en direct dans les cabarets, et commercialisé dans tout le pays, le Raï est devenu<br />
un genre national, contrairement aux autres musiques qui restent régionales. Le<br />
chanteur Cheb Abdou fait un tabac avec : “j’aime un policier, mais son cœur est pour<br />
un prisonnier” ; ou la chanteuse Cheba Djenet avec : “je ne bosse pas pour les proxénètes.”<br />
BS : C’est l’Algérie d’après 88 : l’explosion démocratique, l’effervescence des<br />
paroles, la naissance de la <strong>presse</strong> indépendante avec une liberté de ton rare,<br />
et cette jeunesse qui à la fois aspire à plus de liberté et en même temps se<br />
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d’Oscar Niemeyer. Symbole d’un passé socialiste ? Cela rappelle le néoréalisme,<br />
l’Italie d’après-guerre, une société méditerranéenne, puritaine, provinciale,<br />
repliée sur elle-même. Une société, qui ressemble étrangement à la<br />
société algérienne d’aujourd’hui. Une société qui sortait de la guerre, qui<br />
émergeait des ruines. Ne craignez-vous pas qu’on vous reproche de ne pas<br />
montrer les massacres, les milliers de morts <strong>du</strong> terrorisme ?<br />
débat avec les interdictions, les privations, les difficultés de la vie quotidienne<br />
montrées dans le film, et le surgissement des forces religieuses fondamentalistes.<br />
Vous aviez participé aux émeutes de 1988 ?<br />
NM : J’habitais déjà à Londres depuis un an. Je suis rentré à Alger en janvier 89.<br />
Il y avait cette explosion de liberté tous azimuts, et de l’autre côté, en face, un mouvement<br />
islamiste très puissant. J’ai assisté aux sorties de mosquée massives, femmes<br />
et hommes en tenues venant d’Iran, d’Afghanistan et d’Arabie Saoudite. Je voyais<br />
l’arrogance d’une force nouvelle qui apparaissait au grand jour. Deux projets de<br />
société diamétralement opposés ne pouvaient pas cohabiter. C’était aussi la fin <strong>du</strong><br />
consensus sur un peuple, une langue, une religion. En octobre 88, l’armée nationale<br />
populaire avait tiré sur le peuple. L’Algérie tuait ses enfants. Le mythe se brise,<br />
l’Algérie devient un pays comme un autre. A ce moment-là, je commence à penser<br />
par moi-même, en indivi<strong>du</strong> qui n’endosse plus les préjugés de sa société. Un<br />
homme maître de son destin.<br />
BS : En l’espace d’une année, toute une conception <strong>du</strong> monde s’est évanouie.<br />
En moins de deux ans suivent la chute <strong>du</strong> mur de Berlin, et l’effondrement de<br />
l’empire soviétique. On peut donc se dire que, maintenant, on va raconter une<br />
“vraie” histoire de la société algérienne. “Viva Laldjérie” commence comme un<br />
documentaire avec des hommes et des femmes qui déambulent dans les rues<br />
d’Alger, et l’on quitte le film sur une jeunesse qui joue dans cette cité olympique<br />
NM : Tout le monde sait qu’il y a eu des massacres barbares en Algérie. On a tous<br />
vu des images à la télévision d’enfants égorgés. Se mettre à expliquer ? Montrer<br />
des méchants qui tuent, et des gentils qui pleurent ? Aujourd’hui réaliser un film sur<br />
le terrorisme, alors qu’on vient, peut-être, à peine d’en sortir, reste une idée. Un film<br />
est <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> sensible, en tout cas pour moi. Comme toute société qui traverse<br />
ce genre d’épreuves, dans un premier temps, elle veut oublier, elle veut vivre. Vous<br />
avez parlé des néoréalistes italiens de l’après-guerre, et d’Almodóvar, le cinéaste de<br />
