Tomographie acoustique sous-marine
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ENST Bretagne<br />
Département Signal & Communications<br />
<strong>Tomographie</strong> <strong>acoustique</strong> <strong>sous</strong>-<strong>marine</strong><br />
E.C. : Thierry Chonavel - Doctorant : Olivier Rabaste, F. Porée<br />
Introduction<br />
La tomographie <strong>acoustique</strong> <strong>sous</strong>-<strong>marine</strong> envisage<br />
le problème de l'estimation de paramètres<br />
physiques de l'océan. L’approche retenue pour<br />
réaliser cette opération consiste à transmettre des<br />
signaux <strong>acoustique</strong>s entre un émetteur immergé et<br />
un ou plusieurs capteurs distants. Le canal<br />
<strong>acoustique</strong> océanique se comporte comme un<br />
guide d’ondes et la propagation du signal<br />
s'effectue suivant des trajets multiples. Le temps<br />
de retard entre les différents trajets observés est lié<br />
aux paramètres physiques du canal et leur<br />
connaissance permet de les évaluer.<br />
En environnement grand fond, les signaux se<br />
propageant vers le fond sont réfractés vers la<br />
surface et les paramètres physiques mis en jeux<br />
lors de la propagation ne font pas intervenir les<br />
propriétés du fond ; on s’intéresse alors à des<br />
grandeurs internes à la colonne d’eau<br />
(température, salinité, vitesse des courants,...). Au<br />
contraire, en environnement petit fond, typiquement<br />
jusqu’à une centaine ou quelques centaines<br />
de mètres, certains trajets sont réfléchis par le<br />
fond et le canal observé est également susceptible<br />
de renseigner sur la nature du fond.<br />
L’activité de tomographie <strong>acoustique</strong> océanique<br />
du département a fait l’objet de deux thèses. La<br />
première thèse, réalisée par Fabienne POREE,<br />
concernait la tomographie par grand fond et la<br />
deuxième qui est en cours de réalisation par<br />
Olivier RABASTE concerne plutôt la<br />
tomographie en environnement petit fond avec<br />
une contrainte supplémentaire de faible niveau<br />
sonore. Dans les deux cas, l’étude réalisée porte<br />
exclusivement sur la caractérisation du canal<br />
<strong>acoustique</strong>, l’inversion qui permet de remonter<br />
aux paramètres physiques étant traitée plus<br />
particulièrement par les partenaires auxquels nous<br />
sommes associés dans ce projet. Notons<br />
également que, outre la connaissance du milieu<br />
physique, l’estimation du canal à trajets multiples<br />
présente aussi un intérêt par elle-même dans<br />
l’optique de la mise en œuvre de systèmes de<br />
communications <strong>sous</strong>-<strong>marine</strong>s.<br />
Réalisations<br />
Les techniques usuelles de tomographie mettent<br />
en œuvres des filtres adaptés aux signaux émis.<br />
Afin d’améliorer la résolution des techniques de<br />
filtrage adapté et d’éviter les problèmes liés à la<br />
méconnaissance du nombre de trajets de<br />
propagation et d’optima locaux du critère<br />
d’estimation qui sont rencontrés par les approches<br />
de type maximum de vraisemblance, de nouvelles<br />
approches ont été proposées.<br />
Fabienne POREE s’est penchée sur une approche<br />
bayesienne mise en œuvre après filtrage adapté et<br />
détection quadratique des signaux. On est ainsi<br />
conduit à minimiser la norme L1 sur l’erreur d’un<br />
système linéaire, ce qui conduit à un traitement<br />
rapide et performant. Afin d’éviter la formulation<br />
non linéaire du problème exact en sortie du<br />
détecteur quadratique, Olivier RABASTE a<br />
développé une technique inspirée des travaux que<br />
nous avons menés par ailleurs en déconvolution<br />
sismique : le canal, de type impulsif, est modélisé<br />
par un mélange de gaussiennes. L’estimation du<br />
canal est réalisée au moyen d’un algorithme MPM<br />
appliqué en sortie de filtrage adapté. L’algorithme<br />
a été adapté pour prendre en compte la corrélation<br />
du bruit. Cette approche est utile à la détection de<br />
trajets nombreux comme c’est souvent le cas en<br />
tomographie <strong>acoustique</strong> par petit fond. En vue<br />
d’assurer la furtivité ou l’innocuité pour la vie<br />
<strong>marine</strong> des signaux tomographiques, des travaux<br />
complémentaires sur leur détection ont été<br />
réalisés.<br />
L’association de traces représentant le canal de<br />
propagation discret estimé à intervalles de temps<br />
réguliers conduit à une image qui montre<br />
l’évolution des retards des différents trajets.<br />
L’étude de ce suivi a conduit Fabienne POREE à<br />
mettre en oeuvre des techniques spécifiques de<br />
suivi de trajectoires. Nous avons ainsi pu gérer les<br />
problèmes de la séparation de traces proches et de<br />
la disparition momentanée de certaines traces.<br />
Cette étude sera poursuivie par Olivier RABASTE<br />
suivant des approches complémentaires.
ENST Bretagne<br />
Département Signal & Communications<br />
Conclusion<br />
Les travaux de tomographie initialisés dans le<br />
contexte grand fond en collaboration avec<br />
l'IFREMER se poursuivent en relation avec<br />
l'EPSHOM pour l’étude en petit fond et avec un<br />
projet ACI du CNRS pour une étude du choix des<br />
signaux tomographiques. Ces travaux ont fait<br />
l'objet de plusieurs publications dont une en revue.