l’après-franquisme. Ces cinéastes ont montré l’envie de vivre, révélé la riche, multiple<br />
et profonde humanité des Italiens et des Espagnols. Pourquoi ne pas révéler celle<br />
des Algériens ?<br />
BS : Dans 20 ans, on fera des films sur la guerre de l’Algérie. C’est normal, il<br />
faudra se rappeler, tirer des leçons. Pour un historien comme moi c’est un<br />
paradoxe de dire qu’il faut à un moment donné travailler sur l’oubli. Montrer<br />
l’oubli. <strong>Les</strong> historiens doivent aussi s’attacher à montrer une société qui est<br />
dans l’oubli, l’oubli d’elle-même sinon elle meurt. Une société qui vivrait tout<br />
le temps dans le ressassement de la guerre serait une société morte. J’ai vu<br />
“Viva Laldjérie” comme le premier film de l’après-guerre, avec des gens qui<br />
résistent parce qu’ils vivent tout simplement. Le bilan <strong>du</strong> fondamentalisme<br />
politique et religieux est tiré : le fait que les gens vivent.<br />
Né à Constantine en Algérie, Benjamin Stora est professeur d'histoire à l’INALCO (langues<br />
orientales). Docteur d'Etat en histoire et en sociologie, il est responsable scientifique de<br />
l'Institut Maghreb-Europe à Paris VIII-Saint-Denis, directeur <strong>du</strong> DEA "Maghreb“ en France. Il<br />
a publié une vingtaine d'ouvrages, dont "La Guerre Invisible, Algérie, années 90", et<br />
"Imaginaires de guerre, Algérie-Vietnam".<br />
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NOTES À PROPOS DE LA MUSIQUE<br />
La musique de “Viva Laldjérie” a été composée avant le tournage, en collaboration<br />
avec Nadir. La ville d'Alger a été dès le début un "personnage" <strong>du</strong> film, et il<br />
convenait de lui écrire son "texte" original, la dévoilant comme on n'a pas l'habitude<br />
de se la représenter. Pour lui “donner l’universalité dont elle a besoin”, nous<br />
avons évité toutes propositions orientalisantes, au profit d'une musique d’inspiration<br />
française début vingtième siècle, interprétée au piano (la pension Debussy <strong>du</strong> film<br />
est située entre la rue Debussy et le boulevard Saint-Saëns), et évoquant l’hiver, et<br />
le ciel camaïeu d’Alger. Deux éléments m’ont inspiré : la ville et l’eau. Pour donner de<br />
l’espace et de l’amplitude à Alger, je me suis orienté vers un piano plutôt orchestral<br />
utilisant une large tessiture. L'eau, quant à elle, est présente tout au long <strong>du</strong> film :<br />
la mer, les robinets, le bain de Fifi, les pluies diluviennes, la morgue inondée. Tous<br />
ces éléments m’ont con<strong>du</strong>it vers un “pianisme aquatique” : fluidité, miroitements des<br />
résonances dans la pédale, notes répétées en gouttes d’eau… Au cours de l’élaboration,<br />
le personnage central s’est approprié petit à petit la musique, et ce qui<br />
était une illustration d’Alger est aussi devenu le leitmotiv de Goucem : mélancolique,<br />
il l’enveloppe de ses lignes floues et de ses frottements, et les résolutions harmoniques<br />
ne se font qu’à regret en écho à son malaise intérieur et à son instabilité. Avec le<br />
cabaret algérois, on retrouve le vague à l’âme oriental chanté par Papicha. Et, la<br />
douleur des “malheureuses”, “la maman, la fille et la putain”, s'extériorise par le raï<br />
de Cheba Djenet. Pour clore le film, “La Gémissante” de J.F. Dandrieu, un morceau<br />
plaintif et simple, semble apaiser Goucem, et souligne l’espoir qui se dégage de<br />
toute cette jeunesse algérienne.<br />
Pianiste concertiste, Pierre Bastaroli est né à Avignon. Diplômé <strong>du</strong> Royal College<br />
of Music de Londres, il a écrit de nombreuses pièces pour piano. Il est aussi<br />
professeur au conservatoire de Saint-Ouen.<br />
• SORTIE DE LA BANDE ORIGINALE LE 6 AVRIL CHEZ MILAN MUSIC •<br />
16 17
MUSIQUES ADDITIONNELLES<br />
“INTRO”<br />
“ASESINA”<br />
(Aldo Vargas)<br />
Interprétées par DJ Pablito<br />
La factoria<br />
© Fondo Musical Corp.<br />
(p) Panama Music<br />
“TODA LA VIA”<br />
(Johana Mendoza)<br />
Interprétée par DJ Pablito<br />
La factoria<br />
© Fondo Musical Corp.<br />
(p) Panama Music<br />
“MATE DJABDOULICHE”<br />
(Cheba Djanet - Toufirk Boumelah)<br />
Interprétée par Cheba Djanet<br />
(p) Editions Disco Maghreb<br />
“ME TELIOSES”<br />
(Ioannis Karalis)<br />
Interprétée par Georges Dalaras<br />
© AEPI<br />
(p) 1987 MINOS-EMI SA<br />
avec l'aimable autorisation d'EMI Music France<br />
“KAYEN RABBI”<br />
(Mebarki Fatna)<br />
interprétée par Biyouna et Cheb Abdou Jr<br />
“MOUAOUD LIK”<br />
(Safar Bati)<br />
Mohamed El Mahboub<br />
interprétée par Biyouna<br />
“LA GEMISSANTE”<br />
extraite <strong>du</strong> Premier Livre de Clavecin<br />
de Jean-François DANDRIEU<br />
interprétée par Pierre Bastaroli<br />
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BIYOUNA<br />
BIYOUNA, l’icône populaire d’Algérie, est issue d'une vieille famille algéroise <strong>du</strong> quartier<br />
populaire de Belcourt (celui de Camus). Enfant, dans les années cinquante, elle<br />
accompagne sa sœur chanteuse, Leïla Djazaria, au studio de la radio. Elle fait ses<br />
débuts comme danseuse au Copacabana. A 19 ans, elle interprète le rôle qui va<br />
la faire connaître dans toute l'Algérie, Fatma, dans LA GRANDE MAISON (1973)<br />
de Mustafa Badie, adapté <strong>du</strong> roman de Mohamed Dib. <strong>Films</strong> et téléfilms se succèdent,<br />
mais Biyouna ne correspond pas toujours à la culture officielle. Trop algéroise,<br />
trop populaire, trop franche, elle est rejetée par le pouvoir et ses intellectuels.<br />
Elle reprend alors la danse et le chant à La Koutoubia, El Paso, Le Corsaire, pour<br />
ne citer que les cabarets les plus connus d'Alger. Sa fibre comique l’amène à écrire<br />
et réaliser des one-woman-show, qu’elle présente dans les stades <strong>du</strong> pays, un pied<br />
nez aux islamistes. Elle sortira pour la première fois d’Algérie en 1999 pour jouer<br />
le rôle de Myriem dans le film de Nadir Moknèche, LE HAREM DE Mme OSMANE.<br />
Depuis, elle a sorti en France un album de chansons, RAID ZONE (Warner Music<br />
2001) et joué le rôle principal, MADAME BIYOUNA, dans la première sitcom à succès<br />
algérienne. En 2003, elle tourne à nouveau avec Nadir Moknèche dans VIVA<br />
LALDJÉRIE. Depuis son spectacle avec Fellag à l’Opéra-comique en 2003, elle est<br />
indésirable à la télévision algérienne. Biyouna a repris ses one-woman-show.<br />
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LUBNA AZABAL<br />
Au cinéma<br />
1996 LE SOURIRE DES FEMMES (c.m.) Réal. S. Vuillet • 1997 A TOI (c.m.) Réal. G. Dobbels •<br />
1998 J’ADORE LE CINÉMA (c.m.) Réal. V. Lanoo • 2000 LES SIESTES GRENADINES Réal.<br />
M. Ben Mahmoud • PURE FICTION Réal. M. Handwerker • 2001 LOIN Réal. A. Téchiné •<br />
2002 ARAM Réal. R. Kechichian • UN MONDE PRESQUE PAISIBLE Réal. M. Deville • 2003<br />
25 DEGRES EN HIVER Réal. S. Vuillet • EXILS Réal. T. Gatlif • VIVA LALDJÉRIE Réal. N.<br />
Mokneche<br />
NADIA KACI<br />
Au cinéma<br />
1990 LA FIN DES DJINS (c.m) réal. C. Aggoun • 1992 SOGDIANE, ROYAUME DES DIEU<br />
réal. K. Shirmo • 1993 BAB EL-OUED CITY réal. Merzak Allouache • 1995 DOUCE FRANCE<br />
réal. Malik Chibane • 1997 BENT FAMILIA («TUNISIENNES») réal.Nouri Bouzid • 1998 ÇA<br />
COMMENCE AUJOURD’HUI réal. Bertrand Tavernier • 1999 LE HAREM DE Mme OSMANE<br />
réal.Nadir Moknèche • 2000 NATIONALE 7 réal. Jean-Pierre Sinapi • 2002 TIRESIA réal.<br />
Bertrand Bonello • 2003 LES SUSPECTS réal. Kamal Dehane • VIVA LALDJÉRIE réal. Nadir<br />
Moknèche<br />
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NADIR MOKNÈCHE<br />
VIVA LALDJÉRIE est le deuxième film de Nadir Moknèche. Son premier film, LE<br />
HAREM DE MME OSMANE, est sorti en salles en France en juillet 2000. Né en 1965,<br />
il a passé son enfance et son adolescence à Alger, où il a fréquenté, jusqu’à sa nationalisation<br />
en 1976, l’école Saint Joseph, puis un collège et un lycée publics jusqu’en<br />
1984, l’année où il a passé son bac en France. Après deux ans de droit à la faculté<br />
de Malakoff, pris par un désir de rupture, il part pour Londres, et se met à voyager.<br />
Rentré à Paris, il suit des cours d’art dramatique de 1989 à 1993, d’abord chez<br />
Nicole Mérouse, puis à l’école <strong>du</strong> Théâtre National de Chaillot, et enfin chez Ariane<br />
Mnouchkine au Théâtre <strong>du</strong> Soleil. C’est <strong>du</strong>rant cette période d’apprentissage qu’il<br />
découvre le cinéma, achète une caméra super 8, et tourne quelques petits films.<br />
De 1993 à 1995, il fréquente les cours de cinéma de la New School for Social<br />
Research à New York, et réalise deux courts-métrages, JARDIN, et HANIFA, vainqueur<br />
en 1996 <strong>du</strong> premier prix <strong>du</strong> festival de l’université.<br />
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INTERPRÉTATION<br />
(par ordre d’apparition à l’écran)<br />
Goucem<br />
Samir, le dragueur<br />
Monsieur Mouffok<br />
L’infirmier<br />
Femme de ménage hôpital<br />
Docteur Aniss Sassi<br />
Caissière pizzeria<br />
Pizzaiolo<br />
Papicha<br />
La danseuse boîte de nuit<br />
L’inconnu boîte de nuit<br />
Yacine Sassi<br />
Le copain de Yacine<br />
Fifi<br />
Hadjira, la concierge<br />
Tiziri<br />
Le chauffeur de taxi<br />
La jeune fille <strong>du</strong> taxi<br />
L’homme au journal<br />
La dame chic <strong>du</strong> taxi<br />
La bonne Sassi<br />
Madame Sassi<br />
Le barman à la Madrague<br />
Le patron <strong>du</strong> bar<br />
Le client de Fifi<br />
La nouvelle femme de Sassi<br />
Le couple avec bébé chez Mouffok<br />
Le vendeur de cigarettes<br />
Nounou, le concierge<br />
Lubna AZABAL<br />
Jalil NACIRI<br />
Waguih TAKLA<br />
Ali HARRAT<br />
Hadjira SELLAMI<br />
Lounès TAZAIRT<br />
Nathalie KARSENTI<br />
Samir GUITTARA<br />
BIYOUNA<br />
Nawal SCANDAR<br />
Zizek BELKEBLA<br />
Akim ISKER<br />
Aissa Fabien BUSETTA<br />
Nadia KACI<br />
Linda SLIMANI<br />
Lynda HARCHAOUI<br />
Amin BOUADA<br />
Leila MAHAMEDI<br />
Mourad YEKOUR<br />
Aida YAHIAOUI<br />
Djazia LOUNISSI<br />
Baya BELAL<br />
Chérif LARIBI<br />
Youcef SILHAT<br />
Abdelghani OULEBSIR<br />
Souad SARRI<br />
Mr et Mme MOUISSA<br />
Zaki MOULAY<br />
Kamel ABDELLI<br />
Kenza, la fille <strong>du</strong> concierge<br />
Leïla, la fille <strong>du</strong> concierge<br />
Sarah, la copine de Leïla<br />
Le fils <strong>du</strong> concierge<br />
Chouchou<br />
Mo<br />
La bonne de la voyante<br />
La femme édentée<br />
La voyante<br />
Le vendeur de tableaux<br />
Le guichetier <strong>du</strong> cadastre<br />
Le planton <strong>du</strong> cadastre<br />
Le chauffeur de Chouchou<br />
La maîtresse <strong>du</strong> mariage<br />
Le petit garçon <strong>du</strong> cortège<br />
La con<strong>du</strong>ctrice<br />
La femme au chapeau<br />
La femme à la fourrure<br />
Le déménageur<br />
Le client de 21 heures<br />
L’agresseur de Yacine<br />
Le commissaire<br />
Le serveur <strong>du</strong> Rouge-Gorge<br />
Monsieur Farès<br />
Ami de M. Farès<br />
L’homme 1 à l'hôpital<br />
L’homme 2 à l'hôpital<br />
Docteur Braïk<br />
L’homme de la morgue<br />
Erwanne Kenza MAS<br />
Leila FAIDI<br />
Sarah MAS<br />
Maël ATOUI<br />
Abbes ZAHMANI<br />
Mohamed IHAMICHENE<br />
Fadila OUABDESSELAM<br />
Fatma KABOUYA<br />
Florence GIORGETTI<br />
Rabah ARIDJ<br />
Mourad ZEROUNI<br />
Faouzi SAICHI<br />
Karim CHINE<br />
Sabéha MOKNECHE<br />
Nabil ABADA<br />
Hayet BOUABDALAH<br />
Hafsa KOUDIL<br />
Nawel ZMIT<br />
Djamel BOUAZAMA<br />
Moussa RERZKI<br />
Mohand AZZOUG<br />
Nadir MOKNECHE<br />
Samir ABDOUN<br />
Serge AVEDIKIAN<br />
Cheb ABDOU Jr<br />
Rachid FEKAR<br />
Yahia IKHECHANENE<br />
Louiza HABANI<br />
Mohamed OURDACHE<br />
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LISTE TECHNIQUE<br />
Scénario et réalisation<br />
Conseiller artistique<br />
Image<br />
Son<br />
Décors<br />
Montage<br />
Montage son<br />
Mixage<br />
Musique originale<br />
Assistants mise en scène<br />
Scripte<br />
Photographe de plateau<br />
Casting<br />
Casting Alger<br />
Régie Générale<br />
Costumes<br />
Habilleuse<br />
Costume danse Biyouna<br />
Maquillage<br />
Coiffure<br />
Direction de pro<strong>du</strong>ction<br />
Administration de pro<strong>du</strong>ction<br />
Chargée de post-pro<strong>du</strong>ction<br />
Pro<strong>du</strong>cteurs délégués<br />
Pro<strong>du</strong>cteurs associés<br />
Nadir MOKNECHE<br />
Nicolas DELETOILLE<br />
Jean-Claude LARRIEU (A.F.C.)<br />
Daniel OLLIVIER<br />
Jacques BUFNOIR<br />
Ludo TROCH<br />
Frédéric MEERT<br />
Franco PISCOPO<br />
Pierre BASTAROLI<br />
Jean-Luc ROZE - Yacine LALOUI<br />
Zoé ZURSTRASSEN<br />
Isabelle WEINGARTEN<br />
Aurélie GUICHARD<br />
Karine BOUCHAMA<br />
Mohamed CHABANE-CHAOUCHE<br />
Ludovic LEIBA<br />
Olivier BERIOT<br />
Fabienne JOSSERAND<br />
Fatiha BENSLIMANE<br />
Lhadi MECHERI<br />
Dominique PLEZ<br />
Loli AVELLANAS<br />
Christian PAUMIER<br />
Nadia BOURDON<br />
Delphine PASSANT<br />
Bertrand GORE, Nathalie MESURET<br />
pour SUNDAY MORNING PRODUCTIONS (Paris)<br />
Denis DELCAMPE pour NEED PRODUCTIONS (Bruxelles)<br />
Lotfi BOUCHOUCHI POUR BL PROD (Alger)<br />
Une copro<strong>du</strong>ction SUNDAY MORNING PRODUCTIONS, ARTE FRANCE CINÉMA, NEED PRODUC-<br />
TIONS, BL PROD, GIMAGES FILMS en association avec SOGECINÉMA, NATEXIS BANQUES POPU-<br />
LAIRES IMAGES 3 avec la participation de CINÉ CINÉMA, DU CENTRE NATIONAL DE LA<br />
CINÉMATOGRAPHIE, DE LA REGION ILE-DE-FRANCE, DU MINISTERE FRANÇAIS DES AFFAIRES<br />
ÉTRANGÈRES / ADC SUD avec l'aide <strong>du</strong> CENTRE DU CINÉMA ET DE L'AUDIOVISUEL DE LA<br />
COMMUNAUTÉ FRANÇAISE DE BELGIQUE ET DES TÉLÉDISTRIBUTEURS WALLONS, DE LA DIREC-<br />
TION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION AU DEVELOPPEMENT (Belgique), DU COMMISSARIAT<br />
ALGÉRIEN DE L'ANNÉE DE L'ALGÉRIE EN FRANCE et <strong>du</strong> MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET DE<br />
LA CULTURE ALGÉRIEN avec le soutien <strong>du</strong> PROGRAMME MÉDIA DE L'UNION EUROPÉENNE<br />
Distribution LES FILMS DU LOSANGE<br />
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SORTIE LE 7 AVRIL 2004<br />
F. B • Imp. Gestion Graphic - St Leu 01 39 95 41 26